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Quels sont pour vous les trois livres de philo à lire pour un honnête homme ?


 
15.4 %
 273 votes
1.  "La république" de Platon
 
 
6.7 %
 119 votes
2.  "La métaphysique" d'Aristote
 
 
15.7 %
 279 votes
3.  "l'Ethique" de Spinoza
 
 
1.5 %
    27 votes
4.  "Essai de théodicée" de Leibniz
 
 
15.0 %
 266 votes
5.  "Critique de la raison pure" de Kant
 
 
17.8 %
 315 votes
6.  "Par delà le bien et le mal" de Nietzsche
 
 
5.9 %
 105 votes
7.  "L'évolution créatrice" de Bergson
 
 
6.4 %
 113 votes
8.  "Etre et temps" d'Heidegger
 
 
7.5 %
 133 votes
9.  "Qu'est-ce que la philosophie" de Gilles Deleuze
 
 
8.1 %
 144 votes
10.  "Moi, ma vie, mon oeuvre" de obiwan-kenobi
 

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Auteur Sujet :

Philo @ HFR

n°11856518
pascal75
Posté le 18-06-2007 à 15:21:51  profilanswer
 

Reprise du message précédent :

foutre de a écrit :

oui, axactement. la littérature bascule au XIXéme, avec le romantisme et l'après révolution parce que la sémantique vacille (death of God) et donc la littérature se fait fouille ontologique (le poète comme mage, comme voyant, comme avant garde). C'est pourquoi je disais que les artistes en deux siècles sont devenus les nouveaux prêtres, parce qu'il se sont mêlés d'ontologie de manière autonome (Dante à côté est inféodé à une vision du monde théologique prédéfinie).
D'ailleurs depuis ce jalon historique la littérature a souvent une longueur d'avance sur la philo (l'ère du Soupçon de sarraute, c'est bien avant la déconstruction). A part chez Nietsche qui est un littérateur et qui donne un poème, la philosophie depuis le romantisme semble n'avancer pour une grande par qu'en systématisant des intuitions littéraires (heidegger-Holderlin Celan ; Derrida-Mallarmé Nouveau Roman). ça n'est valable que pour l'ontolgie évidemment. La logique et l'épistémologie ont plus de mal


Je reviens un peu sur les différences entre la littérature et la philosophie à la lumière des trois genres de connaissance de Spinoza pour m'expliquer un peu plus...
La littérature naît dans les conditions naturelles de notre existence, celles des sentiments incertains, de l’imagination, du récit, le monde trouble et confus de ce que Spinoza nomme « premier genre de connaissance ».
La philosophie, quant à elle, ambitionne de se situer d’emblée dans le second genre, plus cultivé, celui des idées adéquates, des concepts. D’une certaine manière la philosophie se constitue contre ce dans quoi s’origine la littérature : les mythes et récits. Elle dégage des classifications, des rapprochements, des différences, qui peuvent aussi bien la faire retomber dans le premier genre ou la faire accéder au troisième, celui des essences.
Evidemment ce serait simplet de penser que la littérature dans son ensemble en reste là où le plus petit des philosophes aurait vu qu’imagination trouble. D’abord rien n’empêche quiconque de retomber à un moment dans la confusion, mais surtout il me semble que la littérature, si elle s’origine bien dans le récit, a, elle aussi, l’ambition d’accéder à une connaissance adéquate, mais sans en passer, au contraire de la philo, par le second genre de connaissance, celui des concepts.  
Il n’y a sans doute pas de littérature sans récit, mais le statut du récit dans la littérature est au moins double : soit il est premier dans la rédaction -l’auteur envisageant de raconter une histoire et y soumettant ses inventions littéraires-, soit le récit est comme ce qui affleure secondairement quand l’auteur en vient à se coltiner au désir d’expérimenter et de saisir par les moyens propres de la littérature, le monde des essences.  
On pourrait dans les faits voir qu’il n’y a sans doute jamais eu ce qui pourrait apparaître comme une progression dans la littérature, et que dès les premiers écrits les auteurs, fussent-ils plusieurs et anonymes, n’envisageaient pas seulement de raconter des histoires. Pourtant, il se peut que la modernité est le moment où un seuil fut franchi, ou il n’était plus possible pour un écrivain de poser d’abord, ontologiquement en premier, le récit. C’est là que se rejoignent la philo et la littérature, il me semble, lorsque l’une et l’autre en viennent à essayer de saisir les essences par leurs moyens respectifs.
 


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Posté le 18-06-2007 à 15:21:51  profilanswer
 

n°11856844
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 18-06-2007 à 16:27:01  profilanswer
 

1) j'aime beaucoup l'idée qu'il n'y a pas de prédominance d'un genre de connaissance sur l'autre ( sauf la troisième, cela va sans dire).
2) Voici mon sentiment. La connaissance, c'est ce qu'on veut tous, mais il y a plusieurs moyens d'y arriver. La philosophie est une démonstration, la littérature une monstration. Quel est donc ce texte que rapporte Deleuze ? Les philosophes et les écrivains polissent un verre pour mieux voir le réel. La littérature fonctionne par l'exemple, c'est un laboratoire à découverte, et ce laboratoire expérimente le réel et le possible, mais surtout le possible. La philosophie reste dans le réel qu'elle démontre. Qui de la physique ? Même topo, mais la physique ne rationnalise pas le réel à tout prix, elle parle uniquement le langage mathématique de la nature. La physique sort de la philosophie (historiquement) et rend obsolète un de ces travers dogmatiques "la science naturelle".

n°11857042
rahsaan
Posté le 18-06-2007 à 16:45:46  profilanswer
 

Je dirais que là où le philosophe se méfie des suggestions de l'imagination, cherche à réformer nos opinions, nous enjoint à dominer nos passions, la littérature laisse jouer pour elles-mêmes notre imagination, nos opinions et nos passions et, les emmenant dans ce jeu, les sublime.  
Tout le bon et le mauvais, elle les rend beaux et agréables, et nous rend le monde acceptable avec tous ses défauts et ses malheurs ; elle nous fait aimer les inconvénients du réel.  
Le philosophe et l'écrivain cherchent chacun à changer notre "vision du monde", mais ils s'y prennent par des moyens différents : ils polissent chacun un des verres de lunettes.


