Vu qu'on reparle de faire un tour dans les Ardennes, voici un gros CR de la mini-moant de fin juillet et qui préfigure un peu ce qu'on peut faire là bas.
Par avance pour ceux que ça n'intéresse pas, vous pouvez moletter
vendredi : highway to lose
Ayant prévu de monter à Lille pour passer la soirée chez math, je pars à la bourre du taf (comme d'hab ) et me mets en quête d'une station essence. Évidemment la plus proche est en travaux, me faisant perdre du temps à trainer dans Rosny sous Bois (un magnifique village du 9-3 et sa population accueillante) pour trouver une autre station.
Festival de poulpes sur le depart sur l'autoroute, rien à signaler, le temps se tient si ce n'est que je me dirige vers des nuages menaçants, en me tenant prêt à m’arrêter dans un refuge ou une aire d'autoroute. A 50 km de Lille, les premières gouttes commencent à tomber, de la chance, juste avant une aire. Le temps de m'équiper, je porte la main à ma poche... et plus de carte bleue. Chier. Comme j'ai la chance d'en avoir une seconde, je ne m’inquiète pas outre mesure et fais opposition direct. J'arrive chez Math sur les coups de 20h30, la pluie a cessé aussi vite qu'elle a commencé, bref la moant va pouvoir commencer malgré tout dans de bonnes conditions.
samedi : I get wet
Voici ce qu'on avait prévu au programme
C'était le week-end de tous les dangers question météo, vu la succession d'alertes aux orages. 7h du mat' un check sur meteox où l'on voit arriver le gros paquet de flotte sur le Nord et on n'y échappera pas. On avait rendez vous à 8h à une station essence de Seclin, où nous retrouvons Mdkart et Nano... et la pluie en guest. Promptement abrités sous le préau, nous laissons les éléments se déchaîner, et apprenons que Picardien a fait demi-tour après s'être fait rincer et bombarder de grêlons et que Soulmanto a du faire une pause à une station.
Il finira par arriver sous la pluie battante, plus trempé qu'une serpillère. Pas de nouvelles de Nonosore qui a préféré passer la main et de Suba pour lequel nous supposons que l'excuse aurait plus été le fait de devoir nettoyer les chromes que de rouler avec monte de pneus inappropriée sous la pluie.
Au total, le gros du front passe et nous avons passé une heure à papoter et à admirer le seul Z 750 full stock de la région Nord Pas de Calais. Vu qu'après l'orage vient une bonne traine de flotte, nous prenons malgré tout la route.
D'emblée, je suis moyennement en confiance et laisse Math et Soulmanto partir devant. Je vois moyennement, j'ai de la buée sur le casque et reste relativement rigide sur la moto. On voit la fin du front pluvieux, mais le roadbook s'obstine à suivre la pluie. On passe notre temps à traverser de petits bourgs, 90° à gauche puis à droite. Une petite incursion en Belgique où je fais connaissance avec les routes en béton detrempées. Derriere, mdkart semble avoir du mal à suivre. Étonnant sur le moment étant donné qu'il a la meilleure meule du plateau pour ce genre de conditions et qu'il est largement moins sujet à la Staticitude. 11h, la pluie s'est arrêtée et nous faisons une pause.
Mdkart nous explique que son pneu avant est ruiné et qu'il a fait plusieurs pertes et ne préfère pas continuer dans ces conditions. Nano quand à lui doit rentrer pour assister à un repas de famille qu'il avait oublié. il nous rejoindra à Bouillon le dimanche matin.
Nous repartons à trois et les routes sèchent, tandis que des petites routes qui serpentent commencent à me donner de meilleures sensations. je suis toujours derrière, mais avec un contact visuel avec les deux autres loustics.
Pause remplissage des réservoirs et estomacs, 30 minutes avant le point initialement prévu au barrage de Whitaker, près de Revin.
Math nous fait des photos dignes du catalogue de la redoute avec sa chaussette en sac poubelle, puisqu'une de ses bottes a manifestement pris l'eau.
Du tout au tout, les paysages changent à mesure que nius arrivons dans les Ardennes. Aux plaines et aux champs / herbages bordées de haies, nous voyons de hautes falaises et des forets de pins. Ayant envie d'en découdre, soulmanto lâche les chevaux et attaque une grosse montée aux courbes larges et propres, quelque chose que Charli et Cosmo pourraient aborder en sou2ladind. Sauf que cette montée n'était pas prévue au roadbook et nous faisons demi-tour. Le beau temps est définitivement de retour, ce que Soulmanto semble vraiment apprécier.
Nous suivons la Meuse, en prenons plein les mirettes et le bitume est propre. Pas grand monde pour nous embêter, à part quelques belges neurasthéniques que nous dépassons un peu partout. Nous arrivons en Belgique et même le réseau secondaire ne démérite pas. Arrive une montée entre deux falaises qui serpente et qui devrait augurer du bon, il me prend depuis peu de temps l'envie d'enrouler plus de câble qu'à l'accoutumée. Problème, deux Belges qui roulent à 40 font bouchon. Nano et Soulmanto passent un poil à l'arrache, je reste coincé derrière à ne pas trouver une ouverture pour passer en Safe n' Secure. A l'approche de trois épingles, je craque et fais deux dépassement sur des lignes blanches. je retrouve les deux lascars tout en haut qui m'attendaient depuis "deux trois minutes". Au final nous arrivons sur Bouillon après 18:00 et laissons tomber la dernière boucle d'environ 2h autour de Bouillon. Soulmanto repart directement vers ses pénates, tandis que nous nous installons à une terrasse. Bouillon est vraiment une jolie petite ville. Coq arrive 20 minutes plus tard et nous retrouve comme un président du Cac40 sans que nous lui ayons dit dans quel troquet nous étions. En même temps, trouver deux motos dégueulasses dont un CB500 rouge avec deux top cases en guise de valises latérale, ça limite le challenge
Nous faisons quelques courses et prenons nos quartiers à l'auberge de jeunesse. Située en hauteur, on embrasse du regard la vue sur la ville et les collines alentours.
