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DRM et nouveau Bios: le PC de demain encore plus près de Windows
Par Matthew Broersma
ZDNet UK
Lundi 6 octobre 2003 Phoenix Technologies, principal fournisseur de Bios, se rapproche encore plus de Windows. Grâce à la gestion numérique des droits, les futurs PC deviendront récalcitrants à Linux et l'utilisateur ne manipulera plus les fichiers avec la même liberté.
Microsoft consolide sa relation avec le fabricant de Bios, Phoenix Technologies, dans un accord destiné à lier plus étroitement les briques de base d?un ordinateur personnel avec le système d?exploitation Windows.
Ce partenariat, annoncé le 30 septembre, a pour objectif de rendre le PC «plus simple et plus fiable», affirment en coeur les deux sociétés. Mais il va probablement provoquer un tollé de la part des associations de protection de consommateurs, car Microsoft et Phoenix ont des plans visant à intégrer la technologie de gestion numérique des droits (DRM) tant au niveau du système d?exploitation (software) qu?au niveau matériel (hardware).
La DRM est conçue pour donner aux ayants droit un contrôle plus complet sur l?utilisation qui est faite des logiciels et du contenu; mais la pratique est critiquée parce qu?elle limiterait les droits des consommateurs.
Le Bios (ou Basic input/output system) est la couche logicielle qui fait le lien entre le matériel composant le PC et le système d?exploitation. Traditionnellement, il remplit des tâches simples de configuration de l?ordinateur. Il a été standardisé et rendu suffisamment simple pour qu?il soit possible d?installer des systèmes d?exploitation alternatifs, par exemple les distributions Linux.
Avec le Bios de Phoenix, un PC serait entièrement dévolu à Windows, et il deviendrait impossible d'utiliser la même machine pour faire tourner un autre OS. Rendant certaines demandes de remboursement complètement inutiles.
Le Core System Software (CSS) de Phoenix est un Bios de nouvelle génération, qui comprend une intégration plus complète entre le système d?exploitation et le matériel, facilitant, par exemple, le contrôle à distance de la configuration matérielle des ordinateurs pour les responsables informatiques. Le CSS est conçu pour des systèmes autres que les PC, par exemple les serveurs lames et les périphériques intégrés industriellement, en plus des classiques ordinateurs de bureau.
«C?est un tournant pour l?industrie, en permettant une mise en place, un support et une gestion plus aisés des serveurs, des périphériques mobiles et des ordinateurs de bureau», développe le directeur général de Microsoft en charge des matériels Windows, Tom Phillips, dans un communiqué. «Dans les faits, Phoenix est en train de créer une toute nouvelle catégorie de système logiciel.»
La DRM futur "ciment" du PC de nouvelle génération
Microsoft a annoncé que le CSS permettrait aux prochaines versions de Windows de gérer des serveurs lames sans qu?il soit nécessaire de les mettre sous tension. Le Bios permettrait également de contrôler plus efficacement la connexion de périphériques «interdits» sur tel ou tel ordinateur, avance Microsoft.
Phoenix compte parmi ses clients quatre des cinq plus importants fabricants d?ordinateurs. Ses produits sont également utilisés dans des produits d'électronique grand public comme ceux de Pioneer, de Matsushita, de Sony et de Toshiba.
Les deux partenaires argumentent en faveur d?une intégration plus complète entre Windows et le matériel, avec la DRM présente dans tous les cas. Microsoft envisage de lier les fonctions DRM de Windows à sa nouvelle plate-forme controversée, dite "Next Generation Secure Computing Base" (NGSCB), anciennement Palladium. NGSCB est associé à la prochaine version de Windows, nom de code Longhorn, prévu pour une sortie d?ici à deux ans. Cet accord avec Phoenix s'inscrit aussi dans le cadre d'une nouvelle politique de sécurité qui doit être détaillée ce mois-ci.
Phoenix a annoncé le 3 septembre un accord pour intégrer dans son Bios la technologie DRM d?Orbid Corporation, qui permettrait aux fournisseurs de contenu d?identifier les PC et les périphériques autorisés à lire certains fichiers en particulier, ce qui rendrait plus efficace le contrôle du contenu distribué, des échanges de fichiers et des copies de logiciel d?un ordinateur à l?autre.
La société a indiqué que la technologie d?Orbid est complémentaire à la NGSCB de Microsoft et qu?elle permettrait aux fabricants de PC d?intégrer la gestion numérique des droits directement au niveau du matériel, même si l?option serait toujours proposée aux utilisateurs de l?activer ou de la désactiver.
Cette information a attiré en trois jours pas moins de 725 commentaires sur Slashdot.org, le site de référence des informaticiens passionnés. Certains ont souligné d'emblée que l'intégration de l'OS dans le Bios mettrait le PC sur le même plan que le Macintosh avec Apple et son système MacOS.
Avec Jerome Thorel, ZDNet France
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