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Quels sont pour vous les trois livres de philo à lire pour un honnête homme ?


 
15.4 %
 273 votes
1.  "La république" de Platon
 
 
6.7 %
 119 votes
2.  "La métaphysique" d'Aristote
 
 
15.7 %
 279 votes
3.  "l'Ethique" de Spinoza
 
 
1.5 %
    27 votes
4.  "Essai de théodicée" de Leibniz
 
 
15.0 %
 266 votes
5.  "Critique de la raison pure" de Kant
 
 
17.8 %
 315 votes
6.  "Par delà le bien et le mal" de Nietzsche
 
 
5.9 %
 105 votes
7.  "L'évolution créatrice" de Bergson
 
 
6.4 %
 113 votes
8.  "Etre et temps" d'Heidegger
 
 
7.5 %
 133 votes
9.  "Qu'est-ce que la philosophie" de Gilles Deleuze
 
 
8.1 %
 144 votes
10.  "Moi, ma vie, mon oeuvre" de obiwan-kenobi
 

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Auteur Sujet :

Philo @ HFR

n°7537628
Baptiste R
Posté le 29-01-2006 à 12:28:21  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
C'est marrant, juste après avoir écrit le message précédent j'ai entamé La Philosophie pratique de Spinoza. A la fin du court chapitre consacré à la vie du philosophe, Deleuze cite Henry Miller :  
"A mon sens, voyez-vous, les artistes, les savents, les philosophes semblent très affairés à polir des lentilles. Tout cela n'est que vaste préparatifs en vue d'un évènement qui ne se produit jamais. Un jour la lentille sera parfaite ; et ce jour-là nous percevrons tous clairement la stupéfiante, l'extraordinaire beauté de ce monde..."
Comme disait Ferré, "Un jour, dans dix mille ans, quand vous ne serez plus là, nous aurons tout. Rien de vous. Tout de nous"...

Message cité 1 fois
Message édité par Baptiste R le 29-01-2006 à 12:28:48
mood
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Posté le 29-01-2006 à 12:28:21  profilanswer
 

n°7538095
rahsaan
Posté le 29-01-2006 à 13:48:12  profilanswer
 

friedrich a écrit :

J'apparais un peu au détour de la conversation mais il se trouve que j'ai lu Nietzsche mais aussi le fameux ouvrage "pourquoi nous ne sommes pas nietzschéens". Je pense donc pouvoir donner un avis.


 
Bravo ! bravo !  
Vraiment, c'est parfaitement expliqué !  :jap:  :jap: C'est tellement bien dit que je me permets de remettre deux passages cruciaux de ton explication :  
 

Citation :

Cette conception permet donc de définir une attitude de vie: la "vérité" au sens classique du terme doit savoir qu'elle n'est qu'une interprétation sinon elle se transforme en une certitude à laquelle on s'accroche et qui empêche de s'ouvrir à de nouvelles vérités. Tout dogmatisme crispé est donc évacué et l'esprit peut s'ouvrir à la pluralité du monde sans s'enfermer dans une conception figée. [...] Cette conception permet donc de définir une attitude de vie: la "vérité" au sens classique du terme doit savoir qu'elle n'est qu'une interprétation sinon elle se transforme en une certitude à laquelle on s'accroche et qui empêche de s'ouvrir à de nouvelles vérités. Tout dogmatisme crispé est donc évacué et l'esprit peut s'ouvrir à la pluralité du monde sans s'enfermer dans une conception figée.  

 
 
 
 
 :lol:  :D  :jap:


Message édité par rahsaan le 29-01-2006 à 14:11:58
n°7539039
friedrich
Posté le 29-01-2006 à 16:16:39  profilanswer
 

à Baptiste R: je pense que tu exagères un peu le portrait de Nietzsche. Il a de toute évidence été  marqué par les souffrances de la maladie, par la solitude et par la mélancolie mais sa grande force a justement été de "spiritualiser ses passions tristes" (en cela sa vie est conforme aux exigences de sa philosophie) pour les rendre fécondes en suscitant le désir. D'allleurs une chose me frappe à chaque fois que je lis Nietzsche: il donne envie de vivre !! N'est-ce pas la marque incontestable du succès de sa pensée ?  
Mais pour revenir au sujet de ce topic: il y a un livre intéressant sur Nietzsche écrit par Franz Overbeck (l'ami fidèle de Nietzsche): "Souvenirs sur Nietzsche".
On peut aussi ajouter toute la correspondance de Nietzsche pour mieux comprendre qui il était...

n°7539240
Profil sup​primé
Posté le 29-01-2006 à 17:00:06  answer
 

alterthon a écrit :

À vrai dire, j'ignorais son obscure existence jusqu'à la lecture du livre, mais au vu des réactions de potaches déchaînés et cruels, le type commence à me devenir sympathique...


 
Non mais c'est un très gentil bonhomme, il doit certainement être quelqu'un de très sympa dans la vie
Sa bibliographie montre qu'il est quelqu'un de très engagé, et ses écrits sont intéressants...
Mais son cours n'est pas un cours  :D
 
Edit:
On peut écouter ses interventions ici : http://www.diffusion.ens.fr/index. [...] &idpers=61


Message édité par Profil supprimé le 29-01-2006 à 17:23:48
n°7539319
Profil sup​primé
Posté le 29-01-2006 à 17:12:14  answer
 

Baptiste R a écrit :

Citation :

Après, ce dernier avait lui aussi un côté fort malhonnête ou, tout du moins, trompeur. On trouve dans les notes lui ayant servi à l'écriture de Zarathoustra: "je veux tuer Dieu, je veux qu'il crève". Plouf, plouf, ooohhh: "Dieu est mort" :D ! Il tape sur les antisémites mais il emploie par endroits le langage des antisémites (affaire de race, "le" Juif, trois fois "le" juif). Sa volonté de puissance, il n'a jamais réussi à l'écrire: son projet d'oeuvre majeure restera à jamais un échec, un embryon desséché, mais il était trop fier pour ne pas le cacher à tout prix. Sans compter qu'il a beau jeu de taper sur les "poisons" quand on sait ce qu'il s'envoyait. Et ne parlons pas de ses talents pour séduire les femmes [:rhetorie du chaos] (il les connaît tellement bien si on l'écoute parler [:ddr555]).


