Que pensez-vous de ses 2 derniers films en date :
2006 : Le Dahlia noir
2007 : Redacted
Le Dalhia Noir
Tirée du véritable meurtre d’une jeune femme aux Etats-Unis en 1947, cette histoire avait de quoi séduire le maître, et l’on pouvait espérer un film emprunt de noirceur et de folie, à l’instar de Phantom of the Paradise, Pulsions ou L’Impasse. Nombre de spectateurs avaient été déstabilisés voire franchement déçus à la vision de son précédent Femme Fatale, mais associer l’univers ambigu de Brian De Palma à celui, violent et âpre, de James Ellroy avait de quoi rassurer les fans. De Palma met fin, avec Le Dahlia noir, à la plus longue période d’inactivité de sa carrière. Ces derniers temps, on ne peut pas dire qu’il ait eu beaucoup de projets, lui qui aimerait tant pouvoir travailler à la manière d’un Walsh, Ford, ou Curtiz. Pourtant, Le Dahlia noir prouve par bien des aspects que le talent de Brian De Palma est immense et qu’il mérite d’être continuellement réévalué.
Le Dahlia noir est, aux États-Unis, majoritairement moqué et détesté pour des raisons évidentes : Brian De Palma se fout éperdument de ce fameux réalisme psychologique (si sagement exécuté par les scénaristes et les acteurs des années 1970) qui est presque devenu l’unique canon d’appréciation d’un film aujourd’hui. Dans la vision du réalisateur, le cinéma est un monde en soi, un double du réel (d’où l’abondance des reflets, miroirs, split-screens et dédoublements de personnalité dans sa filmographie), dans lequel une image externe peut prendre partiellement le contrôle de son film (L’Homme qui rit de Paul Leni). Il ne faut donc pas s’attendre à une adaptation convenue du roman. Le Dahlia Noir est bien plus que cela : il est le témoignage effrayant d’une vie minée par les images, un constat alarmant de la banalisation de la scoptophilie au 21ème siècle.
Bien sûr l’enjeu du film n’était pas de faire un deuxième L.A. Confidential, ni même de contenter les lecteurs du livre. L’univers de De Palma a souvent été composé de personnages froids, pas franchement sympathiques, et mis à distance du spectateur, même s’ils sont victimes (Body Double, Blow out) ou qu’ils tentent de se racheter (Snake Eyes). Sa mise en scène a toujours été démonstrative, comme chez son modèle revendiqué : Alfred Hitchcock. Ils n’ont pas l’intention de nous faire oublier la caméra, et nous piègent entre leur mise en scène, leur « machination », et celle du récit (car le mensonge, chez ces deux maîtres, est inhérent à l’histoire). Et certaines scènes du Dahlia sont empreintes de cette virtuosité. Mais c’est peut être dans le choix du livre que De Palma a failli. Les obsessions qui lui sont chères - la femme fatale attirante et vénéneuse, le désir charnel l’emportant sur la prudence, le désespoir schizophrène du Dahlia Noir - semblent avoir été extraits du livre pour venir coller à son univers. Mais entre temps, l’essence de l’histoire s’est perdue, et il n’en reste qu’un squelette agréablement décoré. James Ellroy dit du film qu’il a « une existence visuelle brillante ». Mais celà est-il suffisant pour en faire un film...
Redacted
Pas vu.
" De Palma prend un sujet encore d'actualité, le conflit en Iraq, et fait de son film une charge violente envers les autorités américaines et leurs mensonges concernant cette guerre. A l'instar du faux happening "Be Black Baby" dans Hi! Mom (1970), Redacted est un docu-fiction contestataire, tourné en HD avec 5 millions de dollars de budget. Il raconte une histoire fictive inspirée de faits réels (le viol d'une jeune Irakienne, assassinée avec sa famille par des soldats américains). Plus précisément, le film reste centré sur un groupe de GI, issus de différentes catégories sociales, à un poste de contrôle en Irak, en alternant les points de vue de chaque protagoniste (les soldats, parfois acteurs parfois victimes, filment, photographient, et racontent leur histoire sur Internet).
Une nouvelle fois, un film de Brian De Palma déclenche une controverse (une des plus importantes de sa carrière) outre-Atlantique. En dehors d'être un drame de guerre d'un style tout à fait nouveau, Redacted est à cent mille lieux de l'académisme et ne respecte aucune convention cinématographique. Brian De Palma, 67 ans, a réalisé un film actuel, neuf, engagé, puissant et qui dérange (beaucoup)... "
extrait d'un sîte francophone ouvert il y a 1 an et demi consacré à Brian De Palma : http://briandepalma.online.fr
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