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Quels sont pour vous les trois livres de philo à lire pour un honnête homme ?


 
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2.  "La métaphysique" d'Aristote
 
 
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3.  "l'Ethique" de Spinoza
 
 
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4.  "Essai de théodicée" de Leibniz
 
 
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5.  "Critique de la raison pure" de Kant
 
 
17.8 %
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6.  "Par delà le bien et le mal" de Nietzsche
 
 
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7.  "L'évolution créatrice" de Bergson
 
 
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8.  "Etre et temps" d'Heidegger
 
 
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9.  "Qu'est-ce que la philosophie" de Gilles Deleuze
 
 
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Auteur Sujet :

Philo @ HFR

n°43792355
rahsaan
Posté le 06-11-2015 à 23:14:44  profilanswer
 

Reprise du message précédent :

k-rott0 a écrit :


 :whistle:  
 
 
Un article intéressant également dans le Figaro, quoique clairement orienté:
http://www.lefigaro.fr/vox/culture [...] girard.php


 
 

Citation :

René Girard, lui aussi, se réclame de cette tradition qui disqualifie l'autonomie moderne. Il ne met pas en exergue des forces sociales, des pulsions inconscientes ou des généalogies insoupçonnées, mais, dans un même effet de déplacement, une rivalité mimétique au fondement de tout.


 
Hélas, c'est un travers bien propre au 20ème de tout vouloir expliquer par des forces cachées (l'inconscient freudien généralement, ou une variante : les structures chez Levi-Strauss, le "projet originaire" chez Sartre, le désir mimétique girardien etc.), ce qui a l'immense mérite de rendre l'explication indiscutable : puisque si une force est cachée, on peut toujours prétendre qu'elle agit même si les gens n'en sont pas conscients. Et qu'elle agit d'autant mieux qu'on en n'est pas conscient ! Et qu'on a donc besoin du psychanalyse/existentialiste/ethnologue/génie universel à la Girard/ pour nous dévoiler ce qui agit en nous à notre insu.  
On retombe toujours sur cette contradiction : que c'est caché mais que ça crève les yeux, que c'est présent chez tout le monde mais que personne ne l'a vu, que c'est tellement tout-puissant qu'on ne s'aperçoit pas de l'existence de cette force ; que celui qui l'a découverte est génial mais qu'on aurait dû s'en apercevoir depuis longtemps etc.  
Tout et son contraire pour rendre la théorie "infalsifiable" au sens de Popper : aucune condition ne peut jamais être réunie pour que le penseur ait tort.
 
Par exemple, Sartre, dans L'existentialisme est un humanisme, affirme que l'homme est une pure liberté, parce que sa conscience, apportant le "néant" est totalement indépendante des choses (de l'être). Comme la conscience n'est rien de réel, elle est indépendante, donc libre. L'homme est donc toujours intégralement responsable de ce qu'il fait. Et même s'il n'a pas choisi (sa naissance, sa famille etc.), du moment qu'il l'accepte, il doit l'assumer comme si c'était un choix.  
L'homme est donc face à ses choix "seul et sans excuses". Tout rejet de responsabilité est de la mauvaise foi, car cela voile ma liberté essentielle.  
Mais comme Sartre doit bien admettre l'objection qu'on ne choisit tout de même pas consciemment tout dans la vie, et qu'on ne peut être tenu responsable que de nos choix conscients, il se rabat soudain sur l'inconscient, en disant qu'on est libre non pas consciemment, mais du fait d'un "projet originaire" inconscient, par lequel c'est quasiment qu'on a choisi de naître !  
Voilà donc qu'on est libre et responsable et que cela repose sur l'inconscient. Ce qui est tout de même bien extraordinaire...
Chez Freud, la situation est un peu plus claire : si l'inconscient nous domine, on n'est pas responsable de nos désirs.  
Chez Sartre, on est inconscient et responsable tout de même !  
On est "condamnés à être libres", selon la célèbre formule.  
 
On voit bien le tour de passe-passe : comme Sartre ne peut pas loger sa liberté absolue dans la conscience (car cela irait beaucoup trop contre le témoignage immédiat de celle-ci), il doit s'en sortir en la mettant dans l'inconscient, là où personne ne pourra aller vérifier !
 
C'est déjà le même tour chez Freud bien sûr, avec la sexualité infantile par exemple : l'enfant a une sexualité. Mais il ne la manifeste pas parce qu'elle cachée. Elle est cachée parce qu'il l'a refoulée inconsciemment.  
Mais pourquoi l'a-t-il refoulée ?... Parce que c'est immoral ? trop violent ?... Mais depuis quand un enfant refoule-t-il de lui-même des pulsions immorales et violentes ?? C'est totalement aberrant. N'importe qui sait bien que tout le problème de l'éducation est au départ d'amener l'enfant à canaliser ses pulsions, précisément parce qu'il est incapable de le faire de lui-même. Ce qui est la définition même du mineur : celui qui est dépendant de l'adulte parce qu'il est irresponsable.


Message édité par rahsaan le 06-11-2015 à 23:43:18

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
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Posté le 06-11-2015 à 23:14:44  profilanswer
 

n°43792606
k-rott0
Posté le 07-11-2015 à 00:05:59  profilanswer
 

Le contenu de ce message a été effacé par son auteur


---------------

n°43792806
Profil sup​primé
Posté le 07-11-2015 à 01:02:37  answer
 

rahsaan a écrit :


Mais si je désire un objet juste parce que l'autre le possède ou le veut, c'est que je ne désire pas réellement l'objet lui-même.  Le désir mimétique n'est donc pas un désir réel de l'objet.


En effet, c'est la base du modèle mimétique.

rahsaan a écrit :

Et si c'est l'intérêt des autres qui a attiré soudain mon attention sur un objet, que je n'avais pas vu jusque là et pour lequel j'éprouve soudain de l'attrait, alors ce n'est pas un désir mimétique.


Et pourquoi donc ? Tu mimes bien le désir qu'éprouve l'autre. Mime pour entrer en concurrence avec l'autre que tu désires réellement en fait.

 
rahsaan a écrit :

Par exemple, on ne peut pas tomber amoureux de quelqu'un juste parce que d'autres personnes en sont déjà amoureuses. C'est absurde.


Ah bon... C'est vrai que le mana sexuel des donzelles n'a rien à voir avec les regards des autres, et qu'on a la même attirance envers une qu'elle soit ou non courtisée, qu'elle attire ou non d'autres (toutes choses étant égales par ailleurs et donc même sa beauté) [/quotemsg]

rahsaan a écrit :

 C'est d'ailleurs bien pourquoi on préférerait être le seul amoureux de la personne convoitée, et ne pas avoir de rivaux. Les amoureux veulent être seuls au monde...


C'est mignon. Ils sont aussi prêts à mourir l'un pour l'autre, la vie de couple ne deviendra jamais banale, le regard d'un autre sur l'amante ne viendra jamais réenflammer le désir de l'amant qui ne s'abaisserait à une telle obscénité et dont le désir n'aura jamais flanché,...

 
rahsaan a écrit :

Car si l'on ne désire quelqu'un que pour se confronter à des rivaux, ce qu'on désire n'est pas la personne mais le combat, la lutte, rendre les autres jaloux etc.


