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Quels sont pour vous les trois livres de philo à lire pour un honnête homme ?


 
15.4 %
 273 votes
1.  "La république" de Platon
 
 
6.7 %
 119 votes
2.  "La métaphysique" d'Aristote
 
 
15.7 %
 279 votes
3.  "l'Ethique" de Spinoza
 
 
1.5 %
    27 votes
4.  "Essai de théodicée" de Leibniz
 
 
15.0 %
 266 votes
5.  "Critique de la raison pure" de Kant
 
 
17.8 %
 315 votes
6.  "Par delà le bien et le mal" de Nietzsche
 
 
5.9 %
 105 votes
7.  "L'évolution créatrice" de Bergson
 
 
6.4 %
 113 votes
8.  "Etre et temps" d'Heidegger
 
 
7.5 %
 133 votes
9.  "Qu'est-ce que la philosophie" de Gilles Deleuze
 
 
8.1 %
 144 votes
10.  "Moi, ma vie, mon oeuvre" de obiwan-kenobi
 

Total : 2656 votes (882 votes blancs)
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Auteur Sujet :

Philo @ HFR

n°47130511
Yionel
Profil : lactique
Posté le 19-09-2016 à 22:53:27  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
 [:le_6tron:3] Vraiment intéressant l'analyse sur De Gaulle :) et aussi avant le sujet en lien avec la servitude volontaire (dans ma toread list :D )
 
HS : je commence une liste de bouquin  
- Qu'est ce que la nécessité de Jean-Pascal Anfray (ultra précis, pour universitaire. Le début est quasiment mathématique  :) )
- Rien n'est sacré, tout peut se dire de Raoul Vaneigem
- Petite philosophie du voyage de Thierry Tahon
- La joie d'amour, pour une érotique du bonheur de Robert Misrahi
 
Je vous mettrais mon retour dessus (mon ressenti hein, ne vous attendez pas à du très poussé  [:copepresident:2] )

mood
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Posté le 19-09-2016 à 22:53:27  profilanswer
 

n°47131779
Profil sup​primé
Posté le 20-09-2016 à 08:13:13  answer
 

rahsaan a écrit :

Il a fait des choses, personne ne peut le nier. Mais, justement, ces réalisations concrètes sont ce qui reste de son action, et pas son idéologie de la "France", qui est du verbiage, alors qu'il est aujourd'hui beaucoup plus célébré pour son génie visionnaire que pour ses réalisations.


 
Son" idéologie" de la France, ça ne reposait pas surtout sur l'idée de souveraineté(politique étrangère) et, sur le plan intérieur, d'un peuple français resté le même depuis Clovis, Charlemagne, Jeanne d'Arc et Napoléon?

n°47141658
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 20-09-2016 à 22:24:58  profilanswer
 

Une collègue de boulot, aujourd'hui, qui m 'a dit que Platon était matérialiste .... :sol:


---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
n°47142349
Yionel
Profil : lactique
Posté le 20-09-2016 à 23:48:38  profilanswer
 

Tietie006 a écrit :

Une collègue de boulot, aujourd'hui, qui m 'a dit que Platon était matérialiste .... :sol:

Platon ? son pote de l'armée ? (ref Baudelaine des inconnus avec leur fameuse : "la mort c'est l'arrêt du cœur, l'amour l'arrêt du cul"
J'attends son étayage sur Platon quand même :o ça m'intéresse, il va m'apprendre des trucs


Message édité par Yionel le 20-09-2016 à 23:49:32
n°47192749
Profil sup​primé
Posté le 26-09-2016 à 01:06:02  answer
 
n°47312394
psychoreve
L'ouverture résout tout.
Posté le 07-10-2016 à 04:59:35  profilanswer
 

Projet de thèse en Littératures française et francophone portant sur un objet délicat et embarrassant ... le rêve et la rêverie, états psychiques insolites et marginauxhttp://webcache.googleusercontent. [...] clnk&gl=fr
Embarrassant pour sûr !


