J'arrive encore au mauvais moment vu ce qui précède, mais tant pis, chose promise tout ça... Le voici :
15 jours à Cuba : un CR pas à la noix de Koko
Je sais, le titre va faire fuire pas mal de gens mais tant pis.
Retour donc dans le passé pour ce CR d'un voyage antérieur (de 6 mois) à celui de mon dernier CR
PS : si certains curieux ont déjà cliqué sur le lien de mon bleug dans la signature et lu les articles sur Cuba, inutile de lire celui-ci (et vice-versa).
Un grand merci à ma camarade Delphine qui a fourni la plupart des photos que vous pouvez voir dans ce compte-rendu (les miennes, c'est les moches)
Contexte : C'est sans doute le pays que je voulais absolument visiter, avec l'Islande, et les sempiternels "yfoyalleravantqueçachangetrop" m'ont poussé à y aller de mon plein gré, contrairement à la plupart de mes autres voyages qui sont plus ou moins décidés par opportunisme (tarif de fou, personne de mon entourage intéressée sous la main, etc).
Quand : Du vendredi 20 janvier au samedi 4 février : 15 jours !
Budget : Je prévois autour de 2.500 € au départ. Au final ce sera beaucoup moins : 1.500 !
Comment : Vol direct Orly-La Havane avec Air Caraïbes. Payé plus de 600€, ils ont proposé ensuite un peu plus tard dans l'année des tarifs à moins de 300€ sur d'autres périodes, et même nos dates avaient baissé de 100€... si seulement on s'y était pris un peu plus tardivement. Bonne compagnie, écrans individuels à l'aller mais pas au retour, et très bon repas avec du rhum pour accompagner of course. Je pars avec deux personnes trouvées sur le net (la première sur FB, et la seconde trouvée par la première sur le routard). Je rencontre la première avant le départ, ça se passe bien. Ca se passera également très bien avec l'autre, pour l'anecdote sans se connaître on est originaire du même coin de la bousie profonde et avions déjà 2 connaissances communes sur FB.
Organisation : Ne sont réservés à l'avance que l'avion, une auberge de jeunesse de la Havane pour les 3 premières nuits, et c'est tout. Ainsi que les différentes formalités nécessaires pour aller à Cuba (carte de tourisme, etc). On a quand même une idée assez précise du circuit qu'on voudrait faire. Beaucoup plus d'improvisation que lors de mes autres CR, comme le remarqueront mes fidèles (pas Castro) lecteurs, mais la destination, la période (pas la plus chargée) et l'état d'esprit de mes camarades d'aventure s'y prêtent tous !
LA HAVANE
Les trois premières nuits à La Havane sont aussi les seules réservées avant le départ : dans une auberge de jeunesse du nom d’Ilé Aché. Cette auberge est… particulière. Si je devais en parler objectivement, je dirais que les lits bougeaient beaucoup, n’étaient pas super confortables, qu’il fallait manier la tenaille pour avoir (parfois) de l’eau chaude sous la douche, que l’hygiène de la cuisine ferait passer le pire kebab de Clermont-Ferrand pour un étoilé, et que nous étions en moyenne six dans des dortoirs prévus pour quatre, faute de planning vraiment géré
Je rajouterais que le check-in et la visite ne nous a pas été fait par la gérante mais par une compatriote qui séjournait là depuis une semaine, pourquoi pas ; et que comme nous étions trois, à 10 CUC (± 10€) la nuit par personne, nous n’avons pas économisé grand-chose par rapport à ce qu’on aurait payé dans une casa particular – c’est surtout rentable pour un voyageur solo
Je préciserais que l’établissement a fermé administrativement peu après notre passage et que la proprio nous a envoyé un mail savoir si on se rappelait qui était là en même temps que nous, parce que eux non et qu’ils avaient des soucis avec les autorités à cause de ça…
Vous vous attendez à un verdict impitoyable ? Et bien non, j’ai adoré ! Ca nous a permis de voir autre chose que les casas traditionnelles que nous occuperons le reste du séjour, de croiser plus facilement du monde. Car si cet endroit a une qualité, outre son ingénieux système pour ouvrir la porte d'entrée quand quelqu'un sonne (une corde sur laquelle on tire depuis l'étage...), c’est sans doute son ambiance. Tous les soirs, des locaux ou des étudiants étrangers jouaient de la musique en salle commune. Chacun ramène du rhum, de la bière, et le partage. On a vaguement appris à jouer de certains instruments traditionnels. Ainsi que quelques mots d'espagnol dans mon cas. Et avons croisé la route d'une française sympa qu'on reverra à Vinales plus tard, d'un autre gars qu'on croisera à Trinidad. Bref, une bonne surprise.
L’Ilé Aché a donc rythmé une partie de notre séjour, mais heureusement La Havane ne s’est pas résumé à ça. Commençons par la seule visite payante que nous avons effectuée, le Musée de la Révolution. Même sans le visiter, le bâtiment vaut le coup à lui seul : c’est l’ancien palais présidentiel où résidaient les présidents du pays jusqu’en 1957, Batista étant le dernier en date. La visite est assez instructive sur l’histoire de la révolution, en particulier sur un personnage méconnu chez nous, Camilo Cienfuegos, qui pour eux a autant d’importance dans l'histoire que Che Guevara ou les frères Castro.
