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Auteur Sujet :

[topic unique] Socio, Psycho, Ethno, Anthropo.

n°2987166
ellinea
Posté le 18-10-2010 à 22:59:55  profilanswer
 

Reprise du message précédent :

Lolah1 a écrit :

sur la gestion des hommes dans les espaces d'exceptions à travers l'action humanitaire: gouvernement humanitaire, biopolitique et humanité !


Et au fait, tu faisais quoi comme boulot avant? Logistique, administration de terrain ou plutôt au siège? Spécialisée sur quelle sphère (santé, alimentaire, reconstruction...)? C'est Haïti qui t'a donné l'idée de cette thèse ou ça te trottait déjà en tête avant?
 
Tu me dis si je suis trop inquisitrice ;) Mais je trouve ça intéressant de voir comment les gens ont envisagé leur propre parcours, surtout quand il se rapproche de mes aspirations... ça éclaircie les idées! :)

mood
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Posté le 18-10-2010 à 22:59:55  profilanswer
 

n°2987178
hysteresos
Posté le 18-10-2010 à 23:09:29  profilanswer
 

Ca m'intéresse aussi  :)  
 
Vos parcours sont plutôt originaux au sens où leur finalité s’éloigne des jobs classiques (ingénieurs, financiers, commerciaux, etc.) et qu’ils témoignent d’une certaine conviction assez rare aujourd’hui.


---------------
EVmax hunter
n°2987521
Lolah1
Posté le 19-10-2010 à 11:53:48  profilanswer
 

ellinea a écrit :


Et au fait, tu faisais quoi comme boulot avant? Logistique, administration de terrain ou plutôt au siège? Spécialisée sur quelle sphère (santé, alimentaire, reconstruction...)? C'est Haïti qui t'a donné l'idée de cette thèse ou ça te trottait déjà en tête avant?
 
Tu me dis si je suis trop inquisitrice ;) Mais je trouve ça intéressant de voir comment les gens ont envisagé leur propre parcours, surtout quand il se rapproche de mes aspirations... ça éclaircie les idées! :)


 
J'ai commencé par des stages, un premier à action contre la faim et contre toute attente ils m'ont proposé un emploi salarié en tant que chargé d'informations ( n'ayant jamais fait de com', ça m'a un peu étonné) mais j'ai saisi l'occasion: j'ai travaillé durant un an dans l'ONG au siège. Mon boulot se résumait à de la logisitique interne et externe lors des opérations de com mais aussi communication interne, garant de l'image et iconographie de l'asso, site internet, informations au public, gestion du base de donnés photos et secrétaire de rédaction du magazine trimestriel.
 
Ensuite j'ai voulu "rentabiliser" ma formation en droit et donc j'ai fait un stage gouvernemental au Ghana à la commission des droits de l'homme pendant six mois (les expériences à l'étranger dans un pays en développement sont très appréciées par les ONG, OI), centré sur les droits de l'homme: j'ai fait de l'évaluation, des enquêtes sur les dossiers et les plaintes, des instructions, de l'accompagnement juridique (très formateur sur le droit coutumier et le droit africain).  
 
J'ai eu mon master humanitaire en 2009 puis j'ai enchainé deux mois après le Ghana, un volontariat service civique lancé par Martin hirsch, je faisais parti du premier contingent dans ce nouveau cadre notamment à l'international en Haiti, pendant six mois. Sous l'encadrement de l'Ambassade de France, MAEE, Ministères Haïtiens, nous avons travaillé avec les enfants scolarisés pour leur permettre de passer leur examen et sauver l'année après le séisme et parallèlement j'ai travaillé dans les camps de déplacés pour les jeunes et avec les structures psychosociales UNICEF (coordination de projet, domaine santé et gestion de projet). Et je suis rentrée il y a un mois.  
 
En parallèle, j'ai été bénévoles dans plusieurs asso Oxfam France, une Asso de master que j'ai présidé pendant une année, et accompagnement d'élèves en difficulté en France AFEV.  
 
Voilà pour mon parcours, pour la thèse, j'étais très intéressé depuis mon master 1 en droit public sur la notion d'exception et d'état d'exception et Haiti est l'eldorado des ONG et on apprend énormément sur elles  et aussi OI en restant 6 mois dans un pays qui voit apparaitre des camps. Du coup l'idée, enfin la réflexion a poursuivit son chemin en Haiti. Et en revenant, j'ai contacté des directeurs de thèses, j'aurai bien aimé commencer cette année mais mon sujet n'est pas suffisamment affiné et j'aimerai faire le doctorat avec un financement et  là c'était trop tard, je suis arrivée tardivement.  
 
Voilà pour mon parcours atypique !

n°2987626
henri-alex​andre
Posté le 19-10-2010 à 13:26:40  profilanswer
 

Je pense que tu n'auras pas énormément de problème pour trouver un bon directeur de thèse voire un financement  :)

n°2987937
Lolah1
Posté le 19-10-2010 à 17:10:55  profilanswer
 

henri-alexandre a écrit :

Je pense que tu n'auras pas énormément de problème pour trouver un bon directeur de thèse voire un financement  :)


 
 
J'espère parce que sans financement, ça sera difficile! Mais je suis confiante, il faut bien lol!

n°2988110
henri-alex​andre
Posté le 19-10-2010 à 19:09:43  profilanswer
 

Sans financement, c'est difficile mais.... pas impossible (cf. le nombre de doctorants en SHS qui n'ont pas de financement et qui réussissent parfois à faire de très bonnes thèses). Mais, un financement permet non seulement d'avoir une certaine liberté d'esprit (pas trop occuper par la fin du mois) mais aussi d'avoir une ligne intéressante sur son cv (pour la suite : qualification MCF, candidature pour un poste dans telle institution, etc.).

Message cité 1 fois
Message édité par henri-alexandre le 19-10-2010 à 19:10:16
n°2989592
ellinea
Posté le 20-10-2010 à 16:40:35  profilanswer
 

henri-alexandre a écrit :

Sans financement, c'est difficile mais.... pas impossible (cf. le nombre de doctorants en SHS qui n'ont pas de financement et qui réussissent parfois à faire de très bonnes thèses). Mais, un financement permet non seulement d'avoir une certaine liberté d'esprit (pas trop occuper par la fin du mois) mais aussi d'avoir une ligne intéressante sur son cv (pour la suite : qualification MCF, candidature pour un poste dans telle institution, etc.).


Une de mes profs en socio nous avait dit qu'elle considérait le fait de ne pas avoir eu de financement comme une bénédiction pour sa carrière universitaire.
Elle disait que l'absence de financement l'avait forcée à travailler à la fac beaucoup plus tôt et beaucoup plus que si elle avait eu une bourse de thèse : elle avait fait de l'administratif, des postes d'enseignement etc. Elle nous disait que du coup, une fois sa thèse terminée, elle avait déjà un bon réseau universitaire + un CV bien fourni, ce qui était essentiel pour être recruté par une université.
Elle disait qu'on pousse souvent les thésards à faire des thèses brillantes et à ne se consacrer qu'à ça mais qu'en réalité, si on veut un poste d'enseignant-chercheur, il vaut mieux avoir 15/16 et plein d'expérience dans l'administratif et l'enseignement qu'un 18 avec très peu d'expérience car devenir chercheur c'était comme n'importe quel boulot... fallait se vendre et avoir le CV et le réseau adéquats.
 
Cette prof avait eu un poste très rapidement dans une fac de province avant d'être recrutée deux ans après par LA fac spécialiste dans son domaine en Région Parisienne. Et maintenant elle est plutôt bien placée.
 
Donc bon, au final, on peut se débrouiller sans financement :)
Après tout dépend de notre objectif, moi je ne suis pas sûre de vouloir faire une carrière universitaire (mon but c'est plutôt d'être très spécialisé dans un sujet) donc si jamais je fais une thèse, il vaut peut-être mieux que ma thèse soit poussée plutôt que d'avoir l'expérience universitaire adaptée!

n°2989601
ellinea
Posté le 20-10-2010 à 16:51:01  profilanswer
 

Lolah1 a écrit :


...
Voilà pour mon parcours atypique !


Merci Lolah! C'est intéressant!
Je ne savais pas que les volontariats civiques se faisaient parfois à l'étranger!
Moi aussi j'ai été bénévole à l'AFEV ;)

n°2989625
ellinea
Posté le 20-10-2010 à 17:27:14  profilanswer
 

Au fait, je suis tombée sur une étude de l'Association des Socio-Anthropologues du Royaume-Uni et du Commonwealth (http://www.theasa.org) qui pourrait intéresser ceux qui lisent ce post.
Il s'agit d'une étude sur la trajectoire professionnelle des détenteurs d'un Doctorat britannique en socio-anthropologie. Même si la population étudiée sont les titulaires d'un PhD britannique, ça peut donner une idée des possibilités pro qu'offre l'anthropologie dans le monde!
 
L'étude peut être trouvée à cette adresse :
www.theasa.org/news/careers_research.doc
 
En voici quelques extraits en anglais :
 

Citation :

"Around 100 Social Anthropology PhDs are completed each year across the UK, a number that has more than doubled in the last 15 years. With a permanent academic staff in UK universities of less than 250, only 10 to 20 permanent posts are advertised in the discipline in any one year. This raises obvious questions about the employment fate of the many who do not follow the path of a conventional academic career. The key question for this research was how those with a doctorate in Anthropology see their PhD experience, their subsequent employment ‘choices’, and their past and future career paths?"
 