---------------
http://interprétationdesrêves.fr  http://psychoreve-psychoreve.blogspot.com/ Le devoir a une étrange ressemblance avec le bonheur d'autrui. Hugo Victor
n°47312421
Profil sup​primé
Posté le 07-10-2016 à 05:54:00  answer
 


 
la grande librairie spéciale Hergé(Michel Serres Bruckman etc..)
https://www.youtube.com/watch?v=rpVS9uP_APw

n°47423877
etocelo
Liberté pour Jean-Guy
Posté le 17-10-2016 à 22:58:19  profilanswer
 

Salut, j'ai eu quelques cours d'épistémologie à la fac l'année dernière et j'ai bien accroché. Je voulais approfondir un peu à travers les ouvrages de Popper, Bachelard et autres mais je me rends compte que j'ai d'abord envie de commencer par de la philo plus générale afin d'avoir des bases pour mieux comprendre l'épistémologie. Auriez-vous un bon bouquin d'introduction à la philosophie à me conseiller, un genre de guide qui pourrez donner une approche chronologique à cette discipline (si cela est pertinent) et un panel des auteurs et concepts phares ? Merci d'avance.


Message édité par etocelo le 17-10-2016 à 23:00:06
n°47424116
Profil sup​primé
Posté le 17-10-2016 à 23:18:28  answer
 

anti-manuel de philosophie de Onfray?Ferdinand Alquié?


Message édité par Profil supprimé le 17-10-2016 à 23:20:16
n°47424478
topro
Posté le 18-10-2016 à 00:16:49  profilanswer
 

Il me semble pas qu'il faille avoir un gros bagage philosophique pour lire de la philo des sciences, étant donné qu'il y a des auteurs très abordables. As-tu essayé de lire Alexandre Koyré ou Kuhn par exemple ?
 
Sinon pour débuter en philo, tu peux commencer par les ouvrages de Comte Sponville qui est un bon vulgarisateur, puis attaquer les classiques (Platon, Descartes, Hume etc)

mood
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Posté le 18-10-2016 à 00:16:49  profilanswer
 

n°47424819
etocelo
Liberté pour Jean-Guy
Posté le 18-10-2016 à 06:38:07  profilanswer
 

Nous avons abordé les idées de Kuhn mais sans lire ses livres. C’était très accessible mais je sens qu'il me manque des bases. "Présentations de la philosophie" de Comte-Sponville semble ressembler à ce que je recherche, merci !

Message cité 1 fois
Message édité par etocelo le 18-10-2016 à 06:39:15
n°47425666
Yionel
Profil : lactique
Posté le 18-10-2016 à 09:51:44  profilanswer
 

Yionel a écrit :

[:le_6tron:3] Vraiment intéressant l'analyse sur De Gaulle :) et aussi avant le sujet en lien avec la servitude volontaire (dans ma toread list :D )
 
HS : je commence une liste de bouquin  
 
- Qu'est ce que la nécessité de Jean-Pascal Anfray (ultra précis, pour universitaire. Le début est quasiment mathématique  :) )
S'adresse aux étudiants de l'université et aux classes préparatoires (gloups)
Très ardu. Langage très précis, chaque mot et concept sont expliqués avec une rigueur mathématique. Nécessité et les modes avec leurs contingences en prenant en compte des réflexions de Kant, Descartes etc.
J'ai réussi à suivre les 40 premières pages ensuite, ma mémoire n'aidant pas, je me noie et je ne vois plus le bout du tunnel. Pas de concret, je ne vois pas où l'auteur veut en venir (il a l'air de savoir lui). Je pense n'avoir pas assez la rigueur, l'expérience, la mémoire et la méthode pour aborder ce genre de bouquin. Plus tard qui sait ?

