Voici le chapitre 2, en espérant qu'il vous plaise.
CHAPITRE 2
Il fait vraiment sombre par ici, déclara Goekin.
Oui, approuva Amcanil.
Ils avaient à peine fait cent mètres dans la forêt, que déjà Goekin se plaignait.
Et toi, qu'as tu fais dans cette maison ? demanda l'elfe.
Goekin sourit, et caressa de sa main droite une petite épée collée contre sa jambe gauche.
Tu t'es acheté une épée, s'écria Amcanil.
Oui, acquiesça son ami, une belle épée pour nous protéger.
Amcanil avait tellement été obsédé par la marchande qu'il n'avait même pas remarquer la lame.
Et à quoi vas t-elle te servir, dit-il en souriant.
Si des gobelins ou des ogres nous attaquent, nous sauront nous défendre
Parce que tu crois qu'on va nous attaquer, pouffa l'elfe.
Rien n'est impossible, répondit calmement Goekin, il vaut mieux penser à de telles éventualités.
D'accord, peut-être que nous rencontrerons ces bêtes, encore que j'en doute, mais tu ne sais pas te servir d'une épée, à quoi va t-elle te servir ?
Goekin grimaça.
Je sais très bien manier les armes, dit-il en dégainant maladroitement son épée.
Amcanil rit en voyant son ami luter pour sortir son arme. S'ils seraient attaqués, Goekin ne serait pas d'une grande aide.
Tu vois, juste dégainer une épée est déjà difficile, alors te battre
je n'y pense même pas.
Très bien, fit Goekin faisant halte, regardes moi !
Amcanil s'arrêta brusquement et observa son ami. Celui-ci tenait l'épée dans la main droite, et s'approchait lentement d'un arbre. Il fit des coups prudents dans le vent tout en regardant son ami.
Amcanil hocha la tête en désignant un arbre.
Vas-y, fait moi une démonstration sur cet arbre !
Goekin le regarda implorant, mais l'elfe restait implacable.
J'attends, fit-il les bras croisés et tapant du pied sur le sol.
Une minute, je me concentre !
Amcanil haussa les épaules. Le numéro de son ami le faisait plus sourire qu'autre chose.
Goekin s'approcha de l'arbre qu'avait désigné l'elfe, et lorsqu'il ne fut plus qu'à un mètres, il lança un regard à Amcanil pour voir s'il l'observait toujours.
C'était le cas.
Goekin souffla pour se concentrer, resta immobile une minute, leva le bras droit serrant son arme de toutes ses forces, et balança un coup surpuissant contre le tronc de l'arbre.
Amcanil fut légèrement surprit de voir son ami frapper l'arbre avec une telle puissance, mais dès que l'arme heurta l'arbre, il éclata de rire.
Aïe, hurla Goekin.
Celui-ci se tenait les doigts, et son épée gisait sur le sol. Des larmes embuaient ses yeux foncés, et il soufflait comme un âne. De son côté, Amcanil rigolait comme un enfant, en regardant son ami geindre.
Tu pourrais m'aider, vociféra Goekin en se caressant les doigts.
J'arrive, pouffa l'elfe.
Il riait tellement qu'il n'arrivait à marcher droit. Il se cogna plusieurs fois contre des vieux arbres, mais il arriva tant bien que mal à côté de son ami.
Arrêtes de rire, aboya Goekin.
Mais rien ne pouvais l'empêcher de rire.
Tiens, dit l'elfe en ramassant l'épée de son ami.
Goekin lui arracha violemment des mains en lui lançant un regard noir.
Tu as mal, demanda Amcanil toujours en riant.
Non, je fais semblant, répliqua d'un ton tempétueux le jeune homme.
Cette petite tirade fit repartir de plus belle l'elfe. Maintenant il riait tellement fort, que des oiseaux s'envolèrent des branches feuillues. Il continua de rire un bon moment, mais une vive douleur au ventre le calma.
Enfin, cracha Goekin en se massant toujours les doigts.
L'elfe s'essuya les larmes qui lui coulaient sur les joues, et reprenant son sérieux, il observa la main de son ami.
Aïe !
C'est bien ce qui me semblait, tu as du te casser un doigt, dit-il à Goekin.
