TESTIAIRE MOANTS CRMOANTS : Yamaha Bolt 950
Par ce beau mercredi ensoleillé, j'emmène mon missile sol-sol en révision chez Yamaha/Kawa (Deletang à Blois). Histoire d'occuper le temps pendant que le brave mécanicien s'occupe de ma machine de compétition (je rappelle que ce moteur est dérivé d'un moteur lui même dérivé de celui d'une machine issue de la compétition, ça rigole pas) j'avais demandé à essayer la nouvelle bolt.
Me voila sur place, j'arrive (comme d'hab) avec 25 minutes d'avance parce que j'aime bien me faire chier et glander pour rien. Le show room est orienté kéké perfs: une Mt09 avec son kit street rally (pas moche du tout) trône a coté d'une serie de Z, quelques ZZR1400, des fz6/8 en pagaille et une ligne d'hypersport d'occasion . Pas de routière et une pauvre versys qui se cache dans un coin, mais en coloris kéké vert/noir pour faire genre. Pas de ténéré non plus, dommage.
Le gus de l'atelier responsable du service après-vente et entretien fait de la paperasse et me propose un café pour patienter. Me voici donc avec un café en main à baver sur les Mv Agusta bien en évidence. Je me brûle, je renverse du café sur le carenage d'une F3, essuie tant bien que mal le foutoir et continue a me promener en lachant des pÿtytes gouttes de café un peu partout entre les meules .
Le commercial vient de me trouver et m'oriente vers les bolts: deux R et une normale, bien en évidence au milieu de la concession. Les R sont en couleur Vert olive avec une bande noire, tout à fait superbes . Direction le bureau, je lâche un chèque en bois de 1300€ et mon permis, et zou. Le gars me donne les adresses des radars du coin et les contrôles poupoule en cours, avant de terminer par "mais bon, si t'essaie un custom c'est pas pour aller vite" . Admettons. Il se dirige vers une bolt normale, ouvre le réservoir dont la serrure est habilement camouflée pour vérifier la présence de carburant, la démarre et la sort. "Bon tu fais gaffe les pneus sont tout parrafinés, prends ton temps j'ai pas d'autres essais prévus". Ok.
Je m'approche avec circonspection (ouais, quand je fais des chèques de 1300e je suis circonspect), le "poum poum" sortant du moteur au ralenti met tout de suite dans l'ambiance. Effectivement les pneus son brillants comme il faut, la meule a 120 bornes au compteur et sentant encore le neuf.
Installation à bord:
Première réaction: enfin des poignées taille homme, avec un diamètre correcte! Ayant des grandes mains (ce qui tombe bien, étant célibataire je serais bien emmerdé sinon) c'est un vrai confort.
Le compteur est pas mal, minimaliste et surtout super lisible avec un grand soleil comme aujourd'hui. Bref comptez pas dessus si vous avez le soleil dans le dos, on ne voit rien. On passe entre les différents modes (trip A/B - horloge - total) via un bouton sur le commodo droit. Au premier abord il ressort un coté un peu cheap, à cause du traitement mat des plastiques qui ne rend pas terriblement bien.
La rétrovision est vraiment bonne, suffit de rentrer un peu le coude pour y voir comme il faut. Rien à dire pour le reste (cligno, pass, etc) c'est très classique.
On place les jambes et... bordel mais c'est quoi ce foutoir? Entre la culasse a gauche et le filtre a air a droit on oublie le concept de conduite au corps.
Préparation au départ, j'empoigne le levier d'embrayage qui est ferme, mais correct, cherche le sélecteur (mais bordel il est ou?) et hop, première. Dans un CLONG me rappelant que je suis chez Yam, la vitesse s'enclenche. On embraye avec un peu de gaz, on lève les pieds et on cherche les cale pieds. Ce sera le point critique des 5 premières minutes: trouver ces putains de cale pied .