J'ai peu étudié la biographie de Nietzsche (mais je me rappelle qu'il s'exclama une fois, lors d'un accès de maladie : "je méprise la vie" ), mais je le vois comme un type parfaitement insupportable. Orgeuilleux, aigri, plein de passions tristes...  très loin du surhumain fort et sensible. Je le vois très bien alcoolique et harcelant son amour déçu. On pourrait ironiser sur le décalage entre sa vie et ses écrits, sur ce "faites ce que je dis mais pas ce que je fais", mais pour moi il y a là quelque chose de très fort et d'assez touchant : c'est parce qu'il était malade que Nietzsche put sentir la beauté de la santé, parce qu'il était petit et rabougri qu'il put théoriser l'amor fati. On peut imaginer un Nietzsche impérial et méprisant forgeant son concept d'Homme du ressentiment en observant la populace, moi j'imagine Nietzsche se regardant lui-même.


 
Pour les curieux de la vie de Kant, à découvrir, une oeuvre qui a révolutionné l'histoire des idées :
http://www.decitre.fr/pi/43/9782842054243TN.gif
Un ami nous a prêté récemment une plaquette intitulée La Vie sexuelle d'Emmanuel Kant. Son auteur, un mystérieux Jean-Baptiste Botul, y étudie l'hygiène de vie du philosophe, qui, exception faite de quelques mondanités d'usage, se résumait à ceci : étude, étude et encore étude. Et c'est ainsi que Kant, en plus de s'être toujours préservé du mariage, n'a jamais fait de place (ne fût-ce qu'une toute petite place) à une femme dans sa vie.

http://perso.wanadoo.fr/mexiquecul [...] ismuth.htm
...
 

n°7539326
Magicpanda
Pushing the envelope
Posté le 29-01-2006 à 17:12:51  profilanswer
 

Par ailleurs on peut être un excellent philosophe et un très mauvais enseignant :) ( et réciproquement )


---------------
" Quel est le but du capital ? Le but du capital c'est produire pour le capital. L'objectif, lui, est illimité. L'objectif du capital c'est produire pour produire." - Deleuze || André Gorz - Vers la société libérée
n°7539577
Baptiste R
Posté le 29-01-2006 à 17:56:57  profilanswer
 

Citation :

à Baptiste R: je pense que tu exagères un peu le portrait de Nietzsche.


Fort  possible. C'est un sentiment personnel qui ne s'appuie sur pas grand chose de sérieux.


Message édité par Baptiste R le 29-01-2006 à 17:59:18
n°7541632
Magicpanda
Pushing the envelope
Posté le 29-01-2006 à 23:34:08  profilanswer
 

jvais ptetre m'inscrire en second cursus philo l'année prochaine :o


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" Quel est le but du capital ? Le but du capital c'est produire pour le capital. L'objectif, lui, est illimité. L'objectif du capital c'est produire pour produire." - Deleuze || André Gorz - Vers la société libérée
n°7541655
neojousous
Posté le 29-01-2006 à 23:38:49  profilanswer
 

Oué, t'a raison, c'est super sympa  (même si je préfèrerai que ça soit mon cursus principal...)

n°7541671
Magicpanda
Pushing the envelope
Posté le 29-01-2006 à 23:42:02  profilanswer
 

neojousous a écrit :

Oué, t'a raison, c'est super sympa  (même si je préfèrerai que ça soit mon cursus principal...)


 
mon cursus de coeur et d'interet principal restera nécessairement la sociologie ( meme si je n'ai pas à l'avenir les moyens d'en faire mon métier , je continuerais )


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" Quel est le but du capital ? Le but du capital c'est produire pour le capital. L'objectif, lui, est illimité. L'objectif du capital c'est produire pour produire." - Deleuze || André Gorz - Vers la société libérée
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Posté le 29-01-2006 à 23:42:02  profilanswer
 

n°7541701
Ache
immatriculé-conception
Posté le 29-01-2006 à 23:50:32  profilanswer
 

Magicpanda a écrit :

jvais ptetre m'inscrire en second cursus philo l'année prochaine :o


J'aime beaucoup comment tu fais la déclaration. :D

Spoiler :

Mais méfie-toi des demi-habiles qui rodent.


---------------
Parcours étrange
n°7541755
Baptiste R
Posté le 30-01-2006 à 00:04:00  profilanswer
 

Triste dévolution : on commençe à voir roder des tiers-habiles, babillant une bile habillée de labiles citations. La raison est impuissante à parler leur langage. Seul se dresse le libelle, face à Babel, au Babybelle, aux devinettes d'Apericube dépeçant la vieille Hécube.
 
Alterthon, si Friedrich se sentait frère de la gent équine, Manu avait une tendance à la sylvanophilie.

Message cité 1 fois
Message édité par Baptiste R le 01-02-2006 à 15:33:52
n°7541935
Ache
immatriculé-conception
Posté le 30-01-2006 à 00:58:14  profilanswer
 

Baptiste R a écrit :

[...] Manu avait une tendance à la sylvanophilie.


Il faisait la bûche ?  
Ou alors il pratiquait la langue de bois ? Quand même pas Kant !  
La bûche alors.
 
Sinon, je trouve que tu te fatigues beaucoup ! Je veux dire que tu perds ton temps. Enfin je veux dire que d'autres te méritent mieux.

Spoiler :

Do not feed the troll.


---------------
Parcours étrange
n°7541958
Baptiste R
Posté le 30-01-2006 à 01:02:58  profilanswer
 

Ben, il avait sans doute l'espoir que son jet d'albatre fortifie les racines du Chêne. Le criticisme, c'est une philosophie à vivre !
 

