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Quels sont pour vous les trois livres de philo à lire pour un honnête homme ?


 
15.4 %
 273 votes
1.  "La république" de Platon
 
 
6.7 %
 119 votes
2.  "La métaphysique" d'Aristote
 
 
15.7 %
 279 votes
3.  "l'Ethique" de Spinoza
 
 
1.5 %
    27 votes
4.  "Essai de théodicée" de Leibniz
 
 
15.0 %
 266 votes
5.  "Critique de la raison pure" de Kant
 
 
17.8 %
 315 votes
6.  "Par delà le bien et le mal" de Nietzsche
 
 
5.9 %
 105 votes
7.  "L'évolution créatrice" de Bergson
 
 
6.4 %
 113 votes
8.  "Etre et temps" d'Heidegger
 
 
7.5 %
 133 votes
9.  "Qu'est-ce que la philosophie" de Gilles Deleuze
 
 
8.1 %
 144 votes
10.  "Moi, ma vie, mon oeuvre" de obiwan-kenobi
 

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Auteur Sujet :

Philo @ HFR

n°12856281
Baptiste R
Posté le 02-10-2007 à 18:01:28  profilanswer
 

Reprise du message précédent :

Citation :

Ah non, ce sont des "slits"


Mais aussi des "pinholes".  :o (j'arrête, j'arrête)

mood
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Posté le 02-10-2007 à 18:01:28  profilanswer
 

n°12856436
sylvva
Posté le 02-10-2007 à 18:24:21  profilanswer
 

foutre de a écrit :


 
mais certainement là encore sylvva ne sera pas contente


 
répliquer juste par esprit de contradiction, je laisse ça aux ados
 
dire que Molière est le rire grossier du bourgeois grégaire, roublard et arriviste qui se moque des choses élevées c'est, pour le moins, le regarder par le petit bout de la lorgnette,
 
pour en juger il faut connaitre la tradition comique dans la littérature européenne, depuis Aristophane,
en passant par les fabliaux, le roman picaresque, Rabelais, la farce et la commedia dell' arte, et j'en oublie...
 
le sujet est trop vaste pour être traité ici, et il faut être spécialiste, ce que je ne prétends pas
 
juste quelques remarques :
 
- Molière n'est promoteur d'aucune classe sociale, et encore moins de l'idéal courtisan, il n'est pas un philosophe, ni un économiste, ni un saint,  il ne fait pas de la politique, il ne sait pas que 120 ans après
lui  il y aura une révolution bourgeoise,  
il est un jeune homme qui a reçu une éducation soignée au collège Louis-le-Grand ( maths, physique, philo scolastique, latin : il lit Plaute et essaie de traduire Lucrèce, danse, escrime, il a peut-être fréquenté Gassendi ) mais qui n'entend pas prendre une place commode toute désignée dans la société,  
esprit éveillé, il veut plutôt partir voir le monde, vivre au milieu d'individus de diverses conditions, qu'il apprend à connaître et à qui il entreprend ( tout le monde de l'époque défile dans ses pièces ) de tendre un miroir qui ridiculise certains de leurs comportements et prétentions, un miroir grossissant et caricatural afin d'être efficace,  
il ne salit pas, il fustige des travers généralement humains, par le biais de personnages complexes et vivants,
son dessein, et il s'en est expliqué amplement, est de peindre, dans un esprit satirique et en faisant rire, la nature humaine, telle qu'il la voit en son siècle,
( en s'attirant évidemment des ennemis impitoyables et des détracteurs acharnés )
il ne sert pas des leçons de morale, il montre la vie elle-même et invite à la réflexion,
 
il n'est cependant pas dupe de l'ampleur de l'effet qu'il produit, il sait que le vice humain est trop profondément enraciné pour qu'une seule épreuve puisse en venir à bout :
les dénouements heureux invraisemblables qu'il choisit ne résolvent que provisoirement les problèmes,
et, même si parfois il arrive à un comique épuré, élevé, à ce "rire dans l'âme", comme il dit,
on devine derrière ce rire un Molière sinon pessimiste, du moins lucide et sans illusion
 
 
 
- ce qui triomphe dans le Bourgeois Gentilhomme ce n'est pas la femme bourgeoise, mais le bon sens :    
  le personnage de Mme Jourdain est conçu afin de servir de contraste face aux prétentions de noblesse ridicules de Jourdain
 
 
- dans le Misanthrope Molière ne raille pas le sens de la vertu, comme le lui reproche Rousseau
( dans la Lettre à d'Alembert )
il dit seulement, par la bouche de Philinte, que si l'on veut vivre en société, il faut garder un juste    
  milieu :
" La parfaite raison fuit toute extrémité,
  Et veut que l'on soit sage avec sobriété."
Molière donne d'ailleurs le Misanthrope après sa séparation d'Armande, et il faut se demander si derrière Alceste il ne s'est peint lui-même, son amour déçu et son aversion de l'hypocrisie sociale
 
- qu'un chrétien profondément mystique, comme l'est devenu Max Jacob, ait écrit une défense de Tartuffe, c'est compréhensible
il faut cependant reconnaître que ce n'est pas la plus excellente, cette idée ( l'ether dont Max se droguait en fut la cause ? ) de penser soutenir la foi en prenant la défense d'un escroc qui s'introduit dans une maison pour se servir de la dévotion naïve du père et obtenir ses biens, la main de sa fille et les faveurs de sa femme !
 
