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Auteur Sujet :

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n°7473781
subsk8
c4c4powered
Posté le 20-01-2006 à 22:55:08  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
Elle avait parfois du mal à se réveiller le week-end, et ce n’est qu’en fin de matinée qu’elle ouvrit ses volets, en ce Dimanche de printemps. Les enfants étaient déjà dans le jardin, en train de courir après le labrador, qui adorait jouer avec Peter et Steven. Un bon café l’aiderait à se remettre les idées à l’endroit. La nuit avait été pénible, comme toutes les fois où elle était de garde à l’hôpital militaire. Le poids des années atténuait les émotions, mais les innombrables drames auxquels elle assistait là-bas la touchaient encore terriblement. Encore trois pilotes broyés dans la ferraille hier. Deux étaient déjà morts en arrivant, mais ils ne trouvèrent la paix qu’une fois vidés de leur sang, vaine tentative pour ressusciter le troisième.
«Suzie ! Une guêpe a piqué Peter et il ne veut plus descendre de la balançoire.» Heureusement que les enfants étaient là pour donner un sens à cette vie. Elle pensait au jour où elle était allée les chercher à l’orphelinat, pendant qu’elle désinfectait et pansait la plaie. Deux petites têtes blondes, abandonnées par des parents obnubilés par leurs recherches, qui payèrent de leur vie cette pitoyable tentative d’établir un contact. Elle tenait les scientifiques pour responsables de ce qui était arrivé ensuite. On écoutait toujours les scientifiques, et on rejetait systématiquement les objections des militaires, soi-disant paranoïaques et incultes.  
Au début, le phénomène faisait la une des faits insolites dans les médias. Tous les services gouvernementaux avaient reçu des Snickers® dans leur boîte aux lettres. Les envois concernaient le globe entier, partout des Snickers® avaient été découverts. L’histoire aurait pu en rester là mais ça ne faisait que commencer. Les Snickers® étaient plus nombreux chaque jour, finissant par déborder les services de nettoyage. Bientôt ils jonchaient la voie publique, leur nombre était astronomique. Dès que le Soleil se couchait, chacun d’eux opérait une division sur lui-même, à l’instar des cellules, et les deux parties croissaient jusqu’à former des spécimens adultes. La panique s’emparait des villes, les gens essayaient de les détruire par tous les moyens mais les Snickers® étaient sans cesse plus nombreux. Les scientifiques fournissaient des théories farfelues, mais étaient d’accord pour dire que les intentions des barres n’étaient pas hostiles. Ils préconisaient la communication et le dialogue.
Les choses prirent une tournure différente lorsqu’il fût observé un Snickers® géant en orbite autour de la Lune. Après moult tergiversations, la navette Endeavour fût envoyée là-bas. Les scientifiques envoyèrent des signaux lumineux dans un premier temps, puis tentèrent un contact direct. Ils n’eurent pas le temps d’éviter la cacahuète géante projetée vers eux, Endeavour explosa faisant par la même occasion deux orphelins. A la suite de quoi le Snickers® géant se subdivisa en dizaines de clones qui prirent place au dessus des grandes métropoles terrestres. Du chocolat fondu se déversa sur Londres, Tokyo, Sydney, Paris, Shangai, Moscou, anéantissant toute trace de vie.
Les larmes roulèrent sur sa joue, mais elles n'avaient pas le goût caractéristique des larmes. Elles avaient le goût de Snickers®...

mood
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Posté le 20-01-2006 à 22:55:08  profilanswer
 

n°7473942
Sp3ctr Ent​ite d'Or
Il a fait : Kapouéééé !
Posté le 20-01-2006 à 23:13:00  profilanswer
 

subsk8 a écrit :

une histoireau au goût de Snickers®...


 
 
Très original :D , ça change, c'est sympa  :jap:  

n°7475255
Gradd
moi-même, ni plus...ni moins
Posté le 21-01-2006 à 02:30:05  profilanswer
 

bon allez je me lance aussi,  
c'est le premier chap d'une histoire que j'écris en ce moment et que je vais  essayer de pas abandonner pour une fois :lol: ...  
je vous préviens, c'st ... disons particulier. ca se passe à notre époque, dans un monde différent du nôtre et technologiquement équivalent  
bonne lecture ^^' :(  (enfin j'espère)
 
 
 
Quand il vit la silhouette noire de son père se dresser devant lui et obstruer la rue, Briel n’éprouva aucune surprise. Même dans ses rêves les plus fous, il ne s’était imaginé échapper à son père et à l’emprise de la famille Greed aussi facilement. Il avait toujours été convaincu que le combat était inévitable et le destin semblait lui donner raison.  
 -Tu as mis du temps à me retrouver papa, dit Briel. Je pensais que tu me tomberais dessus avant même que je ne quitte l’enceinte du manoir.  
Tout en parlant, il déposa le bébé qu’il tenait dans ses bras au sol, sous le porche d’une maison quelconque. L’enfant était parfaitement calme, comme si lui aussi voulait observer la suite des évènements.  
 -Je voulais être sûr de tes intentions, répondit Phael. Après tout, tu es mon fils. Je ne peux pas te tuer sans avoir la preuve concrète que tu essayes de me trahir.  
 -Me tuer ? En es-tu seulement capable vieil homme, railla Briel. Tu as tout de même 213 ans. Même pour ceux de notre famille, c’est un âge vénérable. Je t’ai observé tu sais. J’ai remarqué à quel point tes mouvements sont moins souples qu’autrefois, à quel point tu te fatigues rapidement. Dans mes souvenirs d’enfant, tu étais un homme invulnérable mais aujourd’hui, je n’ai qu’un vieillard sénile en face de moi.  
 -Tu ferais bien de ne pas m’enterrer trop vite, répondit Phael d’une voix calme.  
Qu’est-ce qu’il mijotait ? Son père n’était pas le genre d’homme à se laisser traiter ainsi. Pourquoi ne réagissait-il pas à cette provocation ? Briel était maintenant certain qu’il cachait quelque chose sous sa cape.  
Comme s’il comprenait les enjeux du combat qui se préparait, le nouveau-né observait toujours la scène calmement.  
 -Ecarte-toi de mon passage Phael, continua Briel. Tu ne peux pas plus rien faire contre moi. Je n’ai pas envie de te tuer mais si tu t’opposes à moi, je n’hésiterais pas.  
Pour toute réponse, Phael se débarrassa de sa cape et dévoila sa tenue de combat. Cette tenue avec laquelle il avait livré des centaines de combat pour autant de victoires. Cette armure avait été fabriquée il y a plus de mille ans par Zeph I, fondateur de la dynastie des Greed. Seul celui qui était considéré comme le plus fort de la famille avait l’honneur de la porter. Phael en avait hérité à l’âge de 13 ans et depuis cette date, nul n’avait ne serait-ce qu’oser la lui disputer.  
Briel réprima un frisson d’appréhension mêlé d’excitation à la vue de ce symbole du pouvoir de son père. Un symbole qu’il allait détruire avec plaisir.
 -Tu vois cette armure fils, commença Phael, c’est un objet que tu ne possèderas jamais. Tu es bien trop faible pour cela. Tu n’as aucune détermination, aucune force intérieure. Je préfère largement ton frère qui lui a hérité de ma force de caractère. Toi tu n’as qu’hérité des faiblesses de la femelle qui t’a engendré.  
Briel réprima sa colère. La situation s’était inversée et c’était maintenant son père qui le provoquait maintenant. Il ne fallait pas tomber dans ce piège.
 -Tu sais très bien que Gin n’est qu’un idiot dévoré par l’ambition. Il n’attend que de prendre ta place, répondit-il. D’ailleurs, le pouvoir de mon Potentium est infiniment plus puissant que le sien. Plus puissant que le tien aussi d’ailleurs.  
 -C’est vrai, ton frère n’est qu’un faible concéda Phael. Mais tout comme toi, lui aussi vas bientôt comprendre que nul ne peut se jouer de moi. Vous méritez tous les deux une bonne correction pour avoir oublié qui je suis.  
Briel tira Nost de son fourreau situé dans son dos. Dès qu’elle fut au contact de l’air, la lame maudite hurla sa soif de sang. Un cri aigu jaillit et déchira le silence de cette nuit sans lune. Pour accroître les pouvoirs de la lame, Briel avait tué un saint avec et l’avait frotté du sang du pauvre homme. Il l’avait fait sous les conseils de son père.  
 -Quelle ironie ! C’est toi qui m’as conseillé de maudire mon sabre afin de le rendre plus puissant et c’est ce même sabre qui va te tuer, dit Briel. Tu ne trouves pas ça drôle.  
Phael se contenta de sourire de mépris. Ce sabre maudit n’avait aucune chance d’érafler l’armure des Greed, il en était certain. Zeph I avait pris soin d’ordonner à des dizaines de mages les plus puissants de l’époque de l’ensorceler. Grâce à eux, une couche de Potentium recouvrait chaque élément de l’armure et la rendait indestructible. Cependant, le porteur devait fournir une grande quantité de Potentium afin de maintenir le sort.    
Bien que puissant, un sabre maudit n’avait aucune chance de pouvoir briser le sort. Son idiot de fils aurait du le savoir.  
 -C’est ta dernière chance Briel, dit Phael subitement sérieux. Rends l’enfant et je te pardonnerais. Il appartient à la famille Greed. Son destin te dépasse, tu ne peux pas t’y opposer.  
 -C’est mon fils, il ne t’appartient pas car je sais que c’est ce que tu penses quand tu dis qu’il appartient à la famille. Je ferais de lui un homme fort et libre. A ce moment-la, toi et le Consortium ne pourrez plus rien contre lui.  
Phael dévisagea son fils comme s’il le voyait pour la première fois. Il contempla ce visage bienveillant avec ces yeux bruns grands et doux, ces traits fins et presque féminins. Ces cheveux longs et tressés comme pour une cérémonie. Non, Briel n’avait pas l’air d’un combattant mais Phael n’avait jamais fait l’erreur de le sous-estimer. Sous son apparence trompeuse se cachait un Potentium d’une puissance inimaginable. Sans doute un des plus puissants qu’ait connu la famille Greed. Peut-être plus puissant que celui de Phael lui-même.  
Celui-ci activa son propre Potentium. Il sentit le doux pouvoir couler en lui et imbiber l’armure. Chaque fibre de son corps lui donnait l’impression de vibrer de toute cette énergie contenue et qui ne demandait qu’à être utilisée.  
 -Tu es quelqu'un de dangereux Briel, dit-il tout en se préparant au combat. En un sens tu es beaucoup plus dangereux que ton frère. Je me réjouis que tu n’ai jamais hérité de cette armure car le Seigneur de l’Absolu seul sait dans quel état tu aurais mis notre famille et le Consortium.  
 -Cette armure j’aurais pu la prendre quand je voulais, rétorqua Briel.  
 -C’est ce que nous allons voir maintenant fils.  
Une larme coula sur la joue de Phael avant qu’il ne se jette dans le combat. Pourquoi son fils se comportait-il ainsi ? Il aurait pu devenir tellement plus. Il aurait même pu conquérir le monde pour la gloire du Consortium. Maintenant c‘était trop tard.
 
Tandis que le père et le fils luttaient dans ce combat homérique qui resterait à jamais dans les mémoires, le nouveau-né, objet de cet affrontement, observait en battant joyeusement des mains et en piaillant.  
 
 Comme tous les matins depuis plus de vingt ans, Philippe se leva à l’aube. Une bonne douche, un café bien noir et il sortit de chez lui afin de se rendre au manoir Greed, son lieu de travail. Le manoir était le plus grand édifice de la région et trônait sur la colline du Sommet comme un dieu tout-puissant. La Vallée des Nuages semblait être une artère qui alimentait le manoir, sorte de monstre titanesque qui attirait à lui toutes les ressources de la région. Les bâtiments et habitations de la ville de Kin s’étalaient sur les parois de cette vallée comme une mousse luxuriante et colorée.
Philippe était un homme fier de sa cité. La cité des Greed comme l’appelaient péjorativement les journalistes. En effet, c’était le manoir qui faisait vivre la ville mais l’ouvrier aimait à penser que les Greed avaient autant besoin des Kinnéens que l’inverse. Toute la ville leur appartenait. Les commerces, les restaurants et même les institutions publiques étaient sous leur contrôle. Beaucoup d’habitants estimaient avec orgueil que travailler pour la Famille comme on l’appelait ici, c’était un peu faire parti de cette famille.  
Philippe Jeos était un de ceux-là et c’était avec plaisir que tous les jours, il prenait sa voiture pour remonter toute la vallée et s’occuper de l’entretien du manoir avec l’équipe d’ouvriers de bâtiment dont il avait la charge.  
Alors qu’il approchait de son pick-up bleu chargé de tout son matériel, il distingua dans le brouillard de cette froide matinée une forme allongée dur le sol. Il distingua les contours d’un homme qui était apparemment évanoui… ou mort. Peut-être était-ce simplement un ivrogne, en tous cas il devait aider le malheureux.  
 -Eh monsieur, tout va bien ? Vous voulez que j’appelle de l’aide.  
Il courut vers l’homme agonisant et il ne lui fallut pas plus de quelques secondes pour reconnaître son visage. Un visage froid et dur qu’il avait l’habitude de côtoyer. Phael Greed, le patriarche de la Famille.  
 -Oh mon dieu.  
Après avoir pris son pouls et constaté qu’il était très faible, Philippe resta interdit pendant quelques secondes. C’était un homme habitué à prendre des décisions mais il ne parvenait pas à réfléchir. De toute évidence, Mr Greed était dans un état critique et son cas nécessitait une hospitalisation immédiate. Cependant, une voix dans la tête de Philippe lui disait que l’hôpital de Kin ne pouvait rien pour son patron. Il devait l’emmener au manoir.  
Sans attendre une seconde de plus, il attrapa Phael et le chargea sur son épaule afin de l’amener à son pick-up. L’homme était étonnamment lourd pour un homme de cet âge mais Philippe qui était rompu aux efforts physiques le transporta sans difficulté. En moins de temps qu’il ne faut pour ne le dire, il démarra sa voiture crachotante pour entamer la longue ascension de la vallée.  
« Bon dieu mais qu’est ce que je suis en train de faire » ne cessa-t-il de se demander durant tout le trajet, avec son étrange chargement.  
 