***
"How diverse are the anthropologists themselves? They are a cosmopolitan group.  Only 43% hold UK nationality: 17% are EU nationals, with 11% from North America, and another 11% from Asia.  The gender split is 57% female, to 43% male. Only a minority follow a ‘classic’ academic career path direct from school to undergraduate degree, then  to postgraduate work and thence into a lectureship. The oldest age at completion was 66, the youngest 23. The average age at completion was 34.5, and the average length of PhD was just under 5 years. These figures, though, vary from institution to institution. Cambridge and LSE tend to have more PhDs under 30 at the time of completion, while some of the newer departments like Brunel, have a markedly older and more female PhD cohort.  
(...)
In broad terms, holders of PhDs in Social Anthropology look highly employable. As we started to track down individuals on our database we were struck by the overall success not merely in finding employment, but in finding employment which looks to be an appropriate match for the skills and attributes of someone with a social science PhD. (...) The story is, of course, more complex than this, but the basic message for students and supervisors is fundamentally encouraging.
(...)
How many obtain employment within academia, whether in fixed-term or permanent posts? We know from the total cohort of 765 that at least 57% currently hold academic positions, whether in the UK or elsewhere. But of those who responded to the questionnaire, the proportion in academic employment was much higher (74%). As most of the 19% of the cohort who we were unable to trace are unlikely to be in academic employment, our best guess is that between 60 and 65% of UK Anthropology PhDs currently hold academic employment somewhere in the world."
****
 
"Up to one third of those who do a PhD in Social Anthropology in the UK end up working outside Higher Education. More than half of these - mostly of UK nationality - continue to work in the UK. What do they do? And what sorts of sectors do they work in? The single largest group (32%) are self-employed. Half of these have carved out niches as independent consultants working for development agencies. The other half have rather less secure employment or are juggling a portfolio of different types of work. Several are working as writers or translators, and this group also includes a yoga teacher, a Chinese medicine practitioner and a trustee of a major civil rights organisation.  
 
The next largest group work in public administration, and are employed by national or local government (21%). These include several working in DfID (the Department for International Development), the Treasury or other departments, and the Scottish Executive. A few work for regional or local government, including one employed as a ‘community cohesion co-ordinator’ in an inner-city borough. Another 17% work within UK and international non-governmental organisations and in the charity sector, both as managers or social researchers. 13% work for commercial organisations, such as research and consultancy firms. In total, about one third work in fields broadly related to international development.  
 
Of those working in non-academic setting outside the UK, 38% work in development in one way or another, as consultants, for NGOs, or for international agencies such as the World Bank, and a further 14% work in private research institutions."

Message cité 1 fois
Message édité par ellinea le 18-01-2011 à 14:57:31
n°2989687
ellinea
Posté le 20-10-2010 à 18:35:32  profilanswer
 

hysteresos a écrit :

Ca m'intéresse aussi  :)  
 
Vos parcours sont plutôt originaux au sens où leur finalité s’éloigne des jobs classiques (ingénieurs, financiers, commerciaux, etc.) et qu’ils témoignent d’une certaine conviction assez rare aujourd’hui.


Originaux sur ce forum peut-être ;) C'est vrai qu'il est fréquenté par une majorité écrasante de futurs commerciaux et de scientifiques... En même temps, on est sur le site "Hardware" donc le côté informatique/ingénieur se comprend... :)  
Mais merci pour ce petit mot, c'est très sympa à lire! :)  
 
et toi Hysteresos, tu fais quoi?

mood
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Posté le 20-10-2010 à 18:35:32  profilanswer
 

n°2991606
hysteresos
Posté le 22-10-2010 à 17:45:40  profilanswer
 

ellinea a écrit :


Originaux sur ce forum peut-être ;) C'est vrai qu'il est fréquenté par une majorité écrasante de futurs commerciaux et de scientifiques... En même temps, on est sur le site "Hardware" donc le côté informatique/ingénieur se comprend... :)  
Mais merci pour ce petit mot, c'est très sympa à lire! :)  
 
et toi Hysteresos, tu fais quoi?


Salut,
 
Je te réponds ce we par MP car pas beaucoup de temps en ce moment.  :)  
 
PS : pour la fusion des 2 sujets, il faut faire une demande aux modos (Sayen par exemple).


---------------
EVmax hunter
n°2991826
henri-alex​andre
Posté le 22-10-2010 à 20:11:07  profilanswer
 

ellinea a écrit :

Au fait, je suis tombée sur une étude de l'Association des Socio-Anthropologues du Royaume-Uni et du Commonwealth (http://www.theasa.org) qui pourrait intéresser ceux qui lisent ce post.
Il s'agit d'une étude sur la trajectoire professionnelle des détenteurs d'un Doctorat britannique en socio-anthropologie. Même si la population étudiée sont les titulaires d'un PhD britannique, ça peut donner une idée des possibilités pro qu'offre l'anthropologie dans le monde!
 
L'étude peut être trouvée à cette adresse :
www.theasa.org/news/careers_research.doc
 
En voici quelques extraits en anglais :
 
"Around 100 Social Anthropology PhDs are completed each year across the UK, a number that has more than doubled in the last 15 years. With a permanent academic staff in UK universities of less than 250, only 10 to 20 permanent posts are advertised in the discipline in any one year. This raises obvious questions about the employment fate of the many who do not follow the path of a conventional academic career. The key question for this research was how those with a doctorate in Anthropology see their PhD experience, their subsequent employment ‘choices’, and their past and future career paths?"
 
***
"How diverse are the anthropologists themselves? They are a cosmopolitan group.  Only 43% hold UK nationality: 17% are EU nationals, with 11% from North America, and another 11% from Asia.  The gender split is 57% female, to 43% male. Only a minority follow a ‘classic’ academic career path direct from school to undergraduate degree, then  to postgraduate work and thence into a lectureship. The oldest age at completion was 66, the youngest 23. The average age at completion was 34.5, and the average length of PhD was just under 5 years. These figures, though, vary from institution to institution. Cambridge and LSE tend to have more PhDs under 30 at the time of completion, while some of the newer departments like Brunel, have a markedly older and more female PhD cohort.  
(...)
In broad terms, holders of PhDs in Social Anthropology look highly employable. As we started to track down individuals on our database we were struck by the overall success not merely in finding employment, but in finding employment which looks to be an appropriate match for the skills and attributes of someone with a social science PhD. (...) The story is, of course, more complex than this, but the basic message for students and supervisors is fundamentally encouraging.
(...)
How many obtain employment within academia, whether in fixed-term or permanent posts? We know from the total cohort of 765 that at least 57% currently hold academic positions, whether in the UK or elsewhere. But of those who responded to the questionnaire, the proportion in academic employment was much higher (74%). As most of the 19% of the cohort who we were unable to trace are unlikely to be in academic employment, our best guess is that between 60 and 65% of UK Anthropology PhDs currently hold academic employment somewhere in the world."
****
 
"Up to one third of those who do a PhD in Social Anthropology in the UK end up working outside Higher Education. More than half of these - mostly of UK nationality - continue to work in the UK. What do they do? And what sorts of sectors do they work in? The single largest group (32%) are self-employed. Half of these have carved out niches as independent consultants working for development agencies. The other half have rather less secure employment or are juggling a portfolio of different types of work. Several are working as writers or translators, and this group also includes a yoga teacher, a Chinese medicine practitioner and a trustee of a major civil rights organisation.  
 
The next largest group work in public administration, and are employed by national or local government (21%). These include several working in DfID (the Department for International Development), the Treasury or other departments, and the Scottish Executive. A few work for regional or local government, including one employed as a ‘community cohesion co-ordinator’ in an inner-city borough. Another 17% work within UK and international non-governmental organisations and in the charity sector, both as managers or social researchers. 13% work for commercial organisations, such as research and consultancy firms. In total, about one third work in fields broadly related to international development.  
 
Of those working in non-academic setting outside the UK, 38% work in development in one way or another, as consultants, for NGOs, or for international agencies such as the World Bank, and a further 14% work in private research institutions."


 
Merci, intéressant en effet. Ca permet de connaitre les tendances de façon plus concrète.

n°2996110
hysteresos
Posté le 25-10-2010 à 11:38:20  profilanswer
 

ellinea a écrit :


et toi Hysteresos, tu fais quoi?


Check your PM  :)


---------------
EVmax hunter
n°2996583
henri-alex​andre
Posté le 25-10-2010 à 18:30:24  profilanswer
 

Finalement les "feignasses" de la psycho, socio, anthropo, histoire etc. peuvent quand-même faire des parcours pas mal, j'ai l'impression  :)  

n°2996585
hysteresos
Posté le 25-10-2010 à 18:33:04  profilanswer
 

henri-alexandre a écrit :

Finalement les "feignasses" de la psycho, socio, anthropo, histoire etc. peuvent quand-même faire des parcours pas mal, j'ai l'impression  :)  


Disons que ces matières sont malheureusement discréditées par le nombre de glandeurs qui s'y retrouvent par défaut.


