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Quels sont pour vous les trois livres de philo à lire pour un honnête homme ?


 
15.4 %
 273 votes
1.  "La république" de Platon
 
 
6.7 %
 119 votes
2.  "La métaphysique" d'Aristote
 
 
15.7 %
 279 votes
3.  "l'Ethique" de Spinoza
 
 
1.5 %
    27 votes
4.  "Essai de théodicée" de Leibniz
 
 
15.0 %
 266 votes
5.  "Critique de la raison pure" de Kant
 
 
17.8 %
 315 votes
6.  "Par delà le bien et le mal" de Nietzsche
 
 
5.9 %
 105 votes
7.  "L'évolution créatrice" de Bergson
 
 
6.4 %
 113 votes
8.  "Etre et temps" d'Heidegger
 
 
7.5 %
 133 votes
9.  "Qu'est-ce que la philosophie" de Gilles Deleuze
 
 
8.1 %
 144 votes
10.  "Moi, ma vie, mon oeuvre" de obiwan-kenobi
 

Total : 2656 votes (882 votes blancs)
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Auteur Sujet :

Philo @ HFR

n°11742469
rahsaan
Posté le 06-06-2007 à 13:33:16  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
Il vit nu et à renoncé à philosopher --> c'est donc un philosophe cynique.


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Mon blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
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Posté le 06-06-2007 à 13:33:16  profilanswer
 

n°11742511
Profil sup​primé
Posté le 06-06-2007 à 13:38:28  answer
 

rahsaan a écrit :

Il vit nu et à renoncé à philosopher --> c'est donc un philosophe cynique.


Sauf que celui-là il préfère justement qu'on le cache du soleil...
 
(et là t'as trois couillons pour piger dans toute l'assistance... :/ :sweat: )

Message cité 1 fois
Message édité par Profil supprimé le 06-06-2007 à 13:39:49
n°11742526
alcyon36
Posté le 06-06-2007 à 13:41:43  profilanswer
 

neojousous a écrit :

Quelqu'un serait motivé à faire un petit topo sur Fichte ? Ou sur Fichte, Hegel, Schelling, Hölderlin et les relations qu'ils entretiennent ?


perso, jsuis pas competent, mais je te conseille vivement "les lecons de metaphysique allemande" de Rivelaygue, et partiulièrement le tome1.


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°11742895
rahsaan
Posté le 06-06-2007 à 14:25:34  profilanswer
 


 
Son habitat naturel serait-il le tonneau ? :D


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Mon blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11743193
neojousous
Posté le 06-06-2007 à 14:56:56  profilanswer
 

alcyon36 a écrit :

perso, jsuis pas competent, mais je te conseille vivement "les lecons de metaphysique allemande" de Rivelaygue, et partiulièrement le tome1.


 
Merci :). on nous l'avait conseillé pour le cours sur Kant, mais j'y ai pas encore jeté un coup d'oeuil.

n°11744783
alcyon36
Posté le 06-06-2007 à 17:42:53  profilanswer
 

neojousous a écrit :

Merci :). on nous l'avait conseillé pour le cours sur Kant, mais j'y ai pas encore jeté un coup d'oeuil.


il fait une lecture bonne lecture de la critique de la raison pure ds le tome 2, ds le tome 1 ke je te conseillais, il parle de la monadologie, mais surtout du jeune Hegel, de la genese du systeme...et dc il confronte un peu tout ca avec le contexte de lepoque...c une bonne intro à mon sens;)


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°11749002
neojousous
Posté le 07-06-2007 à 02:23:15  profilanswer
 

Dac merci bien, je vais emprunter ça à la BU pour les vacances d'été :)

n°11758940
Lampedusa
Posté le 08-06-2007 à 01:37:45  profilanswer
 

neojousous a écrit :

Quelqu'un serait motivé à faire un petit topo sur Fichte ?


T'en Fichterai des topos.
Fichte-moi l'Kant...

n°11760244
rahsaan
Posté le 08-06-2007 à 11:09:02  profilanswer
 

Le mec qui n'a pas lu Fichte, il est à Laruelle... :o


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Mon blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11760250
rahsaan
Posté le 08-06-2007 à 11:10:07  profilanswer
 

Je suis admissible au CAPES de philo !!!  :ouch:  :ouch:  
 
C'est complétement inattendu.  :lol:  
 
Un pote a passé le CAFEP* philo avec 39° de fièvre, il est aussi admissible !  :lol:  
 
 
* = Capes pour le privé.

Message cité 4 fois
Message édité par rahsaan le 08-06-2007 à 11:10:32

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Mon blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
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Posté le 08-06-2007 à 11:10:07  profilanswer
 

n°11760301
Mine anti-​personnel
Posté le 08-06-2007 à 11:14:16  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Je suis admissible au CAPES de philo !!!  :ouch:  :ouch:  
 
C'est complétement inattendu.  :lol:  
 
Un pote a passé le CAFEP* philo avec 39° de fièvre, il est aussi admissible !  :lol:  
 
 
* = Capes pour le privé.


N'oublie de parler de nous à l'oral et de citer tes sources (= HFR). D'ailleurs fais gaffe, l'Antichrist est peut-être dans le jury.

n°11760355
pascal75
Posté le 08-06-2007 à 11:18:58  profilanswer
 

Bravo !


---------------
GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°11760372
rahsaan
Posté le 08-06-2007 à 11:20:10  profilanswer
 

- blablabla ... et donc comme l'a dit Alcyon36, en non-philosophie, le réel est forclos sur lui-même. :)
- Jeune homme, vous n'avez pas compris que... Si vous aviez vu que... vous auriez compris que... Vous avez complétement laissé de côté... et du coup, votre réfléxion...
- L'Antichrist, vous ici ?  :ouch:


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n°11760385
Profil sup​primé
Posté le 08-06-2007 à 11:21:21  answer
 

rahsaan a écrit :

Je suis admissible au CAPES de philo !!!  :ouch:  :ouch:  
 
C'est complétement inattendu.  :lol:  
 
Un pote a passé le CAFEP* philo avec 39° de fièvre, il est aussi admissible !  :lol:  
 
 
* = Capes pour le privé.


Chapeau fieu ^_^

n°11760396
rahsaan
Posté le 08-06-2007 à 11:22:00  profilanswer
 


 
Merci. :D
Ah, tu es passé du rat chauve aux mollusques multicolores. :o


Message édité par rahsaan le 08-06-2007 à 11:35:42

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Mon blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11761181
pascal75
Posté le 08-06-2007 à 12:43:01  profilanswer
 