Lorsque Phael ouvrit enfin les yeux, il reconnut les visages de son fils et du chef de l’équipe médicale Greed penché sur lui, arborant tout deux des expressions se voulant inquiètes.  
Le vieux guerrier grimaça sous le coup de la terrible douleur qui lui vrillait implacablement le crâne.  
 -Chiba, vous êtes un incapable. Votre saleté de remède me donne encore plus mal à la tête que si j’avais la tête dans un étau, dit-il d’une voix bourru. Vous n’avez fait que déplacer la douleur que j’avais dans tous le corps pour la concentrer dans ma tête.  
Le jeune chef des médecins qui s’occupaient uniquement de la famille Greed sourit. Si Mr Greed commençait à être désagréable, cela signifiait qu’il allait bien. Cependant son sourire disparut rapidement quand il repensa à la difficile nouvelle qu’il allait devoir annoncer au Patriarche.  
 -Cette saleté de remède comme vous dîtes est le secret le plus précieux de la Guilde des Médecins, monsieur, dit-il comme s’il enseignait à un de ses élèves. L’art de sa fabrication réside dans l’insertion de Potentia qui comme vous le savez est un ersatz de Potentium sous forme liquide. C’est cette substance très difficile à obtenir qui rend le Remède de la Guilde si efficace mais comme vous êtes en train d’en faire, l’expérience, il y a quelques effets secondaires.  
 -Arrêtez de jouer au professeur avec moi. Je connaissais le Remède avant même que votre arrière-arrière grand-père ne jette un coup d’œil sur votre arrière-arrière grand-mère, rétorqua Phael.  
Voilà qu’il faisait preuve de mauvaise foi. Chiba se dit avec amusement que décidément le Remède avait dépassé toutes ses espérances.  
 -Qui est-ce qui t’a mis dans cet état papa ? Des sbires de la Confrérie ? demanda Gin, qui était resté silencieux jusque là.  
Malgré la douleur, Phael se redressa sur son lit afin de pouvoir contempler son second fils droit dans les yeux. Comme d’habitude, celui-ci arborait ce sourire carnassier qu’il avait tant de mal à dissimuler. Le jeune homme de 84 ans, autant dire un gamin selon les critères des Greed avait en guise de yeux deux fentes noirâtres. Personne ne l’avait jamais vu ouvrir grand les yeux comme s’il était imperméable à tout sentiment de surprise, ayant déjà imaginé tous les scénarios possibles à l’aide de son esprit méthodique et calculateur.  
Il avait de raides et très longs cheveux gris qui cascadait jusqu’à sa taille. Une odeur grasse et écoeurante se dégageait de cette étrange coiffure. Comme tous les jours depuis ses 17 ans, Gin portait un long imperméable noir qui surmontait un luxueux costume de marque tout aussi sombre.
Affaibli contre le montant de son lit, Phael plissa les yeux. Il n’avait pas aimé le ton employé par son ambitieux héritier et aujourd’hui, son sourire lui paraissait encore plus cruel que d’habitude.  
 -Je me suis battu contre ton frère mais, je n’ai pas pu l’arrêter. Il a réussi à s’enfuir avec l’Être Suprême.  
Chiba qui rangeait tranquillement son matériel le fit tomber au sol sous le coup de la surprise. C’était Briel qui avait mis Mr Greed dans cet état ? Le jeune médecin avait du mal à croire que Briel soit capable de frapper son propre père. Jamais il ne se serait douté que son jeune maître soit assez fort pour envoyer celui qui détenait l’armure Greed dans un lit d’hôpital.  
Faisant comme s’il n’avait rien remarqué, Phael continua.  
 -J’avoue qu’il était plus puissant que je ne l’imaginais et je reconnais ma défaite face à lui. Cependant, je n’ai pas dit mon dernier mot et je compte bien prendre ma revanche. Qu’en est-il de la Femelle qui a engendré l’Être ?  
 -Il semble qu’elle se soit enfui, répondit Chiba. Nous nous demandions comment cela avait pu arriver mais maintenant c’est clair. Briel l’a sûrement aidé.  
 -Dommage, j’aurais bien voulu la torturer pour qu’elle nous révèle tout ce qu’elle sait sur son possible lieu de retraite. Bon très bien, Gin, je veux que tu montes tout de suite une escouade d’élite pour le retrouver. Surtout dis leur bien que nous voulons récupérer le nourrisson vivant. Si quoi que ce soit lui arrive, je les écorcherais moi-même.  
 -Non.  
Pendant une seconde, Phael douta d’avoir bien entendu. Cependant quand il vit le visage apparemment déterminé de son fils, il comprit. Cet imbécile espérait le renverser mais il suait à grosses gouttes.  
 -Je n’ai pas bien compris fils, tu as dit non ? demanda Phael.  
Il adopta l’air le plus dur qu’il ait en stock. Son visage se mua instantanément un terrifiant masque de fureur. C’était ainsi qu’il maîtrisait la plupart de ses ennemis qui restaient frappés de frayeur face à ses yeux bleus glacés.  
Gin recula d’un pas. Cependant, il tentait toujours de donner une impression de fermeté. Très bien, pensa Phael. Il est temps de remettre les idées en place à ce jeune impertinent.  
Alors qu’il allait se lever pour de nouveau affronter un de ses descendants, une main ferme le plaqua à son lit. Chiba le maintint avec une étonnante aisance cloué au lit. Malgré tous ces efforts, le jeune médecin n’avait aucun mal à le maîtriser. Où diable ce gamin puisait-il une telle force ?
 -Toi aussi Chiba tu veux me trahir, cracha Phael qui sentait la fureur monter en lui. Ton père se retournerait dans sa tombe s’il te voyait trahir ainsi la famille que des générations de tes ancêtres ont loyalement servi.  
 -Mon père agirait exactement comme je suis en train de le faire, répliqua Chiba sans desserrer son étreinte.  
 -Jiba était un homme fier. Il agissait uniquement dans l’intérêt de la famille Greed, répondit Phael.  
 -Et c’est exactement ce que je suis en train de faire monsieur. Si vous voulez bien vous calmer, je vais tout vous expliquer.  
Pendant, un instant qui sembla durer une éternité à Chiba, Phael le dévisagea avec une telle rage qu’il se retint de justesse de se jeter à genoux pour demander pardon.  
Cependant, le patriarche se calma aussi vite qu’il s’était emporté. L’orage dans ses yeux disparut d’un coup.  
Après avoir pris une grande inspiration, le médecin se rendit compte qu’il avait la main totalement insensibilisée, comme anesthésiée. Comment cet homme pouvait-il dégager autant de Potentium ? Et surtout comment Briel avait pu le battre ? La douleur remonta dans tous son bras et le rendit aussi rigide qu’une branche de chêne. Cependant, il se garda bien de le montrer.  
 -Vas-tu m’expliquer ce qui se passe ici Chiba ? demanda Phael.
 -Très bien monsieur, je n’irais pas par quatre chemins. Vous avez perdu l’usage de vos jambes.  
Phael se retint de rire tant c’était absurde. Lui paraplégique ? C’était tout bonnement impossible. Phael Greed ne pouvait pas se retrouver dans un fauteuil comme un vulgaire accidenté de la route.  
 -Je vois que la Guilde des Médecins n’est plus ce qu’elle était, railla-t-il. Je me souviens ou vos diagnostiques et vos soins étaient réputés être parfaits.  
Phael constata que le jeune médecin restait muet et baissait les yeux tandis que le sourire de son fils s’élargissait de plus en plus.
 -Je ne suis pas handicapé, hurla Phael.  
Il avait soudain un mauvais pressentiment. Il se redressa sur son lit et se leva… avant de s’écrouler. Ses jambes semblaient ne pas pouvoir le soutenir, comme si elles étaient en mousse.  Il s’effondra sur lui-même comme une imposante tour dynamitée et poussa un cri rauque de douleur et de frustration.  
Ils avaient raison. Bon dieu, il était paralysé.
Chiba se jeta sur son maître afin de l’aider à le faire remonter sur son lit. De nouveau allongé, Phael qui ne s’était jamais senti si las se retourna dans son lit pour ne plus voir son fils.
 -Je suis maintenant le nouveau maître du Consortium papa, dit Gin d’une voix triomphante. Je vais tout de suite réunir le Conseil pour lui faire part de ce changement. Je sais que ça doit être dur pour toi mais c’est ainsi. Maintenant que tu es… dans ton état et que Briel est parti, je suis le dirigeant légitime des Greed et du Consortium.  
 -Tu n’auras jamais l’armure Gin, se contenta de répondre Phael.  
 -Quoi ?  
 -Si tu t’empares de l’armure, je te tuerais de mes mains Gin est-ce que c’est bien clair ?  
 -Comme si tu le pouvais enc… commença Gin avant de s’interrompre.  
Phael s’était retourné et le regardait maintenant droit dans les yeux. Une fureur indicible se lisait dans ses yeux bleus. Gin comprit que même s’il était prostré, Phael Greed restait Phael Greed c’est à dire un homme qu’il ne fallait pas contrarier. Un homme dont il devrait se débarrasser au plus tôt.  
 -Elle ne te revient pas Gin, continua le vieux guerrier. Je ne trahirais pas la volonté de nos ancêtres et celle de Zeph I en laissant un imposteur comme toi la porter.    
-Très bien, dit-il. Je ne porterais pas l’armure. De toute façon je n’ai que faire de ce tas de ferraille pourri.  
Là-dessus, celui qui était maintenant l’un des hommes les plus puissants du monde s’en alla de la chambre de Phael et convoqua immédiatement le Conseil comme il l’avait promis.  
Chiba s’apprêtait à le suivre quand il se souvint qu’il restait un détail à régler.  
 -Maître, c’est un des ouvriers du manoir qui vous a sauvé la vie en vous transportant jusqu’ici. Un certain dénommé Philippe. Que fait-on de lui ?  
 -Eliminez-le, dit Phael en s’enfonçant dans ses couvertures.  
Après quelques secondes de silence, le médecin protesta:  
        -Mais maître, il vous a sauvé la vie en ayant la bonne idée de vous amener chez vous plutôt qu’à l’hôpital de Kin, objecta le médecin.
 -Eliminez-le.
Nouveau silence puis...  
        -Très bien maître.  
Là-dessus le jeune médecin s’esquiva et ferma la porte de la chambre. Avant d’avoir fait deux pas dans le couloir, un groupe d’environ quinze personnes se porta à lui. Il y avait là uniquement des membres de la famille Greed. Des cousins, des frères, des sœurs… Ils étaient comme une meute de chacals qui venait s’enquérir de la santé de leur chef.  
 -Mr Greed est grièvement blessé. Il va passer le reste de sa vie dans un fauteuil roulant.  
Juste après avoir fait cette déclaration quasi officielle, Chiba s’esquiva en laissant derrière lui les femmes pleurer tandis que les hommes levait le poing en maudissant Briel.  
Cependant, le jeune médecin travaillait depuis assez longtemps dans cette famille pour savoir que tout ça n’était qu’une mascarade. Tous ces vautours n’avaient en fait qu’une seule préoccupation. Tirer le maximum d’avantage de celui qui prendrait le pouvoir à la place de Phael.  
Chiba traversa le manoir à la recherche de cet ouvrier, ce Philippe. Il fallait qu’il le remercie de son geste courageux. Au nom de toute la famille Greed.  

n°7475852
troon93
Posté le 21-01-2006 à 10:01:52  profilanswer
 

Pas mal Gradd  :jap:  
 
Sur la forme, il y a quelques longueurs, c'est un peu poussif par moment, mais ca se laisse lire
Sur le fond, c'est... disons assez classique

n°7485447
Profil sup​primé
Posté le 22-01-2006 à 18:02:54  answer
 

subsk8 a écrit :

Elle avait parfois du mal à se réveiller le week-end, et ce n’est qu’en fin de matinée qu’elle ouvrit ses volets, en ce Dimanche de printemps. [...] Elles avaient le goût de Snickers®...


