Vu le contexte dans lequel les Nintendomaniaques, classe sociale que Ryo semble avoir de plus en plus de mal à supporter, sont actuellement plongés, juger de la qualité de Star Fox Adventures s'avère ne pas être une tâche aisée. En effet, entre lécher le cuir des bottes de Rare afin de le faire briller comme le fait déjà le disque optique de son titre sous le capot de la Gamecube, ou dénigrer le studio de développement britannique pour bien lui faire sentir que sa pseudo-trahison envers la firme de Kyoto n'a toujours pas été acceptée, le choix n'est pas facile. Pourtant, tout site nintendoïen qui se respecte devrait être muni de cette objectivité indispensable pour distinguer le vrai du faux, le correct de l'incorrect, l'honnêteté du mensonge, l'indifférence de la jalousie. Bref, la dragée verte administrée oralement par Microsoft, pour que Nintendo lui cède les parts qu'il possédait jusqu'alors sur Rare, ne semble toujours pas avoir été digérée par les amoureux du pays de Shakespeare. Il se peut même qu'un morceau d'amande soit resté coincé au fond de la gorge...
Les rageux marionesques sont désormais tellement obsédés par le fait de trouver la moindre fausse note dans les nouvelles aventures de la bande à Fox McCloud, que nous ne serions pas étonnés de voir un semblant de sourire sur leur visage à chaque défaut énoncé. Une hypocrisie qui relève plus de la honte que de la fierté. Il serait temps de comprendre que si Rare a choisi d'ouvrir la maison XBox, c'est avant tout parce que Nintendo lui en a donné les clés !
La magie de l'ex-Star Fox Adventures : Dinosaur Planet opère dès les premières pages du jeu. Et même si la présentation du titre est simple et naïve, elle a du moins l'avantage d'aller droit au but. Pas de cinématiques introductives, mais uniquement un écran de contrôle sur lequel on peut apercevoir furtivement quelques phases de jeu. Lorsque l'on appuie sur un bouton de la manette, l'écran de controle se retire pour laisser place à Fox McCloud par lequel il est possible de commencer immédiatement une partie. Si l'on choisit de faire préalablement un état des lieux, Slippy et Peppy vous proposent de configurer de nombreuses options (son, vidéo, vibreur, etc...). Un prologue pauvre pour un jeu dont le développement sur Gamecube a tout de même nécessité deux années diront certains. Quant aux autres qui ne souhaiteront pas se perdre dans la forêt starfoxienne en remarques inutiles, ils s'empresseront de débuter une nouvelle aventure. Certainement la première d'une longue série...!
Première surprise au menu copieux que nous propose Rare : c'est Krystal qui a l'honneur d'être le premier personnage à passer entre nos mains. Sa présence dès le début du jeu permet en fait de planter le scénario mijoté par les scénaristes anglais. Mais elle sera de courte durée, puisque quelques minutes après l'avoir admirée sous tous les angles, celle qui aurait pu être l'héroïne du jeu se fait emprisonner. On aura eu tout juste le temps d'apprécier le passage avec son ptérodactyle dans lequel elle attaque la galère volante du Général Scales, et celui où elle découvre le Krazoa Palace. Ce prélude permet également de se familiariser avec le gameplay du jeu qui s'inspire grandement de Legend Of Zelda : Ocarina Of Time. Sans trop vous en dévoiler les subtilités, la trame est on ne peut plus classique : le Général Scales sème la terreur sur la Dinosaur Planet, et Fox McCloud doit mettre fin à ses plans démoniaques tout en devant mettre la main sur les Krazoa Spirits qui sont les seuls à être capables de libérer l'innocente Krystal de sa prison transparente. Ceux qui s'attendaient à un historique plus complexe vont certainement être déçus, ceux qui priaient pour ne pas avoir affaire de nouveau à une princesse au parapluie sortant tout droit de la collection Barbie seront aux anges.
Fox McCloud n'apparaît qu'à la fin de cette mise en bouche, à bord de son célèbre vaisseau spatial, accompagné de Slippy, Peppy et d'un Robot aux allures bien étranges. Seul Falco manque à l'appel, ayant vraisemblablement préféré les combats acharnés de Super Smash Bros. Melee. Les quatre protagonistes mettent pied à terre sur la Dinosaur Planet après avoir traversé un champ d'astéroïdes. Inutile de vous dire que ce moment rappelle grandement les missions accomplies dans Lylat Wars sur Nintendo 64. Une fois arrivé, Fox McCloud apprend qu'il devra se passer de son arme tout au long de sa quête : le but n'est pas de détruire la faune et la flore de cette planète inconnue mais de la protéger. Il faut donc explorer les alentours de ThornTail Hallow pour découvrir le bâton magique de Krystal. Cette arme aux pouvoirs immenses est upgradable, c'est-à-dire que progressivement, de nouvelles attaques viendront se greffer tout autour de celles déjà acquises.
