Yop bon allez je me fends d'un petit post sur l'épervier d'Europe parce qu'il va être temps d'y retourner et que j'ai envie de faire un post un peu plus "développé" que d'habitude.
Certaines images ont déjà été vues ici, d'autres non. Précision utile : les deux nichées que j'ai eu la chance de voir ont été menées à bien avec à chaque fois plusieurs petits à l'envol.
la plupart des tofs suivantes ne sont pas à vocation "artistiques" mais plutôt pour l'obs
L'épervier d'Europe est donc un petit rapace diurne relativement commun en France. On estime sa population entre 26 et 45 000 couples ce qui en fait un des rapaces les plus communs avec le faucon crécerelle et la buse variable.
Parmi les rapaces nichant en France, c'est celui chez lequel le dimorphisme sexuel est le plus prononcé, le mâle ne mesurant que 60% environ de la femelle (il fait à peu près la taille d'un faucon crécerelle pour un poids de 110 à 190g environ, la femelle peut peser quasiment le double). Le mâle est parfois appelé tiercelet comme chez d'autres rapaces ou on retrouve ce type de dimorphisme. Autant dire que niveau photo, le mâle sera en général moins facile à chopper : plus petit, plus discret (en tout cas pour les couples que j'ai vus).
Le plumage n'est pas le même pour la femelle et pour le mâle : le mâle est globalement plus "roux" avec un gris plus foncé sur le dessus du corps.
Mâle en position de "repos" :
Femelle
Je n'ai malheureusement presque aucune photo avec le couple sur la même branche et celles que j'ai sont pas/peu exploitables... Idem pour les accouplements
L'épervier est principalement ornithophage et préférera naturellement les zones riches en petits passereaux : bocages, bois, parcs voir même milieu urbain pour peu qu'il y trouve de quoi nicher. Il attaque généralement ses proies par surprise et il n'est pas inhabituel de le voir apparaître aux alentours des mangeoires en hiver. Il est extrêmement habile en sous bois et slalome très rapidement entre les troncs/haies. Il attaque très souvent par surprise. J'ai pu personnellement assister à quelques attaques éclairs près des mangeoires que je fréquente. Lors de ces phases de chasse il n'est pas très farouche et il lui est arrivé de se poser sur le tronc ou je m'étais assis à seulement 3/4m de moi... La plupart des proies sont de petite taille (de ce que j'ai pu voir : mésanges, moineaux...). Malgré le taux d’échec très élevé de ses chasses, l reste un redoutable prédateur (stats wiki : "En un an, un couple d'Éperviers d'Europe pourrait tuer 2 200 Moineaux domestiques (Passer domesticus), 600 Merles noirs (Turdus merula) ou 110 Pigeons ramiers (Columba palumbus)"
Femelle en pleine dégustation
Si quelqu'un sait m'identifier la victime...
Les proies sont d'abord plumées avant d'être dévorées. Cette opération se réalise sur ce qu'on appelle un lardoir. Pas toujours facile à repérer si l'oiseau n'est pas présent, la zone est en général couverte de sang séché et de plumes collées.
Ici une femelle s'envole avec une proie "prête à l'emploi"
L'épervier niche principalement dans les bois de conifères ou mixtes. Il fréquente logiquement les environnement ou il trouvera le maximum de proies. Il s'agit d'un oiseau très discret qu'il est parfois difficile d'observer dans les arbres environnant...
Bien souvent seul un bout du corps de l'oiseau est visible directement...
Parfois on a un peu plus de chance et une trouée dans le feuillage laisse voir le piaf entier...
Il choisit en général des arbres assez vieux qui lui procureront un bon support pour son nid. Le nid est en général situé en haut de l'arbre choisi. Le nid est reconstruit chaque année, souvent proche du nid précédent. De ce que j'ai vu les deux partenaires participaient à la réalisation du nid. cependant les avis divergent selon les sources... Le nid est composé de grosses brindilles le tout complété avec un revêtement intérieur plus agréable (ici en écorce).
Récupération des matériaux au sol par la femelle...
Et le mâle!
Récupération d'écorce
Pendant la période qui précède la ponte, le mâle apporte beaucoup de proies à la femelle et se signale par de longs cris d'appel. Il est alors facile d'observer le couple
Vient le moment de la ponte, puis de la couvaison, la femelle restant au nid plus d'un mois pour la couvaison.
Pas/peu de photo de cette période qui n'est pas la plus palpitante pour nous autres amateurs d'observations et d'images =)
Après l’éclosion, les petits sont nourris par la femelle. Le mâle continue son apport régulier de proies que la femelle récupère puis prépare tant que les petits ne peuvent pas le faire eux-même.
Au bout de quelques semaines, les petits commencent à explorer les environs du nid...
Pas toujours très habiles la chute n'est jamais loin
Les petits prennent de l'assurance jour après jour et finissent par ne presque plus porter de duvet. Ils ont alors un plumage "neutre" qui ne permet pas de distinguer les mâles des femelles. Leur plumage est proche de celui de la femelle (pas/peu de roux donc)
Celui-ci fait le beau avant le grand jour!
Ils commencent par de tout petits vols d'arbres en arbres proche du nid
Ils sont assez téméraires et n'hésitent pas à s'approcher des observateurs si une des proie apportées par les parents vient à tomber.
Une fois l'envol maitrisé ils seront encore nourris quelques temps par leurs parents.
Bonus : le bain de soleil de la madame après un bain tout court
Message édité par kriloner le 10-05-2016 à 17:54:45
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antithéiste