C'est que l'on désire le modèle, les autres.

rahsaan a écrit :

Et si j'ai besoin d'être sûr que celui/celle que j'aime est aussi aimé(e) des autres, c'est que je ne suis pas sûr de mes sentiments.


C'est que ce désir des autres envers l'objet est préalable, il n'y a pas de sentiment a priori.

 
rahsaan a écrit :

Si je désire la même voiture que celle que désire mon voisin, c'est parce qu'elle me plaît comme elle lui plaît.


Et pourquoi donc ?

rahsaan a écrit :

C'est juste qu'on a les mêmes goûts.


Et d'où viennent-ils ?
 

rahsaan a écrit :

Et si je ne la désire que parce que lui la désire, alors c'est que la voiture ne m'intéresse pas en tant que tel, et que mon vrai désir est de l'emmerder en l'obtenant pour qu'il ne l'ait pas ! Ou bien que je veux faire comme lui ; mais dans ce cas, ce que je désire, c'est lui ressembler (parce que je l'admire etc.).


On progresse.

 
rahsaan a écrit :

Quand on voit les gens qui font la queue devant le magasin Apple, des jours à l'avance parfois, pour acheter les premiers le Iphone 6, on peut supposer que la plupart sont vraiment fans d'Apple, et aussi qu'un certain nombre d'entre eux ne veulent le Iphone que pour briller en société, et rendre jaloux leurs copains. Mais c'est que le téléphone ne les intéresse pas en tant que tel, et la preuve est qu'ils ne s'en serviront presque pas, qu'ils l'oublieront dès que le buzz sera passé et qu'ils seront déjà en train d'attendre la sortie de l'Iphone 7 pour être sûr de bien l'avoir avant tout le monde...

 

Et là, on peut aussi retrouver le snobisme, à savoir le désir de se distinguer et de paraître. Mais la lecture de Proust nous montre que le snob est incapable d'aimer réellement quoi que ce soit. Dans le salon Verdurin, on n'aime pas la musique de Wagner. On fait semblant de l'aimer pour être bien vu des autres gens (que par ailleurs on n'aime pas !).


Le snob ne désire par les objets dont il manifeste l'envie en effet, il désir les autres snobs, le regard des autres, etc.

 
rahsaan a écrit :

Le désir mimétique est donc, comme le dit Pommier, un "fantôme de désir". Mais le vrai désir est individuel et égoïste : si je désire une chose, c'est cette chose même, pour la satisfaction que j'attends de sa possession.


Cette phrase présente un problème logique fondamental. "Le désir mimétique" dont tu parles ne peut-être celui de Girard puisqu'il n'est qu'une des formes du désir comme tu le présentes ici, alors que chez Girard il est la forme de tout désir. Tu utilises donc le même terme pour recouvrir deux notions différentes (qu'elles soient vraies ou non là peu importe) et tu passes de l'une à l'autre. Le "désir individuel" chez Girard n'est plus le désir mais une sortie (d'Egypte :o ) de la servitude mimétique.
Je n'ai pas l'impression à vrai dire en te lisant que tu l'aies lu, peut-être devrais-tu le faire si tu songes à en parler.
Quant à moi, je ne passais par là que pour réagir à l'article sur Pommier, je filoche, et vous souhaite chers philosophes que tous vos désirs les plus fous soient comblés.


Message édité par Profil supprimé le 07-11-2015 à 01:07:04
n°43793323
Profil sup​primé
Posté le 07-11-2015 à 04:49:36  answer
 

k-rott0 a écrit :

Je n'ai pas une connaissance aussi poussée que toi de Sartre mais en lisant L'existentialisme est un Humanisme je n'avais pas eu ce sentiment qu'il était aussi jusqu'au-boutiste. L'homme est condamné à être libre car il a toujours plusieurs options qui s'offrent à lui. Il a donc toujours la possibilité de choisir et par ses choix il expose ce qu'il pense être la voie juste. De la sorte si toutes les options en présence ont nécessairement des conséquences négatives, l'homme n'est pas responsable des conséquences mais de l’arbitrage qu'il fait entre elles.
Par exemple si j'ai le choix entre ôter la vie d'une personne âgée ou d'un nouveau né, je ne peux pas être tenu responsable de la mort de l'un ou l'autre. Mais en optant pour l'une des deux solutions, je témoigne de ce que je considère être le moins mauvais choix.
 
D'ailleurs, plus ou moins sur le même sujet, je suis dans la lecture de L'Homme Révolté d'Albert Camus. Je trouve que les deux auteurs se rapprochent sur la responsabilité de l'homme et qu'ils sont moins opposés que ce que l'on présente habituellement.


 
Bizarrement l'expérience de Libet semble montrer que le libre-arbitre n'existe pas..
https://sciencetonnante.wordpress.c [...] iste-t-il/

n°43793501
Profil sup​primé
Posté le 07-11-2015 à 09:02:23  answer
 

Bonjour
 
je suis à la recherche d'un texte de Karl Polanyi intitulé"Aristote découvre l'économie".
J'ai fait quelques recherches PDF mais sans succès..
Si quelqu'un l'a sous la main..

n°43793663
rahsaan
Posté le 07-11-2015 à 09:52:58  profilanswer
 

Michéa s'appuie souvent sur Polanyi. Sa thèse est que la modernité se caractérise par le "désenclavement" de l'économie, qui devient un domaine et une science autonomes. Le modèle inverse est celui du potlatch décrit par Mauss, où l'échange économique se conçoit comme partie d'un tout, qui a aussi une valeur sociale, culturelle, symbolique, religieuse etc.  
Au contraire, dans la civilisation capitaliste, l'économie tend à valoir pour elle-même, comme recherche du profit pour le profit.  
Polanyi s'oppose je crois sur ce point à Marx, pour qui l'économie est de tout temps la vérité cachée des sociétés, qui ne se serait vraiment accomplie que dans le monde capitaliste. Mais avec Polanyi, on montrerait plutôt que cette séparation de l'économie n'avait rien de prévisible. Elle résulte d'une décision, pas d'un processus inéluctable.  
 
Bon, des gens plus informés me corrigeraient certainement...


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°43794459
Profil sup​primé
Posté le 07-11-2015 à 12:14:42  answer
 

Merci
Et que pensez-vous de cet artcile sur le libre -arbitre(et langage)
http://www.pauljorion.com/index.php?no_article=3
assez ardu

n°43824918
Profil sup​primé
Posté le 10-11-2015 à 18:03:18  answer
 
n°43825298
rahsaan
Posté le 10-11-2015 à 18:57:09  profilanswer
 

Après Dagognet, René Girard, Marc Richir hier, la série continue, en effet.  
 


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n°43825748
Profil sup​primé
Posté le 10-11-2015 à 19:44:30  answer
 

Dagognet je ne connaissais pas mais c'était un touche-à-tout en matière intellectuelle

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Posté le 10-11-2015 à 19:44:30  profilanswer
 

n°43827749
rahsaan
Posté le 10-11-2015 à 23:39:12  profilanswer
 

Article que je ne trouve pas très clair, et assez contestable dans sa logique.  
 