---------------
EVmax hunter
n°2996645
henri-alex​andre
Posté le 25-10-2010 à 19:25:31  profilanswer
 

hysteresos a écrit :


Disons que ces matières sont malheureusement discréditées par le nombre de glandeurs qui s'y retrouvent par défaut.


 
Je sais, je sais.... mais c'est tellement ancré dans la vision des gens (parents, élèves, entreprises, etc.) tout ca que c'est dur à faire bouger.
Je pense toujours à l'exemple de certains métiers qui sont accessibles à des brillants jeunes historiens ou sociologues au UK mais qui ne sont accessibles qu'aux diplômés d'ESC et d'école d'ingé en France. Est-il besoin d'un ingénieur en France là où un sociologue ou un historien ferait l'affaire en Angleterre ? Bref...

n°2996675
ellinea
Posté le 25-10-2010 à 19:42:30  profilanswer
 

Tout ça me fait penser à cet interview de Michel Wieviorka, un des directeurs d'études de l'EHESS, paru dans Le Monde.fr du 3 janvier 2010 à la suite des protestations contre la réforme du programme d'Histoire. Je trouvais son propos très intéressant et assez réconfortant dans le discours ambiant :)  
 
Je le recopie ici :
 
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Dans une économie de la connaissance pilotée par la rentabilité immédiate, les sciences humaines et sociales (SHS) s’estiment mal-aimées. Alors que commencent ce mois-ci les inscriptions des lycéens dans l’enseignement supérieur, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et président de l’Association internationale de sociologie, Michel Wieviorka, analyse la place qu’occupent dans le paysage universitaire ces disciplines qui ont été très en pointe dans le mouvement d’opposition aux réformes universitaires du printemps 2009, et qui ont, à ses yeux, leur « utilité ».
 
Le passage de l’histoire-géographie au statut de matière facultative en terminale S est-il, à vos yeux, un signe du déclassement des humanités?
Le ministre de l’éducation pensait avoir pris toutes les garanties avant de faire ce choix. Apparemment, il s’est trompé. Cela va-t-il s’arrêter à l’histoire? Le problème de la place relative des disciplines est posé sur un mode dramatique. La pétition des historiens a attiré l’attention sur ces enjeux, c’est bien, mais elle les a radicalisés, manquant de nuance.
 
Les passions s’emballent, car en France, l’histoire est avant tout un récit national qui se sent menacé. Elle est au cœur de cette identité nationale qu’Eric Besson a jugé bon de mettre en débat, avec les résultats calamiteux que l’on observe. Quand le pouvoir ne met pas en scène une vision héroïque de l’Histoire, à fort tropisme nationaliste et néocolonialiste, il fait flotter un parfum populiste, anti-intellectualiste qui n’arrange pas les choses. Si l’on doit ouvrir un débat sur l’histoire, alors, parlons de son contenu, des changements dans ses conceptions, de sa place dans la société, de sa signification pour la nation, et pas seulement du nombre d’heures qui lui sont consacrées ici ou là.
 
Pourquoi parle-t-on d’un déclin des sciences humaines et sociales (SHS)?
Le déclin apparaît si l’on considère la place de la recherche française à l’échelle de la planète: notre pays a cessé d’être un phare. Dans les années 1960 et 1970, chercheurs et étudiants venaient du monde entier pour assister aux séminaires de Jacques Lacan, Louis Althusser, Pierre Bourdieu, Alain Touraine, Roland Barthes, Michel Foucault, Emmanuel Le Roy-Ladurie, Jacques Le Goff, etc. Aujourd’hui, mon expérience de président de l’Association internationale de sociologie, ou à la présidence d’un panel de l’Union européenne qui attribue chaque année 1,5 million d’euros de bourses de recherche, m’amène à affirmer, malheureusement, que notre présence s’amenuise dans les congrès, les grandes institutions internationales, les programmes internationaux, mais aussi dans les références utilisées par les chercheurs.
 
Les SHS suscitent moins de vocations…
Nous avons du mal à cerner les métiers, les compétences, les débouchés qui correspondent à ces disciplines, d’où le sentiment de bien des étudiants et enseignants-chercheurs qu’elles ne sont pas valorisées comme elles devraient l’être. Ajoutez la crise de nos institutions de recherche, les critiques que suscite l’évaluation, et le fait qu’il se constitue un sous-prolétariat de jeunes docteurs: ce n’est pas un hasard si les SHS étaient au cœur du mouvement de contestation en 2009.
 
Faut-il dissuader les étudiants d’entrer dans cette filière pour éviter le chômage ?
Si le seul horizon est la recherche, les perspectives sont minces. Beaucoup se retrouvent avec un doctorat, à courir de petits boulots en petits contrats. Or on a besoin de personnes formées en sciences sociales partout ! Dans les syndicats, les ONG, les associations, le travail social, le système hospitalier, l’armée, l’édition, les médias, la publicité, etc. Je préfère dire aux jeunes: choisissez les études qui vous intéressent! Qui sait ce que sera le marché de l’emploi dans cinq, dix ou vingt ans ?
 
Les besoins du marché sont fluctuants. Choisir des études par goût est un moteur à conserver. La société attend moins des compétences fixes que des individus qui savent réfléchir. Ne dit-on pas que chacun risque de changer plusieurs fois de métier? Plus que d’avoir un seul acquis, l’important est d’avoir appris à acquérir.
 
Quant aux entreprises, elles gagneraient à recourir à nos disciplines. Prenez France Télécom, qui fait déjà appel aux sciences sociales sur tout ce qui touche aux réseaux ou à la communication : d’autres chercheurs auraient pu l’aider à comprendre plus tôt les tensions et les drames liés à son fonctionnement et à son mode d’organisation.
 
Mais il y a aussi dans vos disciplines ceux qui s’insurgent contre l’utilitarisme…
Ils ne sont pas les seuls. Il y a, schématiquement, trois conceptions de notre place dans la vie de la Cité. Les uns se posent en experts. Ils sont au service d’un chef d’entreprise, d’un acteur politique, d’un syndicat, d’une ONG…
 
D’autres s’y refusent et se veulent exclusivement critiques, hypercritiques – une position radicale éloignée de toute attitude constructive, et dont les médias sont friands : ils aiment le soupçon, la dénonciation. Ces deux positionnements regroupent la majorité des points de vue. Mais une troisième conception, moins répandue et dans laquelle je me reconnais, plaide pour le fait que le chercheur produit des connaissances qui ont toujours une dimension critique, mais dont il admet qu’elles puissent être utiles.
 
Valérie Pécresse a installé, en septembre 2009, un Conseil pour le développement des humanités et des sciences sociales. Certains ont parlé d’un asservissement de ces disciplines…
J’ai fait partie de deux précédents conseils de ce genre, mis en place par Claude Allègre, puis par Roger-Gérard Schwartzenberg. Le vrai problème n’est pas le risque d’asservissement, mais celui de s’exprimer dans le vide. Or ce n’est pas une fatalité. Quant à la ministre de la recherche – je le dis alors que je ne suis pas de son bord politique -, elle a vis-à-vis de nos disciplines une attitude constructive.
 
Produire des connaissances « utiles » n’équivaut-il pas à perdre son indépendance scientifique?
L’utilité, on ne sait pas d’avance où elle se trouve ! Mon ami Olivier Roy, quand nous étions jeunes chercheurs, disparaissait parfois pour plusieurs mois en Afghanistan, sac au dos, aux frais de la princesse – en l’occurrence le CNRS. Nous sommes bien contents aujourd’hui d’avoir cet éminent spécialiste de ce pays et de l’islam dans la région. Alors l’utilité…
 
Il y a une quinzaine d’années, j’ai analysé pour la RATP les problèmes d’insécurité. J’avais carte blanche, personne ne savait à quoi ma recherche aboutirait. J’ai appris plus tard qu’elle avait contribué à la création de la carte ImaginR, destinée aux jeunes. Qui s’en plaint ? Ai-je été manipulé, ai-je perdu mon indépendance, ai-je perverti la sociologie ?
 
Propos recueillis par Luc Cédelle
 
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Message édité par ellinea le 25-10-2010 à 20:38:47
n°3001074
hysteresos
Posté le 28-10-2010 à 23:03:51  profilanswer
 

Article intéressant bien que je trouve que, sur certains points, il soit un peu léger. Je développe : on lui demande d’expliquer le « déclin des SHS » et il le justifie en adoptant un point de vue franco-français… son avis est intéressant pour expliquer le déclin des SHS françaises dans les SHS internationales mais pas pour expliquer le déclin général des SHS. Une tentative d’explication plus intéressante (à mon humble avis) aurait été de l’expliquer par des changements d’ordre économique et culturel. C’est la vieille dialectique entre l’ethos et la culture, ou entre l’individu et l’organisation.
 
Ainsi, par exemple, Bourdieu, dans un article très intéressant (La fabrique de l’habitus économique, pour les curieux) montre comment une infrastructure économique donnée influe sur le comportement des hommes qui tendent à intérioriser (de façon inconsciente) des normes afin de s’adapter en douceur à leur environnement. Il suffit de voir aujourd’hui comment tout un chacun raisonne en termes d’investissement (coûts vs bénéfices – le P&L - ou la mesure quotidienne et ordinaire de la rentabilité) pour prendre leurs décisions dans la vie courante (qu’elles soient d’ordre économique ou non d’ailleurs).
 
