Citation :
Un retour au franc entraînerait une hyperinflation, une crise financière violente et une explosion du chômage
08-06-2011
La France serait rabaissée au rang de petite nation
Pour le FN, la réponse à toutes les difficultés financières, économiques et sociales de la France, c’est la sortie de l’euro et le retour au franc, avec la banque de France qui rachète la dette !
Selon le FN, sortir de l’euro permettrait ainsi d’effacer notre dette, d’augmenter le pouvoir d’achat des Français et de renforcer notre économie ! Il faut tordre le coup à ce triple mensonge du FN : imaginons simplement ce que serait le scenario d’une sortie de l’euro pour la France. Derrière les propos démagogiques et les raccourcis simplistes, il y a des faits et des conséquences !
1) Sortir de l’euro entrainera la ruine des Français, à commencer par les plus modestes !
Selon ING, qui a modélisé le coût de la sortie de l’euro, le retour au franc se traduirait par :
Un recul du PIB de 4% dès la première année et de 10% en 3 ans, soit une crise incomparablement plus violente que celle que nous connaissons depuis 2008 (en France, le PIB a augmenté de 0,7% en 2008, régressé de 2,6% en 2009 et progressé de plus de 1,5% en 2010 !) Une explosion du chômage à près de 14% en France (contre 9,3% aujourd’hui), soit près de 2 millions de personnes supplémentaires sans emploi ! Bien sûr les premiers Français exposés à cette explosion du chômage seraient les moins qualifiés !
Par ailleurs, les Français seraient ruinés par l’hyper-inflation, à commencer par les retraités, fonctionnaires, pensionnés… :
Pour absorber la dette, la Banque de France serait contrainte de « faire tourner la planche à billets » ce qui entrainerait une hyper-inflation, totalement déconnectée de la croissance du PIB !
Résultat, nous serions face à une envolée du coût de la vie sans que les salaires suivent ! Par exemple l’essence passerait à 1,75 euro / litre, contre 1,10 aujourd’hui, soit +60% ! Les populations rurales, ou qui vivent en banlieue, et qui n’ont pas d’autres choix que de se déplacer en voiture, en paieraient le prix !
Par ailleurs, tous les Français qui vivent grâce à des revenus fixés par l’Etat(traitement des fonctionnaires, pensions des retraités, allocations des personnes handicapées, RSA, indemnités chômage, SMIC) seraient quasi instantanément paupérisés par une inflation à deux chiffres : car l’augmentation des prix sera infiniment plus rapide que l’augmentation de leurs revenus ce qui plombera leur pouvoir d’achat !
Enfin, les capitaux fuiraient la France ce qui provoquerait la faillite de grandes banques françaises et donc de tous les épargnants qui y ont placé leurs avoirs…
Bref, tous les Français perdraient beaucoup : les seuls gagnants seraient une poignée de financiers qui profiteraient de la situation pour spéculer sur la monnaie ! (En 1992, le milliardaire George Soros avait ainsi gagné 1 milliard de dollars en spéculant contre la livre sterling ce qui avait obligé la Grande-Bretagne à sortir du SME)
2) Sortir de l’euro conduira mécaniquement à une hausse de la dette française !
Un retour au franc, c’est s’isoler du reste de l’Union européenne et s’affaiblir ! La solidarité européenne est une protection (on l’a vu pour la Grèce et pour les autres économies européennes fragilisées par la crise).
Sortir de l’euro entrainerait mécaniquement un doute des marchés sur notre capacité à rembourser nos dettes : notre solvabilité risquerait d’être dégradée, ce qui ferait automatiquement grimper les taux d’intérêt !
Si la France sort de l’euro, les détenteurs d’obligations libellées en francs vont voir leur valeur se déprécier par rapport aux autres monnaies. Ils vont donc les vendre. Ce qui va faire baisser leur valeur. Pour attirer les épargnants et lever des fonds, la France devra leur servir un taux d’intérêt supérieur et donc payer plus cher son endettement.