Citation :

Ce qui caractérise le darwinisme ou le freudisme, c'est que s'ils sont vrais, le mérite de Darwin et de Freud, en tant qu'ils en sont les auteurs en est automatiquement diminué. Si nous ne sommes que les descendants de grands singes, alors le darwinisme lui-même a pour auteur le descendant d'un grand singe (les caricaturistes de l'époque s'en sont d'ailleurs donné à coeur joie), de même, si toute oeuvre humaine est un moyen détourné de satisfaire une pulsion d'ordre sexuel, alors la métapsychologie freudienne elle-même est un moyen détourné pour son auteur de satisfaire une telle pulsion.


 
D'une part, Freud serait sans doute d'accord pour dire que la psychanalyse a pour lui des vertus psychanalytiques :D La satisfaction détournée d'un besoin sexuel s'appelle chez Freud la sublimation, et c'est dans cette sublimation qu'il voit l'origine de l'oeuvre de Léonard de Vinci par exemple. C'est sans doute faux, du reste, dans le cas de Léonard, mais admettons. Même dans le cas où la psychanalyse ne serait "que" cela, elle n'en serait pas nécessairement rabaissée moralement aux yeux de Freud lui-même, tant la sublimation est pour lui une conquête essentielle de l'homme qui lui permet d'accéder à la culture, en détournant les pulsions brutes et "sauvages" de leur direction première.  
 
Et le propos de Jorion est encore plus contestable dans le cas de Darwin, car la théorie de Darwin est certainement plus vraie que celle de Freud. Or, Darwin admettrait évidemment qu'il est lui-même le descendant d'un grand singe. Mais cela ne diminue en rien son mérite d'avoir inventé la théorie de l'évolution. Simplement, cela signifie qu'il n'est pas honteux de descendre des singes, et que l'animalité n'est pas forcément quelque chose de "bas" et de rabaissant.  
 
Juste en dessous, le propos est tout aussi contestable :  
 

Citation :

Alors qu'est-ce qui nous empêchait de comprendre la distribution réelle des responsabilités entre le corps et l'âme ? Probablement un mécanisme psychologique du même ordre que celui que je viens d'évoquer à propos de Darwin et de Freud : si tel est bien le cas, alors composer la Neuvième Symphonie ou peindre La ronde de nuit, sont sans aucun doute des réalisations personnelles ayant leur fondement dans un être biologique modelé par une histoire, mais qui ne sont pas davantage liées à un sujet humain maître de ses actions, que le fait pour quiconque d'entre nous d'ouvrir une fenêtre machinalement. Quant à celui qui attacherait son nom à la découverte que les fonctions de l'âme et du corps doivent être simplement inversées, il rabaisserait d'autant sa propre découverte : elle aurait été tout aussi machinale, selon l'automatisme qu'il aurait mis en évidence.


 
Mais non, si la création de la 9ème par Beethoven ou de la Ronde de nuit par Rembrandt proviennent non de l'esprit mais du corps, cela signifie que ce qui est corporel n'est pas nécessairement machinal, voilà tout. Sauf à penser vraiment que composer la 9ème est un acte aussi machinal que de fermer une fenêtre ! Ce qui est tout de même ridicule, parce qu'on se demande bien dans ce cas pourquoi tout le monde n'est pas capable de la composer !  
Si on place le libre-arbitre dans le corps et non dans l'esprit, on n'aura pas du tout réduit le libre-arbitre à un mécanisme ou à un automatisme. On aura plutôt prouvé que le corps n'est pas qu'une machine !  
 
Sur ces points, Jorion ne va pas au bout de son propos. Il est proche de Nietzsche quand il écrit :  
 

Citation :

La conséquence logique de ce qui précède est que toute prise de décision de poser un acte – que celui-ci soit traditionnellement qualifié de volontaire ou d'involontaire – est en réalité inconsciente, et que toute représentation de l'acte achevé en termes d’une intention qui fut réalisée, est nécessairement une interprétation a posteriori et de l'ordre de la rationalisation.


 
C'est même tout à fait ce que dirait Nietzsche. Mais Nietzsche est plus cohérent, parce que voir l'origine de la décision dans le concours de pulsions inconscientes ne rabaisse en rien la valeur ni la "noblesse" de notre capacité à décider. Cela ne rabaisse que les prétentions outrées de la conscience. Mais pour Nietzsche, c'est une très bonne chose que notre esprit soit très peu conscient, car nos instincts sont généralement mieux organisés et plus sains que notre petite conscience, si faible et si trompeuse.  
Et de plus, Nietzsche rejette le modèle mécanique du corps, qui selon lui est stupide parce qu'il oublie l'esprit et réduit l'action à une mécanique aveugle.

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 11-11-2015 à 00:03:22

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°43828468
hidechron
Posté le 11-11-2015 à 08:22:36  profilanswer
 

[:drapal]

n°43830176
Profil sup​primé
Posté le 11-11-2015 à 13:32:47  answer
 

rahsaan a écrit :

Article que je ne trouve pas très clair, et assez contestable dans sa logique.  
 

Citation :

Ce qui caractérise le darwinisme ou le freudisme, c'est que s'ils sont vrais, le mérite de Darwin et de Freud, en tant qu'ils en sont les auteurs en est automatiquement diminué. Si nous ne sommes que les descendants de grands singes, alors le darwinisme lui-même a pour auteur le descendant d'un grand singe (les caricaturistes de l'époque s'en sont d'ailleurs donné à coeur joie), de même, si toute oeuvre humaine est un moyen détourné de satisfaire une pulsion d'ordre sexuel, alors la métapsychologie freudienne elle-même est un moyen détourné pour son auteur de satisfaire une telle pulsion.


 
D'une part, Freud serait sans doute d'accord pour dire que la psychanalyse a pour lui des vertus psychanalytiques :D La satisfaction détournée d'un besoin sexuel s'appelle chez Freud la sublimation, et c'est dans cette sublimation qu'il voit l'origine de l'oeuvre de Léonard de Vinci par exemple. C'est sans doute faux, du reste, dans le cas de Léonard, mais admettons. Même dans le cas où la psychanalyse ne serait "que" cela, elle n'en serait pas nécessairement rabaissée moralement aux yeux de Freud lui-même, tant la sublimation est pour lui une conquête essentielle de l'homme qui lui permet d'accéder à la culture, en détournant les pulsions brutes et "sauvages" de leur direction première.  
 
Et le propos de Jorion est encore plus contestable dans le cas de Darwin, car la théorie de Darwin est certainement plus vraie que celle de Freud. Or, Darwin admettrait évidemment qu'il est lui-même le descendant d'un grand singe. Mais cela ne diminue en rien son mérite d'avoir inventé la théorie de l'évolution. Simplement, cela signifie qu'il n'est pas honteux de descendre des singes, et que l'animalité n'est pas forcément quelque chose de "bas" et de rabaissant.  
 