Bref, là où je veux en venir, c’est que - à mon avis encore - ce n’est pas tant la sociologie qui se porte mal, mais c’est uniquement (et toute) la sociologie à finalité non utilitariste (celle qui propose la critique mais sans aucune proposition derrière, celle qui est perçue comme n’apportant rien à notre système capitaliste et dont le seul refuge, pour les étudiants qui s’y sont dédiés, est l’enseignement ou un job n’ayant rien à voir). Car, il me semble que la sociologie à finalité utilitariste (sociologie des organisations, psycho-sociologie, etc.), qui est en phase avec l’esprit utilitariste de notre temps, se porte bien ; j’en veux pour preuve les nombreuses offres d’emploi recherchant ces profils (souvent des profils hybrides : ingé-sociologue, psycho-sociologue, etc.)


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EVmax hunter
n°3002666
ellinea
Posté le 30-10-2010 à 01:32:15  profilanswer
 

hysteresos a écrit :

Article intéressant bien que je trouve que, sur certains points, il soit un peu léger. Je développe : on lui demande d’expliquer le « déclin des SHS » et il le justifie en adoptant un point de vue franco-français… son avis est intéressant pour expliquer le déclin des SHS françaises dans les SHS internationales mais pas pour expliquer le déclin général des SHS. Une tentative d’explication plus intéressante (à mon humble avis) aurait été de l’expliquer par des changements d’ordre économique et culturel. C’est la vieille dialectique entre l’ethos et la culture, ou entre l’individu et l’organisation.
 
(...)
 
Bref, là où je veux en venir, c’est que - à mon avis encore - ce n’est pas tant la sociologie qui se porte mal, mais c’est uniquement (et toute) la sociologie à finalité non utilitariste (celle qui propose la critique mais sans aucune proposition derrière, celle qui est perçue comme n’apportant rien à notre système capitaliste et dont le seul refuge, pour les étudiants qui s’y sont dédiés, est l’enseignement ou un job n’ayant rien à voir). Car, il me semble que la sociologie à finalité utilitariste (sociologie des organisations, psycho-sociologie, etc.), qui est en phase avec l’esprit utilitariste de notre temps, se porte bien ; j’en veux pour preuve les nombreuses offres d’emploi recherchant ces profils (souvent des profils hybrides : ingé-sociologue, psycho-sociologue, etc.)


 
 
En fait, je trouvais l'article intéressant surtout dans le cadre de la question "doit-on faire des études de SHS?". J'aime bien ses réponses liées aux débouchés, aux apports d'une telle formation et aussi sa remarque sur l'utilité : "on ne sait jamais d'avance où elle va être". Cela nous rappelle que tout ce qu'on fait et apprend pourra un jour ou l'autre apporter quelque chose à la société (ou à nous-même) et qu'on ne peut pas le deviner à l'avance. C'est un vieux rappel des idéaux humanistes et de l'époque des Lumières comme quoi la connaissance devait éclairer et mener l'humanité vers de grands horizons.  
 
En fait c'est surtout ce passage qui m'a intéressé, parce qu'il rappelle des choses que le grand public a tendance à oublier quand il s'agit d'orientation :
 

Citation :

Je préfère dire aux jeunes: choisissez les études qui vous intéressent! Qui sait ce que sera le marché de l’emploi dans cinq, dix ou vingt ans ?  
Les besoins du marché sont fluctuants. Choisir des études par goût est un moteur à conserver. La société attend moins des compétences fixes que des individus qui savent réfléchir. Ne dit-on pas que chacun risque de changer plusieurs fois de métier? Plus que d’avoir un seul acquis, l’important est d’avoir appris à acquérir.


 
Sinon il écrit son article dans un contexte précis : c'était en 2009 quand il y avait le débat sur l'identité nationale, la réduction des heures d'Histoire au lycée et les grèves liées à la réforme des universités.
Donc je trouve assez justifié qu'il parle uniquement de la France. D'ailleurs, je pense que le journaliste lui posait la question par rapport au contexte franco-français et non par rapport aux SHS dans le monde.
 
Après est-ce qu'on peut parler d'un déclin général des SHS au niveau mondial? Je n'en sais rien.
Car même la reconnaissance du rôle "utilitaire" des sciences humaines reste assez marginale en France comparée aux pays anglo-saxons je trouve! En plus, la plupart des universités britanniques ont encore cette vieille déclaration d'intention (plus une déclaration d'intention qu'une véritable croyance naïve bien sûr) selon laquelle l'université servirait à "améliorer le monde par la connaissance". En France, je n'ai jamais lu ça nulle part sur un document officiel universitaire : ça fait un peu bienvenue chez les bisounours. Alors que c'était quand même ça l'idée de base de la création des universités. On a tendance à l'oublier... donc je pense que quelque part il y a un déclin plus fort chez nous.
Même si attention, je suis très lucide, je ne dis pas qu'ailleurs c'est le paradis pour les diplômés SHS. Bien sûr qu'il y a une nette préférence pour les diplômes "utilitaires"... mais les SHS sont peut-être moins classées comme "inutiles". Chez les anglo-saxons en tout cas. Une des filières les plus sélectives et les plus demandées d'Angleterre reste quand même la section de littérature anglaise d'Oxford!  
 
Mais c'est sûr qu'il y a un décalage assez inquiétant : comme si un diplôme devait servir immédiatement sur le marché du travail et qu'un individu était tout un élément économique, plutôt que d'être un citoyen qui réfléchit sur le monde dans lequel il vit.

n°3002902
henri-alex​andre
Posté le 30-10-2010 à 11:21:44  profilanswer
 

Je crois qu'un des nœuds du "problème" est la vision française et anglo-saxonne de la sélection des élites.  
En schématisant, aux US et UK, on cherche avant tout une tête bien faite (donc un brillant étudiant en littérature ou en histoire de l'art peut trouver sa place dans la haute administration ou dans un grand cabinet de conseil).  
En France, on se focalise surtout sur la tête bien pleine (d'où l'obsession pour ceux qui sont passés par la case prépa + école et, accessoirement, la méfiance envers les diplômés de SHS même les plus brillants).
 
Bien évidemment, la coupure entre tête bien faite et tête bien pleine n'est pas aussi nette mais disons que c'est le "poids" accordé à l'une ou à l'autre qui est différent selon ces deux "traditions" (anglo-saxonne et française).


Message édité par henri-alexandre le 30-10-2010 à 11:23:31
n°3002903
aerilyn45
Posté le 30-10-2010 à 11:26:06  profilanswer
 

henri-alexandre a écrit :

'lut
 
Les sciences humaines et sociales (SHS) sont diverses et variées. Il serait donc difficiles de faire un topic unique sur les SHS.
 
Comme il fallait faire un choix (raisonné), j'ai donc pensé que ces 4 "disciplines" (sociologie, psychologie, ethnologie, anthropologie) pouvaient être regroupées notamment lorsqu'il s'agit de poursuite d'études et de débouchés professionnels.
 
Ce topic est donc destiné à toutes celles et tous ceux qui se posent des questions sur ces "disciplines" (sociologie, psychologie, ethnologie, anthropologie), qui étudient ces "disciplines", qui ont étudié ces "disciplines", qui travaillent dans ces "disciplines", qui travaillent après avoir étudié ces "disciplines"....
 
Bref, ce topic est un fil de discussions d'entraide et d'échanges.
 
Merci.


Pourquoi ne pas rajouter l'Histoire ainsi que la Géographie ?


---------------
"Dans la main une bonne canne, dans la poche un bon livre"   Henri Lagrange
n°3002912
Silk56
Sauvage au coeur tendre
Posté le 30-10-2010 à 11:40:16  profilanswer
 

Je ne suis pas certain que les diplômés "brillants" de SHS soient si ostracisé que cela dans le privé. Plusieurs ENS lyon ou ULM trouvent sans trop de problème, leur profil est apprécié et comme ils font du bon boulot, les employeurs en sont très satisfait.  
 
  Je trouve le débat étudiant "citoyen qui réfléchit sur le monde dans lequel il vit" et étudiant "dans une filière pro afin d'augmenter ses chances de trouver un job, d'être indépendant, et de faire bien vivre sa future family" très manichèen. De quel droit nie t-on à tout étudiant en DUT, école d'ingé ou école de commerce la possibilité de lire et de réfléchir sur "le monde qui l'entoure" ? Des doubles cursus sont possibles et au delà de cursus, le simple fait d'être étudiant en philo ou histoire ne donne pas automatiquement ce trait de caractère. En gros, j'ai l'impression que les étudiants de sciences humaines tenant ce type de discours ont les mêmes raisonnements que ceux qu'ils critiquent chez les grands méchants utilitaristes. A savoir mettre les individus dans des cases selon les études qu'ils ont faites, et considérer tout un pan d'étudiant comme "à côté de la plaque".  
 
"Ils réfléchissent pas sur leur monde, ils se cultivent pas assez, et en plus ils nous méprisent, bouh... mais ils se sont pas vus eux, comparé à nous ?", qu'on traduit à l'extérieur en citant des intellectuels et en adoptant une pose argumentative et réflexive. Mais finalement, on en revient encore à l'intérêt, à qui profite ce type de raisonnement sinon à celui qui le tient (et pas à la grande vérité objective et impersonnelle). On a adopté le point de vue qui met en valeur son parcours: telle étudiante en sciences humaines préfère bien sur qu'on considère ces études comme faisant, du fait qu'on soit passé par là en obtenant des notes correctes, une tête bien faite, mature, avec de sages opinions à écouter sur le monde en général ou la politique, et qui donc, mérite de bons boulots.
 