 
En tout cas, j'ai bien rigolé.  :lol: Je sais pas où tu veux en venir, mais c'est vraiment super !


Message édité par Profil supprimé le 22-01-2006 à 18:06:24
n°7508417
Gradd
moi-même, ni plus...ni moins
Posté le 25-01-2006 à 15:50:37  profilanswer
 

Citation :

Pas mal Gradd  :jap:  


merci :sol:  
c'est sans doute le meilleur commentaires qu'on m'ait jamais fait :heink:

n°7565425
fan-taisy
Posté le 02-02-2006 à 01:02:03  profilanswer
 

Voici la version retravaillée de ma prologue que je poste ici au libre-arbitre de vos jugements.        
 
Merci pour les conseils, je vais améliorer mon texte.                                                          


Message édité par fan-taisy le 05-02-2006 à 16:18:14
n°7577102
Panurge
Posté le 03-02-2006 à 15:09:00  profilanswer
 

Bonjour Fan-taisy.
 
Dans le genre "romantique" et melliflue, ce n'est pas mal, mais j'avoue que ce n'est pas ce genre-là que j'aime bien.
 
Je vais me limiter à des détails d'orthographe et de style.  
 
Quelqun : quelqu'un
 
« Oui, J’aime la vie, entendre le chant des oiseaux, les bruits sauvages, la nature,...Oui, j’aime observer l’amour dans toute sa splendeur.»
 
entendre ne me semble pas nécessaire. Aimer observer l'amour, ça fait un peu voyeur.  
 
jouant le guerrier fière et courageux : fier
 
Je la sens pénétrer dans mon cœur chaque soir quand je m’endors, chaque matin, ce douloureux réveil : " ce douloureux réveil " ne se rattache à rien.
 
 
qui ont sus : su
 
Il ne suffirait pourtant que de si peu : Il suffirait pourtant de si peu
   
Dehors, la nuit recouvrait les arbres qui longeaient le sentier tout le long du village d’un superbe éclat argenté provenant de la pleine lune : "dehors" me paraît inutile (vous venez de dire que le personnage est sorti); " longeaient tout le long " n'est pas très élégant; quand je suis arrivé à " d'un superbe éclat ", j'avais oublié "recouvrait" et je me suis donc demandé de quoi dépendait " d'un superbe éclat "; ce n'est pas vraiment la nuit qui recouvre les arbres d'un éclat, vous précisez d'ailleurs " provenant de la pleine lune ", ce qui me semble assez lourd.
Vous pourriez peut-être mettre quelque chose comme " Dans la nuit, les arbres qui longeaient le sentier tout le long du village étaient recouverts par la pleine lune d’un superbe éclat argenté " ou "La pleine lune recouvrait d'un superbe éclat argenté les arbres qui longeaient le sentier tout le long du village ".
 
" Plus loin, la lumière rouge des réverbères indiquait sa fin. " : la fin du sentier ? du village ?
 
Alex, pris par l’envie de s’éloigner du monde, s’y dirigea.
 
Peut-être : " Recouverts par la pleine lune d'un superbe éclat argenté, les arbres longeaient le sentier jusqu'à la lumière rouge des réverbères qui indiquait la fin du village et qu'Alex, pris par l'envie de s'éloigner du monde, prit pour but de sa marche. "  
 
" Il suivit ainsi le sentier depuis ce qu’il semblait être une éternité. " : il me semble que " suivit depuis ", ça ne va pas; " ce qu'il semblait " non plus. Je mettrais ou bien " Il suivit ainsi le sentier pendant ce qui lui sembla une éternité " ou bien " Il suivait le sentier depuis ce qui lui semblait une éternité ".
 
Je ne sais pas si ce genre de remarques vous intéresse. Je continuerai si vous me dites que vous le souhaitez.

n°7579349
fan-taisy
Posté le 03-02-2006 à 20:12:21  profilanswer
 

Vos remarques sont très bonnes.  
 
Lorsque j'écris, je suis pris dedans et je n'arrive pas encore à me mettre dans la peau du lecteur. Tout me semble logique et je me situe bien par rapport à mes personnages (encore heureux) mais, il est bon de voir mes erreurs de "style", et par la même occasion, de quelle manière je pourrais me corriger.  
 
Donc, oui, vos remarques m'intéressent beaucoup.
 
Bien sur, je ne peux pas non-plus remplacer tout mon texte. Cela ne serait pas bien pour moi, il faut que je me trouve un style d'écriture propre malgré la difficulté (mais, je pense avoir encore le temps pour ça) et il est bien évident que je ne pourrai  pas m'apuyer sur vous pour toute mon histoire! Il faut que j'aprenne à me corriger seul. De plus, malgré tous mes efforts, il y aura toujours quelqu'un pour me critiquer et d'autres pour me dire qu'il n'y a rien à changer. Mais, c'est justement ce qui me motive et me pousse vers l'avant.
 
Quant à tous les commentaires que l'on me fait, aussi durs soient-ils, je me rejouis de constater à quel point ils sont sérieux. Cela veut donc dire que j'en vaux la peine et j'en suis encore plus motivé pour la suite.
 
Encore merci à tous.

n°7579391
ariankh
Posté le 03-02-2006 à 20:17:08  profilanswer
 

Drapal, je lirais plus tard :/  
 
Sinon ca gratte bien ici :P

mood
Publicité
Posté le 03-02-2006 à 20:17:08  profilanswer
 

n°7579464
fan-taisy
Posté le 03-02-2006 à 20:27:29  profilanswer
 

Panurge a écrit :


 
Aimer observer l'amour, ça fait un peu voyeur.  
 
.


 
J'ai pas pensé qu'on pouvait le prendre en ce sens là.... :D


Message édité par fan-taisy le 03-02-2006 à 21:16:43
n°7579503
ma n t a
Posté le 03-02-2006 à 20:31:55  profilanswer
 

ya vraiment du haut niveau d'ecriture!! fan taisy, j'aime beaucoup ton histoire... mais certaines critiques ne snt pas fondé:
 
exemple, panurge:
Il ne suffirait pourtant que de si peu : Il suffirait pourtant de si peu
l'emploi de la double negation renforce, a mon sens, l'effet qu'a voulu donner fan taisy... cela minimise encore plus le "peu"...
 
sinon kles autres critiques sont totalement vraies!
 


Message édité par ma n t a le 03-02-2006 à 20:52:56
n°7581458
Nausicaa_l​amity
The show must go on
Posté le 03-02-2006 à 23:36:13  profilanswer
 

Bon, moi c'est juste pour le fun alors si cela vous inspire des commentaires saignants, rassurez-vous et ne culpabilisez pas, je dormirai bien quand même [:arg]  
 
*******
 
 
Je relis encore une fois votre lettre trouvée ce matin sur le rebord de ma fenêtre. Elle aurait pu être celle d'un simple admirateur indiscret me déclarant sa flamme après avoir surpris dans la nuit l'ombre de mon corps se découpant par la fenêtre éclairée de ma chambre  
Qu'elle fût signée par le Comte Dracula a d'abord provoqué en moi incrédulité, colère et effroi. Comment croire que je puisse succomber à vos aveux et accepter votre invitation de me faire visiter nuitamment votre Château ?....  
Mais dès les premiers mots de vous que mes yeux parcoururent, je compris par quel sortilège vous ameniez vos futures victimes à devenir des proies consentantes. La peur disparait pour faire place à l'impérieuse envie de rejoindre l'auteur d'un texte si envoûtant. C'est pourquoi je suis sur cette route de Transylvanie, blottie au fond d'un traîneau qui file dans un décor de neige pour rejoindre la sinistre demeure du Comte Dracula le Prince des Ténèbres. Déjà soumise et sans volonté, j'ai cependant pris avec moi un talisman.  
 
Soudain votre Château se devine, plus sombre que la nuit qui nous enveloppe mais moins sombre que le destin qui m'attend après en avoir passé la porte. Celle-ci franchie, vous m'apparaissez, magnifique et magnétique.... Vous me guidez galamment vers une table où un repas fin m'est servi, vous-même ne faisant que me regarder déguster ces mets raffinés ( votre "nourriture" étant plus particulière). La lueur de convoitise que je surprends dans votre regard au moment où je porte à mes lèvres un verre de vin capiteux pourrait être les prémices à des étreintes partagées. Mais non, vous pensez simplement que celui-ci échauffera mon sang qui n'en sera que plus délectable tout à l'heure.  
Le repas terminé, vous m'amenez vers un sofa recouvert d'une peau d'ours....Alors que vous m'enlacez en approchant votre visage de mon cou, ma volonté chancelante ne réagit pas en voyant votre sourire s'élargir sur quatre canines acérées prêtes à vous permettre d'assouvir votre faim .  
Mais que se passe-t-il ?!...est-ce votre souffle sur ma peau qui me réveille de ma torpeur mortelle ?!....Au moment où vous alliez refermer vos dents sur moi, d'un geste désespéré j'enfonce mon talisman dans votre bouche et m'esquive.....  
 
L'aube se lève, vous faisant regagner prestement votre cercueil rassurant, à la fois humilié et dégoûté de n'avoir pu refermer votre mâchoire que sur une tête d'ail ...  
 
*******
 
Depuis ma dernière visite, qui faillit être la dernière, mes sentiments sont en proie au plus profond désarroi .... le soulagement d'avoir échappé au baiser mortel qui m'aurait fait basculer dans votre monde fut de courte durée, et je n'ai eu de cesse de vous revoir Cher Comte, malgré le risque terrible que cela représente.  
Le vilain tour que je vous ai joué avec l'objet de votre pire détestation ne peut qu'avoir fait naître en vous un implacable sentiment de vengeance.  
Mais la passion ne fait-elle pas commettre les actes les plus insensés ?....C'est pourquoi je me trouve à nouveau sur cette route enneigée de Transylvanie, le coeur battant à la pensée de vous retrouver bientôt. Les grelots des chevaux qui tirent le traîneau tintent d'un son cristallin, seul signe de vie dans ce décor de désolation alors que près de moi se trouve le précieux cadeau que je vous destine et qu pour vous, Cher Prince des Ténèbres, est le symbole de vie.  
 
Il a fait de moi l'héroïne d'un fait-divers peu banal puisque je me suis introduite subrepticement dans les locaux de la Banque du Sang afin de dérober quelques flacons de votre indispensable breuvage.  
 
Enfin je suis devant vous....Votre teint diaphane et vos lèvres exsangues m'indiquent que votre diète devient de plus en plus cruelle. Malgré le besoin impérieux d'assouvir votre faim, vous ne dérogez pas à vos obligations d'hôte parfait et me guidez vers la table où m'attend un repas raffiné servi dans une vaisselle d'apparat. Alors que le rituel de ce repas va commencer, moi dégustant et vous me regardant, je dispose devant vous des verres de cristal afin que nous puissions communier dans la nourriture. Puis avec un cérémonial respectueux digne des plus grands sommeliers, je verse dans ces verres le contenu des flacons que j'ai apportés. Quelle joie de voir vos yeux s'illuminer à la vue de ce breuvage dont les différents crûs sont représentés...un verre de sang du Groupe O, un verre de sang du Groupe A, un du Groupe B et enfin, dans un petit verre à liqueur, deux doigts de sang du Groupe AB, le plus rare....  
 
Notre repas terminé, le vôtre liquide et le mien solide, une atmosphère de tendre complicité, inhabituelle entre un Vampire et une Mortelle, s'est installée entre nous. Et en voyant avec émotion votre visage se pencher vers le mien, je ne ressens aucune peur car je suis certaine que ce baiser aura la douceur du miel.... :love:


Message édité par Nausicaa_lamity le 03-02-2006 à 23:44:16
n°7582029
fan-taisy
Posté le 04-02-2006 à 00:30:21  profilanswer
 

Petit texte poétique. Me demander pour le voir...

Message cité 1 fois
Message édité par fan-taisy le 05-02-2006 à 16:16:52
n°7584003
troon93
Posté le 04-02-2006 à 09:20:05  profilanswer
 

nausicaa_lamity >> mes impressions : une histoire classique, mais sympathique  ;)  
 
Tu as choisi d'écrire a la première personne et au présent, je trouve ca osé et risqué, mais ca peut donner des trucs intéressants (pourquoi ce choix au fait ?)
 
Est ce que c'est le début du texte ou un extrait au milieu ? Car si c'est le début, je trouve qu'il manque de détails (d'explications) sur les raisons qui poussent le narrateur à aller voir (et revoir) Dracula, sur la facon dont il (elle) tombe amoureux du vampire. A ce propos, "je n'ai eu de cesse de vous revoir" est a mon avis mal employé car signifie en gros "je n'ai cessé de vous revoir", ce qui n'est pas ce que tu voulais dire.
 