Juste en dessous, le propos est tout aussi contestable :  
 

Citation :

Alors qu'est-ce qui nous empêchait de comprendre la distribution réelle des responsabilités entre le corps et l'âme ? Probablement un mécanisme psychologique du même ordre que celui que je viens d'évoquer à propos de Darwin et de Freud : si tel est bien le cas, alors composer la Neuvième Symphonie ou peindre La ronde de nuit, sont sans aucun doute des réalisations personnelles ayant leur fondement dans un être biologique modelé par une histoire, mais qui ne sont pas davantage liées à un sujet humain maître de ses actions, que le fait pour quiconque d'entre nous d'ouvrir une fenêtre machinalement. Quant à celui qui attacherait son nom à la découverte que les fonctions de l'âme et du corps doivent être simplement inversées, il rabaisserait d'autant sa propre découverte : elle aurait été tout aussi machinale, selon l'automatisme qu'il aurait mis en évidence.


 
Mais non, si la création de la 9ème par Beethoven ou de la Ronde de nuit par Rembrandt proviennent non de l'esprit mais du corps, cela signifie que ce qui est corporel n'est pas nécessairement machinal, voilà tout. Sauf à penser vraiment que composer la 9ème est un acte aussi machinal que de fermer une fenêtre ! Ce qui est tout de même ridicule, parce qu'on se demande bien dans ce cas pourquoi tout le monde n'est pas capable de la composer !  
Si on place le libre-arbitre dans le corps et non dans l'esprit, on n'aura pas du tout réduit le libre-arbitre à un mécanisme ou à un automatisme. On aura plutôt prouvé que le corps n'est pas qu'une machine !  
 
Sur ces points, Jorion ne va pas au bout de son propos. Il est proche de Nietzsche quand il écrit :  
 

Citation :

La conséquence logique de ce qui précède est que toute prise de décision de poser un acte – que celui-ci soit traditionnellement qualifié de volontaire ou d'involontaire – est en réalité inconsciente, et que toute représentation de l'acte achevé en termes d’une intention qui fut réalisée, est nécessairement une interprétation a posteriori et de l'ordre de la rationalisation.


 
C'est même tout à fait ce que dirait Nietzsche. Mais Nietzsche est plus cohérent, parce que voir l'origine de la décision dans le concours de pulsions inconscientes ne rabaisse en rien la valeur ni la "noblesse" de notre capacité à décider. Cela ne rabaisse que les prétentions outrées de la conscience. Mais pour Nietzsche, c'est une très bonne chose que notre esprit soit très peu conscient, car nos instincts sont généralement mieux organisés et plus sains que notre petite conscience, si faible et si trompeuse.  
Et de plus, Nietzsche rejette le modèle mécanique du corps, qui selon lui est stupide parce qu'il oublie l'esprit et réduit l'action à une mécanique aveugle.


 
 :jap: Donc pour simplifier,ce sont des pulsions inconscientes qui, selon Jorion prendraient les décisions? Et ces pulsions ne sont aucunement régulées?

n°43830181
Profil sup​primé
Posté le 11-11-2015 à 13:33:54  answer
 

k-rott0 a écrit :


Terminé, enfin.  
La clarté n'est pas sa première qualité certes, mais il présente des idées stimulantes. Quelques remarques, sans doute un peu confuses également.  
 
1/ Jorion fait référence à Daniel Dennett. Ce dernier a écrit un livre sur le sujet qui semble - je n'ai pas pris la peine de le lire - d'intérêt: De Beaux Rêves. Obstacles philosophiques à une science de la conscience.
 
2/

Citation :

D'autres chercheurs ... ont suggéré que la conscience est un phénomène dont la nature est peut-être radicalement différente de celle des autres manifestations du monde physique


Cela me fait penser à un entretien avec Stanley Kubrick à propos de 2001. Il explique de façon très limpide que le rectangle noir peut être un objet qui n'est pas compréhensible par l'homme. De la même façon il peut exister quantité de phénomènes non compréhensibles/perceptibles par l'homme, ce qui n'implique pas leur non-existence. C'est vertigineux, et beaucoup plus simplement exprimé que chez Jorion.  
Je peux éventuellement recopier le passage en question.
 
3/

Citation :

Dénier tout pouvoir causal à la conscience revient automatiquement à attribuer la totalité de la détermination du comportement humain à l'inconscient.


Citation :

tout processus décisionnel est d'origine inconsciente.


On reste sur ce que montre l'expérience de Libet, à savoir que le cerveau a pris sa décision avant que la conscience en soit informée. Cela revient à distinguer intention et conscience mais n'est pas antinomique avec le libre-arbitre. Le cerveau, c'est le cerveau du sujet donc c'est le sujet qui prend la décision. Le libre-arbitre est déplacé la conscience vers le cerveau. Il reste donc au même endroit car il n'y a pas lieu de distinguer cerveau et conscience.  
 
4/

Citation :

retard de la formulation de l'intention par rapport à l’acte posé interdit désormais de postuler l'existence d'une instance telle la volonté,


Non, cela revient à distinguer conscience et volonté.  
 
5/

Citation :

toute prise de décision de poser un acte – que celui-ci soit traditionnellement qualifié de volontaire ou d'involontaire – est en réalité inconsciente


Même chose que pour les commentaires précédents, ce n'est pas contraire à l'existence d'un libre-arbitre.  
 
6/

Citation :

La fonction réelle de la conscience se situe alors à ce seul niveau, de l'enregistrement de percepts simultanés sous forme de souvenirs et de leur évocation ultérieure


J'aime beaucoup cette idée.  
Le sujet enregistre par sa conscience des souvenirs. Ces souvenirs sont constitutifs du sujet, ils le définissent et en font un être unique. Alors le libre-arbitre peut se définir comme la réaction d'un ensemble de souvenir unique (le sujet) à un stimuli.
Note: argument peu convaincant.
 
7/

Citation :

les émotions comme les interprétations par la conscience des manifestations hormonales du corps


Citation :

si ce que l'on dit, on n'a jamais eu « l'intention de le dire », alors ce que l'on dit, on l'apprend seulement – comme quiconque – au moment où on se l'entend dire


Citation :

Exprimer, pour le sujet parlant, c'est prendre conscience


Citation :

Et si l'on s'entend dire ce que l'on dit soi-même, alors ce qui est entendu nous met en émoi au même titre que ce que l'on entend dire par autrui.


Fascinant.  
Le corps agi, la conscience réceptionne, est affectée, elle enregistre les sensations comme souvenirs et modifie par là même le corps qui agi différemment.  
 
8/

Citation :

Si je saute sans devoir me concentrer, mon corps saute et informe mon imagination du saut qui vient d’avoir lieu. Par assignation rétrospective le saut et la prise de conscience que j'en ai apparaissent simultanés à mon imagination et je n'ai aucun mal à reconstruire ce qui s'est passé comme une « décision de sauter » suivie d'un « saut ».


Citation :

L'imagination est informée de l'acte posé par le corps :


Encore la distinction corps/imagination qui n'a a priori pas lieu d'être. La séparation peut se faire éventuellement au niveau des zones cérébrales.  
 
9/

Citation :

Et cela, parce que la prise de décision a eu lieu ici très en amont, prévenant une coïncidence dans le temps – « reconstruite » par l'assignation rétrospective – de l'acte et de sa prise de conscience, et privant ainsi la conscience de l'illusion d’une intentionnalité.


