Bonsoir Bubullange
Citation :
Coucou à tous Merci pour tes conseils L'Amibe_R Nard ! Tu es écrivain ou ...?
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Ecrivain dans le fait d'écrire, certes.
Ecrivain réputé et reconnu par l'intelligentsia littéraire, non
Mais comme je ne connais pas beaucoup d'écrivains pour donner leurs "trucs" d'écriture (*), je partage les miens, et ceux que j'ai découverts en lisant et commentant plus de deux cents nouvelles d'auteurs "débutants", sans oublier un paquet de livres et sites sur le sujet.
(*) quand les écrivains savent vraiment quels "trucs" ils utilisent de manière consciente.
Bref, ce sont des "techniques" que j'aurais aimé trouver, il y a de ça plusieurs années, dans mes propres débuts.
Comme pour toutes les techniques, c'est à chacun de les expérimenter pour s'en servir ou non suivant les circonstances. Et surtout à les adapter pour soi.
Donc, je suis plutôt dans la plage "ou..." de ta question
J'ai changé quelques trucs et j'ai mis la fin du chapitre.
Bonne lecture
Si vous avez des critiques, n'hésitez pas ...
Assis dans l’herbe près de la Tour Eiffel, Nicolas racontait une blague à Julie. Il faisait des grimaces, imitant leur ancien professeur de mathématiques et elle riait aux éclats, bien qu’il n’ait pas encore fini de raconter la plaisanterie. L’été venait à peine de commencer, mais l’air était suffocant comme en plein mois d’août.
/là, comme tu embrayes sur une autre information, il faudrait descendre à la ligne.
En même temps, ce passage sur le réchauffement climatique est un peu plaqué (hors sujet par rapport à Nicolas et Julie.)
Et on le sent fort bien en le supprimant du texte.
Car on pourrait continuer sans problème avec ce qui suit.
Julie s’allongea sur le ventre et sur sa veste en jean
/
Durant ses trois dernières années, du Canada à l’Antarctique, de la Polynésie, au centre de
/ces trois
/
l’Afrique, partout sur la planète bleue, le climat et la météo, s’étaient détraqués. Le temps s’était considérablement réchauffé. En hiver, il ne neigeait plus ; l’été, toujours plus chaud, était synonyme de sécheresse et de canicule. Aux pôles, les glaciers et les icebergs fondaient de plus en plus ; et le niveau de la mer augmentait petit à petit. Malgré, ce réchauffement climatique inquiétant, les habitants de la belle planète malade ne faisaient rien, ou vraiment pas grand-chose, pour arranger les choses. Ils continuaient leur petit bonhomme de chemin, se justifiant faiblement : « à quoi bon faire quelque chose ? Ils étaient individuellement trop petits et insignifiants. Cela ne servirait à rien, alors pourquoi donc essayer et se compliquer la vie.
Julie s’allongea sur le ventre et sur sa veste en jean, face à la large allée où se promenaient les passants ; un couple, main dans la main, croisant une mamie et son petit fils dépassés par un groupe d’adolescent… A la vue d’un trentenaire trébuchant et manquant de tomber par terre,
/d'adolescents
trébuchant sur quoi ? (c'est drôlement dangereux les alentours de la Tour Eiffel )
/
elle éclata d’un rire cristallin qu’elle essaya tant bien que mal de dissimuler.
Un peu plus loin, les badauds, insouciants et désinvoltes, parcourraient les rues avec des plans de la ville et des guides touristiques. Des groupes de touristes se mélangeaient, puis se séparaient. Dans un étrange mouvement de ruche, ils rejoignaient leur guide et son parapluie vif, son nounours au bout d’une perche ou son masque africain… Chaque guide avait son
/ou son nounours (le ou est nécessaire ici)
ils rejoignaient leur guide et son parapluie vif, ou son nounours au bout d’une perche, ou son masque africain...
chaque guide "il faudrait un verbe plus intéressant que avoir"
chaque guide levait haut son symbole
chaque guide soulevait son symbole au-dessus des têtes
/
symbole, et, pour ne pas se perdre, les voyageurs devaient essayer de reconnaître ou de retenir le leur. Dans ce mélange hétéroclite, se côtoyaient des gens des quatre coins du monde, toujours accompagnés du fidèle ami : l’appareil photo. Sous la gigantesque tour, s’étalaient d’immenses files d’attente pour atteindre les ascenseurs ou plus rarement les escaliers. Au centre, bien en dessous du paratonnerre planté au sommet de la construction, des jeunes avec des écriteaux « câlins gratuits » enlaçaient les passants ; un peu d’amour et de gentillesse dans ce monde de brute.
/là aussi on saute une ligne... Ta caméra a décrit un petit parcours alentour, et hop, elle revient sur tes deux héros.
