bloddyn | + massassi + a écrit :
Passage en gras : tu te trompes (me semble-t-il). La religion est une perversion de la spiritualité. Et à mon sens l'homme n'a nullement besoin d'elle pour s'ériger une morale. Au contraire, là où elle prétend en instaurer une, la religion plaque un dogme; or la morale exige un examen en toute "objectivité", et donc pas dans un contexte de soumission, fût-il à une "divinité", de ce qui relève du bon et du mauvais.
Quant à la prétendue "vertu" qu'elle entend représenter de manière exclusive, je la retrouve bien plus dans la pensée des Lumières (relativement) laïque et (partiellement) détachée de Dieu, et plus encore dans le rationalisme que dans les incarnations traditionnelles de l'hydre inquisitrice religieuse.
Il est curieux qu'on accepte comme un postulat, un axiome de base que sans religion, point de morale.
Passage souligné : La spiritualité (dans le sens d'une "interrogation" sur le sens de la vie, etc.) n'astreint pas à la pratique religieuse, loin s'en faut. Ces questions, tout le monde se les pose. A vrai dire, ceux qui se les posent le plus sont même certainement les athées et les agnostiques, dans la mesure ou les religions dites "révélées" apportent des réponses toutes faites qui semblent contenter leurs adeptes; l'athée, lui, questionne et remet en cause (j'attends les huées et les jets de tomates )...
En bleu : eu égard au caractère indécidable de ces questions, peut-être peut-on envisager que le monde et la vie sont tout simplement "absurdes" et n'ont pas de sens. Mais évidemment, ça exige de ne pas se représenter comme le centre de l'univers, de ne pas penser qu'un "dieu" est à nos petits soins et qu'il nous a assigné une mission. Etrangement, peu semblent s'y résoudre. La peur du vide, sans doute.
|
Je comprend ce que tu dis quand tu parles de religion et de morale, et je pense partager cette thèse, mais je pense que pour ceux qui ont et qui pratiquent une religion, c'est bien plus qu'une question de morale, il y a bien plus que cela à travers la rigueur qu'ils s'imposent en adhérent complétement aux principes des dits dogmes : la religion c'est avant tout un guide conceptuel et spirituel répondant à des questions qu'aucune discipline "scientifique" et "rationnelle" n'est arrivée à répondre !
Elle à donc encore une autre utilité que sa fonction "moralisante", même si je sais qu'elle pose des préceptes "invérifiables", "non négociable", qu'elle empêche toute reflexion personnelle sortant du cadre établi par le dogme.
Je comprend également qu'on ai pas necessairement besoin d'une religion pour se poser des questions existencielles, mais comment vivre justement, avoir une vie épanouie "spirituellement", pour des personnes qui sont profondément agnostiques ou athéistes, et ne pas redouter justement cette peur du vide.
Et c'est pourquoi j'en revient à ma question du début, comment font les athéistes et les agnostiques pour concilier rationalité et besoin de spiritualité, ce besoin de réponses ; où trouvent-t-ils les réponses à leurs intérrogations puisqu'ils remettent en cause incessamment toute chose, toute vérité et toute croyance ?
Personnellement, c'est surtout à ce niveau que ça flanche, cette peur du vide, cette contradiction entre rationnalité et ce besoin irrationnel de comprendre et mieux appréhender le monde actuel ; je n'ai pas envie d'être un adepte d'une quelconque religion, simplement j'envie les personnes qui arrivent à se satisfaire du message contenu dans certains écrits. |