Citation :

Seule demeure pertinente la distinction entre les deux types d'actes, ci-devant « volontaires » et ci-devant « involontaires »,


Ce que je ne comprends pas ici, c'est la différence qu'il y a alors entre un réflexe et une décision volontaire (même si elle vient du corps comme Jorion en fait l'hypothèse).  
Il dit en somme: le réflexe est une réaction du corps sans que la conscience en soit informée. L'action volontaire est la réaction du corps dont la conscience est informée. Pourquoi est-ce le cas d'un un cas et pas dans l'autre ?
 
10/

Citation :

Ce que la conscience perçoit du monde ... c'est avant tout « ce que les mots en disent »,


Dans la suite, lorsqu’il évoque le langage, on a le sentiment qu'il distingue plus fortement encore corps et âme/conscience. Comme si cette dernière n'était que le locataire d'un corps. Que le corps permettait à la conscience de se concrétiser, de se réaliser. Le corps serait un support, un médium de la conscience.  
 
11/

Citation :

Le même clivage entre le comportement spatio-temporel et le comportement de type linguistique existe de fait à l'heure actuelle entre les domaines distincts de la robotique et de l'intelligence artificielle. Un pont entre les deux, qui autoriserait une authentique simulation du comportement humain dans sa totalité,


Donc s'il on suit son hypothèse, un robot parfait, serait équivalent à un homme.  
 
12/ Pour conclure, oui il y a un tabou à réduire l'homme à ce qu'il est: un mammifère, un amalgame d'atomes, une entité purement physique.  
>

Citation :

Darwin admettrait évidemment qu'il est lui-même le descendant d'un grand singe. Mais cela ne diminue en rien son mérite d'avoir inventé la théorie de l'évolution. Simplement, cela signifie qu'il n'est pas honteux de descendre des singes, et que l'animalité n'est pas forcément quelque chose de "bas" et de rabaissant.  


 

Citation :

Ce qui est tout de même ridicule, parce qu'on se demande bien dans ce cas pourquoi tout le monde n'est pas capable de la composer !  


Tout le monde n'a pas les même souvenirs, la même conscience, donc tout le monde ne peut pas composer la Neuvième Symphonie. Voir point 6 ci-dessus.


 
Grand merci également!Si tu as le temps, oui je veux,comme tu l'as proposé, bien lire ce qu'a dit Kubrick

n°43834560
Profil sup​primé
Posté le 11-11-2015 à 23:58:44  answer
 

Sur la conscience et le libre-arbitre article en français(pas de Jorion)
http://www.automatesintelligents.c [...] ience.html

n°43834572
Profil sup​primé
Posté le 12-11-2015 à 00:00:34  answer
 

Très intéressé par l'entretien de Kubrick sur 2001. :o

n°43872741
Profil sup​primé
Posté le 14-11-2015 à 22:59:31  answer
 

Merci pour Kubrick! :jap:

n°43932454
Profil sup​primé
Posté le 18-11-2015 à 22:28:55  answer
 
n°43957929
Profil sup​primé
Posté le 20-11-2015 à 21:00:58  answer
 

[quotemsg=43932454,12786,1019279]Penser avec René Girard
http://www.franceculture.fr/emissi [...] R-32280591[/quotemsg
 
France culture 50 min sur Charles Peguy
http://www.franceculture.fr/emissi [...] R-32280591

n°43958360
Profil sup​primé
Posté le 20-11-2015 à 21:33:26  answer
 
n°43990692
rahsaan
Posté le 23-11-2015 à 21:45:22  profilanswer
 

Quelques problèmes posés par l'existence de Daech et par les attentats :  
 
- Les motivations des auteurs d'attentats : religieuses ? politiques ? les deux ?  
Sont-ils lucides quant à ce qu'ils font, ou sont-ils manipulés et aveugles ? Sont-ils trompés ou bien sont-ils pleinement engagés dans cette cause pour laquelle ils sont prêts à mourir ?  
Il ne semble pas que les causes soient uniquement sociales, puisque des terorristes comme les frères Kouachi avaient une famille dans la même situation qu'eux, qui eux n'ont pas basculé dans le terrorisme.  
On constate que certains terroristes ne sont pas des endoctrinés de longue date : ils ont été acquis à cette cause récemment, ils se sont entrainés, en l'espace de quelques années. Comment se fait-il qu'on puisse "basculer" si vite ? Goût de la violence ? Sincère désir de justice ? Recherche du sacré ?
 
- La France peut-elle se dire en "guerre" contre Daesh ? Une guerre se définit simplement comme un conflit ouvert entre deux Etats. Or, est-ce une organisation terroriste ou un Etat ? Si c'est un Etat, on peut se dire en guerre contre lui, mais dans ce cas, on doit considérer ses hommes armés comme des soldats. Sinon, on peut les considérer comme des terroristes, mais dans ce cas, s'agit-il vraiment d'une guerre ?
 
- Le succès que rencontre la propagande Daesh est-il dû à des religions plutôt politique et sociales, ou à des raisons religieuses ? On peut penser que les deux s'entremêlent et que Daesh promeut une vision apocalyptique du monde où il faut propager le combat à mort contre les infidèles, et que c'est ce principe qui au coeur de leur propagande et de leur organisation politique (ou tentative d'organisation : certains parlent d'un "proto-Etat", ni seulement organisation, ni vraiment Etat stable). Daesh exploite et décuple le ressentiment anti-Occident en s'appuyant sur une vision sacrificielle du combat contre les infidèles. Ils réduisent autrement dit la politique à la lutte fanatique.  
 
- La question plus générale de la barbarie : peut-on dire des terroristes de Daesh et de ceux qui commanditent ces attaques, qu'ils sont des barbares ? cf. Levi-Strauss, Race et Histoire : "être barbare, c'est considérer qu'il y a des barbares". Mais peut-on vraiment qualifier ces actes autrement que de barbares ?  
cf. cette couverture récente de "Valeurs actuelles" : "la guerre contre les barbares". Mais si l'adversaire est un barbare, cela autorise-t-il de l'attaquer de façon exceptionnellement violente ? Mais alors, qui sont les barbares ?...  
 
- Faut-il continuer d'attaquer Daesh ? Doit-on le faire au nom de notre sécurité ? Des droits de l'homme ? Du droit de réplique en temps de guerre ?  
Qu'est-ce qui nous fait courir le plus de risques de nouveaux attentats ? De continuer de les attaquer ou de cesser ? Cesser nos attaques pourrait être un signe de faiblesse incompréhensible. Mais les attaquer risque de nous entraîner dans un cycle infernal de violence. Ici se pose la question de la réponse mesurée à une agression. C'est la question de la guerre juste et de ses conditions : comment se défendre contre Daesh sans se laisser entraîner dans la violence aveugle, qui est le piège qu'ils nous tendent.  
 
- Doit-on considérer la doctrine religieuse prêchée par Daesh comme appartenant à l'islam ou bien comme une perversion extrémiste de l'islam ? Bref, Daesh a-t-il un rapport avec l'islam ? S'ils s'appuient sur certaines sourates du Coran, peut-on nier qu'ils fassent une lecture du livre sacré des musulmans ? Si certaines sourates entrent en contradiction les unes avec les autres (par exemple sur la conversion des infidèles), auxquelles faut-il in fine se fier ?  
 