Sinon, quelques adjectifs et adverbes en trop, qui alourdissent la lecture, exemple :  
 

Citation :

Depuis ma dernière visite, qui faillit être la dernière


 
Bonne continuation !  :hello:  
 

n°7584364
Panurge
Posté le 04-02-2006 à 11:45:08  profilanswer
 

troon93 a écrit :

nausicaa_lamity >> mes impressions : une histoire classique, mais sympathique  ;)  
 
Est ce que c'est le début du texte ou un extrait au milieu ? Car si c'est le début, je trouve qu'il manque de détails (d'explications) sur les raisons qui poussent le narrateur à aller voir (et revoir) Dracula, sur la facon dont il (elle) tombe amoureux du vampire.:


 
A mon avis, le texte est assez clair. C'est souvent ce qu'on croit devoir mettre pour la clarté qui rompt le charme et amène l'ennui.
 

Citation :

A ce propos, "je n'ai eu de cesse de vous revoir" est a mon avis mal employé car signifie en gros "je n'ai cessé de vous revoir", ce qui n'est pas ce que tu voulais dire.


 
D'après le Petit Larousse 2005, "n'avoir de cesse" signifie "être impatient" mais doit être suivi de "que" : je n'ai eu de cesse que je ne vous aie vu. (Mais je ne sais pas si, tourné ainsi, ça ne veut pas dire "j'ai été impatiente jusquà ce que je vous aie vu".)
 

Citation :

Sinon, quelques adjectifs et adverbes en trop, qui alourdissent la lecture, exemple :  
 
Depuis ma dernière visite, qui faillit être la dernière


 
Remarque judicieuse.
 
J'ajouterais que "sentiment de vengeance" me semble chicanable : la vengeance n'est pas un sentiment. Mettre plutôt "implacable volonté de vengeance" ? (ou, par humour douteux : soif de vengeance ?)
 
En tout cas, ce texte me semble original (mais je suis inculte en vampirisme) et, à quelques détails près, élégamment écrit.


Message édité par Panurge le 20-02-2006 à 20:28:32
n°7584407
Panurge
Posté le 04-02-2006 à 11:54:22  profilanswer
 

fan-taisy a écrit :

Une petite nouvelle de mon cru, très poêtique.


 
C'est gentil, avec un ton de chanson.
 
Vous faites comme Paul Fort : vous présentez des vers (octosyllabes) comme de la prose.

n°7585775
fan-taisy
Posté le 04-02-2006 à 17:02:45  profilanswer
 

Panurge a écrit :

C'est gentil, avec un ton de chanson.
 
Vous faites comme Paul Fort : vous présentez des vers (octosyllabes) comme de la prose.


 
Oui bon, en tout cas, je m'inspire. merci pour le compliment!...(Paul Fort :o  :jap:  :o )


Message édité par fan-taisy le 04-02-2006 à 18:53:48
n°7714667
stiko
Posté le 20-02-2006 à 17:52:17  profilanswer
 

up

n°7760360
the hector
Fils de joie
Posté le 25-02-2006 à 21:32:14  profilanswer
 

Bon alors voilou un de mes (seul) poème:
 
Rêverie
 
 Voile tissé par la pensée, ton enveloppe allège notre esprit des mystères et des soucis;
 Tu nous surpends lors d'un après midi d'été, lorsque, oisifs nous te laissons flirter avec nos idées;
Tu nous enivre de tes charmes quand notre volonté s'épuise, distrait par ta beauté nous nous laissons aller.
Illusion impalpable, reflet de rêve, tu nous délivre de ce monde corrompu et noirci.
 c'est ainsi que, légers de corps,
dénué de tout soucis, nous flottons, hagars, au grés de tes flots voluptueux,
Profitant de ce plaisir d'un indicible bonheur.  

n°7897127
dad075
Posté le 14-03-2006 à 23:07:16  profilanswer
 

Prologue
LES TENEBRES
 
 
L’air était frais et humide. Les ténèbres envahissaient presque entièrement le ciel d’azur. Le vent, plus vigoureux que jamais, faisait s’agiter les herbes qui recouvraient la plaine. Quelques minutes plus tard la nuit s’était complètement installée, et les étoiles scintillaient vivement tapissant ainsi le ciel sibyllin.
 Au centre de la grande étendue, luisaient des lumières de chandelles qui éclairaient les centaines de campements établis dans la plaine depuis plus d’une semaine.
 A l’extérieur de leurs tentes, des hommes étaient réunis autour d’un gigantesque feu qui s’élevait très haut dans le ciel. Tous festoyaient, buvaient ; s’agitant gaiement dans tous les sens tandis que certains rassemblés dans un coin, bavardaient joyeusement en entonnant de tant à autre des airs reposants.
 Les festivités se prolongèrent ainsi tout au long de la nuit. Chacun put  manger à sa faim, boire à sa guise et trinquer à volonté, tous les cœurs étaient emplis d’allégresse.
 Personne ne fut assez lucide pour s’apercevoir qu’au fur à mesure que le temps passait des étoiles déclinaient dans le ciel, laissant libre cour à la venue d’une brume ténébreuse qui se répandait dans toute la plaine… et peu à peu, le mal commença par s’étendre à l’insu des regards.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
UN CHOIX INATTENDU
 
 
Une fois que la fête se fut estompée, les hommes regagnèrent leurs tentes, et huit gardes se postèrent tout autour du campement. Désormais, la douce odeur du vin avait disparue. Subitement l’air s’était transformé en un chant glacial frigorifiant. Un vent violent s’abattait sur toute la plaine, s’engouffrant à l’est dans les hautes montagnes qui bordaient l’horizon.
 
Et les étoiles ne cessaient de s’éteindre dans le noir…plusieurs heures passèrent alors que l’aube, toujours tardive, continuait de se cacher dans les ténèbres.
 
  Au milieu du campement, une tente continuait de briller sous l’éclat des lueurs de quelques dernières bougies. A l’intérieur s’y tenaient deux hommes :
L’un assit tout au fond, était installé dans un grand fauteuil de marbre, perché au sommet d’une impressionnante pile de coussins. Il pressait contre sa poitrine un petit coffret de bois garnis de magnifiques pierres turquoise, reflétant l’éclat des bougies. L’homme était vêtu d’une large tunique couleur beige. Une dizaine de bagues ornaient ses doigts. A son coup : pendait un nombre considérable de chaîne en or. Le vieil homme avait de petits yeux bleus avec de lourdes paupières repliées sur elle-même et  possédait de longs cheveux gris. C’était un homme de petite taille avec pourtant un corps musclé. Il avait l’air épuisé, extenué par les dur moments qu’ils avait vécu : son visage était pâle et couvert de rides, et son regard était vide. Il concentrait  un surcroît de forces pour maintenir au mieux que possible le coffret de bois entre ses bras.
Non loin de lui, un grand homme à forte carrure et aux longs cheveux bruns scrutait l’entrée en se déplaçant de long en large. Il portait un manteau et une épaisse paire de bottes ; à sa ceinture était nouée une longue épée. A plusieurs reprises il se retourna pour examiner l’état de son supérieur qui semblait le préoccuper. Les plis sur son visage trahissaient des signes d’angoisse mêlés à de l’épuisement  et par ailleurs un sentiment de faiblesse, compte tenu de la situation… il souhaitait pouvoir venir en aide au vieil homme souffrant au fond de la pièce.
Brusquement après un mur instant de réflexion, l’individu aux cheveux bruns se décida d’un pas vifs et se dirigea au fond de la tente. Il appliqua avec délicatesse sa grosse main velue sur le front du vieil homme à bout de forces et poussa un énorme soupir d’ahurissement. Après quoi ; il ramassa un récipient posé près de son maître qu’il examina avec déception : le bol débordait d’un substance visqueuse affreusement blafarde, qui à première vue semblait être un mélange de boue et de plantes hachée.  
Il s’approcha lentement de l’oreille de son maître, contre laquelle il murmura des paroles incompréhensibles pour essayer de provoquer son attention. Aussitôt  le regard vide du vieil homme s’affola ; sa tête s’agitait dans tous les sens ; ses narines se gonflèrent et il marmotta un long soupir de jurons…  
Il lui fallut un court instant d’entendement pour enfin s’exprimer à voix haute :  
 - Par tous les dieux, qu’est-ce dont cela ?! S’exclama t’il.
 Plus rassuré, l’homme aux cheveux brun répondit :
 - Maître, cela fait maintenant deux jours et deux nuits que je contemple votre posture de revenant. Vous ne dormez pas, vous ne buvez pas et de plus vous manquez de sommeil !  
 L’homme serra avec plus de fermeté le bol qu’il tenait dans les mains, et le brandit en direction de son maître.
 - Regardez, vous n’avez même pas daigné effleurer votre remède !  
 Le vieil homme descendit de son fauteuil avec précaution, agrippant toujours d’une main le coffret en bois. Il ramassa doucement une fine canne qui traînassait sur le sol et commença à faire les cent pas à l’intérieur de la tente. Le regard surpris de l’homme brun épiait sa course. Son pas était lourd et difficile. Il s’arrêta près du meuble ou étaient posés les bougies, celles-ci étant presque entièrement consumées, se racla la gorge et dit :
 - Tu ne croyais tout de même pas que j’allais avaler ce breuvage infect, qui seul par son aspect répugnant et son odeur nauséabonde me dégoûte. Ecoutes-moi attentivement Meriden : je suis vieux, malade, à bout de force et je ne sais toujours pas si je serais en mesure d’assurer la lourde tâche qu’il m’a été confié…
 Le jeune homme avait violement jeté le nectar qui clapotait entre ses mains et s’écria :
 - Mais tout le monde compte sur vous maître, vos hommes vous vénèrent à tel point qu’il vous suivraient jusqu’au bout du monde !  Nous avons remporté des batailles pour obtenir le coffret que vous tenez si ardemment entre vos bras. Mais la guerre n’est pas finie, les hommes de l’est sont près à vous suivre ! Sans vous nous sommes perdus, votre présence nous est éperdument indispensable.
 - Je suis persuadé, reprit le vieil homme, que d’autres personnes fortes et courageuses pourraient très bien combattre à ma place le Mal contre lequel je mène une lutte acharnée depuis bien fort longtemps. Vois-tu, quand un homme est satisfait de sa récolte, il a droit au repos. J’estimes que j’ais accompli ma tâche et qu’il est temps pour moi de me retirer de la course.
 L’homme aux cheveux brun, encore plus en exaspéré s’écria dans un dernier espoir :
 - Maître, pensez à tout ce que vous avez accompli dans le passé ! Qui d’autre aurait pu à par vous, et qui pourra après vous. Des vies se sont envolées comme le vent emporte les feuilles pour obtenir ce coffret, pour obtenir ce qu’il contient…  
 - J’ai déjà pris ma décision et je suis ferme sur ce point. Tu prendras le commandement de mes armées à l’est et mon fils mènera celles du sud. Tu es la seule personne en qui j’ai  réellement confiance, c’est donc sur toi que je déverse ce lourd fardeau entre tes mains surs et saines.  
 Pendant un court instant l’homme aux cheveux bruns demeura la tête recroquevillée. Son maître vint lui passer un bras autour des épaules comme un père apporte de la chaleur à son fils. Ils perduraient ainsi un long moment avant que le vieil homme ne reprenne d’une voix apaisante :
 - J’ai du méditer de la sorte consciencieusement avant d’en arriver à un tel choix, chose que je te demandes d’accepter. Je sens ma fin proche Meriden, l’ombre de la mort me traque sans relâche depuis que j’escorte ce coffret… et je ne regrette pas d’avoir accepter cette tâche accablante.  Durant un grand nombre d’années j'ai mené et diriger des soldats lors de cette guerre, j'ai tué plus d'hommes que je n'en ai connus, j'ai braver les plus hautes montagnes et plaines, combattu sous le soleil brûlant et résister farouchement face au vent et au froid. Je me suis voué corps et âmes à combattre le mal par tous les moyens...  J’étais plus haut qu’un dieu et mes ennemis tremblaient en entendent mon nom. Mais aujourd'hui il est temps pour moi de me retirer
 - Etes-vous sur d’avoir prit la bonne décision maître, en êtes-vous persuadé ?
 - J’en suis convaincu.
 - Alors que votre volonté soit exaucée et sachez je vous servirais jusqu’à la mort, enchaîna solennellement Meriden.
 