Citation :

Sinon, je trouve que tu te fatigues beaucoup ! Je veux dire que tu perds ton temps. Enfin je veux dire que d'autres te méritent mieux.


C'est vrai Alterthon, t'es vraiment trop gentil avec moi.


Message édité par Baptiste R le 30-01-2006 à 01:03:52
n°7542657
docmaboul
Posté le 30-01-2006 à 06:41:02  profilanswer
 

alterthon a écrit :

Incontestablement C.V. y va vite, avec la notion de "vérité" chez Nietzsche; néanmoins, je ne sais pas si son recours à l'aporie logique concernant le relativisme ou perspectivisme "intégral" de Nieztzsche est si poreux que cela au type d'argumentation qu'a développée Friedrich (le forumeur... :) ).


 
Bof. Si la vérité n'existe pas, cette proposition ne peut être qualifiée de vraie. C'est logique. On ne peut pas non plus la qualifier de fausse, ce serait illogique: la proposition réciproque du vrai n'existant pas étant que le faux n'existe pas non plus, en toute logique :D. Il n'y a pas d'aporie ici sauf, peut-être, dans l'oeil de celui qui regarde :)
 

Citation :

DocMaboul,on a souvent l'impression que Nietzsche prenait une très grande joie à taper, avec une égale véhémence, sur les antisémites et sur les juifs. Mais ses propos "antisémites" sont toujours plus ou moins ambigus, parce que souvent mêlés à son antichristianisme, et qu'il y a aussi des passages très laudateurs. Bref, une fois de plus, tout ça n'est pas très clair.


 
A mes yeux, ça l'est. Nietzsche voulait être lu, voulait être connu, mais pas compris par n'importe qui (en quelque sorte). Il a employé le langage de son époque à cette fin. Trois fois le Juif à propos du dogme chrétien, cela renvoie à la trinité par exemple. Pas sûr qu'un type du parti antisémite aille chercher midi à quatorze heures. Tant pis pour lui s'il tombe dans le piège. A mon avis, on trouve une clé de l'auteur d'Ainsi parlait Zarathoustra dans cet aphorisme [:rhetorie du chaos] :
"Comment? Tu cherches à te multiplier par dix, par cent? Tu cherches des disciples? - Cherche alors des zéros!".
 

Citation :

Pour ce qui est de l'opportunité d'une lecture "au ras des paquerettes", qui serait celle de Comte-Sponville: effectivement, on peut tout à fait dire ça; c'est bien ce que j'ai trouvé d'assez réjouissant et roboratif, finalement. À fleur de peau, à fleur de corps. Nietzsche dit ceci ou cela, souvent, systématiquement, je ne peux pas l'avaler, je ne veux pas l'ignorer, cela me heurte et m'indigne, allons voir de plus près s'il n'y aurait pas un Nietzsche imbuvable, si cette lecture là se tient... En un sens, sa critique est presque épidermique, idiosyncrasique. Le fait est que Nietzsche s'y prète parfaitement: ne serait-ce que par son perspectivisme. Et que, comme le dit DocMaboul, prendre systématiquement le contrepied de cette version là aboutit aussi à une aseptisation qui est parfois commode. Après, on peut toujours trouver C.V. "mauvais", "faisant dans la facilité" ou n'ayant finalement rien compris.
Franchement, j'ai des doutes là-dessus; Cela équivaudrait à dire que le type est idiot, point final. L'est-il?


 
Non. Plutôt médiocre. Attaquer Nietzsche sur son esthétisme, c'est tenter de lui taper dans les parties sensibles et c'est très bien vu. Faire ça à coups de petit robert, bof, bof... [:rhetorie du chaos]
 

Citation :

DocMaboul nous avait déjà recommandé cet ouvrage. J'avais alors, alléché, demandé à en savoir plus:  
baisait-il?


 
Non.
 

Citation :

souvent?


 
Non.
 

Citation :

avec qui?


 
Avec personne.
 

Citation :

de quelle façon?


 
En solitaire.
 

Citation :

Alors?


 
Sa vie sexuelle était tristounette et chiante, comme ses oeuvres.

n°7547209
rahsaan
Posté le 30-01-2006 à 21:47:36  profilanswer
 

alterthon a écrit :

...  :)  
 
Je crois donc que je m'en vais aller désaimer Nietzsche tout seul dans mon coin.
 
Et peut-être sera-ce une façon d'hommage secret...


 
Mieux vaut un hommage secret qu'un dégoût public.  :D Mais j'espère que tu seras avec nous pour parler de tous les autres auteurs.   :D  :jap:


---------------
Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°7548352
rahsaan
Posté le 30-01-2006 à 23:49:38  profilanswer
 

Alors tout va bien. :)


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°7550069
neojousous
Posté le 31-01-2006 à 09:44:09  profilanswer
 

Vous avez parlé plus haut de la Phénoménologie de la perception de Merleau-Ponty. J'ignore tout de cet auteur, quelle est son apport, sa vision, son approche de la philosophie ?
 
Sinon j'ai commencé le Tratatus Logico-Philosophicus de Wittgenstein. Que veut-il dire par "The world is the totality of facts, not of things" (1.1)  
 
(cela me fait penser aux théories physiques comme la relativité qui remplacent l'espace à trois dimensions dans lequel sont repérés les objets, par un espace à quatre dimensions (comprenant le temps), dans lequel sont repérés les évênements. Est-ce la physique qui a inspiré cette phrase, ou est-ce que cela n'a rien à voir ?)
 
"It is essential to things that they should  be possible constituants of states of affairs." (2.011)
 
Veut-il dire par là qu'un objet est un mode particulier d'un état général, ensemble de tous les états particuliers qui peuvent donner naissance à un objet ? Et  si oui, qu'est-ce qu'un "état de chose"?
 