- Dans quelle mesure la politique étrangère de la France, et ses collusions avec le Qatar et l'Arabie Saoudite (pays qui financent le terorrisme), est responsable de la haine que Daesh nous voue ? cf. le slogan de l'extrême-gauche, qui accuse l'impérialisme capitaliste : "leur guerre, nos morts".  
Distinguer entre deux choix qui vont se poser : d'une part, la politique policière et militaire à adopter pour se protéger de ces attaques (problème à court terme) ; d'autre part, la politique étrangère totalement à revoir : de facto, le régime syrien réussit à imposer l'idée que le vrai ennemi c'est Daesh, pas Bashar El-Assad. Question à long terme.  
Mais les problèmes urgents à court terme ne vont-ils pas occulter les questions plus profondes sur la politique française ?

Message cité 2 fois
Message édité par rahsaan le 23-11-2015 à 23:26:05

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°44019148
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 25-11-2015 à 17:45:43  profilanswer
 

De manière instinctive et au vue de la vie des aspirants kamikazes, il me semble que leur action relèverait d'un hyper-narcissisme touchant des individus sans qualités, n'ayant aucune gratification sociale dans leur travail, et qui sublime leur hypertrophie égotiste dans un acte explosif et singulier qui les rendra célèbre pendant quelques semaines. La cause me semble annexe pour les kamikazes des attentats de Paris, comme la fille kamikaze de Saint-Denis qui n'avait jamais du ouvrir un Coran.
Pour les kamikazes moyen-orientaux, le sentiment d'humiliation et de perte d'identité par rapport à l'Occident (ce sera tout le discours de Sayyed Qutb, théoricien radical des frères musulmans pendu par Nasser) et la nécessité de toucher un ennemi puissant peuvent expliquer les passages à l'acte, la mort étant vue comme un "passage" vers un arrière-monde paradisiaque.


---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
n°44053090
Profil sup​primé
Posté le 29-11-2015 à 07:19:01  answer
 

rahsaan a écrit :

Quelques problèmes posés par l'existence de Daech et par les attentats :  
 
- Les motivations des auteurs d'attentats : religieuses ? politiques ? les deux ?  
Sont-ils lucides quant à ce qu'ils font, ou sont-ils manipulés et aveugles ? Sont-ils trompés ou bien sont-ils pleinement engagés dans cette cause pour laquelle ils sont prêts à mourir ?  
Il ne semble pas que les causes soient uniquement sociales, puisque des terorristes comme les frères Kouachi avaient une famille dans la même situation qu'eux, qui eux n'ont pas basculé dans le terrorisme.  
On constate que certains terroristes ne sont pas des endoctrinés de longue date : ils ont été acquis à cette cause récemment, ils se sont entrainés, en l'espace de quelques années. Comment se fait-il qu'on puisse "basculer" si vite ? Goût de la violence ? Sincère désir de justice ? Recherche du sacré ?
 
- La France peut-elle se dire en "guerre" contre Daesh ? Une guerre se définit simplement comme un conflit ouvert entre deux Etats. Or, est-ce une organisation terroriste ou un Etat ? Si c'est un Etat, on peut se dire en guerre contre lui, mais dans ce cas, on doit considérer ses hommes armés comme des soldats. Sinon, on peut les considérer comme des terroristes, mais dans ce cas, s'agit-il vraiment d'une guerre ?
 
- Le succès que rencontre la propagande Daesh est-il dû à des religions plutôt politique et sociales, ou à des raisons religieuses ? On peut penser que les deux s'entremêlent et que Daesh promeut une vision apocalyptique du monde où il faut propager le combat à mort contre les infidèles, et que c'est ce principe qui au coeur de leur propagande et de leur organisation politique (ou tentative d'organisation : certains parlent d'un "proto-Etat", ni seulement organisation, ni vraiment Etat stable). Daesh exploite et décuple le ressentiment anti-Occident en s'appuyant sur une vision sacrificielle du combat contre les infidèles. Ils réduisent autrement dit la politique à la lutte fanatique.  
 
- La question plus générale de la barbarie : peut-on dire des terroristes de Daesh et de ceux qui commanditent ces attaques, qu'ils sont des barbares ? cf. Levi-Strauss, Race et Histoire : "être barbare, c'est considérer qu'il y a des barbares". Mais peut-on vraiment qualifier ces actes autrement que de barbares ?  
cf. cette couverture récente de "Valeurs actuelles" : "la guerre contre les barbares". Mais si l'adversaire est un barbare, cela autorise-t-il de l'attaquer de façon exceptionnellement violente ? Mais alors, qui sont les barbares ?...  
 
- Faut-il continuer d'attaquer Daesh ? Doit-on le faire au nom de notre sécurité ? Des droits de l'homme ? Du droit de réplique en temps de guerre ?  
Qu'est-ce qui nous fait courir le plus de risques de nouveaux attentats ? De continuer de les attaquer ou de cesser ? Cesser nos attaques pourrait être un signe de faiblesse incompréhensible. Mais les attaquer risque de nous entraîner dans un cycle infernal de violence. Ici se pose la question de la réponse mesurée à une agression. C'est la question de la guerre juste et de ses conditions : comment se défendre contre Daesh sans se laisser entraîner dans la violence aveugle, qui est le piège qu'ils nous tendent.  
 
- Doit-on considérer la doctrine religieuse prêchée par Daesh comme appartenant à l'islam ou bien comme une perversion extrémiste de l'islam ? Bref, Daesh a-t-il un rapport avec l'islam ? S'ils s'appuient sur certaines sourates du Coran, peut-on nier qu'ils fassent une lecture du livre sacré des musulmans ? Si certaines sourates entrent en contradiction les unes avec les autres (par exemple sur la conversion des infidèles), auxquelles faut-il in fine se fier ?  
 
- Dans quelle mesure la politique étrangère de la France, et ses collusions avec le Qatar et l'Arabie Saoudite (pays qui financent le terorrisme), est responsable de la haine que Daesh nous voue ? cf. le slogan de l'extrême-gauche, qui accuse l'impérialisme capitaliste : "leur guerre, nos morts".  
Distinguer entre deux choix qui vont se poser : d'une part, la politique policière et militaire à adopter pour se protéger de ces attaques (problème à court terme) ; d'autre part, la politique étrangère totalement à revoir : de facto, le régime syrien réussit à imposer l'idée que le vrai ennemi c'est Daesh, pas Bashar El-Assad. Question à long terme.  
Mais les problèmes urgents à court terme ne vont-ils pas occulter les questions plus profondes sur la politique française ?


 
 
Merci pour ce questionnement

n°44057760
Mine anti-​personnel
Posté le 29-11-2015 à 20:50:06  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Quelques problèmes posés par l'existence de Daech et par les attentats :


 
Lundi dernier, Badiou a fait une séance spéciale de son séminaire sur la question et a donné quelques réponses. J'y étais.  
Le compte-rendu ici: http://www.cjoint.com/c/EKDwz4OuYJr

Message cité 1 fois
Message édité par Mine anti-personnel le 29-11-2015 à 23:26:52
n°44059083
rahsaan
Posté le 29-11-2015 à 22:58:26  profilanswer
 

Lien cassé :/


---------------
Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°44059350
Mine anti-​personnel
Posté le 29-11-2015 à 23:27:30  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Lien cassé :/


Ça devrait être bon maintenant  :o

n°44059989
Profil sup​primé
Posté le 30-11-2015 à 03:00:04  answer
 

Mine anti-personnel a écrit :


 
Lundi dernier, Badiou a fait une séance spéciale de son séminaire sur la question et a donné quelques réponses. J'y étais.  
Le compte-rendu ici: http://www.cjoint.com/c/EKDwz4OuYJr


 
Merci mais pas de phrase lisible que des codes alpha numériques

n°44060615
Mine anti-​personnel
Posté le 30-11-2015 à 09:19:55  profilanswer
 


Fichier .odt (Open Office Writer), logiciel open source donc gratuitement téléchargeable.

n°44063646
pascal75
Posté le 30-11-2015 à 13:58:47  profilanswer
 

Son discours a l'apparence flétrie d'une vieille pomme, et il nous prend pour des poires.


