CR Rayman Legends
Avant de vous engager dans cette fastidieuse lecture, attention, au final je ne me contente pas de faire un simple CR sur Rayman Legends, ce jeu m’ayant tellement scotché j’ai décidé de faire un post sur Rayman en général avec quand même un CR sur Legends. Le génie de Michel Ancel mérite bien ça.
Si vous préférez Cage (dénoncez-vous !), sautez les premiers paragraphes.
Je rajouterai des screenshots un peu plus tard.
je t’aime Michel, malgré tes gouts vestimentaires
Alors maintenant, commençons.
Rayman, tout le monde connais. C’est le Mario français, une sorte de gloire nationale qui malheureusement n’a jamais pris le dessus face au plombier dans l’imaginaire collectif ici quand on parle de JV. Sans doute à cause de la communauté portugaise en France j’imagine. Pour moi Rayman c’est aussi mes premières joies vidéoludiques, mon enfance sur le PC des voisins. Au final, bien que je ne me rappelle pas l’avoir terminé, j’y ai joué sur beaucoup de plateformes, du PC à la gameboy advance. Je connais le jeu par cœur (du moins jusqu’aux cavernes machins là ). D’apparence simple, la courbe de progression était finalement assez balaise et les derniers niveaux sont même assez durs (surtout quand on est jeune) et parfois vraiment technique. Le génie de Michel Ancel est déjà là avec un univers absolument magnifique, des niveaux inspirés et incroyablement variés, que ce soit au niveau graphique ou au niveau gameplay ! Une œuvre magnifique, intemporel, qui explose n’importe quel jeu avec un plombier moustachu ne serait-ce que par le style nettement plus sympa de ses personnages. Noraj les ouest-Ibères.
Puis vient l’ère de la 3D
Michel Ancel est un génie. Oui je l’ai déjà dit mais je le répète. Car il a tout compris à la plateforme 2D au travers Rayman et à magnifié la plateforme 3D avec Rayman 2, un tel chef-d’œuvre qu’ubi en fait des portages sur toutes les consoles et même au-delà sur les plateformes mobiles (pour être bien hype comme il faut). Michel Ancel nous pond là encore un univers d’une incroyable richesse, servi par des graphismes hallucinant (à l’époque), des niveaux là encore hyper travaillés et variés. Ce jeu pourrait être un cours sur ce à quoi un plateformer 3D parfait doit ressembler. Ouai, bon là peut être redface, mais sincèrement j’ai adoré ce jeu, et je l’ai aussi fait et refait (et terminé cette fois !) à la fois sur PC et sur Dreamcast. L’aventure était rythmé, pleine d’humour, longue et bien foutues. Ma première édition collector. Ca le méritait amplement !
Le début de la fin ?
Et puis le génial Michel Ancel a délaissé quelque peu sa créature, qui s’est endormi avec tous ses potes sur un arbre depuis The Great escape (ceux qui ont joué à Origins et Legends comprendront la référence). Non, le 3 n’a pas existé ! Non, non non ! Bon okay, il a existé. Je me rappelle l’avoir acheté quasi day one sans me poser de question, pour le revendre la semaine suivante. Oui, le jeu était bon, mais cela n’était pas aussi révolutionnaire que les deux opus précédents (beware Valve ! ). Et perso, j’accrochais moins à la DA légérement revu pour être plus au gout du jour. Bref, pour moi Rayman n’est revenu qu’en 2011 avec l’exceptionnel Rayman Origins. Non on ne parlera pas des Lapins Crétins !
L’histoire se répète ?
Rayman Origins arrive au moment où l’on voit également Mario revenir à son gameplay d’antan. La série des NSMB est une sorte de refonte graphique en moins bien des anciens mario. Fade, sans l’imagination des premiers, franchement pas une réussite. Son seul apport, c’est le multi. Bonne idée hein ? Ça tombe bien, c’est la seule idée que Rayman origins et NSMB ont en commun. Pour le reste, Michel Ancel fait place net, et comme à ses débuts passe par la technique pour développer son nouveau Rayman, et cale la DA et le gameplay là-dessus. Et ça fonctionne. Et, puisque c’est la fin de ma longue introduction, ça fonctionne également dans ce Rayman Legends, qui pour le coup est un Rayman origins redux++alpha edition AE omega super (pour reprendre les termes Capcomiens).