Désolé avec mes questions de compréhension, mais ça m'aiderai bien pour avancer dans ma lecture...
Bonne journée

Message cité 1 fois
Message édité par neojousous le 31-01-2006 à 09:56:52
n°7550174
rahsaan
Posté le 31-01-2006 à 10:10:17  profilanswer
 

>Neo : je connais très mal Wittgenstein ; cependant, je dirais que tu as raison quand tu dis : "un objet est un mode particulier d'un état général, ensemble de tous les états particuliers qui peuvent donner naissance à un objet ?"
 
L'ensemble des états de faits, c'est ce que le langage peut constater, ce dont il peut parler. L'extension de ce terme est plus vaste que l'ensemble des objets -sans quoi le monde se réduirait aux seuls objets.  
Je ne crois pas qu'il y ait de rapport avec la physique d'Einstein par contre. La question de l'évènement est, en philosophie, bien plus ancienne que la loi de la relativité. :D
 
L'aphorisme 7, qui conclue le Tractatus, dit que ce dont on ne peut parler, il faut le taire. Par opposition, je dirais que l'ensemble de ce dont on peut parler, ce sont les états de faits.


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n°7550301
Mine anti-​personnel
Posté le 31-01-2006 à 10:41:55  profilanswer
 

[:cbrs]

rahsaan a écrit :

L'aphorisme 7, qui conclue le Tractatus, dit que ce dont on ne peut parler, il faut le taire. Par opposition, je dirais que l'ensemble de ce dont on peut parler, ce sont les états de choses.


n°7550371
rahsaan
Posté le 31-01-2006 à 11:01:32  profilanswer
 

State of affairs, ça se traduit par "état de choses" ? Dans ce cas là, ok. J'ai cru que c'était état de fait, parce que Neojousous citait W. disant que le monde était l'ensemble des faits, non des choses (things).  ;)  
Mais je fais mal la différence facts / affairs.


Message édité par rahsaan le 31-01-2006 à 11:02:45

---------------
Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°7550865
neojousous
Posté le 31-01-2006 à 12:47:37  profilanswer
 

Pour les distinctions Wittgenstein dit cela:
"A state of affairs (a state of things) is a combination of objects (things)." (2.01)
Donc "state of affairs" semble désigner un état de chose, qui regroupe les différents objets résultant d'un état particulier de l'état de chose.  
 
Apparament, le lien entre le fait et la chose est que le fait est l'existence de la chose: "What is the case-the fact-is the existence of states of affairs" (2)
 
J'ai l'impression que le fait est l'évênement dans le monde, et la chose, la représentation mentale de l'évênement. Quelqu'un pourrait-il confirmer ?
 
(désolé de citer en anglais, c'est un peu galère, mais la traduction française était manquante à la BU...).

n°7550903
Mine anti-​personnel
Posté le 31-01-2006 à 12:56:41  profilanswer
 

neojousous a écrit :

(désolé de citer en anglais, c'est un peu galère, mais la traduction française était manquante à la BU...).


traduction française... de l'allemand ;)  
 
Le Tractatus est une brique. Son acquisition en librairie serait sans doute profitable.

n°7551039
neojousous
Posté le 31-01-2006 à 13:25:44  profilanswer
 

Oui, de l'allemand, l'édition que j'ai emprunté est d'ailleurs assez curieuse, sur la page de gauche c'est l'édition originale en allemand, et à droite une traduction en anglais.

n°7554549
pascal75
Posté le 31-01-2006 à 21:33:49  profilanswer
 

Voici un extrait de l'article sur le Tractatus dans le "dictionnaire des mille oeuvres clés de la philosophie" de Denis Huisman :

Citation :

Le propos de Wittgenstein est ici de repenser la corrélation du langage et du monde. Le monde est défini comme la totalité des faits; le fait est à son tour défini comme coexistence d'états de choses, lesquels sont des combinaisons d'objets. Etant donné que les propositions élémentaires du langage sont des combinaisons de noms et que "le nom signifie l'objet", on peut en conclure que la forme logique du langage est la forme même du monde.


Je rajoute que tout ceci ne fonctionne à mon sens qu'avec des propositions simples du genre "Pierre est plus petit que Paul", dès que ça se complique, ça ne marche plus  [:polo-san]

n°7555069
neojousous
Posté le 31-01-2006 à 22:35:36  profilanswer
 

Ok merci Pascal75 et alterthon, ça me donne un bon début pour approfondir :)
Je vais voir pour "Épistémologies anglo-saxonnes".
Là j'ai prit "Wittgenstein et le tournant grammatical" de Antonia Soulez, PUF, si quelqu'un connait.

n°7587433
Baptiste R
Posté le 04-02-2006 à 21:34:54  profilanswer
 

Baptiste R a écrit :

C'est marrant, juste après avoir écrit le message précédent j'ai entamé La Philosophie pratique de Spinoza. A la fin du court chapitre consacré à la vie du philosophe, Deleuze cite Henry Miller :  
"A mon sens, voyez-vous, les artistes, les savents, les philosophes semblent très affairés à polir des lentilles. Tout cela n'est que vaste préparatifs en vue d'un évènement qui ne se produit jamais. Un jour la lentille sera parfaite ; et ce jour-là nous percevrons tous clairement la stupéfiante, l'extraordinaire beauté de ce monde..."