Molière n'a pas ramené  la dévotion à une grimace hypocrite, comme on l'a jugé hâtivement,
situé sur la position du bon sens et du juste milieu,  il s'est opposé et aux rigueurs du jansénisme
et à la morale relâchée de certains casuistes, et à l'intolérance de certains
 
il dit clairement respecter le bon et vrai dévot, le "dévot de coeur", qui pratique la tolérance et la modération, celui dont la " dévotion est humaine et traitable"
 
 
- Molière ne nie point les capacités et le droit, pour les femmes, d'être cultivées :
 
il ne raille pas les salons épris de bon goût et de science, il s'en prend à l'affectation,
à l'artificiel et au futile, à la préciosité ridicule qui veut à tout prix se distinguer du commun  
et du naturel et qui fait certaines femmes fréquenter des pédants sans talent
 
Clitandre dit : " Je consens qu'une femme ait des clartés de tout,
                  Mais je ne lui veux point la passion choquante
                  De se rendre savante afin d'être savante..."
 
Molière veut l'émancipation de la femme, il raille l'autoritarisme traditionnel qui conduit celle-ci au mariage arrangé et qui veut, comme il le met ironiquement dans la bouche d'un Chrysale, que le savoir de la femme doive se réduire " à connaître un pourpoint d'avec un haut-de-chasse",
mais il ne veut pas que par le savoir la femme perde son charme, sa féminité, sa grâce naturelle
 
- Molière ne part pas dans le sud pour trouver un public tout prêt à railler la capitale :  ayant repris pour un temps la charge de son père, pour lui faire plaisir, il y va pour suivre le roi,
mais son goût pour le théâtre, qu'il a connu depuis qu'il était enfant, prend le dessus
 
il va passer plus de 15 ans à parcourir la province avec la troupe et à jouer des pièces qui,
dans la tradition italienne, étaient plutôt comiques, c'est-à-dire faites pour rire, et non pas  
satiriques, avant de jouer à Paris et de jouer ses propres pièces
 
- Scapin :  
 
Molière reprend, en le nuançant, Scappino, personnage de la comédie italienne, qui hérite à son tour  
des latins  Plaute et Térence, chez qui apparaît  la figure de l'esclave intrigant et fourbe, prêt à tromper le vieux maître pour servir la jeunesse libertine
 
chez Molière il est le valet effronté qui, par mensonges et manigances, soutire aux pères l'argent nécessaire pour faire triompher l'amour et la jeunesse
 
il n'a rien d'un fumiste, il y a chez lui de ce cynisme de l'endurci, de celui qui a passé trois ans sur une galère turque et de l'exclu, écrasé par le pouvoir de l'argent et contraint à servir des riches avares et  
autocrates
 
- Molière préparant l'ère du Muflisme !
 
quelle méconnaissance décourageante de cet auteur, qui témoigne probablement de la médiocrité voire l'incompétence des enseignants au lycée, dûe à son tour à la superficialité avec laquelle ils ont été formés ( dans les fac de lettres tous les auteurs ne sont pas étudiés systématiquement, ne fut-ce que de manière introductive générale, et c'est probablement le cas en philo aussi)
 
ce que je viens de montrer faisait partie du minimum à savoir présenté par les manuels de l'époque  
au candidat au baccalauréat d'il y a trente ans ( Lagarde et Michard, chez Bordas, 1970, réussissent à expliquer en 27 pages, textes à l'appui, en quoi consiste le génie de Molière )
 
ce n'est donc pas Molière qui ouvre la voie au ruquiérisme,  
c'est le cynisme des élites, qui promeuvent le rire idiot ( le pouvoir s'est toujours trouvé des bouffons )  
pour laisser dans l'ombre tout ce qui peut éveiller l'esprit critique, comme ce fin observateur dont elles craignent l'énorme force subversive ( combien de pièces de Molière peut-on voir à la télé sur une année ?! )

Message cité 1 fois
Message édité par sylvva le 02-10-2007 à 20:45:46
n°12858060
hephaestos
Sanctis Recorda, Sanctis deus.
Posté le 02-10-2007 à 21:26:26  profilanswer
 

daniel_levrai a écrit :


 Héphaïstos, tu peux m'expliquer le côté technique de Heisenberg ?

 

Absolument pas, non, désolé. Je ne peux pas m'empêcher d'essayer : Si tu veux une piste pour en comprendre le fondement, c'est intrinsèquement lié au problème de la mesure en mécanique quantique, qui est une projection d'une fonction d'onde (une "image", donc), et qui donne potentiellement plusieurs résultats. Si l'on tient à concevoir les choses de façon à ce que la particule "ait" une vitesse et une position (ainsi on réifie la vitesse et la position, et on relègue la fonction d'onde à un statut autre), la mesure de la position se fait dans des conditions telles que, quand elle est précise, la mesure sur la vitesse ne l'est plus, parce que la projection de la fonction d'onde des particules se fait dans deux directions orthogonales selon que l'on mesure la vitesse ou la position. Et comme la mesure altère la particule, on ne peut pas la tourner pour faire une seconde mesure ensuite, après avoir fait la première.

 

En quelques sortes, c'est un peu comme si l'on voulait connaitre les trois dimensions d'un parallélépipède, à partir d'une photo : selon l'angle choisi, on pourra avoir deux dimensions parfaitement, ou bien les trois mais avec une moins bonne précision (puisque les traits apparaitront plus petits, et l'incertitude sur la mesure sera plus grande).

 

Donc le véritable paradoxe avec Heisenberg, c'est le fait qu'on ne puisse pas tourner l'objet que l'on mesure, pour en mesurer ses autres dimensions avec une plus grande précision : la mesure qui a été faite est désormais la seule valeur que possède l'objet mesuré. Ceci était expliqué autrefois par le miracle de l'effondrement de la fonction d'onde, et désormais un peu plus finement par le phénomène de décohérence. L'interprétation que j'estime la plus élégante et la plus fondée (car la plus simple), c'est celle des mondes multiples d'Evrett : la réalité que l'on décrit par l'évolution de la fonction d'onde à travers l'équation de Shrödinger, n'est rien d'autre. Les objets vivants ont des raisons de se faire une image du monde, et pour cela ils utilisent ce que l'on appelle des mesures, qui leur fournissent les résultats qu'on connait, et qui sont tout à fait pertinents biologiquement. Mais la mesure fait partie de l'évolution de la fonction d'onde globale, et celle-ci ne s'effondre jamais, simplement elle se sépare en plusieurs branches qui n'interagissent plus à chaque fois qu'une mesure a lieu. Cette interprétation a ma faveur car elle ne rajoute rien à l'équation de Shrödinger, et explique complètement (pour ce qu'on en sait) notre expérience.