Je buvais mon thé, légèrement inquiet de la tournure Almanach Vermot ( :D ) que prenait ce topic et au moment d'apprendre que Rahsaan est admissible au CAPES de philo (il a le niveau, c'est certain), je me posais la question suivante (pas niveau CAPES) : est-ce qu'il arrive un moment où on n'a plus rien à dire ?
Evidemment on n'a rien à dire sur Fichte ou sur Laruelle quand on ne les a pas lus (c'est mon cas [:dawa]) mais on peut toujours faire comme si, s'immiscer dans une discussion, avancer un argument marginal, c'est à dire ramener le sujet à ce qu'on connait déjà. Je remarque même que c'est pas la méconnaissance qui empêche de dire des choses la plupart du temps, c'est même assez motivant de parler à la limite de notre bêtise, on a le sentiment de la repousser.  
Est-ce plus sage de parler que de ce qu'on connait ? pas sûr, j'ai même le sentiment que ça doit être assez sclérosant, voire inhibant. Celui qui ne parle que de ce qu'il connait, tombe dans un doute infini sur la certitude de ses connaissances : maitrise-t-il bien ce qu'il croit connaître ? a-t-il tout bien compris la leçon de Fichte ? bref, il y a là une sorte de spirale négative qui est sans doute l'écueil à éviter pour tous les spécialistes.
Il y a aussi ceux qui ont toujours quelque chose à dire et pour lesquels la bêtise n'est pas une limite à repousser mais le terrain qui les inspire, propos verbeux, excentriques, qui rejoignent le chaos des pensées qui nous traversent l'esprit.
Je m'imagine qu'on est nombreux entre ces deux écueils, à faire comme on peut pour les éviter (et d'autres écueils, ça va sans dire) mais qu'il arrive quand même un jour où on se dit qu'on n'a plus rien à dire. Panne sèche. C'est pas qu'on aurait tout dit (qui peut avoir cette prétention ?), c'est pas qu'il n'y aurait plus rien à dire après... (ici vous pensez à celui qui est le plus grand pour vous), c'est plutôt, il me semble, une incapacité personnelle à faire face à un moment donné à l'horizon de ce qui nous anime. Soit on est désorienté, soit on est dans un creux et le paysage de notre pensée prend l'apparence terrible d'un mur infranchissable.  
C'est pas qu'on n'a plus rien à dire, c'est que le chemin, l'étroit défilé, devint parfois si pentu ou tortueux, si difficile d'avancer, qu'on ménage ses mots (je pense à Beckett à la fin de sa vie), ou qu'on fait une petite pause, histoire de reprendre des forces si c'est encore possible (ou encore qu'on se désespère, mais je n'envisage pas cette possibilité).
Mais cette pauvreté de mots n'est-elle pas la condition pour qu'à un moment on avance encore ? encore quelques pas, quelques mots avancés avec prudence.
C'est en tous les cas ce que je me dis dans les moments difficiles, les creux, encore trois pas et le paysage changera radicalement, on n'aura pas atteint l'ultime mot et l'ultime pensée, mais au moins on aura vu et rendu visible un nouveau paysage de la pensée. C'est quand on s'y attend le moins que tout change, c'est en avançant droit vers le mur, qu'on voit de quel côté on peut le contourner.


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°11762634
Profil sup​primé
Posté le 08-06-2007 à 14:57:55  answer
 

Beau pavé, pour quelqu'un qui n'a rien à dire.
 
(je n'en dirai pas plus, je ne l'ai pas lu en entier, j'avoue)

n°11762920
alcyon36
Posté le 08-06-2007 à 15:19:43  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Je suis admissible au CAPES de philo !!!  :ouch:  :ouch:  
 
C'est complétement inattendu.  :lol:  
 


Bien joué grand...bravo.
Je me dois de preciser, qu'il ft eviter de faire ref à Laruelle rpr ton oral :D , et surtout je n'ai pas dit que le réel etait forclus sur lui-même, le "sur" me semble de trop, ptet k'on pourrait dire à la limite que  le reel est forclos (sur) lui-(même)...
Quant à moi j'ai dit (enfin Laruelle)que le réel etait forclos à la pensée qu'il détermine;)


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°11762939
foutre de
Posté le 08-06-2007 à 15:22:11  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

:bounce: Je suis admissible au CAPES de philo :bounce:


http://russell.crowe.free.fr/Images/Photos/Piscine/pompes_gde-photo.jpg


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11770130
pascal75
Posté le 09-06-2007 à 14:05:48  profilanswer
 

http://pix.nofrag.com/d0/4e/20b637296225021069769d54d66bt2.jpg


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°11771787
rahsaan
Posté le 09-06-2007 à 17:21:40  profilanswer
 

pascal75 a écrit :

Est-ce qu'il arrive un moment où on n'a plus rien à dire ?
Evidemment on n'a rien à dire sur Fichte ou sur Laruelle quand on ne les a pas lus (c'est mon cas [:dawa]) mais on peut toujours faire comme si, s'immiscer dans une discussion, avancer un argument marginal, c'est à dire ramener le sujet à ce qu'on connait déjà. Je remarque même que c'est pas la méconnaissance qui empêche de dire des choses la plupart du temps, c'est même assez motivant de parler à la limite de notre bêtise, on a le sentiment de la repousser.  
Est-ce plus sage de parler que de ce qu'on connait ? pas sûr, j'ai même le sentiment que ça doit être assez sclérosant, voire inhibant. Celui qui ne parle que de ce qu'il connait, tombe dans un doute infini sur la certitude de ses connaissances : maitrise-t-il bien ce qu'il croit connaître ? a-t-il tout bien compris la leçon de Fichte ? bref, il y a là une sorte de spirale négative qui est sans doute l'écueil à éviter pour tous les spécialistes.
Il y a aussi ceux qui ont toujours quelque chose à dire et pour lesquels la bêtise n'est pas une limite à repousser mais le terrain qui les inspire, propos verbeux, excentriques, qui rejoignent le chaos des pensées qui nous traversent l'esprit.
Je m'imagine qu'on est nombreux entre ces deux écueils, à faire comme on peut pour les éviter (et d'autres écueils, ça va sans dire) mais qu'il arrive quand même un jour où on se dit qu'on n'a plus rien à dire. Panne sèche. C'est pas qu'on aurait tout dit (qui peut avoir cette prétention ?), c'est pas qu'il n'y aurait plus rien à dire après... (ici vous pensez à celui qui est le plus grand pour vous), c'est plutôt, il me semble, une incapacité personnelle à faire face à un moment donné à l'horizon de ce qui nous anime. Soit on est désorienté, soit on est dans un creux et le paysage de notre pensée prend l'apparence terrible d'un mur infranchissable.  
C'est pas qu'on n'a plus rien à dire, c'est que le chemin, l'étroit défilé, devint parfois si pentu ou tortueux, si difficile d'avancer, qu'on ménage ses mots (je pense à Beckett à la fin de sa vie), ou qu'on fait une petite pause, histoire de reprendre des forces si c'est encore possible (ou encore qu'on se désespère, mais je n'envisage pas cette possibilité).
Mais cette pauvreté de mots n'est-elle pas la condition pour qu'à un moment on avance encore ? encore quelques pas, quelques mots avancés avec prudence.
C'est en tous les cas ce que je me dis dans les moments difficiles, les creux, encore trois pas et le paysage changera radicalement, on n'aura pas atteint l'ultime mot et l'ultime pensée, mais au moins on aura vu et rendu visible un nouveau paysage de la pensée. C'est quand on s'y attend le moins que tout change, c'est en avançant droit vers le mur, qu'on voit de quel côté on peut le contourner.


 
Je prends ton message comme un mur au pied duquel nous nous retrouvons, quand tu poses cette possibilité de la parole d'en venir à s'épuiser.  
Il m'est arrivé, sur plusieurs sujets, de me dire que je n'avais plus rien à en dire.  
Peut-être parce que ce sujet me paraissait soudain dénué d'intérêt ; parce que je comprenais qu'en parler était au-delà de mes compétences ; parce que c'était un sujet rebattu, banal, ennuyeux, sur lequel il n'y avait rien à ajouter que des platitudes.  
Toujours parce que j'éprouvais une fatigue profonde face à ce sujet. En parler me fatiguait. Donc j'éprouvais l'effort d'en dire quelque chose comme un travail pénible, inutile. Dans ces moments, on se sent un peu comme un arbre qui perd ses feuilles mortes : elles tombent toutes seules parce qu'elles ont vieilli et il est inutile de les empêcher d'aller se transformer en humus. Et au fond, c'est un soulagement profond de ne plus avoir à dire sur bien des sujets.  
En fait, nous étions comme entêtés à parler de ce sujet, mais nous n'attendions qu'une chose : pouvoir l'oublier pour de bon. Comme si cet effort de rétention par la mémoire n'avait pour fin que de libérer un oubli. Oubli salvateur, oubli qui apporte un soulagement, parce qu'il évacue des questions sans intérêt, des questions bêtes, des questions toutes faites. Il fait passer de l'air frais dans l'esprit. Il fait comme un grand ménage de printemps, quand on secoue la poussière accumulée et qu'on voit à nouveau le jour passer dans la pièce.  
 
