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Quels sont pour vous les trois livres de philo à lire pour un honnête homme ?


 
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1.  "La république" de Platon
 
 
6.7 %
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2.  "La métaphysique" d'Aristote
 
 
15.7 %
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3.  "l'Ethique" de Spinoza
 
 
1.5 %
    27 votes
4.  "Essai de théodicée" de Leibniz
 
 
15.0 %
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5.  "Critique de la raison pure" de Kant
 
 
17.8 %
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6.  "Par delà le bien et le mal" de Nietzsche
 
 
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7.  "L'évolution créatrice" de Bergson
 
 
6.4 %
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8.  "Etre et temps" d'Heidegger
 
 
7.5 %
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9.  "Qu'est-ce que la philosophie" de Gilles Deleuze
 
 
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10.  "Moi, ma vie, mon oeuvre" de obiwan-kenobi
 

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Auteur Sujet :

Philo @ HFR

n°11870978
jean eymar​d
Posté le 19-06-2007 à 20:51:19  profilanswer
 

Reprise du message précédent :

foutre de a écrit :

Bien il me semble que ça ne marche pas si ce qu'on veut comprendre c'est le Moi, auquel cas il faut s'identifier au Moi... :D  
 
 
Pas sûr que l'intuition soit une identification, en tout cas dans toutes les lectures où je la rencontre, elle coïncide avec l'absence de médiation, elle est l'immédiat, le sans-intermédiaire.


Oui, bien vu! Je ne sais trop quoi répondre a ça.
 Disons que c'est valable pour les choses extérieures ou que pour comprendre les choses extérieures il faut les considérer comme faisant partie de soi.  
En bref, qu'il ne faut pas mettre de barrières entre l'extérieur et l'intérieur. :pt1cable:  
Pour l'intuition elle est immédiate, c'est sur, mais c'est pas contradictoire avec une identification.
 
Enfin ce ne sont que des supputations tout ça, ça ne changera pas le monde.

mood
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Posté le 19-06-2007 à 20:51:19  profilanswer
 

n°11874732
neojousous
Posté le 20-06-2007 à 11:36:11  profilanswer
 

Pour Hegel l'identification A=A est déjà médiatisée et revient à dire A est non non A. ça me paraissait farfelu au début, mais en fait dire ça revient  à insister sur le fait qu'une identification est un processus englobant une première étape consistant à scinder et poser A. L'identification présuppose une distanciation. L'identification me parait trop abstraite pour correspondre à l'intuition.

n°11876394
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 20-06-2007 à 14:10:24  profilanswer
 

Descartes a un très bel exemple : l'intuition, c'est le bâton de l'aveugle lui donnant immédiatement les informations de la route. C'est grâce à l'intuition que tu sais qu'un carré a quatre angles droits. Et donc, en discursif, ça donnerait effectivement A est A. La définition en intension.  

n°11877247
rahsaan
Posté le 20-06-2007 à 15:12:56  profilanswer
 

neojousous a écrit :

Pour Hegel l'identification A=A est déjà médiatisée et revient à dire A est non non A. ça me paraissait farfelu au début, mais en fait dire ça revient  à insister sur le fait qu'une identification est un processus englobant une première étape consistant à scinder et poser A. L'identification présuppose une distanciation. L'identification me parait trop abstraite pour correspondre à l'intuition.


 
C'est ainsi que Hegel montre alors que l'identité est différence d'avec tout ce qui n'est pas identique à soi : si je suis Socrate, je ne suis pas l'ensemble de tout ce qui n'est pas Socrate.  
La position d'une identité exclue tout ce qui n'est pas cette identité.  
A n'est pas B. B est ce qui n'est pas A. Donc A n'est pas... ce qui n'est pas A.  
 
C'est seulement en étant le différent du différent que l'identité est identique à elle-même.  
D'où, l'Identité spéculative de la Différence et de l'Identité
Formule qui est comme le sésame permettant de "passer" de la pensée d'entendement (qui s'en tient à dire que l'Identique est le contraire de la Différence) à la pensée spéculative.  
 
Un semblable travail conceptuel est effectué par Hegel sur les rapports du positif et du négatif.  
 
Par ce jeu sur le langage, Hegel disloque les catégories de l'entendement, c'est à dire les limites de la Finitude. Par là, l'Esprit "prend conscience" * de sa tâche infinie, par rapport à laquelle les déterminations finies deviennent aussi peu importantes les unes que les autres, tout fini n'étant que néant par rapport à l'infini. La religion exprime l'accès à cet infini qui reconnaît nos tâches finies comme un vaste désert de sable.  
 
*mais l'expression "prendre conscience" appartient encore au langage de l'entendement. Une prise de conscience infinie n'est plus "une" conscience ; et l'expression "La Conscience" est encore trompeuse, car décalquée sur le langage de la finitude.


Message édité par rahsaan le 20-06-2007 à 15:13:48

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11880491
foutre de
Posté le 20-06-2007 à 20:22:33  profilanswer
 

Citation :

nous ne saurions trop répéter que la certitude philosophique comporte des degrés, qu'elle fait appel à l'intuition en même temps qu'au raisonnement, et que si l'intuition adossée à la science est susceptible d'être prolongée, ce ne peut être que par l'intuition mystique.

 

Bergson


Message édité par foutre de le 20-06-2007 à 20:25:02

---------------
« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11883251
Baptiste R
Posté le 20-06-2007 à 23:14:15  profilanswer
 

Par rapport aux modes infinis, les modes finis ont un truc en plus. Quoi ?
 

Spoiler :

Ils sont finis.


 
 
 
 
P.S. : Je lis Krisis 2 (pas trop en touriste, j'espère) (donc je ne vous enverrai pas de carte postale)
 
 
P.P.S. : et c'est aussi hallucinatoire que Krisis 1  (grosse vidéo mais je conseille).

Message cité 1 fois
Message édité par Baptiste R le 20-06-2007 à 23:36:13
n°11884273
foutre de
Posté le 21-06-2007 à 00:23:14  profilanswer
 

Baptiste R a écrit :

P.S. : Je lis Krisis 2 (pas trop en touriste, j'espère) (donc je ne vous enverrai pas de carte postale)

 


P.P.S. : et c'est aussi hallucinatoire que Krisis 1  (grosse vidéo mais je conseille).


oui, c'est exactement ça : les images sont superbes, c'est tout un programme, mais le fichier est trop gros et ça saccade à la lecture...

 


bon pour les cartes postales, je m'en charge. j'ai une résidence secondaire là-bas, alors j'ai toujours des photos à envoyer à des amis

 
Citation :

L'expérience humaine livre l'essence humaine en tant qu'infiltration pure, sans rien qui se donne préliminairement à infiltrer. [...]

 

Il faut continuer de décrire. L'homme vit dans la donation de l'immédiat, à condition de bien comprendre l'insurpassable : l'homme, à simplement parler, est transité par cette donation. Ceci explique que la vie d'un homme soit toujours commencement [...] cette vie commence toujours constamment[...]

