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Quels sont pour vous les trois livres de philo à lire pour un honnête homme ?


 
15.4 %
 273 votes
1.  "La république" de Platon
 
 
6.7 %
 119 votes
2.  "La métaphysique" d'Aristote
 
 
15.7 %
 279 votes
3.  "l'Ethique" de Spinoza
 
 
1.5 %
    27 votes
4.  "Essai de théodicée" de Leibniz
 
 
15.0 %
 266 votes
5.  "Critique de la raison pure" de Kant
 
 
17.8 %
 315 votes
6.  "Par delà le bien et le mal" de Nietzsche
 
 
5.9 %
 105 votes
7.  "L'évolution créatrice" de Bergson
 
 
6.4 %
 113 votes
8.  "Etre et temps" d'Heidegger
 
 
7.5 %
 133 votes
9.  "Qu'est-ce que la philosophie" de Gilles Deleuze
 
 
8.1 %
 144 votes
10.  "Moi, ma vie, mon oeuvre" de obiwan-kenobi
 

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Auteur Sujet :

Philo @ HFR

n°2712302
pascal-san
Posté le 14-05-2004 à 12:56:38  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
150 mots c'est une très bonne idée !!! :jap:

mood
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Posté le 14-05-2004 à 12:56:38  profilanswer
 

n°2712378
l'Antichri​st
Posté le 14-05-2004 à 13:05:51  profilanswer
 

Tu as définitivement raison, je trouve aussi que certains exagèrent ici ! Il faut faire quelque chose ! Non mais sans blague !!!

n°2712590
pascal-san
Posté le 14-05-2004 à 13:23:40  profilanswer
 

Ce petit texte prouve que tu as suffisamment de talent pour faire court :D
Sans blague, le texte sur Pascal est excellent pour ce que j'en ai lu, mais je ne l'ai pas encore fini.
C'est peut-être l'internet qui nous impose un certain rythme et un certain ton dans les réponses, et je vois avec plaisir que tu t'y mets :)

n°2713365
phyllo
scopus inornatus
Posté le 14-05-2004 à 14:31:42  profilanswer
 

Ouah !
 
Une réponse de l'Antichrist de deux lignes !!
 
Et avé de l'humour ? Ma parole y a usurpation de pseudo là...
 
(ok sur la pointe des pieds je sors...)


---------------
Avant, j'étais sceptique, aujourd'hui, je n'en suis plus aussi sûr.
n°2718665
Ars Magna
Digitale Gaudium
Posté le 15-05-2004 à 01:40:41  profilanswer
 

L'Antichrist a écrit :

Pour tous les " malheureux " qui préparent le bac philo. voici l'exemple d'une petite fiche sur John Rawls et sa Théorie de la justice en 150 mots...
 
Les différentes analyses de la justice posent que la justice repose en règle générale sur un double principe : celui de l’égalité (" La loi doit être la même pour tous " ) et celui de l’équité (" On doit offrir à chacun ce qui lui est dû " ). Résolument fidèle à Aristote sur ce point, John Rawls, contrairement aux philosophes utilitaristes, accorde à la justice une prééminence sur tous les autres impératifs tels que l’efficacité, la stabilité, l’organisation, etc. Se situant par hypothèse dans un état préconstitutionnel dans lequel les individus rationnels construisent librement une société juste, sans connaître quelle sera la position de chacun dans cette société, John Rawls postule que les contractants devront se déterminer en fonction de deux principes. Selon le premier principe, " chaque personne doit avoir un droit égal au système le plus étendu des libertés de bases égales pour tous " ; selon le second principe (principe de différence), les inégalités sociales sont acceptables si et seulement si :  
1) On peut raisonnablement s’attendre à ce qu’elles soient raisonnablement avantageuses pour chacun ;  
2) Elles sont attachées à des positions et des fonctions ouvertes à tous. En d’autres termes, la justice – conçue comme équité – si elle implique l’égalité sur un certain plan ( celui de la liberté ), n’exclut pourtant pas l’inégalité , c’est-à-dire les différences de statuts économiques et sociaux ; seules les inégalités qui ne profitent pas à tous doivent être tenues pour injustes.
 
C’est ce second principe qui a suscité les plus grandes critiques car il implique forcément une intervention de l’Etat, toujours problématique, pour corriger ou tout au moins équilibrer les mécanismes ou les inégalités naturelles par le biais, notamment, des impôts.


 
150 mots dont deux fois ''raisonnablement'' dans la même phrase, ça reste encore épais ! :D


---------------
Amoureux du Te Deum de Berlioz.
n°2718818
blip blip
Posté le 15-05-2004 à 02:10:13  profilanswer
 

Pour poursuivre la collection de références : lisez du Vincent Descombes, notamment Les institutions du sens(Minuit), et une chose récente, Le complément de sujet (Gallimard, nrf essais).
Un auteur très éclairant et qui assimile parfaitement toutes les orientations de l'histoire de la pensée, y compris et dans une mesure très lumineuse la philosophie analytique.
 
Je relis certains posts (pas tous parce que bon...) et je me demande d'où vient l'idée saugrenue d'utiliser la pensée d'un philosophe, quand celle ci n'a pas une visée pratique, dans une situation concrète.
Personnellement, je ne me suis jamais récité le Tractatus de Wittgenstein pour m'orienter dans le métro à Paris, Bruxelles ou ailleurs...

n°2718854
phyllo
scopus inornatus
Posté le 15-05-2004 à 02:25:44  profilanswer
 

Moi c'est pour draguer mais chacun a ses raisons.

n°2718910
Ars Magna
Digitale Gaudium
Posté le 15-05-2004 à 02:46:38  profilanswer
 

phyllo a écrit :

Moi c'est pour draguer mais chacun a ses raisons.


 
La chemise blanche entr'ouverte sur une poitrine velue ça marche aussi tu sais, pas besoin de faire de la philosophie... :whistle:


---------------
Amoureux du Te Deum de Berlioz.
n°2718962
phyllo
scopus inornatus
Posté le 15-05-2004 à 03:05:37  profilanswer
 

Aboule la moquette, j'ai bien envie d'essayer et j'ai déjà une chemise blanche.

n°2723789
rahsaan
Posté le 15-05-2004 à 23:43:10  profilanswer
 

>L'Antichrist : après avoir lu ton excellent texte sur Pascal, je trouve une ambiguïté de formulation.  
 
La thèse selon laquelle il faut vivre dans le mensonge de la sociabilité, en masquant notre vanité et en satisfaisant celle des autres, est-ce celle du jansénisme, ou seulement de Pascal ?


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
mood
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Posté le 15-05-2004 à 23:43:10  profilanswer
 

n°2792038
Magicpanda
Pushing the envelope
Posté le 24-05-2004 à 23:42:59  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

>L'Antichrist : après avoir lu ton excellent texte sur Pascal, je trouve une ambiguïté de formulation.  
 
La thèse selon laquelle il faut vivre dans le mensonge de la sociabilité, en masquant notre vanité et en satisfaisant celle des autres, est-ce celle du jansénisme, ou seulement de Pascal ?