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Mon blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11857146
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 18-06-2007 à 16:55:01  profilanswer
 

C'est pas un peu trop fleur bleue pour être vrai ton truc ?

Message cité 1 fois
Message édité par daniel_levrai le 18-06-2007 à 16:55:16
n°11857174
rahsaan
Posté le 18-06-2007 à 16:58:43  profilanswer
 

daniel_levrai a écrit :

C'est pas un peu trop fleur bleue pour être vrai ton truc ?


 
Pas tellement, puisque cela signifie, par la littérature, aborder sans détour les réalités les plus cruelles (la bêtise, la laideur, la lâcheté, les pires travers de l'homme...) et ne pas reculer devant leur description, pour nous mettre face à elle sans nous laisser d'échappatoire.
 
Quand tu dis que la littérature est un laboratoire qui expérimente sur le possible, cela rejoint un peu, je pense, ce que je disais quand je parlais du "que-faire ?"  
Par la fiction, la littérature n'en reste pas à ce qui existe effectivement mais produit par l'imagination des variations qui nous font éprouver d'autres formes de vie, d'autres mondes possibles. De ce fait, la littérature nous montre notre monde aussi comme possible.


Message édité par rahsaan le 18-06-2007 à 17:00:41

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n°11857212
jean eymar​d
Posté le 18-06-2007 à 17:01:13  profilanswer
 

daniel_levrai a écrit :

1) j'aime beaucoup l'idée qu'il n'y a pas de prédominance d'un genre de connaissance sur l'autre ( sauf la troisième, cela va sans dire).
2) Voici mon sentiment. La connaissance, c'est ce qu'on veut tous, mais il y a plusieurs moyens d'y arriver. La philosophie est une démonstration, la littérature une monstration. Quel est donc ce texte que rapporte Deleuze ? Les philosophes et les écrivains polissent un verre pour mieux voir le réel. La littérature fonctionne par l'exemple, c'est un laboratoire à découverte, et ce laboratoire expérimente le réel et le possible, mais surtout le possible. La philosophie reste dans le réel qu'elle démontre. Qui de la physique ? Même topo, mais la physique ne rationnalise pas le réel à tout prix, elle parle uniquement le langage mathématique de la nature. La physique sort de la philosophie (historiquement) et rend obsolète un de ces travers dogmatiques "la science naturelle".


Je suis assez d'accord avec ça, c'est un peu ce que j'essayais d'exprimer avec mon cheval qu'il ne fallait pas prendre au premier degré.
ça me fait d'ailleurs penser a une citation de saint Augustin:

Qu'est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais : mais que je veuille l'expliquer à la demande, je ne le sais pas !


La littérature n'a pas le handicap de devoir expliquer, elle gagne donc du temps et de la clarté sur la philosophie

n°11857305
pascal75
Posté le 18-06-2007 à 17:08:58  profilanswer
 

jean eymard a écrit :

La littérature n'a pas le handicap de devoir expliquer, elle gagne donc du temps et de la clarté sur la philosophie


Il me semble pourtant que la littérature doit expliquer, au sens ou elle doit développer : des situations, des actions, les réactions et les sentiments des personnages, simplement c'est pas les mêmes explications que la philo.  


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n°11857368
jean eymar​d
Posté le 18-06-2007 à 17:14:02  profilanswer
 

pascal75 a écrit :

Il me semble pourtant que la littérature doit expliquer, au sens ou elle doit développer : des situations, des actions, les réactions et les sentiments des personnages, simplement c'est pas les mêmes explications que la philo.


Montrer n'est pas démontrer. C'est un peu la méthode qu'on emploie avec les petits enfants, non ?
La littérature met en scène des situations, oui.
En fait, c'est un peu la meme chose que dans notre vie, a chaque fois que l'on fait une expérience bonne ou mauvaise , on ne conceptualise pas, du moins pas tout de suite. La littérature fait appel a notre expérience, a notre sensibilité pour comprendre les choses.


Message édité par jean eymard le 18-06-2007 à 17:17:34
n°11857379
rahsaan
Posté le 18-06-2007 à 17:15:12  profilanswer
 

Ce qu'il faudrait arriver à bâtir, ce serait une philosophie qui serait, entre autres, shakespearienne - calderonienne.
Une philosophie dont les concepts fondamentaux seraient par exemple : "la vie est un songe", "l'illusion disait vrai", "notre fait, ce ne sont que pièces rapportées", "l'approbation est tragique", "la joie est plus profonde que la peine", "nous n'avons pas d'accès à l'être", "l'âne choisirait la paille plutôt que l'or" ...


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n°11857426
jean eymar​d
Posté le 18-06-2007 à 17:19:17  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Ce qu'il faudrait arriver à bâtir, ce serait une philosophie qui serait, entre autres, shakespearienne - calderonienne.
Une philosophie dont les concepts fondamentaux seraient par exemple : "la vie est un songe", "l'illusion disait vrai", "notre fait, ce ne sont que pièces rapportées", "l'approbation est tragique", "la joie est plus profonde que la peine", "nous n'avons pas d'accès à l'être", "l'âne choisirait la paille plutôt que l'or" ...


Une philosophie qui pourrait etre comprise de tous, qui parle a tous. Du moins en partie et selon les moyens de chacun.
 
Par exemple, tout le monde n'est pas capable de comprendre toute la pensée d'un grand philosophe, mais s'il est grand, meme un petit le verra.