  

Edifice noir ou invisualisable, et non-idéalisable, en qui l'ordre des raisons est supplanté par celui de l'apposition que règle le fundus : tel est le faciès de Krisis 2. [...]

 


Le theoros dont provient le théoricien, est un seuil, un point de perte. [...]

 


Le cloître humain, bien compris, est l'Univers interne.

 


Son soleil noir, ses plages de (sable) blanc, et autres failles subductives...

 

la compagnie europanal'air vous souhaite une agréable descente (forfait catabase/anabase à tous les tarifs)

 


Message édité par foutre de le 21-06-2007 à 08:03:09

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11884353
Baptiste R
Posté le 21-06-2007 à 00:38:45  profilanswer
 

Citation :

oui, c'est exactement ça : les images sont superbes, c'est tout un programme, mais le fichier est trop gros et ça saccade à la lecture...


Si tu ne l'as pas déjà fait, il vaut mieux télécharger le fichier (si les saccades persistent alors que le fichier est sur ton disque dur, c'est pas normal).
 
 
 

Citation :

bon pour les cartes postales, je m'en charge. j'ai une résidence secondaire là-bas, alors j'ai toujours des photos à envoyer à des amis


C'est drôle j'ai relevé les même passages (enfin, ceux que j'ai pour l'instant croisé).
 
 
 
Un peu d'hermétisme (j'ai mis dix minutes à me souvenir où j'avais croisé ce mot, alors prout)(catabase par contre je ne connaissais pas. Beau couple) et bonne nuit :
 
"Cet
aller en haut et retour dans
l'avenir clair-coeur,
mal praticable et vrai,
écrit étroit entre des murs,
 
Là-bas.
 
Môle  
de syllabes, couleur
de mer, loin
parti dans le large non-navigué.
 
Puis :  
bouées,
double rangée de bouées-chagrin
avec les
réflexes respiratoires,
tressaillantes beautés de secondes — : sons
des balises lumineuses (doum-
doun-, oun-
unde suspirat
cor
),
dé-
déclenchées, ren-
dues, nôtres.
 
À-voir, À-entendre : le
mot-tente qui devient libre :
 
ensemble."
 
Anabase


Message édité par Baptiste R le 21-06-2007 à 00:50:45
n°11885329
foutre de
Posté le 21-06-2007 à 07:55:46  profilanswer
 

ben à part la présence maritime, je ne reconnais pas Saint-John Perse, alors je suppose que ce n'est pas lui. Pourtant poésie et anabase, je ne connais que lui ... (mais j'ai pas lu ce recueil là encore)

 

pour Crysis dx-10, ben non, j'avais déjà téléchargé parce que ton lien donnait rien, et c'est le même problème qu'avec un autre trailer : Winamp explose son écran hors limite (genre paramétrage de la défiintion image excessif) et y a trop à traiter pour chaque image. j'exclue pas un problème de codec, donc j'essaierai ce soir avec VLC.


Message édité par foutre de le 21-06-2007 à 07:56:41

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11886261
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 21-06-2007 à 10:59:46  profilanswer
 

.wmv .... il faut utiliser le truc multimedia windows pour lequel Bill Gates doit plusieurs millions à l'Europe.

mood
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Posté le 21-06-2007 à 10:59:46  profilanswer
 

n°11890267
foutre de
Posté le 21-06-2007 à 16:32:25  profilanswer
 

en effet, c'est mieux. Merci Bill

 


et puis pour comparer la lyre...

 


SAINT-JOHN PERSE - Anabase (extrait)

 

[...]
Sur trois grandes saisons m’établissant avec honneur, j’augure bien du sol où j’ai fondé ma loi.
Les armes au matin sont belles et la mer. À nos chevets livrée la terre sans amandes
nous vaut ce ciel incorruptible. Et le soleil n’est point nommé, mais sa puissance est parmi nous
et la mer au matin comme une présomption de l’esprit.

 

Puissance, tu chantais sur nos routes nocturnes !… Aux ides pures du matin que savons-nous du songe, notre aînesse ?
Pour une année encore parmi vous ! Maître du grain, maître du sel, et la chose publique sur de justes balances !
Je ne hélerai point les gens d’une autre rive. Je ne tracerai point de grands
quartiers de villes sur les pentes avec le sucre des coraux. Mais j’ai dessein de vivre parmi vous.
Au seuil des tentes toute gloire ! ma force parmi vous ! et l’idée pure comme un sel tient ses assises dans le jour.

 

[...]


Message édité par foutre de le 21-06-2007 à 20:21:19

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11923113
Baptiste R
Posté le 24-06-2007 à 20:28:54  profilanswer
 

C'était Paul Celan.
 
 

jean eymard a écrit :

Je suis assez d'accord avec ça, c'est un peu ce que j'essayais d'exprimer avec mon cheval qu'il ne fallait pas prendre au premier degré.


Je pense justement que ce cheval doit être pris au premier degré, au sérieux, au pied de la lettre et du sabot (bon je fais un peu la sybille).
 
 
 
(Je signale que l'article "affectivité" de l'Encyclopædia Universalis est de Marc Richir et se termine par un long commentaire de Maldiney.)
 
 


Message édité par Baptiste R le 24-06-2007 à 20:46:22
n°11923260
foutre de
Posté le 24-06-2007 à 20:43:03  profilanswer
 

tu l'as chopé en ligne ou sur papier, cet article ?
 
 
sinon je passais juste pour vous distraire
 
sinon, pour ce célan, tu sais qui est le traducteur ?


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11923311
Ache
immatriculé-conception
Posté le 24-06-2007 à 20:49:34  profilanswer
 
n°11923366
Baptiste R
Posté le 24-06-2007 à 20:56:06  profilanswer
 

Le traducteur est Jean-Pierre Lefebvre (Choix de poèmes, nrƒ Gallimard, recopié avec mes tites mimines (c'est d'ailleurs un exercice intéressant :fou: )).
 
L'article de Richir, ni papier ni Internet : j'ai l'Universalis en numérisé (donc si tu le veux y a moyen de (et Levrai aussi :D)).
 
 
Si on commence comme ça : http://www.youtube.com/watch?v=xrShK-NVMIU

Message cité 1 fois
Message édité par Baptiste R le 24-06-2007 à 21:17:09
n°11924086
foutre de
Posté le 24-06-2007 à 21:51:06  profilanswer
 


 
 
c'est incomparable...


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11924145
foutre de
Posté le 24-06-2007 à 21:53:57  profilanswer
 

sinon, je suis un rare lecteur de célan par rapport à mon travail d'autres oeuvres... J'aime particulièrement certaines traductions de Jean Daive au Mercure de France. C'est  d'ailleurs un homme qui a lâché un ou deux très beaus livres


Message édité par foutre de le 25-06-2007 à 07:33:50

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11935736
foutre de
Posté le 25-06-2007 à 19:46:55  profilanswer
 

je suis en train de lire cet article de M. Richir. j'en conseille la lecture.
Surtout sa citation de rousseau, qui est très drôle.
j'espère que le long commentaire de maldiney sera mieux encore...:D


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11936036
foutre de
Posté le 25-06-2007 à 20:10:37  profilanswer
 

bon, la critique qu'il fait de M. Henry est assez sévère, mais l'argument historique cinglant. Husserl dans ses manuscrits se révèlerait bien différent de ce qu'il a laisser rarement publié de son vivant


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11936153
rahsaan
Posté le 25-06-2007 à 20:22:37  profilanswer
 

Ouhla, est-ce que tu peux préciser un peu ? :D  
De quoi parle l'article de Richir ? Que dit-il de Henry ? Et Husserl ?