Depuis que le latin n'est plus la langue des lettrés, la langue des penseurs, tout se dit en langue vulgaire : aussi bien la liste des courses, les slogans politiques, les bavardages quotidiens que les énoncés scientifiques ou les pensées philosophiques. Je me trouve souvent fatigué par les obligations quotidiennes qui sollicitent notre parole. J'aimerais voir cette parole se raréfier, mais pourtant, il faut parler, même pour communiquer des petites choses assez peu signifiantes, juste pour parler à nos proches, donner quelques nouvelles. Mais nous sommes obligés de parler, pour travailler, pour subvenir à nos besoins, pour demander quelque chose. Pas de vie humaine possible sans langage, et sans utilisation de ce langage, par la parole en particulier.  
Il me semble, de plus, que nous sommes sans cesse sollicités pour avoir un avis sur tout. Je lisais l'autre fois je ne sais plus où une phrase qui résumait bien cet état de fait : "avant, la politique consistait à empêcher les gens de s'occuper de ce qui les regarde ; maintenant, cela consiste à demander leur avis sur des sujets auxquels ils ne connaissent rien."
 
Or, une bonne fois pour toutes, il y a des choses qui ne nous disent rien, auxquelles nous ne voulons rien savoir. Pourtant, des experts sont aussitôt sollicités par les media pour le moindre évènement : sociologues, politologues, crimonologues, sexologues, futurologues, connaisseurs du Moyen-Orient, spécialistes des nouvelles technologies ou de l'histoire de l'électroménager... C'est cela, le règne des spécialistes, censément détenteurs de compétences toutes prêtes, disponibles à la demande pour rassurer les journalistes et susciter/calmer leurs inquiétudes.  
Il devient de plus en plus difficile de faire simple, quand nous avons accès, immédiatement, à l'immense confusion du monde, à sa complexité croissante. Il devient de plus en plus difficile de dire quelque chose, de tracer un chemin clair, parce que les étroits défilés deviennent de plus en plus tortueux. Parce que non seulement il est plus facile de se croire capable de parler de beaucoup de choses, mais encore il est de plus en plus nécessaire d'avoir l'air expert en un domaine pour être crédible.
 
C'est pour ces raisons que je trouve la question "alors qu'est-ce que tu en penses ?" particulièrement fatigante, même quand elle est posée avec bienveillance ; même quand notre interlocuteur ne demande qu'à nous valoriser, à profiter de notre savoir, qu'il nous fait l'honneur et l'avantage de nous dire qu'il a besoin de nous. Mais dans ces cas-là, j'ai envie de pousser un gros soupir un peu surpris, un peu consterné : "...mais je n'en pense rien !"
Et c'est d'ailleurs de plus en plus vrai. Je n'ai pas envie d'être une machine à distribuer des informations. Plutôt être ignorant que possesseur de savoirs disponibles à la demande, comme les produits dans les distributeurs.  
En revanche, si j'entends cette demande ( "qu'en penses-tu ?" ) d'une autre façon, cela peut devenir intéressant : "si nous faision l'effort de penser ce sujet", alors là oui, et je retrouve quelque chose à dire ; parce qu'alors ce dire n'est pas donné d'avance, parce qu'il faut se mettre à sa recherche, parce qu'il faut le construire.  
 
Ainsi quand Alcyon36 m'a sympathiquement demandé de lui venir en aide sur la notion d'Eternel Retour chez Nietzsche, j'étais bien embarrassé, parce que je sentais soudain que je n'avais aucun avis sur la question. Mais il est nécessaire, pour commencer à penser, de se vider la tête, de repartir à proprement parler de rien. Sans cesse reprendre cet effort de bâtir sur du sable, de ne pas poser de fondement bien-connu ou d'opinion de référence. Alors là oui, on peut arriver à dire quelque chose.  
Je me souviens de cette comparaison qu'on trouve chez Platon (mais j'ai évidemment oublié la référence...) : Socrate est comme un poisson-torpille. D'abord parce que son choc nous engourdit, nous rend lourds, maladroits, là où nous croyions plein d'assurance et de prestance, tel le juge sûr de savoir ce qu'est la Justice ou le rhéteur sûr de savoir ce qu'est la Vérité ; mais la torpille ne fait pas que nous engourdir et nous abêtir : elle nous électrifie, nous réveille.  
Dans l'état habituel de notre vie, celui de l'opinion et des perceptions/sensations communes, nous possédons à la fois ce sentiment d'assurance innée et cette ignorance de notre ignorance. Socrate provoque l'exact renversement de cet état : il nous fait découvrir notre maladresse là où nous étions sûrs de nous, il nous réveille là où nous étions endormis.  
 
Pour dire encore quelque chose quand nous avons tout oublié, nous ne devons pas fuir cet oubli, ou faire semblant de le dissimuler sous d'épaisses couches de savoir. Nous devons au contraire nous plonger dans cet oubli qui est aussi ignorance. Nous avons besoin de nous socratiser : de nous éveiller à la vive inquiétude de la recherche, d'oublier nos certitudes. De faire le saut dans ce domaine dans lequel, comme dit Heidegger, notre entendement commun est si maladroit. La création, la pensée, l'intuition, la connaissance, sont des attitudes, des gestes essentiellement simples. Mais simples ne veut pas dire faciles, ni que cette simplicité exclut la compléxité.  
Je dirais que nous atteignons cette simplicité sans toujours nous en rendre compte. Cela se fait, tu me l'as dit toi-même ;), dans notre dos, sans que nous nous y attendions. Il est inutile de "vouloir". Cela "veut" à notre place, en son temps. Mais ce temps, ce temps pur, qui s'offre à nous est aussi un moment où quelque chose en nous se rompt. Quelque chose craque. Comme une maille qui cède et qui menace de défaire tout le tricot, par contagion de proche en proche.  
C'est là qu'une ouverture se crée, ce que Deleuze appelle une ligne de fuite, qui éveille en nous des devenirs, des intensités inconnues, troublantes, incroyables. L'évènement venu de nulle part qui rompt le cours ordinaire de notre vie.  
Je crois que ce moment de rupture, c'est le moment littéraire par excellence. Je pense à l'extraordinaire roman de Simenon, La fuite de monsieur Monde. Le héros, homme d'affaires d'une cinquantaine d'années, a fini par s'enfermer dans une vie régulière, avec son travail, sa femme pour laquelle, semble t-il, il éprouve de plus en plus de répugnance, voire de haine. Sa femme qui, alors qu'il la croit endormie quand il se lève, le regarde dans la chambre de ses yeux noirs grand ouverts.  
M. Monde se sent peu à peu écrasé par cette existence et un jour, sans prendre de décision, sans avoir réfléchi, il retire tout l'argent de son compte, le met dans un sac et prend le train pour Marseille, et va habiter dans le premier hôtel meublé venu. Il plaque littéralement toute sa vie, sans prévenir quiconque. Le soir, il s'effondre en larmes, enfin délivré, entendant le grand murmure de l'océan, prêt enfin à partir dans son "long voyage d'homme".  
 