 Le vieil homme retourna s’asseoir, toujours d’une démarche posée avec cette fois plus de difficulté. Une fois installé il invita Meriden d’un signe de la main et celui-ci s’empressa obéir. Le vieil homme tendit le petit coffre qu’il tenait auparavant dans ses bras et dit :
 - Ceci est à toi maintenant et surtout prend en soin. Tu sais ce qu’il renferme, prévint le vieil homme, et tu sais également qu’il ne devrait en aucun cas être détenu entre de mauvaises mains : sinon le monde courrait à sa perte… Je n’ais plus rien à faire car ma mission est désormais tiennes, ce coffre doit revenir à l’Alliance et elle seule sera en mesure de juger quoi en faire.
 Meriden reçut le coffret entre ses bras : il ne s’imaginait pas à quel point cette chose était lourde. L’énergie qui en émanait l’envoûtai et troublai ses pensée : son esprit percevait vaguement une odeur pourtant inodore, une image invisible et un son inaudible. Soudain des clichés défilèrent dans sa tête lui évoquant vaguement d’atroces souvenirs obscurs qui n’était pas les siens, ou du moins qu’il ne se souvenait pas d’avoir jamais vécu ; se mains frémissaient. Troublé, dans un sursaut inattendu il faillit faire tomber le coffret mais se rattrapa de justesse. Le vieil homme ne semblait pas du tout surpris par la réaction de Meriden :
 - Ne t’en fais pas tu viens seulement de ressentir une part de « son » énergie, dit-il, tu devrais t’y habituer au fil du temps, les réactions varient en fonction des personnes.  
 - A présent que dois-je faire ? Questionna Meriden, quelle tâche dois-je accomplir ?
 - Isole toi un moment dans la forêt ou dans un endroit calme. Cela te laissera le temps de méditer un bref instant avant de t’engager dans une traversée de tous les périls, car il faut que tu sois près aussi bien physiquement que mentalement.  
 Soudain le vieil homme se leva de son fauteuil avec force, comme si son corps avait recouvré toute vitalité.
- La route qui t’attend est longue et périlleuse, et je ne serais peut-être plus de ce monde pour te porter secours. Tu affronteras les pires dangers et tu connaîtras le mal sous son état pur, en t’aventurant aux confins ce monde obscur. Seul, tu ne vaincras : entoures toi de tes plus proches amis et n’est confiance qu’en toi. Mais prends garde, le mal peut être si proche que ton cœur désemparé n’a de refuge qu’un  reflet trompeur. Ne renonces jamais même quand tu sens que le mort est proche, car un homme n’a de valeur que lorsqu’il est convaincu qu’il a lutté aussi longtemps qu’il a pu. Et pour finir, je te le dis haut et fort ainsi les dieux en sont témoin :
Que ton cœur vaillant ne tombe jamais sous l’emprise du Mal, car même dans un rai de lumière, l’espoir qui s’y cache sera toujours vainqueur. A présent va et combat !
 
 
 
 
CE QUE CACHAIT LA NUIT NOIRE
 
 
 Cela faisait maintenant un jour entier que Meriden errait dans l’immense forêt obscure. Il était dépourvu de toute notion du temps. Le coffret en bois sous le bras, il s’avançait aveuglement sans direction déterminée, en zigzagant entre les grands arbres.  Il avait pris le temps de méditer sur les sages paroles de son maître. A maintes reprises il ressentait le pouvoir contenu dans le coffret, qui envahissait son corps de visions d’horreurs et de sentiments enfouis au plus profond de son âme. Ces images n’étaient pas les siennes mais il savait d’où elles provenaient…  
 Enfin, Meriden se sentait près à affronter le destin qui l’attendait. Il se rappellerait toujours des derniers mots de son maître : « même dans un rais de lumière, l’espoir qui s’y cache sera toujours vainqueur ». Il savait qu’une chose terrible le perturberait et l’empêcherait de poursuivre correctement sa mission, une chose cachée au plus profond de lui-même. Mais pour l’instant il ne s’en souciait guerre, car tôt ou tard, il serait près à affronter sa destinée et combattre ce Mal qui le rongeait de l’intérieur.
 
 L’air était glacial et freinait les pas de Meriden. Le vent soufflait à pleine haleine, faisant secouer violemment les hautes branches des arbres qui dissimulaient le ciel. Le hululement des hiboux résonnait dans tous les sens. Le chant de la forêt retentissait avec force ; créant ainsi une ambiance lugubre.  
Meriden était complètement perdu au cœur du grand bois, dont l’atmosphère l’intriguait. Il ne percevait pas un trait de lumière, s’étonnant presque du fait que le jour ne se soit toujours pas encore levé.  
Malgré l’épais branchage qui masquait le ciel, Meriden put s’apercevoir d’une chose encore plus troublante : le ciel était désert, dépourvue d’étoiles. Pas un nuage à l’horizon, seul le faible scintillement lunaire pour porter un léger réconfort.  
A travers les buissons, des yeux rouges d’animaux féroces brillaient dans le noir, mais ceci n’inquiétai point Meriden qui continuait de s’avancer vaillamment dans l’obscurité, essayant de se repérer tant bien que mal grâce à la qualité du sol. Depuis un certain temps, il s’emblait s’être engouffré dans un étroit sentier recouvert de pierre : le même qu’il avait empreinté pour s’aventurer au cœur de la forêt.  
Au fur et à mesure qu’il progressait, la hauteur des arbres semblait se réduire et il put enfin distinguer au loin un fragment de la plaine ou était établit son campement, alors il pressa le pas. Il était rapide et ses enjambées étaient amplement surprenantes.  
Après avoir parcouru une distance suffisamment importante, Meriden grimpa au sommet d’un énorme rocher, en escomptant apercevoir une partie de son campement, mais la seul chose qu’il put discerner fut l’image d’une fumée noire qui s’élevait a une hauteur impressionnante dans le ciel. Cette fumée l’intriguait : après les festivités de la nuit dernière, le chef avait exclu l’idée qu’un quelconque feu fusse allumé, de crainte d’attirer l’ennemi. Ou « peut-être l’ennemi s’était t’il déjà introduit au sein du campement en l’encerclant à l’insu des regards », songea Meriden. Cette idée improbable mais du moins qui n’était pas à exclure aplanait dans ses pensée. Il se rappelait que lors de la cérémonie de victoire de la nuit précédente, les hommes avaient un peut trop abusé sur leur dose respective d’alcool, et dès lors n’auraient pas étés assez vigilants pour démêlé une quelconque présence hostile. De plus, l’étendue géographique du lieu où résidait le campement offrait un large panel d’alternative offensive.
Soudain la mine de Meriden devint plus grave et les rides sur son front se plissèrent. Jusqu’alors, il n’aurait put imaginer un seul instant qu’une attaque de la part de l’ennemi était à envisager après les défaites adverses lors des derniers assauts : « Pourquoi tenteraient t’ils de nous attaquer sachant que durant les précédentes batailles leurs nombres s’est considérablement affaibli ? », réfléchi Meriden. Ou alors « ce ne serait pas une attaque direct de l’ennemi mais d’un groupe ou d’une alliance qui agit indépendamment ». Si cette pensée s’avisait être certifié, alors la Grande Alliance aurait à craindre car la formation de nouveaux rivaux était la chose en ces temps fragiles, la moins aspirée.
Dans tous les cas, qui puissent être les opposants de l’Alliance, tous voulaient une seule chose qui en ce moment, était en possession de Meriden. Celui-ci serra plus fermement le coffret en bois qu’il agrippait sous son bras droit.
Sur le coup Meriden ne fut plus sûr de rien. Si la possibilité d’une véritable attaque sur le campement s’avérait être confirmée, alors ce serait prendre un risque considérable que de regagner la plaine, car leurs ennemis trouveraient ce qu’ils cherchent ; il trouverait le coffret en bois. Mais alors qu’aurait-il put bien faire : rester quelques temps encore en retrait dans la forêt par mesure de sécurité ? Ou tenter de glisser au sein du campement pour examiner la situation.  
Dans tous les cas l’angoisse envahissait Meriden. Des gouttes de sueur courraient le long de son front, son teint vira au sombre  alors qu’il sentait de plus en plus le froid le pénétrer. Ses longs cheveux bruns se balançaient dans le vent.  
D’un air décidé, il descendit du grand rocher blanc où il s’était perché et continua sa course à travers le sentier graveleux. Il sentait le vent glisser sur son corps, un vent chargé de colère. Son pas se fit plus rapide et plus léger. Il avançait ainsi durant plusieurs minutes, des minutes qui lui semblèrent des heures, craignant d’arriver trop tard au cas ou un incident terrible se fusse produit. Car son choix était désormais tout tranché. Il devait se battre pour protéger les siens, pour protéger son maître qui comptait sur lui.  
Au bout d’un certain temps, Meriden reconnut l’herbe douce de la plaine et compris qu’il se rapprochait du campement. Il était étonné d’avoir parcouru une si longue distance… juste pour  méditer paisiblement un instant de répit, et se préparer moralement à affronter l’aventure qui l’attendait.  
Car au bout du compte, Meriden était loin d’imaginer dans quelle aventure tragique il se lançait… Une quête ultime où s’opposeraient le Bien et les forces obscures.

n°8011508
angelinouc​het
The Rural Juror! Bazinga!!!
Posté le 28-03-2006 à 20:20:00  profilanswer
 

Bon, moi j'ai bien aimé le style de Grade bien que moi aussi je trouve que le fond de l'histoire est assez classique (rivalité entre le père et le fils). En tout cas j'ai hâte de connaître le fin mot de l'histoire.


Message édité par angelinouchet le 24-11-2007 à 18:57:56
n°8017493
troon93
Posté le 29-03-2006 à 15:08:48  profilanswer
 

Pour l'instant, je dois dire que ca me fait plus penser à un guide Lonely planet qu'à un roman...   :whistle:

n°8060689
chouky1
Posté le 03-04-2006 à 11:07:33  profilanswer
 

Bonjour à tous,
 
Je suis nouvelle sur le forum et je souhaitais vous présentez le premier chapitre d'un roman que j'ai commencé il y a deux ans. J'avoue que j'ai du mal à le terminer, manque de motivation? Bref l'histoire est partie d'un rêve que je voulais simplement consigner et finalement j'ai écrit plus de 100 pages word. C'est la première fois que je le présente publiquement si l'on peut dire. Merci de me donner vos critiques, analyses et remarques en tout genre....
 
Chapitre 1
 
            La nuit était froide ce soir.
Et lorsque la lune était voilée par de légers nuages, les rues étaient à peines discernables. Il avait plut toute la journée, pas une pluie franche, rien qu’un crachin qui vous laissait une pellicule grasse sur la peau, imbibant vos cheveux et plaquant vos mèches à votre visage. L’eau s’était arrêtée de tomber au coucher du soleil. J’avais marché toute la journée, parcourant des sentiers boueux à travers la campagne. Sans jamais me retourner, fuyant ce qui fut mon havre de paix. Cherchant la plupart du temps à ne pas croiser les regards des paysans, faisant en sorte de n’être qu’une ombre frôlant l’orée des forêts. J’avais contourné les villages et les hameaux, et j’avais évité les routes commerciales.
            La nuit était sombre.
[size=2]Et le fin brouillard qui s’était installé depuis le crépuscule, s’enroulait autour de mes bottes et masquait mon chemin. La ville s’étendait devant moi, faible phare au milieu d’une marée de brume. Les deux énormes tours de l’enceinte, sentinelles silencieuses, se dressaient majestueusement vers le ciel obscur. Un frisson me parcourut, je n’avais pas le droit à l’erreur. J’aperçus un garde assis, occupé à affûter son couteau. Il leva légèrement ses yeux ahuris, haussa les sourcils et retomba dans la contemplation du filet luisant de sa lame, qui lui renvoyait le vif reflet d’une torche. Je continuais mon chemin, bien décidé à obtenir ce que je voulais. Rapidement, je filais les rues étroites faiblement éclairées par la lune, enfin ce qui me parvenais de son rayonnement. En effet, chaque maison semblait tendre vers sa voisine d’en face, leurs derniers étages se touchaient presque, c’était l’encorbellement qui provoquait cela. Et malgré l’arrêté royal de 1607 interdisant la construction de ces maisons, beaucoup encore subsistaient et servaient d’abris à la population, les nobles et les riches préférant se faire aménager des demeures en pierre. Tout était fait pour gagner de la place, le résultat était que la lumière en était souvent masquée.
[/size]Les pavés étaient disjoints, et parfois je manquais de glisser sur leurs surfaces lisses et poisseuses. Mes bottes déjà bien crottées faisaient des bruits de sucions à chaque enjambée. Ma progression vers le centre de la ville, se voyait ralentie par un amoncellement de détritus en tout genre. Les odeurs de ces vieux quartiers n’étaient généralement pas agréables, les pans de bois pourrissants, les urines et eaux usées déversées chaque matin, ainsi que les reliefs des repas finissaient dans la rue. Les habitants étaient bien trop démunis pour s’inquiéter de ces problèmes. Pourtant lors de grosses chaleurs ou de fortes pluies, ils en étaient les premiers dérangés, toutes sortes de maladies étaient susceptibles de se développer et de se propager.
De ci de là, je percevais de maigres faisceaux lumineux à travers les vitres, des chandelles de fortunes sûrement. Peut-être les fantômes de ces habitations m’observaient-ils. Cet endroit n’offrait qu’une sécurité relative, je le savais, pour atteindre le cœur de la ville, ce n’était pas le plus court chemin, mais le plus discret assurément. Ma respiration se fit haletante. Et la panique s’empara de moi, et si on me voyait ? Je ne comprenais pas pourquoi tant de précaution. Je repris le contrôle de moi-même, les relents se firent plus diffus, et bientôt j’aperçus les premières lanternes bourgeoises. Boules nuageuses de lumière. Tout de suite les rues furent plus larges, ma présence ne pourrait passer inaperçue trop longtemps. Je percevais les rires et les clameurs des tavernes. Je traçais les rues maintenant largement éclairées. A travers les fenêtres, des hommes gras et des femmes légères, gorges déployées, chantaient et minaudaient. Tous hébétés par l’alcool, ils étaient incapables de se rendre compte que j’étais à quelques pas d’eux.
L’air se chargea d’une humidité iodée. Le port.  
Je quittais l’artère principale de la ville et je cherchais… Je remontais vers les maisons résidentielles, les hôtels particuliers… Et, la voilà, celle que je cherchais, je la devinais, derrière des haies de lauriers, dont l’odeur était écœurante. Des saules bloquaient la façade de la propriété, mais l’on distinguait nettement le parfum des roses. A l’intérieur, c’était l’effervescence, Monsieur recevais. Je m’approchais et contournais légèrement la grille d’entrée. Il y avait un passage, je le savais. A tâtons je passais la main le long de ce grillage. J’avançais sur une dizaine de mètres, la propriété faisait front au port. En face, les limites de la ville, et plus loin, à nouveau cette campagne brumeuse. Là au bout du jardin, un chêne, centenaire, torturé par les siècles, ses branches n’étaient plus que moignons. Et à sa partie inférieure, creusée en son corps une petite porte en bois, je la poussais, rien ne résistait, j’étais obligé de m’accroupir pour entrer. La partie évidée de l’arbre servait de niche à une petite vierge en bois. Je ne la voyais pas, mais je sentais à travers elle le jugement du Très-Haut.              Dans le jardin, une multitude de fleurs se battaient pour se frayer une place, un peu plus loin, un lierre emprisonnait un satyre de marbre qui se reflétait sur l’eau saumâtre d’un petit bassin. L’immense balcon du premier étage pleurait la mélodie d’une flûte supportée par  les doux soubresauts d’une harpe. Faisant fi de la délicatesse de la musique, les discussions acharnées des notables de la cité se disputaient les temps morts laissés par les instruments. Et puis soudain, Elle. Accrochée au balustre, Elle plongea ses yeux, la tête inclinée, dans un bosquet de houx. Ses cheveux blonds auréolaient son doux visage, Elle portait une robe de satin violet qui faisait ressortir la blancheur laiteuse de sa peau. Un homme âgé, qui faisait de grands gestes, lui tenait un discours fort imagé. L’homme était gras, sa corpulence était telle qu’à chaque mouvement, je cru que sa redingote allait se déchirer. Je la guettais, c’était Elle, il n’y avait aucun doute, elle m’apparaissait fraîche et encore plus fragile que dans mes souvenirs. Elle devait m’aider ! L’homme se lassa, perdue dans ses pensées, elle ne l’écoutait pas. Il finit son verre prestement lui tourna le dos et s’éloigna à l’intérieur de la salle de séjour.
Je m’avançais, il fallait que je lui parle. J’avais les mains moites, et je m’aperçus que je transpirais, j’avais chaud et froid en même temps. Il faisait loin le temps où elle venait vers moi les bras tendus, en me nommant « frère ». Voilà, entré dans la lumière, je n’étais plus qu’à quelques pas d’Elle. Ses grands yeux verts se posèrent alors sur moi, durant un moment elle ne me vit pas. Puis un sourire s’ébaucha doucement qui illumina son visage… Et l’espace d’un instant, l’air et le temps furent suspendus, la musique et les rires, étouffés, et je n’entendis plus rien. Je la vis, ses lèvres s’arrondirent et formèrent des mots, je ne perçus aucun son mais je la comprenais. Et la contemplant, je m’abandonnai au plaisir de la voir si proche. Puis je me sentis mal à l’aise et ma vue vacilla.
 