Message édité par jean eymard le 18-06-2007 à 17:22:48
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Posté le 18-06-2007 à 17:19:17  profilanswer
 

n°11857438
foutre de
Posté le 18-06-2007 à 17:19:48  profilanswer
 

wips a écrit :

Or, lorsqu’il parle de Swan pour illustrer le fait que l’on se coupe du réel lorsqu’il paraît trop dur, il explique que le personnage de Proust n’a pas pu supporter de s’apercevoir que la femme qu’il aime est une cocotte. Et c’est précisément là que je bute : pour moi, cette assertion est emplie de jugements de valeur. Très différente par exemple de "Machin a tué Truc".
Alors je ne sais pas, c’est peut-être à cause du péjoratif que recèle le terme cocotte mais il me semble que le réel est déjà paré là de la subjectivité et qu’il n’est plus cru, nu, etc. Qu'au réel s'ajoute déjà une valeur ajoutée, en quelque sorte.

 
rahsaan a écrit :


En l'occurrence, dans le cas d'Odette chez Proust, qu'elle soit une cocotte n'est pas un jugement de valeur, mais un jugement de fait. :D

 


non, il s'agit bien d'un jugement de valeur, cocotte est bien péjoratif, et cette péjoration est REELLE, elle est le réel. Séparer objectif et subjectif n'a aucun sens du point de vue du réel : pourquoi le subjectif serait-il moins réel en l'occurence ?
Le réel n'est pas "paré" de la subjectivité. ce que découvre Swann, c'est que l'élue de ses valeurs (l'amour comme évaluation de quelqu'un, comme sacralisation) est aussi l'actrice d'autres valeurs, que la culture d'homme de Swann réprouve. Cette réprobation lui vient du fond collectif qu'il partage, l'affect d'un groupe, ses valeurs. L'illusion lui a fait introduire dans sa vie des valeurs contraires à celles de l'économie de son groupe d'appartenance civilisationnel.

 

Dire qu'il y a valeur surajoutée au réel, c'est dire que le réel n'est l'enjeu d'aucune valeur, qu'il n'est absolument pas sujet à l'économie affective, bref c'est supposer un réel auquel la vie soit étrangère. Nietzsche a travaillé à nous montrer le caractère REEL des valeurs, Freud celui des économies d'affects.
Croire que les jugements de valeurs ne sont pas des faits, qu'ils sont des parures, c'est nier que la civilisation soit réelle, c'est tombé dans le panneau de l'objectivité comme seul réel d'un côté, et dans le subjectivisme des valeurs (individu jugeant relativement) de l'autre, alors que les jugements de valeur sont, dans l'exemple de Proust, collectifs (réprobation sociale, éducation, réputation, rapport à l'autre, confiance, valeurs en usage (dans le couple, l'amour...) bafouées... bref tout sauf un jugement subjectif prononcé tout seul). C'est un peu dire : "le réel, c'est la Nature" et la culture c'est juste du subjectif relatif pommadé dessus.
L'affect n'est pas une pommade.
Et s'il y a création de système pour fuire le réel (mais c'est une conception que je suis rarement), c'est alors que le système est probablement une forme d'anti-affect

Message cité 1 fois
Message édité par foutre de le 18-06-2007 à 19:40:46

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11857447
pascal75
Posté le 18-06-2007 à 17:20:21  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Ce qu'il faudrait arriver à bâtir, ce serait une philosophie qui serait, entre autres, shakespearienne - calderonienne.
Une philosophie dont les concepts fondamentaux seraient par exemple : "la vie est un songe", "l'illusion disait vrai", "notre fait, ce ne sont que pièces rapportées", "l'approbation est tragique", "la joie est plus profonde que la peine", "nous n'avons pas d'accès à l'être", "l'âne choisirait la paille plutôt que l'or" ...


Ou encore une littérature spinozo-bergsonienne ( [:wanobi le vrai] ) dont les histoires et les personnages seraient conceptuels...


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n°11857464
rahsaan
Posté le 18-06-2007 à 17:21:36  profilanswer
 

>Foutre de : Certes, certes, mais même chez N. on trouve cette idée que refuser de voir ce qu'on voit est une faiblesse, un refus de la vie.

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 18-06-2007 à 17:21:58

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n°11857507
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 18-06-2007 à 17:24:55  profilanswer
 

jean eymard a écrit :

Je suis assez d'accord avec ça, c'est un peu ce que j'essayais d'exprimer avec mon cheval qu'il ne fallait pas prendre au premier degré.
ça me fait d'ailleurs penser a une citation de saint Augustin:

Qu'est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais : mais que je veuille l'expliquer à la demande, je ne le sais pas !


La littérature n'a pas le handicap de devoir expliquer, elle gagne donc du temps et de la clarté sur la philosophie


 
 
Mais l'exemple est mal choisi. St Augustin, dans ce très beau texte, parle du caractère intuitif du temps. Or, l'intuition est une notion philosophique à prendre dans un sens rigoureux. Ce qui est donné à l'esprit sans medium discursif. La connaissance peut être classé en deux moments : l"intuitif, sur quoi Descartes fonde sa métaphisque, et le discursif, le moment où l'on peut associer (généralement par le syllogisme) les idées et les intuitions comme une chaîne solide du raisonnement.

Message cité 1 fois
Message édité par daniel_levrai le 18-06-2007 à 17:28:03
n°11857554
jean eymar​d
Posté le 18-06-2007 à 17:28:32  profilanswer
 

daniel_levrai a écrit :

Mais l'exemple est mal choisi. St Augustin, dans ce très beau texte, parle du caractère intuitif du temps. Or, l'intuition est une notion philosophique à prendre dans un sens rigoureux. Ce qui est donné à l'esprit sans medium discursif. La connaissance peut être classé en deux moments : l"intuitif, sur quoi Descartes fonde sa métaphisque, et le discursif, le moment où l'on peut associer (généralement par la syllogisme) les idées et les intuitions comme une chaîne solide du raisonnement.