A l’extérieur sont exposés d’anciens véhicules utilisés lors des batailles pour l’indépendance : un tank, un bateau, des morceaux d’avion… Chacun se fera son avis sur l’authenticité de ces pièces
Tant qu’on est dans le révolutionnaire, citons la Place de la Révolution. La principale place de la ville, immense, où ont eu lieu les grands moments de l’histoire cubaine et notamment les plus célèbres discours de Fidel Castro. Le mémorial José Marti, hommage à un héros de la guerre d’indépendance contre l’Espagne, trône au milieu. Les bâtiments publics situés en face, qui sont des ministères, affichent eux des visages géants du Che et de Camilo Cienfuegos.
Un événement à vivre : le Peña de la Rumba, qui a lieu tous les dimanches en fin de matinée/début d’après-midi. L’endroit où il se déroule, le Callejon de Hamel, vaut le détour à lui seul : des fresques murales sur les bâtiments, des sculptures qui pour la plupart représentent des divinités de cultes africains méconnus ayant quelques adeptes dans ce quartier de La Havane, une petite gallerie d’art, des bars, dont un – difficile à rater en plein milieu – qui sert un très bon cocktail maison, El Negron. Une variante du mojito dans laquelle, si j’ai bien compris, les feuilles de menthe sont remplacées par basilic… Mais bon, moi et l’espagnol
Petite anecdote cinéma, des affiches de Fast and Furious 8 traînaient dans ce bar… Un film américain, qui sort dans trois mois : comment est-ce possible ? Parce qu’il a été tourné en partie à La Havane et que l’équipe du tournage est venue se désaltérer dans le coin visiblement
On a eu la chance d’avoir un guide improvisé pour la visite, un musicien - qui voulait refourguer ses CD aussi bien sûr... qui nous a expliqué tous ces détails et notamment toutes les superstitions qui devaient nous porter chance et auxquelles on s’est pliées. Pour la musique, parce que c’est quand même pour ça qu’on est là au départ, des groupes se relaient et alternes les danses latines et afro-américaines. L’ambiance est sympa même s’il y a davantage de touristes que de locaux, mais tout le monde se mélange joyeusement.
A part ces quelques lieux spécifiques, il est possible de simplement déambuler au hasard dans les rues de La Havane, et c’est ce que nous avons fait la plupart du temps, passant beaucoup de temps dans le quartier de Habana Vieja, littéralement la vieille Havane. La calle Obispo n’a rien à voir avec Pascal, c’est l’une des artères principales où se concentrent beaucoup de boutiques, de bars, mais aussi le bureau de change ou encore la boutique où les accros au smartphone peuvent acheter des cartes Wi-Fi. La Plaza Vieja est parfaite pour boire un mojito en terrasse. La cathédrale de la ville est également dans le coin, pour les passionnés d’églises.
Autre quartier difficile à ne pas évoquer, le Malecon, ce long boulevard en front de mer. Parfait pour les vagues, le coucher de soleil, les bâtiments variés de l’autre côté de la route, les vieilles bagnoles de toute sorte qui passent… C’est aussi un lieu de rendez-vous des cubains, en particulier pour les couples et… Ceux qui veulent essayer de capter un bout de wi-fi (payant), quelques-uns des rares spots de la ville étant ici. Les attroupements de jeunes rivés sur leurs téléphones ne sont pas sans rappeler ceux qu’on voyait devant les pokestops et les arènes Pokemon l’été dernier chez nous…
Quid de la plage ? Les plages de La Havane ne sont pas très loin mais un moyen de transport sera nécessaire, une quinzaine de bornes minimum pour les plus proches. L’une des lignes de bus théoriquement « réservée » aux cubains dispose d’un arrêt à moins d’un kilomètre de la plage où nous étions (playa Tarara je crois ?), et à un peso cubain le trajet, c’est la solution la plus économique. Pas sûr que ça marche si vous n’êtes pas accompagnés par des locaux (nous l'étions)… Quand à la plage elle-même, d’autres seront encore plus belles plus tard dans le séjour, mais la première impression quand on n’a jamais mis les pieds dans les Caraïbes est : Waw ! L’eau turquoise n’est pas une légende. Difficile de ne pas apprécier, surtout quand on pense aux températures françaises au même moment, et qu’on est assis dans le sable avec une coco loco à la main
Bébé ananas regarde deux coco-loco-jedi s'affronter...
Faire la queue est un sport national plus prisé que le baseball à Cuba, et après l’avoir vu à l’aéroport, aux distributeurs CB ou aux bureaux de change, on le constatera quand on voudra louer une voiture le lundi matin pour la reste du séjour. Par internet, il fallait s’y prendre au moins un mois à l’avance et j’avais laissé passer cette deadline. Le premier jour, on se présente à une agence, on nous dit de revenir le lundi, qu’il y en aurait peut-être une. Et là, au bout d’une heure, on nous dit que finalement, il n’y en a pas. Qu'ils sont même en train d'en chercher pour les gens qui ont déjà réservé et payé depuis longtemps. On cherche du coup un taxi collectif, un « collectivo », pour se rendre à notre prochaine étape : Vinales. Direction la gare autour de laquelle traînent en général les taxis. Impossible de négocier à moins de 100 CUC, même avec le sosie de Joey Starr qui nous aura fait attendre une bonne heure son soi-disant pote qui était OK pour 75… C’est donc à ce prix-là que nous partons pour l’ouest de l’île.