/
Sur la pelouse fraîchement taillée, Julie embrassa Nicolas sur la joue. A coté d’eux, des groupes plus ou moins âgés jouaient aux cartes, lisaient, s’enlaçaient, faisaient des sudoku, pique-niquaient, bavardaient et riaient bruyamment. Beaucoup d’étudiants et de lycéens venaient décompresser après le stress des diverses épreuves et tests qu’ils avaient dû affronter ou tout simplement pour fêter le début des vacances. Beaucoup d’entre eux devaient maintenant choisir quelle voie ils emprunteraient toute leur vie.
Julie et son ami Nicolas avaient passé leurs BAC scientifiques sans problème et avec succès. Nicolas avait excellé en physique, où il avait obtenu à un demi point près, la note maximum, mais aussi en anglais et en sport. Dans les autres matières les deux amis avaient atteint largement la moyenne. En sciences de la vie et de la terre, il avait obtenu la deuxième meilleure note après celle de Julie. La jeune fille se destinait maintenant, comme ses parents, avant elle, à une carrière de médecin.
/Là, tu n'as pas vraiment corrigé le problème.
Voyons ce qu'il est possible de construire pour rendre ce passage plus vivant.
Julie et son ami Nicolas avaient passé leurs BAC scientifiques sans problème et avec succès. Nicolas avait excellé en physique, où il avait obtenu à un demi point près, la note maximum, mais aussi en anglais et en sport. Dans les autres matières les deux amis avaient atteint largement la moyenne. Mais en sciences de la vie et de la terre, Nicolas avait obtenu la deuxième meilleure note après celle de Julie, et il avait dû accepter sa défaite.
Suite à leur pari, il devait suivre l'envie de Julie pendant toute une longue journée. Beau joueur, il gardait le sourire et profitait du moment sans complexe.
Bien sûr, lui n'avait pas des parents médecins, ni l'envie de le devenir... Pourtant l'idée d'appeler Julie "docteur" ne lui déplaisait pas.
Pourquoi j'ajoute ce mouvement.
- d'abord pour rompre avec l'énoncé massif d'informations (dont on/le lecteur se moque un peu, sauf si c'est important pour la suite de l'histoire... peut-être le côté médecin, mais la moyenne, l'excellence en physique, en anglais et en sport ? Est-ce important par rapport au moment qu'ils passent ensemble ???)
- ensuite pour montrer au lecteur qu'il y a eu de la vie avant le début de l'histoire (le pari)
(Et là, ça veut dire que tes personnages ne débarquent pas d'un chapeau magique)
- pour finir, cela crée une situation. Ils ne sont pas près de la Tour Eiffel pour rien. Ils sont là parce que Julie l'a décidé (ou on peut le supposer comme tel). Le personnage est parti à l'aventure et ne peut rebrousser chemin.
(- et je l'avoue, cela met une légère pression sur Nicolas : il n'est plus libre)
En même temps, la façon dont j'ai tourné ces quatre lignes (surtout les deux dernières) :
"Suite à leur pari, il devait suivre l'envie de Julie pendant toute une longue journée. Beau joueur, il gardait le sourire et profitait du moment sans complexe.
Bien sûr, lui n'avait pas des parents médecins, ni l'envie de le devenir... Pourtant l'idée d'appeler Julie "docteur" ne lui déplaisait pas."
Fait que la caméra est maintenant posée sur l'épaule de Nicolas... et ça accroche sur "Elle se retourna et observa le jeune homme". Parce que la caméra saute de Nicolas à Julie.
Copie mon passage et ta suite dans un autre fichier pour t'en rendre compte...
En relisant, tu verras sans doute de quoi je parle
Pourquoi j'ai changé ce passage : La jeune fille se destinait maintenant, comme ses parents, avant elle, à une carrière de médecin.
A cause du "jeune fille" (qui est répété plus bas, c'était une jolie jeune fille de)
Qui va appeler son correspondant "jeune homme" (lui aussi répété)
Ensuite, quand tu dis : C’était une jolie jeune fille de dix-huit ans aux longs cheveux châtains et aux yeux clairs. (on comprend bien que c'est Nicolas qui la regarde... si je préfère les grandes blondes à la chaussure noire, je ne vais pas trouver Julie jolie... en plus, je peux très bien l'avoir imaginée comme je le voulais depuis le début)
La solution possible pour raccrocher ce regard de Nicolas et la suite de ton histoire, sans montrer au lecteur une grosse saute, serait peut-être cela
Elle adorait, depuis toujours, la biologie et l’étude de l’humain, autant physique que psychologique. Elle s’étira sur le tapis vert naturel. C’était une jolie jeune fille de dix-huit ans aux longs cheveux châtains et aux yeux clairs. Elle était petite mais possédait des formes que beaucoup enviaient. Bien qu’assez timide, elle avait toujours le sourire aux lèvres.