De très loin, des martèlements sur les pavés, de plus en plus vite, précis, ils se rapprochaient… De plus en plus net maintenant… Des chevaux.  
Elle, n’était déjà plus à son balcon, volatilisée, et pourtant, j’avais su tout ce dont j’avais besoin. Rapidement je repris mes esprits, et ce furent des voix très distinctes qui vinrent à moi. Des gens d’armes, lanternes oscillantes à la main, émergèrent et envahirent le jardin. Les chevaux hennirent, les cris d’hommes arrivèrent de partout.
« Vous là !… Arrêtez-vous ! …. Hé !… »
 Je ne m’éternisais pas, je rebroussais chemin, la petite porte de bois était toujours ouverte, je la franchis. Sur les pavés du port la brume, au-dessus de moi, les nuages avaient avalé la clarté lunaire. Et à une quinzaine de mètres, les gardes qui se lançaient à ma poursuite. Je me mis à courir le long du quai désert. Les cavaliers se lancèrent à ma poursuite et se rapprochèrent dangereusement, agitant leurs feux dans ma direction… Je n’avais pas le choix, ils allaient me rejoindre, bientôt…
Sans réfléchir, je sautais dans l’eau malgré la nappe de brouillard, fine ouate humide. Rapidement le froid engourdissant de l’eau me saisit et m’enveloppa, le silence sous-marin et je refis surface. Sur le quai non loin d’où je me trouvais quelques secondes auparavant, des voix s’étaient rassemblées autour du lieu de ma chute. Sans faire de bruit, sans visibilité également, je recherchais ma position. Des mouvements de bras m’éloignèrent peu à peu. Eux, les gardes, ne sauteraient pas, ils agitaient les lanternes de haut en bas. Des ordres étaient donnés, pas de temps à perdre, des cavaliers allaient faire le tour du port, et d’ici peu ils auraient rejoint l’autre rive. Durant un temps, j’eus l’impression de ne pas avancer, je ne distinguais rien, si ce n’est les ondulations de l’eau sur mes avant-bras. Puis le choc, mes mains s’éraflèrent sur les pierres recouvertes d’algues. Je m’accrochais et me hissais péniblement sur le quai opposé. Ici, plus de pavés ordonnés, c’était la terre battue et l’herbe hirsute. Je frottais mes paumes sur mes habits trempés, et je repartis de plus belle. Les galops se firent plus distincts. Quelques masures de pêcheurs, qui n’offraient pas un abri sûr. Elles seraient investies de fond en combles. Le crissement des cailloux sous mes bottes et l’air ténu, je pressais le pas, ils étaient tout près, mais ne savaient pas où aller. Aucun vent, chaque mouvement pouvait me trahir, collé à un mur de bois, j’écoutais… Les gens d’armes avaient quitté leurs montures, s’éparpillant autour des baraques. Tout était si sombre, et leurs faibles lampes perçaient difficilement les ténèbres. Les yeux fermés, je pensais que ce brouillard et la lune couverte étaient mes seules chances de ne pas être vu, et j’attendis… Des pas dans toutes les directions, qui se hâtaient, et qui s’éloignaient…  
Un souffle chaud dans ma nuque, je manquais de pousser un cri, m’écartant doucement je m’aperçus que ce n’était qu’un cheval. L’œil brillant, le poil luisant, harnaché qui plus est ; un don du ciel. Je ne me posais pas de questions, il était là c’était le principal ! J’attrapais les rênes et j’enfourchais ma nouvelle monture.
« Le voilà ! » hurla l’un des gardes.
Et me voilà lancé, quittant à toute allure cette ville endormie où seulement des gardes cette nuit et une jeune femme, auraient eu vent de mon passage.  En jetant un regard vers la cité, je ne distinguais plus désormais que le brouillard dense. Noyée sous cette écharpe, elle n’était déjà plus qu’une illusion.
 

n°8063161
Azemaria
Always
Posté le 03-04-2006 à 15:58:34  profilanswer
 

Bon, alors, moi, ce n'est pas une oeuvre original, c'est une fic, basé sur Sleepy Hollow. Mais avant, de poster, je voudrais dire, qu'il y à un  peu de Slash, et qu'elle décrit une relation avec un grand R entre ichabod Crane et le Cavalier. Donc, je ne sais pas si cela va intérresser grand monde, surtout que je ne sais pas s'il y à beaucoup de fille sur HFR, lectorat à laquelle elle est avant tout déstinée.....
 
Toutefois s'il y à des amateurs, je peut mettre le premier chapitre, que je viens de finir.


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On a tous un Silent Hill en nous
n°8064653
angelinouc​het
The Rural Juror! Bazinga!!!
Posté le 03-04-2006 à 18:54:36  profilanswer
 

troon93 a écrit :

Pour l'instant, je dois dire que ca me fait plus penser à un guide Lonely planet qu'à un roman...   :whistle:


 
Je pourrais toujours me recycler dans ce guide   :D

n°8067123
dad075
Posté le 03-04-2006 à 22:49:10  profilanswer
 

angelinouchet a écrit :

Je pourrais toujours me recycler dans ce guide   :D


tu veux dire quoi par guide lonely?

n°8067364
troon93
Posté le 03-04-2006 à 23:09:57  profilanswer
 

[HS]
 
@ dad075 : je voulais dire un truc comme ça :
 
http://images-eu.amazon.com/images/P/2840700751.01.LZZZZZZZ.jpg
 
[\HS]

n°8067405
dad075
Posté le 03-04-2006 à 23:12:55  profilanswer
 

loll! je comprends mieux merci!

n°8092711
laster92
Non aux pseudos à numéro !
Posté le 06-04-2006 à 16:26:13  profilanswer
 

A moi (j'avais créé un topic sur ça mais jle remet) :  
 
 
Le ciel était gris ce matin. Clairsemé de nuages, je constatais que de faibles rayons arrivaient tout de même à trouver un passage à travers son opacité. Les arbres, quelques mètres plus bas, frissonnaient, glacés par le souffle froid, et leurs feuilles, ces messagères des flux, s’agitaient, pour retomber ensuite sur le sol, leur terre d’accueil. Je les trouvais vivants et communicatifs ; mais le tireur de ficelle me disais-je, c’était bien le vent, celui de fin d’hiver qui se démène avant l’apogée des fleurs.
 
Je me levai de mon lit, et allai ouvrir grand les volets de la chambre, afin de faire rentrer la lumière ; malheureusement, seul une brume jaune parvenu jusqu’à la pièce.
« Demi-tour droite » me dis-je tout haut, pivotant sur mes talons. Mes pantoufles étaient là, posées sur la moquette ; elles paraissaient attendre ma venue, désespérées d’être employées à temps partiel. Moi je les préférais comme ça, intermittentes : elles s’usaient moins vite et gardaient de leur fraîcheur.
Notre amour durait depuis 10 ans, depuis leur irruption soudaine dans ma vie, aux abords d’un supermarché. Un mariage peu catholique.
Mon choix, je le dis avec recul, avait été génial : elles ne râlaient pas, elles, au moins, de ramper dans la précarité.
Et les jeunes qui manifestaient pour leurs droits vitaux !  
Si ils n’avaient regardé rien qu’une fois leurs protège pieds, ils auraient pu comprendre : leur condition, après tout, n’était pas si mauvaise : a priori, ni l’odeur, ni l’apparence n’étaient un motif de licenciement.  
Je compatissais pleinement à la cause de mes chéris, et me mis en elles : ainsi je leur témoignais de ma grande affection ; leur réponse ne se fit pas attendre, et quelques secondes après, une douce chaleur envahit tendrement mes pieds.
Puis plus rien. Rien d’intéressant dans ma journée : pas de crises d’angoisse, d’engueulades, ou d’accidents. Le seul moment épanouissant était en général celui décrit plus haut. La communion ne se faisait qu’en cet instant, car plus tard, ce n’était qu’un enchevêtrement de circonstances, dont je profitais contre mon gré, pour tenter d’avoir des affinités avec tel ou tel. Mon but après tout, c’était seulement d’être normal , petit dehors, grand chez moi. Je tendais uniquement, et cela sans aucune condescendance, à rejoindre mon doux logis, où m’attendais tout : mon frigo, mes petites porcelaines, le coussin – si moelleux – de l’oncle Girard, la table écaillée de la salle à manger, et bien sûr – je rajouterais évidemment – mes pantoufles.
 