VINALES
Cap pour les trois jours suivants sur Vinales, situé dans l’ouest de l’île et dans la province de Pinar del Rio. Cette partie de Cuba a la réputation d’être plus sauvage, parfaite pour les activités dans la nature. C’est aussi là que l’agriculture est la plus développée.
Si La Havane était réservée à l’avance, c’est là qu’on va chercher une casa particular pour la première fois… Les deux premières maisons ne peuvent pas nous accueillir, mais la deuxième nous propose d’aller… Chez le voisin. Et on est plutôt bien tombés ! Sans vouloir spoiler la suite du séjour, ce sont les meilleurs hôtes qu’on ait eus. Les hôtes de la Casa El Naranjo étaient aux petits soins pour des repas gargantuesques, pour nous organiser des activités… La chambre elle-même était plutôt un studio indépendant dans la cour, avec sa propre terrasse, son frigo, ses couettes Spider-Man… Les propriétaires n’ont ouvert cette casa que tout récemment, début janvier 2017. On fait partie des tout premiers à passer, ce qui explique peut-être l’excellent service nécessaire pour faire marcher le bouche-à-oreille. C’est réussi. Et avant d'aller chez eux, on a frappé au hasard chez leurs voisins qui étaient tout aussi sympathiques : à l’inverse, eux font ça depuis très longtemps et après nous avoir envoyé à côté, ils sont venus le premier jour nous expliquer ce qu’il y avait à faire, le fonctionnement de la casa… On s’est demandés s’il faisaient partie de la maison, mais en fait non. On a fini par prendre l’apéro chez eux le dernier soir.
L’agence de location de voiture et Joey Starr nous ayant fait perdre beaucoup de temps le matin, notre première journée est bien réduite avec le trajet de deux bonnes heures qui a suivi… On consacre ce qu’il en reste à préparer notre activité du lendemain, puis à une visite rapide de la ville de Vinales qui s’étire tout en longueur mais n’est pas très grande. Toute son activité est concentrée autour de l’avenue principale qui compte surtout des restaurants, des casas particulars, et les services habituels. Notre cocktail quotidien ? On le prend dans « notre » rue, un endroit sympa qui en plus des traditionnels mojitos, ron collins et autres cubanitos, fait des grillades au barbecue. Ca sent bon, mais on a déjà prévenu nos hôtes qu’on mangerait à la casa… et à 10 CUC le repas, on ne le regrettera pas.
Le lendemain, départ à pied avec un guide dans la vallée, avec au programme la visite des plantations de tabac et de canne à sucre, d’une fabrique artisanal de cigares, une autre de café, le tout avec la mini randonnée en prime. Un programme qu’il est également possible de faire à cheval, comme le font la plupart des autres touristes… Voir la totalité en fait. Du coup, on a notre guide pour nous trois, et c’est tout aussi agréable ! Même s’il ne parle pas un mot d’anglais et qu’heureusement, mes coéquipières jouent les traductrices une fois de plus.
Après la traversée des plantations où l’on voit les ouvriers en plein travail de récolte, on atteint la fabrique de cigare. Les feuilles de tabac, qui serviront à enrouler le cigare, sont en train de sécher dans un hangar. Puis un cubain en fabrique un devant nous : il prend la feuille, retire la parte centrale qui contient la nicotine, dispose le tabac et roule la feuille sur elle-même. C’est trompeur mais ça semble très simple, vu comme ça. Vient ensuite la moment de tester le cigare en question, au bout duquel est étalé un peu de miel pour adoucir le goût. Et si les fumeurs s’habituent vite, les non-habitués (comme moi , à l'époque) toussent un peu au départ. Mais en soit c’est pas désagréable. Le cadre doit jouer aussi… Les cigares sont vendus 4 CUC pièce, contre à peu près le double dans le commerce pour ce produit artisanal.
Le reste de la balade est sympa, mais la partie « fabrication de café » est une blague, le gars nous explique en gros en une minute trente les trois façons différentes d’en faire. Autant dire qu’on rentre vraiment dans le détail. A cet endroit est vendu outre le café, du rhum et du miel de la maison, sans plus de détail. Le cocktail de la maison avec le rhum en question, le Guarapi Ron, n’est pas mauvais. On visitera également une grotte sur le parcours, avant de passer près d’un lac où il est possible de se baigner, et de deux endroits où l’on peut se restaurer. Le tour est sympa mais les spots sont quand même très étudiés pour les touristes.
Le soir, tandis que nous buvons tranquillement l’apéro, la ville se retrouve plongée dans le noir Les coupures d’électricité de Cuba ne sont pas une légende, ça arrive paraît-il de moins en moins, mais ça arrive toujours… Quelques rares restaurants ont un petit groupe électrogène qui prend le relais, mais ils sont vite pris d’assaut par les voyageurs affamés… Nous avons alors une idée de génie
Retournons là où nous étions hier soir… Bingo ! L’endroit (qui s'appelle La Esquinita) est plongé dans le noir, mais le barbecue marche toujours, lui. C’est donc à la lueur d’une bougie que nous dégusterons de délicieux ribs de porc
De quoi prendre des forces pour repartir en rando le lendemain, cette fois du côté ouest de la ville. Une première étape ben connue dans le coin : le Mural de la Prehistoria. Sur l’un des nombreux mogotes qui entoure la vallée, une immense peinture de 180 mètres de long et 120 mètres de haut est censée représenter l’évolution de l’espèce et l’histoire des premiers hommes de Cuba qui, il y a fort longtemps, auraient vécu dans le coin, selon une découverte d’un pote à Castro…
On pensera ce qu’on veut de la peinture, je vais garder mon avis pour ne pas vexer les éventuels descendants de l’artiste qui pourraient me lire. Mais il faut quand même reconnaître la prouesse technique, dans un endroit pas facile d’accès avec de multiples reliefs, des bosses comme des cavités, sur les roches. Ça fait partie des fiertés du coin. Il faut débourser 3 CUC pour admirer le chef d’oeuvre, mais pour ce prix-là une boisson au bar d'à côté est incluse.
