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Quels sont pour vous les trois livres de philo à lire pour un honnête homme ?


 
15.4 %
 273 votes
1.  "La république" de Platon
 
 
6.7 %
 119 votes
2.  "La métaphysique" d'Aristote
 
 
15.7 %
 279 votes
3.  "l'Ethique" de Spinoza
 
 
1.5 %
    27 votes
4.  "Essai de théodicée" de Leibniz
 
 
15.0 %
 266 votes
5.  "Critique de la raison pure" de Kant
 
 
17.8 %
 315 votes
6.  "Par delà le bien et le mal" de Nietzsche
 
 
5.9 %
 105 votes
7.  "L'évolution créatrice" de Bergson
 
 
6.4 %
 113 votes
8.  "Etre et temps" d'Heidegger
 
 
7.5 %
 133 votes
9.  "Qu'est-ce que la philosophie" de Gilles Deleuze
 
 
8.1 %
 144 votes
10.  "Moi, ma vie, mon oeuvre" de obiwan-kenobi
 

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Auteur Sujet :

Philo @ HFR

n°11072445
rahsaan
Posté le 02-04-2007 à 14:54:20  profilanswer
 

Reprise du message précédent :

wips a écrit :

Je me demande comment on pourrait définir le travail de Orlan par rapport à ce que vous dites.
Il me semble que son corps lui sert de matériel mais que la dimension humaine, charnelle, vivante etc n'est pas oubliée. Qu'elle réunit finalement les deux sans accorder la suprématie à l'un ou l'autre.  :??:


 
C'est un domaine qui se veut artistique là, et plus (seulement) médical.  
En effet, elle joue avec ces deux aspects : le corps comme matériau, le corps comme vivant. ;)


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
mood
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Posté le 02-04-2007 à 14:54:20  profilanswer
 

n°11074853
viscere mu​sc
Posté le 02-04-2007 à 19:08:58  profilanswer
 

Baptiste R a écrit :


Mais noooooon... Valdinoci est un peu plus qu'un prétexte, mais c'est surtout une occasion pour nous emmerder, tout comme ses critiques de la normalisation universitaire, de la connaissance et de la représentation, de notre manque de curiosité, d'élégance, de personnalité, de charme, de Rayban ou de pancho, tout ce que tu veux. Elle pourrait parler de n'importe quoi, pourvu que ça nous énerve (et elle ne partira pas, ou pas tout de suite). Elle a convoqué Artaud et Bruno contre Malraux et Hugo, mais c'était une attaque au hasard (on sait jamais, y a peut-être quelqu'un ici qui n'assume pas sa condition bourgeoise et rêve d'héroïsme). J'ai dit critique mais c'est pas le bon terme : elle veut pas être juste mais toucher juste et à force de mitrailler ça finit par marcher (imho : neuf phrases imbitables, la dixième splendide et clairvoyante). Tu en restes au niveau de ses arguments et évidemment tu les trouves stupides et irrationnels, mais ce n'est pas là que ça se passe, faut voir ce que ces mots font remonter à la surface. Je parie ma CRP qu'elle n'a rien à carrer du fonctionnariat, des concours (chacun mène sa barque comme il veut, elle donne pas de leçons, ou alors elle en donne vingt, trente, contradictoires et mal fichues), pas plus que les auteurs qu'elle brandit ne sont pour elle des moyens de domination (elle lance ce qui lui tombe sous la main, une poële, une assiette, un pavé). L'accuser de chercher le pouvoir, c'est lui prêter une lourdeur qu'elle n'a pas (et elle nous la rend avec intérêt), une absence de désinvolture et de distance vis-à-vis de "tout ça" (alors que finalement, c'est nous qui accordons beaucoup d'importance à cette discussion et elle qui s'amuse aux dépends de celui qui se croit dans une lutte sérieuse et qui, par là, en sortira peut-être affaibli et humilié).
Non franchement, la vitupération, de temps en temps, c'est chouette. Souriez les mecs, c'est carnaval, les bouffons et les furies sont de sortie.


 
 
slurp! enfin quelque chose de délicieux, enfin un peu de pensée. Ce m'est un plaisir bien plus profond que tu m'aies trouvée chouette maintenant que je contemple les sommets artistiques que tu déploies à illustrer l'exercice de la bouffonnerie. Je ne laisse par n'importe qui me regarder hululer sur le bras d'Athéna, et j'avoue qu'à suivre des yeux les plumes que tu arbores pour ce carnaval que tu décris, je t'envie presque les couleurs de celle que tu a ôté de ton costume bigarré pour te mettre à écrire. Quel style, quel sens de la mise en scène aussi : regarde comme je suis drôle à lancer la première poêle que j'ai trouvée à ramasser.
Et puis tu es quand même le premier qui se décide à n'en pas rester aux arguments. Regardez, vous autres : on a enfin dégotter le chaînon manquant qui mène de l'animal philosopheur à l'homme qui penserait! (on n'y croyait plus, le darwinisme vacillait sur ses bases ; mais non : l'évènement a eu lieu. Tout le reste n'est qu'archéologie...)
 
Dommage que tu lises moins bien que tu n'écris. Neuf phrases impinables sur dix? faudra que tu me montres, vraiment parce que pour l'instant je continue de croire que "des contemporains ne savent pas lire".
 Et quand on voit ce qu'ils retiennent du formulé (tout ce charivari sur la sexualité, le jouir, pour une phrase...), je me dis qu'il est encore trop tôt pour soulever un peu d'implicite (quant à l'informulable, ne rêvons pas : nous verrons bien à la trinité, parce que pour Pâques, ça va être décidément trop court).


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entre centre et absence
n°11075983
foutre de
Posté le 02-04-2007 à 21:18:50  profilanswer
 

rahsaan a écrit :


Pour le moment, je lis et relis les explications de Foutre de, pour essayer d'y voir clair.


oui, il était tard, c'est dur, je suis rouillé peut-être aussi

rahsaan a écrit :

De plus, et là, Alcyon36 a encore vu juste, quand je disais que passer de la rationalité du sujet à l'empathie charnel faisait de la chair une nouvelle figure du sujet, je pensais en effet au livre de Barbara Stiegler. Livre qui montrait que Nietzsche, lui, n'appartenait plus aux métaphysiciens modernes de la Subjectivité. Et j'avais l'impression que l'europanalyse, et Michel Henry, au contraire, faisaient de la Chair un nouveau Sujet, donc restaient en-deça des avancées de N.


je n'ai pas lu stiegler, mais je vois bien ce qui peut-être mis en parallèle avec le Nietzsche II (Klossowski est partout décidément) de Heidegger. Je ne suis pas contre pour henry, qui prolonge une seule intuition depuis l'essence de la manifestation qu'il fonde de multiples manières (psychanalyse/cartésianisme, christianisme) ou qu'il utilise pour relire l'histoire de la philo (Marx). pour Valdi, ça me paraît plus retors parce qu'il y a cette histoire d'effondré et de chaos, d'errance comme fonds défoncé de l'homme. Il faudrait vraiment voir stiegler pour que je puisse juger ( à commencer son argumentation sur Nietzsche)
 

rahsaan a écrit :

Ceci dit, je vois bien les applications médicales de ces thèses.  
 
Il faut savoir que ce sont surtout les chirurgiens qui réduisent les patients à une charpente mécanique qu'ils doivent réparer.  
Est-ce que professionnellement, ils ne sont pas obligés de faire abstraction de l'humanité du corps pour pouvoir opérer dessus ?...


En effet, depuis l'homme automate de descartes, je crois (mais je ne sais plus d'où je tire cette info). La chirurgie c'est quelque chose dae particulier, qui nous vient d'égypte je crois. L'europanalyse parle plutôt depuis une évaluation de la clinique psychiatrique)
cependant le chirurgien aussi peut revenir à l'art (très bon sketch de poolvoerde dans monsieur manattan sur l'artiste de la chirurgie)


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11076013
foutre de
Posté le 02-04-2007 à 21:22:24  profilanswer
 

alcyon36 a écrit :

ds son bouquin sur le nietzscheisme de gauche, Aymeric Monville cite ce passage de Foucault
"L a seule marque de reconnaissance qu'on puisse temoigner à une pensée comme celle de Nietzsche, c'est precisement de l'utiliser, de la deformer, de la faire grincer, crier. Alors, que les commentateurs diseznt si l'on est fidèle ou non, cela n'a aucun interet"
 
maus il ne donne pas la reference, kk1 a une piste?


 
 
difficile. Mais Blanchot dit qq part que rien ne sert d'interpréter nietzsche si on ne trouve pas le fragment qui contredit notre interprétation (niark niark niark, ,c'est y pas retors, ça)


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11079623
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 03-04-2007 à 10:03:21  profilanswer
 

foutre de a écrit :

Klossowski est partout décidément


 
 
Oui, mais il sera surtout là  http://www.centrepompidou.fr/Pompi [...] chainement ce mois-ci. Vous aurez peut-être la chance de m'y appercevoir  :o

n°11082769
rahsaan
Posté le 03-04-2007 à 16:02:23  profilanswer
 

T'y seras quand exactement, rascal ? :o

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 03-04-2007 à 16:02:44

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11083134
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 03-04-2007 à 16:37:33  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

T'y seras quand exactement, rascal ? :o


 
 
Quand je serai revenu de New York, et avant mon départ pour Saint Petersbourg. C-a-d, sans doute au mois de mai :o  

n°11083160
rahsaan
Posté le 03-04-2007 à 16:39:05  profilanswer
 

T'es un globe-trotter ou bien un agent de la CIA qui veut passer à l'Est ? :o


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n°11087233
viscere mu​sc
Posté le 03-04-2007 à 23:03:14  profilanswer
 

Citation :

"De Delausse : On ne sait encore combien me lire en fécondera beaucoup. Mais étant tous les noms de l'histoire, par avance et par provision autant que par cruelle antiquité de mes instincts, je sais ce que je ferai de la Volonté de Puissance sous les traits inédits d'une pensée, au sens majeur : celle de Gilbert Delausse, seul homme de mes avenirs qui saura la modeler avec un art alchimique accompli, pour en faire cette seule et inouie " Volonté de Peut-être" qui la subsume et l'exhausse jusque dans les plus pures de ses promesses.
 