Pascal a écrit les pensées non pas de son propre chef mais sur commande des jansénites avec lesquels il partageait certain principes .
En ce moment je relit "l'etre et le néant" avant de me plonger dans les situations , plus je lit de Sartre , plus ce qu'il expose me séduit c'est à la fois merveilleux et un peu inquiétant  :jap:


Message édité par Magicpanda le 24-05-2004 à 23:44:24

---------------
" Quel est le but du capital ? Le but du capital c'est produire pour le capital. L'objectif, lui, est illimité. L'objectif du capital c'est produire pour produire." - Deleuze || André Gorz - Vers la société libérée
n°2792130
Magicpanda
Pushing the envelope
Posté le 24-05-2004 à 23:52:47  profilanswer
 

L'Antichrist a écrit :


 
L?optimisme socratique est mis à mal parce qu?il ne pense pas la radicalité du mal mais un mal relatif, un mal apparent ou le mal d?un autre. Vouloir radicalement le mal pour le mal, est-ce possible ? La réponse la plus commune consiste à répondre que ce serait là une volonté diabolique et non-humaine. Si on n?admet pas la possibilité de vouloir un mal autre que relatif, on ne prend pas au sérieux l?existence du mal. C?est nier l?existence d?un mal contingent, simplement possible, qui n?arrive que parce qu?on le veut : le mal véritablement scandaleux. C?est refuser de penser la volonté dans sa liberté (nous pouvons penser au texte de Gide intitulé L?immoraliste et qui développe une théorie de l?acte gratuit). Or, la possibilité du mal est la figure fondamentale (ce qui ne veut pas dire la plus haute) de la liberté : sans possibilité de vouloir le mal, pas de liberté.  
 
C?est ce problème que rencontre Sartre. Penser un monde de la mort de Dieu et penser la liberté comme essence de l?homme sont également les deux piliers de son système. Il reste donc à analyser l?évolution du concept de « volonté » dans ce cadre de pensée. Comment relier la volonté et la liberté comme essence de l?homme ? Peut-on penser une volonté sans liaison avec les valeurs transcendantes ?


 
je ne suis pas tellement d'accord sur cette lecture.  
Sartre précise dans "l'etre et le néant" puis dans "l'existensialisme est une humanisme" , qu'on peut etre existensialiste et déiste .
En effet , il ne s'agit pas de s'épuiser à démontrer la non existence de Dieu , mais bien de montrer que cette existence ou cette non existence n'est pas determinante dans la vie de l'homme , parce que la vie se concentre à notre action engagée  ( puisque " l'existence precede l'essence " ).
A partir de ce moment ; la dialectique Sartrienne est brillantissime à mes yeux car elle résoud le probleme du religieux sans l'attaquer , de plus la coordination des valeurs se trouve dans la disctinction entre les types de croyances : croire à et croire en  
Croire à quelque chose , c'est espérer , supposer , soutenir
Croire en , ce n'est plus vraiment une croyance au sens premier , c'est une certitude qu'on ne peut affirmer comme telle car indémontrable  ..


---------------
" Quel est le but du capital ? Le but du capital c'est produire pour le capital. L'objectif, lui, est illimité. L'objectif du capital c'est produire pour produire." - Deleuze || André Gorz - Vers la société libérée
n°2810890
l'Antichri​st
Posté le 27-05-2004 à 05:49:42  profilanswer
 

Citation :

je ne suis pas tellement d'accord sur cette lecture.  
Sartre précise dans "l'etre et le néant" puis dans "l'existensialisme est une humanisme" , qu'on peut etre existensialiste et déiste .  
En effet , il ne s'agit pas de s'épuiser à démontrer la non existence de Dieu , mais bien de montrer que cette existence ou cette non existence n'est pas determinante dans la vie de l'homme , parce que la vie se concentre à notre action engagée  ( puisque " l'existence precede l'essence " ).  
A partir de ce moment ; la dialectique Sartrienne est brillantissime à mes yeux car elle résoud le probleme du religieux sans l'attaquer , de plus la coordination des valeurs se trouve dans la disctinction entre les types de croyances : croire à et croire en  
Croire à quelque chose , c'est espérer , supposer , soutenir  
Croire en , ce n'est plus vraiment une croyance au sens premier , c'est une certitude qu'on ne peut affirmer comme telle car indémontrable  ..


 
Intéressant... Mais cela demande discussion... Malheureusement, je n'ai pas du tout le temps d'expliquer et de développer, prochainement donc...
 
Mes excuses aussi à Rahsaan : concernant le thème de l'amour-propre, il s'agit bien d'une position janséniste, reprise par Pascal. Magicpanda a raison.


Message édité par l'Antichrist le 27-05-2004 à 06:06:30
n°2837307
lecentredu​monde
Conséquence future ,le présent
Posté le 30-05-2004 à 23:25:14  profilanswer
 

Merci pour ta longue réponse...
Mais le Moi est fiction pour Pascal... quel Dieu juste que celui qui choisit arbitrairement! Et si il n'y a pas de Moi, Dieu ajoute des "qualités" à l'Homme ( puisqu'on n'aime "jamais que des qualités" ) ? Ainsi même la théorie de la grâce serait vaine ?  

n°2840865
le penseur​ fou
Posté le 31-05-2004 à 17:47:42  profilanswer
 

J'ai envie de donner mon avis sur 2 interventions:
celle de Raashan  sur "le sous sol" de Dostoevski -->
Bien que cela fasse un bout de temps que je l'ai lu, je ne suis pas du tout d'accord avec la "betise" du heros. C'est au contraire ,comme tous les personnages de Dostoevski, un etre tres(trop?) profond et tres  introverti - il me fait penser au personnage du "journal du seducteur" de Kierkegard - des etres qui ne regardent pas simplement ce que les autres peuvent leur apporter mais aussi ce qu'ils peuvent apporter aux autres . Et bien sur la réponse est souvent : rien , Pas sur la meme fréquence!
 
Pour le "divertissement " de Pascal ,j'ai toujours ete d'accord avec sa conception. Les hommes se divertissent pour s'oublier, sous entendu : leur mediocrité. Enfin pas tous les hommes, seulement ceux qui se mentent a eux-memes, ceux qui ont peur d'affronter leur réalité et pas le courage et la force d'essayer de la changer.
Oh bien sur Pascal pensait que le seul moyen de s'élever, d'etre sauvé c'etait de s'immoler en Dieu (question d'epoque peut etre)
Mais n'est-il pas lui-meme un contre exemple? Ne reste-il pas un Grand homme plusieurs siecles aprés sa mort?
Nietzsche disait de lui qu'il etait un diamant brut.
Sous-entendu,un homme immensement doué mais qui a gaspillé son talent dans la religion.
 

n°2843710
lecentredu​monde
Conséquence future ,le présent
Posté le 31-05-2004 à 23:22:20  profilanswer
 

[citation=2840865,760,17][nom]
Les hommes se divertissent pour s'oublier, sous entendu : leur mediocrité. Enfin pas tous les hommes, seulement ceux qui se mentent a eux-memes, ceux qui ont peur d'affronter leur réalité et pas le courage et la force d'essayer de la changer.
Oh bien sur Pascal pensait que le seul moyen de s'élever, d'etre sauvé c'etait de s'immoler en Dieu (question d'epoque peut etre)
Mais n'est-il pas lui-meme un contre exemple? Ne reste-il pas un Grand homme plusieurs siecles aprés sa mort?
Nietzsche disait de lui qu'il etait un diamant brut.
Sous-entendu,un homme immensement doué mais qui a gaspillé son talent dans la religion.
[/citation] :heink:  
 