Alors, voilà. Il me semble que c'est cela qui se passe quand nous trouvons à nouveau quelque chose à dire. Nous poursuivons notre long voyage d'homme. ;)


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Mon blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11771935
Profil sup​primé
Posté le 09-06-2007 à 17:49:07  answer
 

'tain quel lyrisme.

n°11773957
foutre de
Posté le 09-06-2007 à 22:42:19  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Je pense à l'extraordinaire roman de Simenon, La fuite de monsieur Monde. Le héros, homme d'affaires d'une cinquantaine d'années, a fini par s'enfermer dans une vie régulière, avec son travail, sa femme pour laquelle, semble t-il, il éprouve de plus en plus de répugnance, voire de haine. Sa femme qui, alors qu'il la croit endormie quand il se lève, le regarde dans la chambre de ses yeux noirs grand ouverts.  
M. Monde se sent peu à peu écrasé par cette existence et un jour, sans prendre de décision, sans avoir réfléchi, il retire tout l'argent de son compte, le met dans un sac et prend le train pour Marseille, et va habiter dans le premier hôtel meublé venu. Il plaque littéralement toute sa vie, sans prévenir quiconque. Le soir, il s'effondre en larmes, enfin délivré, entendant le grand murmure de l'océan, prêt enfin à partir dans son "long voyage d'homme".


 
 
http://www.bulledair.com/catalogue/catalogue1/premvoya.jpg  http://www.nota-bene.org/IMG/gif/ville.gif http://www.nota-bene.org/IMG/gif/cimes.gif


Message édité par foutre de le 09-06-2007 à 22:45:05

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11775901
Baptiste R
Posté le 10-06-2007 à 01:59:16  profilanswer
 

Futurooooooo !
 
 
 
(C'est tout ce que j'avais à dire.)

n°11776007
Baptiste R
Posté le 10-06-2007 à 02:26:34  profilanswer
 

Life on Mars.
 
 
Les chercheurs restent prudents, mais on aurait découvert de la vie sur Terre.

n°11776060
Ache
immatriculé-conception
Posté le 10-06-2007 à 02:40:11  profilanswer
 

Baptiste R a écrit :

Les chercheurs restent prudents, mais on aurait découvert de la vie sur Terre.


Is this a typical place? Well let's look around -you know- look in a random direction and we see, a wall, and.. chemical scum, and that's not typical of the universe at all.


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Parcours étrange
n°11776723
jean eymar​d
Posté le 10-06-2007 à 10:07:32  profilanswer
 

Je pense que c'est le fait de s'exprimer qui tarie un peu-beaucoup la pensée.
S'exprimer c'est un peu se vider.  
Pour avoir une chance d'accoucher d'une pensée originale et vivifiante il faudrait probablement se retirer a l'écart.  
En fait, pour ne rester que dans la philosophie, ce sont souvent des solitaires  qui ont apporté quelque chose de vraiment interessant.

n°11777177
l'Antichri​st
Posté le 10-06-2007 à 11:52:18  profilanswer
 

neojousous a écrit :

Quelqu'un serait motivé à faire un petit topo sur Fichte ? Ou sur Fichte, Hegel, Schelling, Hölderlin et les relations qu'ils entretiennent ?


 
Voici donc une petite présentation des principales caractéristiques de la doctrine de la science :
 
Le projet de Fichte est de faire la science de la science. D’où la question : qu’est-ce que la science et comment se fait-elle ? « Doctrine de la science » ne désigne pas telle ou telle science particulière, mais l’ensemble des disciplines dont les propositions prétendent à la vérité, et au premier rang, la philosophie. C’est cette structure ultime de tout savoir qui constitue ce dont parle la doctrine de la science.
 
L’attention au processus d’engendrement des propositions :
 
Fichte reproche à Kant de n’avoir pas démontré ce qu’il affirme. Les lois de la pensée ne sont pas déduites scientifiquement chez Kant. Il faut une philosophie et non un point de vue de conscience commune. Il faut une connaissance savante. Problème : en quoi la doctrine de la science peut-elle prétendre se différencier des philosophies passées ?
 
La mise hors-jeu de l’existence de la chose :
 
La philosophie cherche à exhiber le critère distinguant les représentations nécessaires et les représentations imaginatives. Les représentations seront dites vraies si elles renvoient à un fait indépendant d’elles. La référence à un X extérieur est le signe de la vérité de la représentation. (Idées chez Platon). Dans ce cadre, le X est découvert mais non crée, la pensée qui l’appréhende est neutre, elle n’en modifie pas la nature ; en un mot, la pensée est comparable à un œil qui voit un objet qui est vu. Donc l’objet décide de la manière dont nous allons qualifier les représentations.
 
Fichte infléchit cela : il demande de s’interroger sur l’acte de mise en relation entre la représentation et la chose et non de chercher une définition de la chose. La question n’est pas de savoir quelles sortes de choses correspondent à ce que nous disons (Dieu, monde…) mais de déterminer pourquoi nous établissons ce lien avec un X qui ne serait pas elles.
 
En un mot, il ne s’agit pas de s’interroger sur la chose à laquelle on se réfère, mais sur l’acte même de référence. Mais Fichte ne reprend-t-il pas alors l’acquis de Kant ? Non ! Kant disait : les jugements synthétiques sont possibles car il existe une certaine nécessité, c’est-à-dire des lois conformément auxquelles la raison agit dans la production des représentations. Ce qui est produit par cette nécessité, par ces lois, a une validité objective. Mais Kant ne répond pas à la question de savoir comment nous en venons à accorder une validité objective à certaines représentations.
 
La question du statut du discours du philosophe :
 
Kant n’a donc pas fait la théorie de ses propres affirmations. Dans la CRP, Kant veut élucider les processus à l’œuvre dans la connaissance. Un jugement est valide s’il opère la liaison d’un concept et d’une intuition par le biais d’un schème. Or les propositions métaphysiques (qui utilisent des concepts comme la causalité sans les « figurer » dans l’espace et le temps) n’ont pas de validité objective. La connaissance suppose la construction dans l’espace et dans le temps, d’où une passivité : l’essence de l’homme est la finitude et la métaphysique est l’illusion. De là, se développe la CRPRA : c’est parce que le savoir a été limité qu’il y a une place pour la foi. De même, dans la CRFJ, les jugements réfléchissants n’opèrent pas la subsomption d’une intuition sous un concept mais comme recherche d’un universel à partir d’un particulier donné. Leur validité est moindre que les jugements physiques : ils sont précédés d’un « tout se passe comme si ».
 
Kant se fonde donc sur la définition de la validité objective. Or, cela est :
 
- Insuffisant : Kant ne s’intéresse qu’à la connaissance (liaison intuition-concept) et n’est objet que ce qui est objet de connaissance.
- Unilatéral : Kant érige un mode particulier de savoir en modèle de validité.
- Auto-contradictoire : Kant ne justifie pas ses propres jugements philosophiques car ils ne sont pas la liaison d’une intuition et d’un concept. Il invalide son propre discours.
 
La question kantienne de la représentation et la question fichtéenne de la réflexion :
 
La doctrine de la science exige qu’à chaque proposition philosophique soit intégré le point de vue à partir duquel le philosophe énonce cette proposition. Chez Kant, dans la CRFG, la réflexion est la faculté de la Wirlichkeit. Mais dans la CRP, il définit la réflexion transcendantale, la faculté qui permet au philosophe de penser la représentation à partir des concepts d’identité/diversité, convenance/disconvenance, intérieur/extérieur, matière/forme.
 