 
- Rien n'est sacré, tout peut se dire de Raoul Vaneigem
Réflexions sur la liberté d'expression
Préface de Robert Ménard,
De très belles idées un peu trop optimiste hélas.  
Et non, il le dit lui même, tout ne peut pas se dire. Si il y a une exception, tout ne peut donc pas se dire, cela décrédibilise l'ensemble de l’œuvre car ou se place cette nouvelle limite ? (l'appel au meurtre notamment ? )
À relire dans tous les cas

 
- Petite philosophie du voyage de Thierry Tahon
Livre de 120 pages qui se lit très facilement. L'auteur, un philosophe habite Biarritz a écrit aussi "Petite philosophie du rugby". Son approche humble, clair, simple est très agréable. Il fait des références à Descarte, Pascal, Lucrèce etc. Ce n'est pas forcément profond ou puissant, mais cela enrichit la notion du voyage, de la sédentarité, de l'illusion et ramène tout sur notre propre vide existentiel face à notre bref passage sur la Terre.
Il parle de son expérience, de son vécu sans pour autant en faire une généralité, au contraire. Il cite Pyrrhon le sceptique et renvoie tout à la relativité de toute chose. Une idée très intéressante, sur la peur de la liberté que nous apporte le voyage, ou le manque d'imagination et la rassurante routine que l'on contrôle.
Que le soit dans un cas comme dans l'autre, on retrouve les mêmes questionnements sur notre propre vie intérieur et extérieur.
Je pourrais mettre en perspective l'enfant insécure, le casanier et l'enfant sécure l'explorateur. L'insécure qui a besoin de discipline extérieur (voir d'autorité), le sécure qui se créer sa discipline intérieur (voir sa propre autorité).
Il cite un auteur qui explique que notre nécessité est dans la sédentarité. Mais que la vie est dans le mouvement. (Pascal). L'un ne fonctionnerait pas sans l'autre et je pense qu'il ne faut surtout pas les cloisonner comme on a tendance à faire pour l'homme/dieu, homme/animal ou autre concept judéo-chrétien.
 
Je pense que le voyage permet de reculer (mettre son moi à distance et vivre dans l'illusion) pour mieux sauter (mieux écouter son moi). Le voyage nous libère et nous montre par l'action ce qu'on peut faire de notre liberté. De vivre un rêve avant le retour à notre maison ou l'on pourra s'ennuyer pour mieux rêver!). La liberté, le voyage demande des efforts que l'on sait vain car la nécessité nous fera nous immobiliser. Mais cet effort est payant et le voyage est un loisir parmi tant d'autres, d'une richesse infini.

 
- La joie d'amour, pour une érotique du bonheur de Robert Misrahi
Intéressant au début, puis vraiment pénible le milieu. La fin est meilleure. Quelques idées intéressantes mais un optimiste que je ne partage pas. Les mots commençant par une majuscule comme le Désir, me paraissent dans la simple idée chrétienne, ou plutôt platonicienne voir Kantienne (sans le devoir ou la morale qui va avec)
Il semble avoir vécu cela, j'ai l'impression manquer beaucoup de matière ou d'expérience pour atteindre cette perception, qui pour le coup me semble inatteignable ou plutôt irréalisable, idéaliste.

 
Je vous mettrais mon retour dessus (mon ressenti hein, ne vous attendez pas à du très poussé  [:copepresident:2] )

Je commence Naissance de la tragédie de Nietzsche, puis Totem et Tabou de Freud. Une copine m'a conseillé vers la sobriété heureuse de Rabhi

n°47469575
Profil sup​primé
Posté le 21-10-2016 à 16:47:11  answer
 

Sobriété heureuse, je l'ai en poche mais pas encore lu..

n°47474679
psychoreve
L'ouverture résout tout.
Posté le 22-10-2016 à 10:16:49  profilanswer
 

etocelo a écrit :

Nous avons abordé les idées de Kuhn mais sans lire ses livres. C’était très accessible . . .

Sur une autre branche des forums j'avais eu recours à Kuhn, nonobstant j'avais évidemment tout faux :

psychoreve a écrit :

Je comprends, mais est-ce possible ? Kuhn,  pose les données du problème et les limites ou impossibilités.(voir ci-dessous)

