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Gaz lacrymogènes à Anduze : le gendarme a été muté
LEMONDE.FR | 08.07.11 |
Ce gendarme gradé était sorti de l'anonymat grâce une vidéo dans laquelle on le voyait asperger de gaz lacrymogène des manifestants apparemment pacifiques, en janvier 2011, dans une petite commune du Gard. Un comportement jugé scandaleux par des élus et des militants qui ont porté plainte, mi-février. L'enquête est toujours en cours, mais entretemps le gendarme Frédéric Warion a été muté, a appris Le Monde.fr, vendredi 8 juillet.
L'ex-commandant de compagnie à Alès est désormais en fonction à Marseille, à l'état-major, affecté à la région PACA, précise une source à la gendarmerie. En somme, M. Warion est écarté du terrain pour être affecté à un travail de bureau. Mais à la gendarmerie, on insiste sur le fait que "quitter le terrain pour rejoindre un état-major régional, est tout à fait classique".
"QUE L'ENQUÊTE AVANCE…"
"Cela paraît assez logique qu'ils déplacent ce gendarme car il pouvait difficilement continuer à travailler sur place", estime au contraire Alain Beaud, élu local PS très actif dans la mobilisation des manifestants, qui s'étaient à l'origine mobilisés pour la défense de leur communauté de communes. Chez les protestataires, on souligne aussi qu'il y a eu des départs au sein de la brigade de gendarmerie d'Anduze, la commune où s'était tenue la manifestation, comme l'ont relevé les correspondants locaux de Midi libre. "Ils ont fait le ménage, petit à petit", commente un militant.
"Ce que nous attendons surtout, c'est que l'enquête avance et que nous ayons accès au dossier", précise au Monde.fr Me Lionel Bourgois. Il a déposé au tribunal de Nîmes les constitutions de partie civile de seize manifestants, parmi lesquels certains élus, dont M. Beaud. L'avocat estime que l'usage des gaz lacrymogènes a constitué une "violence aggravée, par un dépositaire de l'autorité publique". En retour, des sources de gendarmerie avaient assuré que les manifestants n'étaient pas si pacifiques, ce que ces derniers ont contesté.
Sur le fond de leur cause, les manifestants estiment avoir perdu une bataille mais pas la guerre : "Nous avons lancé une pétition pour que notre communauté de communes ne soit pas rattachée à celle d'Alès", explique Alain Beaud, qui en est le président. Ce rattachement est la solution préconisée dans le schéma départemental déposé début mai par le préfet, déplore l'élu, qui garde toutefois espoir de faire amender le projet, une fois que les communes concernées auront rendu leur avis.
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