---------------
GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°44064598
rahsaan
Posté le 30-11-2015 à 15:11:39  profilanswer
 

[:mucus]


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°44072450
Mine anti-​personnel
Posté le 01-12-2015 à 10:27:25  profilanswer
 

pascal75 a écrit :

Son discours a l'apparence flétrie d'une vieille pomme, et il nous prend pour des poires.


Concision cinglante de l'analyse, pertinence conceptuelle de la synthèse, rigueur impartiale du jugement, sans parler de la beauté littéraire de la période déployant une métaphorique fruitière cohérente.
pascal75: le nouveau Juvenal !

n°44075137
pascal75
Posté le 01-12-2015 à 14:32:56  profilanswer
 

Ah, Juvénal ! Faut que je lise ça.  
Quant à Badiou et son "élucidation intégrale de ce qui est arrivé" en sept parties, j'ai pas tout lu mais j'en connais la conclusion : c'est des fachos. OK.  
J'ai pourtant fait un effort mais je n'aime rien chez ce type. Dis nous plutôt la pertinence de ses analyses. Moi je ne peux rien en dire, ça me tombe des mains.


---------------
GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°44077484
rahsaan
Posté le 01-12-2015 à 17:58:05  profilanswer
 

Bon, il passe beaucoup de temps à nous faire un exposé sur le capitalisme mondialisé, la pauvreté, la concentration des richesses etc.  
Dans le IV, on arrive enfin au sujet proprement dit :  

Citation :

Mais comme on le voit, à la fin des fins, l’origine des jeunes importe assez peu, leur origine, on va dire, spirituelle, religieuse, etc. Ce qui compte, c’est le choix qu’ils ont fait quant à leur frustration. Et ils vont être ralliés au mélange de corruption et d’héroïsme sacrificiel et criminel en raison de la subjectivité qui est la leur, et non en raison de leur conviction islamique. On a du reste pu observer que, dans la plupart des cas, l’islamisation est terminale plutôt qu’inaugurale. Disons que c’est la fascisation qui islamise, et non l’Islam qui fascine.


 
Il doit vouloir dire : "... l'Islam qui fascise", j'imagine, pas "fascine".  
Bon après, le terme de fasciste, on peut le mettre à toutes les sauces. Je ne suis pas sûr que ça nous éclaire tellement sur les terroristes de Daesh.  
De même, dire : Daesh, c'est tout le contraire de l'Occident nihiliste, mais ils sont eux-mêmes nihilistes et c'est une firme capitaliste qui vend des produits etc. Oui bon, d'accord. Ça me semble un peu court. A partir du moment où ça devient un Etat à part entière, ce n'est plus une entreprise commerciale, même mafieuse.  
On voit bien là les vieux réflexes dogmatiques des marxistes "durs", qui veulent tout ramener à l'économie.  
 

Citation :

Je pense qu’il faut l’appeler « un meurtre de masse » horrible dans lequel, point tout aussi horrible, le meurtrier s’inclut lui-même. Il y a là une forme criminelle suicidaire qui porte à son comble l’instinct de mort. Il n’y a plus rien, ni victimes, ni assassins.


 
Si, il y a des victimes et des assassins. Ce n'est pas parce que les tueurs se font sauter avec leurs victimes que la différence entre les deux est détruite.  
 

Citation :

Donc, si vous multipliez les assassinats ciblés par drone, comme l’a fait tout au long de son règne le calme et résolu Obama, vous avez très vite des centaines et des centaines de personnes qui ont été massacrées pour rien. Si donc on appelle barbare le fait de tuer des gens pour rien, les Occidentaux sont barbares tous les jours, il faut le savoir. Simplement, dans le premier cas de barbarie, la barbarie des barbares, nous avons un meurtre de masse assumé et suicidaire. Dans le cas de la barbarie des civilisés, c’est un meurtre de masse technologique, dissimulé et satisfait.


 
Oui, ça me semble juste. On retrouve ce livre sur les drones cité plus haut dans le topic, sur la guerre à distance, aseptisée et deshumanisée.
 
Dans l'ensemble, il ne tient pas assez compte, à mon avis, de la mystique apocalyptique et guerrière de Daesh, qui n'est pas tout, mais qui ne peut pas être négligée. Mais c'est une limite de sa grille de lecture très marxiste : il néglige comme seulement "idéologique" et creux ce qui ne relève pas strictement de la politique et de l'économie.


Message édité par rahsaan le 01-12-2015 à 18:32:55

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n°44091266
rahsaan
Posté le 02-12-2015 à 22:18:30  profilanswer
 

Je trouve qu'il "plaque" beaucoup de choses qu'il connaît déjà, et ne parle pas assez de Daech en tant que tel. Comparer avec la Terreur, par exemple, pourquoi pas, mais ces situations sont assez différentes, puisque la Terreur a constitué par définition une période d'exception lors d'une révolution.  
Parler de "fondamentalisme" est contestable aussi, et contesté par certains, qui notent que justement un "fondamentaliste" ne "s'abaisserait" pas à l'action violente. http://www.liberation.fr/france/20 [...] te_1415577 «Ne pas confondre jihadisme et néofondamentalisme»
 
Dounia Bouzar, que Tavoillot cite, donne des infos sur le processus d'embrigadement sectaire : http://lobservateurdumaroc.info/20 [...] musulmans/
 
Enfin, parler de "philosophie" de Daech, je trouve ça un peu fort... On ne peut pas accepter que cette idéologie fanatique et sacrificielle soit qualifiée de philosophie... D'ailleurs, les gens de Daech, qui ne se réfèrent qu'au Coran, détestent évidemment la philosophie, et tout ce qui va avec, la raison, la conscience, l'examen critique. Pour eux, que l'homme pense par lui-même, c'est l'horreur intégrale !