Souviens-toi donc que pour Pascal, sans divertissement l'homme est fondamentalement misère... que le bonheur n'est pas si accessible que ça.... que le repli sur soi, le "connais toi toi-même " ne sont pas les remèdes immédiats et magiques contre l'oubli de soi ... penser que l'ennui est dépassable ou ne touche que les ignorants serait déresponsabilisant, voire de mauvaise foi! Et c'est bien pourquoi on a retenu Pascal après les Grecs et Montaigne!!!
Ainsi c'est bien naif de parler de ceux qui "ont peur d'affronter leur reéalité et pas le courage et la force de la changer" ... Le pessimisme Pascalien empèche par essence l'Homme de s'élever. Reste à savoir si la philo ( si on la  considère comme reflexion universelle et non étude des cas particuliers, c'est à dire qu'elle ne conscerne pas l'individu directement ) est divertissement, puisqu'on pense certes, mais aux Hommes, non à soi ... Bon après, sortir de la misère ne se réalise pas par la reflexion comme on la conçoit aujourdhui... relis le texte d'Antichrist, où l'on comprend que Pascal, au-delà de fustijer et d'humilier l'humanité, humilie le penseur ( # philosophe...)....  
Nietzsche quant à lui demande à être pardonné... certes Pascal cherchait à convertir, mais  les Pensées se centrent sur l'exploration de l'Homme sans Dieu , sans oublier le blabla sur les modifications de sa soeur...
Il faut dépasser cette lecture en surface qui ramène le divertissement à un défaut, presque au même role que la passion ou la doxa... toutes ces "distinctions conceptuelles" que l'on n'approfondit plus... le divertissement est : l'experience ne t'en détournera jamais .
Ainsi, il serait plus sage de baisser les yeux, de ne pas se croire libre de l'ennui. Soit, considérons une vie heureuse possible dans l'introspection et la sagesse qui idéalement semble possible, mais remettons nous à notre place, soyons humbles pour une fois. Que l'homme qui ne s'adonne pas ou ne s'est pas adonné au divertissement jette la première pierre ...
 
 
ce forum en est la preuve-même


Message édité par lecentredumonde le 31-05-2004 à 23:26:34
n°2844655
rahsaan
Posté le 01-06-2004 à 00:50:21  profilanswer
 

Je suis d'accord avec Lecentredumonde : une fois le péché adamique consommé, il est clair pour Pascal que l'ennui est consubstantiel à l'homme... seul, il n'a pas accès à une vie authentique. La seule dignité à laquelle il puisse atteindre est d'accepter son néant en vivant, de manière assumée et lucide, une vie de divertissement, d'apparat, en jouant sérieusement la comédie du monde sans jamais se laisser prendre au sérieux. Epreuve presque surhumaine de se divertir sans que jamais le divertissement ne nous tourne la tête ; jouer et se prendre au jeu sans en être prisonnier ; se tromper volontairement par plaisir, sans devenir la victime des illusions et des grandeurs d'apparat. Il ya là comme un tourbillon d'illusions et un abîme insondable, un prodige en somme : le divertissement lucide.  ;)


Message édité par rahsaan le 01-06-2004 à 00:50:46

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n°2845106
le penseur​ fou
Posté le 01-06-2004 à 08:34:59  profilanswer
 

lecentredumonde a écrit :

:heink:  
 
Souviens-toi donc que pour Pascal, sans divertissement l'homme est fondamentalement misère... que le bonheur n'est pas si accessible que ça.... que le repli sur soi, le "connais toi toi-même " ne sont pas les remèdes immédiats et magiques contre l'oubli de soi ... penser que l'ennui est dépassable ou ne touche que les ignorants serait déresponsabilisant, voire de mauvaise foi! Et c'est bien pourquoi on a retenu Pascal après les Grecs et Montaigne!!!
Ainsi c'est bien naif de parler de ceux qui "ont peur d'affronter leur reéalité et pas le courage et la force de la changer" ... Le pessimisme Pascalien empèche par essence l'Homme de s'élever. Reste à savoir si la philo ( si on la  considère comme reflexion universelle et non étude des cas particuliers, c'est à dire qu'elle ne conscerne pas l'individu directement ) est divertissement, puisqu'on pense certes, mais aux Hommes, non à soi ... Bon après, sortir de la misère ne se réalise pas par la reflexion comme on la conçoit aujourdhui... relis le texte d'Antichrist, où l'on comprend que Pascal, au-delà de fustijer et d'humilier l'humanité, humilie le penseur ( # philosophe...)....  
Nietzsche quant à lui demande à être pardonné... certes Pascal cherchait à convertir, mais  les Pensées se centrent sur l'exploration de l'Homme sans Dieu , sans oublier le blabla sur les modifications de sa soeur...
Il faut dépasser cette lecture en surface qui ramène le divertissement à un défaut, presque au même role que la passion ou la doxa... toutes ces "distinctions conceptuelles" que l'on n'approfondit plus... le divertissement est : l'experience ne t'en détournera jamais .
Ainsi, il serait plus sage de baisser les yeux, de ne pas se croire libre de l'ennui. Soit, considérons une vie heureuse possible dans l'introspection et la sagesse qui idéalement semble possible, mais remettons nous à notre place, soyons humbles pour une fois. Que l'homme qui ne s'adonne pas ou ne s'est pas adonné au divertissement jette la première pierre ...
 
 
ce forum en est la preuve-même


 
Pour Pascal l'homme est un etre misérable... sans Dieu (qu'est ce qu'un homme ds l'infini ...?).
Mais les hommes qui passent leur vie dans le divertissement refusent de voir cela, ils se mentent a eux-memes, s'etourdissent ("tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre" ).Et cela, non pas a cause de l'ennui qu'ils eprouvent mais parce qu'ils ont peur de rester avec eux-memes .
Je ne pense pas que l'ennui touche principalement les esprits légers,les ignorants, non bien au contraire il est  plus fort avec les esprits profonds qui ne peuvent se consoler ,eux, avec le divertissement. Entre parenthèses,le divertissement ,au sens le plus large, peut revetir de nombreux habits comme par exemple faire des enfants pour certains.
On le voit je ne suis pas d'accord avec Raashan sur son interprétation des "pensées",dans la bouche de Pascal le divertissement a un sens péjoratif. Il ne s'agit pas du cynisme de l'homme supérieur qui voit la vie comme une comédie ou la seule chose intelligente a faire est de jouer le jeu en s'amusant le plus possible (conception Schopenhauerienne,"la vie oscille comme un pendule de la misere a l'ennui" ).
Pour la partie en gras, il s'agit de ma pensée a moi pas de celle de Pascal.Mais egalement , Pascal n'humilie pas  le penseur mais l'arrogant  ("ceux qui s'abaissent je les elève, ceux qui se grandissent je les abaisse" ou a peu pres)
La pensée de Pascal vise a explorer les limites de l'homme mais ceux qui refusent d'explorer leur limites (ceux qui vivent dans le divertissement)sont encore plus miserables que les autres ("toute la dignité de l'homme est de penser" non de se divertir en permanence).
 
Personnellement je ne sais pas s'il y a une issue a l'ennui, "a la misere de l'homme sans dieu", mais j'ai toujours refusé de me refugier dans la religion. Supposons que l'enfer soit sur terre ,combien j'admire(erais) les hommes qui affrontent(eraient la verité en face! tout en sachant qu'il n'y a pas d'issues au lieu de se mettrent la tete dans le sable (je crois que Cioran etait de ces hommes la).
Oh je m'adonne au divertissement de temps en temps moi aussi mais occationnelement.
 
Quant a ton: "Nietzsche demande a etre pardonné" dans quel sens l'entends tu ?
 