Dionynietzsche"
 
Weimar, 24 août 1900 ; fragment non retenu par Elizabeth Foerster pour la composition du livre qu'on sait (Colli et Montinari Tome 15)


 
Très Cher Georges-Amédée, vous avoir vu tout bouclé de séductions capillaires, et articulant l'air de vos mains moelleuses me laisse comme pantoise. Vous êtes beau comme un Sphinx d'Europe centrale.
Et je ne vous parle pas du fauteuil.
Je me ferais volontiers bière, que vous bussiez ma fadeur tiède à longs traits et ne gardassiez pour tout souvenir de moi qu'une discrète et silencieuse éructation surnuméraire. Et quand bientôt brûlée pure calorie j'alimenterais d'îvresse les langueurs de votre âme, effacée comme un seul, moi noyée dans vos chairs, vous soûlé à ma flamme, je ne serais plus rien sinon la seule vapeur qui traverse votre oeil


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entre centre et absence
n°11090092
rahsaan
Posté le 04-04-2007 à 10:38:46  profilanswer
 

Delausse est l'auteur supposé d'une première version perdue du livre de Philippe Delerm ; il l'aurait appelé : Grain de mousseuse et autres délices microscopiques.  
 
Du reste, c'est Delausse qui a développé mentalement la Volonté de Peut-Etre à son plus haut point (et ce, mieux que Nietzsche), puisqu'il n'a peut-être fait que penser cette thèse audacieuse. :o

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 04-04-2007 à 10:51:04

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
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Posté le 04-04-2007 à 10:38:46  profilanswer
 

n°11094982
viscere mu​sc
Posté le 04-04-2007 à 18:45:21  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Delausse est l'auteur supposé d'une première version perdue du livre de Philippe Delerm ; il l'aurait appelé : Grain de mousseuse et autres délices microscopiques.  
 
Du reste, c'est Delausse qui a développé mentalement la Volonté de Peut-Etre à son plus haut point (et ce, mieux que Nietzsche), puisqu'il n'a peut-être fait que penser cette thèse audacieuse. :o


 
ma foi, de ce livre, je ne connais, comme tu peux l'imaginer, que la version de Fellacia Dessert.
 
Et en effet, ce que tu dis me semble être ce que pensait ce fragment ; alors ou bien je n'ai pas écrit ce qu'il pensait, ou bien je n'ai pas pensé ce qu'il écrivait, ou bien... Peut-être Alcyon36 sera-t-il plus avisé en matière d'ERM


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entre centre et absence
n°11095240
alcyon36
Posté le 04-04-2007 à 19:20:21  profilanswer
 

viscere musc a écrit :

ma foi, de ce livre, je ne connais, comme tu peux l'imaginer, que la version de Fellacia Dessert.
 
Et en effet, ce que tu dis me semble être ce que pensait ce fragment ; alors ou bien je n'ai pas écrit ce qu'il pensait, ou bien je n'ai pas pensé ce qu'il écrivait, ou bien... Peut-être Alcyon36 sera-t-il plus avisé en matière d'ERM


 :lol:  
dsl, je ne suis avisé en aucune matiere...
ERM?


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°11095276
foutre de
Posté le 04-04-2007 à 19:26:02  profilanswer
 

petite question au Sieur Alcyon36 :  
as-tu lu, connais-tu, les livres de jacques fradin, qui tente de penser l'économie (comme calcul philosophique dénié de la valeur humaine) à travers la non-philosophie? Je pense à cela puisqu'il semble que tu t'intéresses à la politique et à l'économie de la pensée... Il remet en perspective la donne révolutionnaire marxiste à travers l'illusion physiocratique à laquelle il oppose une vérité mercantiliste comme économie-fiction... Geste théorique très politique


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11095355
foutre de
Posté le 04-04-2007 à 19:38:54  profilanswer
 


 
 
Sachant la garce lectrice qui pose la question, ERM = Eternel Retour du Même. (c'est Laruelle qui utilise ce sigle dans Philosophie I. Il fait de belles formules axiomatiques, il parle de la "problématique de l'ERM/VP" de " l'appareil complexe de l'ERM/VP", de "l'essance de l'ERM/VP", du "dispositif de l'ERM/VP" - peut-être même s'agit-il d'un "dys?positif"... allez savoir avec les derridiens... -, etc.)
quant à savoir si tu es avisé en matière d'ERM...


Message édité par foutre de le 04-04-2007 à 19:42:19

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11095499
alcyon36
Posté le 04-04-2007 à 19:54:23  profilanswer
 

merci, je n'ai compris qu'après coup...
dc pas trop spe en ERM ou EZS...d'ailleursq merci Musc pr l'autre fois, je n'avais que survoler le Nietzsche de Klossowski...des que j'ai le tps je le recupere...
Foutre...malheuresement, et comme bcp de chose je neconnais pas...je vais me renseigner...j'ai juste vu ses bouquins sur le site des sans-philo...
au fait, si tu vx nous (ou me) parler  de Grellet...u're wellcome;)


Message édité par alcyon36 le 04-04-2007 à 20:07:17

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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°11095689
foutre de
Posté le 04-04-2007 à 20:20:17  profilanswer
 

ben ce soir, c'est un peu mou dans la boite crabienne... alors pour l'instant je donnerai juste ça :
 

Citation :

Entre le Réel et la philosophie, entre l’Homme et le Monde, il n’y a pas de rapport topologique ou de retour, juste un aller qui rencontre, en une extériorité d’immanence, le Monde c’est-à-dire une torsion donnée elle-même a priori sans torsion.


 
qui n'a rien à voir.  
 
C'est du pur Laruelle

n°11098650
foutre de
Posté le 05-04-2007 à 00:33:59  profilanswer
 


Imaginons de voir en quoi consiste la tentative de gilles Grelet et comment elle prolongerait la non-philosophie de Laruelle
 
Laruelle, procède à une description scientifique plutôt que philosophique, à partir de l'Un, ou selon l'Un, en tant qu'il est l'impensé nécessaire à la philosophie. La philosophie, de ce point de vue, est à la fois un discours du Monde et sur le Monde, et falsifie l'idée de science de l'homme, parce qu'elle soumet toujours ses descriptions à une autorité (l'économie, le langage, l'être, l'autre...), par définition transcendante à l'homme tel qu'il fait l'expérience de lui-même (comme Solitude, comme Etranger, etc.). Le monde (et son discours : la philosophie) a besoin de l'Un ; alors que l'inverse n'est pas vrai, ce que le monde supporte mal, d'où sa dénégation de l'autonomie radicale de l'homme par le discours philosophique, qui mélange constamment du monde à l'homme radicalement immanent.  
Ainsi pour Laruelle, l'homme ne se connaît pas par l'intermédiaire de quelque instance, critère, mesure etc. que ce soit : il s'est toujours dès l'abord connu sans médiation, étant de prime abord un vécu qui ne se reçoit pas sinon de soi-même, qui n'apparaît pas sous régime conceptuel (invisible, sans détermination par quelque logos ou structure signifiante que ce soit), qui ne se divisise pas d'avec soi-même, qui n'est accessible à aucune prise, emprise : Un forclos pour le-monde.
si l'Un vient à se formuler, Laruelle précise que c'est à l'occasion du discours philosophique, la pratique philosophique étant indifférente en dernière instance pour l'Un, et n'étant qu'un matériau de travail sur lequel la non-philosophie applique certaines procédures qui replacent les énoncés philosophiques pour les produires sous conditions de vision-en-Un. La philosophie est alors désamorcée de ses prétentions à valoir pour l'homme (comme espoir, augmentation, discours régulateur, attitude ouvrant à l'être questionnant etc.), elle n'a plus rien à offrir à l'homme sinon un exercice bien particulier de philosophie disqualifiée (elle ne statue plus sur le réel, elle ne ménage plus l'accès au réel, elle n'est plus le moyen d'autre chose qu'elle même...), exercice auquel Laruelle appelle promptement l'homme : la Philo-fiction (ce n'est pas la philosophie qui décrit l'homme - comme animal politique, animal rationnel, animal rahsaan ou animal viscere musc, bref animal x -, ce n'est pas la philosophie qui produit le concept - chaque fois nouveau - d'homme : c'est l'homme qui produit de la philosophie à partir des matériaux qu'elle lui fournit occasionnellement, sans nécessité humaine aucune). Et cette production se fait depuis l'Un, comme résistant, comme hérétique, comme Clandestin (mais aussi comme Ego-en-Ego, Dispersif, Christ futur, selon les abords des différents livres de Laruelle)
 
Pardon pour ce petit laïus, finalement assez vague, et qui dégage assez peu de points comparatifs (mais pas mal de ces points ont été évoqués, au moins partiellement, sur le topic, à travers les voisinages de Deleuze (Nietzsche), Henry, Levinas). Ceci uniquement pour posséder quelque zones d'ancrage introduisant Gilles Grelet, comme disciple hérétique de la non-philosophie (l'hérésie étant une des descriptions que la non-philosophie produit d'elle-même, notamment dans ses propositions éthiques et sa description du Mal radical (plutôt qu'absolu, puisque le Mal absolu, c'est la Shoah) : l'hérétique étant l'éternelle victime tue (et tuée) de l'histoire de toute autorité (l'histoire de l'hérésie est celle d'un continu crime contre l'homme (plutôt que contre l'humanité) et d'un crime oublié, pire : noyé dans l'histoire, parce que crime contre des minorités (des singularités?) sans liens, sans groupe, sans généralités identitaires).
 