Au fait, si un connaisseur de Miller sait de quel livre est extrait ce passage... je lui en serai très reconnaissant.

n°7623591
alcyon36
Posté le 09-02-2006 à 12:55:18  profilanswer
 

Je voudrais juste intervenir sur 2 points :
1) sur Deleuze et son mepris affiché de ce qu’on appelle les droits de l’homme.
Il me semble necessaire de preciser un point que tous les deleuziens connaissent, mais nous ne sommes pas tous des lecteurs de Deleuze… Un des problemes de Deleuze est d’atteindre ce qu’il s’agit d’appeler la precision en philosophie, c'est-à-dire créer des concepts qui posent des conditions qui ne soient pas plus grandes que ce qu’elles conditionnent… ce motif se retrouve chez Bergson, dans la haute plasticite du concept nietzscheen de la volonté de puissance, ou quand Deleuze en raillant Kant nous dit que le philosophe doit produire non pas les conditions de l’experience possible, mais celles de l’experience reelle. Je passe tres vite sur ces points car ils sont tres complexes et demande une certaine technique, mais c’est entre autre pour ces raisons que Deleuze est critique face aux droits de lHomme, ou par exemple les nouveaux philosophes. Pour D eleuze les concepts doivent etre créer (création des valeurs chez Nietzsche), ce sont des multiplicités, c'est-à-dire qu’ils ne peuvent se diviser sans changer de nature ( cf, multiplicité actuelle et virtuelle chez Bergson), donc comme on l’a dit des conditions « taillées sur mesures », qui sont créer en même temps que le probleme qu’elles doivent resoudre(le problematique de Simondon ou le plan d’immanence). Ainsi le celebre exemple de Deleuze sur le concept d’Idee chez Platon qui tient la necessite de sa creation au probleme de la democratie et de ses pretendants. Je pense qu’on l’a compris, pour Deleuze il s’agit d’affirmer pour toutes les fois ( et non pas une fois pour toute), non pas que les formes ne sont pas indispensable (Deleuze dit tres bien par exemple qu’il s’agit toujours dans l’experimentation du CSO de prudence, car le CSO seul n’est que la mort), mais qu’elles sont toujours secondes par rapport aux dynamismes virtuels qui les créer.
 Le probleme du droit doit etre abordé de la même facon, on ne peut s’appuyer sur quelquechose comme les droits de l’homme, car ce n’est que pure vacuité, le probleme du droit c’est de crééer des normes « taillées sur mesures » pour resoudre tel probleme nouveau, ne surtout pas en appelé à une forme qui préexisterait et serait necessaire ; bref le droit c’est pas les droits de l’homme, c’est la jurisprudence.
Et sur ce point la théorie generale du droit contemporaine a tranche la question ( cf  Kelsen et sa theorie generale des normes, ou plus specifiquement, Michel Troper ou Friedrich Muller), le droit c’est la jurisprudence, l’interpretation juridique n’est pas un acte de connaissance mais un acte de volonte ( ce qui rejoint en partie, en partie seulement, la theorie de l’interpretation de Nietzsche), le sens d’une norme ne preexiste pas, puisque la norme c’est le sens d’un énonce.  
 
2) ensuite le probleme de l’application, ou de la confrontation de la philosophie de Nietzsche avec la realite… ce probleme  est peut etre le probleme de La philosophie, et ce n’est pas le lieu d’essayer de le resoudre. En revanche je voudrais juste citer ce passage de Par dela bien et mal : « Mais c’est la vieille histoire toujours recommencée ; ce qui s’eqt passé jadis avec les Stoiciens se passe encore aujourd’hui, des qu’une philosophie commence à croire à elle-même. Elle cree toujours le monde à son image, elle ne peut faire autrement : la philosophie est cet instinct tyrannique même, la forme la plus intellectuelle de la volonte de puissance, la volonte de créer le monde, d’instaurer la causa prima. »
J vous renvoie à ce propos à l’œuvre de ce penseur hérétique qu’est Francois Laruelle, depuis plus de 20 ans, il a crée et developpe une nouvelle discipline, la non-philosophie… je ne peux decement tenter de resumer comme elle le merite cette tentative d’une nouvelle economie de la pensée. Que nous dit Laruelle ; la philosophie en ses multiples variations, repose sur la pretention à déterminer le Réel, et à agir dessus, depuis Parmenide jusqu’à Deleuze, le Reel pour la philosophie a toujours ete un melange, un mixte de determination reciproque entre la pensée et l’être, entre la decison et l’indecidable, entre la theorie et la pratique… la non-philosophie affirme que le Réél est forclos à la pensée qu’il determine, sans que celle-ci puisse le determiner à son tour…il en decoule un nouvel usage de la philosophie, une nouvelle economie de pensée que je vous invite à découvrir. Jespere avoir aider certain, et ne pas avoir trop ennuyé les autres.


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°7623661
rahsaan
Posté le 09-02-2006 à 13:08:10  profilanswer
 

Cette non-philosophie, elle prétend tout de même montrer l'erreur des philosophies précédentes ? Elle est donc bien philosophique elle aussi. Je veux dire : rien n'est plus philosophique, rien n'est meilleur que de dire : "tous les philosophes se sont trompés jusqu'ici, ils n'ont rien compris". :D

n°7623752
Ache
immatriculé-conception
Posté le 09-02-2006 à 13:21:06  profilanswer
 

alcyon36 a écrit :

[...]  
Je vous renvoie à ce propos à l’œuvre de ce penseur hérétique qu’est Francois Laruelle, depuis plus de 20 ans, il a crée et developpe une nouvelle discipline, la non-philosophie… je ne peux decement tenter de resumer comme elle le merite cette tentative d’une nouvelle economie de la pensée. Que nous dit Laruelle ; la philosophie en ses multiples variations, repose sur la pretention à déterminer le Réel, et à agir dessus, depuis Parmenide jusqu’à Deleuze, le Reel pour la philosophie a toujours ete un melange, un mixte de determination reciproque entre la pensée et l’être, entre la decison et l’indecidable, entre la theorie et la pratique… la non-philosophie affirme que le Réél est forclos à la pensée qu’il determine, sans que celle-ci puisse le determiner à son tour…il en decoule un nouvel usage de la philosophie, une nouvelle economie de pensée que je vous invite à découvrir. Jespere avoir aider certain, et ne pas avoir trop ennuyé les autres.


Pourrais-tu développer le propos ? Un petit commentaire peut-être, sur ceci ou sur cela ?
 


