A Lyon, un Comorien atteint d'une maladie incurable va retourner en prison
 
Il avait usurpé une identité pour être soigné.
Lyon de notre correspondante
 
Ali Kari Attoumani, un Comorien atteint d'une maladie grave qui avait acheté l'état civil d'un compatriote pour accéder aux soins en France, va finalement retourner en prison. Malgré son état de santé, la cour d'appel de Lyon a alourdi la peine prononcée en première instance et l'a condamné, mardi 28 janvier, à dix-huit mois d'emprisonnement pour "usurpation d'identité, séjour irrégulier et escroqueries". En première instance, les magistrats lui avaient infligé une peine couvrant juste sa détention provisoire : douze mois de prison, dont six avec sursis (Le Mondedu 17 décembre 2002). Mais le parquet avait fait appel de cette décision.
 
Absent à l'audience, Ali Kari Attoumani a accusé le coup, même s'il échappe au pire : la cour n'a pas retenu les cinq années d'interdiction du territoire requis par l'avocat général. Mais un retour à la prison Saint-Joseph de Lyon pourrait mettre en péril la santé de ce petit homme chétif de 39 ans.
 
Né français en 1963, lorsque les Comores n'avaient pas encore accédé à l'indépendance, M. Attoumani est arrivé en France en 1992 pour se faire soigner, sur les conseils d'un médecin, membre de Médecins du monde, qui l'avait opéré d'urgence d'une pancréatite chronique calcifiante et qui lui avait fait savoir que son pays ne disposait pas du traitement approprié à sa maladie.
 
Après avoir tenté sans succès d'obtenir la nationalité française par réintégration, les archives comoriennes ayant été en partie détruites, Ali Kari Attoumani s'était laissé berné par un compatriote qui lui avait vendu l'identité de son fils, avant de s'enfuir. Sous cette fausse identité, il avait pu se faire soigner, avait travaillé et s'était marié, jusqu'au jour où le fils avait porté plainte.
 
Interpellé en 1998, il avait été placé en détention. En prison, ne pouvant se soumettre au régime qui lui était prescrit, il avait été opéré deux fois en urgence. Depuis sa condamnation en première instance, le 13 mars 2002, il a obtenu un titre de séjour au titre de la "vie familiale".
 
"CONDAMNATION À MORT"
 
Les juges d'appel n'ont pas retenu les arguments des médecins attestant que leur patient doit "être traité à vie par un traitement et faire l'objet d'une surveillance médicale et biologique régulière dans un centre hospitalier universitaire" et se soumettre à un régime alimentaire drastique. "C'est une condamnation à mort", s'est insurgé son ancien aumônier en prison, qui a rappelé que, lors de son premier séjour, "son traitement n'arrivait pas en cellule". Son avocat, Me Bernard Mompoint, va demander la grâce du président de la République et saisir la Cour européenne des droits de l'homme.
 
Sophie Landrin
 
? ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 04.02.03 DU MONDE

Life's a Bitch

affaire a suivre..  

Qu'ils le mettent en prison c'est une chose, mais aura-t-il un régime spécial?
 
Qui est sorti de prison pour raisons médicales récemment, un vieux croulant je crois, je ne me souviens pas?

par contre Papon lui il a droit d po rester en prison...

pinpon !

 
Pinpon? Ca me dit rien

mais papon est un bon serviteur de l'Etat Francais

 
J'avais vu. Il ne reste plus qu'à espérer que son second séjour ne ressemble pas au premier (c'était la porte de sortie envisagée).

yep
ou la grace ou la CEDH (prévoir 15 ans de délai pour cette dernière )

Scandaleux    
Déjà que la fac de droit de Lyon hébergeait un doyen pour le moins humaniste, on apprend donc que leurs tribunaux ne sont pas mieux lotis...

 
Qui a dit "Bruno Gollnisch" au fond?

Clair ! Mais bon, Lyon n'est pas la seule...