Reprise du message précédent :
Sauf que chaque parent est persuadé que sa merveille de la nature n'a aucune chance d'être dans le groupe des mauvais, donc qu'il sera débarrassé des boulets... Et du coup ça passe auprès de la population

Oui, en plus.

Exactement. Je me suis demandé si j'allais répondre ou non.
Les bons c'est justement ceux qui tirent leur épingle du jeu quoi qu'on fasse, qui n'ont même pas besoin de nous en fait. On a pas besoin de sauver les bons, faut arrêter le délire.

La question c'est ceux qu'on arrive à maintenir difficilement, qui ont déjà une estime d'eux fragile, qui bénéficient de l'émulation de classe. Eux, cette réforme les sacrifie, alors que ce sont ceux qui ont une chance.

Des effectifs de classe allégés pour tous (niveaux, classes et matières), ça ça fonctionne. Mais en gardant une hétérogénéité.

Ce qui ne veut pas dire collège unique à tout prix. On a trop de gamins en perdition, qui sont en souffrance, et généralement dont les parents, même défaillants, reconnaissent que leur gosse a besoin d'autre chose. Mais on a rien d'autre à leur proposer (un stage par ci, une classe relais par là....)

Quand je dis en perdition je parle pas du groupe des faibles hein. Cette année sur mes 3 classes (72 élèves) de 4eme et idem en 3eme, ça représente peut-être 5 élèves (qui sont vraiment en souffrance, je parle pas de ceux qui nous font perdre notre temps à être là)
Sans parler des gamins avec Gevasco sans place en ULIS ; j'en ai 4 cette année. Et je n'évoque pas ceux qui devraient être en segpa, dans un système autre, on pourrait/devrait se passer de la segpa (il y a beaucoup plus de gamins qu'actuellement qui devraient y être, mais ça ne devrait pas être aussi stigmatisant et ça ne devrait pas être un dépotoir à gamins à troubles du comportement)

Je me demande ce que pensent les profs allemands, eux qui n'ont pas de collège unique

Si on veut alléger le collège des profils qui n'ont pas à y être, il faut peut-être plutôt valoriser d'autres filières, notamment l'apprentissage qui est clairement trop mal perçu en France* On maintient en classe des élèves alors que ça les emmerde et qu'ils pourraient s'exprimer voire se régaler dans une autre voie. Et par ricochet ils emmerdent les autres élèves et les enseignants. Il restera toujours des relous irrécupérables, mais hey, c'est aussi notre métier de gérer whatmille profils différents.
 
 
 
*Mal perçu par tous à commencer par moi (mais parce que ça infuse dans notre société). Exemple : mon frère habite en Suisse et se posait la question d'envoyer son grand qui détestait l'équivalent du collège en apprentissage. J'étais presque choqué, je trouvais que ça correspondait à un abandon, mais là-bas c'est juste normal et c'est positif pour tous.

Personnellement je ne suis pas convaincu par l'apprentissage. J'assure des cours en BTS, et on a des apprentis dans nos classes. Ils n'apprennent rien en entreprise, ils sont juste employés à des tâches simples. Je ne suis pas contre le fait d'envoyer les cancres travailler en entreprise, il y a moyen de les occuper, et les entreprises peuvent les rémunérer. Mais n'appelons pas ça apprentissage.

Parce que la filière n'est peut-être pas développée comme il faudrait ? Est-ce qu'en mettant les moyens (oui, je sais, utopie toussa), ne pourrait-on pas en faire quelque chose de valorisant ?
(Je ne sais pas, je n'y connais rien)

Le jour où les entreprises devront payer les formations de leur apprentis, et les recruter en CDI après formation, elle feront alors les choses bien.
Mais à l'heure actuelle, le coût de la paye et de la formation est entièrement compensé par l'état. Donc c'est de la main d’œuvre gratuite. Et le jour où ce sera à leur charge, il faudra s'assurer qu'elles ne cherchent pas à retomber dans leurs frais en laissant de côté la partie formation. C'est pour ça que j'insiste sur l'obligation de recruter en CDI l'apprenti: s'il ne l'ont pas formé, ils doivent le garder, ça devient leur problème.