Du peu que j'en connaisse (et pardonnez-moi de n'avoir pas consacré le temps qu'il mérite au travail de ce gars ; il me faut déjà deux trois vies pour m'occuper d'europanalyse), la première transformation qu'opère Grelet consiste à passer de la non-philosophie à de la non-religion. C'est-à-dire qu'il considère que la philosophie n'est qu'un discours local (occidental à commencer, mais qui n'est même pas le seul en Occident), parmi d'autres, discours religieux en cela qu'il manifeste une foi (foi en le-monde, foi en la-rationalité, foi en l'Ecriture, etc.) et qu'une véritable science selon l'homme ne peut que s'élargir à l'ensemble de ces discours pour les transformer en ses matériaux, à faire tourner en fictions de la même façon que décrit ci-dessus. D'une certaine façon, grelet propose un élargissement de l'exercice de la non-philosophie.
Il emploie usuellement le terme de Gnose, terme dont il reprend l'usage à Laruelle qui reconnaissait dans la pensée Gnostique (Valentin, basilide, Carpocrate, Marcion et son fils fulgurant, les ophites, les caïnistes, mais aussi les Cathares etc.) - c'est-à-dire une pensée hérétique (et écrasée par l'Eglise historique) ainsi qu'une pensée fondée sur un savoir immédiat, non acquis (gnosis ; voire également les Gnossiennes d'Eric Satie et les Nioques (de l'Avant-printemps) de francis Ponge) - le seul préalable historique à la tentative que représente la non-philosophie (qui se refuse à être une hénologie (Plotin, Damascius (?)...), fût-ce une hénologie négative (Eckhart (?)).
 
Je ne saurais entrer plus en détail, sans un vrai travail sur les textes, dans les données théoriques impliquées par la non-religion. Quelques points cependant sont notables.
Du point de vue de l'affect d'écriture, le style de Gilles Grelet plonge dans une virulence et une agonistique que Laruelle lui a tenté d'abandonner, de plus en plus, mais qui n'est pas sans rappeler la virulence dont il était capable à l'époque de philosophie I ; pour le seul plaisir, une citation :
 

Citation :

" Contre les réactions para-chrétiennes et dualistes (religieuses) qui font la misère de la conjoncture (3)..."
 
 
 
(3) 1976 : L'Ange (Lardreau et Jamblet) et Marx (Michel Henry : Marx, "un des premiers penseurs chrétiens" ). Il n'y a évidemment à peu près aucun rapport entre l'aspiration dualiste des uns et le dualisme strictement fondé de l'autre. Mais le dualisme d'essence religieuse de ces deux ouvrages marque leur commune appartenance à la misère de la conjoncture, toute imprégnée d'un esprit de réaction contre le marxisme, d'un désir réactif de sa destruction. On ne confondra surtout pas ces rébellions réactives avec une destruction active-affirmative du marxisme par le recours à Nietzsche. La conjoncture, comme le reste, est coupée en deux, partagée par l'Autre, fût-elle recouverte d'une commune apparance d'anti-marxisme. Sûr que les marxistes s'y laisseront prendre... rien pourtant ne nous répugne d'avantage que les militants déçus d'une cause qui n'a plus leur amour. Vieux marxistes blessés et abandonnés, jeunes marxistes revenus du front idéologique, freudiens pris de timidité, structuralistes à la dérive, lacaniens ayant souffert sous le Maître et lorgnant vers Nietzsche, c'est à qui sur le devant de la scène exposera aux autres ses plaies avec le moins de vergogne. Nous n'avons aucune raison de les aimer, ces esprits tordus et déçus, ces intelligences bancroches qui remplissent l'air de leur palinodie, et dont toute la raison de philosopher revient à dire : c'est moi qui ai souffert le plus... comprenez-moi..."
 
 
François Laruelle, Nietzsche contre Heidegger, payot, 1977


 
Cette citation, je l'ai choisie pour ses capacités à illustrer ce que j'ai avancé concernant Philosophie I et que ceux qui sauront lire décrypteront immédiatement (matérialisme machinique opérant un dépassement de Marx par Nietzsche comme penseur politique de la libido intensive (VP), usage élargi de concepts Deleuziens fondamentaux dans sa lecture de Nietzsche (actif/réactif/affirmatif), procédés d'écriture derridiens ("apparance" ),... Mais aussi pour la position déjà respectueuse, malgré la distanciation, vis-à-vis de Michel Henry ("dualisme strictement fondé" ). Pour la tonalité du contexte historique également encore (l'épuisement du marxisme au tournant des trentes glorieuses de la société de consommation... n'oublions pas la société que nous ont leguée nos ancètres nés en 1945-50). Enfin pour l'apparition d'un livre fondamental dans la Gnose de Gilles Grelet, celui de Lardreau et jamblet, livre d'inspiration plus ou moins lacanienne, où il va chercher la figure de "l'Ange", et surtout où s'esquisse un mouvement anti-philosophique.
Car si Laruelle maintient une position de non-agressivité à l'égard de la philosophie (le "non-" au sens non-euclidien, sans exclusive...), Grelet, quant à lui, tranche pour une pensée résolument Anti-philosophique (il dirige une collection intitulée "Nous, les Sans-philosophie" et le site qui va avec dont les éditos peuvent être intéressants). Nous avons donc bien affaire à une pratique théorique de stylisme très aggressif mais extrêmement virtuose également (je vous invite à consulter dans la bibliothèque universitaire la plus proche ce numéro de la revue philosophique dont vous trouverez les coordonées ici, pour goûter un peu de cette tonalité (et puis vous trouverez aussi des choses sur la praxis de N Depraz, et viscere machin sera comblée)). Outre cela, qui paraîtra peut-être anecdotique à certains, un autre aspect spécifique de la théorisation de Grelet est sont recours à une écriture extrêmement colorée de mythèmes puisque le matériau à traiter (par le "non-" ) n'est plus uniquement philosophique, mais, plus largement, religieux. Vous trouverez d'ailleurs une "illustration" "pratique" de tout cela en allant visionner ce petit film (avec un bon plug-in Quick-time), où Grelet fait une apparition et dont le texte d'appui peut se lire ici. Comme il pratique le cinéma d'avant garde, il laisse derrière lui aussi quelques tracts.
 
 
Bien des aspects conceptuels ne sont pas soulevés ici (la figure du "théoriste", notamment, la "christo-rébellion", et bien d'autres bijoux). J'espère que Alcyon36 voudra bien compléter et enrichir tout cela, d'autant qu'il connaît mieux que moi les chemins de compréhensions et les problématique qui sont habituellement les vôtres.
 
 
 
 


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11098666
viscere mu​sc
Posté le 05-04-2007 à 00:37:39  profilanswer
 

foutre de a écrit :

(et puis vous trouverez aussi des choses sur la praxis de N Depraz, et viscere machin sera comblée)


 
 
non, pauvre chose, ce qui me comble, c'est le spectacle de la vanité de tes transpirations pédagogiques
 


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entre centre et absence
n°11098873
wips
Posté le 05-04-2007 à 01:18:52  profilanswer
 

viscere musc a écrit :

non, pauvre chose, ce qui me comble, c'est le spectacle de la vanité de tes transpirations pédagogiques


Ben oui, mais moi, j'en ai besoin. Ce qui ne signifie pas que je prends pour argent comptant tout ce qui se dit, s'écrit ici, mais au moins ça me donne parfois l'envie de lire afin de tenter d'en savoir davantage.  
Puis je lis des posts qui éclairent ma pauvre pensée.  
Tu sais, dans mon entourage, tout le monde s'en fout. Ce topic est le seul lien que je puisse avoir avec ceux qui font de la philo et acceptent d'en parler. Et ce, sans prise de tête.
Sans compter que je découvre des tas de choses.  
Alors oui, ça va sûrement sembler pathétique, mais sans ce topic, je n'aurais probablement jamais découvert Deleuze, ou Foucault, ou Rosset, ou...
Et si en plus, je trouve des explications, ben c'est tout bonus. Libre à moi ensuite de m'en tenir là ou de m'en éloigner afin d'essayer de créer ma "propre pensée". Enfin, je suppose.

n°11100150
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 05-04-2007 à 10:18:41  profilanswer
 

viscere musc a écrit :

(et puis vous trouverez aussi des choses sur la praxis de N Depraz, et viscere machin sera comblée)
non, pauvre chose, ce qui me comble, c'est le spectacle de la vanité de tes transpirations pédagogiques  
 


 
Pourtant N. Depraz synthètise à merveille Husserl  :ange:  

n°11100543
rahsaan
Posté le 05-04-2007 à 11:00:12  profilanswer
 

wips a écrit :

Ben oui, mais moi, j'en ai besoin. Ce qui ne signifie pas que je prends pour argent comptant tout ce qui se dit, s'écrit ici, mais au moins ça me donne parfois l'envie de lire afin de tenter d'en savoir [...]
Et si en plus, je trouve des explications, ben c'est tout bonus. Libre à moi ensuite de m'en tenir là ou de m'en éloigner afin d'essayer de créer ma "propre pensée". Enfin, je suppose.


 
Content que ce topic puisse t'apporter des choses. :)


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11101885
viscere mu​sc
Posté le 05-04-2007 à 13:15:44  profilanswer
 

De la Pédagogie
 
 

wips a écrit :

Ben oui, mais moi, j'en ai besoin.  
 
Tu sais, dans mon entourage, tout le monde s'en fout. Ce topic est le seul lien que je puisse avoir avec ceux qui font de la philo et acceptent d'en parler.  
Alors oui, ça va sûrement sembler pathétique, mais sans ce topic, je n'aurais probablement jamais découvert Deleuze, ou Foucault, ou Rosset, ou...


 
 
Chèr(e) Wips,
 
Il y a plusieurs façons de comprendre cette assertion dont j'use : "la vanité de tes transpirations pédagogiques" et plusieurs façons de faire reproche à la pédagogie.
 