Message édité par hephaestos le 02-10-2007 à 21:31:18
n°12858112
hephaestos
Sanctis Recorda, Sanctis deus.
Posté le 02-10-2007 à 21:29:48  profilanswer
 

daniel_levrai a écrit :


Ah non, ce sont des "slits" et le résultat n'est pas le même.

 

C'est la diffraction qui est la même pour une fente et pour un trou. Diffraction qui est elle aussi la manifestation du caractère ondulatoire de la matière. On a tendance à confondre les deux phénomènes (diffraction et interférence), et ce n'est franchement pas bien grave.

 

/edit : ah ben non, le motif d'interférence est bien le même pour des fentes ou des trous, c'est donc ien la même chose (mais plus facile à faire avec des fentes)

 

interférences avec des trous d'Young :

 

http://planetquest.jpl.nasa.gov/images/experiment2_4b.jpg

 

Avec des fentes :

 

http://pix.nofrag.com/0/8/9/ca0c4a5e4e9edf76dcbf458079012.jpg


Message édité par hephaestos le 02-10-2007 à 21:40:48
n°12858911
neojousous
Posté le 02-10-2007 à 22:08:07  profilanswer
 

Je l'ai fait en TP l'année dernière ça, c'était sympa.

n°12859269
sylvva
Posté le 02-10-2007 à 22:30:24  profilanswer
 

foutre de a écrit :


 
je vais poser une question un peu simplette, mais en quoi l'entreprise quantienne est-elle une affirmation, une postulation métaphysique ?


 
métaphysique veut, simplement,  dire,  ici  : " qui est juste affirmé, sans être établi de manière expérimentale"
 
 
 

n°12859712
sylvva
Posté le 02-10-2007 à 22:49:40  profilanswer
 

rahsaan a écrit :


 
Oui, c'est intéressant. C'est en somme la thèse constructiviste : "rien n'est donné, tout est construit". (Bachelard)
Position qui découle en fait de Kant, qui a mis en lumière l'activité ("la spontanéité" ) du sujet dans le processus de connaissance, sujet qui impose a priori ses cadres à l'expérience.


 
oui, plus précisément, qui superpose ses possibilités d'accès et le but de cet accès à ce qui existe à l'extérieur ou à l'intérieur de lui
 

Citation :

Métaphysiquement, le constructivisme peut aller jusqu'à dire qu'il n'existe pas du tout de réalité en soi, que tout est construit.


 
non, il dit que cette réalité est supposée exister mais que nous ne pouvons en percevoir que ce que nous permettent nos moyens  
 

Citation :

Pédagogiquement, c'est une théorie très fructueuse, qui consiste à faire construire par l'élève son propre savoir, au lieu de le recevoir tout fait du professeur.


 
on peut dire cela, Piaget l'avait montré
 
http://fr.wikipedia.org/wiki/Const [...] ychologie)
 
et la pédagogie active l'avait appliqué
 
http://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9dagogie_active
 
ce que MMS apporte c'est la preuve expérimentale, scientifique
 
 
 
 
 

n°12860472
sylvva
Posté le 02-10-2007 à 23:40:29  profilanswer
 

neojousous a écrit :

j'ai l'impression qu'on retombe dans la question du lien entre philo et sciences (question un peu récurente, donc bon faut trouver des trucs nouveaux à dire pour pas se lasser)...
quand il parle d'une dimension spectaculaire dans la MQ de quelque chose qui se faisait déjà sentir auparavant, mais de manière plus discrete.


 
le truc nouveau qui ressort après cette découverte, et qui, justement, est quelque chose qui ne se faisait pas sentir auparavent, c'est que, ce qu'on appelle "réel" étant une construction de celui qui pense, en fonction de ses moyens de connaissance et de ses buts, toute philosophie est vraie !!
 
cette découverte ruine donc toute prétention pour une philosophie, quelle qu'elle soit, ou pour une croyance, d'atteindre, en exclusivité, le "réel"
 
pan sur le bec à toute spéculation !  
 
mais cette découverte pourra-t-elle s'imposer ailleurs que dans la science, étant donnée la passion querelleuse de l'être humain ?

n°12860865
foutre de
Posté le 03-10-2007 à 00:31:46  profilanswer
 

sylvva a écrit :


 
 mais le bon sens :    
  ....
 
 
 garder un juste milieu :


 
 
on est d'accord. Et c'est vrai que tout bien considéré, Molière avait raison (avec plaute). là est la sagesse.
je vais essayer d'aller revendre mes deleuze aux puces. Quel temps j'ai perdu jusqu'ici à ne l'avoir pas vu plus tôt !


---------------
« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°12860890
sylvva
Posté le 03-10-2007 à 00:36:11  profilanswer
 

foutre de a écrit :


 
 
on est d'accord. Et c'est vrai que tout bien considéré, Molière avait raison (avec plaute). là est la sagesse.
je vais essayer d'aller revendre mes deleuze aux puces. Quel temps j'ai perdu jusqu'ici à ne l'avoir pas vu plus tôt !