Message édité par rahsaan le 02-12-2015 à 22:23:19

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n°44092923
Profil sup​primé
Posté le 03-12-2015 à 06:21:52  answer
 

Bonjour.Concernant l'origine de l'âme et sa fonction, tout est-lié de près ou de loin à dieu? :??:

n°44092924
Profil sup​primé
Posté le 03-12-2015 à 06:23:14  answer
 

k-rott0 a écrit :

Sur daech est sa philosophie politique. Je n'ai lu que la première partie pour le moment, c'est une belle mise en perspective:
http://www.latribune.fr/opinions/t [...] 31623.html
http://www.latribune.fr/opinions/t [...] 32132.html
 
 
Sur Badiou (et Onfray en bonus), j'avais trouvé cette discussion intéressante, quoiqu'à la conclusion un peu désespérante:
https://www.youtube.com/watch?v=4pJPO3qkH8Y
Désolé si cette un re-post de ce même topic.
Et puisque ça tombe dans le thème du moment:
https://www.youtube.com/watch?v=pWN8Nb49pmQ


 
Merci, notamment pour la philo politique de daesh

n°44102764
Profil sup​primé
Posté le 03-12-2015 à 22:00:22  answer
 

[quotemsg=44092923,12804,1019279]Bonjour.Concernant l'origine de l'âme et sa fonction, tout est-lié de près ou de loin à dieu? :??: [/quotemsg
 
Une première approche
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%82me
 
 

n°44103446
rahsaan
Posté le 03-12-2015 à 23:08:21  profilanswer
 

En grec, âme se dit psychè. C'est le souffle qui anime les vivants. Quand on rend l'âme, on rend son dernier souffle. Les grecs ont déjà cette métaphore (les sonorités de psychè évoquent déjà ce souffle). De là, on a formé le mot psychologie.
Dans son Peri psycheos (De l'âme), Aristote classe les différents vivants : âme végétative pour les plantes, âme sensitive pour les animaux, âme rationnelle pour les hommes. Les hommes possèdent les trois parties de l'âme, les animaux deux et les plantes une seule.
On dit d'ailleurs d'un homme dans le coma qu'il est dans un état végétatif : il est encore vivant, mais ses fonctions vitales sont réduites au minimum. Il ne parle plus, c'est à peine s'il peut sentir.

 

En latin, on peut distinguer animus et anima.
Animus donne l'animal, l'être doué de vie. Animus est ce qui anime, donne vie, mouvement, qui distingue le vivant de l'inerte. Quelqu'un d'inanimé est évanoui, peut-être déjà mort ("il a été trouvé inanimé" ). On parle de réanimation pour les services d'urgence qui tentent de sauver la vie de quelqu'un (lors d'une crise cardiaque par exemple).

 

Anima a une connotation plus religieuse : c'est l'âme au sens de l'immortalité de l'âme.
Pour Saint-Thomas (Somme théologique), Dieu a voulu l'union de l'âme et du corps, il faut en rendre compte -contre ceux qui pensent que l'intellect peut en droit être séparé du corps, et que penser, c'est être passif par rapport à une intelligence impersonnelle et universelle (Avicenne -mais à vérifier). Pour Saint-Thomas, l'âme est ce qui fait que nous ne sommes pas qu'un corps de chair, animal, mais des êtres doués de raison. L'âme arrache le corps à la matière et l'élève vers Dieu. C'est sa fonction : l'âme est là pour tendre vers Dieu, par la raison et la foi.

 

En français, âme a gardé cette connotation nettement religieuse.
On distingue l'âme et l'esprit, terme plus scientifique : le corps et l'esprit. En latin, esprit se dit mens : le mental, par opposition au cérébral. C'est le terme qu'emploie plus volontiers Spinoza par exemple. L'esprit est lié à la conscience, encore dans les recherches contemporaines en neurologie, sur les rapports entre conscience et cerveau. Où est la conscience ? Dépend-elle du cerveau ? Comment ? Le mental se réduit-il au cérébral, c'est à dire à l'activité des neurones ? Ou y a-t-il quelque chose en plus, qui échappe à l'observation scientifique ?
La phénoménologie (avec Ricoeur, dans son dialogue avec Changeux, La Nature et la règle) distingue le point de vue en troisième personne du scientifique, et le point de vue en première personne, du sujet vivant, qui fait l'expérience subjective et irréductible de la conscience. Tout le problème est d'articuler alors cette expérience que chacun fait de sa propre conscience, et l'expérience scientifique, qui n'a affaire qu'à des réseaux neuronaux. Comment comprendre l'activité du cerveau en rapport avec l'activité de la conscience ?
Si la conscience est une illusion, pourquoi avons-nous cette illusion ? Si la conscience existe, qu'est-ce que la science peut nous apprendre sur elle ?...

 

La question est débattue, par David Chalmers, de savoir tout simplement si la conscience constitue un "problème difficile" ou non : https://fr.wikipedia.org/wiki/Probl [...] conscience
Le rapport de la conscience au corps est-il difficile à comprendre ou bien est-il évident ? C'est le problème de la vie intérieure : nous la vivons mais nous ne savons pas en rendre compte d'un point de vue matérialiste.

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 03-12-2015 à 23:24:34

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n°44113154
rahsaan
Posté le 04-12-2015 à 21:16:03  profilanswer
 

Compte-rendu du livre de François Rastier, Naufrage d'un prophète. Heidegger aujourd'hui, qui fait le point sur l'antisémitisme de Heidegger, la visée manipulatrice de ses textes et sa réception contemporaine.


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°44121853
rahsaan
Posté le 06-12-2015 à 10:50:16  profilanswer
 

J'ai beaucoup aimé la lecture de Jean-François Billeter. J'apprécie son rationalisme, sa critique de la vision exotique de la Chine, sa volonté de maintenir un dialogue entre des traditions culturelles et de ne pas rester muet devant une "pensée autre", qui nous échapperait essentiellement mais devrait être "respectée".
C'est pourquoi j'avais illustré ma recension avec un extrait d'Entretien d'un philosophe chrétien et d'un philosophe chinois sur l'existence et la nature de Dieu, de Malebranche (1707). Les deux interlocuteurs ne sont pas d'accord sur le principe de toutes choses, mais ils maintiennent la possibilité d'un dialogue argumenté. Il est déjà remarquable que Malebranche considère aussi le Chinois comme un "philosophe", alors qu'on serait tenté de réserver ce terme à un penseur occidental. Mais du seul fait qu'il accepte de discuter ses idées, de les soumettre au doute et à la confrontation rationnelle, il se fait philosophe.

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Message édité par rahsaan le 06-12-2015 à 10:58:09

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°44124429
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Posté le 06-12-2015 à 18:16:27  answer
 

rahsaan a écrit :

J'ai beaucoup aimé la lecture de Jean-François Billeter. J'apprécie son rationalisme, sa critique de la vision exotique de la Chine, sa volonté de maintenir un dialogue entre des traditions culturelles et de ne pas rester muet devant une "pensée autre", qui nous échapperait essentiellement mais devrait être "respectée".
C'est pourquoi j'avais illustré ma recension avec un extrait d'Entretien d'un philosophe chrétien et d'un philosophe chinois sur l'existence et la nature de Dieu, de Malebranche (1707). Les deux interlocuteurs ne sont pas d'accord sur le principe de toutes choses, mais ils maintiennent la possibilité d'un dialogue argumenté. Il est déjà remarquable que Malebranche considère aussi le Chinois comme un "philosophe", alors qu'on serait tenté de réserver ce terme à un penseur occidental. Mais du seul fait qu'il accepte de discuter ses idées, de les soumettre au doute et à la confrontation rationnelle, il se fait philosophe.


 
Billeter s'oppose à François Jullien je crois(Dans un article, Simon Leys(décédé) avait aussi critiqué Jullien...Mais les  parlent et écrivent couramment le mandarin)

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