Je m'élance dans la ZA, tel Peter Fonda sur les highways americaines . Bon comme je disais, on oublie la conduite au corps. Ca tombe bien, le grand guidon tombe vraiment pile et la machine vire sans souci à la moindre sollicitation. Direction la levée de la Loire, le champ s'ouvre j'accélère un peu, la machine prend ses tours et possède un excellent indicateur de passage de vitesse: quand ca vibre la pute il faut passer au rapport supérieur. Tout content du son du bordel au ralenti et appréciant le son de la boite a air de ma Yam, je reste en 4, ralentis jusque 40 et PPPOOOWWWWEERRR . Le moteur se met à cogner, bravo la souplesse. Bon ok idée de merde, je tombe la trois, ouvre mes oreilles en bavant d'avance et... Rien. Quedalle . Niveau sonore on a rien. La ligne d'origine est tellement discrète que ça en est frustrant.
Petite pause pour faire une photo moche, occasion de voir la maniabilité moteur coupé. Bon ça va vite: la selle étant basse et le bordel hyper lourd, c'est pas la peine espérer manoeuvrer en étant assis dessus, faut descendre pour pousser .
Je repars sur une petite route pourrie de campagne, histoire de voir le confort. Ok y'en a pas, la suspension renvoie tout dans le cul (les amateurs apprécieront j'en suis certain). D'ailleurs petite note concernant la position: je m'imaginais un truc plus relax en fait, pieds en avant avec le vent et les moustiques se prenant dans les chaussettes, il n'en est rien. Dos bien droit, cul calé au fond de la moelleuse selle, jambes pliées sans exagération et bras tendu vers le guidon. Finalement on est bien là, par contre les petits auront le dos voûté pour aller attraper le guidon mais ils n'avaient qu'à bouffer de la soupe étant petits jeunes, plaignez-vous à votre mère.
Le sélecteur est large et tombe bien sous le pied a partir du moment ou on arrive a trouver le cale pied. La pedale de frein est plus penible car sa tige est courte et avec mon 46 fillette j'ai tendance a appuyé un peu dessus sans faire gaffe.
Dans une démarche de journalisme total (mais toujours en restant résolument safe & secure) je vais pour tester les freins sur une route déserte: prise de levier et pédale à 110, le freinage est volontaire sans pour autant arracher les dents (loin de la même). Pas de plongée abusive en fin de freinage. Le frein arrière et le frein moteur sont suffisants dans un usage classique.
Je prends donc plaisir à rouler peinard sur les petites routes, là 5ème est là rapidement mais la boite est très agréable et ce n'est pas un souci de jouer du sélecteur. Echainant les petits virages je me sens bien, c'est cool comme meule en fait, carrément bien. On ne souffre des vibrations qu'en surrégime, le reste du temps ça avance volontairement avec une bande son bien sympa mais trop feutrée.
Temps de rentrer a la concess, rond point KKKKKRRRRRRRRRRR ouais c'est vrai, la garde au sol est pas géniale même pour moi. Insertion sur la rocade, je visse franchement en 3 pour avoir un peu de peps (parce que bon, c'est pas indianapolis hein), virage a droite sur la bretelle KKKKKRRRRRRRRRr oups. En circulation comme on est assis bas on ne voit pas au dessus des voitures, et le manque de coffre du moteur se fait cruellement sentir sur les dépassements, rien à voir avec ma fusée mais c'est une habitude à prendre.
Je ramène la meule, descend avec un sourire idiot sur la tronche (et la sueur au cul, elle tient chaud cette selle), croise le commercial avec qui je vais voir LE point pénible de la moto. La normale est étiquetée 8500 européens, et 1000 de plus pour la R (qui s'impose vu le confort médiocre de la normale). Ajouter une ligne complète parce que c'est une honte au niveau sonore, on arrive tranquillement pépère à 10.000€. Pour ce prix on a une "vraie" neuve, ou une occase faiblement bornée avec un stage 1.
Je rentre chez moi résolument décidé à aller voir chez HD ce qu'ils ont .
Captain slow out
---------------
Only one day is left, only one day. We are leaving the others, we're going away