Hors-piste fatal :
Après 3 journées, le groupe phocéen se croyait le roi de la glisse, leader invaincu, fort de sept points pris dont trois à Anfield. Sans doute trop confiants, les hommes de Gerets sont, petit à petit, sortis des pistes damées des huitièmes de finale. Deux crevasses et une avalanche plus tard, c'est un Ohème surgelé version bâtonnet "Capitaine Igloo" dont on parle ce matin sur la Canebière. Gerets dit "qu'il faut vite oublier". Oublier pour mieux pardonner une charnière centrale aux abonnés absents, un milieu de terrain annihilé par le tandem Gerrard - Mascherano, une attaque à peine aussi mordante que celle de Pacy-sur-Eure... Il y a bon nombre de sujets qui fâchent ce matin. Un vent du nord s'est abattu sur le Vel' hier, ça n'avait rien à voir avec le Mistral, c'était un courant d'air de la Mersey.
Après seulement trois minutes de jeu, ce n'est pas une bourrasque qui fragilise les appuis de Steven Gerrard, lancé face aux buts olympiens, mais un tacle de décérébré signé Gaël Givet. Le penalty est logique, la transformation en deux temps du capitaine des reds tue dans l'œuf les aspirations olympiennes. Trois minutes d'un huitième de finale virtuel, c'est tout ce qu'on aura. Même pas la durée suffisante pour la jouer à PES... La suite n'est que l'antithèse de ce que doit être une réaction d'orgueil, l'Ohème accuse le coup. Malgré toute la bonne volonté du monde, Givet ne parvient pas à décrocher la biscotte couleur sang dont ce charognard rêve secrètement. Fernando Torres, en mode Sektioui, slalome entre les plots phocéens. Julien Rodriguez, le Jean-Claude Duss des "ciels et blancs", lève le bras : sait-on jamais, sur un malentendu ça peut passer... En l'occurrence, ce n'est pas le cas. Mandanda va chercher le cuir une deuxième fois dans ses filets (0-2). Marseille, dépité, fait entrer son "Genius" à la demi-heure. Comme on pouvait s'en douter, Nasri n'est pas le Messi. Tout juste fait-il élever la voix des supporters et le niveau olympien, l'espace de 10 minutes... Givet, dans une représentation du malade imaginaire, en mériterait presque un Molière. La passation de calvaire fait de Jacques Faty, la "bonne poire" désignée.
Au retour des vestiaires, Eric Gerets se la joue "Agence tout risque" en faisant entrer Djibril Cissé à la place du fantomatique Bolo Zenden. Mandanda rate son dégagement. En une passe, les reds se mettent en situation de but dans une défense olympienne en pleine débandade. Kuyt ajuste l'ancien portier du Havre (0-3). Marseille tente d'esquisser une bribe de réaction mais le cousin éloigné de Jason Statham, Pépé Reina n'est guère inquiété. Pour parachever le triomphe des hommes de Benitez, l'entrant Ryan Babel ajoute un quatrième but dans le temps additionnel (0-4). Le Batave se joue de la défense et s'offre le scalp du grand Stève d'un grand pont bien senti.
L'Oème a traversé une zone de turbulence, pris dans une avalanche de buts. Fort heureusement pour eux, le St Bernard portugais, avec un Quaresma de son meilleur cru, a ramené à la vie, le corps inerte olympien... Rendez-vous en février pour un nouveau challenge en coupe des villes de foires... Au vu de la prestation du soir, c'est peut-être mieux ainsi.
Au stade du Dragon, les Portugais n'ont fait qu'une bouchée "à la reine" du Besiktas d'Istanbul. L'équipe du Bosphore n'a pas eu l'occasion de se montrer dangereux face à un FC Porto inspiré, vainqueur logique de ce groupe (2-0). Si le premier but a été très discuté pour une histoire de hors-jeu inexistant, le second signé Ricardo Quaresma ne doit rien à personne. Porto recevra au match retour en huitième de finale.
Une semaine auparavant (Mondial des clubs oblige), le groupe D avait livré son verdict. Laissant les Ukrainiens du Shaktar sur le carreau dans un match bizarre, où les oranges ont eu quelques déboires défensifs dans le premier quart d'heure, offrant deux buts à Oscar Cardozo. Le penalty de Lucarelli n'y changera rien, après deux victoires en deux journées, les hommes de Lucescu restent à quai au prix de quatre défaites consécutives (1-2). Les Lisboètes de Benfica arrachent une qualification inespérée pour la coupe de l'UEFA. Du fait de ce résultat, la défaite du Celtic à San Siro (1-0, but de Pippo) est sans incidence sur le classement du groupe. Le tenant du titre milanais et le club du trèfle se hissent en huitième de finale.
Dans le groupe B, Schalke jouait sa finale face aux surprenants Norvégiens de Rosenborg SK avec l'obligation de l'emporter pour continuer l'aventure. Les hommes de Mirko Slomka ont plié le match en une mi-temps (3-1) compostant leur billet aisément. Si Neuer n'a pas eu énormément de travail, il n'en est pas de même pour son homologue de Trondheim, Hirschfield. Asamoah, Rafinha et Kuranyi sont les buteurs teutons, contre une réduction du score du danseur de capoeira, Youssouf Touré, pour les Norvégiens. Cette défaite envoie les hommes venus du froid en UEFA et élimine les Espagnols du FC Valence de toute compétition européenne. Les hommes de Ronald Koeman ont vécu une sale soirée à Stamford Bridge. Certes, ils n'ont pas perdu (0-0) et doivent leur salut à beaucoup de montants et un Santiago Canizares du feu de dieu. Mais l'attaquant vedette des Andalous, David Villa, s'est blessé durant le match... Anglais (Chelsea) et Allemands (Schalke04) tracent leur chemin.
La poule C promettait moult palpitations. Pour faire simple : malheur aux perdants, un ticket aux gagnants. A Bernabeu, le ying et le yang merengue sont venus à bout d'une bien triste Lazio de Rome. Une première mi-temps real-ment formidable avec un jeu simple, technique et construit, ponctuée par des réalisations de Julio Baptista, Raul et Robinho. Une deuxième mi-temps brouillonne avec relativement peu de situations et surtout une défense fébrile qui cède face au tandem Rocchi-Pandev. Heureusement que l'essentiel était acquis (3-1), et qu'encore une fois Casillas a été énorme en sortant un penalty laziale. Ballotta, bientôt 44 ans, n'aura pas de printemps européen. Dans l'enfer du Pirée, le Werder de Brême de Thomas Schäff a bu le calice jusqu'à la lie (3-0). Stoltidis a été le grand bonhomme de cette partie en marquant deux buts magnifiques et en délivrant une passe décisive pour le serbe Darko Kovacevic. A noter la belle performance de Nikopolidis dans les cages grecques... le George Clooney du Sirtaky a écœuré les offensives allemandes. Mention spéciale au marquage très brésilien de Nando sur le 3ème but. Si toute la Grèce peut se mettre à rêver d'un exploit digne de l'Euro 2004, il n'en est pas de même du Werder de Brême de Diego qui bascule en UEFA.
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