Oui mais au départ il y a l'intuition, ensuite vient éventuellement le discursif.
La littérature s'en tient a l'intuition et cela suffit parfois pour faire comprendre.

n°11857600
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 18-06-2007 à 17:32:51  profilanswer
 

Foutre a raison. Le jugement de valeur peut être une construction sociale provenant de l'auteur ou du lecteur, et cette construction sociale s'intègre dans l'ensemble du roman.  
Mais enfin, comment sauré-je ce qu'est aimer Odette (ou tout succédané) si je n'eus lu Proust ?

n°11857607
foutre de
Posté le 18-06-2007 à 17:33:26  profilanswer
 

wips a écrit :

Ok pour l'exemple socratique. Mais en même temps, je ne suis pas sûre qu'il évite de tomber dans la pensée dogmatique, j'ai envie de dire qu'à un moment on accouche bien de ce que l'on veut (peut). En plus, il me semble que l'on part toujours d'une certitude/croyance qui même si elle a été interrogée va orienter tout le reste. Parfois, je me dis que tout est biaisé d'avance. Mais que même si c'est le cas, ça n'a pas grande importance, ce qui m'évite sans doute de sombrer dans le "à quoi bon ?"; enfin je suppose.  
 
Je me suis procurée Pourparlers de Deleuze  


 
Je me demande si cette pensée dont tu parles, qui biaiserait tout, ce ne serait pas l'intuition.
 
 
pour Pourparlers de Deleuze, je l'ai malheureusement lu en dernier et c'est un livre que je trouve très méprisable, par ce que ce n'est pas un livre, mais des bouts journalistiques qui traînent, et que Deleuze ne m'a semblé rien produire la dedans. Pour commencer Deleuze, je te conseillerais plutôt L’Ile déserte et autres textes (1953-1974), avec des articles variés, mais loin des problématiques politiques d'époque et des bavardages que Deleuze affectionnait peu.
Bon je sais que ce que je viens de dire sur Pourparlers ne va pas m'attirer que de la compréhension


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11857611
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 18-06-2007 à 17:33:35  profilanswer
 

jean eymard a écrit :

Oui mais au départ il y a l'intuition, ensuite vient éventuellement le discursif.
La littérature s'en tient a l'intuition et cela suffit parfois pour faire comprendre.


 
 
Actually not, l'intuition est l'arme préférée des rationalistes et des phénoménologues.

n°11857668
jean eymar​d
Posté le 18-06-2007 à 17:37:54  profilanswer
 

daniel_levrai a écrit :

Actually not, l'intuition est l'arme préférée des rationalistes et des phénoménologues.


 
La philo serait comme la science? Ce qui etait vrai-valable hier est invalidé aujourdhui au profit de nouvelles théories.
Moi je suis assez proche de la conception Schopenhaueriénne de l'intuition.

Message cité 1 fois
Message édité par jean eymard le 18-06-2007 à 17:39:00
n°11857757
foutre de
Posté le 18-06-2007 à 17:44:31  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

>Foutre de : Certes, certes, mais même chez N. on trouve cette idée que refuser de voir ce qu'on voit est une faiblesse, un refus de la vie.


oui, certainement... mais quel rapport ?[:alberich]
voir les valeurs, ce n'est pas refuser de voir? si?


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11857990
foutre de
Posté le 18-06-2007 à 18:04:08  profilanswer
 

pascal75 a écrit :


On pourrait dans les faits voir qu’il n’y a sans doute jamais eu ce qui pourrait apparaître comme une progression dans la littérature, et que dès les premiers écrits les auteurs, fussent-ils plusieurs et anonymes, n’envisageaient pas seulement de raconter des histoires. Pourtant, il se peut que la modernité est le moment où un seuil fut franchi, ou il n’était plus possible pour un écrivain de poser d’abord, ontologiquement en premier, le récit. C’est là que se rejoignent la philo et la littérature, il me semble, lorsque l’une et l’autre en viennent à essayer de saisir les essences par leurs moyens respectifs.

 

En fait il n'y a pas de progrès littéraire dans le sens où tu en parles parce que l'histoire littéraire est toujours intralinguistique. En français le roman commence versifié, comme les épopées d'Homère, pour finir en prose comme chez Longus, pour citer un exemple pastoral. On trouve des choses similaires en latin, où la prose est au sommet de sa liberté chez Pétrone par exemple, c'est à dire sous Néron (Pétrone, cette homme qui a réussi là où Sénèque a échoué)
Pour ceux que le roman grec antique (et son influence sur la littérature européenne) intéressent...
il y a donc un progrès de la littérature française, c'est un progrès de l'usage de la langue, qui peut passer par le développement du vocabulaire (Moyen-âge après 800-900 et Renaissance), de la syntaxe (XVIIéme siècle), de la rigueur logique et de l'ironie (XVIIIème), de la musicalité et de l'esthétisme (XIXéme), de la liberté d'usage et de l'interrogation (mise à la question ?) du réel (XXéme)...
Ces étapes sont probablement identifiables dans bien des langues, et le progrès de la littérature des unes est souvent la simple redécouverte de la littérature morte des autres (et parfois le simple plagiat par traduction - l'exemple de Sartre qui a largement très largement puisé chez Dos Passos).


Message édité par foutre de le 18-06-2007 à 18:59:07

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11858016
foutre de
Posté le 18-06-2007 à 18:06:00  profilanswer
 

jean eymard a écrit :

Oui mais au départ il y a l'intuition, ensuite vient éventuellement le discursif.
La littérature s'en tient a l'intuition et cela suffit parfois pour faire comprendre.

 
foutre de a écrit :

Je me demande si cette pensée dont tu parles, qui biaiserait tout, ce ne serait pas l'intuition.

 
daniel_levrai a écrit :

Actually not, l'intuition est l'arme préférée des rationalistes et des phénoménologues.

 
daniel_levrai a écrit :

Mais l'exemple est mal choisi. St Augustin, dans ce très beau texte, parle du caractère intuitif du temps. Or, l'intuition est une notion philosophique à prendre dans un sens rigoureux. Ce qui est donné à l'esprit sans medium discursif. La connaissance peut être classé en deux moments : l"intuitif, sur quoi Descartes fonde sa métaphisque, et le discursif, le moment où l'on peut associer (généralement par le syllogisme) les idées et les intuitions comme une chaîne solide du raisonnement.

 
jean eymard a écrit :


Moi je suis assez proche de la conception Schopenhaueriénne de l'intuition.

 


je crois qu'un concept frappe à la fenêtre...