En ce qui concerne l'Antichrist, j'ai fais l'effort de le lire quelques temps mais il est decidemment tres loin d'etre ma référence, je zappe systematiquement maintenant.
Pourquoi?  
Parce que le style c'est l'ame et je n'aime pas son style.


Message édité par le penseur fou le 01-06-2004 à 08:37:48
n°2845860
rahsaan
Posté le 01-06-2004 à 12:12:28  profilanswer
 

Peut-être que tu te divertis en lisant ce forum, et en écrivant dessus, et moi à te lire et à te répondre.  ;)  
Pascal dit a peu près : un paysan qui se plaint de son travail aux champs, un soldat qui se plaint de la guerre, mettez-les une journée sans occupation et vous verrez s'ils ne voudront pas redevenir paysan et soldat.  ;)


---------------
Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°2845921
le penseur​ fou
Posté le 01-06-2004 à 12:22:15  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Peut-être que tu te divertis en lisant ce forum, et en écrivant dessus, et moi à te lire et à te répondre.  ;)  
Pascal dit a peu près : un paysan qui se plaint de son travail aux champs, un soldat qui se plaint de la guerre, mettez-les une journée sans occupation et vous verrez s'ils ne voudront pas redevenir paysan et soldat.  ;)


Dac (d'ailleurs ça me rappel un certain prince russe dans le roman de Tolstoi "guerre et paix" ), mais ça ne répond pas a ce que j'ai dis .

n°2853413
l'Antichri​st
Posté le 02-06-2004 à 04:49:13  profilanswer
 

Citation :

Mais le Moi est fiction pour Pascal... quel Dieu juste que celui qui choisit arbitrairement! Et si il n'y a pas de Moi, Dieu ajoute des "qualités" à l'Homme ( puisqu'on n'aime "jamais que des qualités" ) ? Ainsi même la théorie de la grâce serait vaine ?


 

Citation :

" Reste à savoir si la philo ( si on la  considère comme reflexion universelle et non étude des cas particuliers, c'est à dire qu'elle ne conscerne pas l'individu directement ) est divertissement, puisqu'on pense certes, mais aux Hommes, non à soi ... "
 
Voir la troisième partie de mon post

 
 

Citation :

" Il ne s'agit pas du cynisme de l'homme supérieur qui voit la vie comme une comédie ou la seule chose intelligente a faire est de jouer le jeu en s'amusant le plus possible "
 
Voir la troisième partie de mon post

 
 

Citation :

" se tromper volontairement par plaisir, sans devenir la victime des illusions et des grandeurs d'apparat. Il ya là comme un tourbillon d'illusions et un abîme insondable, un prodige en somme : le divertissement lucide. "
 
Cette humilité est certes valable pour les " grands " de ce monde, pour les habiles, mais pas pour les chrétiens parfaits, c'est-à-dire pour ceux qui pratiquent la " pensée de derrière ", qui respectent la " folie " des apparences pour mériter Dieu, pour retrouver une sorte de " clarté " dans l'obscurité de l'ignorance, dans la pure présence du Dieu sensible au coeur.
 
lire la troisième partie de mon post


 
Le " Moi est fiction " pour Pascal ! Oui, mais en même temps Pascal fait l’éloge de l’apparence (et donc de la " médiocrité " pour répondre au penseur-fou !) c’est-à-dire de l’extériorité (les symboles du pouvoir, les déguisements qui frappent l’imagination, les gestes ou les paroles qui accompagnent imaginativement et illusoirement une position sociale ou un état, amitié, amour...) ! Il faut d’emblée replacer l’égocentrisme (par quoi se caractérise le moi humain) et la volonté de domination qui en découle dans la sphère sociale et politique, c’est-à-dire sur le plan arbitraire (mais nécessaire au regard de la défense de l’ordre social qui permet d’éviter les affrontements, les altercations ou bien encore les guerres civiles qui sont les pires des maux) d’une institutionnalisation du pouvoir par les signes (les cordes de l’imagination), les " grimaces " qui entretiennent l’illusion de la valeur intrinsèque, de la légitimité et de la justice (c’est la vue de la soutane du médecin et des bonnets carrés des docteurs qui impriment dans le peuple une déférence ou un respect).
 
La pensée de Pascal se développe contre une tradition philosophique qui cherche l’homme en dehors de sa condition sociale et politique, hors du théâtre de la comédie humaine, dans une essence pure ou un fondement intérieur (ta référence au " Moi " ). Ainsi, Pascal rejette dos-à-dos Hobbes et Rousseau comme deux théoriciens du contrat social, recherchant dans une origine, un hypothétique état de nature, la cause de la société politique. Le cas de Rousseau est édifiant puisque celui-ci pense que l’homme ne peut pas ne pas avoir, au coeur de sa sensibilité, un ressort authentique de mouvements encore pur, échappés à l’effet de la civilisation, de la tradition, de l’éducation, de la culture populaire ou raffinée. Chez lui, la " bonté " de l’homme naturel est le matériau premier à partir de quoi l’homme historique s’est fait. Est " bon " en l’homme ce qui est indéterminé, indéfini, bref libre de toute formation. Emile, le nouvel enfant de l’homme, est encore chrétien par sa sensibilité : la religion de Rousseau, c’est d’être sous le regard de Dieu et non de paraître sous le regard des hommes ! Or, la première nature est perdue pour Pascal ! Dieu a laissé l’homme dans un état d’abandon. Le Dieu pascalien n’est donc ni juste ni injuste, mais simplement absent ! Avant le péché l’homme est sans histoire. Il vit l’union en Dieu c’est-à-dire dans une éternité calme et paisible. Avec le péché, et donc le retrait de Dieu, l’homme entre dans sa seconde nature. Il s’agit du monde où l’homme construit l’humain. Pascal n’est donc pas dans la logique cartésienne d’un Dieu aimant l’homme au point de lui avoir donner le libre-arbitre, c’est-à-dire le pouvoir absolu de " se " déterminer, en dehors de (ou malgré) toute chaîne de causalité (pour Descartes, en effet, l’homme n’est pas une mécanique soumise à des lois, mais une puissance reflétant celle de Dieu. Certes, la volonté peut se tromper lorsqu’elle juge avec précipitation. Mais là n’est pas sa vraie nature : une telle volonté ne dépasse pas le stade de la simple spontanéité - ne sachant pas ce qu’elle veut, la volonté se laisse facilement abuser par les puissances trompeuses. La volonté délibérée, au contraire, possède une nature telle qu’elle incline irrésistiblement à affirmer, par la " lumière naturelle " ou " surnaturelle " - c’est " bonnet blanc et blanc bonnet " - l’évidence, l’idée claire et distincte). Pascal au contraire rabat le monde humain sur la pure contingence. Tel est bien le problème pour Pascal : le commencement n’est pas le fondement. Dans l’humaine condition, rien n’est fondé mais tout se réduit à des commencements nécessairement imparfaits. La sagesse humaine consiste à savoir se contenter de commencement sans origine, de jouer le jeu de la comédie sociale jusqu’à la croyance (Rashaan, il me semble, dans sa réponse à Lecentredumonde, ne voit pas cet aspect fondamental de la réflexion pascalienne, la recherche d'une obscurité de la croyance sans savoir, j’y reviendrai à la fin) ! Il n’y a pas de fondement à la politique, il n’y a qu’un commencement contingent (la coutume...), comme il n’y a pas de fondement divin (" Dieu ajoute des "qualités" à l'Homme... " ) aux " qualités " qui nous font aimer ou admirer les hommes (leur " grandeur sociale " ), pas de " nature " nécessaire de l’homme, mais des conditions purement conventionnelles du respect (qui n’est au fond qu’une manière de tenir l’autre en respect). D’où l’importance accordée par Pascal à ce qu’il appelle la " superbe ", c’est-à-dire l’impression que fait l’apparat sur l’imagination et qui force l’adhésion, faisant croire à des qualités intrinsèques de la personne. Le commencement, dans la mesure même où il n’est pas une origine, est arbitraire et contingent. Politiquement parlant, il est donc bon de cacher que la loi ou la coutume est commencement (arbitraire) et non fondement (légitime). Moralement, le tableau sombre de l’humanité que brosse Pascal trouve aussi une orientation bénéfique s’il permet de prendre conscience de ce que nous sommes. S’il permet de comprendre que le moi est haïssable. Nous devons nous haïr afin de nous libérer de l’illusion selon laquelle nous sommes aimables. C’est la persévérance dans cette illusion qui nous fait croire que nous devons être aimés par les autres parce qu'il y a quelque chose d'aimable en nous.
 
