Si il y a d'autres passionnés de numismatique antique, on pourrait faire un petit topic sur le vaste sujet de la monnaie dans l'antiquité.
Je commance en postant une photo d'un auréus de l'empereur romain Néron. Cette monnaie a été frappée vers 67-68 de notre ère. D'un poids d'environ 7.2 grammes d'or presque pur,elle représentait à peu près un mois de salaire d'un légionnaire romain.

A l'avers (le coté face), on peu y voire la tête couronnée de lauriers du sinistre personnage qu'étais Néron. Son portrais est quelque peu idéalisé, en ce sens qu'il est représenté avec un cou large et musclé, sensé le faire identifier avec un dieu robuste tel qu' Hercule. Néron aimais en effet être identifié à un dieu et se produisait souvent dans les jeux du cirques ou, forcément, on le laissait toujours gagner. Il aurait, mais celà reste à vérifier, fait mettre le feu à la ville de Rome, en chantant et s'accompagnant de la lyre, pour jouir du spectacle grandiose de l'incendie...
Le revers (coté pile pour les non-initiés) représente la porte fermée du temple de Janus, accompagné de la légende : "après avoir rétabli la paix sur terre et sur mer, il fit fermer la porte du temple de Janus" (NDLR : en latin, hein, ceci est une traduction !!!!). En effet, Janus, dieu romain au deux visages regardant dans des directions opposée, vers le passé et l'avenir..., avait la particularité de n'avoir son temple ouvert qu'en temps de guerre... ce qui, il faut bien le dire, était presque toujours le cas pour l'empire romain !
 
Ainsi, par la frappe de cette monnaie, Néron se vante d'avoir établi la fameuse "pax romana", l'ennui, c'est que cette période fut surtout une période de peur pour les citoyens romains qui avaient plus à craindre de Néron lui-mêmes que d'ennemis extérieurs ! Il fut d'ailleurs assassiné quelques années plus tard, ce qui réjouis son peuple tout entier... et provoqua une anné de guerre civile au cours de laquelle quatre empereur se succédèrent à un rythme effrené... mais ceci est une autre histoire.
http://www.fredericweber.com/cotations_index

demi as de vienne, jules césar (ici) et octave auguste
les as étaient souvent coupés en deux, probablement pour faite offrande aux dieux
au revers une galère
 
 
pour faire baver un peu :

écu d'or de louis 13, 1642 A surfrappé sur 1641
 
 

12 deniers louis 16, 1792 Nantes, en métal de cloche
à la révolution les biens du clergé ont été saisi et vendus
les cloches ont servi à faire des pièces de 1/2 sou, 1 sou, deux sous
LOVIS XVI ROI DES FRANCOIS T.
LA NATION LA LOI LE ROI
(l'an) 4 DE LA REPUBLIQUE
 
 

constantinopolis
émise en quantité astronomique à l'occasion de l'inauguration de constantinople comme capitale de l'empire romain, en 330
devenue byzance après l'écroulement de l'empire occidental
devenue ankara après la prise de la ville par les turcs  

quart d'écu d'henri 4, poitiers, 1603
unique exemplaire connu, depuis seulement 3 jours

Si vous avez de très vielles monnaies à identifier, n'hésitez pas à les poster sur ce forum. Je me ferais un plaisir de pouvoir vous aider à les identifier ou les évaluer pour peu qu'elle soient de la période que je connais le mieux : l'antiquité Grecque, romaine et gauloise.

Un denier d'argent de Caracalla (198-217), frappé sous le règne de son père, Septime sévère, vers 205 de notre ère.
Cette très rare monnaie nous montre au revers une galère entourée de 4 quadriges (char attelé à 4 chevaux) et de divers animaux. Elle a été émise en référence aux jeux séculaires célébrés dans le colisée et le cirque maxime. On peut y voir une course de chars, et des chasses de bêtes sauvages, la galère quand à elle rappelle les scènes de naumachie (combat naval) qui furent reconstituées à Rome pour l'occasion.
Les jeux séculaires célébrés vers 208 correspondent au 7e siecle étrusque (siècle de 110 ans !) après la fondation mythique de Rome en 753 avant notre ère. il semble cependant (d'après le portrait) que cette monnaie fut frappée avant, ainsi, soit les jeux furent avancés, soit cette monnaie annonce les jeux à venir.
 