Je continue ma balade dans le parc de Vinales pour décrire une boucle qui va m’amener à traverser une nouvelle grotte, la cueva del palmarito, avant le retour au bercail. Dans l’absolu les paysages sont moins jolis que la veille, mais ce parcours improvisé en solo est un peu plus sportif et visiblement pas prisé des locaux : j’apprécie la tranquillité qui en résulte !
Pour la fin d’après-midi, autant d’efforts ont bien mérité un peu de détente et on se rend à un hôtel de la ville (La Ermita) qui domine la ville de Vinales, et offre une très belle vue sur la vallée, surtout à l’heure du coucher de soleil. Mais il a un autre mérite : une piscine théoriquement réservée aux résidents, mais dont il est possible de profiter pour 8 CUC. Avec là encore une boisson incluse, les cubains ont décidément compris comment nous séduire. En temps normal j'assimile plutôt les piscines en voyage à du temps perdu mais là, ça fait du bien après l'auberge de la Havane ou les randos de Vinales. Ce sera la seule du séjour qui plus est...
Après une dernière soirée en musique au Centro Cultural Polo Montañez, une halte festive sympa, nous prenons la route de notre prochaine étape : Playa Larga.
PLAYA LARGA ET CIENFUEGOS
Nous ne resterons qu’une nuit et avons demandé à nos hôtes de Vinales de nous réserver le taxi collectif et la casa à l’arrivée, ce qui apparemment se fait. Les cubains ont de gros réseaux entre eux et donnent parfois l’impression de tous se connaître. Pire encore que dans le Cantal
Notre casa à Playa Larga est un ton en-dessous de Vinales même si elle reste correcte. La terrasse rooftop où nous prenons le dîner est très agréable, mais l’hôte est moins souriant. Il s'étonne qu'on ne reste qu'une nuit alors que sa région est géniale et qu'il y a 10.000 choses à faire. Il nous demande ce qu'on a prévu ensuite, on lui donne notre programme plus ou moins prévisionnel et s'étouffe quand on parle de deux nuits à Santa Clara. On y reviendra. L’intérêt de Playa Larga est bien sûr, comme son nom l’indique… La plage Moins bondée que celle de La Havane, elle permet de profiter de la mer côté Caraïbes tranquillement. Outre son côté paradisiaque, elle recèle aussi un petit morceau d’histoire puisque nous sommes ici au plus profond de la Baie des Cochons et c’est dans le coin qu’en 1961, les Etats-Unis tentèrent le fameux débarquement qui fut un échec total.
Il y a bien d’autres choses à faire dans les environs de Playa Larga mais ce n’était pour nous qu’une étape, faire d’une seule traite le trajet Vinales-Cienfuegos étant très – trop – long. Nous repartons immédiatement le lendemain pour Cienfuegos, toujours en collectivo réservé par la casa.
Cienfuegos signifie littéralement « cent feux », ce qui s’explique par… Par rien en fait
Là encore nous ne séjournons qu’une nuit dans une casa déjà réservée par notre hôte de Vinales. Casa correcte sans plus : une fois de plus une terrasse rooftop au rendez-vous, et un petit-déjeuner excellent, mais le matelas a du vécu - y compris selon les standards cubains - et il y a plein de fourmis dans la chambre. Tant pis.
Cienfuegos a été fondée par des français et est considérée comme l’une des plus belles villes de l’île. Y a-t-il un lien entre les deux ? Je vais être chauvin et dire que oui. Pour résumer l’histoire en trente secondes et à ma façon, les colons espagnols de Cuba avaient un peu peur d’une rebellion comme nous venions d’en subir une à Haïti. Ils ont donc donné l’autorisation aux français de construire cette ville, histoire d’avoir un allié européen sous le coude au cas où ça arrive. C’est du très-très-très résumé… C’est autour de la Plaza de Armas que cette influence hexagonale est visible. Pour commencer, difficile de faire plus cliché sans répliquer la Tour Eiffel : à une extrémité trône un arc de triomphe qui veille sur la statue de José Marti – encore lui.
Outre le parc central, on trouve autour de la place la cathédrale, un théâtre, un palais qui est l’équivalent de l’hôtel de ville (où l’on peut rentrer quelques mètres dans le hall avec un garde), des écoles, le musée provincial, et des galeries d’art. Cienfuegos est également une ville d’artistes, le nombre de petites galeries est impressionnant.
Une fois le tour de la place achevé, pourquoi ne pas continuer jusqu’au Cementerio de la Reina ? C'est juste un cimetière, certes. Mais il est classé monument national. Il abrite des tombes militaires comme civiles, et quelques statues assez classes dont une très connue paraît-il… Bon, effectivement, ça reste un cimetière.