[.....] La question centrale n’est pas d’être amateur ou professionnel mais, concernant la démarche expérimentale qui caractérise la science, de s’inscrire dans la démarche du paradigme, c’est à dire la conjugaison d’une hypothèse crédible et d’une capacité à tester expérimentalement cette hypothèse. C’est ce qui différencie (sans jugement de valeur) la démarche scientifique de la démarche philosophie ou métaphysique.  
Vous devrez ensuite contacter les personnes expertes et intéressées par votre sujet. S’il s’agit en l’occurrence du rêve, je ne suis pas cette personne, mes recherches portant sur les mécanismes moléculaires et cellulaires de la plasticité cérébrale, le rêve apparaissant dès lors comme une activité intégrée très élaborée par rapport à nos objets d’étude.
 Le meilleur moyen d'entrer en contact avec des spécialistes serait probablement de placer une annonce auprès de la Société des Neurosciences.  Bien à vous


Les tentatives auprès de la Société des Neurosciences sont restées sans réponses, quant aux prolongements éthiques nous verrons plus tard, après le 32 Février ; mais puisque l’on m'indique une piste, vais-je baisser les bras ? Sa réponse me plonge toutefois dans l’embarras, le rêve ― matière éminemment volatile et d'apparence si difficilement cernable ou quantifiable ― peut-il se plier aux exigences scientifiques ? Est-il envisageable de pouvoir le circonscrire dans une "démarche expérimentale qui caractérise la science ?" Monsieur Chneiweiss me précise ensuite - comme Herbert -  que "la démarche du paradigme résulte de la conjugaison d'une hypothèse crédible et d'une capacité à tester expérimentalement cette hypothèse
".  
Butant sur une claire représentation de ce que peut être un paradigme :heink:  je suis allé fureter chez le discutable mais néanmoins trop pratique Wikipedia qui m’apprend :
 
         Paradigme épistémologique
Dans son livre "La structure des révolutions scientifiques", le philosophe Thomas Kuhn (1922 – 1996) définit un paradigme scientifique comme suit :
– un ensemble d'observations et de faits avérés,  
– un ensemble de questions en relation avec le sujet qui se posent et doivent être résolues,  
– des indications méthodologiques (comment ces questions doivent être posées),  
– comment les résultats de la recherche scientifique doivent être interprétés.  
 
 [:a-m13:2] Pour Kuhn, l'adhésion à un paradigme est un phénomène sociologique, qui implique la genèse d'une communauté de pensée, de méthodes et d'objectifs, autour d'outils communs (journaux, conférences).
   D'autres termes comme concept ou système de pensée sont très proches de celui de paradigme. Ils se différencient sur des détails et pour bien comprendre leur signification, on doit prendre en considération le contexte du thème traité.
 
   L'impératif du paradigme plus ou moins bien assimilé je me suis ensuite efforcé d'envisager la notion d'hypothèse crédible de façon ouverte en évitant de discutailler au préalable ; et j'ai repris deux aspirines. J'indique cependant qu'il est heureux que je n'ai pas "débuté dans la carrière" ainsi ligoté car je n'aurais pu faire un pas en quelque direction que ce fût. J'ai simplement pris les choses comme elles venaient.
                                                
Ce que je vous propose, comme hypothèse crédible la plus élémentaire qui soit, est que le rêve résulte d'une tension. Dans l'immédiat elle n’est crédible que vue de chez moi et n'a pas prétention à épuiser le sujet du rêve et de sa compréhension, mais à ma connaissance il n'est pas d'autre approche qui satisfasse à un cadre admissible selon les critères scientifiques actuels. En vérité est-il réaliste d’envisager que le rêve, phénomène si aléatoire et si individualisé d'apparence, gardant en définitive l'intégralité de son mystère malgré de multiples approches, puisse s'inscrire dans une démarche expérimentale ?
Monsieur Chneiweiss a-t-il bien mesuré la portée d'un tel cadre appliqué au domaine de la compréhension du rêve ?
Sommes-nous dans une impasse ou simplement face à un défi ? Ne serions-nous pas face à cette double injonction : "Nous, scientifiques, sommes prêts à reconnaître votre théorie sur le rêve Mais pour cela il vous faudra passer par une expérimentation inapplicable à l'objet de votre étude."