Dans les deux cas, il s'agit d'échapper à l’idolâtrie de la vérité (qui concerne à la fois les demi-habiles - les philosophes - et les habiles - les puissants de ce monde). Car si Pascal critique l’imagination comme puissance trompeuse, la raison n’est pas mieux lotie dans l’appréciation pascalienne. La raison n’est pas raisonnable mais comme conduite par une passion, à savoir la passion de la connaissance. Elle est prise d’une certaine façon dans la logique du divertissement. C’est la chasse de la vérité qui fait chercher et non la prise. La raison traque et veut débusquer la vérité non pour la posséder mais pour oublier l’impossibilité de l’attraper. La raison est donc elle-même corrompue : elle s’échauffe et croit pouvoir atteindre la vérité par ses propres forces. La raison est corrompue et comme dans une sorte de divertissement. Ainsi, la vérité hors de la charité n’est pas Dieu et n’est donc pas vérité mais seulement image de la vérité : on entre dans une logique de l’idolâtrie de la vérité parce qu’on adore une image ou une idole, au lieu d’entrer dans la logique de l’amour de la vérité c’est-à-dire de Dieu. Le fait que l’image soit éloignée de la vérité pourrait faire songer à la dialectique platonicienne exposée dans Le Banquet : l’image est éloignée de la vérité en ce sens qu’elle n’est pas elle. Mais si pour Platon l’image est éloignée de la vérité, elle peut y mener. La traversée des images permet d’aller toujours au-delà des images jusqu’au sans-image ou à l’au-delà de la représentation qu’est l’Idée du Beau. Cette logique ne peut être dupliquée pour la logique pascalienne : l’image n’est pas tant éloignée de la vérité qu’elle n’est l’éloignement lui-même. L’image est la distance même. L’image éloigne de la vérité : il est donc pervers de l’aimer ou de l’adorer. Cela reviendrait à aimer un élément corrompu, c’est-à-dire à aimer en se trompant sur la nature de ce que l’on aime. Traverser les images suppose de stationner en elle c’est-à-dire d’aimer les beaux corps, les belles âmes, les belles occupations, tous ces éléments se situant dans la logique de la participation (methexis) à l’Idée du Beau. Mais tel n’est pas le statut de l’image pour Pascal puisqu’elle est ce qui éloigne de la vérité. Coupé de la vérité, qui ne se trouve que dans l’union à Dieu, depuis la chute et le péché de présomption adamique, la vérité n’est plus notre lot. Nous vivons dans le règne des images et sous le joug de l’imagination en tant que puissance trompeuse. Ainsi, l’image que le moi se fait de lui-même comme aimable est haïssable. Il ne s’agit pas de stationner (la station induisant un amour) dans une telle image mais au contraire de la haïr. Car celle-ci fait la preuve que nous sommes pris et comme embarqués dans le processus de la chute continuée. Au fur et à mesure que nous chutons, nous déclinons dans les images. Dans le monde des images qu’est le monde de la seconde nature, l’image de la vérité est l’obstacle à la vérité. L’homme de la seconde nature a perdu le rapport à Dieu et ne peut donc plus atteindre par ses propres moyens la vérité. Depuis que Dieu s’est retiré de la surface des eaux, l’homme est abandonné. C’est dans cet abandon que se nouent la grandeur et la misère de l’homme. Quand il cherche le vrai, l’homme est dans un entre-deux théorique fatal : ni tout à fait ignorant (nous avons une idée de la vérité invincible à tout le pyrrhonisme) ni tout a fait savant (nous ne sommes plus en Dieu). Entre l’obscurité de l’ignorance et la lumière du savoir, l’homme vit le clair-obscur de l’existence. Cet état médian est douloureux et cause de déplaisir. Quelle serait la cause de plaisir ? Dans l’obscurité totale qui, en même temps qu’une ignorance radicale, est un savoir absolu. En m’abandonnant à l’obscurité totale, c’est-à-dire en me soumettant à Dieu, je peux atteindre la vérité. Mais dans le monde de la seconde nature privé de Dieu, c’est-à-dire dans le monde où l’homme vit au mieux dans l’apparence de vérité et au pire dans le mensonge, il s’agit seulement d’obtenir le mérité de l’ignorance c’est-à-dire de se livrer à Dieu. Il s’agit d’accepter le saut vers Dieu, la fuite de la seconde nature. Il s’agit d’échapper à l’aveuglement de l’idolâtrie et de s’attacher à la demi-obscurité comme si celle-ci pouvait être le moyen de renoncer à la science pour entrer dans l’ignorance en même temps qu’on entre dans la vérité et dans l’espérance. Il faut voir la clarté que l’obscurité porte en elle dans la soumission au vrai de Dieu. Il faut voir le mérite de l’entière obscurité : " C’est un défaut et un manque que je me fais une idole de l’obscurité, séparée de l’ordre de Dieu. " (cf. Pensées, 582) L’homme de la seconde nature en se faisant le centre du Tout se fait criterium de la vérité. De ce fait il ne peut comprendre que c’est dans le renoncement au savoir terrestre qu’il pourra atteindre la vérité divine. Le vrai Dieu n’est pas le dieu des philosophes qui est à l’image de la philosophie c’est-à-dire dans une hésitation permanente. La philosophie hésite sans cesse entre le scepticisme qui assimile l’homme à l’animalité et la superbe qui veut en vain que l’homme soit l’égal de Dieu. Entre la philosophie de Montaigne et la philosophie d’Epictète, le philosophe passe d’un des termes de la réflexion, c’est-à-dire de la contradiction à un autre. Or, il faut accepter l’idée qu’il existe deux ordres de vérités. Le premier constitué par l’ordre terrestre où le vrai toujours partiel côtoie le faux et le second constitué par l’ordre céleste où la vérité est telle qu’en elle-même. Le pas que l’homme doit accepter de franchir réside en l’acceptation de la supériorité de ce second ordre. D’où le renoncement à la raison pour la foi en Dieu, foi qui, dans un monde où le vrai est toujours en position de modèle inaccessible tant que l’homme n’est pas touché par le doigt surnaturel de Dieu, doit prendre la forme de l'apparence et du geste extérieur : pour que le rationaliste puisse croire, il doit s'abêtir, atteindre dans le cérémonial cet état du coeur qui sent Dieu comme il sent que l’espace a trois dimensions ou que les nombres sont infinis (cf. Pensées, 282)


Message édité par l'Antichrist le 03-06-2004 à 13:24:50
n°2853507
le penseur​ fou
Posté le 02-06-2004 à 08:10:38  profilanswer
 

Il me semble que beaucoup de personnes ne voient pas le sens que Pascal prete au divertissement:
il ne parle pas du divertissement comme remède a l'ennui (pour s'ennuyer il faut d'abord penser) mais du divertissement comme divertion.
Les gens vivent en permanence dans le divertissement pour ne pas se retrouver seuls avec eux-memes de peur de sentir leur vide, leur néant, leur médiocrité. Une petite lacheté en somme. Cela se passe vraisemblablement en partie dans l'inconscient .
Sinon pourquoi la frime,le paraitre,le copinage,l'hypocrisie ... ?
Ou dit autrement: ils refusent de penser.
 
