Faut dire qu’à l’époque, tout aussi décrié qu’il était déjà devenu, Flash Player était totalement incontournable, puisque des devs avaient vu qu’en plus de permettre de créer des animations ou des sites interactifs assez facilement (ainsi que des bannières de pub…), il était possible de mettre un lecteur vidéo dans une applet Flash, ce qui permettait de voir une vidéo en ligne sans avoir besoin d’une appli tierce comme Windows Media Player (pour les .WMV) ou l’ancestral RealPlayer (pour les .RA et .RAM). C’est comme ça que YouTube, puis DailyMotion, sont nés et ont pu prospérer : ils diffusaient des vidéos au format FLV, directement lisibles dans n’importe quel navigateur, pour peu qu’on ait installé le module Flash Player.
HTML5 et ses balises <audio> et <video> n’étaient encore que des brouillons, à l’époque.
C’est justement la sortie de l’iPhone et le refus catégorique de Jobs de permettre à Flash de tourner dessus qui ont donné ce coup de fouet à la finalisation de HTML5, et amorcé pour de bon le déclin de Flash. Revers de la médaille : là où il suffisait de bloquer Flash jusque-là, il a alors fallu installer des extensions de blocage des pubs, lorsque ces dernières ont, à leur tour, changé de support…
C’est quand même seulement à partir de septembre 2015, huit ans plus tard, que YouTube est passé à un lecteur HTML5 par défaut. Et une bonne année de plus pour que les sites de vidéos X y passent à leur tour, permettant enfin de se débarrasser du plug-in Flash Player sans regrets pour 99% des gens (il a subsisté longtemps des exceptions, comme ce site de l’antenne héraultaise de l’AMOPA qui est resté un site entièrement en Flash de 2007 à au moins 2019, avant d’enfin être rénové, car il était totalement inutilisable sinon).