kuroineko a écrit :
à mon avis c'est une bonne chose à la seule condition que les tests de depistage soient valables pas comme les ballons !!!!
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un depistage doit se faire moyennement prise de sang ou par voie urinaire.
puis oui, je suis pas contre non plus, si on fume il va falloir choisir dans les temps a venir.
mais je pense que la repression touche un point assez chaud, parceque la peine de 2 ans est tout de meme assez exagere.
jai trouve un article assez interessant qui critique des mesures prises par le gouvernement:
L?Assemblée nationale a adopté, le 8 octobre, une proposition de loi relative à ?la conduite sous l?influence de substances ou plantes classées comme stupéfiants?.
Ce texte, présenté par le député UMP du Val-de-Marne Richard Dell?Agnola, ne fait pas l?unanimité parmi les spécialistes.
Le nouveau texte, s?il est voté par le Sénat, transformera la conduite sous l?emprise de stupéfiants en délit. Rappelons que la consommation de stupéfiants est considérée en France comme un délit quel que soit le contexte de cette consommation mais que, dans les faits, les forces de police n?interpellent plus guère les ?simples consommateurs? et que les tribunaux ne les poursuivent plus. Ce texte instituera également un dépistage systématique de l?usage de stupéfiants sur les conducteurs impliqués dans un accident corporel.
Ce projet de loi soulève de nombreuses questions. D?abord, existe-t-il un sur-risque lié à la consommation de cannabis, stupéfiant le plus consommé en France, et si oui cette mesure très coûteuse en moyens matériels et humains est-elle la plus appropriée ? Ensuite, comment appliquer un dépistage aussi complexe (analyse d?urine confirmée par un test sanguin) avec les effectifs existants, à l?heure où l?on parle de renforcer les contrôles de vitesse et d?alcoolémie ? Enfin, le risque de dépistage à la tête du client est réel dans le cas des dépistages hors de tout accident autorisés par le nouveau texte : la ou les ?raisons plausibles de soupçonner? que la personne a fait usage de stupéfiants laissent libre cours à l?arbitraire. Ce projet de loi laisse sceptique le Pr Claude Got, expert en accidentologie.
Quels sont les risques liés à l?usage de cannabis au volant ?
Claude Got : sur les huit études épidémiologiques menées dans le monde sur le sujet, une seule a pu mettre en évidence un lien entre consommation de cannabis et risque routier. Encore cette étude présentait-elle une marge d?approximation importante en raison d?effectifs faibles. La seule étude effectuée en France n?a révélé aucun sur-risque d?accident pour le cannabis seul, mais un sur-risque important pour l?association alcool-cannabis, supérieur à celui provoqué par l?alcool seul.
Un risque d?accident multiplié par 2,4 a pourtant été utilisé comme argument pour défendre le projet de loi...
L?étude dont ce chiffre est issu prend en compte des populations d?individus différentes. Elle compare des accidentés de la route avec des personnes admises aux urgences pour de toutes autres causes médicales. Cela suffit pour biaiser les résultats. D?autres pourcentages ont été cités, lors des débats, concernant la consommation seule de cannabis. Cela revient à dire que si 10 à 15 % des automobilistes accidentés ont les yeux bleus, avoir des yeux bleus est un facteur de causalité dans ces 10 à 15 % d?accidents.
Les toxicologues s?accordent pourtant à reconnaître que le cannabis engendre des troubles des réflexes et de la vigilance.
Il s?agit bien sûr d?un produit psycho-actif. Et une personne, après une très forte consommation de cannabis, peut provoquer un accident. Mais des études ont montré que les conducteurs en compensaient souvent les effets en réduisant leur vitesse ou en augmentant leur distance de sécurité avec les autres véhicules. Nous ne retrouvons pas ce phénomène avec l?alcool, souvent associé à des comportements agressifs, et qui pousse au contraire à augmenter sa vitesse et à prendre des risques. <----!!!
Selon Richard Dell?Agnola, le THC (principe actif du cannabis) serait passé de 7 à 10 % hier, à 15 à 20 % aujourd?hui.
Des échantillons saisis par la douane présentent des concentrations plus importantes qu?auparavant, mais ils restent minoritaires.
Que pensez-vous du projet de loi voté par les députés ?
C?est un très mauvais projet de loi. Il fallait attendre. La loi Gayssot votée en novembre 2001 rend déjà possible, lors d?un accident corporel, le dépistage du cannabis sur des conducteurs au comportement paraissant anormal alors même qu?ils présentent un taux d?alcool négatif. La loi permet de réprimer sévèrement son usage en utilisant les dispositions du Code de la route et de la loi de 1970 sur l?usage des stupéfiants. Rendre ce dépistage obligatoire est prématuré. Il aurait été plus judicieux d?attendre les conclusions de l?étude épidémiologique de grande envergure (portant sur 10 000 accidents) entreprise en 2001, dont les conclusions sont attendues pour 2004, et les résultats des études en cours au niveau international. Elles nous auraient permis de fonder un délit pénal sur l?influence réelle des stupéfiants, selon leur famille, leur dosage... et d?en savoir plus sur l?ecstasy sur lequel aucune étude épidémiologique n?existe actuellement.
2004, c?est loin...
Dans un Livre blanc sur la drogue et la sécurité routière, publié en 1994 et auquel je participais, nous demandions le dépistage des stupéfiants. Nous avons attendu sept ans et plusieurs gouvernements pour qu?il soit finalement mis en place. La précipitation actuelle des politiques me fait sourire.
Les députés ont adopté la politique du risque zéro.
Certes. Mais il n?est pas acceptable qu?ils utilisent pour cela des pseudo-preuves scientifiques. Je m?interroge aussi sur les moyens à mettre en ?uvre pour appliquer cette loi. Le dépistage des stupéfiants a un coût (300 euros) et se pratique en milieu hospitalier. Cela signifie que sur un accident, deux équipes de gendarmerie ou de police seront nécessaires, l?une sur le terrain, la seconde pour le transport des conducteurs soumis au dépistage. Je ne pense pas que ce soit là que l?on ait le plus besoin des forces de l?ordre. Enfin, des personnes ne présentant pas de trouble du comportement et n?étant pas en tort dans un accident pourront être lourdement condamnées pour usage de stupéfiants (ce qui n?était plus le cas dans les faits, NDLR). Nous sommes ici au-delà du strict domaine de la sécurité routière.
Claude Baïotti source:site web autoplus (jai perdu la page du a un plantage de IE)
Message édité par Profil supprimé le 23-01-2003 à 13:31:47