On peut, alternativement ou tout d'un bloc, considéré comme vain :
1) ce que tu transmets
2) la façon que tu as de transmettre
3) l'acte de transmettre en général
et j'ajouterai :
4) le caractère laborieux de tes explications ; tu transpires, ça sent le travail (reproche qu'on a fait à Paul Valery et à sa poésie - bonmaismoiPaulValeryj'aimealorsvenezpaschierdanslesplates-bandes) ; c'est-à-dire une évaluation d'ordre esthétique - voire éthique.
 
Je ne doute pas que tu affrontes des solitudes innommables au milieu du "s'en foutre" de tes contemporains immédiats, je ne trouve pas ça pathétique, et dis-toi que cette solitude est peut-être ce que tu partages de plus intime avec les penseurs, avant même de partager les raffinements de leurs considérations conceptuelles.
 
Mais une chose reste à mes yeux incontournables :  
 
si je t'explique la gymnastique acrobatique de la manière suivante : " prends ton élan, assure tes points d'appui, utilise tes muscles tenseurs pour projeter ton corps en suspension, bascule ton centre de gravité vers l'avant, rassemble tes membres fléchis et groupés le temps de la rotation, passe en extension complète pour rétablir ton centre de gravité une fois franchi le sommet de la parabole, fléchis les membres inférieurs pour assouplir ta réception au sol, aligne-toi... etc.", tu auras compris comment faire un salto avant, mais tu ne sauras toujours pas en faire un avec ton corps.
 
Et puisque Deleuze semble être l'objet transitionnel de tout le monde dans les environs, voici un morceau de "Ninnin" qui vous apaisera tous dans le monde terriblement anxiogène que je produis quand j'ouvre la porte de ce topic :  
 
 
 

Citation :

Le mouvement du nageur ne ressemble pas au mouvement de la vague ; et précisément, les mouvements du maître-nageur que nous reproduisons sur le sable ne sont rien par rapport aux mouvements de la vague que nous n'apprenons à parer qu'en les saisissant pratiquement comme des signes. C'est pourquoi il est si difficile de dire comment quelqu'un apprend : il y a une familiarité pratique, innée ou acquise, avec les signes, qui fait de toute éducation quelque chose d'amoureux, mais aussi de mortel. Nous n'apprenons rien avec celui qui nous dit "fais comme moi". Nos seuls maîtres sont ceux qui nous disent "fais avec moi", et qui, au lieu de proposer des gestes à reproduire, surent émettre des signes à développer dans l'hétérogène.
 
 
 
Différence et répétition.


 
Il ne s'agit donc pas du commentaire infini des oeuvres qui occulte l'homme au profit des textes (parfois jusqu'à l'auteur lui-même et le tracé de son aventure singulière au profit de telle période, tel tome etc.). On peut bien multiplier les lectures et les commentaires, mais la philosophie, c'est pas radoter des doctrines, des livres ou à peine mieux, des auteurs ; ça c'est le régime d'une civilisation qui ne sait distribuer que des bons points scolaires pour nous rassurer et nous faire patienter en silence en attendant la mort, nous donnant l'illusion d'une garantie qui n'a définitivement aucune valeur, sinon administrative (mais l'administration ne nous donne rien que des autorisations policières).
Continuer la tête penchée sur tel concept, introduit à tel page, à l'aide de telle périphrase dans l'articulation de telle problématique, ne sert à faire de la philsophie qu'une béquille religieuse, de celles dont Nietzsche nous a appris à nous passer, à avoir honte, et en ne s'y prenant pas autrement qu'en nous humiliant, nous insultant, nous suspectant, nous auscultant (qui ne s'est pas senti profondément fouillé en le lisant? voire violé et profané? Qui n'aurait pas aimé soustraire à son jugement bien des "moi" qu'il a su déterrer parmi les cadavres puant dont nous sommes peuplé ? qui n'aurait pas voulu pouvoir mentir à Nietzsche pour s'épargner son mépris? peut-être ceux qui n'ont pas encore commencé de lire quoiqu'ils ouvrent des livres et parcours de l'oeil des surfaces de signes).
 
Et ici, les seuls qui apprennent vraiment quelque chose (mais qui n'enseignent rien), ce sont ceux qui rédigent des notules, parce qu'ils entrent dans une pratique d'écriture et de transformation verbale de ce qu'ils ont compris. Et si je ne doute pas que cela te soit utile, eût égard aux circonstances qui te frappent de claustration, lire ici a néanmoins autant d'intérêt que de parcourir des cahiers d'écolier avec cette grosse écriture tremblée de qui s'essaye à tenir un stylo (pas de meilleur entraînement que ce topic pour le capès par exemple, n'est-ce pas rahsaan?)
 
La question est "que cherches-tu à apprendre en venant à la philosophie?"  
Qu'on propose des lectures initiantes, fort bien, mais il ne me semble pas que la philosophie, universitaire qui plus est, ne puisse guère se proposer comme une fin en soi.
Si penser t'importe, dis-toi bien que ce n'est pas allongé(e) sur ton lit que tu seras vraiment aux prises avec l'enjeu. C'est au feu, affronté(e) à l'existence, quand tu es loin des livres et des repos (ah l'otium.. vaste foutaise!), quand tu es pressée par la proximité de la mort, c'est dans ces circonstances vécues là que tu peux seulement éprouver ce qui peut agir en toi comme acte de penser.  
Peut considérer qu'il philosophe celui qui continue quand les balles sifflent, quand il est chaque jour si près de la mort qu'il pourrait bien se laisser aller à un viol, une dernière fois, parce qu'on lui a déjà donné la punition pour tous les crimes qu'il aurait pu commettre ; de même que la chrétienté pourrait bien commencer quand on fait couler nos premiers sangs et que nous continuons de ne pas répondre à l'aggression (notez que le caractère publique et politique de l'aggression me semble primordial quant à la théâtralisation du martyre chrétien).  
La pensée ne commence qu'au coeur de l'absence de tout, dans le désert immense, quand aucune camaraderie, aucune bibliographie ni aucun calendrier scolaire ne nous donne l'emploi du temps pour le faire, mais quand il faut s'élancer à donner seul de la valeur au geste de méditer, c'est-à-dire entrer dans la contemplation inouie qui fait basculer le sens des phénomènes.
 
C'est pourquoi il n'y a guère de pédagogies que celles qui nous enseignent à baigner dans ce vide, à tester nos capacités à encore penser quand tous les moyens et toutes les gratifications nous sont ôtées. Et cela on ne le trouve qu'à l'état résiduel dans la Nième explication historique avec un auteur : cette explication ne produit que de nouveaux repères, de nouvelles assurances pour la main qui tatonne alors que la pédagogie commence à proprement parler quand une expérience corporelle immédiate nous est donnée du vide, du néant, du sans-rapport, du moment où faire un pas de plus, c'est oser le noir et la piste non tracée.
Et cette pédagogie, je la trouve bien plus dans les "koan" Bouddhistes par exemple, qui soumettent le disciple à une question qui sape tout moyen de répondre par vérité découpée et arguments (allons relire la vie d'Ikkyu en bande dessinée chez Glénat, plutôt qu'un commentaire de plus de la métaphysique x ou y), parce que les "koan" lui offrent soudain une porte ouverte où il vacille sur le néant (et dans lequel il lui faut basculer pour formuler une réponse) ; je la trouve dans la pratique essayée de l'épochè de husserl, essayée et répétée, comme un entraînement sportif quotidien.  
Je la rencontre enfin quand je lis la correspondance de Mallarmé (ah, l'année 1867...) dont la vie a consisté quasi à la production d'une oeuvre qui n'est que réduction ; ou encore dans les récits de René Daumal (je pense particulièrement aux "Dernières paroles du poète", mais les deux tomes de ses proses chez gallimard sont d'une aussi dense valeur ; et je ne parle même pas de Roger-Gilbert Lecomte)
 
Une lecture qui répète une lecture qui commente une lecture, voilà bien la logologie infinie de la bibliothèque. Mais les bibliothèques brûlent (la prochaine sera certainement la Bibliothèque mitterand, on dirait qu'ils ne l'ont construite que pour les bombardements... oui, oui, voilà, c'est bien ici, pas la peine de viser trop longtemps : shoot and have fun)
 
Vous demander entre vous quels livres vous ont donné envie d'en lire d'autres, voilà une charmante activité, alors que la question serait bien autrement saisissante s'il s'agissait de savoir quel livre vous a décidés à sortir des livres et à vous y mettre.
Un livre est digne de ton regard quand il s'empare de toi, te transfigure, ou te fait pleurer ou te mettre à genoux et presque regretter l'absence de dieu où s'épancherait ta reconnaissance, ta gratitude. Et tu ne commences à penser, de même que tu ne commences à prier que quand l'absence de dieu ne te laisse qu'un seul choix : te supplier toi-même d'accomplir ton voeu.
 
Alors s'il ne doit rester qu'un mot d'ordre, qu'un préliminaire à effectuer en deçà de toute doctrine, le mien sera celui-là :
 
 
                                                                                                                       crève, métalangage!

 
 
 
 
 
 
 
 
 
Post-scriptum (Wips > ) : il me semble que c'est la deuxième fois que tu te places en faisant le petit bouclier sermoneur entre qui m'a mordue et ma dentition personnelle (en plus j'avais déjà laissé passer, de la part de foutre, une jolie "garce lectrice" en me disant qu'il serait sexiste d'esquisser un mouvement : qui bougerait pour un "gars lecteur" ?) ; je ne te promets pas d'être encore aussi tendre une troisième fois (et puis il se pourrait qu'une fois lâchées mes meutes, je ne sache plus les retenir qu'elles ne soient repues ; mais bon, comme dit baudelaire : "soit sage ô ma Douleur et tiens-toi plus tranquille..." ).
 
 
Post Post(scrptum : Quant à Daniel, c'est un petit chat ronronnant qui régule ma thymie quand il vient se poser sur mes genoux. Soit, je n'ai pas dit que Nathalie Depraz n'est pas généreuse, j'ai dit que ça ne me comblait pas cette façon que foutre a de se croire permis des familiarités sous prétexte de lectures communes, alors qu'il est bien clair que ce sont certains effets de ces lectures qu'il me semble souhaitable d'avoir en commun...