Graphiquement, Star Fox Adventures tient toutes ses promesses. Pour le moment, aucun bug d'affichage n'est à signaler, si ce n'est qu'un seul qui se situe tout au début du jeu (à débattre sur le forum). Pour être sûr de ses dires, SCSK a même recommencé une dizaine de fois le jeu afin de voir si le défaut visuel était toujours présent. Réponse : oui. A-t-il été reproduit sur toutes les autres copies américaines vendues ? Les versions européennes et japonaises souffriront-elles également de cette imperfection passagère ? Nous ne connaissons pas encore la réponse, mais ce qui est certain pour le moment, c'est que les décors sont fabuleux. Rare a mis les petits plats dans les grands, et n'a pas attendu quelques heures de jeu, comme l'a fait Silicon Knights pour Eternal Darkness : Sanity's Requiem, pour nous en mettre plein la vue. C'est net, fin, coloré, détaillé... Les adjectifs pour qualifier la beauté artistique de l'oeuvre de Rare s'enchaînent à grande vitesse. Pour ne pas allonger lourdement la liste, nous vous conseillons vivement de le voir de vos propres yeux. Rare a encore une fois frappé ! Néanmois, Resident Evil Rebirth reste la référence sur Gamecube si l'on veut établir un classement du plus beau jeu disponible sur la console nouvelle-génération de Nintendo. Encore faut-il comparer le comparable... L'animation des personnages se révèle parfois être un peu raide à l'image du Survival Horror de Capcom. Pourtant, leurs mouvements sont parfois criants de réalisme. Quant à leur modélisation, c'est impeccable.
En ce qui concerne le gameplay, c'est du Miyamoto tout craché. C'est simple : repreprenez les commandes de Link, faîtes un copier-coller à la sauce british, et vous obtenez un succulent plat foxien. Ainsi, il est possible d'avoir recours à des raccourcis pour réaliser des attaques plus rapidement. Par contre pour les items, les menus ont été largement simplifiés. En effet, nous n'avons droit qu'à quatre rectangles de couleurs différentes dans lesquels se 'rangent' automatiquement les items selon leurs propriétés.
De mémoire, voici un bref récapitulatif des commandes :
- Bouton L : Déplacement latéral, déplacement de la caméra, ciblage d'un ennemi
- Bouton R : Défense contre les coups adverses
- Stick Analogique : Déplacement du personnage
- Bouton Start : Pause, sauvegarde, communication avec les partenaires
- Bouton Z : Vue subjective
- Bouton Y : Raccourci d'un item ou pouvoir qui a été assigné
- Bouton A : Action (grimper, glisser, attaquer, nager...)
- Bouton B : Annulation d'une sélection
- Stick analogique C : Menu des items
La gestion de la caméra est sans doute l'une des plus grosses déceptions du jeu. A un point que même celle de Mario Sunshine s'avère nettement meilleure. On passe la plupart du temps à essayer de trouver la meilleure vue possible, ce qui est très désagréable. Il aurait été plus judicieux d'utiliser le bouton X pour accéder au menu, et le stick analogique C pour les différents angles de vue. Si l'on devait retenir une imperfection du jeu, ce serait bien celle-là. Autre chose agaçante : le saut. Il est vraiment regrettable que sauter ne fasse pas partie d'une action réalisable par le joueur lui-même. Nul doute que si le reste de l'aventure recèle de plateformes sur lesquelles il faut bondir, l'intérêt de la quête en prendra un coup.
L'ambiance sonore de Star Fox Adventures est grandiose. Petit détail amusant : Krystal et le Général Scales parlent une langue différente de celle de Fox McCloud et ses compagnons. Pourtant, on a vraiment l'impression que leurs mots s'apparente à de l'anglais car certaines syllabes sont reconnaissables. On attend d'avancer encore plus dans le jeu pour découvrir ce que les musiciens de Rare nous ont réservé.
Star Fox Adventures comporte des qualités, mais également des défauts. Le jeu n'est, certes, pas parfait comme on aurait voulu qu'il soit pour le dernier jeu de Rare au service de Nintendo, mais il s'agit d'une véritable perle qui nous force à grincer entre les dents un "Bravo Microsoft !"
cubenation
les voix, les musiques 
C'est trop bon !!!!
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