 


Une intuition, selon Schopenhauer, est indissociablement affection du sujet et représentation de la cause extérieure de cette affection, sans laquelle pas de sortie de soi possible hors du pur objet corps propre de la sensation, en tout cas si j'ai bien compris ce dont il retourne dans De la quadruple racine du principe de raison suffisante... C'est ça ?

Message cité 1 fois
Message édité par foutre de le 18-06-2007 à 18:28:32

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11859000
jean eymar​d
Posté le 18-06-2007 à 19:33:53  profilanswer
 

foutre de a écrit :

je crois qu'un concept frappe à la fenêtre...
 
 
Une intuition, selon Schopenhauer, est indissociablement affection du sujet et représentation de la cause extérieure de cette affection, sans laquelle pas de sortie de soi possible hors du pur objet corps propre de la sensation, en tout cas si j'ai bien compris ce dont il retourne dans De la quadruple racine du principe de raison suffisante... C'est ça ?


 
De ce que j'ai cru comprendre, Schopenhauer considère l'intellect comme une chose secondaire, un simple accessoire, voir un larbin, au service de la volonté. Comme chacun sait, d'aprés lui le monde est non seulement ma représentation(indirectement) , mais aussi et surtout ma volonté.
En fait la chose en soi célébrée par Kant, c'est la volonté pour Schopenhauer.
Pour Kant elle est absolument inconnaissable alors que pour S. elle est connaissable mais pas par l'intellect.
L' intuition ce serait en quelque sorte  un branchement direct sur la volonté.
Comment ? c'est plus difficile a saisir, par un certain détachement .  
L'art y jouerait une grande part.
 
 
Freud a été fasciné par la lecture de Schopenhauer a ce que l'on dit.  
 
Une question s'impose, vouloir empecherait de comprendre ?
 
   
 

n°11859354
rahsaan
Posté le 18-06-2007 à 20:02:54  profilanswer
 

>Jean Eymard : Les exigences du vouloir, qui est le fond de l'ensemble de notre être selon Sch. , nous détournent de voir la réalité des choses pour nous procurer au contraire des illusions qui nous poussent à reproduire ce vouloir. Donc comprendre le vouloir, sa nature absurde et douloureuse, c'est s'arracher à ses illusions.  
 

foutre de a écrit :

oui, certainement... mais quel rapport ?[:alberich]
voir les valeurs, ce n'est pas refuser de voir? si?


 
Certes non. Mais je n'allais pas chercher si loin dans ma réponse à Wips. Je disais juste : Swann refuse de voir qui est réellement Odette. Il se fait des idées sur elle. Et quand une femme est une demi-mondaine, qu'elle a des moeurs légères, elle a des moeurs légères, voilà. C'est un fait que Swann refuse de voir.  
 
L'autre exemple pris par Rosset pour illustrer cette dénégation du réel, c'est ce personnage de Courteline qui surprend sa femme avec un homme, et qui essaie pourtant de croire qu'il n'est pas cocu.  
Alors, on peut penser tout ce qu'on veut de l'adultère, vivre selon bien des valeurs, mais enfin : quand une femme trompe son mari, c'est de l'adultère, et ce fait est irrécusable.  
Sauf par l'effet d'une folie qui consiste à tenter de se cacher ce qui est, en voyant ce qui n'est pas.  
 
Plus généralement : comment se fait-il que la réalité soit en son fond insupportable à l'homme ?  
Est-il possible d'aimer le réel entièrement sans avoir besoin de se cacher qu'il est insignifiant, et nous avec ? C'est bien là un des problèmes centraux de la philosophie de Rosset.  
 
Il s'agit là, et c'est assez "wittgensteinien", moins de savoir quelle est la "vraie" nature du réel, que d'user de la philosophie dans un but strictement thérapeutique, en décapant les discours qui prétendent occulter le réel au profit d'entités fantasmatiques. Mais une fois le réel mis à nu, nous n'accèdons pas à une nature qui nous était cachée. A la limite, nous n'accédons à rien. Extase du rien, qui constitue le dernier mot de la mystique pour Rosset. Mystique négative donc, qui ne rétablit pas un ordre authentique du réel... mais peut-être que les grandes joies sont muettes. ;)
 
...
 
Maintenant, sur la question des valeurs, vous savez les difficultés qu'elle pose. S'il n'y a pas de faits, que des interprêtations, alors tout n'est qu'apparence, illusions, images éphémères, sens fragiles, vérités périssables. Tout est inessentiel, y compris le discours qui interprête et qui dit qu'il n'y a que des interprêtations.  
Mais il y a bien des interprêtations qui sont "fausses" : on ne peut pas dire tout et n'importe quoi indifféremment de n'importe quel sujet.
 
Posons-nous la question, allons-y ! :D  
Ya t-il une limite aux constructions axiologiques ? Ya t-il quoi que ce soit de donné, de "substantiel", ou bien tout est-il construit ?...
Je ne sais : peut-être qu'en m'abandonnant, enfin, à l'a-priorisme de la constitution charnelle, je parviendrai à une pure immanence. Peut-être !  
Mais la chair est-elle immobile ? Est-elle immortelle ?... Pourquoi serait-elle première par rapport au monde ? Le monde continuera après moi, et après la disparition de toute chair. Alors pourquoi ne pas creuser la pensée sur fond de monde ? Pourquoi n'y pas chercher le secret de l'immanence ?  
 
...
 
Dernier point pour ce soir : j'ai pour ma part adoré Pourparlers. Je vois bien ce que tu dis, Foutre de : que c'est une compilation d'articles, d'entretiens... Mais ce sont aussi des moyens d'expression philosophique.  
Les dernières pages, sur les sociétés de contrôle, m'ont vraiment glacé. J'avais rarement lu des pages aussi noires chez Deleuze. On en avait parlé, avec Pascal75, qui me disait que je trouvais D. plus pessimiste qu'il n'est.  
Voire... Il faudrait citer les passages plus précisément, mais j'ai bien eu l'impression, à lire D. que cette fois, c'était terminé, et qu'il n'y avait plus de sortie possible hors du pouvoir comme contrôle -sinon brièvement, par des "vacuoles de non-communication". Mais ce serait pour le moins provisoire.