 
 
commençant à te connaître un peu, je te soupçonne d'ironie,
 
mais tu aurais pu faire plus acerbe, genre  :D   ou  :bounce:

mood
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Posté le 03-10-2007 à 00:36:11  profilanswer
 

n°12860943
sylvva
Posté le 03-10-2007 à 00:57:00  profilanswer
 


le site de MMS, qui informe sur tous ses travaux
 
 
http://www.mugur-schachter.net/index.html

n°12861345
foutre de
Posté le 03-10-2007 à 07:14:29  profilanswer
 

sylvva a écrit :

 

le truc nouveau qui ressort après cette découverte, et qui, justement, est quelque chose qui ne se faisait pas sentir auparavent, c'est que, ce qu'on appelle "réel" étant une construction de celui qui pense, en fonction de ses moyens de connaissance et de ses buts, toute philosophie est vraie !!

 

cette découverte ruine donc toute prétention pour une philosophie, quelle qu'elle soit, ou pour une croyance, d'atteindre, en exclusivité, le "réel"

 

pan sur le bec à toute spéculation !

 

mais cette découverte pourra-t-elle s'imposer ailleurs que dans la science, étant donnée la passion querelleuse de l'être humain ?

 


comme dirait Fr Laruelle :

 

"Le réel, c'est moi, alors merde à qui prétenderait monayer mon accès à ce qui ne m'est pas autre, et merde à qui prétenderait m'en éloigner infiniment (c'est d'ailleurs souvent merde à la même pensée)" Bi-ographie de L'ohm ordinaire, p.30

Message cité 1 fois
Message édité par foutre de le 03-10-2007 à 07:16:15

---------------
« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°12862575
rahsaan
Posté le 03-10-2007 à 11:20:34  profilanswer
 

Rien à voir, mais hier une de mes classes de 4e était en cours d'arts plastiques, et ils étudiaient le Déjeuner sur l'herbe de Manet.  
Soudain, il y en a un qui a dit que le type barbu, au centre, avait la même tête que moi !  :heink:  
 
(Mais il n'a pas osé demander : "c'est qui la fille à poil avec lui alors ?"...  [:r2 d2] )
 
 
Je vous laisse juges.  :o  
 
http://www.stellamaris-edu.net/div [...] _herbe.jpg


---------------
Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°12863805
sylvva
Posté le 03-10-2007 à 13:33:27  profilanswer
 

foutre de a écrit :


 
 
comme dirait Fr Laruelle :
 
"Le réel, c'est moi, alors merde à qui prétenderait monayer mon accès à ce qui ne m'est pas autre, et merde à qui prétenderait m'en éloigner infiniment (c'est d'ailleurs souvent merde à la même pensée)" Bi-ographie de L'ohm ordinaire, p.30


 
c'est un peu ça,  
 
mais il faut qu'il tire les conséquences : son accès ne s'applique qu'à lui,
pas question qu'il le considère comme une évidence universelle
 
chacun dans sa monade, donc
 
il n'y a pas de vérité unique, à part celle établie en science par expérimentation et mesure statistique
avec les maths et la logique comme outils de connaissance innés que possède l'esprit
 
le reste est voué à rester simple opinion et croyance
 
 
adieu Socrate, adieu LOGOS ! parole éclairée qui dit le vrai, le juste et le beau...
 
c'est frustrant, mais c'est comme cela,
 
a priori cela devrait au moins rendre caduc l'affrontement, pour des gens de raison
 
mais l'homme étant fait d'un bois tordu, cela nous amène à la case départ,
la guerre de tous contre tous

n°12863911
sylvva
Posté le 03-10-2007 à 13:43:20  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Rien à voir, mais hier une de mes classes de 4e était en cours d'arts plastiques, et ils étudiaient le Déjeuner sur l'herbe de Manet.  
Soudain, il y en a un qui a dit que le type barbu, au centre, avait la même tête que moi !  :heink:  
 
(Mais il n'a pas osé demander : "c'est qui la fille à poil avec lui alors ?"...  [:r2 d2] )
 
 
Je vous laisse juges.  :o  
 
http://www.stellamaris-edu.net/div [...] _herbe.jpg


 
tu as eu de la chance, il aurait pu poser des questions plus embarrassantes !!
 
cela a quand-même un rapport à la question du ruquiérisme,
 
c'est dire combien est dure la tâche de l'enseignant en arts plastiques,
qui se heurte au formatage des jeunes par la télé, les jeux vidéo, la porno
et autres moyens d'abrutissement...
 
pour la peinture en question, je ne connais pas son histoire,
comment s'explique la présence de ce nu dans un déjeuner champêtre ?

n°12864816
alcyon36
Posté le 03-10-2007 à 15:04:56  profilanswer
 

sylvva a écrit :


 
tu as eu de la chance, il aurait pu poser des questions plus embarrassantes !!
 
cela a quand-même un rapport à la question du ruquiérisme,
 
c'est dire combien est dure la tâche de l'enseignant en arts plastiques,
qui se heurte au formatage des jeunes par la télé, les jeux vidéo, la porno
et autres moyens d'abrutissement...

 
pour la peinture en question, je ne connais pas son histoire,
comment s'explique la présence de ce nu dans un déjeuner champêtre ?


holala, les prejugés...à tout prendre jprefere un bon porno, voir un bon jeu video qu'une grande partie de ce que l'on peut voir exposé...genr à la fiac! lol


---------------
"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°12864821
sylvva
Posté le 03-10-2007 à 15:05:34  profilanswer
 

je trouve cette explication : le peintre étant présent dans la scène,
la femme nue est probablement un de ses modèles,
on voit visiblement qu'elle pose,
c'est probablement une pause de travail,
 
la femme au fond parait jouer le même rôle,
 
mais cette scène interpelle, quelque chose se passe
entre les personnages, plus que le titre de la toile ne le dit
 
on remarque d'emblée la sérénité sur le visage du modèle principal,
non seulement elle n'est pas gênée, dans sa nudité, par un regard extérieur,
mais elle se tient comme une statue sur son piédestal et regarde le monde
d'un air satisfait ( on ne comprend pas pourquoi, avec ces bourrelets... mdrr )
et pour cause, elle se sait au centre de l'attention, voire de l'admiration des deux hommes
( le deuxième, probablement un ami du peintre )
et surtout, préférée à celle qui est au fond,
alors elle plante avec assurance un pied plantureux  ( mdrr... ) entre les jambes du deuxième
 
l'autre femme a cédé le terrain,
elle a remis son vêtement, s'est éloignée
et réenchante maintenant son idéal narcissique en regardant son image reflétée dans les eaux...
 