Sur une autre plan, je viens de passer la nuit en bus, un petit 12h de route pour voyage scolaire jusqu'à samedi !
Priez pour moi  

Revenant de chercher mon pain, je rajouterais que je ne vois pas la légitimité de l'apprentissage pour les vendeuses de boulangerie. Elles y passent deux ans, alors que en moins d'une semaine elles ont tout appris. La boulangerie devrait les payer au smic (ou plus si elle est généreuse) plutôt qu'au tarif apprenti. L'état n'a pas à favoriser les boulangeries, aux dépends de leurs employés. Les boulangeries devraient prendre entièrement à leur charge le peu de formation nécessaire.
Et je pense que c'est généralisable à beaucoup de situations. L'apprentissage est une escroquerie.

Merci beaucoup pour ce retour détaillé

J'ai eu des apprentis en niveau Master, et je trouve que ça n'apporte rien à l'apprenti en termes de connaissances pures.
Enfin si, il y a un intérêt : pour le même apprentissage qu'un stage, ça lui apporte une rémunération et des cotisations retraite sur une année entière, ce qui n'est pas rien.

Mais sur le plan de l'apprentissage pur, ça ne lui apporte strictement rien. Et pourtant, j'ai eu de très bons apprentis.
Je garde une très mauvaise image de ce mode d'apprentissage qui pour moi n'en est pas un.
Je précise que je travaille dans le secteur tertiaire, sur des postes "intellectuels".

Pour bien d'autres activités qui nécessitent un savoir-faire technique, je pense qu'il y a plus de choses à apprendre avec une confrontation à la réalité du métier.
Mais même dans ce cas, j'ai l'impression qu'on apprend plus avec 3 stages de 4 mois (qui vont permettre de voir des contextes/problématiques variés) plutôt qu'avec 8 mois en apprentissage dans la même boite.

J'ai été jusqu'au DEA sans avoir mis les pieds dans une entreprise.
 
C'est donc pendant mon premier CDI que je me suis rendu compte que ça ne me correspondait pas du tout.
 
Si j'avais fait 15 jours de stage j'aurais peut-être pu anticiper.
 
Je déteste les entreprises Je déteste l'accueil, je déteste les open space, je déteste la moquette, la caféteria et les blagues de cogip.
 
(Je sais c'est HS mais ça soulage)

 
je vois d'ici le bordel avec les parents qui vont venir chouiner pour avoir des passe-droits et certains cde qui cèdent

En même temps, je serais parent d'un gamin qui galère mais s'accroche, je serais désespérée.

Évidemment il y en a plein qui sont convaincus que leur merdeux n'est responsable de rien, il se laisse entraîner.

Mais on a aussi des gamins gentils, sérieux, souvent discrets, qui galèrent++ et vont se retrouver avec 10 autres gosses qui galèrent++, dont 3-4 seront de vrais connards qui vont tout tenter pour faire craquer la pauvre TZR qui a hérité du groupe des faibles dans 3 établissements différents et hésite à faire un gosse juste pour pouvoir se mettre en arrêt

 
Pas sûr qu'elle en ait encore envie en voyant les phénomènes dont elle a la charge

Tu as raison, je partage ce que tu dis.
 
J'admets totalement avoir pris un raccourci (un peu rapide) pour les besoins du forum ici où on s'adresse à un autre public, pas forcément au fait, et j'ai également sans doute un peu extrapolé du fait de la tendance générale de fond, et également de mon propre enseignement (qui sera forcément différent de celui d'un autre collègue...).
 
Par ailleurs pour les gens hors eps qui se demandent concernant la performance, il en est mention dans le champ 1, mais elle est de plus en plus souvent auto-référencée à l'élève (donc c'est sa progression au long d'une séquence par exemple) que référencée à un barème.
L'idée étant de valoriser l'élève qui s'investit et ses acquisitions progressives plutôt que d'avoir une part de notation trop importante basée uniquement sur des capacités innées.
 
Les parties en gras que j'ai soulignées sont très vraies je trouve, et tout particulièrement celles du dernier tiret de la liste. Je crois que ça surprend parfois les collègues de d'autres disciplines d'ailleurs.