Message cité 1 fois
Message édité par viscere musc le 05-04-2007 à 13:44:34
n°11102865
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 05-04-2007 à 14:37:11  profilanswer
 

Je ne suis d'accord avec presque aucune des choses qui ont été dites - bonne pédagogie - origine de la philosophie / expérience limite - paradoxes sans réponse bouddistes (j'exècre cette forme de monopolisation mentale cherchant à éviter la pensée, mais il ne s'agissait que d'un exemple ici) - mais qu'est ce que c'est bien écrit  :love:  
 
PS: miaou


Message édité par daniel_levrai le 05-04-2007 à 16:57:55
n°11103159
rahsaan
Posté le 05-04-2007 à 14:55:06  profilanswer
 

:sleep: T'as pas l'impression d'en faire des tonnes, par hasard ?  
 
D'autant que dans le genre "faites comme moi", tu te places plutôt bien, hein. :o Tu dis des choses qui m'intéressent sur Nietzsche et son lecteur, ou sur la solitude et la mort... Mais, en somme, tu ne t'en sers que pour nous faire la morale, en nous disant non pas qu'on est pas assez sortis des livres, mais qu'on devrait se plonger dans de nouveaux auteurs (sans doute très bons : Daumal, Gilbert-Lecomte...) [:spamafote]  
On retombe toujours sur le paradoxe que ce n'est qu'en écrivant qu'on peut raconter comment on est sortis de l'écriture, et qu'en lisant encore qu'on peut apprendre à vivre hors des livres. Donc moins on prétend s'attacher aux livres... et plus on s'y attache.  
Tes posts le prouvent abondamment.  
 
J'ajoute qu'il est ridicule et mesquin de penser que les textes que j'écris sont faits en vue du Capes de philo...  :lol: J'écris ces textes directement pour le forum et sur ce forum, sans me poser la question de savoir si j'en aurai l'utilité le jour du concours. (D'ailleurs, rien n'est moins sûr...)  
Je n'ai jamais donné d'ordre à qui que ce soit, je n'ai tâché que de faire découvrir des auteurs que j'aimais en essayant de les expliquer un peu et de dire ce que j'avais compris grâce à eux.  
 
J'ai dit plusieurs fois, et avec Pascal75, que ce topic devait servir, idéalement, à lancer des idées, qui seraient reprises par d'autres, et qui relanceraient plus loin notre petite pensée. Ce passage de témoin, d'un participant à l'autre, a eu lieu plusieurs fois. Et, au contraire, j'ai toujours regretté quand les discussions s'enlisaient dans les réfutations, incompréhensions, oppositions, dialectiques et tout le bastringue...  comme c'est le cas maintenant. [:prodigy]  
 
Et quand je lis :

Citation :

Peut considérer qu'il philosophe celui qui continue quand les balles sifflent, quand il est chaque jour si près de la mort qu'il pourrait bien se laisser aller à un viol, une dernière fois, parce qu'on lui a déjà donné la punition pour tous les crimes qu'il aurait pu commettre


 
... j'admets volontiers que je n'avais jamais fait le lien entre la posture du philosophe et celle d'un épurateur serbe. [:spamafote]

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 05-04-2007 à 14:55:59

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11103166
viscere mu​sc
Posté le 05-04-2007 à 14:55:50  profilanswer
 

Pourquoi faut-il toujours que ce chat sorte ses griffes au moment où il saute de mes genoux pour s'en aller flaner ?
 
tss...


---------------
entre centre et absence
n°11103260
rahsaan
Posté le 05-04-2007 à 15:04:06  profilanswer
 

Ce qui me fait penser qu'en philosophie, désormais, on ne devrait plus avoir besoin de style. Il faut arrêter de vouloir faire de la littérature... J'ai plusieurs fois lu qu'un modèle d'écriture philosophique était les livres d'Aristote : secs, clairs et sans fioriture (on sait que ce sont pour la plupart des cours de ses élèves d'ailleurs, ceux qui nous restent).  
Il y a toujours trop de style, d'emphase, de "graisse", surtout quand on débute, qu'on est demi-habile et qu'on accède à une richesse culturelle qui nous déborde et qu'on vit sans distance, plein d'admiration.  
Un mauvais auteur se signale par ses effets maladroits et son désir d'écrire de belles phrases originales pleines de signification. Il veut écrire bien, être lyrique, emporté, enthousiaste... immature.
 
Et je me demande pourquoi la philosophie devrait être le récit d'expériences-limites, de délires mystico-hallucinatoires rimbaldiens, de l'intériorité déchirée en proie aux tourments d'un courant de conscience volcanique...
 
La lecture de Simenon m'a appris que la description de la vie quotidienne, banale, était déjà une tâche bien suffisante, sans aller chercher dans les fantasmes nietzschéens ou la vacuité bouddhiste...

Message cité 2 fois
Message édité par rahsaan le 05-04-2007 à 15:18:36

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11103522
wips
Posté le 05-04-2007 à 15:23:43  profilanswer
 

viscere musc a écrit :

tu auras compris comment faire un salto avant, mais tu ne sauras toujours pas en faire un avec ton corps.


Ok, je crois comprendre. Surtout si je le mets en rapport avec ce que tu as écrit plus bas, se confronter à la vie, toussa.
Mais si la pensée naît d’un choc, il me semble qu’il est quand même utile de posséder les matériaux nécessaires non pas pour la fixer dans le marbre, mais pour qu’elle ne reste pas purement éphémère et in fine incompréhensible.  
 
Tu me demandes ce que je cherche dans la philo. Je ne sais pas. J’ai la pensée assez bordélique, je fonctionne, enfin elle fonctionne car elle m’échappe, par évocations, corrélations, etc. Parfois, souvent même, elle parvient à des contradictions ou à des impasses. Or, ce que je lis ici, ou dans des livres, est susceptible de la relancer, de lui soumettre de nouvelles pistes.
Je crois que c’est ça que je viens d’abord chercher. Sans compter le soulagement, la joie, le bonheur, l’émerveillement blablabla de découvrir que d’autres ont eu un jour les mêmes réflexions (c’est bon pour l’égo :D ) sauf qu’ils les ont bien mieux formulées que je ne le ferai jamais. Par manque de talent sans aucun doute, mais aussi de travail, de temps, etc.
 
Sinon, de manière très terre à terre, il me semble également important de posséder au moins un minimum de bases si l’on veut comprendre, ou du moins saisir un petit truc, du monde dans lequel on vit. De notre conception de l’homme découle une conception de la société par exemple. C’est con, je sais, mais il y a encore 2 ans si j’en avais l’intuition je l’ignorais.
Quelle joie par exemple à la lecture de Nietzsche : tout ce "ressenti" qui prenait forme. :love:  
 
 
 

Citation :

il me semble que c'est la deuxième fois que tu te places en faisant le petit bouclier sermoneur entre qui m'a mordue et ma dentition personnelle .....


Peut-être pour la première fois mais à dire vrai je ne m’en souviens plus vraiment et ne vois pas l’utilité d’aller vérifier.  
En tout cas, cette fois-ci, je voulais seulement t’expliquer que ce qui pouvait te sembler, on va dire ridicule faute de mieux, était néanmoins utile pour certains. Rien de plus. Et pas de sermon. Mais s’il te sied de l’interpréter ainsi, alors fais. ;)

n°11103758
viscere mu​sc
Posté le 05-04-2007 à 15:44:08  profilanswer
 


rahsaan a écrit :

:sleep: T'as pas l'impression d'en faire des tonnes, par hasard ?


 
Si ça pouvait compenser avec tous ceux qui n'en font pas assez...
 

rahsaan a écrit :

D'autant que dans le genre "faites comme moi", tu te places plutôt bien, hein.


 
Il me semble t'avoir inviter dès le départ à faire "épochè" avec moi, de chaque côté de l'écran... tu n'en as que peu reparlé...
 
 
 

rahsaan a écrit :

Tu dis des choses qui m'intéressent sur Nietzsche et son lecteur, ou sur la solitude et la mort... Mais, en somme, tu ne t'en sers que pour nous faire la morale, en nous disant non pas qu'on est pas assez sortis des livres, mais qu'on devrait se plonger dans de nouveaux auteurs (sans doute très bons : Daumal, Gilbert-Lecomte...) [:spamafote]


 
Pas seulement d'autres auteurs, avant toute chose : d'autres écritures (de la même façon que Nietzsche, avec le Z, ne prolonge pas universitairement Aristote...)
 
