Moi, Gédéon BLAKE, « petit-moyen » français et sans dents, simple agent de maîtrise dans une entreprise de transport, j’ai décidé de faire entendre ma voix.
Pour dire que j’ai regardé le débat hier et « essayé » d’écouter les arguments des uns et des autres.
Je n’ai entendu qu’un déplorable charivari. Mais au fond quelle importance !!!
Je les ai imaginés ensemble à bord d’un frêle esquif emporté dans un maelstrom inéluctable, chacun continuant son soliloque évoquant des lendemains encore possibles.
Oh non, je ne suis pas un adepte de la collapsologie dont j’ignorais même l’existence il y a peu de temps.
C’est parce que j’ai l’intime conviction que le temps des discours est passé et, disons-le sans lyrisme, la fin de l’humanité proche et inexorable.
Souvent et depuis longtemps, je dis à ma femme qu’il n’est pas sûr que nos petits-enfants aillent jusqu’au bout de leurs jours. Et je convenais avec mon coiffeur ce matin que c’est notre nature même qui nous y mène.
Parce qu’on aura bon dire, notre humanité n’a jamais été qu’une chimère. Elle s’est seulement construite sur des égos, des passions et des frustrations. En somme sur notre bestialité.
Je comprends ta tristesse, Nicolas. Elle est l’aveu même de notre impuissance à changer ce qui ne peut l’être. Sans nul doute as-tu toi aussi écouté ces écoliers indisciplinés débattre de notre sort et des questions ultimes et convenu que ce débat n’est qu’une preuve de plus de notre incapacité à nous entendre et comprendre qu’il y a des enjeux transcendants.
Mais quand même, Dimanche, j’irais voter pour l’Europe et l’Ecologie. L’Europe comme contrepoids aux grandes puissances mais aussi parce que 70 ans sans guerre en son sein, c’est une première depuis que l’homme est homme. L’Ecologie bien évidemment pour retarder l’inéluctable. Les deux parce qu’elles nous concernent tous. Quelle doctrine peut s’opposer à ça ?
Celles des nationalistes et des populistes ?! Bah, je les conspue. Ils illustrent justement notre animalité dans ce qu’elle a de plus bestial. Voyons, la France décider désormais seule de son destin ? Sérieux ? Ca ne résiste même pas au bon sens élémentaire. La France aux français, l’Italie aux italiens et des murs tout autour…? Là aussi, ça ne résiste pas au seul bons sens. Leurs voix sont en majorité celles qui ne cherchent pas à comprendre, n’écoutent pas, ne discernent pas.
S’il est une vérité et une seule, elle est dans le partage et l’union plutôt que dans le repli sur soi. Parce qu’avant qu’il ne soit trop tard, notre devenir se jouait à l’échelle du monde et imposait un consensus général largement au-dessus des dogmes, des idéologies et des religions.
Au fond cette gabegie planétaire ne se résume-t-elle pas à un manque d’éducation, de culture ?
Tiens, une dernière question, qu’est-ce qui est supposé distinguer l’Homme de l’animal ? Un petit indice. La réponse n’est (vraiment) pas loin.
Et pour finir, une petite anecdote « culturelle » : A l’échelle géologique, nous ne sommes sur Terre que depuis quelques secondes. Et dans ces quelques secondes nous avons acquis le pouvoir de détruire irréversiblement notre Terre, si fragile vu d’en-haut vous confirmerait Thomas.
Bien à vous
Gédéon.