Et pour répondre a l'antichrist, Pascal ne fait pas l'éloge de la médiocrité ,il fait l'éloge de ceux qui acceptent leur médiocrité,la regarde en face,cherchent leurs limites, au lieu de se la cacher comme le font les usurpateurs adeptes de l'apparence et rien que l'apparence, autrement dit les gens superficiels.
Ils en deviennent moins médiocres que les autres .


Message édité par le penseur fou le 02-06-2004 à 08:27:09
n°2905247
lecentredu​monde
Conséquence future ,le présent
Posté le 08-06-2004 à 21:33:17  profilanswer
 

Ode au "penseur" fou . Tu n'es ni curieux ni patient... accorde un peu d'importance à la nuance, au détail et à l'humilité au lieu de substituer le conflit à la discussion... puisque la philosophie commense par l'étonnement, ton refus de te soumettre à une connaissance plus complète que la tienne te lie irrémédiablement à l'inertie, de façon à tu demeures un animal naif et borné à la stupide répétition... Au point où je n'éprouve plus l'envie de te répondre patiemment. En somme, ne réponds pas à ce que tu refuses de comprendre, voire à ce que tu n'as pas les moyens de comprendre...

n°2908410
rahsaan
Posté le 09-06-2004 à 10:22:16  profilanswer
 

>Le penseur fou : Je ne dirais pas que pour s'ennuyer, il faut penser d'abord.  
A mon avis, c'est tout le contraire qui se passe réellement : qui ne s'est jamais ennuyé n'a jamais pensé. L'ennui ne découle pas d'une représentation intellectuelle ; au contraire, prendre le temps de penser découle d'un vide de désir, l'ennui.
 
>L'Antichrist : effectivement, à propos du divertissement, j'ai considéré uniquement le cas du divertissement comme jeu des apparences, en laissant de côté la recherche d'une vie plus "authentique"... sans doute parce que, ayant été convaincu par la philosophie de Clément Rosset, je ne crois pas du tout à une vie authentique, mais uniquement à un monde artificiel.  
A noter toutefois que Rosset rapproche ce qu'il appelle la joie (c'est à dire une jubilation inexplicable pris au seul fait d'exister, et une approbation inconditionnelle à tout ce qui existe) de la grâce pascalienne : au sens où joie et grâce sont qqch comme une faculté surnaturelle, une assistance exceptionnelle, un don accordé à l'homme.  
Pour Rosset, la grâce consiste à pouvoir accepter le tragique de la vie sans y chercher de consolation. C'est ce qu'il appelle aussi la "force majeure".


Message édité par rahsaan le 09-06-2004 à 10:42:06
n°2909853
le penseur​ fou
Posté le 09-06-2004 à 12:29:44  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

>Le penseur fou : Je ne dirais pas que pour s'ennuyer, il faut penser d'abord.  
A mon avis, c'est tout le contraire qui se passe réellement : qui ne s'est jamais ennuyé n'a jamais pensé. L' ne découle pas d'une représentation intellectuelle ; au contraire, prendre le temps de penser découle d'un vide de désir, l'ennui.

>L'Antichrist : effectivement, à propos du divertissement, j'ai considéré uniquement le cas du divertissement comme jeu des apparences, en laissant de côté la recherche d'une vie plus "authentique"... sans doute parce que, ayant été convaincu par la philosophie de Clément Rosset, je ne crois pas du tout à une vie authentique, mais uniquement à un monde artificiel.  
A noter toutefois que Rosset rapproche ce qu'il appelle la joie (c'est à dire une jubilation inexplicable pris au seul fait d'exister, et une approbation inconditionnelle à tout ce qui existe) de la grâce pascalienne : au sens où joie et grâce sont qqch comme une faculté surnaturelle, une assistance exceptionnelle, un don accordé à l'homme.  
Pour Rosset, la grâce consiste à pouvoir accepter le tragique de la vie sans y chercher de consolation. C'est ce qu'il appelle aussi la "force majeure".

"qui ne s'est jamais ennuyé n'a jamais pensé."
C'est précisement ce que j'ai dit. "il faut d'abord penser" signifie: il faut etre capable de penser.Mais l'ennui n'est pas le seul moteur de la pensée, la frustration, la souffrance sont au moins aussi puissants.
 
Peut etre que l'on peut faire exception pour les génies , certains trouvent sans doute une jubilation a penser... et pour les imbéciles qui s'ennuient a penser.
 
Dans la partie ou tu t'adresses a l'antichrist il me semble que cela aurait egelement put s'addresser a ce que j'ai dit du divertissement, a savoir:
Pascal ne parle pas du divertissement pour echapper a l'ennui mais du divertissement pour echapper a soi-meme (la peur du vide sans doute)

n°2910360
rahsaan
Posté le 09-06-2004 à 13:34:45  profilanswer
 

Quel différence fais-tu entre échapper à soi-même et échapper à son ennui ? Ca me semble être la même chose à vrai dire.

n°2910401
xice007
Koudy vy îidete?
Posté le 09-06-2004 à 13:38:09  profilanswer
 

Le bonheur, désespérément  
d'André Comte-Sponville  
 
 

n°2910407
phyllo
scopus inornatus
Posté le 09-06-2004 à 13:38:35  profilanswer
 

xice007 a écrit :

Le bonheur, désespérément  
d'André Comte-Sponville


 
Et ?

n°2910475
rahsaan
Posté le 09-06-2004 à 13:45:12  profilanswer
 

xice007 a écrit :

Le bonheur, désespérément  
d'André Comte-Sponville


 
Un copain me l'avait conseillé. Celui qui n'attend rien n'a pas d'espoir. Si bien qu'il ne peut être au sens propre des-espéré. Tout ce qui lui advient lui advient alors par surcroît, comme un excédent.

n°2910690
le penseur​ fou
Posté le 09-06-2004 à 14:01:29  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Quel différence fais-tu entre échapper à soi-même et échapper à son ennui ? Ca me semble être la même chose à vrai dire.


Non ce n'est pas du tout la meme chose:
Echapper a soi-meme c'est surtout pour les gens qui ont peur de voir leur néant (ils le présentent sans se l'avouer). Ce sont des gens qui ont trés peur de la solitude (un philosophe a dit a peu prés ceci:a la difference des imbéciles  le sage aime la solitude car seul il est plein de lui-meme ,Thalés? Démocrite?), des etres superficiels qui ont besoin de se cacher la vérité en se divertissant/se détournant .
 