Fichte s’interroge sur la réflexion qui permet d’écrire la CRP. Fichte emploie les termes de déterminable (matière), de déterminé (forme) et de déterminant (instance de relations matière et forme). A la lumière de cette réflexion, Fichte réécrit les Critiques, ce qui conduit à réviser la notion de validité.
 
Le bouleversement de la définition de la validité :
 
Pour Kant, la question est « Comment une représentation se rapporte-t-elle à l’objet ? ». Pour Fichte, la question est : « Comment en venons-nous à mettre en rapport une représentation et un objet ? » Le préalable est de demander « qui » met en rapport la représentation et l’objet et « comment » il les met en rapport. Il s’agit de faire retour sur la question même. Kant fait une théorie du monde objectif mais, demande Fichte, comment fait-il ? Les actes qui font cette théorie ne sont pas les mêmes que les actes de représentation du monde sensible mais sont-ils valides ? D’où la refonte de la validité objective ? Dieu a autant de validité objective que celle du monde : Fichte lie la validité objective au processus d’engendrement d’une notion.
 
La doctrine de la science comme système des actes :
 
Fichte thématise les actes fondamentaux sans lesquels la raison se détruit elle-même. Les notions de la doctrine de la science sont des actes : l’intuition intellectuelle comme saisie d’une effectuation et le non-moi qui est acte de penser. La doctrine de la science suppose un arrachement à l’attitude naturelle et à l’attitude traditionnelle de pensée. Ainsi Fichte se demande comment s’élaborent les catégories et ne fait pas que les poser (comme Kant). La validité d’une notion repose maintenant sur la compréhension de sa formation. On peut parler de Dieu sans chercher à le figurer dans l’espace et dans le temps. Dans cette actologie, ne sombre-t-on pas dans ce que Russell et Husserl nomment le psychologisme ?
 
La réflexion :
 
Réfléchir, c’est refléter ou renvoyer une image préalable. Non, dit Fichte ! C’est une erreur de croire que « ce sur quoi il faut retourner doit être avant d’être pensé ou avant que l’on y retourne ». Comment comprendre Fichte ?
 
Réflexion et savoir :
 
Réfléchir n’est pas revenir sur un X donné mais affronter la question de la validité de ses propres positions philosophiques. Il faut penser le retour sur lui-même que doit être capable d’opérer tout système qui prétend à la validité. La logique des actes de Fichte relève plus de la pragmatique comme théorie des actes du discours que de la psychologie comme perception des phénomènes psychiques. Le savoir philosophique ne peut faire l’économie de l’introduction sur sa propre structure, qui est réflexive.
 
L’assise fondamentale de la doctrine de la science :
 
L’assise fondamentale est l’identité réflexive : Moi = Moi, Sujet = Objectivité, savoir du savoir. Cette identité n’est pas logique (A = A) ni la reprise du principe de non-contradiction. L’identité réflexive est coïncidence entre le pensant et le pensé. Elle signe le moment où l’acte de la pensée et ce qui est pensé ne sont pas le même ; mais si je fais l’acte de me penser moi-même, acte de penser et penser son identique. Mais, c’est quoi moi-même ? L’acte de la pensée.
 
En tout savoir, on distingue deux directions : le savoir vise l’objet qui n’est pas lui et le savoir se sait lui-même comme savoir. De même, en toute proposition philosophique. Cette identité réflexive est illustrée en distinguant l’objet d’énoncé et l’instance d’énonciation : sujet-objet, identité agissant-agi, concordance effectué et effectuation ; ce type d’identité est l’assise fondamentale de tout savoir.
 
Ex : l’origine de nos affections. Cela correspond à l’étude du choc, pour Fichte. Le choc n’est pas une impulsion extérieure, occasion fortuite d’une mise en branle des facultés. Fichte refuse cela : ici l’explication n’est pas comprise dans le principe de l’explication. De fait, le contenu de l’affirmation réaliste est le suivant : « Le choc impose au moi la tâche de se déterminer lui-même. » Déployons-la dans l’instance d’effectuation : « Je pose que le choc impose au moi la tâche de se déterminer lui-même ». Qui est le sujet ? « Je pose que… »
 
Si on veut être cohérent, il faut admettre que c’est le « Je pose » ou moi posant qui pose le choc.
 
Donc, méthode : décomposer les attendus compris dans l’exigence de faire coïncider l’expliqué et l’expliquant. C’est le principe de l’identité réflexive. Dire que le choc est posé par moi, c’est affirmer que l’acceptation du contenu de la proposition suppose la prise en compte de son énonciateur (le moi).
 
Fichte intègre le point de vue du philosophe au sein de la structure du savoir. Quel est le lien entre la doctrine du savoir et la conscience dont il ne cesse de nous parler dans ses textes ?
 
Savoir et consciences :
 
Fichte parle de différentes consciences qui sont autant de manières de penser.
 
1) Conscience objective et conscience de soi. La conscience du monde objectif se définit comme visée, acte de se diriger vers ce qui n’est pas soi. La conscience de soi est l’acte par lequel je fais retour sur l’acte même ou sur l’instance d’énonciation. On a le savoir de quelque chose et le savoir de soi comme savoir.
2) Conscience commune et conscience savante. La conscience commune ne sombre pas nécessairement dans l’erreur. On peut savoir qu’il est mal de tuer sans lire la Critique de la raison pratique. La conscience savante est la conscience qui s’étonne et qui entreprend de parvenir à un savoir fondé. La conscience commune ne répond pas « au besoin de la science ». Il ne s’agit pas de faire rétrocéder à la doxa.
3) Conscience philosophique et conscience originaire (rappelons que le savoir n’est pas un miroir du réel qui refléterait un objet vu). La conscience originaire se définit comme activité. C’est la liberté. La conscience philosophique consiste à se concentrer sur cette activité. C’est le savoir de l’activité originaire. C’est le savoir de la liberté.
 
Au niveau de la doctrine de la science, la conscience originaire ne saurait être pensée comme inconscience que la conscience philosophique dévoilerait et rendrait consciente d’elle-même. Fichte ne présente jamais les deux consciences comme deux entités séparées. Le philosophe procède à une expérimentation qui est celle de la raison par elle-même. Conscience philosophique et conscience originaire sont les mêmes puisque la conscience originaire n’est rien d’autre que cet acte. Cet acte opéré, le philosophe considère la manière « dont il a procédé ce faisant ». Il accomplit un autre acte, auquel d’autres succéderont encore…
 
Il s’agit de limiter les termes : l’être est en partie et ne sera pas en partie. Cet acte de limitation effectué, je peux, comme la philosophie traditionnelle, considérer les termes, mais je peux aussi interroger l’acte même de mise en relation. Cet acte m’entraîne vers d’autres questions, toujours dans la sphère du principe de l’identité réflexive. La conscience originaire est le nom que prend l’enquête philosophique achevée. On n’a pas un passage de l’inconscient au conscient : d’où sortirait le conscient, c’est-à-dire la conscience philosophique ?
 
Fichte veut engendrer, à partir du principe de l’identité réflexive, l’ensemble de ce que nous pouvons prétendre savoir avec certitude.
 