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11936517
foutre de
Posté le 25-06-2007 à 20:55:17  profilanswer
 

voilà, c'est terminé. Très bonne lecture. assez stricte dans certaines de ses lignes de rigueur. C'est très renseigné en plus.

 

Je ne résiste pas à poster la fin:

 
Citation :

Sans doute tout cela est-il difficile à admettre pour notre époque excessivement matérialiste (dont témoignent aussi, et peut-être surtout, ses superstitions les plus irrationnelles), relativiste et nihiliste, où la confusion semble être à son comble entre « affects » et « passions », dans une complaisance narcissique en réalité très agonistique. « Reconnaître » l'affectivité n'est pas s'abandonner avec plus ou moins de ruses à « l'expérience irrationnelle d'un voyage subjectif », mais éprouver du dedans une traversée qui, pour porter ailleurs, n'en rouvre pas moins à la juste appréhension de la mesure et du logos. Certes, la traversée n'est pas sans risque, et chacun y fait plutôt ce qu'il peut que ce qu'il veut, mais précisément c'est là seulement qu'il peut savoir ce qu'il peut, comme c'est là aussi qu'il peut mourir, de mort lente et inexorablement administrée, d'avoir peur de courir le risque. C'est en ce sens, peut-être, qu'il y a encore une « vérité » dans l'injonction de Nietzsche de prendre le « corps » (c'est-à-dire l'affectivité) comme « fil conducteur ». Il y va en effet de l'énigme de notre vie comme incarnation, à l'écart de toute domination ou de tout asservissement volontaires.
 
 Marc RICHIR  

 

c'est très intéressant la façon dont il articule constamment sa lecture en fonction de la problématique psychopathologique.


Message édité par foutre de le 25-06-2007 à 21:21:25

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11936965
rahsaan
Posté le 25-06-2007 à 21:26:25  profilanswer
 

Intéressant. :)
Comment cette traversée peut-elle ouvrir à la voix juste du logos ?


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11937357
Erroriste
Posté le 25-06-2007 à 21:53:35  profilanswer
 

Salutation à tous !  
 
Voilà le paragraphe de M. Richir au sujet de M. Henry dans l'article mentionné ci-dessus. Un article remarquable et qui demande une lecture attentive (en tout cas peut-on en apprécier la densité).
 

Citation :

Il faut s’entendre sur cette intentionnalité de l’affectivité, à laquelle Michel Henry déniera toute portée, défendant avec force l’immanence absolue de l’affectivité à elle-même – et allant jusqu’à dire que l’affectivité, comme sentiment de soi et sentiment immédiat de la vie, est le seul phénomène véritablement originaire, qui ne peut faire l’objet d’aucune perception : attitude qu’on pourrait dire néo-métaphysique en ce que le fond de l’être, ou, en termes heideggériens, l’être de l’étant, y est assimilé à cet absolu de l’immanence affective, coextensive de l’authentique subjectivité. Si l’on tient compte en effet de l’œuvre posthume de Husserl, publiée peu à peu dans la collection des Husserliana, et des changements profonds qu’elle induit dans l’idée que l’on peut se faire de l’œuvre du fondateur de la phénoménologie, on s’aperçoit que Husserl a mis très tôt l’affectivité en rapport avec la rencontre « intersubjective », et l’a conçue comme rigoureusement inséparable des sens de langage toujours déjà mis en œuvre et déployés dans la communauté humaine : s’il y a « expression » de l’affectivité dans les affects, ce n’est pas primairement parce que ceux-ci seraient dirigés sur des objets, mais parce que, se déployant dans la sphère interhumaine, leur « expression » est déjà langage – déjà sens, non pas seulement pour soi, mais aussi pour un autre et des autres, et sans que ce sens doive pour autant s’énoncer dans une langue. Autrement dit, il n’y a pas d’affectivité, du point de vue phénoménologique, sans distance interne par rapport à elle-même, sans écart entre l’affect et le sujet affecté (M. Richir). Il faudra tenir compte de cette dimension pour une phénoménologie de l’affectivité, puisqu’elle implique déjà, mais de manière originale, le désancrage de l’affectivité par rapport à la subjectivité, qui a été l’œuvre révolutionnaire de Heidegger.


Message édité par Erroriste le 25-06-2007 à 21:54:41
n°11937512
Erroriste
Posté le 25-06-2007 à 22:04:13  profilanswer
 

Je suis tombé par hasard sur un blog ( http://skildy.blog.lemonde.fr/ ) qui me laisse perplexe !
 

Citation :

(...) le Heidegger d’après-guerre a consacré ses textes à produire un crypto-nazisme où il célèbre l’œuvre de Hitler, se plaint de la précocité de la fermeture d’Auschwitz, chante la gloire de la chambre à gaz et du svastika, (de la croix gammée).  
(...) C’est ainsi que l’aphorisme « la magnificence de ce qui est simple », qu’on trouve dans L’Expérience de la pensée, texte rédigé en 1948, fournit l’horrible clé du dispositif Heidegger.


 
Suis-je le seul à trouver ça délirant ?
 

n°11938046
rahsaan
Posté le 25-06-2007 à 22:35:44  profilanswer
 

Salut à toi, Erroriste. :)
Il y a quelques pages, Alcyon36 avait parlé des lectures simplistes de Heidegger.


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n°11938522
rahsaan
Posté le 25-06-2007 à 22:58:21  profilanswer
 

Intéressant ce texte que tu cites.  
Il montre bien une difficulté que, pour ma part, je ne cesse de percevoir dans ces thèses sur l'auto-affection charnelle : l'immanence réside t-ellle vraiment dans la chair et son pouvoir de se ressentir ?
Je vois mal comment pourrait s'annuler cette distance entre "l'affect et le sujet affecté". Sans distance, pas de ressenti. Et je suis également très intéressé par cette idée d'un désancrage de l'affectivité par rapport à la subjectivité.
 
Mais je ne sais pas si Husserl a jamais pu placer l'intersubjectivité au coeur même de son système. Il y a bien des tentatives, chez Husserl, pour suggérer que la subjectivité est (presque) immédiatement intersubjectivité. Et encore cela se trouve dans des textes plutôt mineurs, en allant chercher loin dans les Husserliana.  
Il me semble que c'est Heidegger qui, au contraire, renverse le problème dès le début et commence par l'intersubjectivité, avant d'y localiser la subjectivité. Ce faisant, il transforme complétement la phéno et renouvelle son vocabulaire.  
A la conscience intentionnelle transcendantale, qui est radicalement différente du sujet empirique, Heidegger substitue le Dasein, qui est de prime abord et le plus souvent déchu dans le quotidien affairé, inauthentique. Mais qui peut se révéler authentiquement à lui-même, et ne plus se vivre sur le mode de l'étant du monde.  
Et à l'intersubjectivité, il substitue l'etre-avec et ses modalités : être avec soi, avec autrui, avec l'étant.  
C'est donc une refonte complète du projet de la phéno. Il me semble qu'elle permet de sortir d'une impasse fondamentale de Husserl : jamais on n'arrive à faire que la subjectivité soit intersubjectivité. Sans quoi c'est l'autonomie même du Sujet qui éclaterait, sans aucune chance d'être ressaisie.  
 