Pas possible, répliqua t-il, je suis dur comme le roc.
Amcanil sourit encore une fois, mais une tape sur le dos, lui remis les idées en place.
Est toi, tu ne peux rien faire ?
Je peux bien soigner les plaies, mais je n'ai pas encore le savoir pour réparer les os brisés, seul les grands sages peuvent le faire, répondit solennellement l'elfe.
Tu es bien sûr, ça me fait quand même un peu mal
Désolé, je ne peux pas t'aider.
Amcanil lâcha son ami, et le laissa ranger l'épée dans son fourreau.
Allons, plus vite nous nous remettrons en marche, plus vite nous arriverons à Trent, de l'autre côté de la forêt. Peut-être que quelqu'un pourrais te soigner là-bas.
J'espère
Sur ce, ils se remirent en marche. Ils avancèrent aisément deux bonnes heures, contournant les arbres feuillus, puis ils décidèrent de faire une pause pour déjeuner.
Arrêtons-nous ici, déclara Amcanil.
Goekin acquiesça, et ils se laissèrent tomber sur l'herbe dense.
Tiens, dit l'elfe en lui lançant deux pommes et un morceau de pain.
Merci.
Ils restèrent une dizaine de minutes à grignoter ce qu'Amcanil avait eu le temps d'emporter, puis ils remirent leurs sacs sur les épaules.
Nous devront être à Rador dans moins de dix jours, annonça Goekin. Tu es sûr qu'en passant par cette forêt nous y seront à temps ?
Amcanil haussa les épaules en sifflant.
Tu ne me fais plus confiance ?
Goekin le toisa du regard un instant.
Tu sais très bien que je te fais confiance, soupira t-il, mais là n'est pas la question.
Il se tut quelques secondes, et se massa les doigts.
Ca fait mal, murmura t-il.
Qu'allais tu me dire ? continua Amcanil.
Il se mit en marche, aussitôt suivit de l'elfe, mais la douleur empirait. Sa main lui faisait vraiment mal.
T'es tu déjà rendu à Trent en passant par cette forêt, demanda t-il brusquement.
L'elfe fit semblant de n'avoir pas entendu.
Tu peux répéter, s'il te plais, dit-il embarrassé.
T'es tu déjà rendu à Trent en empruntant ce chemin ?
Amcanil se passa une main dans les cheveux et fit mine de réfléchir. Il essayait de prendre un air naturel, mais il rougissait néanmoins.
Alors ?
Oui, dit-il d'une voix mal assurée.
Goekin hocha la tête.
Bien sûr que j'ai déjà suivit cet itinéraire, des dizaines de fois, dit-il presque en criant. Je sais parfaitement où nous allons !
Parfait, soupira le jeune homme, je déjà suffisamment mal pour que nous nous perdions dans un endroit pareil.
Tu verras, affirma Amcanil, nous serons à Trent avant que tu ne t'en rendes compte.
Des perles de sueur dégoulinaient maintenant sur son visage rosé.
Il fait vraiment chaud par ici, murmura t-il en s'essuyant le visage avec sa manche.
Je ne trouve pas.
Ah bon, dit-il mal à l'aise.
Ils continuèrent de marcher jusqu'à la tombée de la nuit espérant échapper à cette forêt le plus vite possible.
Au crépuscule ils installèrent leur camps, sous des arbres plusieurs fois centenaires. Ils mangèrent rapidement du pain et des fruits, puis ils se glissèrent dans leur drap.
Bonne nuit, souffla Goekin.
Bonne nuit, murmura Amcanil.
Il regarda son ami sombrer rapidement dans le sommeil, puis il observa le peu d'étoiles qu'il pouvait voir à travers les branches.
"Me voilà bien", songea t-il.
En effet, il avait menti sur toute la ligne à son ami. Il n'avait jamais emprunté cette forêt, et il ne s'était jamais rendu à Trent. De plus il ne savait pas si Trent était parfaitement au Nord de Zérin, ce n'était que ce qu'il croyait.
"Un beau voyage en perspective", pensa t-il amèrement avant de tomber dans un profond sommeil
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écrire, y'a que ça de vrai !