Nous y voilà : Rayman Legends :
Alors pour ceux qui n’ont pas fait Origins, qu’est-ce que c’est que ce Rayman Legends ? Et bien c’est un jeu de plateforme en 2D, avec donc un gameplay de jeu 2D de plateforme (oui oui captain obvious toussa…). On y dirige une ribambelle de héros, qu’il s’agisse de Rayman, de Globox (issu du 2), un Ptizetre (issu de Rayman 2 aussi) ou bien, première nouveauté, une barbare rigolotte. Tous ces persos ont des costumes déblocables pour plus de variétés, avec les classiques ray-box, pti-man et autre échange de costard entre les différents protagonistes ; Seule la barbare se la joue perso et ne prête pas ses fringues (pas de doute c’est une fille). Pas de costumes pour elle par contre (est-ce vraiment une fille alors ?) mais à la place on peut débloquer ses copines/sœurs/cousines barbares qu’ont libérera dans certains niveaux. Le casting ne change pas grand-chose au gameplay (rien pour ainsi dire), c’est juste là pour être plus rigolo en multi joueur. Oui, car comme je l’ai déjà dit, on peut comme sur Origins jouer jusqu’à 4 en local. Un cinquième perso sera disponible selon les niveaux, c’est la grenouille qui vole Murphy (issu du 2 et de son excellent casting, vous l’aurez deviné) que tout le monde jouera en appuyant sur Y vu que sur PC ya pas de tablette dégueu. Tous ces persos peuvent donc sauter, courir, sprinter, planer (voir voler selon l’environnement) et frapper. Voilà pour les bases du gameplay. A partir de là, l’ami Michel nous a concocté tout un tas de situations diverses et variées (mais surtout réussi) où il faudra faire attention à la précision, avant de devoir tracer à cause d’un poursuivant méchant, voler dans des courants d’air pire que dans les couloirs du métro, etc etc… Les situations permettent de changer le rythme du jeu qui passe de la plateforme pépère à des niveaux un peu plus frénétiques. Ce greffe la dessus le contrôle de Murphy assez anecdotique je trouve mais pas trop mal adapté au contrôle non tactile. Dans l’ensemble, ça fonctionne, et le jeu est très amusant que ce soit seul ou à plusieurs. Bon forcément à plusieurs c’est plus le bordel, mais c’est drôle de se foutre des claques, de demander à Murphy de bouger la plateforme alors que quelqu’un est pas encore dessus etc etc. Du fun, du fun et du fun.
Tiens parlons de la difficulté : elle est assez faible ; Déjà origins n’était pas le jeu le plus dur du monde, mais là je trouve que c’est parfois un cran plus simple encore. Mais vous ne pourrez vous en prendre qu’à vous les joueurs, car Michel a dis s’être basé sur les retours stats d’origins pour calibrer celui là. Bref, vous êtes nul, du coup Michel vous a fait un jeu à votre niveau. Noobs. Perso ça ne me gêne pas, il reste suffisamment de challenge pour tout récupérer et puis vu le contenu, je préfère un jeu un peu facile qu’un jeu dont je ne pourrai pas faire plus de 10% du contenu.
Parlons-en du contenu, il est incroyablement gargantuesque. Ça déborde de partout. Le jeu est construit à la manière d’un buffet de resto à volonté : tu prends ce que tu veux, quand tu veux et ya de tout. Bon ce n’est pas exactement pareil puisque les niveaux sont à débloquer au fur et à mesure mais l’idée est là. Y’a même des restes de la veille (pour rester dans la métaphore) avec des pans entier de Rayman Origins. Cela permettra à tous de gouter à cet excellent opus.