Etrangement, chez Husserl, la conscience est d'autant plus conscience-de que le sujet transcendantal est complétement clôt sur lui-même, sur sa "sphère immanente". D'où aussi cette impression que l'on ne cesse pas de commencer et de recommencer chez Husserl, qu'on ne cesse d'être sur le seuil grandiose de la phéno, et que le projet de déployer ce système -de l'appliquer enfin au monde de la vie- est sans cesse remis à plus tard.  
 
Je ne comprends donc pas bien ce projet de revenir à l'immanence en chair du pur vécu. Puisqu'il est inévitable qu'en posant l'immanence charnelle, je pose du même coup la transcendance du monde. Or, pourquoi ne serais-je pas plutôt, comme le dit Bergson (début de Matière et Mémoire) une image parmi les images qui composent le monde ? Là, nous touchons à l'immanence pure -ce qui, il est vrai, nous fait sortir de la phéno, puisque chez Bergson, il n'y a pas d'a priori du sujet et que l'homme est un produit de la nature (de l'élan vital) ; et la question bergsonienne n'est plus de savoir comment ma conscience peut s'ouvrir à la durée, mais plutôt comment ma durée vitale contracte les durées du monde, et comment dans l'afflux d'images qui m'arrivent, mon système sensori-moteur sélectionne les images en fonction de l'action que je prépare.  
Bergson destitue donc, au passage, son privilège à l'origine, pour s'intéresser aux virtualités de l'élan vital et à leur développement.


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11938638
Baptiste R
Posté le 25-06-2007 à 23:02:46  profilanswer
 

Oui, j'ai déjà croisé ce blog (sur Internet et en France, ce n'est pas ce qui manque en matière de fanatiques pro- anti-heideggeriens).

n°11938815
alcyon36
Posté le 25-06-2007 à 23:12:29  profilanswer
 

Erroriste a écrit :

Je suis tombé par hasard sur un blog ( http://skildy.blog.lemonde.fr/ ) qui me laisse perplexe !
 

Citation :

(...) le Heidegger d’après-guerre a consacré ses textes à produire un crypto-nazisme où il célèbre l’œuvre de Hitler, se plaint de la précocité de la fermeture d’Auschwitz, chante la gloire de la chambre à gaz et du svastika, (de la croix gammée).  
(...) C’est ainsi que l’aphorisme « la magnificence de ce qui est simple », qu’on trouve dans L’Expérience de la pensée, texte rédigé en 1948, fournit l’horrible clé du dispositif Heidegger.


 
Suis-je le seul à trouver ça délirant ?


 :lol:  
non, t'es loin d'être le seul. J'ai echangé deux ou trois mots avec celui qui tient ce blog, et si je me souviens bien ca ne s'est pas bien passé... mais le Mr a l'air plutôt intelligent...le gros problème c'est que je ne comprend pas vraiment ce qu'il appelle le nazisme tout le long de son cheminement.
Enfin, bon vu la reception qui a ete faite par nombres de grands philosophes, hitoriens...de la "pêche" d'E. Faye, on peut se dire qu'après tout on peut dire tout et n'importe quoi, tant qu'on met pleins de notes en bas de pages, avec une belle bibliographie...c'est navrant.
 

Citation :

Il y a quelques pages, Alcyon36 avait parlé des lectures simplistes de Heidegger


 
http://forum.hardware.fr/forum2.ph [...] #t11569169
si ca tinteresse, je peux tenvoyer ce petit travail de récapitulation au propre, il n'a pas grand interet en soi, mais on ne sait jamais.;)


Message édité par alcyon36 le 25-06-2007 à 23:30:39

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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°11945508
Krikrikri
Avec le temps...
Posté le 26-06-2007 à 15:30:40  profilanswer
 

Juste un petit passage pour dire que la vidéo sur Delausse est magnifique !  
 
L'homme du possible...  
 
 :love:  :love:  :love:

Message cité 1 fois
Message édité par Krikrikri le 26-06-2007 à 15:31:09

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"Gardons quelques sourires pour les jours sans joie."
n°11949115
rahsaan
Posté le 26-06-2007 à 20:41:43  profilanswer
 

Krikrikri a écrit :

Juste un petit passage pour dire que la vidéo sur Delausse est magnifique !  
 
L'homme du possible...  
 
 :love:  :love:  :love:


 
Dis-moi, tu relis le forum de près pour être allé dénicher ce document aussi rare qu'inédit. :D


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11949540
foutre de
Posté le 26-06-2007 à 21:24:40  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Intéressant ce texte que tu cites.


oui, mais j'aurais préféré qu'on n'entre pas dans ce jeu de morcellement de l'article, qui vaut surtout pour sa traversée historique. Isolé, comme ça, il ne reste qu'une évocation rapide d'un argument local. Un peu comme ce qui se passe avec Heidegger.

 

[J'avoue ne pas trop me soucier de ce qui se dit sur le nazisme de ce gars. On n'a pas réussi à enfoncer Nietzsche, parce que les lectures de Gide, de Bataille surtout (la revue Acéphale avec Leiris, Klossowski, Masson...) l'ont nettoyé conceptuellement de trop grandes compromissions, alors c'est Martin qui prend.
Pour ma part, les propos sur le nazisme sont constamment faisandés de jugements et d'évaluations déplacés, entre mauvaise conscience et vengeance.
Penser le nazisme sans le distinguer de l'extermination dans les camps est déjà une erreur de base quand on sait combien d'Allemands ignoraient un tel projet, et le choc qu'a été dans la population la projection des films américains qui révélaient l'étendue industrielle du projet.
C'est pourquoi on peut tout à fait avoir été partisan du socialisme national sans avoir jamais accrédité la barbarie qui animaient les dirigeants.
Il en va de même pour l'antisémitisme, dont la plupart des commentaires ne savent pas mêmes distinguées les formes d'époques : anticapitalisme (n'oublions pas que le nazisme est aussi un pendant du communisme) alors que de grandes fortunes juives (Rotshilde ?) étaient identifiées en pleine période de crise (occupation industrielle par la France, crise boursière de 1929), anti-judaïsme (conflit religieux qui dépasse de très loin la période nazie, qu'on peut au moins marqué par la célèbre Dispute de Barcelone), le racisme (dont l'émergence fonctionne évidemment avec les théories et découvertes de la biologie et de l'anthropologie du XIXème, mauvaise rencontre de Darwin et de la colonisation).