Savoir et histoire de la conscience :
 
Pour répondre positivement à la question, on peut noter que Fichte parle des différents stades de la conscience dans l’histoire humaine. trois stades chez l’homme :
 
1) « Il rattache les objets de l’expérience les uns aux autres et cela selon des lois, mais sans cependant en être conscient. N’importe quel enfant ou sauvage cherche un fondement au contingent et juge donc selon la loi de causalité, mais il n’en est pas conscient. »
2) « Celui qui réfléchit sur soi-même remarque qu’il procède selon ces lois ; ainsi naît une conscience de ces concepts. A ce second niveau, on peut certes, considérer les résultats de ces concepts comme les propriétés des choses ; on affirme alors l’existence des choses-en-soi dans le temps et l’espace. »
3) « L’idéaliste remarque que la totalité de l’expérience n’est rien d’autre que l’agir de l’être raisonnable. »
 
Les consciences des deux premiers stades sont inconscientes d’elles-mêmes et sont en puissance le troisième stade. Ce n’est qu’une fois le travail de la doctrine de la science achevée que le philosophe peut reprendre et penser l’histoire. Et ensuite, « la vie de tous les jours ».
 
Doctrine de la science et manière de vivre :
 
L’idéalisme n’est pas manière de penser mais spéculation. La philosophie est spéculation sur le savoir et non conversion à une manière de vivre. Si nous nous attachons sans cesse au processus de réflexion, la vie ordinaire devient périlleuse. Lire les Doctrines de la science comme l’enseignement d’une manière de vivre, c’est méconnaître le projet qui est le leur : analyser la structure du savoir.
 
Analysons maintenant la question du lien entre la première doctrine de la science et la Wissenschaftslehre Nova Methodo.
 
De la Grundlage à la Wissenschaftslehre nova methodo :
 
Il y a une différence entre les deux ouvrages : le second commence par la partie pratique alors que le premier finit par elle. La W-L NOVA METHODO approfondit !
 
La cohérence de Fichte :
 
La Grundlage pense à son début le processus par lequel nous en venons à nous représenter un monde objectif et sensible. La W-L pense à son début le processus par lequel on se pose soi-même comme acte.
 
Les deux démarches procèdent à l’inverse mais vont dans le même sens. La W-L approfondit les lois de la réflexion (relation du sujet à lui-même) et non plus celle de la représentation (relation objet-sujet).
 
La pratique chez Fichte, c’est l’élucidation du processus de réflexion. Moi = Moi est la position de soi et réflexion de soi. La pratique est la compréhension de la structure de l’égoïté comme relation réflexive. La cohérence de Fichte se voit encore mieux dans l’opposition du fini et de l’infini.
 
Elucidation de la représentation comme infinitisation du fini :
 
Au terme de la Grundlage, on sait que la représentation suppose un choc (qui sera défini comme sentiment) et le pouvoir du moi de se reposer à l’infini. L’imagination est la faculté qui permet de relier les deux : elle va du fini vers l’infini. Exemple : représenter un triangle, c’est le figurer à partir d’une claire circonscription de ses limites. Mais ces limites doivent être dépassées pour apparaître comme limites. Représenter un objet, c’est indissolublement poser un horizon illimité sur lequel l’objet pourra apparaître comme limite, et par suite, comme n’étant pas le moi qui se pense comme infini. Se représenter quelque chose est un processus d’illimitation de la limite. Reste un problème : la finisation de l’infini.
 
La réflexion comme finitisation de l’infini :
 
Nous avons dit que le moi sort pour se diriger vers un objet qui n’est pas lui. La W-L part du moi, donc de l’infinité. Comment la penser ? Le raisonnement consiste à penser la dimension du Moi comme activité infinie et objet posé par cette activité infinie (sujet-objet). Trois conditions sont recensées pour passer de l’infini au fini : la distinction, l’attribution et l’exclusion.
 
1) Tenter de prendre conscience de soi, c’est dédoubler le produisant et le produit. Toute prédication est détermination et donc limitation.
2) Cette distinction conduit à une attribution de l’activité infinie qui passe par la détermination du Moi comme produit de cette activité. Mais cette attribution est vouée à l’échec. Le Moi ne peut s’attribuer cela parce qu’alors on aurait un prédicat d’extension plus vaste que le sujet.
3) Cela produit l’exclusion. Le Moi admet l’activité infinie comme son prédicat, alors cette activité devient une activité déterminée. Cela conduit à l’exclusion de l’infinité hors de soi.
 
La W-L reprend ce processus de la finitisation de l’infini comme structure même de la réflexivité. Le problème de la w-L est celui de la réflexivité comme mouvement d’attribution immédiate, d’échec de cette attribution et d’exclusion comme position d’un monde intelligible.
 
La W-L NOVA METHODO comme élucidation du processus de finitisation de l’infini :
 
On a deux mouvements :
 
1) Ascendant de l’identité posant-posé à la liberté puis de la liberté à la loi morale (§. 1 à §. 13)
2) Descendant de la loi morale à la conscience empirique (§. 14 à §. 19)
 
De la certitude du posant et du posé à la liberté (§. 1 à §. 3) :
 
L’intuition intellectuelle donne une définition minimale du moi : il est un « se poser soi-même » et un « revenir en soi » comme savoir de ce « poser soi-même ». Comment a-t-on précédé ? Il s’agit d’analyser les réquisits de cela. En définissant le moi comme activité qui revient en soi, j’ai pensé le moi comme activité « revenant en soi ». X est déterminé, mais… par opposition à un déterminé qui doit être déterminable.
 
Donc le moi est passage du moment X (avant que commence ma réflexion et où je ne pense pas le moi) au moment Y (je pense le moi comme activité qui revient sur soi). Qu’est-ce qui permet ce passage ?
 
Le passage n’a pas de fondement car un fondement nierait ce passage. Ce qui n’a d’autre fondement que lui-même est un pur commencement : la liberté. La position du moi comme sujet est surgissement.
 
D’où deux types d’activités :
 
1) L’activité réelle : activité de se poser et activité de se savoir comme position. Passage comme liberté est cette activité réelle.
2) L’activité idéale : correspond au retour sur soi, au savoir de la position comme position.
 
Ces deux activités sont les deux faces d’un même processus. Le moi est indissolublement position de soi et réflexion en soi. Nous retrouvons bien des aspects de la combinatoire de la Grundlage, mais elle ne s’effectue plus entre représentation, comme constitution d’un objet extérieur, et réflexion, comme compréhension de cette constitution. Elle est interne au premier principe qui est à la fois position et savoir de cette position. Les deux termes à lier sont l’acte pur, tous deux compris dans le principe : Moi =  Moi. Problème : Comment l’infini de la liberté, comme spontanéité pure, peut-il devenir sûr de lui-même ?
 
Le concept de fin (§. 4) :
 
Pour être appréhendable par l’activité idéale, X doit être déterminé. Donc limité. X comme liberté doit être limité pour être réfléchi. X ne peut être limité par l’activité idéale (savoir de la liberté) car l’activité idéale n’a lieu qu’après limitation. Donc la limitation procède de l’activité réelle. Contradiction ; la liberté doit s’auto-limiter mais cette activité ne peut se limiter sans s’anéantir. La résolution de cette contradiction n’est possible que si l’on admet que X conserve l’activité réelle sans la refléter.
 
Se représenter l’activité infinie, c’est l’objectiver. Le concept X ne peut  être une image ou une représentation. Un concept qui est un concept sans être imitation est « un concept de fin ».
 
Conséquence ? W-L : comment le Moi peut-il être position de soi et savoir de soi ?
 
Fichte dépasse la seule représentation objectivante ; dépassement qui requiert inévitablement une nouvelle définition de la rationalité. Le concept de fin est le souci de penser un concept qui n’est pas image, reflet ou reproduction.
 