Et puisque pour s'ennuyer il faut au préalable penser/etre capable de penser, l'ennui resulte ,certes d'une absence de désir, mais aussi d'une prise en compte de la réalité; En quelque sorte d'une impasse,d'un echec de la pensée.
C'est pas pour rien que les philosophes les plus profonds connaissaient trés bien l'ennui, je pense particulierement a Schopenhauer  ("La vie oscille comme un pendule de la souffrance a l'ennui" ) et a Nietzsche qui l'admirait a ses débuts avant de prendre le contre-pied de sa philosophie (pessimiste) avec sa théorie de l'eternel retour et sa solution : le surhomme (philosophie optimiste)
 
edit: en fait dans les 2 cas, quand il s'agit du divertissement ,  il s'agit bien d'echapper a quelque chose,mais la difference est dans ce quelque chose précisement. C'est ce que j'ai essaye d'expliquer.


Message édité par le penseur fou le 09-06-2004 à 14:06:54
n°2913005
rahsaan
Posté le 09-06-2004 à 17:14:14  profilanswer
 

Je comprends bien, mais moi je ne crois pas au mythe du sage qui est plein de lui-même alors que l'homme du commun est creux et superficiel. C'est justement ce mythe que Pascal dénonce, en particulier.  
Des gens comme Schopenhauer et Nietzsche ont au contraire pris conscience du néant de toute chose, l'ont reconnu et ont placé cela au centre de leur philosophie... et c'est toute la différence avec l'homme qui commun, et les penseurs métaphysiciens, qui relèvent tous de la même vacuité, mais qui refusent de se l'avouer !  
La ligne de partage se fait sur l'acception -ou non- de la vacuité, pas sur une différence d'être, malgré ce qu'a pu affirmer Démocrite ou Thalès.  
La différence est du côté de la capacité d'approbation, pas de la possession ou non d'une plénitude supérieure.  
C'est une illusion ontologique précisément de se croire plein d'être et ce sont des penseurs qui ont mené cette illusion à son plus haut degré, Hegel en particulier, ou Parménide.  
Le sage est finalement encore plus prisonnier de sa vanité que l'homme du commun, puisque sa pensée ne sert qu'à développer dans des proportions démesurées ce qui reste médiocre chez le non-penseur : à savoir, la croyance qu'on peut échapper au vide de l'existence, qu'on peut se fabriquer une appartenance à un règne supérieur d'être.
Quand Nietzsche dit : "Vous aussi, vous êtes la volonté de puissance et rien que cela" c'est à dire : comme tout ce qui existe, il dissout entièrement l'être dans le jeu incessant des forces et de l'apparence.


Message édité par rahsaan le 09-06-2004 à 17:16:34
n°2913604
xice007
Koudy vy îidete?
Posté le 09-06-2004 à 18:14:49  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Un copain me l'avait conseillé. Celui qui n'attend rien n'a pas d'espoir. Si bien qu'il ne peut être au sens propre des-espéré. Tout ce qui lui advient lui advient alors par surcroît, comme un excédent.

Oui!
 
Mais selon les personnes, le livre sera perçu différemment
Pour moi,
C'est surtout la conception de l'amour qui est à retenir de ce petit livre magique, en effet, lorsque quelqu'un porte des sentiments ou fort intérêt, le mot, la phrase mondiale en tendance qu'il vous portera sera (dans 95% des cas)
<<Je T'aime...!>>
Mais, ACS montre que ce n'est pas une déclaration valable, en effet, c'est l'appartenance qui est au centre, et non pas l'amour, la passion
 
Il faudrait plutôt dire
<<Je suis comblé de bonheur à l'idée que qui tu puisses exister>>
 :hello:
 
ça c'est de la déclaration  :)


Message édité par xice007 le 09-06-2004 à 18:15:36
n°2914146
le penseur​ fou
Posté le 09-06-2004 à 19:16:59  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Je comprends bien, mais moi je ne crois pas au mythe du sage qui est plein de lui-même alors que l'homme du commun est creux et superficiel. C'est justement ce mythe que Pascal dénonce, en particulier.  
Des gens comme Schopenhauer et Nietzsche ont au contraire pris conscience du néant de toute chose, l'ont reconnu et ont placé cela au centre de leur philosophie... et c'est toute la différence avec l'homme qui commun, et les penseurs métaphysiciens, qui relèvent tous de la même vacuité, mais qui refusent de se l'avouer !  
La ligne de partage se fait sur l'acception -ou non- de la vacuité, pas sur une différence d'être, malgré ce qu'a pu affirmer Démocrite ou Thalès.  
La différence est du côté de la capacité d'approbation, pas de la possession ou non d'une plénitude supérieure.  
C'est une illusion ontologique précisément de se croire plein d'être et ce sont des penseurs qui ont mené cette illusion à son plus haut degré, Hegel en particulier, ou Parménide.  
Le sage est finalement encore plus prisonnier de sa vanité que l'homme du commun, puisque sa pensée ne sert qu'à développer dans des proportions démesurées ce qui reste médiocre chez le non-penseur : à savoir, la croyance qu'on peut échapper au vide de l'existence, qu'on peut se fabriquer une appartenance à un règne supérieur d'être.
Quand Nietzsche dit : "Vous aussi, vous êtes la volonté de puissance et rien que cela" c'est à dire : comme tout ce qui existe, il dissout entièrement l'être dans le jeu incessant des forces et de l'apparence.


Ah! enfin un post engagé/personnel!
Je répondrais en me répétant que l'homme du commun refuse de voir son néant , il vit dans l'illusion en se distrayant (de penser) en permanence.
Par "le sage est plein de lui-meme" il faut entendre qu'il est a lui-meme son propre sujet d'etude, le sage aime et n'a pas peur de creuser! c'est pour ça ,entre autre, qu'il n'a pas peur de la solitude et va jusqu'a la rechercher.  
Entre parenthèses,c'est ma conception de la philosophie:
je ne crois pas qu'elle soit une science (comme les sophistes)on ne philosophe vraiment que ds la solitude/en prise avec l'existence.
Tout ne peut pas s'enseigner il faut vivre et souffrir.On peut et on doit toujours remettre en question ce qui a eté dit. (c'est pour ça ,entre autre,que je n'aime pas le style de l'antichrist, trop impersonnel, trop académique,oui je sais qu'il est prof de philo, mais je crois aussi que tout le monde peut changer et je ne parle que des gens qui me semblent interessant)
Pascal dénonce ceux qui refusent de voir leur néant (les imbéciles et les arrogants)
La solution de Schopenhauer c'etait la négation du vouloir vivre pour echapper a la souffrance (proche du bouddhisme).
Mais Nietzsche a trouvé une autre issue, beaucoup moins pessimiste, exalter l'homme supérieur, l'homme qui peut se passer de Dieu.
Il prone la lutte! encourage le guerrier!le contraire du renoncement.
A mon avis ceci decoule de son intuition de l'eternel retour :
puisque nous sommes condamnés a revivre eternellement la meme chose, la seule chose intelligente a faire est de préparer son futur pour ne pas le regretter ("deviens ce que tu es!", "la vie comme oeuvre d'art" )
 
Sinon bien vu pour Hegel! j'aime pas du tout.

n°2915365
rahsaan
Posté le 09-06-2004 à 22:17:08  profilanswer
 

Hegel est un penseur extrêmement puissant, à qui sa postérité doit beaucoup -même Deleuze, très indirectement, même si c'est sacrilège de le dire !  :D  
Après en avoir relu d'importants passages, suite à ma longue discussion avec l'Antichrist, j'ai mieux cerné le développement révolutionnaire qu'il donnait au langage et à la conceptualisation scientifique. Il a véritablement disloqué l'image de la pensée comme rapport à des vérités éternelles. Il a été le premier a assumé jusqu'au bout que tout soit engendré.  
 