Sentant un regard peser sur elle, Julie tourna la tête vers Nicolas, qui lui tira la langue avant de se cacher le visage dans les mains. Amusée, Julie observa le jeune homme étendu près d’elle.
(comme on a sauté une ligne, on est passé à une autre scène... on rajoute du mouvement... et on rajoute à présent une information importante : Julie n'aime pas Nicolas d'amour.)
/
Elle adorait, depuis toujours, la biologie et l’étude de l’humain, autant physique que psychologique. Elle s’étira sur le tapis vert naturel. C’était une jolie jeune fille de dix-huit ans aux longs cheveux châtains et aux yeux clairs. Elle était petite mais possédait des formes que beaucoup enviaient. Bien qu’assez timide, elle avait toujours le sourire aux lèvres. Elle se retourna et observa le jeune homme étendu près d’elle. Quand ils s’étaient rencontrés, il y a environ cinq ans, elle était tombée secrètement amoureuse de lui, cela les avait beaucoup rapprochés. Depuis, ils ne se quittaient plus. Ses sentiments pour Nicolas s’étaient peu à peu estompés mais ils étaient restés comme gravés dans son coeur C’était d’ailleurs grâce à son
/coeur. (point)
/
charme venu d’Italie qu’elle avait succombée. Lui, avait aussi 18 ans, des cheveux bruns ébouriffés et des yeux verts expressifs. C’était un grand jeune homme musclé, rempli d’humour. Il se retourna sur le ventre et mit ses mains derrière sa nuque.
/pourquoi ?
il va manger de l'herbe ?
(si tu suis l'idée de la langue tirée, on peut comprendre qu'il continue à se cacher)
sinon mets-le sur le dos, plutôt que sur le ventre
contrairement aux tortues, il sera plus à l'aise pour regarder les nuages défiler.
/
Au contraire de la vie calme et rangée que voulait son amie, il rêvait d’aventures et de découvertes. Tout petit déjà, il s’imaginait semblable à Frodon en train de porter l’anneau maléfique jusque dans le cheminée de l’antre de Sauron, ou encore sauver le monde comme SpiderMan, Batman et tout autre héros. Il ne savait qu’une chose de son avenir : il ne voulait pas s’ennuyer.
« — Nico, qu’est ce que tu regarde comme ça ? » demanda brusquement Julie.
Nicolas regardait les nuages gris défilés, depuis un petit moment déjà. Il semblait
/défiler
regardait le défilé des nuages gris depuis un moment déjà
Depuis un moment déjà, regardait le défilé des nuages gris.
/
complètement absorbé par eux, si bien qu’il n’entendit pas la question de son amie.
/là, ça ne marche pas trop si tu suis l'idée du regard de Nicolas sur son amie.
En même temps, ça ne marche pas trop puisqu'au tout début, Nicolas singe le prof de math...
Donc là, il faudrait qu'il fasse semblant de ne pas entendre son amie.
/
« Ouh ouh ! Nico ! Continua t-elle en lui frappant gentiment le bras droit
/continua-t-elle (tirets dû à l'inversion du sujet et du verbe, des fois que le sujet se perde )
/
— Oui ? répondit-il enfin, en détachant ses yeux du ciel et en la regardant
— Qu’est ce que tu regardais ? Là haut ?
— Les nuages, les avions, les étoiles, les planètes… commença t-il pensif. Il y a tellement de
/commença-t-il (idem)
/
choses à visiter, à faire d’intéressant, à vivre d’extraordinaire…
/il y a tellement d'endroit à visiter, tellement de choses intéressantes à voir, tellement d'extraordinaire à vivre.
(lis ta phrase à haute voix, et tu vas remarquer qu'il manque des mots)
/
Et, moi qui suis obligé d’aller à la université, comme tous les autres ; ensuite je passerai mon diplôme, trouverai un travail,
/l'université
/
une femme, ferai des enfants qui partiront pour refaire le même cycle de vie, moi je vieillirai
/reproduire plutôt que refaire (le fer ce n'est pas bon dans un texte)
/
et passerai ma retraite à m’ennuyer. Toute une vie sans motivation, tous les jours à faire la
/à réaliser
/
même chose, payer des factures, subir des gens insupportables sans broncher, avoir une vie monotone… Je ne veux pas de cette vie là, je te l’ai souvent dit Julie, ce n’est pas fait pour
/vie-là (tiret)
/
moi…
— Mais bien sur que si, ce n’est pas que ça, la vie ! répondit-elle avec fougue et passion. La
/sûr (= certainement avec le chapeau)
/
vie c’est s’amuser, draguer, trouver une fille que tu aimes, avoir un métier qui te plait, des
/la vie, (virgule)
plaît
/
loisirs pour te détendre, être avoir les gens à qui tu tiens, voyager, vivre des choses ! »
/être avec
supprime des choses
/
Déjà, Nicolas était replongé dans ses pensées
« — Allé, viens, dit-elle en le prenant par la main, tu vas voir qu’il n’y a pas que des choses
/Allez
/
négatives dans la vie.