on remarque un rapprochement physique entre le peintre et son modèle,
qui laisse entrevoir plus de liens que n'implique l'activité artistique
 
dans ce rapprochement c'est le peintre qui penche vers le modèle,
celui-ci, occupé à s'affirmer, ne lui accordant pas une attention particulière...
 
on peut lire sur le visage du peintre...
 
 
mais là, je dois filer !
 
à suivre, donc
 
d'ailleurs je vous laisse donner votre avis : que peut-on lire
sur le visage du peintre ??


Message édité par sylvva le 03-10-2007 à 15:12:35
n°12864864
sylvva
Posté le 03-10-2007 à 15:10:05  profilanswer
 

alcyon36 a écrit :


holala, les prejugés...à tout prendre jprefere un bon porno, voir un bon jeu video qu'une grande partie de ce que l'on peut voir exposé...genr à la fiac! lol


 
 
c'est ton droit absolu de préférer la porno à l'art,  
 
cela ne veut pas dire que la porno n'est pas un abrutissement

Message cité 1 fois
Message édité par sylvva le 03-10-2007 à 15:16:22
n°12865456
alcyon36
Posté le 03-10-2007 à 16:03:44  profilanswer
 

sylvva a écrit :


 
 
c'est ton droit absolu de préférer la porno à l'art,  
 
cela ne veut pas dire que la porno n'est pas un abrutissement


ou ce que certains considerent comme de l'art;)
mais serieusement, l'image mouvement comme support onanik ne me semble pas forcement si abrutissant...enfin là g la flemme.


---------------
"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°12866430
foutre de
Posté le 03-10-2007 à 17:21:46  profilanswer
 

sylvva a écrit :

 

c'est un peu ça,

 

mais il faut qu'il tire les conséquences : son accès ne s'applique qu'à lui,
pas question qu'il le considère comme une évidence universelle

 

chacun dans sa monade, donc


non, laruelle est très clair sur le problème du solipsisme. ça ne le concerne absolument pas. L'Un tel qu'il le décrit est une évidence universel, mais une évidence qui ne relève pas de l'objectivité puisque pas de l'extériorité. une expérience qui précède même la distinction intérieur/extérieur

 


sylvva a écrit :

la logique comme outils de connaissance innés que possède l'esprit


je ne vois pas bien en quoi lalogique est innée. La psychomotricité ne l'est pas. alors la logique... Il faut déjà apprendre la marche, la course, l'équilibre, la coordination des membres. alors il me semble que l'appartenance à un ensemble, la détermination causale, la corrélation, la négation de proposition, l'implication, les variables propositionnelles, sans parler des qualités logiques que peuvent être l'infini pour un ensemble, la transfinitude cantorienne etc..., bein des aspects de la logique que nous acquierons laborieusement en apprenant à transformer des énoncés et à problématiser des données... ne sont pas livrés clef en main, ne sont même pas offerts à tous les individus à titre simplement potentiel...
moi en tout cas, je n'ai acquis que par la pratique, et pas vite.

 
sylvva a écrit :

adieu Socrate, adieu LOGOS !


Je suis étonné que tu distingues LOGOS et LOGIQUE... vraiment là je ne suis plus...


Message édité par foutre de le 03-10-2007 à 19:29:40

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°12868202
Baptiste R
Posté le 03-10-2007 à 20:05:41  profilanswer
 

Chère idiote,
Avez-vous été cryoneigisé du 19e siècle jusqu'à nos jours ? On dirait quelqu'un tellement gavé de Hegel et de Naturphilosophie qu'il tombe par réaction dans un scientisme plus scientiste que le plus scientiste des scienteux. Je ne vois pas pourquoi la science serait épargnée par le doute qui frappe le logos : va donc jusqu'au bout de ta critique. Tu railles la suffisance de la philosophie à toucher le réel mais ton éloge de la science, et l'opposition que tu fais entre les deux, sont tellement artificielles, tellement iréelles que les bras m'en tombent (et comme pas de bras, pas de chocolat, j'en suis tout constristé).


Message édité par Baptiste R le 03-10-2007 à 20:10:57
n°12868309
foutre de
Posté le 03-10-2007 à 20:17:56  profilanswer
 

je viendrai te donner la cuillère et je t'apprendrai aussi à peindre à la bouche ou au pied (selon les goûts personnels) pour des calendriers sympas


Message édité par foutre de le 03-10-2007 à 20:58:38

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°12868709
foutre de
Posté le 03-10-2007 à 20:59:40  profilanswer
 

au fait vous saviez que popper et wittgenstein ont eu un accrochage plutôt violent à cambridge .?
j'ai découvert ça dans un kiosque...

Message cité 1 fois
Message édité par foutre de le 03-10-2007 à 20:59:48

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°12870567
foutre de
Posté le 03-10-2007 à 22:59:12  profilanswer
 

http://quest-journal.net/QUEST_XVI [...] _talla.pdf
je suis en train de le lire, mais l'écriture est derrido-badiousienne. C'est désagréable. Il y a cependant quelques documents autour de cette histoire witgenstein/popper et le tisonnier


Message édité par foutre de le 04-10-2007 à 07:41:03

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°12870891
neojousous
Posté le 03-10-2007 à 23:24:43  profilanswer
 

foutre de a écrit :

au fait vous saviez que popper et wittgenstein ont eu un accrochage plutôt violent à cambridge .?
j'ai découvert ça dans un kiosque...