 

L'horreur des camps ne réside en rien dans le fait que ce soit la population juive qui en soit la victime. Cela fait éminemment sens pour cette communauté, qui y relit son destin propre depuis sa tradition. Mais tout autre communauté qui aurait été victime n'en aurait changé en rien l'effroi. C'est pourquoi il me paraît toujours incongru que les textes de loi français spécifient couramment l'interdiction de l'antisémitisme à côté de l'interdiction du racisme comme si l'antisémitisme était un racisme à part, ce que je ne perçois pas)
L'horreur des camps réside dans le projet systématique d'élimination et dans les moyens mis en oeuvre, c'est à dire l'industrialisation de la mort, qui avait déjà bien commencée avec la guerre de 14, mais on ne projetait rien en particulier en direction des populations civiles.
En ce sens, la critique que mène Heidegger contre l'arraisement technique de l'Être me semble une critique radicale de la possibilité des camps, de leur logique comme de leur éthique.
Mais on manque souvent dans la critique qui est menée d'un regard sur la Surdétermination des évènements, concept que Althusser a joliment élaboré pourtant dnas son explication des phénomènes qui ont permis la révolution de 17 et dans la dépersonnalisation qu'il apporte contre l'idôlatrie léniniste.

 

Je crois qu'il y a une tentation puritaine de jugement depuis la victoire. Je vois difficilement comment rester en Allemagne et y faire vivre la philosophie dans les institutions universitaires sans prendre sa carte, alors que tout le barreau, tout le corps médical également étaient impliqués. A croire qu'on ne pardonne pas d'y avoir cru, avec ses contemporains, ses voisins... Monsieur Heidegger était un allemand des années trente.
On suppose que le nazisme ne pensait pas, on veut le supposer, parce qu'on ne veut pas voir la proximité avec la barbarie.

 

En tout cas suite au post de erroriste, je suis allé relire des passages de Questions III.
Bon, les approximations poétiques me semblent hors de soupçon. Et lorsque je lis des choses sur le "sol natal" dans l'importance qu'il prend pour l'évocation de certains artistes, je veux bien qu'il y ait suspicion, mais comme Heidegger, dans la suite de Nietzsche a profondément affecté l'usage de langue d'un dénominateur métaphorique, je ne peux m'empêcher d'entendre "fond" dans "sol" et "historial" dans "natal", alors je ne suis pas sûr que les débats ne soient pas faussés dès l'instant où on ne tient pas compte de cela.

 

En tout cas, je ne connais guère d'effet fasciste de la lecture de Heidegger autour de moi, alors que Nietzsche produit des lecteurs pas toujours agréables à fréquenter. Il est plutôt paisible et studieux, voire un brin contemplatif et phraseur, le lecteur de Heidegger.

 

fin de la parenthèse. Chaque détail du débat mériterait à lui seul un regard, et je n'ai pas la patience de Alcyon36. A commencer par des thèses sur l'essence de l'Etat qu'on ne va pas reprocher à Rousseau alors qu'elles se trouvent dans le Contrat social... je suis assez partisan de l'interdiction de l'enseignement de rousseau, parce que la guillotine, c'était lui.]

 

je sais que j'ai moi aussi fait une citation à part de l'article de Richir et je pourrais encourir les mêmes reproches, masi j'avais choisi un passage peu argumentaire (quoique ce qu'il dit de la société nihilise me fasse un peu bailler), plutôt pour l'image finale qui reprenait la teneur d'un débat auquel j'avais participé avec rahsaan quant à la compréhesion de l'affect, notamment à cause de l'attitude de Viscère musc.

 

Les arguments de Richir contre Michel Henry sont anciens. Déjà Jacques Garelli (que publie Richir dans sa collection  chez Millon, ... peu de hasards dans tout ça...) avait crié au Dualisme parce que Henry s'en prenait au Monisme ontologique (voir les 300 premières pages de l'Essence de la manifestation).
D'une part il faut se méfier de croire que s'en prendre au monisme ontologique, c'est s'en prendre au monisme (et donc donner dans le néo-métaphysique... mais on sait qu'il ya tourant théologique de la phénoménologique avec Marion, "Dieu sans l'être", etc.). Ce que fait Henry c'est avancer que l'apparaître du phénomène pourrait bien ne pas être toujours intentionnel. De là à conclure qu'il y a dualisme, son livre sur kandinsky pourrait bien le nier : toute forme étant affective, l'intentionel n'est pas exclu, hors zone, il est limité dans son extension, et il est chargé d'une lourdeur sémantique qui déborde l'apparaître intentionnel seul (en gros la conscience intentionnelle n'est pas l'ultime jalon de la réduction. Marion explique bien cela dans Donation et réduction, où il montre la progressivité de la réduction dans l'histoire de la phénoménologie - notamment le changement qu'mplique le passage au dasein) pour en déduire une règle de proportionalité). Mais husserl nlui-même n'a jamais arrêté la réduction, il l'a constamment relancée, reconfigurée, poussée plus loin, parce qu'il était expérimentateur, parce que la réduction était son expérience d'un possibilité pour la vérité.

 


rahsaan a écrit :

une difficulté que, pour ma part, je ne cesse de percevoir dans ces thèses sur l'auto-affection charnelle : l'immanence réside t-ellle vraiment dans la chair et son pouvoir de se ressentir ?
Je vois mal comment pourrait s'annuler cette distance entre "l'affect et le sujet affecté". Sans distance, pas de ressenti. Et je suis également très intéressé par cette idée d'un désancrage de l'affectivité par rapport à la subjectivité.


sans distance pas de ressenti ? je vois mal pourquoi.
d'une part, cette distance est profondément thématisée par henry, sous le titre de "distance phénoménologique" ; d'autre part il oriente l'attention vers une passivité par rapport à soi : distancé affect et sujet affecté ne supprime pas la question de l'ipséité et de la passivité dans laquelle elle se donne.
C'est justement la théorie laruellienne qui relève la question comme celle de l'Un comme radicalisation de la question transcendantale. Il y a une réceptivité première, un ouvert-Soi, pour l'évènement du monde. Il y parvient justement en pensant l'écart et l'immanence de l'extériorité que tu décris chez bergson.
Mais l'un est très éloigné de la Chair henryenne. Pas trace de sentiment dans l'un...C'est surtout un problème d'immédiateté qui se pose là.

 
rahsaan a écrit :

je ne sais pas si Husserl a jamais pu placer l'intersubjectivité au coeur même de son système. Il y a bien des tentatives, chez Husserl, pour suggérer que la subjectivité est (presque) immédiatement intersubjectivité. Et encore cela se trouve dans des textes plutôt mineurs, en allant chercher loin dans les Husserliana.