/ici, l'idée du pari perdu prend tout son sens.
/
Elle l’emmena vers une petite buvette où étaient vendues d’énormes crêpes. Ils avaient toujours eu une petite faiblesse pour le nutella, emblème de leur jeunesse. Il leur rappelait les
/Nutella (les marques sont avec une majuscule)
/
bons moments qu’ils avaient passé ensemble, à déguster la pâte à tartiner chocolat-noisettes à
/les bons moments passés (donc qu'ils avaient passés)
/
la petite cuillère. Au moment où le marchand leur rendait la monnaie, le temps se détraqua. Des trombes d’eaux mouillaient la foule, pendant que la foudre les effrayait. Paniqués et
/des trombes d'eaux s'abattirent pour mouiller la foule, pendant que la foudre grondait entre les nuages.
/
trempés, les promeneurs couraient, à gauche, à droite, dans tous les sens. Julie cherchait à s’abriter. Au contraire, Nicolas se délectait de la pluie coulant le long de son corps, mouillant chaque parcelle de lui-même. Il adorait la pluie et les phénomènes qui dépassaient les
/chaque parcelle de sa peau
/
hommes. Il était tout petit par rapport à l’univers et il le savait. En étant mouillé ainsi par l’averse, il avait l’impression d’entrer en communion avec la nature, les éléments, la planète toute entière.
Julie lui attrapa le bras et ils s’engouffrèrent dans une bouche de métro non loin de là. Il commençait à être tard et ils devaient rentrer chez eux ; l’averse les avait rappelée à l’ordre.
/rappelés
/
Nicolas était encore tout dégoulinant d’eau quand il poussa la porte en contre-plaqué de son appartement. Il habitait dans un petit trois-pièces, au 7ème étage d’un immeuble de banlieue près de Paris, avec son père. Il entra, son père était avachi dans le vieux canapé. Il ressemblait
/il entra dans le salon, son père était encore avachi
/
beaucoup à son fils, les mêmes cheveux et les mêmes mimiques, sans les muscles saillants et avec du ventre. Dans sa jeunesse, il était beau et pouvait séduire n’importe quelle personne de sexe féminin. C’était, grâce à son charme inné, qu’il avait réussir à conquérir la future mère de Nicolas. Mais leur mariage n’avait pas survécu au temps. Et il y avait cinq ans qu’elle était partie, avec son amant, en Amérique du Sud, abandonnant ainsi les deux hommes de sa vie. Depuis, elle n’avait plus donné signe de vie. A l’époque, Nicolas avait treize ans et avait très mal vécu la situation, bien qu’il n’ait jamais été proche de sa mère. Maintenant, il comprenait son geste et l’acceptait : elle est partie à la recherche du bonheur car la vie de Paris, avec son mari, ne lui convenait plus. Il considérait cela malgré sa peine comme une preuve de courage, de « bouger les choses pour être mieux ». Son père, lui, ne s’en était toujours pas remis. Ses
/encore le mot chose... mais chose, ça peut contenir tout et n'importe quoi. C'est un mot trop vague pour être utile (c'est-à-dire donner une image précise de ce que tu veux dire)
/
sentiments s’étaient effacés mais il n’oubliait pas les bons moments passés ensemble et cela lui fendait le cœur.
Nicolas prit une tranche de pizza qui restait dans l’emballage en carton du livreur et partit dans sa chambre. Attablé devant son bureau, il repensa à sa journée. Il adorait Julie, mais il aurait préféré se balader seul. Il devait réfléchir à ce qu’il voulait vraiment, à quoi il destinerait sa vie. Le problème, c’est qu’il n’en avait aucune idée.
Assise sur son lit, Julie laissait son esprit divaguer. Nicolas avait été bizarre pendant l’après-midi, il semblait détacher du monde, dans une autre galaxie. Avait-elle fait un truc de mal ?
/détaché
/
Ou angoissait-il simplement face à son destin ? Surtout qu’il ne restait plus que 3 jours pour qu’il prenne sa décision de vie.
/ah oui ?
Voilà qui est intriguant...
Donc, c'est une bonne finale de chapitre.
Bien Amicalement
L'Amibe_R Nard (toujours long )