 
Oui, j'en avais parlé avec Rahsaan, mais je sais plus si c'était en privé ou sur le topic.

n°12872257
rahsaan
Posté le 04-10-2007 à 09:13:37  profilanswer
 

foutre de a écrit :

POurquoi Molière, FOutre de il aime pas :
Le fond de ce que j'ai à dire est assez simple...


 
Pourquoi Molière, Rahsaan il le défend.  
 
En quelques mots, ma défense et illustration de Jean-Baptiste Poquelin… J’avais eu l’occasion, une fois, d’écrire une dissertation sur la dimension subversive du théâtre. Et j’utilisai presque seulement Molière pour appuyer mon propos. Dans un premier temps, je disais, comme Foutre de, que notre dramaturge s’y entendait finalement bien à faire rire le bourgeois : satire des femmes, de l’Eglise, de la noblesse…  
Les intrigues sont convenues : le vieux barbon de père ne veut pas donner sa fille au jeune premier, et à la fin, il est désavoué et doit accepter le mariage d’amour, mariage bourgeois par excellence, par opposition à l’union aristocratique qui avait pour but d’allier des terres.  
 
Sa morale est conventionnelle. C’est la politique du juste milieu : les héros tels que le Misanthrope ou Dom Juan sont frappés de malheur pour leur hybris. Mais ils ne sont pas punis par les dieux, seulement par les conventions sociales ou par le Dieu des petites gens. Seule la moyenne triomphe : ni trop, ni trop peu. Chez Molière, il ne faut être ni dévot fanatique, ni faux dévot, ni athée radical. Monsieur Jourdain est grotesque de vouloir s’élever au-dessus de sa condition, mais au fond, cette peinture des mœurs de commerçant, de négociant, de gros propriétaire, de philistin pour tout dire, fait rire d’abord les philistins eux-mêmes.  
D’où cet effet dévastateur du rire, qui tourne tout en dérision, aplatit tout, et, s’il ne redresse pas les mœurs, au moins les châtie. Et ce, au nom de la morale du consensus, du bien-être. Sans parler de l’aspect farce : le gros rire repris de la comédie italienne, qui parle le langage du bas corporel ; renvois, bastonnades, coups de pieds aux culs… C’est le triomphe du valet, servile et rusé, de ses entourloupes et scapinades, l’avilissement par le théâtre, qui flatte les bas instincts du spectateur.  
Ce Molière bourgeois, démagogique, Foutre de l’a bien décrit.
 
Cependant, je crois à l’existence d’un autre Molière, qui n’est pas celui de la comédie facile et de la morale bien-pensante.  
Il y a un vieux sujet de débat sur le théâtre, très « Lagarde et Michard » ou, au mieux, très 17e siècle, qui est de savoir s’il est plus aisé de faire rire ou d’émouvoir ; s’il est plus facile, en somme, d’être comédien ou tragédien.  
Pour défendre Poquelin, je dirais que ce dernier a su régler cette question en montrant qu’elle ne tient pas. On montrerait facilement, mais je ne m’en sens pas le courage, que bien des comédies de Molière s’arrêtent juste au moment où elles vireraient à la tragédie. Ainsi, le Misanthrope est-il de justesse sauvé par Philinte. Il s’en faut de peu que les héros ne soient pour de bon victimes de leur hybris. Alors, on répliquera justement que Molière, par bienséance, a préféré un dénouement heureux, qu’il a préféré le masque souriant au masque qui pleure, plus flatteur et plus facile.  
Mais je dirais plutôt que Molière avait une conscience aigüe du tragique, autant que Racine, et qu’il a préféré la comédie pour ce que mieux vaut rire, comme disait Rabelais. Ce n’est que par politesse, par convenance, qu’il referme le rideau avant que la folie et la mort ne se produisent sur scène.  
Bien sûr, Philinte est l’emblème de la politique du juste milieu. Mais il est celui qui a conscience du tragique, et qui sait le prévenir juste à temps. Au fond, la vie en société n’est que conventionnelle, elle n’est que question d’artifice ; inutile de lui chercher une substance quelconque. C’est juste sur ce point que le Misanthrope a tort.  
Clément Rosset l’a bien montré (mais où, j’ai oublié… Peut-être dans Logique du pire) : Molière défend une conception artificialiste de l’existence, contre Rousseau qui voudrait qu’on censure le théâtre car le spectacle qu’il présente au peuple est immoral et que ce dernier ne devrait donc avoir aucune idée des turpitudes mises en scène !  
 
Si j’écrivais une étude approfondie sur Molière, je montrerais donc qu’il fut un tragédien poli ; et aussi une sorte de balzacien avant l’heure, qui sut montrer la folie logée au cœur des passions humaines, en renouvelant le répertoire antique de la satire. Je dirais aussi que loin de n’être qu’un amuseur à bourgeois, il a aussi été l’auteur le plus subversif de son temps. L’homme qui a réussi à faire rire Louis XIV. Oui, à force de pitreries, de singeries, il a réussi à amuser le Roi-Soleil. Il faudrait imaginer les courtisans, à ce moment, étonnés, sidérés, murmurant : « le roi rit… le roi a ri !... »
Il était donc l’anarchiste de son temps, celui que tout tyran, au fond, nourrit, une sorte de double de Louis le Quatorzième. « L’Etat, c’est moi » contre « le théâtre, c’est moi ! »
Et ce n’est pas qu’une figure de style, car, comme Foutre de l’a rappelé, le fils de Louis XIII avait domestiqué les nobles après avoir été horrifié par la Fronde, dans sa jeunesse. En sorte que Versailles devenait un théâtre à ciel ouvert, où chacun devait jouer un rôle, et se soumettre au roi. Se faire porteur de la chaise, obtenir le privilège d’assister au grand ou au petit lever… Louis XIV régnait en dramaturge sur son Etat absolutiste. J’ai même entendu qu’il organisait dans les jardins des reconstitutions vivantes de scènes mythologiques : Poséidon et ses tritons, sirènes, chars etc. Lui-même y participait et tout le monde devait prendre la pose, comme pour une photo !
Donc, face à lui, Louis XIV trouvait non seulement un amuseur, mais surtout son plus grand rival. On imagine facilement les deux hommes échanger les rôles, rien que pour une journée ! Louis se retrouver dans le lit de Béjard, mère et fille, Poquelin dans les draperies de Versailles dont il aurait pu être le fabricant.  
 