C'est également un très bon plan si un autre Weekend devait s'organiser dans le coin et permettre des incursions au Luxembourg tout proche.
Sur les coups de 22h alors que nous mangions en terrasse en devisant sur le folklore du topic (les rois de la Suède, le M-Day etc.), de violentes bourrasques de vent se font sentir. Nous rentrons promptement non sans vouloir vérifier les motos. Sauf que pour remonter sur la rue (l'auberge est construite à flanc de talus), il nous fallait emprunter un escalier... completement obstrué par un arbre tombé entre l'auberge et la terrasse. Finalement tout est en ordre et le gros orage passe au loin.
dimanche : Bouillon de liquide
Le lendemain, nous émergeons tranquillement, en devant rendre la chambre à 10h, de toutes manières Nano ne devrait pas arriver avant. L'arbre a été dégagé à coups de tronçonneuse, les motos sont toujours debout. Nous apprenons que la ville voisine a eu par endroit 20 cm de grêlons et qu'il nous faudrait etre prudents, car les routes promettent d’être jonchées de branches et autres débris. Les premiers kilomètres illustrent bien les dégâts matériels et la force de l'orage passé pendant la nuit. Mais même sur de petites routes, nous n'aurons pas à déplorer de routes bloquées.
En revanche, le GPS de Coq débloque en voulant absolument nous faire revenir au point de départ.
Et quelques gouttes de pluie se font à nouveau sortir. Présageant une nouvelle drache, nous ressortons le plastique protecteur, avec quelques effets secondaires.
Finalement, Coq s'en remet à la bonne vieille méthode du papier dans la sacoche de réservoir et nous repartons. Les routes sont toujours jonchées de débris surtout en sous-bois et il convient de rester prudent avec les plaques d'humidité. Hasard du roadbook, nous repassons par la route qui m'avait été gâchée par les deux poulpes la veille, mais en descente cette fois. Je me fais plaisir, je me sens dans le rythme, mais en plein milieu, Coq s'arrête pour rallumer sa GoPro et nous filmer de dos. Et au bout de la route, les pompiers en intervention bloquent le passage.
Retour par la Meuse, par une partie des routes déjà empruntées, pour revenir à nouveau en Belgique. Tout le long, les routes sont propres et sans pièges particuliers. J'essaie de travailler la position des bras pour être moins rigide sur le guidon et me sens de mieux en mieux. Je relance plus franchement, débute un peu pour la forme et sollicite plus le moteur.
La balade prend fin au lac de la Plate Taille et son barrage impressionnant qui ne dépareillerait pas dans un univers post-apo.
A peine arrivé sur le parking, Coq et math me font signe de regarder sous la moto. laquelle répand son liquide de refroidissement en une belle flaque verdatre.
Je repars tout de suite faire quelque tours au ralenti pour faire refroidir le moteur. Un poil échaudé, le retour se fera en sollicitant moins le moteur, ce qui n’empêchera pas un nouvel épanchement à l'arrivée.
Nous restons à admirer le paysage en papotant, quand vient l'heure du retour. On se claque la bise et chacun repart de son côté.
Math et moi finissons un bout de roadbook qui s'étendra au delà de ce qui était prévu, mais il s'agissait encore d'une centaine de bornes faite de petites routes propres qui serpentent gentiment et qui s'avalent sans forcer à 100 kmh. Mention spéciale à l'approche de Cambrai sur la portion de pavés digne du Paris Roubaix sur laquelle nous surfons allègrement.
À l'approche de l'autoroute, les conditions climatiques sont au vert, tout comme la circulation, et il me reste deux heures d'autoroute à enfiler pour rentrer chez moi. Vent de face, position limande sur le réservoir, quoi que je fasse, l'aiguille reste accrochée à 150.
Et pour finir, à 15 bornes de la maison, je me fais surprendre à nouveau par une pluie d'orage.
Question moto, la kawette a consommé 5.2/100 même en attaquant plus et je n'ai pas eu quoi que ce soit à redire des Roadsmart2 notamment de l'avant que je venais de remplacer et qui s'est fait oublier pendant tout le trajet.
En résumé, les Ardennes sont un très bon spot pour une balade sur un week-end, la formule en auberge de jeunesse a le mérite d'apporter tout le confort nécessaire pour pas cher et il y a clairement de quoi faire en matière de routes, quelque chose qui ressemble au Morvan, mais avec des routes peut être plus propres (moins de raccords et de patch de bitume). A 3h de route de Paris, c'est tout à fait réalisable.
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moant@hfr. The Captain formerly Static | *Brains, GroJulius, on ne vous oublie pas*