Pour finir, la comparaison oxford/humanités en France manque de rigueur. On compare ce qui est comparable. La filière littérature anglaise d'oxford est sélective, et la filière littérature moderne de ENS ULM l'est au moins tout autant. Et puis, on remarque que bien souvent, les mêmes qui sont prompts à citer en exemple les humanités chez les anglo-saxons, sont aussi les premier à critiquer la sélection et le coût financier qui vont avec, en plus de leur approche beaucoup plus normative et analytique.

Message cité 1 fois
Message édité par Silk56 le 30-10-2010 à 11:51:53
n°3003024
ellinea
Posté le 30-10-2010 à 14:09:20  profilanswer
 

Non mais Silk je ne suis pas DU TOUT d'accord avec ce que tu caricatures de notre discours!!
Le débat est certes schématique et il me semble qu'on a dit nous-mêmes qu'on schématisait.
Ensuite, on ne dit pas "les étudiants d'autres filières sont bêtes contrairement aux sciences humaines". Je n'ai absolument pas l'impression que quelqu'un a écrit ça! Mais les filières n'ont pas été créées avec le même objectif, c'est un fait! Dans un cas, tu apprends un boulot et un minimum de sens des responsabilités qui vont avec, dans un autre tu apprends à remettre en question ce qui t'entoure et à réfléchir à certaines questions (c'est bien ça le sens de la recherche, il me semble).
Cela ne veut absolument pas dire que ceux qui apprennent un boulot ne savent pas réfléchir et que les autres sont inaptes à travailler. Ni même d'ailleurs que ceux qui sortent d'une filière pro vont être tous adaptés au monde du travail et ceux qui sortent de SHS tous portés sur la réflexion sur le monde. C'est juste que les FILIERES n'ont pas les mêmes rôles.
 
Enfin, car j'imagine que tu faisais référence à moi en partie puisque tu as mis "étudiante" au féminin,
je n'ai jamais dit que j'étais plus valable pour avoir un boulot que d'autres. Je m'en fous Silk, je sais très bien ce que je vaux et ce que j'en ai tiré professionnellement jusqu'à présent, je n'utilise en aucun cas ce forum pour aller disserter sur mon mérite et le fait que tel travail devrait tellement mieux me revenir. Je trouve franchement agaçant tes réactions guerrières et méprisantes devant les quelques remarques que j'ai faite (ou que d'autres ont faites) sur les sciences humaines. Qu'on ne soit pas d'accord, pas de problème. Par contre, inutile d'essayer de ridiculiser ton interlocuteur en sous-entendant qu'il est niais, décalé et qu'il sauto-congratule.
 
Personnellement, j'ai n'ai JAMAIS dénigré personne parce qu'il faisait une filière pro ou autre! Ni même mis dans une case des personnes. J'ai fait remarquer que les sciences humaines avaient AUSSI un sens et qu'il était dommage que cela soit souvent oublié sous prétexte d'un discours il est vrai assez utilitariste. Mais la diversité des parcours fait justement la richesse d'un secteur donc pour moi les SHS ne sont ni supérieures ni inférieures, juste différentes et elles ont leur rôle dans la société.
Après qu'est-ce que tu veux, les filières pro sans rapport avec les SHS c'est très bien, oui oui, c'est ça que tu veux qu'on dise sur un post dédié aux SHS? Ben voilà, c'est dit. Mais il me semble que vous êtes assez nombreux sur ce forum pour le répéter et le décliner sous toutes les formes. Je ne vois pas pourquoi je devrais écrire un paragraphe dessus à chaque fois.
 
Enfin évite de préjuger de mon opinion sur les filières sélectives sans en avoir jamais discuté avec moi. Car là pour le coup, je ne sais pas comment on peut faire plus caricatural que de dire "cette personne pense ça sur les SHS donc sur un sujet totalement différent qu'elle n'a jamais évoqué, elle va aussi penser ça, c'est toujours comme ça".
 
Bon allez, sans rancune :)

n°3003064
Silk56
Sauvage au coeur tendre
Posté le 30-10-2010 à 14:45:31  profilanswer
 

ellinea a écrit :

tu apprends à remettre en question ce qui t'entoure et à réfléchir à certaines questions (c'est bien ça le sens de la recherche, il me semble).


 
   Certes mais seulement dans une certaine mesure, surtout dans la recherche universitaire en sciences sociales, tu dois savoir aussi bien que moi que la liberté critique est limitée. Il y a des "dogmes" qu'il est très difficile de remettre en question. Il y a une grande part de politique dans le monde de la recherche, et c'est souvent cela qui rend tiède les travaux de recherches en science sociales. Remettre en question, c'est important, mais accepter ce qui t'entoure ca peut l'être aussi (mais bon je digresse)
 

ellinea a écrit :

J'ai fait remarquer que les sciences humaines avaient AUSSI un sens et qu'il était dommage que cela soit souvent oublié sous prétexte d'un discours il est vrai assez utilitariste.


 
Bien sur, autrement je n'aurais pas passé autant de temps à les étudier. Et ne t'inquiètes pas, je ne te poursuis pas pour te contredire à chaque fois. J'ai déjà eu de nombreux débats assez houleux avec des personnes caricaturant les sciences sociales.
 
 

ellinea a écrit :

Mais la diversité des parcours fait justement la richesse d'un secteur donc pour moi les SHS ne sont ni supérieures ni inférieures, juste différentes et elles ont leur rôle dans la société.

 
Euh, non, la je ne vois pas trop de sens critique ou de réflexion, c'est un point de sortie assez commun, très politiquement correct et qui permet surtout d'éviter ou d'apaiser des conflits.  
 

ellinea a écrit :


Après qu'est-ce que tu veux, les filières pro sans rapport avec les SHS c'est très bien, oui oui, c'est ça que tu veux qu'on dise sur un post dédié aux SHS? Ben voilà, c'est dit.

 
 
Mais je ne veux rien de tout ca. J'ai d'ailleurs milité pour qu'il y ait plus de places faites à la philosophie dans les cursus professionnalisant, et d'enseignement professionnalisant dans les études de philo. La question n'est pas de savoir ce que je veux, ou ce que tu veux, mais ce qui est. Sans enjoliver la situation, mais tenir un discours qui la reflète une situation telle qu'elle est. A la limite, si je veux quelque chose, c'est de la lucidité et du réalisme.
 

ellinea a écrit :


Enfin évite de préjuger de mon opinion ... "cette personne pense ça sur les SHS donc sur un sujet totalement différent qu'elle n'a jamais évoqué, elle va aussi penser ça".

 
Tu me caricatures également, mais c'est un type de réflexion psychologique qui donne de bons résultats et que j'apprécie. Nous ne sommes pas tout à fait unique, il y a des "pattern" qui expliquent l'adoption de systèmes de valeurs, leurs avantages et leur limites.    
 
 

ellinea a écrit :


Bon allez, sans rancune :)

 
Sans rancune.
 

n°3003124
hysteresos
Posté le 30-10-2010 à 15:58:13  profilanswer
 

Silk56 a écrit :

 
  Je trouve le débat étudiant "citoyen qui réfléchit sur le monde dans lequel il vit" et étudiant "dans une filière pro afin d'augmenter ses chances de trouver un job, d'être indépendant, et de faire bien vivre sa future family" très manichèen. De quel droit nie t-on à tout étudiant en DUT, école d'ingé ou école de commerce la possibilité de lire et de réfléchir sur "le monde qui l'entoure" ? Des doubles cursus sont possibles et au delà de cursus, le simple fait d'être étudiant en philo ou histoire ne donne pas automatiquement ce trait de caractère. En gros, j'ai l'impression que les étudiants de sciences humaines tenant ce type de discours ont les mêmes raisonnements que ceux qu'ils critiquent chez les grands méchants utilitaristes. A savoir mettre les individus dans des cases selon les études qu'ils ont faites, et considérer tout un pan d'étudiant comme "à côté de la plaque".  
 
"Ils réfléchissent pas sur leur monde, ils se cultivent pas assez, et en plus ils nous méprisent, bouh... mais ils se sont pas vus eux, comparé à nous ?", qu'on traduit à l'extérieur en citant des intellectuels et en adoptant une pose argumentative et réflexive. Mais finalement, on en revient encore à l'intérêt, à qui profite ce type de raisonnement sinon à celui qui le tient (et pas à la grande vérité objective et impersonnelle). On a adopté le point de vue qui met en valeur son parcours: telle étudiante en sciences humaines préfère bien sur qu'on considère ces études comme faisant, du fait qu'on soit passé par là en obtenant des notes correctes, une tête bien faite, mature, avec de sages opinions à écouter sur le monde en général ou la politique, et qui donc, mérite de bons boulots.