quart de statère en electrum (or pâle) attribué aux Rèmes
1/2 d'or, 1/3 d'argent, le reste de cuivre
 
istanbul, ok
pour les demi coupés entre les têtes, c'est parce qu'il était interdit d'abimer le portrait d'un empereur, et celles de ce type étaient les seules pouvant être coupées sans sectionner l'empereur

Précisions, ce quart de statère existe en bronze, en electrum et en or fourré, il semble qu'il soit plutôt Suéssion vu les répartition des trouvailles, mais reste atribué traditiennellement aux Rèmes. J'en posterai un autre exemplaire en or fourré d'ici peu. Il est probable que ces quart furent émis à la fin de la guerre des Gaules, ou imédiatemment après celle-ci, à un moment où l'or se faisait très rare. A moins que le (très) faible alois de ces monnaies soit justifié par le besoin de numéraire de faible valeur. En effet, en Gaule Belgique, traditionnellement, le monnayage était presque exclusivement en or. Le monnayage de bronze et de "potin" est apparut plus tardivement. quoi qu'il en soit il reste difficile de savoir pourquoi ces monnaies étaient "plaquées", diverses hypothèses étant possibles. Je posterai également un statère anglais fourré également, mais qui existe également en or plein.

voilà : 1/4 de statère d'or fourré des Rémi (suéssions ?) Le revers représente un cheval schématisé. L'avers, non visible ici est presque lisse

 
Statère d'or des Ambiani, de type Biface. L'avers représente un portrait de profil (appolon ou équivalent), très schématisé. Le revers, comme presque toujours sur les gauloises en or, un cheval (certes, très effacé par l'usure du coin de frappe)

 
Statère d'or fourré des Ambiani de type uniface (classe V, très rare), postérieur de quelques années. Remarquons que le visage de l'avers a disparu, ce type présentant un "côté face" lisse. Le revers représente un cheval schématisé

 
Statere d'or fourré des Inceni (Grande Bretagne) dit" au loup de Norfolk". Remarquez que l'avers représente aussi un visage de profil extrèmement "disloqué". certains éléments visibles sur le statère biface ambien sont aussi visibles ici (couronne de lauriers, barre crochue, croissants...

solidus fourré de constance 2, l'original ayant été frappé en 353-354
D N CONSTANTIVS MAX AVGVSTVS
GLORIA REIPVBLICAE VOT XXX MVLT XXXX
SMNT = smyrne je crois

Bon, je vois qu'il y en a pas mal qui lisent... mais ne postent pas ! Si le sujet vous interesse, vous pouvez poser vos questions... il est la pour ça ce topic ! ... ou tout au moins dire ce que vous en pensez !

lucille, pietas au revers

TI CAESAR AVGVST ET IMP : tibère, (portant le titre de) césar, auguste et impérator
as (ou dupondius ou semi) à l'autel de Lyon

moi je trouve ça passionnant. si les pièces pouvaient nous raconter leur propriétaires successifs...que certaines aient traversé près de 2000 ans jusqu'a nos jours, ça m'impressionne toujours.

toutes celles que j'ai mises sont des pièces "françaises" (géographiquement)
on ne peut pas, malheureusement, reconstituer la vie des propriétaires successifs
on peut penser que le sesterce de trajan, au début de l'empire, juste ici au dessus, à circulé deux siècles dans des mains gallo-romaines, avant d'être caché au début des grandes invasions barbares, piétinée par les huns et oubliée pendant l'âge sombre, retrouvée par un mérovingien l'emportant dans sa tombe, tombe pillée sous charlemagne, la pièce a fait partie de la dot de la fille d'un baron mort devant saint-jean d'acre, avant de tomber dans les mains d'un savant de la renaissance, rangée dans le médaillier d'un jésuite jusqu'a la révolution où elle fut volée, vendue et portée en médaillon et perdue, puis enfin retrouvée dans les remblais des fondations de la grande bibliothèque...
 
Tout passe. - L'art robuste
Seul a l'éternité;
Le buste
Survit à la cité.
 
Et la médaille austère
Que trouve un laboureur
Sous terre
Révèle un empereur.
 