Donc il faut rechercher un X (le concept de fin) tel qu’il procède de l’activité réelle sans la nier. La problématique motrice est donc bien ici l’élucidation du processus de réflexion, qui se spécifie en élucidation du concept de fin.
 
L’aporie suscitée par la tentative de détermination du concept de détermination et sa résolution :
 
Penser le concept de fin enferme en un cercle. La connaissance précède l’action, la représentation est antérieure au vouloir pur, la connaissance est condition de la liberté. Or, le §. 3 démontre que la liberté est le fondement ultime de toute conscience et de toute chose.
 
Raison de la contradiction : le déterminable n’a pas une signification univoque. Il faut s’interroger sur la signification du déterminable. Il a deux acceptions :
 
1) Le déterminable, c’est le monde sensible. Avec des prédicats comme espace, matière, corps propre… Il s’agit de la matière du concept de fin. On s’est fourvoyé à cause de cette seule acception.
2) Le déterminable, ce n’est pas le monde sensible : c’est un autre monde que nous devons poser.
 
D’où le raisonnement abscons de Fichte :
 
1) Nous avons déduit la matière du concept de fin. Mais pour résoudre cette contradiction, il faut passer à la forme dU concept de fin.
2) Le concept de fin doit avoir les caractères suivants :
a) La limitation dont il procède ne peut être une limitation externe.
b) Il ne peut être composé à partir de l’opposition du moi et de la résistance qui s’exerce sur le moi.
c) Le sentiment qui lui correspond ne peut être sensible.
 
Le concept de fin doit être extrait d’un ensemble sensible. La sphère du déterminable est celle du monde intelligible. C’est un point de vue autre que celui de la représentation, point de vue qui n’est pas le statut d’une chose en soi. Le monde intelligible est le produit de l’exclusion du moi, plus précis : les résultats des lois de sa réflexion. Appliquer le principe de l’identité réflexive, c’est parvenir à l’affirmation d’un monde nécessairement non sensible.
 
Problème : il faut comprendre comment la liberté infinie comme vouloir pur et la limitation comme savoir de cette liberté peuvent être liées l’une à l’autre ? Que recouvre l’idée d’une auto-affection par soi ?
 
L’auto-affection comme clé du savoir de position et la loi morale :
 
Dans l’élucidation du lien entre activité réelle et activité idéale, le Moi doit se limiter originairement. De là résulte un sentiment qui est possible grâce à la loi morale. Celle-ci est le lien entre vouloir pur et limitation. Il faut donc trouver un vouloir pur, mais pur parce qu’il est limité. Il s’agit de penser un pouvoir de commencer absolument qui soit seulement et seulement si un Y est posé comme premier membre. La loi morale est susceptible de remplir cette structure abstraite.
 
Notre problème initial est résolu : nous devions penser le processus de réflexion qui conduit à une impossibilité, à savoir s’attribuer directement l’infinité. Pourtant, l’intuition intellectuelle atteste que le moi est position de soi comme liberté et savoir de cette liberté. La loi morale est le mode sur lequel se donne l’infinité.
 
Les §. 14 à 19 montrent comment la thèse du monde intelligible est la condition du monde sensible. La loi morale est condition du monde sensible. Je ne peux me penser comme individu qu’à partir du monde intelligible. Pareil pour penser mon corps propre et pour penser la notion d’appel. Qu’est-ce que l’appel ? C’est fondamentalement la manière dont la loi morale se donne, non pas au moi comme sujet objectivité, mais à l’individu qui est déduit du monde intelligible. C’est l’appel de l’infini dans le fini.
 
L’appel est un des moyens de sensibiliser la loi morale. La liberté comme passage est la liberté comme pouvoir infini. Son résultat est la position d’un monde intelligible. Cela conduit à la loi morale. D’où les différentes expressions sensibles : la question que me pose autrui ou la figure du Christ. Il reste à expliquer le dernier moment.
 
La déduction des subdivisions de la doctrine de la science :
 
La doctrine de la science fonde les sciences particulières (et pas l’inverse). Problème : passage de la science aux sciences fondées.
 
Le passage de la doctrine de la science aux sciences particulières :
 
On a trois types de sciences :
 
1) La science qui s’attache au monde des faits sensibles. C’est la science théorique : biologie et physique. Leur processus est celui de la représentation comme infinisation du fini.
2) La science éthique qui s’attache au monde des valeurs. C’est la science de l’exemplification du processus de finitisation de l’infini.
3) La philosophie des postulats qui est la demande faite par l’éthique à la théorie (religion) et demande faite par la théorie à l’éthique (droit).
 
Le droit doit rejoindre l’infini à partir du donné (les forces contradictoires de la nature). La religion doit rejoindre le donné à partir de la liberté infinie. Le droit va du monde tel qu’il est au monde tel qu’il doit être. La religion va de la sphère de l’infini au monde tel qu’il est donné.
 
Le droit comme l’une des cristallisations possibles du processus d’illimitation de la limite :
 
Autrui m’apparaît dans le monde des phénomènes. Je ne peux « comprendre » l’apparition d’autrui, c’est-à-dire l’enserrer dans des limites, le fixer en un contour définitif. Le corps d’autrui est ce qui ne peut se délimiter. Au fur et à mesure qu’échouent les différentes tentatives de réduction à une objectivation précise, la visibilité d’autrui se brouille. Or, c’est de cette faillite d’une réduction du corps d’autrui à la simple figure objectivable que naît pour Fichte la connaissance véritable. Le corps d’autrui ne pourra être pensé que comme lieu où s’exprime l’infini de la liberté. Parce qu’il est porteur d’infini, autrui ne peut être réduit à des limites. La démonstration doit sans cesse repousser la limite. Nous avons l’exemple d’une illimitation de la limite qui est le mode d’accès à la connaissance véritable des phénomènes puisque cette défiguration de la figure délivre la vérité de ce qu’on cherchait à penser, en l’occurrence autrui.
 
La philosophie de la religion comme l’une des cristallisations de la finitisation de l’infini :
 
Le processus renvoie au processus d’infinitisation du fini qu’est celui de l’incarnation, c’est-à-dire l’éternité qui vient dans le temps. Il ne s’agit pas de substituer à la doctrine de la science la religion chrétienne. D’où la figure du Christ : le Christ est l’une des manières dont l’homme a sculpté l’infini sans l’objectiver. C’est pourquoi Fichte en parle toujours comme d’un modèle (concept de fin) et non comme un étant (concept de chose).
 
D’où la cohérence : Fichte veut délivrer le savoir de toutes ses guises objectivantes : le savoir n’est ni mimesis, ni reproduction, ni visibilité qui circonscrit. Le savoir est fondamentalement mouvement de composition du fini et de l’infini. Cela doit obéir à la loi fondamentale de l’identité réflexive. Ce savoir fonde les modalités particulières que sont les sciences. Savoir ne signifie donc pas intégrer des notions comme celle du monde intelligible, de Dieu, etc…
 
Ce qui intéresse Fichte dans la religion, c’est le deuxième commandement : « Tu ne feras pas d’image… » :
 
- Transcende le clivage entre théorie et pratique.
- Suscite cette question : l’interdit de la représentation fait-il signe vers le renoncement au savoir ou vers la tâche de penser un mode de savoir autre que purement mimétique et représentatif ? D’où l’exigence qui travaille toutes les doctrines de la science : limiter les recours à la foi pour redonner sa place à la question du savoir.