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Parcours étrange
n°7625018
alcyon36
Posté le 09-02-2006 à 16:00:18  profilanswer
 

la non-philosophie est une discipline, qui n’est ni une philosophie ni une anti-philosophie. Le non- de non-philosophie renvoie, entre autre aux geometries non-euclidiennes, qui en aucun cas ne nie l’existence de la geometrie euclidienne, mais qui par le refus du cinquieme postulat, proposent d’autres geometries.
 De fait, Laruelle, comme tous les philosophes pretend determiner ce qu’est la philosophie, mais lui contrairement à la suffisance philosophique ne pretend en aucun cas determiner le Reel, au contraire la non-philosophie est une economie de pensée qui pose le Reel comme indeterminable par toute pensee… le Reel est le terme premier d’une axiomatique, qui tire les theoremes de cette forclusion du Reel a la pensee.  
La non-philosphie ne nie pas l’existence de la philosophie, ni ne considere que les philosophes precedent se trompent, mais simplement u’ils font de la philosophie… la non-philosophie ne fait pas mieux, elle fait un autre usage de La philosophie. Elle affirme l’existence de quelque chose comme La philosophie, dont elle transforme les enoncés, en les determinant en dernieres instances par le Reel.
 
Depuis Parmenide jusqu’à Badiou, la philosphieest un mixte de determination reciproque entre la pensee et l’etre, bien que cette structure connaisse de nombreuses variations selon les systemes philosophiques ( sur ce point je vous laisse lire tous les textes de philosophie, pour eprouver la validite de cette strucure de la philosophie). Laruelle est un grand lecteur de philosophie, et un des meilleurs interpretes de la philosophie contemporaine, depuis Nietzsche, Wittgenstein, Heidegger, Deleuze, Derrida, Badiou… la philosophie contemporaine essaie de sortir de la philosophie (ou de la metaphysique, c’est selon), mais ils recommencent toujours le meme geste de determination reciproque entre l’etre et la pensee. Comment sortir de la philosophie ?si on ne peut en sortir, il ne faut jamais y entrer…
Laruelle a bien compris que pour la philosophie, et c’est la son essence, ou son Principe de Philosophie suffisante, tout est philosophable. Laruelle a chercher un terme qui ne soit en aucun cas philosophable par la philosophie, ce terme est l’Un ou le Reel. Si la philosophie repose sur le mixte (cf les deconstructions de Heidegger ou Derrida), certes elle fait un usage de l’Un, mais jamais en tant qu’Un…l’Un pour la philosophie, est toujours divisible, toujours compose de mixtes, de melanges. La non-philosophie essaie de poser l’Un tel quel, c'est-à-dire Un-en-un, immanence radicale en aucun cas determiner par la pensee, ou divisible. La philosophie est toujours une pensee de l’etre, la non-philosphie n’est pas une enieme pensee ou science de l’Un, mais une pensee-selon-l’Un, une pensee-en-Un. Cette pensee selon l’Un comme radicalement immanent-(à)-soi, suppose donc une nouvelle causalite, non pas une cause immanente (cf Spinoza, qui est encore une pensee de l’etre), mais une cause par immanence…quia pour effet, de transformer les ennoncés de la philosophie, en des ennoncés universaux (uni-versal, un seul côte) qui sont determiner par m’immanence adical de l’Un ou du Reel (Laruelle utilise differents termes pour designer son axiome, Reel, Un, Homme-en-personne…).
Aussi pour la non-philosophie, la philosophie existe et doit etre affirmer, pourtant toutes philosophies doit etre ramener au meme niveau, aucune philosophie ne predomine… La philosophie est le materiau de la non-philosphie.
 
 
« la philosophie est faite pour l’homme, non pas l’homme pour la philosophie »
je sais que j’ai ete tres rapide et lacunaire, si vous avez des questions plus precises, je tenterait d’y repondren, et vous invite à la decouverte de cette pensee exigente qu’est la non-philosphie.
Personnellement, je fais des recherches sur la politique et l’economie de pensee, via Niestzsche,Deleuze… et je suis encore critique, ou tout du moins prudent face à la non-philosophie.
« Laruelle, poursuit une des tentatives les plus interessantes de la philosophie contemporaine. » G.Deleuze in Qu’est ce que la philosophie  


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°7625147
Ache
immatriculé-conception
Posté le 09-02-2006 à 16:20:16  profilanswer
 

alcyon36 a écrit :

... Si vous avez des questions plus precises, je tenterait d’y repondren, et vous invite à la decouverte de cette pensee exigente qu’est la non-philosphie.


Merci d'avoir (clairement) répondu ! Tu connais peut-être un document que j'avais découvert sous forme Audio, de la voix de F. Laruelle et qui s'appelait "Phénoménologie et non-phénoménologie", dont le thème était la phénoménologie comme science transcendantale. Serait-ce trop demander que d'avoir quelques précisions sur l'objectif ou le voeu, peut-être pas assez avoués, d'un tel thème - surtout annoncé avec un titre aussi explicite !


Message édité par Ache le 09-02-2006 à 16:21:09

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Parcours étrange
n°7625212
alcyon36
Posté le 09-02-2006 à 16:29:25  profilanswer
 

je connais ce socument, mais il faut que je le reecoute ;) (je suis loin d'etre un specialiste de Husserl)
mais je ne comprends pas vraiment le sens de ta question? que veux tu dire par peu avoué...?


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°7625297
rahsaan
Posté le 09-02-2006 à 16:41:11  profilanswer
 

Parménide dit que Penser et Etre sont une seule et même chose.  
Hegel dit qu'à son époque, la philosophie s'est atteinte comme Totalité Absolument Infini, si bien que la boucle est bouclée et que tout ce qui est, est pensé.  
La non-philosophie tenterait-elle de se situer hors de ce cercle parménido-hégélien ? :D

n°7625378
alcyon36
Posté le 09-02-2006 à 16:52:29  profilanswer
 

"Le réel, parce qu'il n'a jamais eu à  
sortir de la métaphysique,  
est ce qui rend possible qu'il y ait  
une apparence de sortie de celle-ci  
vers de nouvelles expériences de la pensée  
 
F. Laruelle, "Philosophie et non-philosophie", 216
 
 
 


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°7625382
alcyon36
Posté le 09-02-2006 à 16:53:01  profilanswer
 

à bon entendeur...
 