C’est bien l’organisation de ce contenu qui me fait dire qu’il s’agit d’une édition +++++++++ de Rayman Origins. Ou plutôt une sorte de Best-Of : ils ont gardé tout ce qui est excellent dans le jeu, rajouté des tas de trucs (des combats de boss, le truc du foot, les challenges hebdo/quotidien/xtrem hebdo ; etc.) mais finalement le jeu ressemble à s’y méprendre à Origins. Finalement, ce Legends est un peu ce que Episodes From Liberty City est à GTA 4 : pas vraiment un nouveau jeu, mais quand même un peu. Le temps de développement réduit entre les deux épisodes n’y ai évidemment pas étranger. Attention hein, moi perso ça me plait ! J’adore même ! Mais un peu comme le 3 n’a pas révolutionné fondamentalement la série, celui-ci fait pareil. Sauf qu’il y a une grosse différence quand même hein, c’est l’enrobage.
Et hop, grâce à cette magnifique transition, on va parlez de la DA et de la réalisation. Comme tous les Rayman, Ancel crée d’abord un outil, puis l’utilise pour son jeu et non pas l’inverse. Ici, on retrouve donc le fabuleux Ubi Art Framework avec quelques ajouts (les boss en 3D, qui s’intègrent vraiment bien). Ce qui change un peu plus c’est le style et les univers. En effet, Rayman visite habituellement son univers qui lui est propre mais pas ici, où le jeu va vous faire passer par différentes époques et légendes (ben tiens, habile ! ) ce qui me semble parfaitement adapté comme concept vis-à-vis de l’organisation en buffet du contenu. Du coup, le style de Rayman et de ses potes, et de l’univers en général évolue légèrement pour mieux cadrer au thème général. Et le résultat est absolument magnifique. Tous les niveaux sont absolument splendides, les animations sont excellentes, tout est parfaitement animé, c’est vraiment du bonheur pour la rétine. Ca a beau être très proche d’Origin, c’est quand même suffisamment différent je trouve mais une chose est sûre c’est surtout vraiment beau. Et cerise sur la gâteau, l’ambiance musicale s’accorde parfaitement à tout ça. Toujours dans le même style que celui d’Origins, les musiques sont toutes vraiment géniales et apporte vraiment un supplément d’ambiance. On se retrouve vite les fredonner, entre les petits bruits des lums (qui peuvent énerver je le conçois), les mélodies entrainantes, et les bruitages rigolos des ennemis ou des héros. Pour moi, c’est du 10/10. La collaboration entre musique et jeu se permet même d’aller plus loin au travers des niveaux dits « musicaux » qui bien que moins sympas à jouer que les courses de coffrapatte d’Origins sont tout de même très drôles à faire ; Le fun, toujours le Fun.
Il faut partir, là, Monsieur…
Bon, passons à la conclusion. Vous l’aurez compris, j’ai adoré. Déjà parce que j’ai beaucoup d’affinités avec les jeux Rayman, avec Ancel, mais aussi parce que j’ai adoré Origins et que cet épisode est son prolongement direct. Pléthore de niveaux et de défis, du fun à tous les étages, une DA et une réalisation technique somptueuse ainsi que des musiques exceptionnelles, tout semble vraiment parfait. Rien à redire alors ? Si, peut être un ou deux points : Murphy, c’est conçu pour la WiiU, mais même sur WiiU je ne suis pas sûr que ce soit super intéressant. Perso je n’ai pas trouvé ça super utile. A la limite en multi pour faire chier les gens mais bon… Ensuite, c’est le manque de surprise. Disons qu’à la fin (j’en suis pas encore à la fin, je déguste mon buffet à volonté, je me gave pas) je pense ressortir de là en me disant que j’ai eu ma dose de Rayman avec Origins et Legends. Dans le podcast « silence on joue » Ancel se dit intéressé pour continuer Rayman, mais il dit aussi que cela va sans doute prendre plus de temps. C’est tant mieux, je pense. Il faut qu’il prenne du recul, et y revienne plus tard le Mimich, pour ne pas refaire la même chose. Ça lui laisse du temps pour faire autre chose, je ne sais pas moi, BGE 2 par exemple* ?
*note : je m’en fout j’ai du mal à accrocher au premier.