Cienfuegos a également son Malecon, idéal pour longer la mer, et au bord duquel vous trouverez comme d’habitude les bars, les restos, les rassemblements cubains… Nous avons d’ailleurs fini la soirée dans un mini-festival par hasard : après avoir vu des gars installer la scène et le matos dans la journée, on est retourné voir ce qu’il se passait une fois la nuit tombée… Au final, c’était une sorte de Tokio Hotel local qui rassemblait une affluence nombreuse mais à peine majeure dans l’ensemble. Entretemps, nous avions pris l'apéro sur la terrasse de l'hôtel La Union : je ne sais pas ce que valent les chambres, je peux juste dire qu’il a l’ascenseur le plus lent du monde. Le temps passe plus vite si vous aimez faire des selfies dans les miroirs des ascenseurs. Bref ; c’est surtout une bonne adresse pour boire un cocktail en musique avec une superbe vue pour admirer le coucher de soleil, dont la photo est ci-dessous. Et son gros plus ? Pour ceux qui voudraient un bref retour en France entre deux mojitos… Ils ont du Ricard ! Pas donné (4 CUC avec une petite bouteille d'eau minérale) mais moins cher qu’à Copenhague.
En fin de compte Cienfuegos est une ville agréable, jolie, mais dont on fait vite le tour, et à moins d’avoir le temps sur une longue durée, n’y rester qu’un jour comme nous n’était pas forcément une mauvaise idée. D’autant que le voyage continue à Trinidad, cette fois pour deux nuits. Les taxis/collectivos n’ayant pas été très rentables pour nous jusqu’à présent, faute de réussir à négocier aux prix annoncés sur internet ou dans les guides, nous prenons cette fois le bus Viazul, la compagnie réservée aux étrangers qui relie les principales villes du pays entre elles. Ce sera le cas lors de nos tous nos prochains déplacements jusqu'à Varadero (avant-dernière étape).
TRINIDAD
Disons-le d’entrée : Trinidad est l’endroit que j’ai préféré de tout le séjour. Quand on dit que le temps s’est arrêté à Cuba, il y a toujours une trace du modernisme à La Havane, à Cienfuegos… Pas ici. Les ruelles pavées et les maisons colorées, décors traditionnels de toute publicité des voyagistes, donnent l’impression d’être revenu au moins au siècle dernier. Des vestiges d’un temps où Trinidad vivait de la canne à sucre, époque révolue même si le tourisme compense (un peu) désormais. L’ensemble fait quand même plus pauvre que le reste du pays, il y a d’ailleurs énormément de gamins qui mendient des bonbons par rapport à nos étapes précédentes.
La ville n’est pas très grande et se parcourt facilement à pied. La Plaza Carillo est un peu le rendez-vous des cubains, sans surprise puisque c’est ici qu’il y a le wi-fi et l’habituelle boutique Etecsa qui vend les cartes téléphoniques. L’intérêt est plutôt dans le centre historique autour de la Plaza Mayor. Sur les escaliers qui la surplombent, rendez-vous des locaux comme des touristes : de la musique en journée comme le soir. On peut profiter de l’ambiance en restant dehors, mais pour la soirée l’entrée de la casa de la Musica en haut des escaliers n’est pas très chère (1 ou 2 CUC de mémoire). Ce n’est pas le seul endroit pour ça : Trinidad est une ville festive, et les cubains font admirer leur sens du rythme dans beaucoup de bars à l’ambiance très caliente.
Outre les bars et les restaurants, le coin compte aussi plusieurs musées, quelques boutiques, et deux églises. L’église Santísima ressemble un peu aux nôtres, et c’est d’ailleurs le seul édifice néogothique du pays. Quand au couvent Saint-François d’Assise, ce n’est plus une église : il a été transformé en « musée de la lutte contre les bandits ». Mais son célèbre clocher fait lui aussi partie des vues traditionnelles de cartes postales. Restons dans le religieux avec un peu plus loin, la Place des Trois Croix. Qui, petite particularité, n’en a que deux au moment où nous y sommes. Est-ce que la troisième est tombée et qu’ils n’ont pas les moyens, ou pas envie, de la réparer/remplacer ? Possible. Tout est possible à Cuba.
On se dirige ensuite vers le mirador de la cité, un point de vue en hauteur qui permet de voir tout Trinidad et ses environs. Mais on change de chemin en repérant un endroit plus près qui doit offrir une toute aussi belle vue. Qui en fait s’avéra être la propriété de quelqu’un. Le quelqu’un en question, c’est le magicien
Il y en eut quelques-unes, mais voilà sans doute notre rencontre la plus étonnante à Cuba. Il nous invite à monter dans sa bicoque et à voir la vue depuis la terrasse. Qui effectivement a de la gueule, avec la ville à ses pieds, la mer au loin et la vallée aux alentours.