Puisqu'on te dit que c'est comme les pets    

Il faudrait deux niveaux : les pénibles et les autres. Les pénibles, quoi qu'on fasse, ils feront chier le monde. Autant les regrouper en un seul endroit comme ca les autres, qu'ils soient bons ou fragiles, tant qu'ils sont pas pénibles, ca permettra de faire avancer correctement le cours et surement d'élever le niveau. Les cours des pénibles seront assurés par les AED

 
J'ai pensé à toi. On a 6 AESH. Dont 2"débutantes" donc avec des formations  
2 partent à la fin du mois. Une en retraite, l'autre parce que malade (congé longue maladie)
Les AESH qui restent vont se répartir les heures 26x2 lolilol
Donc elles grattent à leur tête pour réduire des heures sur les gamins qui en ont beaucoup ou qui peuvent se "débrouiller" dans certaines matières. Aucune communication aux parents. Si les gamins n'en parlent pas ils ne sauront rien.
En tant que parents si j'apprenais que mon enfant avait X heures d'accompagnement et que finalement il en aurait moins. Je ruerai dans les brancards  
"On va pas recruter pour 3 mois"  
Genre l'année prochaine il n'y aura plus de besoins?  
J'hésite entre rire et pleurer.  
 
 
Hier en conseil de classe j'ai juste fait acte de présence. Ils mettent des félicitations alors que dans certaines matières ya "bavardages," "ne travaille pas"... Oui mais quand même choupinou 1e fait des efforts.  
Mébiensur
Je ne dis plus rien. Je m'en tape complet. Qu'ils passent en 2nde générale ou en 2nde STHR (c'est nouveau ça ?????)  
Donc l'hôtellerie restauration est au même niveau que générale. Donc si un gamin dit qu'il veut travailler en restauration on lui dit ok pour la 2nde générale et s'il changé d'avis ...il va en général?  
C'était pas 2nde pro pour restauration ?

 
Exactement ! J'ai des apprentis en Bacpro et CAP. Même constat. En surplus, j'ai beaucoup de ENA dans ma région. Ils privilégient l'apprentissage pour subvenir à leur besoin alors qu'ils auraient -au contraire- besoin d'être plus souvent au lycée en français-math-anglais etc etc
 
Et ca sans parler du pognon de dingue que coute l'apprentissage à l'état  

20 milliards! Y'a moyen de faire des économies.

Non la 2STHR existe depuis un moment... C'est une seconde spécifique, comme il en existe pour les TMd. Si vous dites oui au passage en 2ndeGT, ça concerne cette seconde aussi...

 
De façon moins ironique, c'est pas dit. L'état n'arrivera jamais à faire reporter l'ensemble du coût de ces formations sur les entreprises.
Cf la page d'avant avec l'histoires des boulangeries par exemple, j'ignore si c'est vrai mais si c'est le cas plein d'entreprises vont subitement se défausser et n'en prendront plus. Quitte à devoir payer un salarié au SMIC, elles préfèreront prendre un adulte, globalement plus mature/sérieux/posé/ponctuel ou tout ce que tu veux, qu'un jeune de 15-16 piges même si les compétences nécessaires au poste ne sont pas énormes à avoir.
 
Et pendant ce temps là il faudra bien recaser tous ces jeunes qq part, ça occasionnera des coûts dans tous les cas.

Les entreprises recrutent parce qu'elles ont un besoin, pas parce qu'elles ont de l'argent à dépenser.
Pour la boulangerie, la boulangère peut toujours se débrouiller toute seule, mais je pense qu'elle a réellement besoin de vendeuses. Elle les recrutera donc quand même. Et ensuite, c'est vrai que ce sont les vendeuses mature/sérieuses/posées/ponctuelles qui seront recrutées, mais ce n'est pas l'apanage des adultes. Et même, les jeunes sont souvent plus malléables, on peut leur en demander plus, leur faire croire qu'ils doivent faire leurs preuves avant de pouvoir obtenir une future amélioration de leur sort. Je ne pense pas que la jeunesse soit nécessairement un problème. Et les cas sociaux jeunes le restent adultes.

Les patrons qui respectent pas le droit du travail, escroquent sur les heures sup, etc. sont légions !
 