Le risque de perte de valeur des obligations françaises augmentera fortement pour les créanciers extérieurs du pays (qui possèdent aujourd’hui plus de 70% de la dette française !). Ils demanderont une prime de risque plus forte lors d’une levée de capitaux sur les marchés ce qui renchérira d’autant le coût de notre endettement.
Le FN prend l’exemple de la sortie réussie de l’Italie et de l’Espagne du SME(système monétaire européen) en 1993 comme gage du succès de la sortie de l’euro en 2012. C’est un mauvais exemple : en 1993, la situation était bien différente. De 1987 à 1992, le SME était une machine à pousser à la hausse les taux d’intérêt des pays autres que l’Allemagne, qui devaient lier leur monnaie au mark ; la zone euro est une machine à pousser à la baisse les taux d’intérêt des pays autres que l’Allemagne. Sortir du SME, c’était s’assurer une baisse des taux d’intérêt et retrouver de l’oxygène. Sortir de l’euro aujourd’hui, c’est s’assurer une hausse des taux d’intérêt et être pris à la gorge car la dévaluation induite de la monnaie nationale rendrait nos dettes insoutenables : si la dette n’est pas convertie en monnaie nationale, elle est rendue insoutenable par la dépréciation du taux de change; si la dette est convertie, elle est rendue insoutenable par la hausse des taux d’intérêt.
D’après les calculs d’ING, les taux d’intérêts de la dette française augmenteraient de 8 milliards d’euros pas an… L’abandon de l’euro, c’est donc l’étranglement financier de l’Etat et le rabaissement de la France au niveau de la Grèce… 3) Sortir de l’euro affaiblirait considérablement notre économie !
Le raisonnement qui consiste à dire qu’une monnaie dévaluée facilite les exportations ne tient pas ! L’Allemagne a le même euro que nous et est pourtant le 2ème exportateur mondial !
Par ailleurs, ce que nous gagnerions à l’exportation ne compenserait absolument pas l’explosion du coût de nos importations ! La France n’a pas de matières premières, la France a pour l’essentiel une économie qui repose sur les services et donc nous importons beaucoup de produits manufacturés.
Enfin, plutôt que de prendre l’exemple obsolète de la sortie du SME en 1993, Marine Le Pen devrait regarder ce qui s’est passé en Argentine en décembre 2001 lorsqu’elle a décidé de rompre le lien peso/dollar car les scénarios sont malheureusement beaucoup plus comparables ! L’Argentine a connu dès 2002 un chaos économique désastreux :
Récession de 11% et explosion du chômage à plus de 20% de la population active Hyperinflation à 40%... ce qui a ruiné les petits épargnants et les retraités
Multiplication de la dette publique par 2 à la fin 2002 si bien que l’Argentine a été obligée de se déclarer en défaut de paiement par rapport à ses créanciers…
4) La responsabilité en politique consiste à dire la vérité aux citoyens, et la vérité c’est que l’euro est protecteur pour notre pays. Il permet de limiter l’inflation et de baisser les taux d’intérêt. Il n’y a aujourd’hui pas d’autre solution que de conserver la monnaie unique.
Pour relancer la croissance et l’emploi dans notre pays, plutôt que de se bercer d’illusions dangereuses, il faut s’armer de courage : la France doit passer d’une économie financée par la dette à une économie financée par le travail. C’est ce chemin de courage que notre famille politique propose aux Français.
Avec le retour au franc, Marine Le Pen promet une réforme « sans désastre social » qui dopera la croissance ? ► Elle ruinera les Français, à commencer par les plus modestes, et plongera le pays dans la récession !
Marine Le Pen dit protéger le peuple contre la « duplicité des élites » qui refuse de mettre fin à l’euro par « idéologie »? ►En promettant la fin de l’euro par pur dogmatisme, elle devient la meilleure alliée des financiers spéculateurs ! Soros, Le Pen, même combat !
Marine Le Pen veut que retour de l’euro rime avec fin de la dette et affirmation de la souveraineté ?
► La France risque de devenir insolvable et de perdre sa souveraineté au profit de ses créanciers comme la Grèce se brade aujourd’hui auprès de la Chine !
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