fogarino | imcy a écrit :
Il y a une chose que j'ai du mal à comprendre chez les croyants.
C'est que si le porte parole de leur religion (quelque quelle soit) dit une chose c'est obligatoirement quelque chose de bien, la vérité.
Pourtant ce porte parole est humain, et comme on dit l'erreur est humaine.
Donc ce porte parole, même s'il possède surement une grande sagesse, il peut se tromper.
Ce n'est pas un peu dangereux de boire les paroles d'un homme sans les remettre en question ?
Pour en revenir aux catholiques, ils n'approuvent pas tous le pape. Certains demandent même l'apostasie :
http://www.cyberpresse.ca/le-solei [...] iocese.php
Citation :
Trois incidents ont choqué les catholiques : l'excommunication d'une mère et du médecin qui a pratiqué un avortement sur une fillette de neuf ans abusée par son beau-père à Recife, au Brésil; les propos du pape sur l'inefficacité du condom pour contrer le sida, lors de son voyage en Afrique; et la réhabilitation d'évêques qui nient l'Holocauste.
Des demandes d'apostasie ont aussi été reçues par le diocèse de Montréal, affirmait Le Devoir dans son numéro d'hier. Mais la chancellerie a refusé d'en révéler le nombre.
Inquiétant
Contrairement à Jean Pelletier, Gilles Routhier trouve inquiétant le phénomène des apostasies. «L'Église ne peut faire le dos rond. Les apostasies, c'est un voyant lumineux qui s'allume», affirme ce professeur à la faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval.
«Cela veut dire que les fidèles ont du mal à se faire entendre dans l'Église. Un danger qui guette toutes les grosses organisations. Les gouvernements comme les Églises», poursuit le professeur.
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Puis un autre article :
www.ledevoir.com/2009/04/03/243461.html
Citation :
Douloureux, pour nous chrétiens, que nos soeurs et nos frères nous quittent. Plus douloureux encore le sentiment de leur avoir fait défaut. On ne peut que respecter les choix des consciences. Néanmoins, ces apostasies nous interpellent. Un tel ressentiment envers l'Église est-il mérité? Oui et non, me semble-t-il.
Oui, mérité. Du peuple de Dieu, on a fait des sujets du Vatican. Crise d'autorité croissante, accentuée par Jean-Paul II: d'où ressentiment des chrétiens. Au peuple de Dieu, on a prêché, on prêche encore une morale de moines, au lieu d'écouter là-dessus les chrétiens. Crise éthique: d'où ressentiment des gens ordinaires, des couples, des homosexuels, des divorcés. Dans le peuple de Dieu, on n'admet les femmes qu'à demi. Crise égalitaire: ressentiment des chrétiennes. Le peuple de Dieu vit une révolution des savoirs, des moeurs et des peuples, à laquelle résiste une hiérarchie figée, âgée, qui cherche à se reproduire sans changer: crise de modernité et de démocratie. À tel point qu'il se développe, en marge de la hiérarchie, une autre Église, une espèce d'Église du peuple de Dieu qui fait les choix et les travaux dont l'Église officielle n'a pas encore le courage. Mais il y a le non. À Vatican II, nous avons ouvert d'admirables voies vers l'avenir. Il faut poursuivre. Une chose me frappe. Toutes ces voix amères, qui voudraient une Église différente, semblent croire que l'Église est en haut. Quelle ironie! C'est aussi l'idée de certains au Vatican, qui se croient seuls l'Église. Ils ont tort. L'Église est en bas: c'est l'Assemblée du peuple de Dieu, un peuple qui est largement d'accord avec les voix amères. Le malheur serait que, irrité contre un passé révolu et une autorité surannée, on s'attaque à tort à des frères chrétiens qui ont les mêmes valeurs ouvertes, on abandonne une communauté chrétienne qui travaille à faire l'Église de demain. Aux chrétiens qui veulent manifester leur désaccord avec le Vatican d'aujourd'hui, une autre voie que l'apostasie est ouverte. Celle de faire, avec de très larges groupes de militants et de penseurs courageux, l'Église de demain.
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Quand le Pape parle, il n'est pas "infaillible" (en gros, rien ne peut être remis en question, c'est un dogme, "c'est comme ça" )
J'ai mis quelques précisions ici : http://forum.hardware.fr/hfr/Discu [...] #t18175711
Malheureusement, certaines personnes, même des catholiques, le pensent.
Ce qui est fort heureusement absolument faux. Partant de ce postulat, il est tout à fait légitime de s'interroger, de critiquer, de condamner les propos d'un Pape lorsque les propos tenus nous semblent abérrants, dangereux, notamment sur des questions de société comme l'avortement, l'euthanasie, le préservatif...
Ce qui m'attriste surtout en tant que catholique pratiquant (comme wunderlich, et peut-être sur ce topic d'ailleurs), c'est de constater que des nombreux catholiques ont justement adopté une attitude "négative" vis-à-vis du Pape, car choqués par ses propos...
...mais sans en débattre entre-eux.
Beaucoup ont naturellement choisi de se "détacher" de l'Eglise catholique, parce-que de tels propos (souvent incompris, mal interprétés) les ont choqués.
L'Eglise n'est pas - comme beaucoup le pensent - une banale "institution" dirigée par le Pape et le Vatican au service "d'administrés".
C'est d'abord c'est avant tout une communauté d'hommes et de femmes dans laquelle le débat doit aussi se construire.
Et c'est justement à l'intérieur de cette Eglise, sur le terrain, en paroisse, que le débat peut avoir lieu.
Et il n'a malheureusement pas toujours eu lieu, ce qui explique les incompréhensions de beaucoup de catholiques.
Dans ton article, il est dit ceci :
Citation :
Trois incidents ont choqué les catholiques : l'excommunication d'une mère et du médecin qui a pratiqué un avortement sur une fillette de neuf ans abusée par son beau-père à Recife, au Brésil; les propos du pape sur l'inefficacité du condom pour contrer le sida, lors de son voyage en Afrique; et la réhabilitation d'évêques qui nient l'Holocauste.
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Avec du recul, on constate aujourd'hui que ces "incidents" ne sont pas tout à fait ceux qui ont été : - le Pape n'a jamais "rehabilité" dans l'Eglise catholiques des évêques niant l'Holocauste (d'ailleurs, il n'y en a qu'un)
- le Pape n'a jamais parlé d'inefficacité du condom pour contrer le sida
- pour le drame de l'avortement, l'Eglise a condamné la décision de l'évèque qui a excommunié, et l'a annulé.
Et cela, par le débat entre membres de l'Eglise, avec les prêtres de la paroisse, aurait permis de mettre les choses au clair, de prendre du recul...
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