Là, il y a une perception très particulière du travail de Husserl à laquelle je ne souscris pas du tout. Husserl n'a jamais systématisé quoique ce soit, c'est avant tout un chercheur qui a peu publié et qui ne souhaitait pas être autre chose qu'un commençant, ainsi qu'il le dit lui-même. C'est pourquoi la phénoménologie est une méthode et non un système.
De là, minorer les manuscrits en faveur des textes publiés est une position de principe très discutable (Ideen II, sur le corps, et Ideen III sur l'intersbjectivité, qui ont été le berceau du travail de merleau-ponty ne vaudraient rien par rapport à l'étape publiée très teintée de kantisme ?). Comme j'ai commencé de le dire à propos de Francis Ponge, la critique génétique, celle qui étudie la genèse d'une oeuvre nous en apprend beaucoup. Mais elle sépare le lecteur qui recherche des thèses (que dit la philosophie) de celui qui cherche des actions (comment philosophe-t-on ?). C'est pourquoi c'est en tant que chercheur que Husserl fut un grand maître, pas en tant que concepteur d'un système de plus.

 

ce que j'écris ce soir n'est pas très bon, je le crains, pas suffisant. je suis trop fatigué, qu'on me le pardonne.
La figure évoquée de bergson mériterait qu'on réponde au moins sur le temps (la chair est-elle temporelle chez henry et de quelle façon?) et sur la question de la nature (concept susceptible de critique en terme de représentation). Mais là je vais plutôt faire dodo...

 


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Message édité par foutre de le 26-06-2007 à 22:57:08

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11949641
rahsaan
Posté le 26-06-2007 à 21:32:06  profilanswer
 

Intéressante aussi ton analyste sur l'antisémitisme. :)
 
Je suis d'accord avec toi également sur Husserl : il cherche sans cesse. A lire des volumes de manuscrits (publiés chez PUF - Epiméthée), on sent le chercheur inlassable, qui creuse un immense tas de sable à la petite cuillère et qui est prêt à analyser grain après grain et à reprendre sans cesse sa fouille parce que le sable coule sur les petits trous creusés.
 
Mais le fameux slogan : "retour aux choses mêmes" parait particulièrement mal choisi, puisqu'il s'agit en fait d'en revenir sans cesse à l'attitude transcendantale du sujet, en tant qu'elle met le monde "entre parenthèses" pour s'intéresser au pur flux de la conscience.  
 
Surtout, j'ai plusieurs fois lu des passages de phénoménologues (et de Husserl lui-même) qui ne lisent les autres auteurs que comme des anticipations, partielles et donc forcément ratées, de la pensée de Husserl, ou bien parlent de contemporains comme n'ayant pas compris la phéno (je pense à un cours de Merleau-Ponty sur le corps et l'esprit, où il parle de Bergson).  
Je suis donc agacé de cette tentation impérialiste de la phéno : cette outrecuidance de se penser comme le moment absolument radical de la philosophie, qui serait l'impensé de tous les autres, et le centre de toute pensée, dont on ne peut pas sortir sans retomber dans l'attitude naturelle.  
 
La philosophie, c'est une pratique, un engagement résolu, une libre décision, un saut que je fais, une patience envers le concept, une joute, une bizarrerie intellectuelle peut-être, une tentative ultime et absolue de saisir le monde, une folie, un geste, un rire, que sais-je ?... Mais ce n'est pas la construction d'un système, d'une école de pensée.
 
Ce n'est pas non plus, et encore moins, et là je ne parle plus de la phéno, l'expression d'humeurs maussades ou de vagues besoins de dénigrements ou de mécontentement médiocres -je pense plutôt à des penseurs de journaux...  
 
C'est vraiment un acte par lequel il faut se transcender. C'est pourquoi du reste on ne joue pas son bonheur sur la philo : si vous jouez votre bonheur dans la vie sur la philo, il est déjà trop tard pour vous. Il fallait songer à être heureux avant. Le bonheur est un idéal de l'imagination (Kant), donc, une fois le saut décisif accomplit (de l'opinion à la raison) il n'est plus temps de demander à la philo ce qu'elle ne peut pas promettre.  
 
Je lisais cette citation d'un entraîneur anglais à propos du football, dans le plus pur style d'humour british très premier degré : "le football n'est pas seulement une question de vie ou de mort. C'est bien plus important que cela."
On doit mot à mot la transposer à la philo.

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Message édité par rahsaan le 26-06-2007 à 22:19:17

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n°11950894
foutre de
Posté le 26-06-2007 à 22:56:25  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Surtout, j'ai plusieurs fois lu des passages de phénoménologues (et de Husserl lui-même) qui ne lisent les autres auteurs que comme des anticipations, partielles et donc forcément ratées, de la pensée de Husserl, ou bien parlent de contemporains comme n'ayant pas compris la phéno (je pense à un cours de Merleau-Ponty sur le corps et l'esprit, où il parle de Bergson).
Je suis donc agacé de cette tentation impérialiste de la phéno : cette outrecuidance de se penser comme le moment absolument radical de la philosophie, qui serait l'impensé de tous les autres, et le centre de toute pensée, dont on ne peut pas sortir sans retomber dans l'attitude naturelle.

 

oui, moi aussi, j'ai noté cette attitude. Chez Nietzsche aussi on la trouve pas mal. Il faut noter que l'historicisme du XIXème a beaucoup influencé la philosophie qui, depuis, formule ses antécédents plus que dans les époques qui ont précédé. Mais cette outrecuidance est aussi celle des systématiciens (hegel et la mécanique dont on ne sort pas une fois qu'on y est rentré) ou des hyperhistoriens (Heidegger et son histoire de la métaphysique qui range tout si bien). Je me demande si la philosophie ne prétend pas par essence être l'impensé de tout ce qu'il y a autour et d'où on ne peut que déchoir dès qu'on en sort.
je ne sais pas si la phénoménologie est si spécifiquement touchée par ce phénomène.

 


rahsaan a écrit :

le fameux slogan : "retour aux choses mêmes" parait particulièrement mal choisi, puisqu'il s'agit en fait d'en revenir sans cesse à l'attitude transcendantale du sujet, en tant qu'elle met le monde "entre parenthèses" pour s'intéresser au pur flux de la conscience.

 

retour aux phénomènes pourtant c'est assez simple.
 je crois qu'il y a peu d'auteur cependant qui thématisent les phénomènes, sinon Merleau-Ponty qui est un ange de la perception. Husserl est coincé par son projet de réunifier les savoirs, alors évidemment, c'est transcendantal à mort. (mais l'intentionalité, l'inséparation sujet-objet, c'est quand même un retour à une chose même qui n'est pas des moindres.)
S'ils reviennent à l'attitude transcendantale, c'est qu'il leur faut fonder leur méthode, à cause de la clause de rétroréférence qu'ils se sont imposée (et Husserl a pataugé dans le sable humide, là). La réduction, c'est quand même une possibilité particulière qui ronge le discours phénoménologique de l'intérieur, qui est sa mise en abîme aussi, et une puissance d'effacement qui peut faire tout recommencer à zéro. C'est très auto destructeur et en même temps c'est une expérience saisissante que de l'effectuer cette réduction, quelle suspension particulière.
Je me souviens que je la faisais pratiquer en classe par mes élèves à la fin du cours sur la conscience, comme un de ces exercices de Roger-pol Droit ; c'est une expérience unique et beaucoup moins délétère que le doute cartésien. Et ça leur faisait du bien de mettre entre parenthèse la classe ; un ou deux dans l'année m'ont dit avoir recommencé chez eux, ce qu'ils avaient ressenti etc.