On a bien pensé au début qu’il faudrait passer à la caisse d’une manière ou d’une autre à un moment, mais non, même pas. Le gars parle très bien anglais – ce qui est rare ici – et nous en dit beaucoup sur lui, sur la vie cubaine. Il nous explique que les terrains et les maisons ne valent pas grand chose ici, puisque - toujours en gros - les étrangers ne peuvent pas acheter et les cubains ne peuvent qu’acheter des maisons pour eux mais pas faire de l’investissement locatif ou du secondaire. Du coup, une très grande partie de la population est propriétaire, sans être endettée. Il nous expliquera qu’il a échangé cette maison (hyper bien placée mais très sommaire) contre une machine à magie construite par lui-même, avec son voisin d’en-bas. Il aura ensuite acheté du terrain à une autre voisine pour une somme dérisoire, et le plus fort, récupéré sa machine magique en échange de quelques cours de danse que sa femme a donné au premier voisin. Si on va au bout du raisonnement, il a donc échangé sa maison contre des cours de danse… Un vrai magicien en effet Et il aura bien besoin de pouvoirs paranormaux pour mener à bien tous ses projets : il voudrait construire une casa à côté de sa maison, faire un parking avec le terrain qu’il a acheté et peut-être d’autres trucs genre une piscine, ouvrir un restaurant sur le terrasse où l’on discute… Que de projets. Il nous parlera aussi de sa famille, de sa première épouse qui a quitté le pays. Je ne sais pas combien de temps on est restés là, mais si vous passez par Trinidad, je vous conseille d’aller faire un tour dans le coin. En gros, en partant de la Plaza de las Tres Cruces, il suffit de suivre la route qui monte et d’aller toujours tout droit.
En-dehors de Trinidad-même, difficile de ne pas faire une petite excursion dans dans un des parcs naturels proches de la ville : la vallée de los ingenios et topes de collantes. Nous sommes allés dans la première nommée. Il y a des excursions qui le font, un train qui s’y arrête également, mais nous y sommes allés en taxi pour rester libres de l’horaire. Nous allons à la Tour de Manaca, une ancienne tour de guet se sept étages autrefois utilisée pour surveiller les esclaves dans les champs de canne à sucre autour. De là-haut, une vue à 360 degrés sur la vallée. Et en bas, des tas de marchands (l’endroit est très touristique…), plusieurs guaraperos où vous pourrez déguster un guarapo, la boisson locale ; et Manaca Iznaga, une ancienne hacienda reconvertie en bar/restaurant.
On prévoit d’aller un peu plus loin dans la vallée, vers une autre hacienda plus isolée et a priori plus préservée, Guachinango. Sur le papier ça a l’air simple, il suffit de suivre la voie ferrée en partant de la tour de guet. En pratique… A m’ment donné, la voie bifurque, je lis mal la carte, et nous voilà partis vers une direction où on marchera longtemps. On verra une ancienne sucrerie désaffectée, des arbres à coton, mais pas d’hacienda en vue. L’ambiance Walking Dead est sympa mais nous finissons par comprendre que nous nous sommes plantés de route… On tente alors de changer de chemin pour rattraper le coup, on se retrouve avec une rivière à traverser. Elle n’est pas trop profonde (un mètre?) mais très large, très sombre, et même si en théorie les crocodiles de Cuba vivent un peu plus au nord de l’île (dans la province de Zapata), c’est typiquement leur genre d’habitat… On tente encore un autre chemin, en vain, et on finira par demander de l’aide à un paysan qu’on croise dans un pré pour retourner à notre point de départ.
Euh... à droite ?
...raté.
Après toutes ces émotions, une virée à Playa Ancon, la plage paradisiaque du coin, se méritait bien. Beaucoup de monde et une eau un peu moins claire que lors de nos précédentes sessions beach. Pas question de faire les difficiles hein, on reste quelques tons au-dessus de Carnon ou Biscarosse. Mais il y a mieux en particulier sur le côté nord du pays ; et ça tombe bien, on y va bientôt !
Un mot sur notre casa de Trinidad : après celle de Vinales, c’est sans doute la numéro 2 de notre séjour. Elle était très proche du centre, et c’est ici qu’un soir nous avons mangé une des rares spécialités cubaines (à part le rhum) très bien préparée : la langouste ! Le problème, c’est que j’ai noté ni le nom ni l’adresse…
SANTA CLARA
Quelques heures après être arrivés à Santa Clara, nous nous sommes rappelés que le propriétaire de la casa de Playa Larga avait été choqué que nous ne passions qu’une nuit chez lui alors que, quand il nous avait demandé nos plans, on lui avait parlé de deux nuits à Santa Clara. Il nous expliqua tout ce qu’il y avait à faire autour de Playa Larga alors que Santa Clara, on pouvait s’arrêter, aller voir le tombeau du Ché, et repartir une heure plus tard. On s’est dit qu’il voulait juste nous faire changer d’avis et nous héberger une ou deux nuits de plus, ou simplement qu’il était un peu chauvin avec sa région, comme tout le monde… Que nenni : il avait raison
De par son intérêt historique et sa position centrale entre l’est et l’ouest, entre le nord et le sud, et sur les principaux axes routiers, la ville de Santa Clara est une étape pour la plupart des voyageurs qui ne s’y attardent certes que rarement. Les quelques français croisés n’y restaient tous qu’une nuit, et ceux en fin de séjour s’ennuyaient déjà. Le mausolée du Che ? Incontournable bien sûr. La figure de la révolution cubaine a sa statue sur un énorme piédestal où est également gravée sa devise « Hasta la victoria, sempre » et un long texte en espagnol : les mots d’adieux du Che lorsqu’il quitta Cuba pour aller soutenir la révolution bolivienne.