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Message édité par rahsaan le 18-06-2007 à 20:10:35

---------------
Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Mon blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11859401
Baptiste R
Posté le 18-06-2007 à 20:07:56  profilanswer
 

daniel_levrai a écrit :

Quel est donc ce texte que rapporte Deleuze ? Les philosophes et les écrivains polissent un verre pour mieux voir le réel.


"A mon sens, voyez-vous, les artistes, les savents, les philosophes semblent très affairés à polir des lentilles. Tout cela n'est que vaste préparatifs en vue d'un évènement qui ne se produit jamais. Un jour la lentille sera parfaite ; et ce jour-là nous percevrons tous clairement la stupéfiante, l'extraordinaire beauté de ce monde..."
Miller, je crois que c'est dans Sexus

n°11859407
rahsaan
Posté le 18-06-2007 à 20:09:07  profilanswer
 

Baptiste R a écrit :

"A mon sens, voyez-vous, les artistes, les savents, les philosophes semblent très affairés à polir des lentilles. Tout cela n'est que vaste préparatifs en vue d'un évènement qui ne se produit jamais. Un jour la lentille sera parfaite ; et ce jour-là nous percevrons tous clairement la stupéfiante, l'extraordinaire beauté de ce monde..."
Miller, je crois que c'est dans Sexus


 
 :jap:  
Cité par Deleuze à la fin de Spinoza, philosophie pratique.


---------------
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n°11859455
Baptiste R
Posté le 18-06-2007 à 20:13:38  profilanswer
 

foutre de a écrit :

pour Pourparlers de Deleuze, je l'ai malheureusement lu en dernier et c'est un livre que je trouve très méprisable, par ce que ce n'est pas un livre, mais des bouts journalistiques qui traînent, et que Deleuze ne m'a semblé rien produire la dedans. Pour commencer Deleuze, je te conseillerais plutôt L’Ile déserte et autres textes (1953-1974), avec des articles variés, mais loin des problématiques politiques d'époque et des bavardages que Deleuze affectionnait peu.
Bon je sais que ce que je viens de dire sur Pourparlers ne va pas m'attirer que de la compréhension


Ca fait longtemps que j'ai lu Pourparlers, mais j'avais adoré, lu et relu sa réponse à un lecteur (elle ouvre le recueil je crois). Je ne sais même plus si j'ai lu le reste, en fait.
(Je suis curieux de voir si j'apprécierais encore ce texte aujourd'hui.)
 
 

Citation :


Cité par Deleuze à la fin de Spinoza, philosophie pratique.


A la fin de l'introduction. :-)


Message édité par Baptiste R le 18-06-2007 à 20:18:15
n°11859677
foutre de
Posté le 18-06-2007 à 20:37:39  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Les exigences du vouloir, qui est le fond de l'ensemble de notre être selon Sch. , nous détournent de voir la réalité des choses pour nous procurer au contraire des illusions qui nous poussent à reproduire ce vouloir.  


reformulé autrement : les exigences du fond de l'ensemble de notre être nous détournent de la réalité des choses pour nous procurer des illusions qui nous poussent à reproduire ce fond de l'ensemble de notre être.
 
dit pas pareil : les exigences de notre essence nous détournent de l'essence des choses pour nous procurer des illusions qui nous poussent à reproduire notre essence.
 
mais encore : les exigences du noumène nous détournent du noumène pour nous procurer de quoi persister dans le noumène.
 
c'est-à-dire : (en deleuzien ?) la répétition nous détourne de la différence pour nous procurer de quoi persister dans la différence
 
ou aussi : (en laruellien) l'Un se détourne du monde pour lui procurer des dispersions qui le poussent à se renouveler comme monde
 
il doit y en avoir d'autres... c'était juste pour m'amuser.


---------------
« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11863708
alcyon36
Posté le 19-06-2007 à 02:07:04  profilanswer
 

Baptiste R a écrit :


 
 
Pendant ce temps là, Alcyon a pris 48h de sommeil. :-)


 :D  
Diable que ca fait du bien de dormir....
j'ai finalement rendu mon  ptit mémoire...résultat j'ai pondu une merde dont j'ai particulièrement honte :cry:  
dur, dur, de se rendre compte à quel point on comprend pas ce qu'on raconte :lol:

Message cité 1 fois
Message édité par alcyon36 le 19-06-2007 à 02:30:04

---------------
"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°11863756
alcyon36
Posté le 19-06-2007 à 02:28:12  profilanswer
 

foutre de a écrit :

oui, c'est pour ça que nous devons nous méfier d'enseigner la philosophie alors qu'il s'agit bien d'apprendre à philosopher, kant par exemple y insiste. et je pense que l'exemple socratique est parlant.


La méthode socratik? mon cul...
tout au plus un psyko courant avec son scalpel à la recherche de sa prochaine cesarienne...i
me fait peur ce type...:D


---------------
"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°11863796
alcyon36
Posté le 19-06-2007 à 02:37:35  profilanswer
 

jean eymard a écrit :

.  
L'art y jouerait une grande part.
 
 
 


Musique maestro!


---------------
"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°11864056
jean eymar​d
Posté le 19-06-2007 à 07:19:07  profilanswer
 

En me relisant, je m'aperçois que je me suis pas trés bien exprimé:
Il peut y avoir confusion entre le vouloir et la volonté.
Le vouloir c'est le Moi et le Moi n'est qu'une partie de l'intellect.
Donc ce serait l'intellect qui serait un obstacle pour accéder a la chose en soi.
ça se rapproche un peu des théories Bouddhistes il me semble.
Pour comprendre les choses, il faudrait donc s'identifier aux choses, c'est a dire se débarasser du Moi (?).
L'intuition serait donc une identification (?)
 