Message édité par foutre de le 26-06-2007 à 23:02:19

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11954735
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 27-06-2007 à 10:04:29  profilanswer
 

foutre de a écrit :


 
Je crois qu'il y a une tentation puritaine de jugement depuis la victoire. Je vois difficilement comment rester en Allemagne et y faire vivre la philosophie dans les institutions universitaires sans prendre sa carte, alors que tout le barreau, tout le corps médical également étaient impliqués. A croire qu'on ne pardonne pas d'y avoir cru, avec ses contemporains, ses voisins... Monsieur Heidegger était un allemand des années trente.
On suppose que le nazisme ne pensait pas, on veut le supposer, parce qu'on ne veut pas voir la proximité avec la barbarie.  
 


 
 
Le problème est mal posé. Il faut demander " comment peut-on enseigner la philosophie de Kant tout en étant nazi ?"  OK, Heiddeger n'était pas kantien, mais un grand nombre de philosophes allemands des années trentes l'était ( le problème est soulevé dans un entretien célèbre entre Foucault et Habermas). Je peux être médecin et fasciste, je peux être avocat et fasciste, mais enquoi ressemblerais-je encore à un succédané de philosophe si je prône la morale de l'universalité en y excluant un groupe d'être humain. Le solécisme entre l'acte et la parole est à ce point aberrant qu'on ne peut que le déplorer. Est-ce à ce point du puritanisme ?

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Message édité par daniel_levrai le 28-06-2007 à 10:13:43

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A pédant, pédant et demi. Qu'il s'avise de parler latin, j'y suis grec ; je l'extermine.
n°11955691
foutre de
Posté le 27-06-2007 à 11:35:31  profilanswer
 

daniel_levrai a écrit :

Le problème est mal posé. Il faut demander " comment peut-on enseigner la philosophie de Kant tout en étant nazi ?"  OK, Heiddeger n'était pas kantien, mais un grand nombre de philosophes allemands des années trentes l'était ( le problème est soulevé dans un entretien célèbre entre Foucault et Habermas). Je peux être médecin et fasciste, je peux être avocat et fasciste, mais enquoi ressemblerais-je encore à un succédané de philosophe si je prône la morale de l'universalité en y excluant un groupe d'être humain. Le sollécisme entre l'acte et la parole est à ce point aberrant qu'on ne peut que le déplorer. Est-ce à ce point du puritanisme ?

 


le solécisme entre l'acte et la parole, était-ce vraiment une problématique heideggerienne ? Tous les professeurs de philosophie sont-ils des philosophes ? Toutes les propagandes du régimes sont-elles sources d'adhésion de la même façon ? ne peut-on croire au renouveau national, s'enthousiasmer d'un politique qui décide et tranche et désire et réouvre, sans faire de l'exclusion juive une prépondérance (les personnes qui s'enthousiasment pour le nouveau président français ne savent pas ce en quoi consiste le Néo-libéralisme pour la plupart, mais ils sont pleinement derrière l'homme et d'autres de ses traits) ? L'adhésion est quelque chose de multiple, en premier lieu pour ceux qui suivent une tendance, pour les opportunistes, les attentistes, les timorés, ceux qui s'y calculent des revanches personnelles qui n'ont rien à voir avec le discours politique, mais qui se servent du contexte....

 

Je ne sais plus qui disait sur le forum qu'il ne suffit pas d'aller à la messe pour être un bon chrétien, ça me paraît extensible à la philosophie : il ne suffit pas d'aller à l'université et de citer des textes, voire de les prêcher pour être philosophe : vivre de philosophie et être un philosophe sont deux choses différentes...
Je crois en plus qu'un savants peut-être très pointu dans son domaine d'expertise (admettons : le Kantisme) et être un âne dès qu'il sort de ce domaine (je prendrai comme exemple vivant Monsieur Wötling, brillant oenologue en dégustation nietzschéenne - ah! la cuvée de 1888 -, et relationnellement très douteux).

 


bon après s'il y a bien un problème pour censurer des textes, c'est-à-dire pour préserver un lectorat, ce n'est pas le procès du passé d'un homme qu'il faut faire, c'est l'examen de ses caractéristiques contaminantes : Heidegger et ses écrits ont-ils jamais impliqué une nazification de ses lecteurs ? Pour l'instant, je vois surtout en lui un promotteur de la contemplation, de l'écologie et de la décroissance... évidemment les nazis ont souvent voisiné avec les mouvements naturistes, on le sait.

 

Je crois surtout qu'on ne pense pas suffisammment l'hétérogénéité de la pensée écrite de tradition philosophique, à cause de l'échelle disproportionnée de temporalité et de généralisation dont elle relève, et de la pensée politique telle que l'angoisse au jour le jour d'une communauté la produit pour s'organiser.
Je maintiens qu'on ne veut pas qu'il y ait de pensée dans le nazisme, qu'on ne veut pas qu'il y ait des vérités dans son idéologie, bref qu'on veut croire à la bêtise et à la manipulation d'un peuple entier (et de quelques uns de ses voisins, rappelons-le) pour ne pas voir que l'homme était là aussi, et sincère, et sérieux, et fraternel etc.
On fait la même chose avec le vote d'extrême droite : c'est forcément moisi, ignorant etc., mais c'est une invalidation de certains êtres humains, de leur mode de vie, de leur difficulté d'insertion aussi, de leurs appréhensions dans leurs existence...

 

Sting, malgré les 9 millions de mort en camp de rééducation soviétique, chantait "russians love their children too" ; qui oserait entonner un "nazis love their children too" ? C'est impensable parce que le nazisme est notre jalon du mal absolu. Mais je crois qu'on refuse de voir le caractère profondément multiforme de ce qui s'est passé en allemagne et de considérer qu'il y a des moments, des aspects, des domaines d'hétérogénéité qui peuvent cohabiter sous le même régime politique, en adopter les formes administratives, en chanter certains aspects, en critiquer d'autres, y être indifférent, et se taire quand les lames passent plus près et se réveiller ensuite et dire oups! je m'a gourré là. Et d'un philosophe, je suis habitué à saisir bien des formes d'inadpatation au quotidien ; Alors celle-là ne me surprend guère (d'autant que nous sommes habitués à une philosophie très politisée, justement depuis la fin de la guerre jusqu'à 68, mais je ne suis pas sûr que l'ambiance métaphysicienne d'avant les années cinquante se présentait de façon semblable)....

