Cette légère progression de l’enveloppe ne doit pas cacher la réalité de la politique sociale de la direction. Les licenciements qui se multiplient depuis 2 ans sur le siège et l’épuration entreprise au niveau de l’encadrement permet à la direction de baisser la masse salariale du siège. Elle passe de 49 086 M€ en 2005 à 47 596 M€ en 2006, soit une baisse de 3 %.
 
Sur le groupe FNAC, cette politique de réduction des coûts généralisée font que les effectifs au 31/12/06 sont de 19 395 salariés au lieu de 20 068 un an plus tôt. Soit 673 emplois en moins.
 
 
Ambiance :
 
Si le réchauffement climatique est un sujet d’actualité, la tendance à la FNAC serait plutôt à la glaciation. Dire que le climat est mortel est un euphémisme.
 
Sur les magasins, le moindre « écart » est sanctionné d’un licenciement. La terreur est instaurée et l’insécurité de l’emploi devient permanente. La restructuration du back office qui va supprimer plus de 300 postes de comptables, secrétaires… est lancée au nom d’une meilleure rentabilité. Le projet 100 % clients ne va sans doute pas arranger les choses. Comment consacrer plus de temps au client alors que la direction ne cesse de tailler dans les effectifs et met en place des organisations qui vont alourdir le travail administratif des vendeurs ?
 
Sur le siège, entre le déménagement, la vente de la FNAC et les innombrables départs de salariés que ce soit des licenciements ou des démissions dus à un ras le bol, les occasions d’être optimiste se font rares. La gestion par le stress devient la norme. Les cas de pression inacceptable se multiplient sur les salariés avec des conséquences très graves en terme de santé. Que ce soit par une surcharge de travail ou le contraire avec une mise au placard, les méthodes de pression sont toujours les mêmes. Ce harcèlement souvent mené par des petits chefs est nuisible et contribue à une dégradation généralisée du relationnel dans cette entreprise.

“Plus facile à dire qu’à faire” admet le directeur devant les salariés quelque peu médusés ! Mais gare à celui qui s’en écartera ! Ces formules prêteraient à sourire si elles n’allaient pas dicter les interventions des cadres dans les mois qui viennent vis-à-vis des salarié(e)s. 100% client est un projet qui instaure une pression permanente sur les équipes pour qu’elles atteignent l’excellence et le sans faute. Malgré des conditions de travail et d’effectif détériorée. Malgré un avenir incertain pour beaucoup. Le salarié sera tenu de laisser sa personnalité aux vestiaires pour adopter une attitude et des comportements pré-fabriqués dans des cabinets Marke-ting et formatés pour la Fnac par des cadres élevés en batterie dans des écoles de commerce. Le dispositif est en place. Après ces présentations et la déclinaison du projet dans les départements, les entretiens individuels en mars “définiront les objectifs et des évolutions d’attitude”, puis viendra, en juin, l’entretien de mi-parcours... Ainsi on sera jugés par un responsable non pas sur ce que nous faisons mais sur qui nous sommes ! Ça promet. Heureusement que la direction affirme ne vouloir “ni caporalisme, ni note de gueule”, sinon on serait franchement inquiets ! De qui se moque-t-on ?
 
Effort 100% Sans garantie !
Avec “100% client”, la direction demande beaucoup d’efforts, voire d’abnégation, aux salarié(e)s sans rien leur garantir en échange et surtout pas des augmentations de salaires. Sous couvert d’un discours libéral très en vogue qui vise à diviser les salarié(e)s entre les “méritants” et les autres, la direction ne promet qu’un système de primes aléatoires et variables.
 
• En clair, celles et ceux qu’elle considère comme “méritant(e)s” - sur des critères de plus en plus subjectifs et dangereux puisque basés sur notre comportement et nos attitudes - toucheront éventuellement quelque chose sous forme de prime, si les résultats, selon elle, le permettent ! Si... Si... Si... Vous payez votre loyer avec des “si”, vous ?
 
• Aujourd’hui beaucoup de collègues ayant quelques années d’ancienneté ont un salaire mensuel, pour un temps plein, qui se situe entre 950 et 1200 €. Dur, voire impossible, de vivre décemment. La direction - qui aime les difficultés pour les autres - souhaite que ça dure. Elle exclut de ses principes toute augmentation des minimas d’indice et toute augmentation collective !
 
• Elle veut étendre le système de VMEI à tous les métiers, système qui met le salarié en permanence sous pression puisque le montant de sa rémunération n’est jamais assuré. Il instaure de plus une concurrence entre collègues qui se battent pour obtenir la plus grosse part de l’enveloppe. Ne nous y trompons pas avec le VMEI, ce n’est pas plus d’argent que la direction distribue mais la même enveloppe que l’on s’arrache entre nous !
 
• La direction nous parle d’un intéressement qui équivaudrait à un 14ème mois en oubliant de dire que l’intéressement, par définition, dépend des résultats, qu’il ne peut donc jamais être garanti a priori, à hauteur d’un mois de salaire ou d’autre chose ! La différence est simple entre ce 14ème mois en trompe-l’œil et le 13ème mois que nous touchons fin novem-bre ou la prime de vacances que nous touchons fin mai : ce “14ème mois” dépend des résultats, il est hypothétique alors que le 13ème mois et la prime de vacances sont inscrits dans notre Convention collective, donc versés systématiquement quelle que soit la situation ! Si vous aviez le choix, pour quel système opteriez-vous ?
 
• La direction nous parle de “ceux qui travaillent, qui s’engagent, qui se battent qui doivent être mieux traités et mieux rémunérés que les autres” en même temps qu’elle invite chacun à s’impliquer dans la réussite d’une équipe et admet que chacun “apporte sa pierre à ce projet” ! Logique ?
 
• Enfin, elle prétend vouloir négocier avec les organisations syndicales sur le sujet alors qu’elle a déjà défini unilatéralement les principes à négocier en “omettant” juste l’essentiel pour chacun(e) d’entre nous : le maintien de notre pouvoir d’achat par des augmentations générales. C’est mal parti !
 
Nous reparlerons de ces sujets très prochainement puisque les négociations annuelles sur les salaires s’ouvriront bientôt. Soyons présent(e)s à ce rendez-vous passionné et passionnant !!!

les c/c des tracts de la cgt, ça va 5 minutes