Cette intervention de Silk est plutôt amusante. Il prête, à des gens (on se le demande lesquels ?) du thread, des propos (niais et caricaturaux à l’extrême) qu’ils n’ont jamais tenus afin de pouvoir les contredire aisément. Bref, une ficelle aussi vieille que le monde. J’imagine que cette projection de fantasmes – mais, ce n’est qu’une hypothèse – lui vient de son propre parcours : étudiant en philosophie reconverti dans le commerce. Un véritable grand écart que je ne critique évidemment pas, bien au contraire, mais qu’il doit probablement sans cesse devoir justifier auprès de ceux de sa formation initiale qui le considèrent comme un transfuge.
 
 

Citation :


Pour finir, la comparaison oxford/humanités en France manque de rigueur. On compare ce qui est comparable. La filière littérature anglaise d'oxford est sélective, et la filière littérature moderne de ENS ULM l'est au moins tout autant. Et puis, on remarque que bien souvent, les mêmes qui sont prompts à citer en exemple les humanités chez les anglo-saxons, sont aussi les premier à critiquer la sélection et le coût financier qui vont avec, en plus de leur approche beaucoup plus normative et analytique.


Par contre : +1


---------------
EVmax hunter
n°3003154
Silk56
Sauvage au coeur tendre
Posté le 30-10-2010 à 16:23:31  profilanswer
 

hysteresos a écrit :


J’imagine que cette projection de fantasmes – mais, ce n’est qu’une hypothèse – lui vient de son propre parcours : étudiant en philosophie reconverti dans le commerce. Un véritable grand écart que je ne critique évidemment pas, bien au contraire, mais qu’il doit probablement sans cesse devoir justifier auprès de ceux de sa formation initiale qui le considèrent comme un transfuge.
 

Citation :


Pour finir, la comparaison oxford/humanités en France manque de rigueur. On compare ce qui est comparable. La filière littérature anglaise d'oxford est sélective, et la filière littérature moderne de ENS ULM l'est au moins tout autant. Et puis, on remarque que bien souvent, les mêmes qui sont prompts à citer en exemple les humanités chez les anglo-saxons, sont aussi les premier à critiquer la sélection et le coût financier qui vont avec, en plus de leur approche beaucoup plus normative et analytique.


Par contre : +1

 
 
 
Hypothèse intéressante Hysteresos. Tu fais bien de relever ce point. il est en effet important de considérer d'où vient celui qui tient un discours afin d'en évaluer la pertinence. Le fait d'avoir évolué dans ces 2 "milieux" m'a en effet apporté son lot de surprises. Mais si je critique le point de vue d'Elinea c'est surtout parce que je l'ai partagé autrefois et que je suis bien obligé d'en reconnaitre aujourd'hui les limites. De plus, ce que tu juges niais et caricatural, je le juge aussi pareillement, mais cela correspond bien à l'état d'esprit de nombreux de mes congénères en fac. Je dois encore les voir derrière Elinea, car il y avait toujours une Elinea pour prendre la parole à leur place et masquer le simplisme de leur point de vue derrière des discours plutôt bien construits.


Message édité par Silk56 le 30-10-2010 à 16:30:19
n°3006734
ellinea
Posté le 01-11-2010 à 14:40:36  profilanswer
 

Silk56 a écrit :


 
   Certes mais seulement dans une certaine mesure, surtout dans la recherche universitaire en sciences sociales, tu dois savoir aussi bien que moi que la liberté critique est limitée. Il y a des "dogmes" qu'il est très difficile de remettre en question. Il y a une grande part de politique dans le monde de la recherche, et c'est souvent cela qui rend tiède les travaux de recherches en science sociales. Remettre en question, c'est important, mais accepter ce qui t'entoure ca peut l'être aussi (mais bon je digresse)
 


 
D'accord avec ça mais pas partout. J'ai fait un master d'Histoire et j'avais commencé un master en sociologie. J'ai justement arrêté ce dernier parce que je trouvais qu'ils étaient trop attachés à leur dogme, qu'ils nous demandaient de "choisir" un camp et trouvaient effectivement que sortir des chemins tracés par leur idole de la sociologie était une hérésie qui faisait de nous un "étudiant médiocre". Je n'avais jamais ressenti ça dans mes études d'Histoire où j'avais l'impression d'avoir eu en quelque sorte carte blanche arrivée à un certain niveau. En histoire, j'avais été habituée à écouter tous les avis avant de me faire une opinion personnelle, à faire preuve de créativité, à juger tous les sujets dignes d'intérêt. Les profs n'ont jamais critiqué mes idées, toujours mes méthodes.
 En socio, tout à coup, on me disait qu'il y avait de "bonnes" connaissances et d'autres "moins bonnes", des scientifiques qu'on ne peut critiquer et d'autres qu'il ne faut pas écouter etc. La différence de mentalité m'a mise tellement mal à l'aise que j'ai laissé la socio.  
Par contre c'est vrai que j'avais des amis dans une autre fac d'histoire (réputée plus conservatrice) où l'attitude de l'équipe pédagogique était beaucoup plus rigide et où on leur expliquait qu'il y avait des sujets "nobles", d'autres "pas intéressants" etc.  
Et puis je suis consciente aussi que ce que j'ai ressenti en socio venait du centre de recherche auquel j'étais rattachée et aussi de la spécialité sociologique que j'avais choisi, réputée comme plutôt conservatrice. Dans d'autres facs de socio, c'est sûrement différent.
 
Donc je suis d'accord que le milieu universitaire n'est pas uniformément ouvert à l'esprit critique. J'aurais suivi mes études d'Histoire dans l'autre fac parisienne, je n'aurais sûrement pas ressenti la même chose.
Tout dépend de l'endroit où on étudie : il y a des centres de recherche ouverts à l'innovation.
 

Silk56 a écrit :

 
Euh, non, la je ne vois pas trop de sens critique ou de réflexion, c'est un point de sortie assez commun, très politiquement correct et qui permet surtout d'éviter ou d'apaiser des conflits.  
 


Je ne trouve pas que ce soit un lieu commun. Je trouve vraiment important qu'une même institution compte des gens avec différentes formations. Peut-être que ça te parait d'une évidence idiote, mais ça ne l'est pas pour tout le monde justement.
J'ai grandi dans un milieu parisien plutôt bourgeois où la plupart des jeunes sont destinés à faire, comme leurs parents ont fait dans le temps, sciences po, les esc (et seulement les plus grandes sinon c'est pas la peine), ingé, droit ou avec un peu plus d'originalité médecine, pharma ou l'ENS. Etre prof de fac, c'est très valorisant parce la culture c'est super la classe. Par contre, en dehors du milieu universitaire, les sciences humaines, ça ne sert pas à grand-chose, si ce n'est à être cultivé pour les dîners mondains et encore, la culture générale avalée dans les bouquins de préparation aux concours est souvent plus utile aux mondanités que les formations en SHS.
 
Or les sciences humaines ça ne sert pas qu'à être cultivé donc je trouve ça utile de rappeler qu'elles ont une place aussi importante que d'autres disciplines au sein de la société. Quant à l'utilité que je leur trouve, je crois l'avoir déjà dite.
Et je voulais préciser que ce n'est pas parce que je souligne la valeur des SHS que je rentre dans une sorte de contre-attaque basique qui consiste à dénigrer en retour tout ce qui n'est pas SHS.
 

Silk56 a écrit :

 
 
Mais je ne veux rien de tout ca. J'ai d'ailleurs milité pour qu'il y ait plus de places faites à la philosophie dans les cursus professionnalisant, et d'enseignement professionnalisant dans les études de philo. La question n'est pas de savoir ce que je veux, ou ce que tu veux, mais ce qui est. Sans enjoliver la situation, mais tenir un discours qui la reflète une situation telle qu'elle est. A la limite, si je veux quelque chose, c'est de la lucidité et du réalisme.
 


Oui enfin la réalité qui m'entoure c'est que beaucoup de gens s'en sortent très bien sans suivre les filières soi-disant élitistes. J'ai parlé des gens avec qui j'ai grandi mais le fait est que c'est un milieu où on nous lave bien le cerveau en nous disant qu'il n'y a point de salut en-dehors de toutes ces filières d'élite (ou version moins privilégiée, en dehors des filières professionalisantes). Les gens qui suivent les routes pavées sont légion ; mais il y a aussi un bon paquet de gens qui réussissent autrement, j'en ai des exemples tout autour de moi, et je trouve important de dire qu'il n'y a pas qu'une seule manière d'être ambitieux.
Bien sûr, pour les élèves peu motivés et qui n'ont pas vraiment d'idées de ce qui leur plait, mieux vaut s'orienter vers quelque chose de classique ; mais la lucidité et le réalisme ne signifient pas qu'on doit rejeter en bloc certaines filières comme les SHS.


Message édité par ellinea le 01-11-2010 à 22:09:36
n°3007576
henri-alex​andre
Posté le 01-11-2010 à 21:17:50  profilanswer
 

Disons que l'esprit de chapelle existe encore bel et bien et pas seulement en SHS. Les affinités scientifiques par rapport à tel ou tel 'courant de pensée' jouent aussi forcément (plus ou moins) dans les choix pédagogiques de telle ou telle fac mais ces affinités sont aussi spécifiques à chaque enseignant et elles apparaissent dans leurs enseignements et dans leurs discours. Bref...
 
