CR de mon WE en Maurienne EDT
En début de semaine, sortie Pré Etape : Enchainement : Izoard _ Agnel , je reçois un coup de bambou dans les 5 derniers km de l'Agnel, je suis complètement à l'arrêt. Plus de 40 minutes pour finir... Je me reveille le lendemain avec les tendons des genoux qui couinent...Cela promet pour la fin de semaine!
Départ de Briançon dans la fin de l'après midi du Vendredi, passage du Galibier et arrivée à La Toussuire 2h plus tard. Quelques bouchons dans les 150 derniers mètres , on gare facilement la voiture et je récupère mon dossard en moins de 2 minutes. Une bonne chose de faite avant la cohue de samedi.
Samedi: Petit tour en vallée de Maurienne (45km) avec la grimpée des lacets de Montvernier à deux reprises relativement facile, classée deuxième catégorie par ASO dans l'étape de Gap- St Jean. Dire que le Télégraphe avec ses 12 km sont cotés de la même façon je reste dubitatif... L'après midi, on part avec le padre pour faire la reconnaissance du parcours en voiture.
On commence par le Glandon, c'est le gros morceau de cet EdT mais je ne suis pas plus impressionnée que cela, le pied est très régulier à environ 7%, un long replat à la mi pente, cela repart régulièrement autour des 8% jusqu'aux 3 derniers vraiment raides à 11%.C'est long en tout cas, 22km jusqu'au sommet de la croix de Fer. Le Mollard n'est pas trop méchant par ce versant même si après les deux premiers cols certaines portions feront mal. Je note quelques mauvais virage dont un qui se referme énormément et qui devrait piégé pas mal de coureurs. On fini avec le Chaussy, c'est assez régulier, pas de gros de pourcentages. La descente est très étroite...je remarque la future fameuse portion avec ce virage en devers sur un revêtement bétonné...
J'espère ne pas avoir de problème mécanique pour demain ( crevaison entre autres...). Les cols pris un par un ne sont pas insurmontables mais l'accumulation fera mal. Alea iacta est
Depart le lendemain dans le SAS 11, 1H30 plus tard que les premiers...Au passage de la ligne, ça aplaudi, on se dit que ca y est c'est le moment! Cela fait 1 an que j'ai repris le vélo sérieusement après une coupure de près de 10 ans c'est le premier gros test depuis très longtemps. Un an à faire des sorties en chevreuse, à faire du vélo taffe pour s'entretenir, je m'élance avec une pointe d'appréhension.
Les 3 premiers km sont roulants, au bout de 600 mètres déjà un mec arrêté qui répare une crevaison, le ton est donné. Le col de Chaussy arrive vite, d'entrée je mets la moulinette en route malgré la pente relativement faible 6%, je mets le 28 voir le 32 derrière, les jambes tournent facilement, je me fixe de ne pas dépasser les 70-75% de FC Max ( 150-160 puls/min). Le peloton n°11 s'étire, je monte un peu plus vite que la moyenne des coureurs. De nombreux coureurs réparent sur le bord de la route. On voit passer certains avions partis dans les sas derrière qui font du slalom en passant à près de 20 km/h alors que nous sommes plutôt aux alentours de 12km/h. Les deux derniers km sont super sympathiques avec quelques lacets à travers les alpages et une vue magnifique sur les sommets de la Maurienne. Je saute le ravito liquide et j'entame la descente,la route est étroite (3m) je double quelques cyclistes, je me fais doubler. Je prends vraiment pas de risque, l'important c'est de finir.
500 mètres avant le fameux virage, tout le monde est à l'arrêt. Je pense qu'un mec s'est méchamment gaufrer mais en fait, il y a beaucoup de trop de monde pour que l'on puisse rester sur le vélo... Fais chier, cela me fait penser à certaines images du Tour des Flandres cyclo dans les monts... Je perds une bonne vingtaine de minutes dans l'affaire. Dans la descente, je vois un mec tous les 300m victime de crevaison.
La descente se finie à La Chambre, je m'arrête rapidement au ravito, c'est un peu le bordel. Ambiance Chatelet les Halles aux heures de pointes, des vélos posés de partout bien sur tout le monde s'arrête sur les 3 premiers stands alors que les 10 derniers sont presque vides... . Rien a signaler dans la vallée, aucun groupe ne s'organise c'est un peu chacun pour soit.
J'arrive au pied du Glandon et deuxième embouteillage de la journée. La route se resserre, on passe a pied dans St Etienne des Cuines et le ravito pour faire le plein des bidons... Ca commence à faire chier là! Il est midi et quart, il fait 30°C... C'est parti pour 22 km d'ascension, dès le début je me sens très bien. Le peloton est encore très ( trop) compact et dense. Je me mets sur la gauche de la route et je double des centaines de cyclo le long de l'ascension. 36 x 32, la moulinette est en marche. Le soleil cogne fort, de nombreux gars s'arrêtent à l'ombre, se rafraichissent dans les ruisseaux. Je bois un maximum pour éviter les crampes, les km défilent bien.