On sonna à ma porte. Un long bruit, un peu étranger, retentit dans la maison.
Je marchai jusqu’à l’entrée, trainassant les pieds, mais sans me faire entendre, un loup n’aurait pas été plus discret.
Un homme se dessina à travers le trou voyeur : une connaissance apparut. Je n’avais jamais parlé auparavant à cette personne, mais il m’était familier, c’était mon voisin du 3ème étage. Tout les jours, je le voyais sortir, son fils à ses cotés, qu’il tenait en laisse ; au début, ce fait m’avait choqué, mais j’en conclut peu après que la présence de ce fil devait être rassurante et que l’homme se sentait comme ça plus humain. Peut-être tenait-il son enfant en laisse afin de protéger les passants de ses attaques, et ainsi éviter des demandes de sucettes peu recommandables. A ce moment là, il avait noble cause. Et puis, après tout, il avait le droit d’élever sa progéniture comme bon lui semblait.
A 30 ans, son fils, au lieu de boursicoter fébrilement, pourra courir dans les champs, la crinière au vent, déchiquetant les fines antilopes, et rugissant pour impressionner les belles lionnes. C’était une bonne vie, qui valait autant qu’une autre.
Lui manquait uniquement, à mon voisin, le billet d’avion pour la savane.
J’ouvris donc la porte, fier de mon raisonnement, et convaincu déjà de connaître le motif de sa visite.
- Bonjour, je me présente : François Guichard. Je suis un des locataires du dessus.
- Bonjour dis-je dans ma barbe. Quel entrée ratée !
- Excusez-moi de déranger, mais j’ai un petit problème, là haut, avec la plomberie. On m’a dit que vous pourriez m’aidez parce que vous vous y connaissez un peu. Donc, si ça ne vous dérange pas, vous pourriez peut-être passer voir…
Là voilà la fraternité humaine, on ne communique que par besoin.
- C’est un problème de fuite ?
- Oui voilà c’est ça.
J’en étais sûr ; c’est toujours comme ça. C’est un cliché humain, les fuites.
- Bon j’vais voir c’que je peux faire pour vous. Laissez moi me préparer, et j’arrive. Dans un quart d’heure ça va ?
- C’est parfait ! Il commença à monter les escaliers. A tout à l’heure !
Cela avait été foudroyant. Nous avions enchaîné les causeries, comme si le fisc nous courrait après ; la course était ici les phrases, les mots constituaient les jambes.
J’étais tout chamboulé par la violence verbale que nous nous étions prodiguée. Son « bonjour » avait été pour moi un « punch in my face », comme dise les américains des ghettos d’aujourd’hui. Le personnage, qui m’était apparu à distance plein de bonhomie – malgré sa méthode d’éducation – et d’un type paysan moyen, avec le tracteur et tout ce qui en suit, m’avait en face agressé de phrases dérangeantes, comme ce « A tout à l’heure !» de très mauvais goût. Et on me disait que j’avais tort de me plaindre de l’exode rural…
Voilà ce que ça donnait en vérité, un laboureur à la ville. Il te marchait dessus comme sur ses plantations, puis faisait rouler sa grosse machine toute vilaine sur ton corps déjà marqué par les traces de ses bottes.
 
Bref, en fait, je crus ne pas vouloir y aller, là haut. Il aurait fallu monter les marches, nombreuses et pire encore, alors que je n’avais qu’à en descendre sept, d’après ma rapide énumération, pour rejoindre la rue, tout pensionnaire du premier étage que j’étais. D’ailleurs mes mains tremblaient, tellement j’avais peur d’y aller, chez François Guichard ; peut-être avait-il des vaches dans son appartement ? Et moi, les vaches, elles m’intimidaient, en particulier les salers, celles d’Auvergne. Je commençais comme par hasard à sentir une odeur de Cantal, vous savez ce fromage du Massif Central…J’en avais une vrai phobie, à cause de mon grand-père, lui-même fervent danseur de bourrée.  
Le risque d’être complice de production laitière et fromagère clandestine me persuadait progressivement, et moi, la goutte aux nez, comme les rois puant, j’avais peur.
Finalement, je décidai de ne pas aller chez lui, et je pris la clé des champs - mais pas les siens.
Je sortis de l’appartement, un pull sur le dos, mais le sourire aux lèvres : tout allait bien, j’avais évité le début d’une relation susceptible d’amplification accélérée, et qui aurait sûrement finie en crime passionnel, malgré le dégoût – grand mot ! – que le personnage m’avait inspiré au premier abord. Vous savez j’étais en général très vite soumis aux gens et, dominé dans la conversation, je ne pouvais que leur obéir, par peur de les troubler. On dit qu’il y a beaucoup de gens qui son victimes de ce mal, victimes de leur gentillesse, et je dis ça sans l’intention d’élever ma cause, moi je suis totalement désintéressé.
Je parvenais donc à la rue, celle-là où les manifestations avaient lieu. Je dis celle-là, pas la rue de François Guichard, mais la rue au sens général, car aux informations, on parle comme ça, de la ville et du peuple bas. Et je respecte Mr. Paurnaut très profondément soi dit en passant, tout comme son journal télévisé que je trouve d’une très bonne facture. Grâce à lui, j’en apprend – c’est pour votre culture générale - toujours plus sur les loutres, et leurs bonnes meurs. C’est un animal passionnant.
Car sachez-le, la loutre dans sa forme la plus pure peut se reproduire toute l’année, et cela avec seulement 60 jours de gestation, pour donner ensuite naissance à jusqu’à 3 loutrons, comme on les appelle quand on est proche. Elle est, de source sûre, de la famille des Mustélidés et cousine du blaireau – je le signale pour faire référence à François Guichard – et d’après notre présentateur favori, elle délimite son territoire à l’aide de ses crottes, ou même de son urine.  
Quand je vois ma rue, je me dis que c’est aussi une coutume humaine.
 
J’allais donc vers le coté gauche, qui m’était plus sympathique, tout en marchant cependant sur la chaussée droite pour avoir une sensation d’équilibre. C’est très important l’équilibre.
J’étais libre, dans la rue, avec la possibilité de faire du lèche-vitrine si bon m’en semblait. Je pouvais même aller aux manifestations, alors que je n’en avais aucune envie.  
Pouvoir faire des choses qu’on exècre, c’est ça la liberté.
Je décidais donc, révolutionnaire dans l’âme, de rejoindre la jeunesse rebelle, celle qui reniait ses pantoufles, son chez soi, et revendiquait son droit humain au travail, plutôt qu’une baisse de facture du chauffage.
Aucune cause ne m’alliait finalement à eux, si ce n’est l’envie, le besoin de contestation ; j’étais comme un collégien : je voulais du plaisir, je voulais contredire.
Le bonnet phrygien me coiffait déjà.
 
Arrivé avenue de la république, lieu de la manifestation, je fouillais dans une poubelle en quete d’un panneau pour ne pas rester bredouille ; dès la troisième fouille, j’en trouvais un, avec pour inscription « C comme chomâge » ; le reste était malheureusement déchiré. Mais cela suffisait pour leur faire comprendre mon adhésion.
Je m’approchais du mouvement ; la foule grandissait à vue d’œil. Les bruits eux aussi s’amplifiaient, par acoups : dès qu’ils jetaient sur la table un nouveau slogan, chacun chantait à tue-tête, mais leur jeune cordes vocales s’essoufflaient aussi tôt ; il leur manquait du rythmes à ces jeunes ; à cause de leur musique artificielle, il n’arrivait plus à faire les leur, et à conjuguer tous ça avec l’air de la rue, pourtant si fiévreux.
J’étais maintenant dedans, parmis les pépins, insignifiant dans la grosse pomme. Je les voyais, les entendais ; je parlais, à mon grand étonnement, le même langage qu’eux.
Des journalistes s’étaient glissés parmis nous, des privés. Ils tentaient d’interroger les collégiens présents, qui, pour la majorité, refusaient de répondre, n’en sachant sûrement pas assez sur la question.
Au niveau des slogans, on en était maintenant à « C comme Chômage – je montrais à l’occasion bien haut mon panneau – et P comme précaire et E comme exploités ». Derrière moi j’entendis un grand demander à son camarade :
- Tu sais c’est quoi toi la précarité ?
- Nan. On s’en fout d’façon…
Et il recommencait à hurler.
Robespierre, lui, avait une bonne raison de lancer des pavés ;  ces jeunes étaient dans leur jeu vidéo, et se sentaient important à balancer leur cris dans la rue : ils contestaient le système, comme Tony Montana, mais s’en foutait du résultat.

n°8101428
Azemaria
Always
Posté le 07-04-2006 à 13:31:22  profilanswer
 

Bon, je te redis ce que j'ai marqué la dernière fois : j' aime bien. Vraiment, c'est pas mauvais du tout.
 
Et en plus tu cite Robespierre  :jap:
 
Ton style n'est pas mauvais, il mériterait d'être un peu travaillé, et quelques petites choses pourrai être modifié, comme la syntaxe ou le vocabulaire.  
 
Par exemple :

 

Clairsemé de nuages = pourquoi pas, parsemé?

mais le tireur de ficelle=
Mais le marionnetiste, c'est plus joli, non ?

 

l’apogée= Plutôt l'avenement des fleurs, apogée ne va pas il me semble. Cela signifie sommet, ou zenith, je crois.

 

pour avoir une sensation d’équilibre.= Pour conserver un certain équilibre

 


C'est juste un exemple, mais tu a un bon vocabulaire et tu t'en sors pas mal du tout. Je supose que c'est un premier jet. A force de travail, tu obtiendras quelque chose de tout à fait valable, j'en suis sur.  :jap:  

 

Bon courage et bonne continuation!


Message édité par Azemaria le 07-04-2006 à 13:34:55

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On a tous un Silent Hill en nous
n°8121004
corsicaper​sempre
Posté le 10-04-2006 à 04:47:13  profilanswer
 

Moi, j'ai des velléïtés d'écriture. Est-ce une vieille peur du jugement, de la paresse, un manque d'énergie créatrice, de la dépression au dernier degré, peu importe. Quelque chose m'en empêche. Proust et Céline ont tout dit. Et Deleuze a fini de me convaincre de l'inanité du roman aujourd'hui. Si on y ajoute la prose de Stalker (trouvable sur Google) sur la mort du roman français, il me semble inimaginable que je m'y mette sérieusement. Seulement, pour reprendre un mot qui fait florès en ce moment, ça me remue le bas-ventre. J'ai des pulsions d'écrivain, ou plutôt de quelqu'un qui se métamorphoserait en projecteur cinématographique. Je n'écrirais pas, mais néanmoins, je ferais passer des émotions ressenties par un autre. Cela nécessiterait une schyzophrénie voulue, un dédoublement de personnalité. Je n'ai aucune histoire à raconter, c'est un handicap que vous conviendrez assez lourd. Mais Proust... Proust... Proust avait-il, lui, une histoire à raconter, nom de Dieu ? il est littérature par essence, et ne raconte rien, sinon des impressions passagères qui appellent l'universel, c'est trop injuste ! Pourquoi moi, ne serais-je pas capable d'atteindre au même universalisme ? Parce que j'ai peur de ma petite histoire personnelle, selon les mots de Deleuze. Si c'est pour tomber d'Angot, ce n'est pas la peine. Alors, que faire ? Comment valider cette seule pulsion de vie qui me reste ? Existe-t-il une recette, un modus operandi ? Ecrit-on comme on fabrique une bombe ? La noblesse, dit-on, ne s'affiche pas, comme le luxe. Elle se loge dans le coeur et l'âme. Donc, si l'on prend l'adage au pied de la lettre, si j'ose, je n'écris pas. Et deviens par la même écrivain jusqu'au bout des ongles, car je retiens ainsi toute la saveur de mes éjaculats. L'écriture tantrique, en quelque sorte.

 

Il y a dire, il y a à écrire, sur la décadence, la perte des illusions, l'enfance oubliée, le perpétuel et cynique (cf "Une société de chiens" Eric Dupin, au Seuil.) recommencement de l'Histoire. La peur de Yad Vashem, les Etats-Unis comme moteur de leur propre destruction, la Shoah, qui m'empêche de vivre et d'écrire, ces tentations extrêmistes de repli sur moi, la fréquentation de groupuscules nazillons, pour voir, dont je n'aurais jamais pu imaginer même qu'après Dachau, Baume-la-Rollande, Drancy, ils se puissent exister encore, leur haine des juifs, des francs-maçons, des noirs, des arabes, des pas comme eux. Il y aurait tant à écrire sur les tréfonds rances de nos âmes torturées, le trouble incertain qu'inspire un éphèbe dans la rue, l'attirance irrépresible vers ces femmes qu'Alain Soral déteste tant, ces femmes qui gueulent et hurlent et manifestent, ces féministes qui n'ont rien tant que l'envie d'être prises dans un coup de rein salvateur, ces femmes pour qui on a le plus grand respect et qu'on a paradoxalement envie d'honorer sans ménagement. Il y a tant à dire sur les remugles de noires pensées, ce mélange affreux de tristesse infinie devant les tours qui tombent et cette joie perverse face au géant qui ploie. A dire et écrire sur les recoins de l'âme, pas toujours très propre, pas toujours très nette, aux contours flous d'une photographie des années soixante-dix où des jeunes filles prépubères se donnaient devant l'objectif salace de David Hamilton ou de cet allemand dont j'oublie à l'instant le nom. Déranger, remuer, humer des odeurs qui enivrent les semeurs de mort. Quand on laboure un champ, on risque toujours de tomber sur un cadavre oublié. C'est ce risque que j'ai envie de prendre en écrivant, sans savoir où je vais, ni trop d'où je viens. Parfois prendre des aspects de lutin, mutin et hâbleur, d'autres fois penser comme Foucault, sans jamais tomber dans ses travers. Difficile d'écrire et impossible de savoir pourquoi.

Message cité 1 fois
Message édité par corsicapersempre le 10-04-2006 à 04:50:46
n°8133882
museuterpe
Posté le 11-04-2006 à 14:21:11  profilanswer
 

Hello    
 
Voila j'aimerais beaucoup avoir votre avis sur des  les textes
je viens de les mettre en ligne sur http://museuterpe.free.fr  
 
Merci beaucoup si vous jetez un coup d'oeil c'est important de savoir l'avis des autres personnes.  
 
