WirIpse a écrit :
CR Paris-Roubaix 2017 Hier soir pour me mettre dans le bain je regarde A Sunday in Hell. Magnifique documentaire qui donne envie de rouler. Ce matin vers 4h je suis réveillé par les enfants qui veulent que je les dépose à la piscine. Une fois mon affaire faite, impossible de me rendormir alors j'erre sur l'Internet, vide à cette heure. La deuxième génération réclame elle aussi son plongeon dans le grand bain. C'est le signal, je suis prêt. Je m'équipe et pars prendre un tramway nommé Harlem Désir, maire socialiste oblige, direction Rou ce bae. Sur place je retire mon dossard, et je croise tous les autres early birds qui méritent ce nom puisque personne ne parle français. C'est très cosmopolite, même pour Roubaix S'en suit une bonne heure à attendre Niku dans le froid, parce que j'étais en avance, et parce qu'il ne l'est pas On finit par se retrouver et on décolle avec 10mn de retard sur l'agenda fixé par le p.atron, juste avant que la team B'Twin ne prenne le départ, sans sa star légendaire : Breaking Back, ou Kmara2 pour les intimes Pour des raisons liées à ma débilité et que je n'expliquerai pas ici, au moment de prendre le départ je n'ai pas confiance en mon matériel, je suis persuadé qu'il n'ira pas au bout, alors que physiquement, ça va. Il fait super froid, et on roule tranquillement à l'allure fixée par le monsieur avec son tracteur "c'est quoi y'a". L'objectif c'est de faire les 50km jusqu'à Arenberg tranquillement, pour attaquer frais On se fait régulièrement doubler par des troupeaux de bœufs aux hormones néerlandais 30km, premier ravito. Niku est chargé comme une mule alors il se ballec, mais moi j'ai bouffé qu'une banane avant de partir alors je choppe un morceau de pain d'épice en passant (alerte crapoupou) On se fait toujours doubler Enfin on approche d'Arenberg, et là je suis en stress total Mon vélo va exploser et je suis super loin de chez moi Tant pis, faut y aller. Grand plateau, et c'est parti ! En plus c'est chronométré bourdel ! Les premiers mètres sont violents Mais rapidement je rattrape des mecs et là en plus de se trouver le chemin le plus lisse, faut se faufiler entre tous les garys qui sont à deux doigts de perdre l'équilibre tellement ils avancent pas Ça passe plutôt bien, ça tape violent dans les bras, j'ai toujours l'impression que mes roues vont exploser, mais j'avance Je jette un œil au Garmin : 190Bpm Finalement je retrouve le bitume, m'arrête, me retourne et réalise que je viens de dépasser un paquet des bourrins qui nous doublaient à 35kmh sur la route toute plate Le p.atron s'extrait calmement de ce merdier et on repart, toujours à notre rythme cool Ensuite les pavés s'enchaînent, mais le fait d'avoir passé le premier secteur sans encombres m'a débloqué, et maintenant j'attaque sereinement. Ma seule limite c'est mes mains de geek fragile bien trop sensibles et une grosse cloque de merde qui apparaît et m'empêche de tenir le cintre comme il faut Second ravito, cette fois on s'arrête. Il faisait faim bordel ! Le soleil est définitivement installé, c'est plaisant Là les pavés ça commence à me faire chier, surtout que j'arrive pas à tenir une position des mains plus de deux minutes, alors je cheat un peu en faisant la moitié sur les pavés, l'autre sur les bordures Les autres participants c'est globalement toujours le même topo : à fond sur la route, et en PLS sur les pavés. Résultat on dépasse énormément de personnes sur les pavés, et en dehors des VTTistes, y'a du y avoir qu'une dizaine de vélos de route qui nous ont doublés. La fragilance maximale est atteinte sur le secteur de Mons-en-Pévèle qui commence en descente, et tous ces idiots qui freinent pour pas dépasser les 10kmh alors qu'il suffit de se laisser aller, c'est gratuit ça passe tout seul Alors qu'on approche du troisième ravito, j'ai la fatigue qui s'installe dans les jambes. Merde. Mais on atteint le buffet. Et là c'est l'orgie, j'attrape tout ce qui est à ma portée et je bouffe. Orange, pain d'épices, barres de merde... (alerte crapoupou) Tout y passe. J'en profite aussi pour remplir mes bidons quasi à sec. C'est qu'une fois plein que je réalise que le liquide que j'ai mis dedans n'est pas translucide mais légèrement rosâtre Je prends le soleil pendant que l'autre crevard de niku se remplis les poches de barres Etixx pour rentabiliser son inscription Quand je porte un des bidons à ma bouche, je réalise pourquoi l'eau n'était pas claire : ces fdp ont mis de la poudre à la con dedans, et goût pastèque. C'est horrible putain. Affreux. Mais j'ai soif. Obligé de boire ce truc. On repart pour les sept derniers secteurs et trente bornes. Sûrement la faute à son paquetage, mais monsieur éprouve quelques difficultés à se mouvoir sur la route, et l'attendre me donne l'occasion de récupérer Arrive el famoso Carrefour Market de l'Arbre, de la violence comme tu en veux, mais ça passe. Juste en sortant sur la route, un mec arrêté à droite de la bande cyclable, un autre qui se regarde la bite et... bam ! Le rosbeef réalise une magnifique figure acrobatique quelques mètres devant niku et s'explose sur la route. On attend qu'il se relève, niku lui récupère son vélo et échange quelques mots avant qu'on reparte Finalement on arrive sur le dernier secteur, aka Christophe Willems Retour définitif sur la route. Dans la dernière côte avant d'atteindre Roubaix, je me retourne et je vois niku au loin, dans le mal On se retrouve en ville, avec les bagnoles et les pelotons de boeufs qui circulent n'importe comment, j'en profite pour les suivre Arrivée sur le vélodrome, j'ai pas le temps de comprendre que je suis dans le virage, je réalise que j'ai jamais roulé là dessus, j'ai aucune idée de comment prendre cette merde, alors je reste tout en bas comme un bolosse avant de faire un petit sprint pour l'honneur au moment de passer la ligne Il fait un temps magnifique, super chaud, top On se retrouve avec niku, je programme le Garmin pour rentrer chez moi et on se dit aurevoir Bilan : Je suis plus satisfait que mon vélo ait tenu le coup que de moi même. Je suis claqué et j'ai mal partout, mais limite ma sortie mongole de jeudi j'ai eu plus de mal à la finir... C'est une expérience à vivre. Pas certain que je referai car c'est quand même super con d'aller se faire mal comme ça. Vraiment impressionnant la quantité d'étrangers. Il faudrait les chiffres mais les français doivent pas représenter 25% des inscrits. C'est beau de se dire que cette course de merde est si attractive à l'international. Vivement demain que je puisse rager comme un beauf devant ma télé parce que Sagan roule sur les bordures ce sale fragile
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