 
 
 


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°7626338
alcyon36
Posté le 09-02-2006 à 18:41:07  profilanswer
 

Voici un petit commentaire, pour ceux qui veulent  
 
 
« la philosophie est faite pour l’homme, non pas l’homme pour la philosophie »
 
 
 
La philosophie en tant qu’elle est ontologie,loin de se confondre avec la politique, en constitue pourtant une sorte de condition de possibilite (auto-reversible). La politique, c'est-à-dire les agencements ou dispositifs (c’est selon) qui determinent les rapports entre identite et apprtenances, en ce qu’elle suppose toujours une determination de l’Homme en son essence_ toujours deja divisé dans une appartenance au Monde, dans un être-au-Monde_  en relation avec le Monde, repose sur une certaine economie de la pensee.
 
Dans la Theologie politique, carl Schmitt (on connaît son passé) en se referant à la Republique de Bodin, voit da ns la decision de la situation exceptionnelle (et surtout de ce qu’est la situation exceptionnelle cf art16 de notre constitution) l’essence de la souverainete. La sociologie de la decision contemporaine a battu en breche cette idee, mais elle peut surement servir à mettre en exergues, non pas le fonctionnement d’un Etat , mais bien plutôt le Geste de la philosophie.
Qu’est ce que la non-philosophie ? C’est la discipline qui decrit, selon la rigueur identitaire de l’Un, du Reel ou de l’Homme-en-personne… l’identite de La philosophie, à savoir ce que les non-philosophes appellent la « Decision philosophique ».
Deleuze ecrit, que « le premier caractere du concept, c’est d’operer un decoupage des choses inedit. ». Pour Deleuze, le probleme qui se pose dans la philosophie ne doit jamais être evaluer à l’aune du vrai ou du faux, mais par rapport à son interet, à sa nouveaute, à la dose d’intempestivite qu’elle inocule au systeme pour le faire fuir. Ce « decoupage des choses inedit », quel que puisse être son potentiel de subversion, est lie à la vision de Nietzsche ; le philosophe est legislateur, il est causa prima… « il cree des valeurs nouvelles sur des tables nouvelles ». Le but n’est pas avoir un nouveau monde, où les nouvelles valeurs et les nouvelles tables d’aujourd’hui seront les valeurs établies de demain !!! La philosophie est par essence politique, en un sens, à la fois fasciste et delirant sur des lignes de fuites revolutionnaires… ce qui compte pour la philosophie ce n’est pas l’histoire et ses effectuations, « mais l’evenement en tant qu’il depasse sa propre effectuation, c’est le devenir comme substance du concept » (Deleuze) :
 
« Les revolutions, parlons en ! Je veux parler des revolutions qu’on peut encore montrer parce qu’elles vous servent, parce qu’elles vous ont toujours servies… ces revolutions qui sont de l’histoire, parce que les histoires ca vous amuse, avant de vous interesser. Et quand ca vous interesse, on vous dit qu’il est trop tard,qu’il en vient une autre. Lorsque quelque chose inedit vous choque, et vous gene, vous vous arrangez la veille, toujours la veille, pour retenir une place dans un palace d’exiles, entoure du prestige des deracines…les racines profondes de ce pays,c’est vous parait il, et quand on vous transbahute d’un desordre de la rue comme vous dites, à un ordre nouveau, vous vous faites greffer au retour… et on vous salut!!!» (Leo Ferre in Il n’y a plus rien)
 
La question du devenir revolutionnaire a son impotance, car comme le souligne justement Deleuze, poser le probleme de la revolution dans l’histoire, c’est empecher toute possibilite de revolution… des qu’on se demande qu’elle peut etre l’avenir d’une revolution c’est deja la fin, on le connaît lavenir de toutes revolutions, c’est la Trahison. Le 11 septembre, c’est la trahison de toute revolution, comme toujours, une ligne de fuite revolutionnaire qui finit ligne de mort…pour autant cela n’elude pas la question du devenir révolutionnaire de ces hommes. Le philosophe créer des concepts… mais qu’est ce que créer ? c’est resister.
 
Le philosophes est ce createur de valeurs ou de concepte, il pretend determiner ce qui merite l’interet de « l’homme ordinaire ». A la lettre, le philosophe se pose comme ce qui constitue l’irreductible dignite de l’homme en son essence. On peut dire, à la limite, que pour un philosophe il existe une necessite d’entree en philosophie, pour etre un homme en tant que tel.
 
La philosophie, et ses dépendances que sont les sciences humaines, pretendent toujours determiner l’essence de l’homme comme relation au Monde, aux Autorités, c'est-à-dire l’Histoire, la Langue, le Sexe, la Societe… toujours ces melanges dont on a parler, mixtes onto-logiques ou anthropo-logiques, au bout du compte toujours la meme identite onto-noologique. On pense toujours l’essence de l’Homme celui qui parle, celui qui desir, celui qui subit et créer l’histoire… toujours la meme economies de la pensee que soustend toues politiques, le melange de l’essence de l’homme et de ses appartenances au Monde. Pour le philosophe l’homme est toujours aliene en son essence par le monde, le philosophe se veut le heros de l’humanite de l’homme, il veut toujours porter et supporter la plus haute responsabilite.Aussi il pretend à determiner le Reel par la pensee et agir dessus grace à ce systeme de reflet sans miroir.  
Les non-philosophes postulent que l’essence de l’Homme n’est pas au Monde, l’essence de l’homme, ou le Reel-Un (c’est la meme chose selon l’unitaxe des non-philosophes) est immanence radicale, identite radicalement forclose aux Autorites, à l’histoire, la langue…au Monde, en ce que la « decision philosophique » en constitue la forme, comme pensee-monde.
Les philosophes pretendent determiner le Reel et agir dessus, toujours la meme dualite amphibologique entre theorie et pratique…les non-philosophes pose le Reel-Un comme forclos à la pensee qu’il determine, sans que celle-ci le determine en retour, de ce fait il n’est plus question d’agir sur ce Reel, mais au contraire d’agir sur la pensee, de produire une nouvelle economie de pensee, qui cesse de rapporter l’immanence à l’etre, mais selon le Reel-Un. L’œuvre des non-philosophes est la production, non pas d’une docte ignorance mais d’un  savoir indocte, qui consiste à cloner les enoncés philosophiques eet tout plein de suffisance  au « Tout-philosophaple », de reduir la philosophie comme un materiau, qu’il traiter selon les theoremes qui sont tires de la radicale forclusion au Monde,à l’Etre,à La philosophie... du Reel-Un, considere comme axiome.
 A la lettre le Reel n’(est) pas, il n’existe pas… le Reel-Un ou essence de l’Homme dans son immanence radicale (à) soi, peut etre dit Un-en-Un.  
 