Message édité par l'Antichrist le 10-06-2007 à 11:54:08
n°11777723
rahsaan
Posté le 10-06-2007 à 13:19:17  profilanswer
 

Bah voilà, il suffisait de demander. :D
Merci pour cette présentation. :)


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Mon blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11779152
pascal75
Posté le 10-06-2007 à 16:19:41  profilanswer
 

http://www.litt-and-co.org/philosophie/philosophes.htm


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°11790210
foutre de
Posté le 11-06-2007 à 17:25:16  profilanswer
 

Baptiste R a écrit :

Life on Mars.
 
 
Les chercheurs restent prudents, mais on aurait découvert de la vie sur Terre.


http://tbn0.google.com/images?q=tbn:2HtSFU36NLzwKM:www.lamaquinadeltiempo.com/Artaud/images/artaud03.jpghttp://tbn0.google.com/images?q=tbn:3_fMD9RRRVSB_M:www.thyssens.com/01chrono/images/artaud7.jpghttp://tbn0.google.com/images?q=tbn:ev9YGXvhglLYVM:www.lesfilmsdici.fr/moteur/t234/veritable_histoire_d_artaud4.jpghttp://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/jpg/001-5.jpg


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11791215
Krikrikri
Avec le temps...
Posté le 11-06-2007 à 19:08:52  profilanswer
 

Désolé de vous déranger dans ce sanctuaire hautement sacré de la réflexion, mais je voulais simplement vous donner les sujets que la série ES a eu cette année si vous n'êtes déjà pas au courant :
 
Peut-on en finir avec les préjugés ?  
 
Que gagnons-nous à travailler ?  
 
Un texte de Nietzsche sur la moral extrait d'Humain, trop humain. (avec l'exemple des affres du temps et de ce caractère immoral que l'on n'atribue pas à notre chere nature.)
 
Aie prit la deuxième dissertation, ça c'est plutôt pas mal passé, ça serait cool, puisque l'année prochaine direction fac de philo  [:million dollar baby]  
 
(J'aime bien Artaud tient  :) )
 
Vous mettrait mon plan si ça peut vous intéresser de voir à quel niveau on est quand on est tout jeune  :o  :D  
 
Au revoir.


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"Gardons quelques sourires pour les jours sans joie."
n°11791318
pascal75
Posté le 11-06-2007 à 19:22:36  profilanswer
 

Mets ton plan, et non, tu déranges pas :o


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°11791451
Krikrikri
Avec le temps...
Posté le 11-06-2007 à 19:35:27  profilanswer
 

Et bien merci. Je ne demande pas de correction, hein, juste un avis d'âmes éclairées  :o  
 
 
(Dans travail j'entend rémunéré, non rémunéré, travail personnel, spirituel etc.  :) )
 
 
I) J’essaye de voir une quelconque évolution pour constater l’émergence du travail et sa légitimité.
 
11) Evolution des sociétés : état de nature = pas de travail, état de société = travail car naissance d’un Etat qui répond aux aspirations collectives (sécurité etc.) et qui les légitime.
 
12) Mais le travail semble donc une invention de l’homme et de cette évolution et n’est donc pas un précepte immanent à l’existence humaine. Il devient valeur de conservation, de reproduction et de (sur)vie décente.
 
Hobbes et Rousseau.
 
 
II) J’essaye de voir ce que nous gagnons
 
21) Le travail nous détourne tout d’abord l’esprit de l’angoisse existentielle, de la peur liée à notre contingence. Travailler permet donc d’oublier nos malheurs à la manière d’une divertissement pascalien et de ne pas sombrer dans le repos, source de questions, doutes et incertitudes.
 
22) Travailler nous apporte une reconnaissance de la collectivité. Autrui prend conscience de notre existence et de notre identité avec notre travail et légitime notre place dans la société.
 
23) Travailler permet aussi, plus égoïstement, de trouver soit un financement pour l’opulence matérielle, soit une satisfaction pour nos attentes morales. Le travail devient ainsi une représentation d’une éthique personnelle liée à la recherche de l’ataraxie (suivant la définition que nous donnons de ce concept).
 
Pascal, Kierkegaard, Camus, Sartre, Descartes.
 
 
III) Et je relativise tout cela.
 
31) Néanmoins le travail peut aussi apparaître comme une perte de temps, une nécessité qui va à l’encontre de notre volonté et liberté. Ils devient un fait obligatoire à la vie. Le travail est une aliénation qui nous piège.
 
32) Le travail dans son acceptation collective devient le théâtre d’un rejet individuel. La discrimination au travail est source de malheur et précipite un abandon de la reconnaissance collective et bientôt individuelle.
 
33) Enfin, il faut se demander si travailler ne participe pas à une sorte de dépravation humaine dans la mesure où l’activité monopolise l’âme et la détourne de considération plus morales. Est-ce que le moteur de l’existence n’est plus devenu que l’argent et l’abondance matérielle ?  
 
Marx, Durckeim, Arendt, Marc-Aurèle
 
 
(Et je développe cela un peu mieux, enfin j'espère  :D )


Message édité par Krikrikri le 11-06-2007 à 19:36:56

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"Gardons quelques sourires pour les jours sans joie."
n°11791465
Profil sup​primé
Posté le 11-06-2007 à 19:37:13  answer
 

"acceptation" ou "acception" collective ? :??:

n°11791491
Krikrikri
Avec le temps...
Posté le 11-06-2007 à 19:39:52  profilanswer
 


 
Acceptation, désolé, je corrige ça.  ;)
 
EDIT : pas besoin de corriger en fait  :D


Message édité par Krikrikri le 11-06-2007 à 19:42:08

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"Gardons quelques sourires pour les jours sans joie."
n°11793736
rahsaan
Posté le 11-06-2007 à 22:22:34  profilanswer
 

Cela me semble bien, et même pas mal du tout en 21-23 et 31. :)
 
Au moment du bac, j'aurais été bien infichu de sortir le 10e de ces références. :D (et même aujourd'hui d'ailleurs, je me demande si... [:cupra] )


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Mon blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11794033
pascal75
Posté le 11-06-2007 à 22:41:34  profilanswer
 

Oui, ça me parait aussi très bien.  
Fais une recherche dans ce topic, il y a déjà eu des posts sur le travail en relation avec la notion d'activité :)


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°11794184
Krikrikri
Avec le temps...
Posté le 11-06-2007 à 22:50:14  profilanswer
 

Eheh, merci.  :)  
 
Mais c'est en partie grâce à vous que j'ai pu acquérir quelques connaissances avec vos nombreuses et intéressantes conversations que je suis en silence derrière mon écran, sans oser poster car je plomberai le niveau des réflexions.
 
Enfin, peut-être l'année prochaine pourrais-je essayer d'écrire quelques lignes ? Quoique ce sera peut-être encore un peu tôt...  :hello:  
 
M'en vais chercher sur le travail.
 
Rahsaan, soit pas si modeste, voyons  :o


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"Gardons quelques sourires pour les jours sans joie."
n°11794231
rahsaan
Posté le 11-06-2007 à 22:51:55  profilanswer
 

Krikrikri a écrit :

Mais c'est en partie grâce à vous que j'ai pu acquérir quelques connaissances avec vos nombreuses et intéressantes conversations que je suis en silence derrière mon écran, sans oser poster car je plomberai le niveau des réflexions.


 
Un lurkeur !! [:totoz]
 
Bon bah aboule les droits d'auteur !  [:jeese75]  
 


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Mon blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11794298
alcyon36
Posté le 11-06-2007 à 22:55:26  profilanswer
 

tu sais, si l'Antichrist se permet d'écrire des post, t'as aucune raison de ne pas oser nous en presenter ...;)
arf...qu'est ce que je me fais rire...triste plaisir pris à soi même...


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
mood
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