Les dieux eux-mêmes meurent,...
Théophile Gautier, L'Art, 1852

oulà, par manque de temps, j'avais un peu laissé tombé ce forum... mais me revoilà.
J'avais envie de vous présenter une de mes dernières acquisitions : un as de l'empereur Commode (celui de Gladiator, et oui   ) qui nous montre au revers un prètre creusant un scion avec une charrue tirée par deux boeufs. Cette scène fait partie des rites de fondation d'une cité et nous rapelle, que Commode, dans un accès de follie voulu renommer Rome de son nom (Colonnia Lucia Antoninia Commodiana).

http://ibelgique.ifrance.com/lulucom/empret45a.htm#9
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Et voici un très rare denier de Pertinax. Depuis le film "Gladiator", tout le monde connait Commode, mais bien peu connaissent son successeur, Pertinax, qui règna seulement 87 jours. Ce denier commémore une distribution d'argent et de vivres aux citoyens libéré (Liberatis civibus)... en nous montrant Libéralitas tenant une corne d'abondance et un abaque, mieux connu actuellement sous le nom de boulier compteur (l'ancètre de l'ordinateur) !
 
Pertinax essaya de réorganiser l'empire et la discipline militaire, mais les prétoriens (garde impériale, les seuls soldats à pouvoir entrer dans la ville éternelle) en eurent mare et l'assassinère rapidement avant de vendre la pourpre (le manteau impérial, et par extension, la fonction impériale) au plus offrant... un certain Didius Julianus. Ceci exaspéra au plus haut point les armées provinciales qui élirent presque toutes leur propre empereur : Albinus en Bretagne (Angleterre), Septime Sévère en Pannonie (Hongrie), et Pescennius Niger en Syrie et dans le reste de l'Orient.  
 

 
 
Restons dans l'empire romain, voulez-vous, et admirez ce splendide dupondius de bronze de l'impératrice Julia Titi, fille de Titus.
 
Titus est l'empereur sous le règne duquel eu lieu l'éruption du Vésuve, qui engloutit Pompéi et Herculanum en 79 de notre ère. Règne qui vit également la fin de la construction du Colisée de Rome.
 
Julia est sa fille, et selon la "légende", narrée par Suetone, son oncle, Domitien, voulu la prendre pour maîtresse et épouse après la mort de son père.
 
Le revers nous montre Vesta, la déesse du foyer, dont les prêtresses, les vestales, se devaient de veiller sur le feux sacré et de conserver leur virginité sous peine d'êtres enterrées vives. (NDLR : on ne rigolait pas tous les jours, dans l'empire romain). Notez que vesta, tient le Palladium, statuette de Pallas-Athena, emmenée hors de Troie, en flammes, par Enée, dans la version romaine de la guerre de Troie.  

entre vos montrage de pièce,  
Voici un lien avec quelques infos sur l'électrum !
 
chuis sur que ca va vous intéreser
 
Bonne chasse aux pieces les gars !

merci

blabla

Pour ceux que ça intéresserais, voici ma plus grosse follie de l'année : Un auréus de Faustina Junior, fille de l'empereur Antonin le Pieux La monnaie est de toute beauté et de très haut relief :
 

 

 
Voici une photo pour vous permettre d'apprécier le relief que l'on trouve sur ce genre d'aureus :

 
Faustine II est une impératrice que j'aime beaucoup, il y a énormément de variations de coiffures sur ses monnaies, avec souvent un ou plusieurs colliers de perles dans les cheveux, j'ai fais sur mon site un réumé de ses coiffures : http://www.fredericweber.com/FAUST [...] traits.htm
 
Pour les non initiés, l'aureus est une monnaie d'or d'un poids d'environ 7g20 et d'un diamètre d'à peu près 2 cm. Celui ci date de 145 à 161 de notre ère.

 Je drapalise ce topic, trop peu fréquenté visiblement    
 
Je suis un passionné de numismatique en général, et plus précisément de numismatique antique. Ma maigre collection est en grande partie constituée de monnaies trouvées en détection, et de quelques autres que j'achète quand je vois passer des occases sympas sur la baie.
 
Ma période préférée: le monnayage gaulois du sud est de la France (Nîmes, Marseille, Antibes etc) ainsi que la république romaine.