A++

n°8369558
Petit Chou
j'aime le chocolat
Posté le 10-05-2006 à 15:29:17  profilanswer
 

Bon alors voici un de mes textes dites moi ce que vous en pensez svp mais j'ai que 13 ans et c'est encore un brouillon (n'hésitez pas à être méchant lol :fou: ) :
 
 L'homme courait à en perdre haleine dans la forêt sombre et silencieuse.
 Une lune d'une pâleur mortelle éclairait les alentours d'une lumière blafarde. Des gros nuages épais défilaient à vive allure dans le ciel, annonçant un orage imminent. Une petite bise soufflait, faisant remuer les ramures au sommet des arbres, qui ressemblaient à des doigts squelettiques prêts à vous saisir dans la noirceur oppressante de la nuit. Des feuilles mortes de différentes couleurs tapissaient le sol, produisant de sinistres craquements à chaque fois que l'homme faisait un pas. Des croassements de corbeaux et des hululements de chouettes ou autres rapaces se répercutaient contre les falaises environnantes, et, de ce fait, le son s'amplifiait, donnant des intonations maléfiques à ces cris d'oiseaux. De la mousse humide poussait sur les troncs des arbres gigantesques, qui étaient principalement des bouleaux et des chênes. Les quelques feuilles restantes s'accrochaient désespérément aux branches, et semblaient ne pas vouloir se détacher, en donnant l'impression d'appeler au secours.
 Pour ce qui était de l'homme en lui même, il était grand, d'assez forte stature, et courait pesamment, mais avec néanmoins une certaine rapidité. Les traits de son visage étaient dissimulés par la capuche grise de sa cape de même couleur, mais l'on apercevait en revanche ses yeux d'un bleu profond, qui fixaient les alentours avec intensité. Ses longs cheveux noirs en broussaille s'échappaient en dehors de l'épais tissu, ainsi qu'une petite barbe de trois jours. Il y avait de la boue séchée un peu de partout sur ses avant-bras et sur ses mains, et de différentes estafilades plus ou moins profondes étaient éparpillées à plusieurs endroits sur son corps, signes qui démontraient qu'il ne voyageait pas sans risque et qu'il ne s'était pas reposé longtemps depuis quelques heures au moins. De grosses gouttes de sueur perlaient sur son front lui aussi caché par la capuche, mais il n'avait pas l'air extrêmement fatigué, ce qui témoignait quand même d'une certaine résistance.
 Le Sauvage - c'était son surnom : personne ne connaissait son vrai nom, même pas lui, car il avait été adopté très jeune par les moines de la Guilde Des Chasseurs Blancs, alors qu'il n'avait que quelques mois - ne devait absolument pas échouer si près du but. Si cela devait arriver et qu'on le laissait en vie, il préfèrerait se tuer de sa propre main plutôt que de subir la colère de son supérieur, Orgar, le chef suprême de la Guilde. On ne le punirait pas, non, mais plus personne ne lui ferait plus confiance et on ne lui conférerait pas la moindre tâche qui pourrait aider la province où il vivait. Il serait plus considéré comme un ennemi que comme un ami. Les lois de l'époque étaient très dures, mais il ne pouvait rien y faire. Et puis, ce n'était pas pour rien qu'on l'avait choisi, lui, parmi cent autres ! Il était un excellent combattant à l'épée et un bon tireur, un des meilleurs guerriers que la Guilde est jamais connu ! De plus, le sort de milliers de personnes se trouvait peut-être entre ses mains, quelle horreur alors se serait s'il échouait à quelques doigts de la victoire ! Il ne préférait pas imaginer ce qui se passerait ensuite si cela devait arriver...
 Un hurlement effroyable (entre celui d'un loup et celui d'un ours), retentit alors derrière lui. Le coeur de l'homme fit un bond dans sa poitrine. Il s'était donc trompé : ses ennemis l'avaient rattrapé plus vite qu'il ne l'aurait cru ! Puisant dans les quelques forces qui lui restaient, il accéléra encore plus l'allure. Désormais, la réussite de sa mission reposait sur la chance : si jamais il trébuchait puis tombait à cause d'une racine ou autre, c'en était fini de lui. Ses poursuivants le rattraperaient, et lui voleraient ce qu'il transportait au péril de sa vie. De plus, les nuages s'épaississaient, et comme la force du vent avait doublée d'intensité, la faible lumière que diffusait la lune rendait la visibilité beaucoup plus difficile. Une petite brume commençait à se lever, et rafraîchissait le visage du Sauvage quand il passait à travers certaines nappes de brouillard assez opaques. Il devait certainement approcher d'un lac. Si c'était celui dont Orgar lui avait parlé, il était proche de l'endroit où il devait se rendre. S'il arrivait à maintenir l'allure et que ses ennemis n'accéléraient pas, il réussirait à accomplir sa mission.
 Cette perspective lui redonna un peu d'espoir, et il se sentit un peu mieux, comme s'il avait recouvré quelques forces. Puis il eut une idée : il enleva la capuche qui lui recouvrait presque complètement le visage. Désormais, il ne devait plus s'inquiéter de ne pas être vu, car ses poursuivants l'avaient repéré depuis un bon moment déjà et ils pouvaient le suivre rien qu'avec leur odorat. Ce n'étaient pas des hommes qui le pourchassaient, non, mais des effroyables bêtes au pelage noir qu'il n'avait vu qu'une seule fois, bien que brièvement, mais cette rencontre lui avait glacé le sang. Avant cette rencontre, il n'avait jamais aperçu ces créatures auparavant, et ne savait pas du tout de quelle contrée elles pouvaient bien provenir. L'arrivée de ces nouveaux ennemis avait bouleversée le conseil des chefs de la Guilde. Il y avait de cela trois mois, un des gardes-frontières de la province avait disparu mystérieusement. On avait retrouvé son corps une dizaine de jours plus tard, complètement mutilé. On avait fouillé ses habits, et on avait découvert que les plans de la région que chaque garde possédait avaient également disparus. Orgar avait été l'homme du conseil le plus inquiété par cette découverte, et il avait parcouru le pays de fond en comble à la recherche de mystérieux documents pendant à peu près une vingtaine de jours. Une fois revenu à la citadelle de la Guilde, il était allé le voir et lui avait remis une étrange bourse dans laquelle se trouvaient des objets extrêmement précieux. Il lui avait ensuite dit d'aller la porter chez quelqu'un qui habitait dans la contrée voisine. Il lui avait fait promettre de ne surtout pas regarder ce qu'il y avait dans la bourse, et lui avait indiqué l'endroit où il devait se rendre. Il l'avait enfin averti qu'un grand danger le menaçait, et il était parti seul, sans escorte. Il n'avait pas été attaqué une seule fois, mais il s'en était fallu de peu. Voilà en résumé ce qui s'était passé jusqu'à ce moment où il courait dans la forêt, proche de son but.
 Un autre grondement retentit, plus puissant que le précédent. Son accélération n'avait donc pas servi à grand-chose : ses ennemis le rattrapaient rapidement. Dans un moment, il commencerait à apercevoir leurs formes sombres qui couraient dans l'obscurité nocturne. Il ne lui restait peut-être plus qu'une seule solution. Il pouvait se cacher dans les bois et continuer à courir vers l'endroit où il devait se rendre. Mais ce serait très risqué : si une des créatures le voyait ou le sentait, elle le rattraperait. Mais s'il continuait à courir, il aurait une chance de s'en sortir, mais il faudrait qu'il tienne encore une dizaine de minutes, ce qui était parfaitement impossible, vu l'état dans lequel il se trouvait. Non, il fallait qu'il essaye de les semer dans la forêt, pas sur la route où il se trouvait.
 Bifurquant brusquement, il disparu furtivement derrière le tronc d'un énorme chêne, et se glissa dans l'obscurité pesante de la forêt, silencieuse et angoissante.


Message édité par Petit Chou le 10-05-2006 à 15:31:24
n°8377943
troon93
Posté le 11-05-2006 à 16:36:45  profilanswer
 

J'ai pas tout lu, mais au premier abord : trop d'adjectifs, trop d'adverbes (l'erreur classique)

n°8379103
Petit Chou
j'aime le chocolat
Posté le 11-05-2006 à 19:02:57  profilanswer
 

Ouais je sais c'est mon gros problème dans les descriptions... :(  
Mais comment améliorer ça ? :??:


Message édité par Petit Chou le 11-05-2006 à 19:03:27
n°8383430
troon93
Posté le 12-05-2006 à 05:42:16  profilanswer
 

Ben... enlever les adjectifs et adverbes inutiles  [:spamafote]

n°8383555
Petit Chou
j'aime le chocolat
Posté le 12-05-2006 à 07:53:09  profilanswer
 

LOL !!! :lol:  :D  
 
Ce que je peux être con moi desfois !  :non:  :pfff:  :p

n°8386850
stiko
Posté le 12-05-2006 à 16:23:38  profilanswer
 

Citation :

Ce que je peux être con moi desfois !  


 
En effet... ;)

n°8387014
Petit Chou
j'aime le chocolat
Posté le 12-05-2006 à 16:47:27  profilanswer
 

Merde !

n°8387687
Pazou
Pas de bras, pas de chocolat.
Posté le 12-05-2006 à 18:20:11  profilanswer
 

corsicapersempre a écrit :

Moi, j'ai des velléïtés d'écriture. Est-ce une vieille peur du jugement, de la paresse, un manque d'énergie créatrice, de la dépression au dernier degré, peu importe. Quelque chose m'en empêche. Proust et Céline ont tout dit. Et Deleuze a fini de me convaincre de l'inanité du roman aujourd'hui. Si on y ajoute la prose de Stalker (trouvable sur Google) sur la mort du roman français, il me semble inimaginable que je m'y mette sérieusement. Seulement, pour reprendre un mot qui fait florès en ce moment, ça me remue le bas-ventre. J'ai des pulsions d'écrivain, ou plutôt de quelqu'un qui se métamorphoserait en projecteur cinématographique. Je n'écrirais pas, mais néanmoins, je ferais passer des émotions ressenties par un autre. Cela nécessiterait une schyzophrénie voulue, un dédoublement de personnalité. Je n'ai aucune histoire à raconter, c'est un handicap que vous conviendrez assez lourd. Mais Proust... Proust... Proust avait-il, lui, une histoire à raconter, nom de Dieu ? il est littérature par essence, et ne raconte rien, sinon des impressions passagères qui appellent l'universel, c'est trop injuste ! Pourquoi moi, ne serais-je pas capable d'atteindre au même universalisme ? Parce que j'ai peur de ma petite histoire personnelle, selon les mots de Deleuze. Si c'est pour tomber d'Angot, ce n'est pas la peine. Alors, que faire ? Comment valider cette seule pulsion de vie qui me reste ? Existe-t-il une recette, un modus operandi ? Ecrit-on comme on fabrique une bombe ? La noblesse, dit-on, ne s'affiche pas, comme le luxe. Elle se loge dans le coeur et l'âme. Donc, si l'on prend l'adage au pied de la lettre, si j'ose, je n'écris pas. Et deviens par la même écrivain jusqu'au bout des ongles, car je retiens ainsi toute la saveur de mes éjaculats. L'écriture tantrique, en quelque sorte.

 

Il y a dire, il y a à écrire, sur la décadence, la perte des illusions, l'enfance oubliée, le perpétuel et cynique (cf "Une société de chiens" Eric Dupin, au Seuil.) recommencement de l'Histoire. La peur de Yad Vashem, les Etats-Unis comme moteur de leur propre destruction, la Shoah, qui m'empêche de vivre et d'écrire, ces tentations extrêmistes de repli sur moi, la fréquentation de groupuscules nazillons, pour voir, dont je n'aurais jamais pu imaginer même qu'après Dachau, Baume-la-Rollande, Drancy, ils se puissent exister encore, leur haine des juifs, des francs-maçons, des noirs, des arabes, des pas comme eux. Il y aurait tant à écrire sur les tréfonds rances de nos âmes torturées, le trouble incertain qu'inspire un éphèbe dans la rue, l'attirance irrépresible vers ces femmes qu'Alain Soral déteste tant, ces femmes qui gueulent et hurlent et manifestent, ces féministes qui n'ont rien tant que l'envie d'être prises dans un coup de rein salvateur, ces femmes pour qui on a le plus grand respect et qu'on a paradoxalement envie d'honorer sans ménagement. Il y a tant à dire sur les remugles de noires pensées, ce mélange affreux de tristesse infinie devant les tours qui tombent et cette joie perverse face au géant qui ploie. A dire et écrire sur les recoins de l'âme, pas toujours très propre, pas toujours très nette, aux contours flous d'une photographie des années soixante-dix où des jeunes filles prépubères se donnaient devant l'objectif salace de David Hamilton ou de cet allemand dont j'oublie à l'instant le nom. Déranger, remuer, humer des odeurs qui enivrent les semeurs de mort. Quand on laboure un champ, on risque toujours de tomber sur un cadavre oublié. C'est ce risque que j'ai envie de prendre en écrivant, sans savoir où je vais, ni trop d'où je viens. Parfois prendre des aspects de lutin, mutin et hâbleur, d'autres fois penser comme Foucault, sans jamais tomber dans ses travers. Difficile d'écrire et impossible de savoir pourquoi.

 

C'est sympa.
Je n'irais pas jusqu'à dire que j'aime, mais il y a de l'idée et du talent. C'est principalement le style qui me rebute en réalité.

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