De plus je ne crois pas donner simplement une leçon de morale (et encore faudrait-il se demander de quelles moeurs il s'agit) mais répondre à Wips en ce qu'elle (il) me semble se tromper sur les évènements scripturaux de mes posts ; il s'agit donc de déplacer une compréhension.
Quant au pardoxe lire-ne pas lire/écrire-ne pas écrire, ton "en somme" me semble d'autant plus excessif (mais un excès de quoi? - pour faire mon derrida), je crois qu'il ne faut pas nécessairement tenter de s'en purifier. un paradoxe on peut aussi entrer dedans, et je crois que Lyotard nous y invite plus qu'explicitement dans La Condition post-moderne.
et donc si je donne dans le "lire pour ne plus lire", ou l"'écrire pour ne plus écrire" (? j'ai dit ça?), c'est uniquement pour reposer la question de ce dont la philosophie serait le moyen : la rendre aux gestes de l'homme, et sortir du cercle culturel bavard des références pour les références et de l'autorité certifiée université française (parce que l'homme n'est pas encore labelisé, et la mondialisation occidentalo-centriste n'a pas encore gagné): la tradition ce n'est pas une citation, c'est des modes d'existence soutenus (même qd tout s'effondre : "la culture c'est ce qui reste quand on a tout oublié" dit je crois Rousseau qui n'est pas le dernier à méditer une pédagogie qui soit une païdeia)
J'ai déjà noté qu'il ne s'agit pas de nier l'école, mais dans sortir un jour, parce que ce n'est qu'une bulle, une couveuse, et qu'il faut bien transiter un jour, au moins le jour où tous les profs sont morts et où il faut éduquer à son tour (alors , vient la question : à quoi éduquer l'homme?)
 

rahsaan a écrit :

J'ajoute qu'il est ridicule et mesquin de penser que les textes que j'écris sont faits en vue du Capes de philo...  :lol:  


Je ne parlais pas de stratégie, de "en vue de", je parlais plutôt de la façon dont ce que tu proposes obéit à ce que tu développes effectivement dans ton existence, la croissance de tes facultés. Tu es généreux dans ce qui fait croître ce que tu évalues effectivement (en acte) comme à développer, à faire vivre. et tu portes bien les fruits que tu entretiens puisque tu en nourris plus d'un ici
Les questions que je pose relève toujours de "qu'est-ce qu'on est en train de faire?" (et pas : "qu'est-ce que ça veut dire ?" ) et de "qu'est-ce que ça donne ?"
Je n'affirme qu'une chose : ici, tes facultés grandissent, forcissent, éclosent ; et ce n'est pas de la stratégie, parce que c'est presque une détermination inconsciente de chacun de tes actes quotidiens : la philosophie n'a-t-elle pas décidé déjà de bien des options de ta vie personnelle ?
Alors ce que je trouve ridicule et mesquin pour ma part... Mais les contemporains... gnagna
 

rahsaan a écrit :

j'ai toujours regretté quand les discussions s'enlisaient dans les réfutations, incompréhensions, oppositions, dialectiques et tout le bastringue...  comme c'est le cas maintenant. [:prodigy]


oui, mais tu parles de moi ou de toi, maintenant ? :D  
 

rahsaan a écrit :

Et quand je lis :  
 
... j'admets volontiers que je n'avais jamais fait le lien entre la posture du philosophe et celle d'un épurateur serbe. [:spamafote]


justement (j'écris déciment fort mal) :
la philosophie comme moment de penser le "comment ne pas devenir un violeur quand les évènements nous ont tout ôté ?" mais je crois que ça concerne toutes les guerres pas simplement les doctrines d'épurations.  
Et il me semble que SAW s'amuse justement sur le protocle de ce genre de question à partir d'une question spécifiquement hollywoodienne : que devient un scénario où c'est le méchant qui donne les leçons de morales?
 
 


---------------
entre centre et absence
n°11103815
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 05-04-2007 à 15:48:15  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Ce qui me fait penser qu'en philosophie, désormais, on ne devrait plus avoir besoin de style. Il faut arrêter de vouloir faire de la littérature... J'ai plusieurs fois lu qu'un modèle d'écriture philosophique était les livres d'Aristote : secs, clairs et sans fioriture (on sait que ce sont pour la plupart des cours de ses élèves d'ailleurs, ceux qui nous restent).  
Il y a toujours trop de style, d'emphase, de "graisse", surtout quand on débute, qu'on est demi-habile et qu'on accède à une richesse culturelle qui nous déborde et qu'on vit sans distance, plein d'admiration.  
Un mauvais auteur se signale par ses effets maladroits et son désir d'écrire de belles phrases originales pleines de signification. Il veut écrire bien, être lyrique, emporté, enthousiaste... immature.
 
Et je me demande pourquoi la philosophie devrait être le récit d'expériences-limites, de délires mystico-hallucinatoires rimbaldiens, de l'intériorité déchirée en proie aux tourments d'un courant de conscience volcanique...
 
La lecture de Simenon m'a appris que la description de la vie quotidienne, banale, était déjà une tâche bien suffisante, sans aller chercher dans les fantasmes nietzschéens ou la vacuité bouddhiste...


 
 
Je ne suis pas vraiment d'accord. Le style, en philosophie, c'est une forme de politesse envers le lecteur. Mais il y aurait beaucoup à dire sur ce sujet très intéressant. Que dire de Kierkegaard, qui est à la littérature danoise ce que Flaubert est à la française, de Schopenauer ou Nietzsche, ou encore,plus proche de nous, Michel Foucault ?  
 
Tu as raison Rhasaan, il y a une grande différence entre faire du style et avoir du style, indissociable, sans doute de la pensée propre d'un philosophe.  

n°11103849
alcyon36
Posté le 05-04-2007 à 15:50:36  profilanswer
 

foutre de a écrit :

Imaginons de voir en quoi consiste la tentative de gilles Grelet et comment elle prolongerait la non-philosophie de Laruelle
 
Laruelle, procède à une description scientifique plutôt que philosophique, à partir de l'Un, ou selon l'Un, en tant qu'il est l'impensé nécessaire à la philosophie. La philosophie, de ce point de vue, est à la fois un discours du Monde et sur le Monde, et falsifie l'idée de science de l'homme, parce qu'elle soumet toujours ses descriptions à une autorité (l'économie, le langage, l'être, l'autre...), par définition transcendante à l'homme tel qu'il fait l'expérience de lui-même (comme Solitude, comme Etranger, etc.). Le monde (et son discours : la philosophie) a besoin de l'Un ; alors que l'inverse n'est pas vrai, ce que le monde supporte mal, d'où sa dénégation de l'autonomie radicale de l'homme par le discours philosophique, qui mélange constamment du monde à l'homme radicalement immanent.  
Ainsi pour Laruelle, l'homme ne se connaît pas par l'intermédiaire de quelque instance, critère, mesure etc. que ce soit : il s'est toujours dès l'abord connu sans médiation, étant de prime abord un vécu qui ne se reçoit pas sinon de soi-même, qui n'apparaît pas sous régime conceptuel (invisible, sans détermination par quelque logos ou structure signifiante que ce soit), qui ne se divisise pas d'avec soi-même, qui n'est accessible à aucune prise, emprise : Un forclos pour le-monde.
si l'Un vient à se formuler, Laruelle précise que c'est à l'occasion du discours philosophique, la pratique philosophique étant indifférente en dernière instance pour l'Un, et n'étant qu'un matériau de travail sur lequel la non-philosophie applique certaines procédures qui replacent les énoncés philosophiques pour les produires sous conditions de vision-en-Un. La philosophie est alors désamorcée de ses prétentions à valoir pour l'homme (comme espoir, augmentation, discours régulateur, attitude ouvrant à l'être questionnant etc.), elle n'a plus rien à offrir à l'homme sinon un exercice bien particulier de philosophie disqualifiée (elle ne statue plus sur le réel, elle ne ménage plus l'accès au réel, elle n'est plus le moyen d'autre chose qu'elle même...), exercice auquel Laruelle appelle promptement l'homme : la Philo-fiction (ce n'est pas la philosophie qui décrit l'homme - comme animal politique, animal rationnel, animal rahsaan ou animal viscere musc, bref animal x -, ce n'est pas la philosophie qui produit le concept - chaque fois nouveau - d'homme : c'est l'homme qui produit de la philosophie à partir des matériaux qu'elle lui fournit occasionnellement, sans nécessité humaine aucune). Et cette production se fait depuis l'Un, comme résistant, comme hérétique, comme Clandestin (mais aussi comme Ego-en-Ego, Dispersif, Christ futur, selon les abords des différents livres de Laruelle)
 
Pardon pour ce petit laïus, finalement assez vague, et qui dégage assez peu de points comparatifs (mais pas mal de ces points ont été évoqués, au moins partiellement, sur le topic, à travers les voisinages de Deleuze (Nietzsche), Henry, Levinas). Ceci uniquement pour posséder quelque zones d'ancrage introduisant Gilles Grelet, comme disciple hérétique de la non-philosophie (l'hérésie étant une des descriptions que la non-philosophie produit d'elle-même, notamment dans ses propositions éthiques et sa description du Mal radical (plutôt qu'absolu, puisque le Mal absolu, c'est la Shoah) : l'hérétique étant l'éternelle victime tue (et tuée) de l'histoire de toute autorité (l'histoire de l'hérésie est celle d'un continu crime contre l'homme (plutôt que contre l'humanité) et d'un crime oublié, pire : noyé dans l'histoire, parce que crime contre des minorités (des singularités?) sans liens, sans groupe, sans généralités identitaires).
 
Du peu que j'en connaisse (et pardonnez-moi de n'avoir pas consacré le temps qu'il mérite au travail de ce gars ; il me faut déjà deux trois vies pour m'occuper d'europanalyse), la première transformation qu'opère Grelet consiste à passer de la non-philosophie à de la non-religion. C'est-à-dire qu'il considère que la philosophie n'est qu'un discours local (occidental à commencer, mais qui n'est même pas le seul en Occident), parmi d'autres, discours religieux en cela qu'il manifeste une foi (foi en le-monde, foi en la-rationalité, foi en l'Ecriture, etc.) et qu'une véritable science selon l'homme ne peut que s'élargir à l'ensemble de ces discours pour les transformer en ses matériaux, à faire tourner en fictions de la même façon que décrit ci-dessus. D'une certaine façon, grelet propose un élargissement de l'exercice de la non-philosophie.
Il emploie usuellement le terme de Gnose, terme dont il reprend l'usage à Laruelle qui reconnaissait dans la pensée Gnostique (Valentin, basilide, Carpocrate, Marcion et son fils fulgurant, les ophites, les caïnistes, mais aussi les Cathares etc.) - c'est-à-dire une pensée hérétique (et écrasée par l'Eglise historique) ainsi qu'une pensée fondée sur un savoir immédiat, non acquis (gnosis ; voire également les Gnossiennes d'Eric Satie et les Nioques (de l'Avant-printemps) de francis Ponge) - le seul préalable historique à la tentative que représente la non-philosophie (qui se refuse à être une hénologie (Plotin, Damascius (?)...), fût-ce une hénologie négative (Eckhart (?)).
 