 

n°11865500
rahsaan
Posté le 19-06-2007 à 11:46:57  profilanswer
 

foutre de a écrit :

c'est-à-dire : (en deleuzien ?) la répétition nous détourne de la différence pour nous procurer de quoi persister dans la différence


 
 
Pas mal comme exercice de virtuosité. :D
Juste pour la formulation en "deleuzien", je dirais plutôt : l'illusion qu'il y a des différences nous détourne de la contemplation de la Répétition, pour mieux nous pousser à répéter cette répétition.

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 19-06-2007 à 11:49:05

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Mon blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11865521
rahsaan
Posté le 19-06-2007 à 11:48:09  profilanswer
 

alcyon36 a écrit :

:D  
Diable que ca fait du bien de dormir....
j'ai finalement rendu mon  ptit mémoire...résultat j'ai pondu une merde dont j'ai particulièrement honte :cry:  
dur, dur, de se rendre compte à quel point on comprend pas ce qu'on raconte :lol:


 
C'est là que tu vas prendre 16/20. :D
 
Un pote, malade comme un chien, est allé passer le CAFEP de philo, avec 39° de fièvre. Et il a eu l'écrit. :o


---------------
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n°11865970
wips
Posté le 19-06-2007 à 12:30:11  profilanswer
 

Ok, c’est bien ce que j’entendais par jugement de fait.
Par contre je bute quand même là-dessus, c'est-à-dire que je comprends sans comprendre. C’est un de mes grands trucs ça, c’est peut-être l’intuition qui s’en mêle :whistle: . Mais j’ai un mal de chien à mettre des mots dessus. Essayons quand même.
 

foutre de a écrit :

Croire que les jugements de valeurs ne sont pas des faits, qu'ils sont des parures, c'est nier que la civilisation soit réelle, c'est tombé dans le panneau de l'objectivité comme seul réel d'un côté, et dans le subjectivisme des valeurs (individu jugeant relativement) de l'autre, alors que les jugements de valeur sont, dans l'exemple de Proust, collectifs (réprobation sociale, éducation, réputation, rapport à l'autre, confiance, valeurs en usage (dans le couple, l'amour...) bafouées... bref tout sauf un jugement subjectif prononcé tout seul). C'est un peu dire : "le réel, c'est la Nature" et la culture c'est juste du subjectif relatif pommadé dessus.
L'affect n'est pas une pommade.


D’abord, je reconnais que tu as pointé du doigt l’un de mes travers, dont j’ai conscience mais duquel j’ai de la difficulté à échapper. Simplifions : le réel comme chose à part que l’on parerait. Je suppose que l’on ne quitte pas si facilement des siècles d’influence platonicienne et que pour l’heure j’en suis juste à de la défiguration.
 
Bref. Je crois que de surcroît j’ai tendance à diviser le réel en 2 catégories : d’un côté les paysages, que ce soit une forêt ou une grue, peu importe ; et de l’autre le reste.
Je comprends que la civilisation soit réelle, etc, mais je bute encore sur les valeurs. Rahsaan en parle d’ailleurs plus bas.  
 
Je vais prendre l’exemple d’une nouvelle de Gogol, La perspective Nevsky. Le personnage tombe amoureux d’une femme dont il découvre qu’elle fait le plus vieux métier du monde. D’emblée, il y a un jeu entre le réel et l’illusion puisqu’en la suivant il interprète ses signes comme une faveur particulière à son égard alors qu’elle ne fait que son job : attirer le client.  
Lors du premier face à face, alors qu’il comprend à quel commerce elle se livre, à quel point ce qu’il s’était imaginé ne correspond pas à la réalité, il fuit.  
A ce propos, je me demande si elle est véritablement bête comme elle lui apparaît alors (il dit qu’elle tient des propos sans une once d’intelligence) ou bien si, choqué par le réel, il a besoin de croire qu’elle est idiote afin que tout soit en adéquation. Bon, ok, faut que je relise la nouvelle. :o  
 
Enfin voilà, je comprends le réel comme un fait : c’est une péripatéticienne. Je comprends également le réel comme accumulation de jugements de valeur : fait culturel.
Mais… Je sais pas, c’est peut-être le côté moral qui me gêne. Et j’ai bien l’impression que c’est celui-ci que je ne peux pas m’empêcher de considérer comme "valeur ajoutée".
 
 
Concernant Pourparlers, je verrai bien. De toute façon il fait désormais partie de ma bibliothèque, alors...

Message cité 1 fois
Message édité par wips le 19-06-2007 à 14:41:58
n°11866777
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 19-06-2007 à 13:57:04  profilanswer
 

Jamais il n'est dit chez Flaubert que Homais est un imbécile rempli de préjugés ...

n°11867405
wips
Posté le 19-06-2007 à 14:44:17  profilanswer
 

Tu veux dire que c'est déjà "notre" interprétation ? Et donc "notre" morale qui parle ?

n°11867776
foutre de
Posté le 19-06-2007 à 15:20:16  profilanswer
 

wips a écrit :


Je vais prendre l’exemple d’une nouvelle de Gogol, La perspective Nevsky. Le personnage tombe amoureux d’une femme dont il découvre qu’elle fait le plus vieux métier du monde. D’emblée, il y a un jeu entre le réel et l’illusion puisqu’en la suivant il interprète ses signes comme une faveur particulière à son égard alors qu’elle ne fait que son job : attirer le client.
Lors du premier face à face, alors qu’il comprend à quel commerce elle se livre, à quel point ce qu’il s’était imaginé ne correspond pas à la réalité, il fuit.
A ce propos, je me demande si elle est véritablement bête comme elle lui apparaît alors (il dit qu’elle tient des propos sans une once d’intelligence) ou bien si, choqué par le réel, il a besoin de croire qu’elle est idiote afin que tout soit en adéquation. Bon, ok, faut que je relise la nouvelle. :o

 

Enfin voilà, je comprends le réel comme un fait : c’est une péripatéticienne. Je comprends également le réel comme accumulation de jugements de valeur : fait culturel.
Mais… Je sais pas, c’est peut-être le côté moral qui me gêne. Et j’ai bien l’impression que c’est celui-ci que je ne peux pas m’empêcher de considérer comme "valeur ajoutée".