Sinon, comme on a parlé de double (ou dual) cursus, je pense que quelqu'un qui a fait au moins 3 ans de SHS et qui embraye sur une formation professionnalisante (type ESC, IAE) est plus à même à comprendre et à analyser certaines situations que d'autres.  
Ou inversement, quelqu'un qui a fait une licence de sciences "dures" (ou une formation type ESC) et qui embraye en SHS jusqu'au niveau M2 (ou plus) me semble aussi très intéressant.


Message édité par henri-alexandre le 01-11-2010 à 21:18:16
n°3075738
ellinea
Posté le 30-12-2010 à 00:07:35  profilanswer
 

Après un petit moment et pas mal de remous dans mon parcours, retour sur ce post ;)  
 
Un petit lien qui pourrait intéresser certains :
http://www.fss.ulaval.ca/CMS/uploa [...] oi_ant.pdf
Il s'agit d'une étude de l'université de Laval au Québec datant de 2005 sur les débouchés professionnels de l'anthropologie, incluant bibliographie et témoignages. La plupart des références datent de 2003 au plus récent, ce qui en fait un rapport un peu ancien et ça concerne beaucoup le Canade mais c'est quand même un bon début pour se renseigner sur les possibilités en anthropologie. Encore une fois, ce ne sont pas des promesses mais des possibilités!

n°3105305
ellinea
Posté le 18-01-2011 à 02:31:13  profilanswer
 

Encore un document intéressant sur l'emploi des spécialistes en sciences sociales ("social scientists" ).
Il s'agit d'un rapport 2010-2011 du Ministère du Travail américain. Certes, la culture de l'emploi des spécialistes en sciences sociales (notamment avec le prestige de l'anthropologue) et le niveau d'études exigé est différent aux Etats-Unis mais ça donne une petite idée de certaines tendances.
http://www.bls.gov/oco/ocos315.htm
 
Ce que je retiens de cette étude, c'est qu'il y a des perspectives d'emploi en hausse mais un nombre de candidats élevés également. Ceux qui ont toutes leurs chances sont évidemment les titulaires d'un Master ou d'un Doctorat et qui ont réussi à spécialiser leurs profils, notamment avec une couleur technologique et scientifique (compétences statistiques, maitrise de technologies, bonne connaissance de certains secteurs etc.). Peu de choses très surprenantes mais intéressant de voir cette prédiction de hausse du nombre de postes disponibles.
 
----------------------------------------
Quelques extraits :
 

Citation :

"SIGNIFICANT POINTS
 
- Projected job growth varies by specialty; for example, anthropologists and archaeologists can expect 28 percent employment growth; geographers, 26 percent; and historians, 11 percent.
- Candidates who hold a master's or Ph.D. degree in a social science will have the best employment prospects and advancement opportunities; some entry-level positions are available to those with a bachelor's degree.
- Despite much faster than average job growth overall, applicants are likely to face competition because the number of qualified candidates is expected to exceed the number of positions available."
 
****
"Graduates with master's degrees in applied specialties usually are qualified for positions outside of colleges and universities, although requirements vary by field. A Ph.D. degree may be required for higher level teaching positions. Bachelor's degree holders have limited opportunities; however, a bachelor's degree does provide a suitable background for many different kinds of entry-level jobs in related occupations, such as research assistant, writer, management trainee, and market analyst. In addition, bachelor’s degree holders in history often qualify for elementary, middle, and high school teaching positions.  
 
Training in statistics and mathematics is essential for many social scientists, most of whom increasingly are using mathematical and quantitative research methods. The ability to use computers for research purposes is mandatory in most disciplines. Social scientists also must keep up to date on the latest technological advances that affect their discipline and research. For example, most geographers use GIS technology extensively, and a growing number of archaeologists are beginning to incorporate the technology into their work."
 
****
"Overall employment of anthropologists and archaeologists, geographers, and historians is expected to grow by 22 percent from 2008 to 2018, which is much faster than the average for all occupations. Anthropologists and archaeologists, the largest specialty, is expected to grow by 28 percent, driven by growth in the management, scientific, and technical consulting services industry. Anthropologists who work as consultants will be needed to apply their analytical skills and knowledge to problems ranging from economic development to forensics. A growing number of anthropologists also will be needed in specific segments of the Federal Government, such as the U.S. Department of Defense, to assess the regional customs and values—or “cultural terrain”—of a particular society in specific parts of the world. Employment growth of archaeologists will be driven by higher levels of overall construction, including large-scale transportation projects and upgrades to the Nation’s infrastructure. As construction projects increase, more archaeologists will be needed to ensure that Federal laws related to the preservation of archaeological and historical sites and artifacts are met.
 
Employment of geographers is expected to increase by 26 percent because the Federal Government—the largest employer—is projected to grow faster than in the past. Outside of the Federal Government, geographers will be needed to advise businesses, local municipalities, real estate developers, utilities, and telecommunications firms regarding where to build new roads, buildings, powerplants, and cable lines. Geographers also will be needed to advise about environmental matters, such as where to build a landfill and where to preserve wetland habitats.  
 
Employment of historians is expected to grow by 11 percent, about as fast as the average for all occupations, reflecting the relatively few jobs outside of Federal, State, and local Government. Nonetheless, historians possess broad training and education in writing, analytical research, and coherent thinking, so their skills can be applied to many different occupations. As a result, many workers with a history background will find work in niche areas with specialized titles, such as researcher, writer, or policy analyst.
 
***
Overall, people seeking social science positions are likely to face competition for jobs. Candidates who have a master's or Ph.D. degree in a social science, who are skilled in quantitative research methods, and who also have good written and communications skills are likely to have the best job opportunities. In addition, many jobs in policy, research, or marketing, for which social scientists qualify, are not advertised exclusively as social scientist positions.  
 
Anthropologists and archaeologists will experience the best job prospects at management, scientific, and technical consulting firms. Those with a bachelor’s degree in archaeology usually qualify to be a field technician.  
 
Geographers with a background in GIS will find numerous job opportunities applying GIS technology in nontraditional areas, such as emergency assistance, where GISs can track the locations of ambulances, police, and fire rescue units and their proximity to the emergency. Workers in these jobs may not be called "geographers," but instead may be referred to by a different title, such as "GIS analyst" or "GIS specialist."
 
Historians will find jobs mainly in policy or research. Historians may find opportunities with historic preservation societies or by working as a consultant as public interest in preserving and restoring historical sites increases. Many workers with a history background also choose to teach in elementary, middle, and secondary schools."


Message édité par ellinea le 18-01-2011 à 02:35:01
n°3105337
henri-alex​andre
Posté le 18-01-2011 à 09:24:46  profilanswer
 

Intéressant. Mais où tu en es dans ton parcours ?

n°3105570
ellinea
Posté le 18-01-2011 à 15:30:45  profilanswer
 

henri-alexandre a écrit :

Intéressant. Mais où tu en es dans ton parcours ?


Je suis en période de césure donc j'en ai profité pour approfondir ma connaissance du terrain par des stages. Je reviens d'un stage dans l'Océan Indien pour Amnesty et je repars pour Amnesty International en Océanie.
 
Niveau études, la deadline approche pour mes dossiers mais j'ai quelques problèmes et vous pourrez d'ailleurs me donner votre avis.
 
- le Master en anthropologie qui m'intéresse à Cambridge propose normalement un parcours "processus professionnels : anthropologie et développement". Or ils ont publié en décembre une notification spécifiant que cette option ne serait pas disponible en 2011-2012, soit l'année où je voudrais reprendre mes études!
D'un côté, l'option me semble vraiment géniale et ce serait assez rageant de la rater. Mais si je retarde mon année, je suis même pas sûre d'être prise l'année suivante! Si je postule pour 2011-2012 en faisant une croix sur cette option, je me dis que le programme d'anthropologie est vraiment solide et constituerait une excellente base de toute manière. Ce serait alors à moi de réflechir sur les questions de développement. Mais du coup, j'ai peur que pour l'insertion pro, mon profil manque d'une dimension développement concrète.
 
- le Master qui m'intéresse à SOAS n'a pas l'air aussi solide niveau anthropologie que celui de Cambridge, plus une "option anthropologie" à rajouter à mon profil qu'une formation approfondie, surtout qu'il est plus "bâtard" : anthropologie du développement par exemple. En fait, ils disent eux-mêmes que la plupart des masters spé qu'ils proposent ne mènent pas à un Doctorat, ce qui montre qu'ils manquent un peu de fond en anthropo. Donc là, je risque de ne pas avoir des bases assez solides, mais j'aurais un diplôme connoté international et développement, ce qui peut mieux "passer" pour une spécialité un peu professionnelle.
 
- Si je veux postuler pour une bourse, on me suggère souvent de choisir trois master. Or je ne sais pas trop lequel choisir en 3e. Dans les faits, les Master de la LSE ont l'air pas mal (avec des réserves) pour ce qui m'intéresse, mais j'ai tellement une image épidermique négative de cette fac que j'ai du mal à m'imaginer là-bas.
 
Je me demande si je peux vraiment postuler cette année ou si je dois régler ces questions avant...
 
