On nous explique tellement bien que le communautarisme c'est pas bien que je commençais à y croire et voilà que le Point, dont je suis pas spécialement fan, nous présente un membre du gouvernement qui va exactement dans le sens contraire de ce que les médias et le gouvernement nous expliquent!
Guedj : La confusion des genres
Invitée par l'Agence juive pour Israël, la secrétaire d'Etat aux Droits des victimes a honoré de sa présence une soirée communautaire. Propos surprenants.
Christophe Deloire et Stéphanie Marteau
Sur la petite annonce, parue dans les quotidiens nationaux et la presse juive, il était précisé : « Entrée libre et réservée aux femmes. » Le 13 mars, dans le cadre de la Journée de la femme, Nicole Guedj fait figure de guest star à la soirée de l'Agence juive pour Israël, qui promeut l'alya - la « montée » vers Israël.
A la Maison France-Israël, à Paris, l'Agence juive tente de convaincre les 400 personnes de l'assistance de faire le grand saut du déménagement en Israël. L'animatrice invite Nicole Guedj à monter sur l'estrade : « Une femme courageuse qui n'oublie pas d'où elle vient. » Une question : « Etre une femme juive en politique et défendre Israël quoi qu'il arrive, ce n'est pas facile, Nicole ? » La représentante de la République acquiesce.
L'avocate, promue au gouvernement de Jean-Pierre Raffarin en janvier 2004, explique pourquoi elle fonda, avec d'autres, l'Union des patrons juifs de France : « Après le voyage de Jacques Chirac en Israël, en 1996, qui fut catastrophique [...], on a fait entendre des revendications au nom des juifs de France et des juifs d'Israël. »
Administratrice du consistoire de France dont elle a demandé une suspension temporaire, Nicole Guedj explique avoir parlé de sa cause au président de la République, quand elle est entrée au gouvernement : « Chirac m'a encouragée à devenir membre du Conseil représentatif des institutions juives de France. Il a été très insistant. »
Enfin, Nicole Guedj, qui fut membre de la commission Stasi sur l'application du principe de laïcité dans la République, se targue de ses scrupules religieux dans sa vie quotidienne de secrétaire d'Etat : « Ce qui n'est pas facile, dans ma vie de ministre, ce sont les repas. Je mange kasher ; dans mon cabinet, tout le monde s'est mis au pas, un traiteur kasher nous livre tous les repas. » Elle conclut : « Prions pour qu'Israël trouve la paix cette année. » La salle répond « amen »
Nicole Guedj, communautariste en chef
Par Antoine Haddad
jeudi 17 mars 2005
On croyait la secrétaire d'Etat aux droits des victimes fervent défenseur de la République et de la laïcité. N'a-t-elle pas été parmi les plus chauds partisans de l'interdiction du voile à l'école, comme membre de la commission Stasi ? Eh bien non ! Mme Guedj a participé, le 13 mars, à une soirée organisée par l'Agence juive, visant à inciter les participants à émigrer en Israël. Pour l'occasion, elle a avoué qu'elle avait participé à la fondation de L'Union des patrons juifs de France (UPJF), une association qui ne fait pas particulièrement partie des organisations communautaires les plus modérées. Enfin, cerise sur le gâteau, elle a déclaré haut et fort qu'il n'était pas facile pour elle de "défendre Israël quoi qu'il arrive".
L'affaire est révélée dans un article du Point de cette semaine. A la lecture de ce compte-rendu édifiant, signé par Stéphanie Marteau et Christophe Deloire, on apprend que cette soirée était exclusivement réservée aux femmes. Le maire de Montreuil n'a-t-il pas récemment interdit un défilé de mode islamique, parce qu'il était seulement ouvert aux femmes ?
Ajoutons que la secrétaire d'Etat aux droits de victimes, qui a reçu en grande pompe Marie Leblanc, l'affabulatrice qui accusait "quatre maghrébins et deux noirs" de l'avoir agressée, a bien spécifié qu'elle mangeait kasher. D'ailleurs, tout son cabinet ministériel mange kasher, "tout le monde s'est mis au pas", dit-elle. C'est plus simple. Elle fait appel à un traiteur, sans doute aux frais de la République.
Que dirait-on si un ministre musulman soutenait ouvertement la Palestine, s'il assistait à des réunions non mixtes et s'il faisait manger exclusivement de la viande halal dans son ministère ? Gageons qu'il ne resterait pas en fonction plus d'une journée après ces révélations. Mme Guedj est toujours là. En anglais, on appelle cela le "double standard policy". En français : deux poids, deux mesures...
Antoine Haddad