Reprise du message précédent :
 Pourquoi est on fasciné par le direct? Et en particulier les évènements "chocs", la violence, la mort en live etc...  
 
 Sans doute, parce que nous cotoyons de moins en moins celle ci de près.  
Rare sont les gens qui ont réellement vu quelqu'un mourrir.  
 D'ou, sans doute, une sorte de fascination morbide. Fascination qui ne nous engage à rien. Dans 99.9% des cas, les victimes nous sont complètement étrangères. On a donc une vision presque "clinique" de leur souffrance. Leur mort ne nous touche pas. Elle n'affectera en rien notre vie, et pourtant, on peut la regarder, la dissequer tranquillement le cul dans notre salon.  
 
 Je ne pense pas que cela "nous" rende plus insensible (quand je dis "nous", je parle des gens ayant déja un vécu, pas du mome de 9 ans). On est rendu insensible à ce qui se passe "dans la télé". On verrait un mec en train de crever à moins de 10 mètre, je pense que ça nous ferait un choc. (Enfin, d'experience, ça fait un choc.)  
 A la longue, je me demande si il n'y a pas une barrière mentale entre la "vrai vie" et celle des "gens dans la télé". Surtout que dans un reportage, qu'est ce qu'on voit? quelques secondes d'agonie, une silhouette plus ou moins flou se faire faucher par des balle ou soufflée par une explosion. Ce n'est pas suffisant pour qu'une empathie réelle puisse se créer. (Même principe que pour le cinoche, on peut voir crever 1000 figurants sans broncher, par contre si le clébard du héro se fait dessouder, on a un petit pincement au coeur.)  
 
 
 D'ailleurs, il est parfois plus douloureux d'entendre la description d'un massacre par des témoins occulaires que de le voir a travers l'objectif d'une caméra. Ceux qui le racontent, y apportent une part de vécu, leur émotion etc...

D'un autre côté, ne pensez-vous pas que cette banalisation de la violence rende les témoins d'une "vraie" agression, indifférents ?...Personnellement, j'ai vu un gars seul face à quatre types qui s'acharnaient sur lui à coups de pieds, sans que les badauds fassent autre chose que regarder comme s'ils étaient devant leur télé.  Il a pourtant suffit que je me mettes devant le gars pour que les 4 loulous arrêtent le massacre (et je ne suis pas Rambo ! ) Sans doute juste la crainte de voir d'autres passants se joindre à moi !

Franchement, je suis a peu près persuader que ça n'aura aucune influence dans la situation que tu décris.  
 
 Les badauds passaient leur chemin quand ils voyaient un mecs se faire tabasser bien avant que les médias de masse fassent leur apparition.  
 Je pense que dans ces cas là, la réaction du mec "pas concerne" se décompose de cette manière:
 
- perception d'une agression potentielle. "qu'est ce qui se passe là bas?"
- Confirmation visuelle de l'agression.
- reflexion "j'interviens ou pas"
- visualisation circulaire---> personne ne bouge le petit doigt.
- Conclusion primaire: "si je bouge, je vais m'en prendre plein la gueule"
- mise en perspective: " Je connais pas ce type." " Après tout, je connais pas le fin mot de l'histoire, il l'a peut être mérité" ---> accord de principe avec sa bonne conscience "c'est pas mes affaires."  
- Mode furtif "je fais celui qui n'a rien vu, on sait jamais..."
 

Ce que tu dis est malheureusement juste ! Mais pourtant aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècle, où les hommes étaient prompts aux duels par exemple, ne crois-tu pas qu'ils n'auraient pas été aussi lâches que les générations actuelles ?! Et qu'est-ce qui a rendu ce profil bas si acceptable ? Le fait que nous n'ayons pas vécu de guerres, ou la disparition des leçons de morale dans les classes primaires; que sont devenus l'empathie, le bon sens qui font que, d'instinct, on devrait se dire "ça pourrait être moi ou quelqu'un de mes proches" ?!

 
Intéressant.    
 
(et déterrage du même coup)
 

Ben non, la vie, c'est un live, si non c'est que t'es pas en vie, enfin presque.
tu vois le monde de la ou tu es dans le temps et l'espace.
ps : tu utilises le mot chaos dans un sens péjoratif, c'est tout l'inverse. Ou pas ?

 
Le mot chaos est utilisé dans son sens premier. Le monde devient un village scruté par tous en temps réel, non plus pour sa beauté et pour la force de la vie qui évolue à sa surface, mais pour sa fragilité, pouvant progressivement imposer l'idée qu'il y a une évolution vers sa déliquescence.  
 
Mais d'autres conséquences se profilent, elles ont été abordées en page une.