(J'ai réussi à faire virer un patron pour non respect du droit du travail, justement, je ne veux pas rentrer dans les détails. J'ai gagné un peu de thune mais à recommencer, ça aurait été beaucoup plus ! Malgré mon ignorance, j'ai conseillé des collègues qui n'osaient pas bouger. Finalement, virés comme des mal-propres ! Alors que les prud'hommes auraient pu les sauver !
Avant que je sois prof - souvenez-vous je suis juste manant entré par la fenêtre mal fermée   , j'ai galéré, mais j'ose envoyer chier les directions quand elles font de la merde !
Au lycée, mon """EMC""", c'est davantage sur le droit du travail, obligations des salariés et des employeurs, contrats, etc. plutôt que la baratin habituel. Ca plait !)

On a tous nos chevaux de bataille et c'est ce qui fait la richesse de l'enseignement pour les élèves

Ce matin je me suis retrouvée à discuter âge du consentement avec d'un côté un garçon qui comprenait pas comment l'âge du consentement pouvait être différent de l'âge minimum pour se marier...
Et de l'autre une fille qui m'a timidement demandé ensuite si une fois que tu as l'âge du consentement du coup il n'y a plus de viol  

Autre perle rien à voir, pour remplir le formulaire d'Evalang il faut indiquer le département. L'occasion de découvrir que nos 3emes ne savent pas dans quel département ils vivent.

Bref dans les deux je me suis dit merde, ils ont déjà 14 ans (voire plus), et il y a des sujets qui n'ont manifestement jamais été abordés, et des trous béants dans leur culture G...

Jamais déjà dû l'évoquer ici mais lors d'une discussion ouverte (pas ces fiches de nazis de début d'année ) avec des 4e, je demandais le métier que faisait leurs parents, une grande partie de la classe m'a demandé comment est-ce qu'ils pourraient être au courant ?!
 
Mention à l'élève qui me dit : "mon père bosse dans le métal" et bêtement je rétorque : "dans la musique ou dans une usine ?"

Ça avait ptet finalement un intérêt de remplir ces fiches dès l'élémentaire

 
J'avais osé esquissr : "peut-être parce que que vous vivez avec et/ou ce sont vos parents "
 
 
OK staffeur-stucateur, ça parle pas, mais ça représente pas la majorité des parents    
Mon frère a jamais su expliquer ce qu'il faisait comme taf mais comme il a pas d'enfant ça va

Bon après si ils font un bullshit job dans une cogip genre " senior happyness manager", on est pas loin de l'emploi fictif  

 
en même temps vu les besoins et les moyens mis par l'état... ça coince... tu rajoutes à ça le salaire des aesh et les départs... ça coince forcément

 
Le dialogue : interagir avec ses enfants, ses parents...
 
Edit : (Et c'était des "bons" élèves...)

Je crois qu'en 4e je galérais toujours sur la question du métier de mes parents. Bon à 35 ans j'arrive toujours pas à sortir leur deuxième et troisième prénom et lieu de naissance

Genre je savais que mon père bossait chez EDF, dans un bureau, parfois il mettait une cravate. Mais de là à savoir ce qu'il faisait...

Pareil, ma gosse dit à qui veut l'entendre (généralement son instit' quand elle commence une leçon d'anglais ) que maman est prof d'anglais, mais papa est ingénieur développeur, tout ce que notre fille voit c'est que souvent il est à la maison sur son ordinateur, il dit qu'il travaille mais parfois il joue

Ok. D'où m confusion
Alors pourquoi préciser alors? Ou alors il faut préciser tous les accès aux différentes secondes ... Le truc 2nde G, 2nde STHR, 2nde TMd, 2nde ...  
 

 
Ce foutage de gueule de tout le monde (AESH, profs, parents....) pfff
 

C'est à dire qu'a force de créer des poste de haut et moyen foncs fictifs mais surpayés et augmentés grassement chaque année, ca finit par coincer pour les fonctionnaires qui font leur travail mais qui se retrouvent a devoir suivre les directives des branleurs copains au dessus.

Un CP qui amène une puff ce matin, après avoir amené un couteau suisse la semaine dernière... Ça promet.

En plus il nous ment les yeux dans les yeux. Bon la maman est un peu mytho aussi donc je vois d'où ça lui vient.

WTF le message du principal à destination des parents sur pronote  

Ben c'est gai.  
 
Et ce matin, un message d'un parent qui annonce garder ses enfants à la maison aujourd'hui à cause de la menace terroriste.

J'ai eu le même message (logique vu qu'on dépend de la même académie)

Le département a bloqué la messagerie de l'ENT dans la matinée