Dans le mausolée lui-même – où les photos sont interdites – brûle une flamme éternelle allumée non pas par les Bangles mais par Fidel Castro himself, en souvenir de la star locale et de ses compagnons d’armes tombés en Bolivie. Lorsqu’il a été conçu, ce mausolée était seulement un lieu de recueillement : les dépouilles elles-mêmes ou ce qu’il en reste n’ont été rendues à Cuba que tout récemment, en 1999. Un peu plus loin, un musée entièrement consacré au Che. Des passages intéressants sur son rôle, d’autres un peu redondants avec le musée de la Révolution de La Havane, et d’autres… bizarres. Pour parler de son enfance, ils ont quand même exposé le fauteuil du salon de sa grand-mère maternelle. Si ça c’est pas de la relique… Et derrière le mausolée, un peu à l’écart, un cimetière militaire.
What else, à part les tombes ? C’est vrai que pour une fois, notre casa, pas exceptionnelle, ne nous propose pas d’activités. On se rend donc à une agence Havanatour, enseigne présente un peu partout et citée comme référence par plusieurs guides pour les excursions. Ils nous disent qu’il n’y a rien à faire ici. Une agence de voyages
Tant pis, on va s’occuper nous-mêmes.
Ou pas... Un bon résumé de ce qu'il y a à faire à Santa Clara.
Santa Clara n’a pas été choisie pour accueillir la tombe du Che par hasard : c’est ici qu’il livra et gagna une bataille décisive pour la révolution. Je vous la fais en version courte : en gros, il est venu ici avec 20 gars et ils ont réussi à battre les 10.000 soldats de Batista qui leur faisaient face. OK, j’exagère un peu… Mais les troupes de Guevara étaient en gros sous-effectif et réussirent quand même à faire dérailler un train qui devait réapprovisionner les soldats du régime en hommes et en armes. Ils firent ainsi beaucoup de morts et de prisonniers, certains se rallièrent à eux, et les armes leur permirent d’équiper les civils qui se joignaient à leur cause. Sans ce déraillement, Cuba n’aurait peut-être jamais été communiste ?
Le Che aurait beaucoup hésité avant de tenter cette opération, et aurait même dit à Castro : « chaque fois, mon train qui déraille… Je ne suis pas de taille ! ». Le Comandante l’aurait rassuré, et a bien fait. Un petit musée est consacré à cet épisode victorieux sur les lieux-mêmes du déraillement. La visite se fait en suivant un parcours dans les wagons soi-disant d’origine (admettons, toujours).
Là encore, il y a de tout… Quelques armes et uniformes d’époque sont exposés dans les trois premiers wagons, mais dans les deux derniers, on trouve respectivement : des photographies des monuments cubains dédiés à la victoire des révolutionnaires ; et des portraits du Che Guevara, avec la célèbre image déclinée en plusieurs couleurs, comme si on lui mettait des filtres Instagram. Curieux.
Qu’ont fait les troupes de Batista en déroute ? Après que les casernes aient été prises, elles se sont réfugiées dans un hôtel autour du Parque Leoncio Vidal. Le parc est l’habituel centre névralgique de la ville qui sert de hotspot et réunit tous les jeunes accros au wi-fi. Il a un kiosque à musique où ont parfois lieu de petits concerts en son centre, et est entouré de quelques-uns des principaux bâtiments de la ville : le théâtre/cinéma, le musée des arts décoratifs, des grands hôtels… parmi lesquels cet espèce de cube de béton d’un vert douteux.
Et pour cause : il a laissé dans son état d’origine. C’est ici, dans l’hôtel Santa Clara (rebaptisé « hôtel Santa Clara Libre » par les révolutionnaires qui ont rivalisé d’imagination avec leurs prédécesseurs), que les troupes de Baptista s’étaient réfugiées. Et de près, on voit bien les nombreux impacts de balles sur la façade, qui a été laissée ainsi en souvenir de la bataille.
Le reste de la ville ? Une grande partie se concentre sur le Boulevard Independancia, une rue en partie piétonne où se trouvent tous les commerces et la plupart des restaurants. Une petite place est entièrement dédiée aux Beatles, dont les cubains sont de très grands fans. Sur la route qui mène au mausolée, à l’écart du centre-ville, une longue partie de la rue affiche également des représentations de street art, qui prônent surtout des messages de paix.
Santa Clara est enfin une ville étudiante avec des universités assez renommées dans le pays, pas trop marquée, vous l’aurez compris, par le tourisme. On y trouve donc de nombreuses cafétérias à la cubaine, et des bars vraiment économiques : dans le quartier des facs, on boira des mojitos pour quelques dizaines de centimes (15 ou 20 CUP), dans un bar qui n’est sans doute pas habitué à voir rentrer des européens. Un autre lieu est en revanche aussi prisé des touristes que des locaux : El Mejunje. Une grande « taverne » qui, selon les jours, propose des cours de danse ou de percussions en journée, des concerts le soir, et des mojitos à toute heure. Pas de chance, aucun cours le jour où nous y étions, du hard-rock le soir alors que la musique latine était à l’honneur tous les autres jours, et les cocktails ne sont pas les meilleurs qu’on ait bus là-bas. Nous, exigeants ? Peut-être au bout de douze jours. Mais on ne perd pas tout au change puisqu’on fait la connaissance du Crespo. La légende du lieu apparemment. Peut-être pas aussi charismatique que le magicien de Trinidad, mais tout aussi bavard, tout aussi marrant, et accessoirement beaucoup plus bourré. Mais allez le voir quand même !