En somme, je sais qu'un diplôme en relations internationales, sciences politiques, gestion des administrations ou développement est généralement ce qui est recherché dans les domaines qui m'intéressent. Mais l'angle de vue que je veux adopter est vraiment l'angle de vue anthropologique. C'est un peu un pari mais j'ai un peu de mal à savoir comment optimiser au mieux mon parcours pour pouvoir être convaincante avec un Master en anthropologie (si je fais un Doctorat, ce ne sera pas pour tout de suite).
En France, après un Master Recherche, l'intitulé du mémoire peut "colorer" son parcours universitaire en s'orientant plus RI ou politiques mais comme en Angleterre le mémoire de Master est BIEN plus léger (30 pages au lieu de 100), ça limite carrément la possibilité d'adapter son parcours j'imagine...
 
Enfin, je me dis souvent que le service carrières des facs anglaises aide pas mal mais j'en suis pas 100% sûre étant donné que quand j'étais à UCL, je ne l'ai jamais utilisé!

n°3105641
henri-alex​andre
Posté le 18-01-2011 à 17:00:49  profilanswer
 

Pas simple.  
Pour moi, Cambridge est le meilleur choix mais comme tu l'as dit, 1) il faut que tu patientes encore 1 an et 2) tu n'es pas sure (une évidence) d'être acceptée. Un des avantages est que ce diplôme (la formation) est probablement solide et le titre est reconnu (boulot).
 
Tu parles pas mal de "coloration" du diplôme. A mon avis, la "coloration" n'est pas forcément à négliger. Si la formation est généraliste mais de bon niveau "global", la coloration n'est pas qu'une petite couche supplémentaire car avec une bonne base, tu pourras toujours t'en sortir "sur le terrain".
 
Je dirais qu'une solution possible (si tu as le temps, si ta vie te le permet, etc.) est de trouver un job intéressant (pour le cv et pour l'expérience) durant un an (ou au moins 6 mois) et de tenter Cambridge en 2011-2012 (tiens, ca me fait penser aux JO de Londres de 2012). Et si jamais, tu n'es pas prise pour cette session, tu postules partout pour intégrer une bonne fois pour toute une formation correcte correspondant à ton projet.  
De toutes façons, tu n'auras pas perdu ton temps car tu as accumulé de vraies expériences.

n°3107327
ellinea
Posté le 19-01-2011 à 19:02:30  profilanswer
 

henri-alexandre a écrit :


Tu parles pas mal de "coloration" du diplôme. A mon avis, la "coloration" n'est pas forcément à négliger. Si la formation est généraliste mais de bon niveau "global", la coloration n'est pas qu'une petite couche supplémentaire car avec une bonne base, tu pourras toujours t'en sortir "sur le terrain".
 
Je dirais qu'une solution possible (si tu as le temps, si ta vie te le permet, etc.) est de trouver un job intéressant (pour le cv et pour l'expérience) durant un an (ou au moins 6 mois) et de tenter Cambridge en 2011-2012 (tiens, ca me fait penser aux JO de Londres de 2012). Et si jamais, tu n'es pas prise pour cette session, tu postules partout pour intégrer une bonne fois pour toute une formation correcte correspondant à ton projet.  
De toutes façons, tu n'auras pas perdu ton temps car tu as accumulé de vraies expériences.


Tu me conseilles de postuler pour l'année qui vient alors (2011-2012) ou celle d'après (2012-2013)?
 
Et tu penses que la "coloration" (ce que je voulais dire par là : le choix de spécialités secondaires, d'options, de sujet de thesis... tout ce qui va donner une orientation un peu plus marquée que le diplôme généraliste) peut effectivement jouer un rôle important?

n°3108969
henri-alex​andre
Posté le 20-01-2011 à 19:14:59  profilanswer
 

Et bien 2012-2013 est quand même assez loin dans le temps hein. Aurais-tu un projet +- intéressant pour tenir 2011-2012 et attendre ?  
A mon avis, ca vaut le coup de tenter 2011-2012. Qu'est-ce qui te ferait hésiter ?
Sinon, oui, la "coloration" peut s'avérer important au moins sur 2 points :
- Du point perso (connaissances, etc.), il y a une différence entre avoir abordé un minimum une "spécialité" précise et n'avoir (quasi)jamais entendu parler du sujet.
- Du point de vue pro (embauche, etc.), une coloration annoncée dans le Cv et/ou lettre de motivation peut faire basculer le choix (du futur employeur) et aussi peut donc te permettre de décrocher un entretien voire un poste.
 

n°3112908
ellinea
Posté le 23-01-2011 à 14:48:23  profilanswer
 

henri-alexandre a écrit :

Et bien 2012-2013 est quand même assez loin dans le temps hein. Aurais-tu un projet +- intéressant pour tenir 2011-2012 et attendre ?  
A mon avis, ca vaut le coup de tenter 2011-2012. Qu'est-ce qui te ferait hésiter ?
Sinon, oui, la "coloration" peut s'avérer important au moins sur 2 points :
- Du point perso (connaissances, etc.), il y a une différence entre avoir abordé un minimum une "spécialité" précise et n'avoir (quasi)jamais entendu parler du sujet.
- Du point de vue pro (embauche, etc.), une coloration annoncée dans le Cv et/ou lettre de motivation peut faire basculer le choix (du futur employeur) et aussi peut donc te permettre de décrocher un entretien voire un poste.
 


Merci pour ta réponse :)
Je n'ai pas spécialement de projet, à part plus d'XP pro mais vu que je suis déjà en partance pour un stage de 6 mois, je n'ai pas encore cherché de boulot pour après ;)
J'hésite un peu car j'ai encore des doutes. Etant donné que je pars pour 6 mois en stage, je me dis que je vais découvrir de nouvelles choses alors que j'aurais déjà postulé pour les facs...
 
Mais je pense que tu as assez raison sur l'année et la "coloration", il vaut mieux que je finisse ma formation au plus vite. Pour la "coloration", justement, je trouvais ça dommage que l'option pro qui me conviendrait ne soit pas dispo à Cambridge l'année prochaine. Mais c'est vrai qu'étant donné l'orientation officielle du départment, ça devrait pouvoir aller quand même. Je me dis aussi que si je suis prise à Cambridge ou SOAS, leur "career center" va beaucoup compter...


Message édité par ellinea le 23-01-2011 à 14:48:47
n°3604011
henri-alex​andre
Posté le 17-11-2011 à 13:07:03  profilanswer
 

Je ne sais pas si Ellinea, tu passes encore par ici mais juste pour te dire que j'ai croisé quelqu'un qui a fait SOAS. Fais un p'tit feedback si tu passes par là  ;)

n°3666460
ellinea
Posté le 15-01-2012 à 16:37:36  profilanswer
 

henri-alexandre a écrit :

Je ne sais pas si Ellinea, tu passes encore par ici mais juste pour te dire que j'ai croisé quelqu'un qui a fait SOAS. Fais un p'tit feedback si tu passes par là  ;)


Salut Henri-Alexandre!
Oui, je passe encore par ici de temps en temps  :)  Désolée de répondre au bout de deux mois!
J'ai fait un stage de six mois à l'étranger puis j'ai travaillé sur un événement sportif dans le tourisme - un secteur que j'ai déjà un peu fréquenté en parallèle de mon profil universitaire... Donc en fait, je ne suis pas retournée à la fac et là, je ne sais pas si je reprends l'année prochaine ou si je trouve un emploi pour un ou deux ans avant de retourner à la fac.
Mais ce que tu as à dire sur SOAS m'intéresserait beaucoup quoiqu'il en soit!
J'avais écrit à l'un des profs de leur master qui m'avait donné une réponse très intéressante sur le contenu mais ça reste encore difficile de juger ce qui serait bon!
Après tout ce temps, j'en suis venue à la conclusion qu'une formation anthropologique me serait toujours très utile mais que d'un point de vue professionnel, j'aurais besoin d'abord d'un diplôme plus connoté "sciences politiques"... Donc d'abord un Master puis un Doctorat dans quelques années peut-être? J'y réfléchis.

n°3667032
henri-alex​andre
Posté le 15-01-2012 à 22:55:54  profilanswer
 

Ca fait déjà quelques expériences tout ca  :)  
SI tu trouves un job intéressant, pourquoi effectivement ne pas se lancer au moins quelques années ?  Et peut-être même pour longtemps ?
Sinon, de toutes façons, il y a toujours des possibilités de faire un Ms ou MA plus tard. Bonne continuation !

n°3667089
tebidoor
fonctionnaire
Posté le 15-01-2012 à 23:45:19  profilanswer
 

henri-alexandre a écrit :

Je ne sais pas si Ellinea, tu passes encore par ici mais juste pour te dire que j'ai croisé quelqu'un qui a fait SOAS. Fais un p'tit feedback si tu passes par là  ;)


 
DEA de socio, t'es vraiment un vieux  :D


---------------
tada tada tada
n°3667115
henri-alex​andre
Posté le 16-01-2012 à 00:26:10  profilanswer
 

tebidoor a écrit :


 
DEA de socio, t'es vraiment un vieux  :D


 
Tu sais qu'il y avait encore des gens (pas parmi ceux qui sont en L3 cette année hein) qui disaient encore DEA, il y a 3 ans  :)  
Bon, c'est vrai qu'il y a trois ans, je disais encore DEA. Sinon, personne ne sait réellement quand j'ai eu ce DEA/M2  ;)  
Mais, j'en dis déjà trop et surtout on est HS (sur la partie publique du forum) !

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