 
« ne faites pas comme les philosophes… osez inventer la philosophie ! »

Message cité 1 fois
Message édité par alcyon36 le 09-02-2009 à 22:43:10

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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°7626437
rahsaan
Posté le 09-02-2006 à 18:54:22  profilanswer
 

>alcyon36 : ce que tu dis m'intéresses beaucoup, mais parfois je ne vois pas bien où se situe la frontière entre la non-philosophie et la métaphysique deleuzienne ?  
En fait, ce que je ne comprends pas, c'est ce point précis :  
 

Citation :

les non-philosophes pose le Reel-Un comme forclos à la pensee qu’il determine, sans que celle-ci le determine en retour


 
Mais il faudrait que je prenne plus le temps de relire ton texte. ;)

n°7626506
alcyon36
Posté le 09-02-2006 à 19:04:13  profilanswer
 

Pour Deleuze le Reel,c'est (vraiment pour simplifier) la dualite virtuel/actuel... pareil pour le plan d'immanence le plan de composition ne peut etre image de la pensee, sans etre matiere de l'etre.
dans mon commentaire je fais reference a Deleuze, et aussi à sa syntaxe du reel (ligne de fuite, devenir revolutionnaire...) c'etait juste pour montrer que cette syntaxe est encore pretention à determiner le reel ou l'homme.


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°7626603
alcyon36
Posté le 09-02-2006 à 19:16:20  profilanswer
 

mais pour etre franc, je ne suis pas dans une position tranchee entre la schizo-analyse et la non-philosophie, enfin plutot je reconnais et je suis presque pret à affirmer l'importance de la non-philosphie, mais au profit de ce que jappellerais une pensee , à la lettre, batarde... la pensee du meilleur ami de lHomme-en-personne, pourrait on dire...
je suis à la lettre un pas-encore-philosophe, où le "pas-encore" est à comprendre dans un sens voisin (bien qu'à distinguer) de celui de Heidegger quand il ecrit: "ce qui donne le plus à penser dans ces temps qui donnent à penser, c'est que nous ne pensons pas encore".
 


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°7626807
rahsaan
Posté le 09-02-2006 à 19:44:33  profilanswer
 

A la fin de son article "Hegel et les lettres", Heidegger dit en effet que les Grecs sont pour nous objets d'insatisfaction, non pas au sens où c'est eux qui ne satisfont pas à nos exigences (ce que dit grosso modo Hegel), mais au sens où au contraire, c'est nous qui sommes encore en retrait sur eux : les Grecs ne sont pas derrière nous, mais devant nous. ;)
 
Fabriquer, expérimenter un concept, c'est libérer en l'homme la pensée, selon Deleuze, de la même manière que l'artiste libère en l'homme des percepts et des affects qui, en tant que telles, dépassent l'homme, expriment une intensité de vie trop grande pour l'homme seul. Ainsi (mais je ne sais pas si Deleuze accepterait d'aller jusque là), la honte, en tant que motif de la pensée, la honte qui emprisonne, amoindrit la vie en l'homme, est une incitation à libérer cette vie mutilée par la honte. Mais entre la honte et la pensée, l'homme est transitoire : un lieu de passage en qqe sorte ; car par la honte, l'homme est rabaissée en rabaissant la vie, mais par la pensée, il est confronté à une intensité d'exister qui le dépasse.  
 
Il me semble que Heidegger, et à sa suite Deleuze, ont voulu exprimer tous deux que pour penser, il fallait s'affranchir du règne de la technique, en tant qu'elle est domination inconditionnelle de l'étant Homme sur le tout de l'étant.  
Heidegger trouve à libérer la pensée de l'être (ou de l'évènement, sur la fin de sa vie) par l'attention à la poésie, en tant qu'elle exprime le mystère ultime que ce qui se donne dans la clarté du jour est soi-même retiré dans le voile de la nuit.  
Deleuze cherche à provoquer par le concept des lignes de fuite qui nous libèrent ces puissances par lesquelles le pouvoir peut exister ; le pouvoir est une sanction, une sentence de mort, un arrêt, mais ne peut exister qu'en étant une puissance emprisonnée, formée, stoppée -le langage du pouvoir est le mot d'ordre. Mais le philosophe ne communique pas des mots d'ordre. Il transmet des mots de passe qui libèrent la puissance d'exister au sein du pouvoir. Car le pouvoir ne rentre en possession de lui-même (de sa puissance) qu'en privant une autre puissance d'elle-même : à la lettre, le pouvoir est inadéquat, le pouvoir est honteux, l'homme d'Etat est ignoble.  
Libérer la puissance d'exister - libérer la pensée de l'Evènement : deux voies pour sortir de la pensée comme domination technique, comme pouvoir.  
A la limite, pour Deleuze, il n'y a que des virtualités dans l'existence et pour Heidegger, tout est Présence, épanouissement de l'être qui ne peut se donner que comme évanouissement.  ;)
 
Heidegger et Deleuze, précesseurs de la non-philosophie ? :D


Message édité par rahsaan le 09-02-2006 à 19:45:09
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