Je ne saurais entrer plus en détail, sans un vrai travail sur les textes, dans les données théoriques impliquées par la non-religion. Quelques points cependant sont notables.
Du point de vue de l'affect d'écriture, le style de Gilles Grelet plonge dans une virulence et une agonistique que Laruelle lui a tenté d'abandonner, de plus en plus, mais qui n'est pas sans rappeler la virulence dont il était capable à l'époque de philosophie I ; pour le seul plaisir, une citation :
 

Citation :

" Contre les réactions para-chrétiennes et dualistes (religieuses) qui font la misère de la conjoncture (3)..."
 
 
 
(3) 1976 : L'Ange (Lardreau et Jamblet) et Marx (Michel Henry : Marx, "un des premiers penseurs chrétiens" ). Il n'y a évidemment à peu près aucun rapport entre l'aspiration dualiste des uns et le dualisme strictement fondé de l'autre. Mais le dualisme d'essence religieuse de ces deux ouvrages marque leur commune appartenance à la misère de la conjoncture, toute imprégnée d'un esprit de réaction contre le marxisme, d'un désir réactif de sa destruction. On ne confondra surtout pas ces rébellions réactives avec une destruction active-affirmative du marxisme par le recours à Nietzsche. La conjoncture, comme le reste, est coupée en deux, partagée par l'Autre, fût-elle recouverte d'une commune apparance d'anti-marxisme. Sûr que les marxistes s'y laisseront prendre... rien pourtant ne nous répugne d'avantage que les militants déçus d'une cause qui n'a plus leur amour. Vieux marxistes blessés et abandonnés, jeunes marxistes revenus du front idéologique, freudiens pris de timidité, structuralistes à la dérive, lacaniens ayant souffert sous le Maître et lorgnant vers Nietzsche, c'est à qui sur le devant de la scène exposera aux autres ses plaies avec le moins de vergogne. Nous n'avons aucune raison de les aimer, ces esprits tordus et déçus, ces intelligences bancroches qui remplissent l'air de leur palinodie, et dont toute la raison de philosopher revient à dire : c'est moi qui ai souffert le plus... comprenez-moi..."
 
 
François Laruelle, Nietzsche contre Heidegger, payot, 1977


 
Cette citation, je l'ai choisie pour ses capacités à illustrer ce que j'ai avancé concernant Philosophie I et que ceux qui sauront lire décrypteront immédiatement (matérialisme machinique opérant un dépassement de Marx par Nietzsche comme penseur politique de la libido intensive (VP), usage élargi de concepts Deleuziens fondamentaux dans sa lecture de Nietzsche (actif/réactif/affirmatif), procédés d'écriture derridiens ("apparance" ),... Mais aussi pour la position déjà respectueuse, malgré la distanciation, vis-à-vis de Michel Henry ("dualisme strictement fondé" ). Pour la tonalité du contexte historique également encore (l'épuisement du marxisme au tournant des trentes glorieuses de la société de consommation... n'oublions pas la société que nous ont leguée nos ancètres nés en 1945-50). Enfin pour l'apparition d'un livre fondamental dans la Gnose de Gilles Grelet, celui de Lardreau et jamblet, livre d'inspiration plus ou moins lacanienne, où il va chercher la figure de "l'Ange", et surtout où s'esquisse un mouvement anti-philosophique.
Car si Laruelle maintient une position de non-agressivité à l'égard de la philosophie (le "non-" au sens non-euclidien, sans exclusive...), Grelet, quant à lui, tranche pour une pensée résolument Anti-philosophique (il dirige une collection intitulée "Nous, les Sans-philosophie" et le site qui va avec dont les éditos peuvent être intéressants). Nous avons donc bien affaire à une pratique théorique de stylisme très aggressif mais extrêmement virtuose également (je vous invite à consulter dans la bibliothèque universitaire la plus proche ce numéro de la revue philosophique dont vous trouverez les coordonées ici, pour goûter un peu de cette tonalité (et puis vous trouverez aussi des choses sur la praxis de N Depraz, et viscere machin sera comblée)). Outre cela, qui paraîtra peut-être anecdotique à certains, un autre aspect spécifique de la théorisation de Grelet est sont recours à une écriture extrêmement colorée de mythèmes puisque le matériau à traiter (par le "non-" ) n'est plus uniquement philosophique, mais, plus largement, religieux. Vous trouverez d'ailleurs une "illustration" "pratique" de tout cela en allant visionner ce petit film (avec un bon plug-in Quick-time), où Grelet fait une apparition et dont le texte d'appui peut se lire ici. Comme il pratique le cinéma d'avant garde, il laisse derrière lui aussi quelques tracts.
 
 
Bien des aspects conceptuels ne sont pas soulevés ici (la figure du "théoriste", notamment, la "christo-rébellion", et bien d'autres bijoux). J'espère que Alcyon36 voudra bien compléter et enrichir tout cela, d'autant qu'il connaît mieux que moi les chemins de compréhensions et les problématique qui sont habituellement les vôtres.


 
Merci encore;)
Pr le resumer sur la non-philo, c'est ce que j'avais tenter d'expliquer cela fait bien longtemps, mais c'est plus clair...(ft lire "biographie de l'homme ordinaire", c'est là où Laruelle expose sa sciences des hommes, comme minorités....), dc jsuis tt a fait ok, mais j'ai plus de mal quand il ft rentrer ds le detail, clonage, force-de-pensée....
Pr Grelet, je suis en train de lire serieusement "declamer la gnose;d'une guerre qui revient à la culture"...visiblement ca confirme ce que j'avais compris, c'est à dire son investissement dans un mouvement anti-philosophique. Mais cette "radicalisation" de Grelet ds sa "confrontation" avec la philosophie, n'est pas qu'une difference de degré avec la position de Laruelle....je ne maitrise pas assez ce domaine, mais il me semble qu'en effet, cette "tentative" de Laruelle d'"eviter" ce ton et ce style agonistique, doit se comprendre dans le developpement de Philosophie II, et que, pour Laruelle en tout cas, il y va de la "rigueur" de la non-philosophie comme discipline.
Je n'en suis qu'au debut du bouquin de Grelet, où il tente de degager les modes de production de la pensee-agnostique, par l'intercession des travaux de Lazarius ds son anthropologie du nom et le trident lacainien (R,S,I)...le debut est surtout un taf de typologie des differents modes du rationnalisme...
 
En effet, Laruelle semblait plus virulent à ses débuts...enfin pas sur;)...ft vraiment que je trouve ce bouquin sur Nietzsche et Heidegger...mal barré...
et pour tt te dire je ne suis pas ur que grand monde s'interesse aux travaux Laruelle ou Grelet sur ce topic, c'est plus ma ptite lubie...enfin on sait jamùais, ca peut en interessé kk1...
d'ailleurs Rashaan, j'ai pas vu encore ta reponse sur le probleme de la passivité de la chair... :lol: :D


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°11103851
viscere mu​sc
Posté le 05-04-2007 à 15:50:52  profilanswer
 

Bon évidemment si le langage n'a plus à être mis en jeu... Inventer des formes de signification (d'affect) n'a aucun intérêt philosophique, je comprends. c'est juste de la poudre aux yeux, tu l'as déjà dit
 

rahsaan a écrit :


 
La lecture de Simenon m'a appris que la description de la vie quotidienne, banale, était déjà une tâche bien suffisante, sans aller chercher dans les fantasmes nietzschéens ou la vacuité bouddhiste...


 
Oui mais savoir que simenon pour écrire ça entrait dans une véritable transe qui durait des semaines, ça semble t'échapper.  
Je comprends alors que tu veuilles tétaniser le langage : il semble que tu en sois victime et que tu ne cherches plus l'homme derrière les écrits. Comment aligner le réel derrière une doctrine?...
 
heureusement que kierkegaard et Wittgenstein ont dégagé une pratique des jeux de langages...


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entre centre et absence
n°11103928
rahsaan
Posté le 05-04-2007 à 15:56:43  profilanswer
 

viscere musc a écrit :

Que devient un scénario où c'est le méchant qui donne les leçons de morales?


 
Tu sais, à Hollywood les méchants sont tout autant donneurs de leçons que les gentils. Et pas seulement à Hollywood. Que le méchant soit un espion russe, un officier japonais, un terroriste arabe, un serial-killer, un mafieux new-yorkais ou autre, il a toujours une bonne raison de faire le mal. Parce que lui plus que tout autre a bien besoin de se justifier publiquement.  
 
En France, on a le cliché du bandit d'honneur : crapule, maquereau, braqueur de banque, mais individu au grand coeur dans le fond, qui tabasse les petits vendeurs et tue froidement les mecs de la bande rivale, mais protège la famille d'une pute qu'il a sortie du trottoir.  
 
On donne cet exemple pour justifier le besoin inconditionnel de morale pour l'homme : même les sociétés de bandits obéissent à des règles. Même les méchants se donnent des lois.  
Mais qui est plus moralisateur qu'un mafieux ?... Qui plus que le méchant a la prétention de faire la loi ?...  
 
On pourrait même définir le méchant comme suit : celui qui se permet de faire la morale aux autres. Quoi de plus transgressif, odieux et cruel que de vouloir imposer sa morale aux autres ?... Le méchant des films a souvent bien des revendications.  
C'est d'ailleurs éminemment le cas pour le dingue de Saw, puisqu'il invente les épreuves les plus horribles possibles pour punir les gens de leurs défauts. Il se constitue en juge et fait payer ses victimes par là où elles ont failli.


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11103995
viscere mu​sc
Posté le 05-04-2007 à 16:00:39  profilanswer
 

Par ailleurs je crois qu'on se méprend en voyant du spectaculaire dans mes propos, de l'extrême.  
Il y a une volcanique ordinaire de l'homme ; l'explosion de l'adolescence me semble l'illustrer vastement. La crise de la trentaine n'est pas mal non plus. J'attends la ménaupose avec une curiosité respectueuse.
Tout ce que je décris est plus silencieux que la duperie devant mes phrases ne vous le fait ressentir. D'ailleurs cette spectacularisation n'est qu'un affect de l'habitude acquise de la politesse infinissable du politiquement correct traditionnellemnt d'usage en philosophie.
Il s'agit d'y puiser d'autres élans que la mise à plat d'une formulation qui règle tout. nietzschéenne histoire de dressage...