Après deux jours qui ne seront pas les plus marquants du séjour, cap sur la dernière étape avec notre ultime voyage en bus : Varadero.
VARADERO
Varadero, c’est une péninsule reliée par un pont au reste de l’île. Elle s’étend tout en longueur et compte vingt kilomètres de plage, alors qu’en largeur et selon les endroits elle ne fait que quelques centaines de mètres. Vous l’aurez compris, ce n’est pas une destination typique ou culturelle !
Le centre de l’île reste plus ou moins réservé à la population cubaine ; on y trouve certes un centre commercial, mais aussi pas mal de boutiques, de casas particulars… Celles-ci sont très demandées, on a eu beaucoup plus de mal à trouver que dans les autres villes, c’était un poil plus cher (35 CUC la nuit) et pas forcément mieux. Autour, que ce soit dans un sens ou dans l’autre, les hôtels s’entassent un peu partout et on continue d’en construire. Beaucoup de touristes vont à Cuba pour passer uniquement une semaine en all-inclusive ici, avec éventuellement une petite excursion à la journée dans la ville plus préservée de Matanzas, et c’est tout. C’est dommage, autant aller en République Dominicaine pour ça mais bon… C’est un choix.
La majeure partie de notre mini-séjour de deux jours et deux nuits à Varadero fut donc consacrée... à la plage avec des sessions bronzage bien méritées après deux semaines de tribulations.
Hormis ses commerces et ses animations, la ville elle-même n’a pas forcément beaucoup d’intérêt. Au centre, un grand parc – Parque Josone – avec un peu de verdure a été aménagé et offre un moment de répit à l’ombre. Nous n’y sommes pas allés mais il y a également un autre parc avec des petites grottes à l’extrémité nord de la ville, mais c’est trop loin pour être faisable à pied et les taxis se goinfrent ici, où la plupart des touristes sont moins regardants à la dépense et ne cherchent pas à négocier.
Autre "attraction", la casa del Ron propose beaucoup de choix de rhums. Le petit plus : la dégustation. On vous en fait goûter quelques-uns d’office, et vous pouvez ensuite demander à tester un autre spécifiquement. Pour le reste, les prix ne sont pas spécialement avantageux – ni désavantageux – par rapport à d’autre boutiques ou à ceux pratiqués à l’aéroport.
En bonne destination balnéaire, Varadero compte aussi un grand nombre de bars et de restaurants. Pour les restos, je dois avouer qu'autant on avait été déçus jusque-là quand on s'y était aventurés et on privilégiait les cafétérias ou les repas chez l'habitant, autant ici on se rapproche des standards européens. Le Paladar Nonna Tina est un bon italien en dépit de sa déco un peu kitsch, et La Fondue, en français dans le texte, un restaurant dont on devine assez facilement la spécialité... Les fans pourront aussi aller au Beatles Bar, où plusieurs soirs par semaine des groupes interprètent des reprises du groupe anglais. La ville compte enfin sa petite casa de la musica pour la vie nocturne. Bref, elle est parfaite pour la détente, mais elle n’est pas représentative de Cuba. Parfaite pour cette fin de séjour avant le retour en Europe !
Bilan :
C'est sans doute à ce jour le voyage que j'ai le plus apprécié. Tout y était : le beau temps, la farniente, la fiesta, la découverte, le dépaysement, les échanges avec la population, un peu de nature, un peu de culture, avec des camarades de route sympas et sur la même longueur d'onde que moi (coucou le CR de la Floride), une part d'improvisation, une bonne organisation malgré tout (et mine de rien les vols directs font beaucoup + apprécier les vacances), un budget plus que correct - je trouve - à l'arrivée. Allez, il manquait peut-être un peu de plaisir gastronomique par rapport à d'autres destinations (genre la Grèce !), parce qu'à part les mojitos les spécialités locales se font rare, et une ou deux excursions hors des sentiers battus qui auraient été possibles avec une voiture - pour un coût plus élevé.
Point budget :
Comme je le disais d'entrée, autour de 1.500 € qu'on pourrait répartir ainsi :
- 700€ pour l'avion, trajet jusqu'à et depuis l'aéroport, formalités (carte de tourisme...) ;
- 150€ pour l'hébergement : vite vu puisque 10 CUC la nuit en moyenne, sauf à Varadero (35 CUC pour trois par nuit) ;
- 180€ pour les transports : taxis, bus...
- 20€ environ pour les visites : peu de visites payantes et la plupart pas chères.
- 450€ pour manger/boire/pourboires/souvenirs. 5 CUC les petits dej dans les casas qu'on a du prendre une dizaine de fois. 10 CUC le dîner qu'on a pris quelques fois, 3 ou 4. Quelques restaurants, mais beaucoup de cafeterias où on mangeait gras mais bien pour pas cher, et surtout beaucoup de mojitos (entre 1,50 et 3 selon le genre d'endroit...).
Bien sûr, si nous avions loué la voiture, le prix aurait pas été le même. On aurait eu un peu plus de liberté mais au final le séjour était très bien ainsi, et on a évité les 10.000 merdes possibles qui peuvent arriver avec une caisse de location à Cuba.
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Koko part en vacances