Je double un mec sur un vélo elliptique... mais qu'est qu'il fout là. Je croyais que seul les vélos "normaux" étaient autorisés. Un peu plus loin, je double un suisse qui se prend pour Cancellara, même gabarit mais 25 kg de plus, une combinaison et casque aéro aux couleurs helvête, un vélo ultra haut de gamme et des roues carbones de 70mm Je me dis "Putain mais avec tout le pognon que tu dois avoir et en habitant en suisse donc pas loin des montagnes, tu peux pas réfléchir un peu et te payer une paire de Dura Ace C24 ou de Neutrons, mais c'est tellement mieux les jantes hautes pour se prendre pour un pro"
Bref, je continue mon chemin, je m'arrête vite au ravito liquide, remplissage de bidon, je m'arrose régulièrement pour pas surchauffer. Je continue de doubler un paquet de monde. "left, left please" Arrive les 3 derniers km,le cardio est tout de même en zone rouge, je suis à 90% de FCmax, une voiture de secours veux nous doubler la route fait à peine 4 mètres de large. Elle double puis freine, obligé de mettre pied à terre. Putain !! Je repars, 500m plus loin : j'entend un drôle de bruit: un pneu qui se dégonfle. Putain non pas maintenant. Je m'arrête rien. Sans doute un mec derrière. Les secours sont en train de ramasser des gars en mauvais état complètement abasourdi pour la chaleur et par l'effort. Dernier lacet, la route s'élargit, je tombe 5 dents et j'accélère jusqu'au col. 1h46 pour le Glandon d'après le segment Strava environ 2700ème temps. Pas trop mal pour un gros. Mis à part la foule, j'ai vraiment bien aimé ce col, les paysages sont splendides surtout sur la deuxième partie. Je sais pas si c'est l'effet de groupe mais je l'ai trouvé "beaucoup" plus facile que l'Agnel. Même distance, quasiment le même pourcentage moyen mais pas toute le même ressenti. Peut être la différence l'altitude et les jambes du jour!
Ravito au sommet du Gladon: Ambiance Gare du Nord un jour de grève où un RER sur dix circule. Des vélos posés de partout, il faut se battre pour arriver à un stand, je me faufile, rempli mes bidons, mange 3 quartiers d'orange, le pain d'épice et les gel ca sera pour la descente, je me casse de ce bordel. Les 3 derniers km de la Croix de Fer se font avec un très fort vent de dos. Ca passe tout seul. Je double un japonais avec un sac à dos de 40 litres sur le dos sans doute son reflex et ses 4 objectifs. Certains sont emmitouflés dans des couvertures survies. WTF cette hécatombe. Je bascule sans m'arrêter. Je fais la descente sans prendre de risque, pas mal de mecs me doublent, je m'en fous totalement. j'assure mes trajectoires. J'oublie pas de manger et voilà que le Mollard se profile.
Les 6km passent pas trop mal, quelques portions font quand même bien mal. Moulinette acte 3. Je me gère toujours au cardio. Je me fixe de ne jamais aller au dessus de 170 plus. Pas de lactate! Je reste en aérobie. Cela passe pas trop mal, un peu de public et présent nous arrose et nous file même des gobelets pour boire. Merci à eux. Je saute le ravito au sommet, il y a un au pied de la Toussuire. Dans la descente, je double un tandem avec un mec qui a oublié sa femme au sommet du Glandon. Arrive le virage dangereux, je fais signe aux gars derrière de ralentir, un autre cycliste me double à ce moment là et fait un joli tout droit et manque de peu de finir dans le fossé... Comme quoi la reconnaissance des descentes c'est important ! 5 km plus loin, les pompiers ramassent un mec par terre. J'assure tranquillement, je me fais doubler mais préfère perdre 3-4 minutes plutôt que gâcher ma journée.
J'arrive au pied de la Touissuire à 15h15. il fait chaud en vallée. Ravito, bidon et quelques gels pour la fin. J'échange quelques mots avec le padre qui est en poste depuis ce matin et c'est parti pour 17km. Moulinette Acte 4, 36 x32 ou 28 dans les portions plus roulantes.L'hécatombe continue, un paquet de gars sont à l'arrêt, pris de crampes. Je bois, je bois, je bois. Je double encore pas mal personnes dont japonais en VTT avec des pneus larges à crampons WTF !
Les km défilent, je gère toujours peut être un peu trop, je remplis mes bidons au dernier ravito. Les derniers km sont plus roulants avec quelques descentes. Je savoure le dernier km, à l'image de ma journée pas envie de le faire à bloc. Je franchis la ligne en 8h19 , l'incident au Chaussy m'aurait couté la barre des 8h en 3746eme position au classement au temps. Je me trouve un peu tout seul comme un con, j'ai un peu les larmes aux yeux mais j'ai personne avec qui pour partager le moment c'est un peu dommage. Je suis fatigué pas encore très lucide, je finis très bien. J'aurais pu me rentrer dedans un peu plus mais manquant de repère sur ce genre d'effort j'ai préféré assurer, pour la prochaine fois
J'enfile mon Tshirt de finisher et c'est parti pour 20 km de descente à travers les bouchons pour rejoindre St Jean. Un beau bordel sur la fin avec des cars qui pouvaient pas se croiser et le camion balai en rade à 5 km de la Touissuire.
Une belle journée: pas de chute, pas pépins mécanique, pas de défaillance mais beaucoup trop de monde. Franchement, sur le papier cela fait rêver mais quand on doit zigzaguer dans les montées pour se frayer un chemin, faire des parties à pied, c'est beaucoup moins fun.
L'an prochain cela sera sans doute sans moi, j'ai de quoi faire à la maison avec la Serre Che, la Risoul ou la future Alsacienne si je veux aller dans les vosges pour trouver mon bonheur.