Je montrerais, et cela a été déjà fait bien sûr, que Dom Juan est sa pièce la plus subversive, un véritable attentat, où les attaques du héros contre Dieu ne masquent pas les attaques de Molière contre le roi de droit divin ; un pamphlet écrit dans l’urgence, par un homme qui ne croyait ni à dieu ni au diable, et qui faisait trembler les puissants. Ce pourquoi le Roi a dû finalement le mettre à l’écart, tant l’essence du théâtre est de s’en prendre à toutes les valeurs de la civilisation.  
Du reste, il ne faut pas s’y tromper : Le Bourgeois gentilhomme est bien plus qu’une satire pas méchante des parvenus. C’est un opéra-ballet, le plus grand projet de Molière, qui aurait pu réunir théâtre, danse, musique, avec la collaboration de Lulli et Racine, si je me souviens bien. Le théâtre total en somme, qui n’avait d’équivalent qu’à la cour du roi, le triomphe du spectacle.  
 
Je montrerais donc en lui un maître de l’illusion comique, qui de turqueries délirantes en repas plantureux, de discours amphigouriques en ballets gracieux, par le corps ou la parole, nous emporte dans son mouvement grâcieux.  
Je dirais simplement que Jourdain commence où finit son personnage de bourgeois. Qu’il a en lui de l’idiotie comme un personnage de Dostoievski, que son ignorance crasse, qui ne lui permet au fond que de répéter, émerveillé : « A, A... E, E… O, O, O… » lui donnerait sa place dans le répertoire de Beckett, à tourner en rond en cherchant ses mots, jusqu’au délire final qui le transforme en grand mammamouchi. Il faut imaginer Jourdain gracieux.

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 04-10-2007 à 09:15:49

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°12875905
foutre de
Posté le 04-10-2007 à 15:23:09  profilanswer
 

rahsaan a écrit :


Cependant, je crois à l’existence d’un autre Molière


J'espère que tu dépasses la preuve ontologique de son existence... :D  
enfin, comme on disait à propos de Molière dans une série fantastique et paranormale : "la vérité est tailleur"... ;)  
 
barf, si tu va chercher Lulli, évidemment, moi je suis tout ouie, et c'est rudemment beau... :)


Message édité par foutre de le 04-10-2007 à 15:23:32

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°12875987
pascal75
Posté le 04-10-2007 à 15:29:53  profilanswer
 

Rahsaan >> Chuis assez d'accord, jusqu'à ce que tu compares Molière à Beckett (Samuel, je présume...). Leurs humours ne sont pas comparables, c'est pas la même atmosphère. Il y a de la moquerie chez Molière quand il compose le personnage de Monsieur Jourdain, une manière d'en rire dans le style rabelaisien, d'accord, tandis que les personnages de Beckett sont plus terre à terre : lorsqu'ils tombent ou zigzaguent ce n'est pas pour s'en moquer mais peut-être pour exprimer avec humour le "plan d'immanence" sur lequel ils avancent en étant "tout entier à ses équilibres" dit Mercier. (Tiens, moi aussi si un jour j'ai du courage j'écrirai un truc sur la chute... Mais j'ai pas de courage.)
La lignée ce serait plutôt Shakespeare/Beckett d'un côté et Rabelais/Molière de l'autre.


Message édité par pascal75 le 04-10-2007 à 15:31:34

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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°12876069
foutre de
Posté le 04-10-2007 à 15:36:32  profilanswer
 

pascal75>ben écris donc un truc sur le courage et son absence alors. ça se comble avec quoi l'absence de courage ?
 
salutations distinguées,
 


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°12876182
pascal75
Posté le 04-10-2007 à 15:45:19  profilanswer
 

En ce moment je suis du genre :
-Alors, on y va ?
-Allons-y.
Ils ne bougent pas.


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°12876327
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 04-10-2007 à 15:57:40  profilanswer
 

Pascal, parle nous de l'immanence, on est en train de faire un truc formidable, on parlera de ce topic dans 5 siècles!!!


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A pédant, pédant et demi. Qu'il s'avise de parler latin, j'y suis grec ; je l'extermine.
n°12876476
pascal75
Posté le 04-10-2007 à 16:10:48  profilanswer
 

Merci de penser que j'en serais capable, mais comme Deleuze a attendu la fin de sa vie pour écrire un texte très difficile sur la question, je m'abstiendrai pour le moment... (Et là l'antichrist arriva).


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°12876511
pascal75
Posté le 04-10-2007 à 16:14:25  profilanswer
 

Euh... : "L'immanence : une vie" in "Philosophie" n°47, septembre 1995, repris dans "Deux régimes de fous", pages 359-363.


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°12876527
pascal75
Posté le 04-10-2007 à 16:15:32  profilanswer
 

Ceci dit, je suis d'accord, je trouve que la plupart des interventions de ce topic sont formidables.