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entre centre et absence
n°11104034
rahsaan
Posté le 05-04-2007 à 16:03:52  profilanswer
 

viscere musc a écrit :

(1) Il y a une volcanique ordinaire de l'homme ; (2) l'explosion de l'adolescence me semble l'illustrer vastement. (3) La crise de la trentaine n'est pas mal non plus. (4) J'attends la ménaupose avec une curiosité respectueuse.


 
Pour (1) et (2), je suis bien d'accord.  
Pour (3), je n'y suis pas encore.  
Et pour (4), ça ne me concerne pas. :D
 
Parait qu'il y a aussi la crise des sept ans de couple.  [:prodigy]


Message édité par rahsaan le 05-04-2007 à 16:04:04

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n°11104038
viscere mu​sc
Posté le 05-04-2007 à 16:04:22  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Tu sais, à Hollywood [...] le dingue de Saw, puisqu'il invente les épreuves les plus horribles possibles pour punir les gens de leurs défauts. Il se constitue en juge et fait payer ses victimes par là où elles ont failli.


 
mais il leur pose une question sur ce qu'il en est de vouloir vivre (hollywood recycle Nietzsche depuis au moins fight club, voire, peut-être sommet de réussite, American Beauty)


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entre centre et absence
n°11104089
rahsaan
Posté le 05-04-2007 à 16:08:45  profilanswer
 

J'oublie depuis deux jours, mais ce que je voulais te dire, au bout du compte, Viscere Musc, c'est que tu arrives sur ce topic avec tes idées et à grand fracas.  
Soit.  
Bon, c'est une manière de faire.  
 
Seulement, je te dirai qu'en somme tu prêches des convertis !  
 
Qui parmi nous n'a pas lu et n'admire pas Schopenhauer, Nietzsche, Deleuze, Foucault ?... Mais ce sont les auteurs les plus cités sur ce topic depuis 4 ans qu'il existe !  
Si encore on était une bande de vieux cons thomistes ou d'augustiniens fanatiques, je ne dis pas ! Mais là !... On pourrait les compter sur ce topic, les occurrences des mots joie, éternel retour, puissance, volonté, pensée, force... Tu verrais que tu es parfaitement dans la continuité.  ;)  
 
Sur le fond, je crois que je n'ai rien à redire à tes posts, mais juste sur le ton agressif que tu emploies, c'est tout !


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n°11104102
rahsaan
Posté le 05-04-2007 à 16:09:44  profilanswer
 

viscere musc a écrit :

mais il leur pose une question sur ce qu'il en est de vouloir vivre (hollywood recycle Nietzsche depuis au moins fight club, voire, peut-être sommet de réussite, American Beauty)


 
Très beau film oui. Mais je l'ai un peu oublié. :D  
 Mais qui y avait-il de nietzschéen dedans ? [:gratgrat]


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n°11104279
alcyon36
Posté le 05-04-2007 à 16:25:50  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

J'oublie depuis deux jours, mais ce que je voulais te dire, au bout du compte, Viscere Musc, c'est que tu arrives sur ce topic avec tes idées et à grand fracas.  
Soit.  
Bon, c'est une manière de faire.  
 
Seulement, je te dirai qu'en somme tu prêches des convertis !  
 
Qui parmi nous n'a pas lu et n'admire pas Schopenhauer, Nietzsche, Deleuze, Foucault ?... Mais ce sont les auteurs les plus cités sur ce topic depuis 4 ans qu'il existe !
Si encore on était une bande de vieux cons thomistes ou d'augustiniens fanatiques, je ne dis pas ! Mais là !... On pourrait les compter sur ce topic, les occurrences des mots joie, éternel retour, puissance, volonté, pensée, force... Tu verrais que tu es parfaitement dans la continuité.  ;)  
 
Sur le fond, je crois que je n'ai rien à redire à tes posts, mais juste sur le ton agressif que tu emploies, c'est tout !


 
mais justement, non!
en effet, on est tous pret à citer à tout va nos Nietzsche,Deleuze...mais quelle est la difference avec une bande de vieux cons qui se goinfrent de suffisance devant l'autorité de St Thomas, St Augustin...tout est dans ce que tu appelles "admiration"....
car au bout du compte, on pourra citer, lire autant qu'on veut on aura pas compris un seul mot...
en effet, celui "qui ecrit avec son sang ne veut pas être lu mais appris par coeur", c'est à dire "vécu"...
 :lol:  :lol:  
aller je cesse mes conneries...


Message édité par alcyon36 le 05-04-2007 à 16:27:49

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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°11104345
rahsaan
Posté le 05-04-2007 à 16:31:47  profilanswer
 

Je n'ai pas dit qu'on valait mieux que des scolastiques grincheux et peut-être que les Nietzsche, Deleuze, sont - malheureusement - notre scolastique !  :lol:  
Je dis juste que Viscere Musc ne vient pas prêcher les convertis d'une paroisse différente de la sienne. :D


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n°11104680
alcyon36
Posté le 05-04-2007 à 17:07:48  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Je n'ai pas dit qu'on valait mieux que des scolastiques grincheux et peut-être que les Nietzsche, Deleuze, sont - malheureusement - notre scolastique !  :lol:  
Je dis juste que Viscere Musc ne vient pas prêcher les convertis d'une paroisse différente de la sienne. :D


tt à fait c'est notre scolastik...;)
je me moquais...pas que de nous du reste...
elle contrairement à "nous", elle vit...elle vit la philosophie, au fond on est qu'un bande de grenouilles, même pas sur d'être en mesure de servir d'ouvriers de la philosophie, repetant inlassablement notre petite ronde, nous tenant fiermement la main...et vi, le pire c qu'on a pas honte, qu'on en est content, qu'on s'en gargarise....selon Nietzsche "avoir compris , c'est à dire vécu six phrases(du ZARATHOUSTRA), cela vous elevait entre les mortels, à un nivzeau plus sublime que celui que peuvent atteindre les hommes "modernes"." as tu dejà ete capable d'une telle lecture, d'une telle co:mprehension....d'une Einverleibung effective...ingurgiter des philosophèmes, des configuratioons de pensées pour pouvoir les deverser sur commande quand on appuie sur l'interupteur, c'est pas la même chose...
perso, je suis incapable d'une telle lecture :D et je crois pas la rechercher, ce vécu authentique de la philosophie...ds ta propre chair... SUFFISANCE PHILOSOPHIQUE!
 
connerie! prefer trankilou être le dernier des hommes, et aller me fumer un ptit tonj :lol:
 

Citation :

Il serait pire que la sollicitation, plus tenace que l'arriasonnement, plus actif et persécuteur que le contrôle, plus doux et insidieux que la lutte frontale, aussi pervers que la question et l'accusation, moins brutal et offensif que l'extermination, moinds ritualisé que l'inquisition, il serait doux et dispersé, insistant et vivcieux, ce serait un crime sans violence déclarée. Connivence et conformisme, il craindrait de se montrer. Voisin de la rumeur il emprunterait ses voies tortueuses et infinies. C'est le harcèlement. Comme forme modernisé de l'Enfer, le harcelement a peut être un grand avenir devant lui, la torture innocente, le lent assassinat, bref la chute mais radicale, sans remontée et qui tolère juste le salut" (Lqaruelle, "lutte et utopie à la fin tes temps philosophiques,p.20)

Message cité 1 fois
Message édité par alcyon36 le 05-04-2007 à 17:33:40

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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°11104925
rahsaan
Posté le 05-04-2007 à 17:35:13  profilanswer
 

alcyon36 a écrit :

Selon Nietzsche "avoir compris , c'est à dire vécu six phrases(du ZARATHOUSTRA), cela vous elevait entre les mortels, à un nivzeau plus sublime que celui que peuvent atteindre les hommes "modernes"." as tu dejà ete capable d'une telle lecture, d'une telle co:mprehension....


 
 :lol: Excellent tout ton message ! :D
 
Pour ma part, je crois avoir vécu et ressenti non pas six phrases du livre, mais UNE !  :lol:  
 
Oui, une phrase !  
Dans les degrés du sublime nietzschéen, dans la hiérarchie terrestre zarathoustrienne, je n'en suis donc qu'au premier degré.  
 
Cette phrase, ou plutôt ce passage, c'est celui du Chant d'Ivresse, le plus magnifique du livre :
 

Citation :

Mais alors il arriva ce qui pendant ce jour stupéfiant et long fut le plus stupéfiant: le plus laid des hommes commença derechef, et une dernière fois, à gargouiller et à souffler et, lorsqu'il eut fini par trouver ses mots, voici une question sortit de sa bouche, une question précise et nette, une question bonne, profonde et claire qui remua le coeur de tous ceux qui l'entendaient.
 
"Mes amis, vous tous qui êtes réunis ici, dit le plus laid des hommes, que vous en semble? A cause de cette journée - c'est la première fois de ma vie que je suis content, que j'ai vécu la vie tout entière.
 
Et il me suffit pas d'avoir témoigné cela. Il vaut la peine de vivre sur la terre: Un jour, une fête en compagnie de Zarathoustra a suffi pour m'apprendre à aimer la terre.
 
"Est-ce là - la vie!" dirai-je à la mort. "Eh bien! Encore une fois!"
 
Mes amis, que vous en semble? Ne voulez-vous pas, comme moi, dire à la mort: "Est-ce là la vie, eh bien, pour l'amour de Zarathoustra, encore une fois!" -


 
J'ajouterais aussi des passages du Chant de la Nuit ("Il fait nuit: hélas! pourquoi me faut-il être lumière! et soif de ténèbres! et solitude!") et la débandade des hommes supérieurs dans le chapitre final, le Signe.


Message édité par rahsaan le 05-04-2007 à 17:35:36

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