Pour en revenir à Pascal, je crois qu'il est trop rapide de dire que seuls les imbéciles se cachent leur néant. C'est justement la grande force de Pascal de dénoncer ce refoulement du vide chez tout un chacun, fût-il un paysan miséreux ou un grand seigneur.  
Le règne du divertissement est valable pour tous les hommes !
 
Inutile de se croire à l'abri parce qu'on prend des postures d'intellectuel, ou d'important, ou d'homme de pouvoir... la catégorie sociale ne peut pas être déterminante pour juger de cela, puisqu'aussi bien le monde est une comédie des apparences, non plus que l'intelligence, puisqu'elle découle du besoin de se distraire.  
Dès lors, le paysan peut être plus lucide sur sa condition que le fier penseur tout plein de concepts.  ;)  

n°2917430
le penseur​ fou
Posté le 10-06-2004 à 08:12:49  profilanswer
 

Oh je sais bien qu'Hegel est considéré par l'intelligentsia comme un penseur de premier plan (d'ailleurs BHL ne jure que par lui :D )
Parmis tout son fatra philosophique, il a certainement dit des choses interessantes mais pour moi c'est un penseur sans ame (ou du moins elle ne transparait pas dans ses ecrits).
La philosophie c'est l'art de la vie, c'est une matière vivante.
On philosophe avec ses tripes (Nietzsche disait: " on pense avec son corps" ).
Quand on lit les plus grands on s'impregne de leurs ames (on me pardonnera ce terme un peu esoterique mais je n'en vois pas de meilleur)
Oui l'ame de Socrate, l'ame de Platon, l'ame d'Aristote, l'ame d'Epictete, de Montaigne, de Descartes, de Pascal, de Spinoza,de Voltaire, de Rousseau, De Schopenhauer , De Nietzsche, De Kierkegard, De Freud, De Jung.... j'en passe et des meilleurs.
C'est ça qui est précieux en philosophie.
Chez toi aussi  (a la difference de certains professionnels dont les paroles semblent ecrits par un ordinateur) on la sent (l'ame). J'espère qu'elle ne sera pas estompée par les futures années d'enseignements.
En bref, ressentir c'est l'essentiel!
 
Pour ce qui est de Pascal, decidement je crois que j'ai du mal a me faire comprendre:
Les imbéciles ou les gens superficiels se cachent leur néant, oui.
Et  etre imbécile ou superficiel c'est indifferent de la classe sociale ou du pouvoir . Il y a des paysans profonds comme il y a des intellectuels superficiels (Tiens ça me fait penser a une phrase de Nietzsche : "Les Grecs etaient superficiels... par profondeur" ).
 
Oui tous les hommes se divertissent pour supporter la vie !  
Mais certains le font occationnellement (pour oublier leur soucis un moment,repos de la pensée) et d'autres en permanence (refus de penser,refus de la réalité).
 
Et si tu penses que je suis un "fier penseur" tu te trompe.
Je n'ai jamais eté fier et je pense ,oui, mais sans talent.

n°2932939
Magicpanda
Pushing the envelope
Posté le 11-06-2004 à 14:40:31  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Hegel est un penseur extrêmement puissant, à qui sa postérité doit beaucoup -même Deleuze, très indirectement, même si c'est sacrilège de le dire !  :D  
Après en avoir relu d'importants passages, suite à ma longue discussion avec l'Antichrist, j'ai mieux cerné le développement révolutionnaire qu'il donnait au langage et à la conceptualisation scientifique. Il a véritablement disloqué l'image de la pensée comme rapport à des vérités éternelles. Il a été le premier a assumé jusqu'au bout que tout soit engendré.  
 
Pour en revenir à Pascal, je crois qu'il est trop rapide de dire que seuls les imbéciles se cachent leur néant. C'est justement la grande force de Pascal de dénoncer ce refoulement du vide chez tout un chacun, fût-il un paysan miséreux ou un grand seigneur.  
Le règne du divertissement est valable pour tous les hommes !
 
Inutile de se croire à l'abri parce qu'on prend des postures d'intellectuel, ou d'important, ou d'homme de pouvoir... la catégorie sociale ne peut pas être déterminante pour juger de cela, puisqu'aussi bien le monde est une comédie des apparences, non plus que l'intelligence, puisqu'elle découle du besoin de se distraire.  
Dès lors, le paysan peut être plus lucide sur sa condition que le fier penseur tout plein de concepts.  ;)


 
Pour ma part je pense que la puissance d'une reflexion n'en fournit pas la pertinence ... ( cf Marcel Gauchet par exemple )


Message édité par Magicpanda le 11-06-2004 à 14:40:50

---------------
" Quel est le but du capital ? Le but du capital c'est produire pour le capital. L'objectif, lui, est illimité. L'objectif du capital c'est produire pour produire." - Deleuze || André Gorz - Vers la société libérée
n°2933827
rahsaan
Posté le 11-06-2004 à 15:48:31  profilanswer
 

Que veux-tu dire ?  :heink:

n°2933855
Magicpanda
Pushing the envelope
Posté le 11-06-2004 à 15:50:37  profilanswer
 

Que ce qui compte ce n'est pas forcément d'arriver à une capacité de reflexion abstraite très forte , mais davantage d'arriver à s'extirper des contextes et des "prénotions" que l'on a :jap:
Souvent la pensée philosophique est fortement déterminée par le contexte sociologique et historique de son apparition ..


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" Quel est le but du capital ? Le but du capital c'est produire pour le capital. L'objectif, lui, est illimité. L'objectif du capital c'est produire pour produire." - Deleuze || André Gorz - Vers la société libérée
n°2933974
rahsaan
Posté le 11-06-2004 à 15:59:41  profilanswer
 

... ce qui n'est pas le cas de la pensée de Hegel, puisqu'elle marque au contraire une rupture parfaitement nette avec ses prédécesseurs, en étant la 1ere justement à intégrer le développement de la philosophie dans l'histoire.

n°2933980
pascal-san
Posté le 11-06-2004 à 15:59:53  profilanswer
 

Magicpanda a écrit :

Que ce qui compte ce n'est pas forcément d'arriver à une capacité de reflexion abstraite très forte , mais davantage d'arriver à s'extirper des contextes et des "prénotions" que l'on a :jap:
Souvent la pensée philosophique est fortement déterminée par le contexte sociologique et historique de son apparition ..


Oui -est-ce ce que tu veux dire ?- mais il me semble aussi que la philo sert à éviter les clichés, c'est à dire les idées toutes faites. Et c'est ainsi qu'on peut ensuite dire qu'on pense pour son compte. Mais la philo c'est pas que de la pensée abstraite, c'est aussi, pour les plus grandes, de la pensée pratique qui te sert tous les jours.
Quant à savoir si elle est déterminée par autre chose qu'elle même, sans doute, mais comme tout ce qui existe. C'est pas ça qui fait qu'un philosophie restera ou ne restera pas.

n°2933998
rahsaan
Posté le 11-06-2004 à 16:01:03  profilanswer
 

En réalité, meilleur est un penseur et plus le contexte socio-historique sous-détermine sa pensée.

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