Message édité par pascal75 le 04-10-2007 à 16:16:54

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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°12877089
neojousous
Posté le 04-10-2007 à 16:51:45  profilanswer
 

Dans mon cours sur Marx, on a parlé pas mal de Hegel aujourd'hui, qu'on nous a dit être une philosophie immanentiste. Etrangement j'avais parfois l'impression de ressemblance entre Nietzsche et Hegel... genre des intuitions fondamentales pas si éloignées les unes des autres.

n°12877616
foutre de
Posté le 04-10-2007 à 17:33:04  profilanswer
 

en effet, il y a des proximités indéniables. mais il y a une différence fondamentale sur l'énoncé d'une finalité (y a t-il une téléologie chez nietzsche et cette téléologie est-elle un absolu abouti ? difficile de répondre, même armé du surhomme). par ailleurs, il y a un différence non-moins fondamentale sur l'appréhension du langage (et partant de l'ensemble de l'idéalité, et plus spécifiquement du réel, puisque chez hegel le réel ne peut se distinguer du langage). enfin, je ne suis pas sûr qu'on puisse trouver chez Hegel , pour la raison qui précède, une théorie d'un inconscient.
Nietzsche, c'est peut-être hégel qui n'aurait pas ignoré schopenhauer (d'une part), et qui aurait mordu comme kierkegaard (ses propos antihégéliens à lui sont furieusement terribles), à grand coup de dents dans la discontinuité (l'immanence du dehors...).
D'un côté le Devenir accumulatif de l'historicisme façon XIXeme, de l'autre le Devenir aberratif qui s'offre au chaos et à l'ignorance fatale (très XXeme)

 

enfin bref, semblables comme des frères


Message édité par foutre de le 04-10-2007 à 17:34:46

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°12877735
neojousous
Posté le 04-10-2007 à 17:43:34  profilanswer
 

Merci. Le réel qui ne peut se distinguer du langage (la réflexivité ?)... or c'est le langage qui permet de saisir la situation d'une époque, d'en condenser le sens. Ce qui fait que la philosophie a toujours un temps de retard, et est contemplative. Marx cherche à renverser la philosophie hegelienne pour passer d'une dimension contemplative à une dimension active "ce qui importe c'est de changer le monde..blablabla". Mais il n'y arrive pas, d'ou l'idée d'abandonner la philosophie, d'abandonner la spéculation...  Hegel prenait comme point de départ le langage, Marx part de la réalité.
j'y suis ou pas du tout ?

n°12878273
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 04-10-2007 à 18:37:25  profilanswer
 

On l'oublie souvent mais la thèse du livre de Deleuze sur Nietzsche est précisément cette confrontation Hegel-Nietzsche et comment toute l'oeuvre de Nietzsche peut être lue comme un réquisitoire de la dialectique.


Message édité par daniel_levrai le 04-10-2007 à 18:37:48

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A pédant, pédant et demi. Qu'il s'avise de parler latin, j'y suis grec ; je l'extermine.
n°12879250
foutre de
Posté le 04-10-2007 à 20:41:20  profilanswer
 

neojousous a écrit :

Merci. Le réel qui ne peut se distinguer du langage (la réflexivité ?)... or c'est le langage qui permet de saisir la situation d'une époque, d'en condenser le sens. Ce qui fait que la philosophie a toujours un temps de retard, et est contemplative. Marx cherche à renverser la philosophie hegelienne pour passer d'une dimension contemplative à une dimension active "ce qui importe c'est de changer le monde..blablabla". Mais il n'y arrive pas, d'ou l'idée d'abandonner la philosophie, d'abandonner la spéculation...  Hegel prenait comme point de départ le langage, Marx part de la réalité.
j'y suis ou pas du tout ?


je ne suis pas sûr de comprendre exactement ce que tu dis, mais il ne me semble pas que la Logique de l'Esprit en marche dialectique vers son absolutisation/Concept soit en retard sur quoi que ce soit. rahsaan pourra certainement préciser ça mieux, mais je ne crois pas que la secondarité langagière soit un retard, mais plutôt une étape nécessaire à l'avancée d'un processus spirituel/civilisateur dont l'accomplissement est avant tout synthétique : le langage ne se contente pas d'énoncer ce qui a eu lieu dans le réel, car par son énonciation il permet au réel même de s'accomplir en tant que tel, il n'est pas à la queue du processus.
Peut-être, d'ailleurs, la critique de derrida contre hegel repose-t-elle sur la dénonciation de cette conception du langage... je ne sais pas je m'avance peut-être trop...
à l'aide quelqu'un !


Message édité par foutre de le 04-10-2007 à 20:41:46

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°12879461
foutre de
Posté le 04-10-2007 à 20:58:29  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Rien à voir, mais hier une de mes classes de 4e était en cours d'arts plastiques, et ils étudiaient le Déjeuner sur l'herbe de Manet.  
Soudain, il y en a un qui a dit que le type barbu, au centre, avait la même tête que moi !  :heink:  
 
(Mais il n'a pas osé demander : "c'est qui la fille à poil avec lui alors ?"...  [:r2 d2] )
 
 
Je vous laisse juges.  :o  
 
http://www.stellamaris-edu.net/div [...] _herbe.jpg


ben j'ai essayé de revoir ta face sur la vidéo delaussienne mais mon pc n'arrive plus à y accéder, trop grosse.
alors il ne me reste que mes souvenirs de contre-jour chez P75 : et je vais donc dire oui (kesketufoutêlàodizneuvièm ?).
ça doit faire bizarre...


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°12889722
foutre de
Posté le 05-10-2007 à 21:21:22  profilanswer
 

DK a écrit :


 
 
Chez casterman ça me dit rien malheureusement.
 


 :fou:  :fou:  :fou:  :fou:  :fou:  :fou:  :fou:  :fou:  :fou:  
 
désolé DK, je suis passé e,n france et j'ai complètemùent zappé de te trouver les référence de cette bd...
vraiment : Pardon
 
 
où en est ton travail sur la collectionnite ?


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
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