 

l'économie des valeurs est une économie affective, celle de nos investissements. Sans cette économie, aucune organisation possible, parce qu'aucune hierarchisation : l'affect dit la priorité, il est ce par quoi se mesure ce qui est sacré.
On comprend souvent la morale comme une accumulation de préceptes transcendants, qui ne sont finalement bons qu'à la grégarité, à la bonne réputation, à la reconnaissance de la personne par la collectivité au noms de valeurs préétablies (par les Ecritures, par exemple). On nous a montré assez facilement depuis Nietzsche combien cette organisation symbolique du socius n'était pas fondée en vérité mais en force (et on a pu nous le montrer parce qu'une force déclinait en Europe).
Pourtant, derrière les préceptes de la "moraline", nous savons très bien qu'il y a les Moeurs, c'est-à-dire les comportements et l'éthique.
L'affect, l'ambiance, la stimmung, est une vieille lune phénoménologique. L'ontologie (négative?) depuis Heidegger a ses stimmungen préférées, l'Angoisse de Qu'est-ce que la métaphysique, La souffrance-excès de M. Henry, l'Ennui de Marion (qu'il repique à Flaubert, grand phénoménologue de plume, puisque la phénoménologie exige la description, grand art des romanciers du XIXème).
Si tu connaîs sous quelles formes affectives tu éprouves la venue imminente de ta mort (par imagination, par connaissance de la maladie, par traumatisme etc.), tu sais comment se manifeste la valeur : c'est par exemple cette angoisse particulière qui monte graduellement quand s'approche la déclaration d'amour, c'est l'angoisse de l'interrogatoire et de la fouille aussi (il y a de très belles pages de Bernard Noël sur la torture, notamment à partir de l'Algérie). Chaque fois que la valeur se mesure à ta propre vie, tu connais immédiatement la hierarchisation, tes priorités intimes, les priorités affectives de ton groupe, ce pour quoi il est près à mourir, ce pour quoi il est près à tuer. L'élu(e) du sentiment amoureux nous imprègne de cette angoisse où notre valeur est en jeu, s'efface, s'annule ou au contraire cherche à se vérifier dans le désir de l'autre.
cet affect est le fond de notre capacité à donner du sens : il y a des travaux très forts, ceux de Maldiney par exemple, sur les altérations du Sens ontologique chez les personnes souffrant de schizophrénie. C'est pourquoi les faits seuls, les objets seuls ne peuvent prétendre donner la réel s'ils sont séparés de l'affect, ils ne font que fournir les mesures d'un réel mort, d'un réel qui nie que l'action de mesurer fasse partie du réel (en gros un réel qui dit que le geste scientifique ne fait pas partie des faits)

Citation :

Nous prendrons notre point de départ dans un renversement qui a eu lieu au tournant du siècle dernier dans l'attitude à l'égard des sciences. Ce renversement concerne la façon générale d'estimer les sciences. Il ne vise pas leur scientificité, il vise ce que les sciences, ce que la science en général avait signifier et peut signifier pour l'existence humaine. La façon dont la vision globale du Monde qui est celle de l'homme moderne s'est laissée, dans la deuxième moitié du XIXème siècle, déterminer et aveugler par les sciences positives et par la "prosperity" qu'on leur devait, signifiait que l'on se détournait avec indifférence des question qui pour une humanité authentique sont les questions décisives. De simples sciences de faits forment une simple humanité de fait.

 

ed. Husserl, La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale, 1954 (1936)



Message édité par foutre de le 19-06-2007 à 18:43:46

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11867829
foutre de
Posté le 19-06-2007 à 15:24:52  profilanswer
 

rahsaan a écrit :


foutre de a écrit :

c'est-à-dire : (en deleuzien ?) la répétition nous détourne de la différence pour nous procurer de quoi persister dans la différence


 
 
Juste pour la formulation en "deleuzien", je dirais plutôt : l'illusion qu'il y a des différences nous détourne de la contemplation de la Répétition, pour mieux nous pousser à répéter cette répétition.


 
c'est exactement l'inverse, ou le contraire... répéter la répétition, c'est assez fort. Il faut s'appuyer sur le dé affirmé dans son lancer plutôt que dans le chiffre qui tombe pour entendre ta formule, non?
 
(je sens le casse-t^te)


---------------
« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11870227
foutre de
Posté le 19-06-2007 à 19:47:30  profilanswer
 

jean eymard a écrit :

Pour comprendre les choses, il faudrait donc s'identifier aux choses, c'est a dire se débarasser du Moi (?).
L'intuition serait donc une identification (?)

 


Bien il me semble que ça ne marche pas si ce qu'on veut comprendre c'est le Moi, auquel cas il faut s'identifier au Moi... :D

 


Pas sûr que l'intuition soit une identification, en tout cas dans toutes les lectures où je la rencontre, elle coïncide avec l'absence de médiation, elle est l'immédiat, le sans-intermédiaire.

Message cité 1 fois
Message édité par foutre de le 19-06-2007 à 19:48:08

---------------
« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11870978
jean eymar​d
Posté le 19-06-2007 à 20:51:19  profilanswer
 

foutre de a écrit :

Bien il me semble que ça ne marche pas si ce qu'on veut comprendre c'est le Moi, auquel cas il faut s'identifier au Moi... :D  
 
 
Pas sûr que l'intuition soit une identification, en tout cas dans toutes les lectures où je la rencontre, elle coïncide avec l'absence de médiation, elle est l'immédiat, le sans-intermédiaire.


Oui, bien vu! Je ne sais trop quoi répondre a ça.
 Disons que c'est valable pour les choses extérieures ou que pour comprendre les choses extérieures il faut les considérer comme faisant partie de soi.  
En bref, qu'il ne faut pas mettre de barrières entre l'extérieur et l'intérieur. :pt1cable:  
Pour l'intuition elle est immédiate, c'est sur, mais c'est pas contradictoire avec une identification.
 
Enfin ce ne sont que des supputations tout ça, ça ne changera pas le monde.

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