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Message édité par foutre de le 27-06-2007 à 11:38:14

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11956116
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 27-06-2007 à 12:12:38  profilanswer
 

foutre de a écrit :


Je crois surtout qu'on ne pense pas suffisammment l'hétérogénéité de la pensée écrite de tradition philosophique, à cause de l'échelle disproportionnée de temporalité et de généralisation dont elle relève, et de la pensée politique telle que l'angoisse au jour le jour d'une communauté la produit pour s'organiser.
Je maintiens qu'on ne veut pas qu'il y ait de pensée dans le nazisme, qu'on ne veut pas qu'il y ait des vérités dans son idéologie, bref qu'on veut croire à la bêtise et à la manipulation d'un peuple entier (et de quelques uns de ses voisins, rappelons-le) pour ne pas voir que l'homme était là aussi, et sincère, et sérieux, et fraternel etc.
On fait la même chose avec le vote d'extrême droite : c'est forcément moisi, ignorant etc., mais c'est une invalidation de certains êtres humains, de leur mode de vie, de leur difficulté d'insertion aussi, de leurs appréhensions dans leurs existence...
 
Sting, malgré les 9 millions de mort en camp de rééducation soviétique, chantait "russians love their children too" ; qui oserait entonner un "nazis love their children too" ? C'est impensable parce que le nazisme est notre jalon du mal absolu. Mais je crois qu'on refuse de voir le caractère profondément multiforme de ce qui s'est passé en allemagne et de considérer qu'il y a des moments, des aspects, des domaines d'hétérogénéité qui peuvent cohabiter sous le même régime politique, en adopter les formes administratives, en chanter certains aspects, en critiquer d'autres, y être indifférent, et se taire quand les lames passent plus près et se réveiller ensuite et dire oups! je m'a gourré là. Et d'un philosophe, je suis habitué à saisir bien des formes d'inadpatation au quotidien ; Alors celle-là ne me surprend guère (d'autant que nous sommes habitués à une philosophie très politisée, justement depuis la fin de la guerre jusqu'à 68, mais je ne suis pas sûr que l'ambiance métaphysicienne d'avant les années cinquante se présentait de façon semblable)....


 
 
Comme déjà dit plus haut, voir "L'ontologie politique de Martin Heidegger" de Pierre Bourdieu (rahsaan, bis repetita hein)
 
Je ne vais pas continuer ce débat, je voulais seulement montrer la contradiction du discours philosophique universaliste et humaniste aux actes politiques. J'aime beaucoup les Allemands et la culture allemande, je n'ai pas de religion dans ce débat, mais je pense ( de manière trop naïve ) que le prétendant à la philosophie a une plus grande responsabilité que le commun des universitaires.  
 
 
Evidemment, comme la pensée binaire est partout, on va croire que je soutiens une vision édulcorée et héroïque de la philosophie, la résistance contre l'occupant, le bien contre le mal et toutes ces foutaises ...
 
 


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A pédant, pédant et demi. Qu'il s'avise de parler latin, j'y suis grec ; je l'extermine.
n°11956503
rahsaan
Posté le 27-06-2007 à 12:57:39  profilanswer
 

Slavoj Zizek, dans son livre Le sujet qui fâche analyse très précisément le point où l'ontologie de Heidegger prend son tournant politique "conservateur". Je résume son propos :  
 
Dans Etre et Temps, H. décrit le Dasein inauthentique comme affairé, plongé dans le quotidien, les soucis, les tracas, portrait transparent du citoyen des grandes villes anonymes, perdu dans la masse.  
A cela s'oppose la figure du Dasein authentique, qui reprend l'interrogation sur la vérité de l'Etre, portrait là aussi transparent du paysan proche de la terre, qui vit en harmonie avec la nature, donc près de la "vérité" de l'être dans sa simplicité poétique.  
 
C'est cette apologie déguisée de la vie rurale, traditionnelle, non dévoyée dans la "modernité" qui explique le refus de H. d'aller à Berlin, prendre la chaire de métaphysique qui avait été occupée par Hegel.  
 
La voie révolutionnaire, celle du matérialisme dialectique, ce serait au contraire l'attitude authentique au sein même de la grande ville capitaliste dévoyée.  
 
(Et ce serait d'ailleurs même celle de la démocratie, la participation des citoyens à la politique étant et publique et authentique : mais y a t-il une place pour une publicité authentique chez H. ? )

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Message édité par rahsaan le 27-06-2007 à 12:58:18

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11959392
neojousous
Posté le 27-06-2007 à 16:48:00  profilanswer
 

Quelqu'un a-t-il lu L'animal que donc je suis de Derrida ?

Citation :


Souvent je me demande, moi, pour voir, qui je suis - et qui je suis au moment où, surpris nu, en silence, par le regard d'un animal, par exemple les yeux d'un chat, j'ai du mal, oui, du mal à surmonter une gêne. Pourquoi ce mal ? J'ai du mal à réprimer un mouvement de pudeur. Du mal à faire taire en moi une protestation contre l'indécence. Contre la malséance qu'il peut y avoir à se trouver nu, le sexe exposé, à poil devant un chat qui vous regarde sans bouger, juste pour voir.

Message cité 1 fois
Message édité par neojousous le 27-06-2007 à 16:50:42
n°11959980
Baptiste R
Posté le 27-06-2007 à 17:36:24  profilanswer
 
n°11961488
foutre de
Posté le 27-06-2007 à 20:13:34  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Slavoj Zizek, dans son livre Le sujet qui fâche analyse très précisément le point où l'ontologie de Heidegger prend son tournant politique "conservateur". Je résume son propos :  
 
...
 
La voie révolutionnaire, celle du matérialisme dialectique, ce serait au contraire l'attitude authentique au sein même de la grande ville capitaliste dévoyée.


 
c'est un peu bêta de jouer totalitarisme des villes contre totalitarisme des champs...
 

rahsaan a écrit :

C'est cette apologie déguisée de la vie rurale, traditionnelle, non dévoyée dans la "modernité" qui explique le refus de H. d'aller à Berlin, prendre la chaire de métaphysique qui avait été occupée par Hegel.


 
 
comme quoi il avait sa façon à lui de tenir ses actes et ses paroles

n°11962121
rahsaan
Posté le 27-06-2007 à 21:19:31  profilanswer
 

neojousous a écrit :

Quelqu'un a-t-il lu L'animal que donc je suis de Derrida ?

Citation :


Souvent je me demande, moi, pour voir, qui je suis - et qui je suis au moment où, surpris nu, en silence, par le regard d'un animal, par exemple les yeux d'un chat, j'ai du mal, oui, du mal à surmonter une gêne. Pourquoi ce mal ? J'ai du mal à réprimer un mouvement de pudeur. Du mal à faire taire en moi une protestation contre l'indécence. Contre la malséance qu'il peut y avoir à se trouver nu, le sexe exposé, à poil devant un chat qui vous regarde sans bouger, juste pour voir.



 
Je dirais que dans ce cas, le chat s'en fiche royalement, que son maître soit à poil devant lui. :D
 
J'avais lu un livre de correspondance entre Clément Rosset et Michel Polac, Franchise postale. Ils évoquent le cas du chien qui ne supporterait pas qu'on le regarde quand il fait sa crotte. Il aurait ainsi honte de sa "merdité" animale.  
Mais n'est-ce pas un animal dévoyé, domestiqué, affaibli, qui peut ainsi éprouver de la honte ?  
Le cri du chien, honte du règne animal (Deleuze) ?


Message édité par rahsaan le 27-06-2007 à 21:20:30

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
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