 


---------------
http://interprétationdesrêves.fr  http://psychoreve-psychoreve.blogspot.com/ Le devoir a une étrange ressemblance avec le bonheur d'autrui. Hugo Victor
n°47476405
Profil sup​primé
Posté le 22-10-2016 à 15:49:30  answer
 

Et concernant les méthodes de la recherche historique:
qu'est-ce qu'être "objectif"?
l'Histoire est-elle réellement écrite par les vainqueurs?

n°47543255
Profil sup​primé
Posté le 28-10-2016 à 21:28:41  answer
 

Bonsoir, ça faisait longtemps.
 
Je ne sais pas ce que vous pensez des pocasts "les nouveaux chemins de la connaissance" mais perso, je trouve que c'est super intéressant, ça permet d'introduire quelques idées sur un  thème autour d'un auteur, d'un livre et surtout de voir si justement tel auteur ou tel livre serait susceptible de nous plaire.  
Et aussi cela permet de comprendre des concepts qui peuvent paraître obscurs, en bref, j'adore ces séances d'une cinquantaine de minutes. :)

n°47543870
sirolimus
Posté le 28-10-2016 à 22:18:02  profilanswer
 

Oui j'aime bien aussi, le podcast c'est une formule qui me va bien.
Dans le genre audio je conseillerai également l'histoire de la philo par Ferry et la contre-histoire par onfray. De bons vulgarisateurs avec un vision complémentaire de l'histoire des idées :D
 

n°47550948
Profil sup​primé
Posté le 30-10-2016 à 01:50:25  answer
 

Leibniz a tenté de justifier l'existence de Dieu et du mal?(théodicée)?
 
http://www.axiologie.org/mal-radic [...] age-2.html
 
https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9odic%C3%A9e
 
théâtre"Nathan le Sage" sur la tolérance religieuse


Message édité par Profil supprimé le 21-12-2016 à 16:13:28
n°47550979
Profil sup​primé
Posté le 30-10-2016 à 02:03:17  answer
 

la_pugne a écrit :

L'article de Libération consacré à la mort de René Girard est très bien, lui :
 
http://next.liberation.fr/livres/2 [...] es_1411529
 
"Né le jour de Noël 1923 à Avignon, élève de l’Ecole des chartes, il est mort mercredi à Stanford, à l’âge de 91 ans. C’était une forte personnalité, tenace, parfois bourrue, qui a creusé son sillon avec l’énergie des solitaires, et entre mille difficultés. Car le retentissement international de ses théories - dont certains des concepts, notamment celui de «bouc émissaire», sont quasiment tombés dans la grammaire commune des sciences humaines et même le langage commun - n’a jamais fait disparaître les violentes critiques, les incompréhensions, les rejets, encore accrus par le fait que Girard, traditionaliste, a toujours refusé les credos post-modernes, marxistes, déconstructivistes, structuralistes, psychanalytiques…
 
Porté par une profonde foi religieuse, fin interprète du mystère de la Passion du Christ, il a bâti une œuvre considérable, qui se déploie de la littérature à l’anthropologie, de l’ethnologie à la théologie, à la psychologie, la sociologie, la philosophie de la religion et la philosophie tout court."
 
Là, on peut commencer à discuter.


 
2002 "penser le Mal" Girard  Finkielkraut
https://www.youtube.com/watch?v=cwotPiFJTzU

n°47618202
psychoreve
L'ouverture résout tout.
Posté le 06-11-2016 à 04:33:37  profilanswer
 

k-rott0 a écrit :

Réponse très tardive et donc pas forcément très cohérente. Difficile de reprendre le fil là où l'on l'avait laissé (pas certain que cela soit très correct).

Ce scrupule t'honore, là où d'autres ne postent que pour enterrer sur le champ une proposition.

k-rott0 a écrit :

La limite, la distinction, se fait entre l’opération visant à réparer et celle visant à améliorer. Vouloir dépasser la nature c’est se lancer dans une fuite en avant sans limite. Il est bien évident que l’en s’engageant dans cette voix, l’humain tel que nous le connaissons actuellement est voué à disparaître.  
L’industrie agro-alimentaire en est un bon exemple : on n’élève plus des animaux, on fabrique des machines à produire (à produire du rien).

Le sport, qui est admiré est parfois soupçonné d'un tel dépassement.


---------------
http://interprétationdesrêves.fr  http://psychoreve-psychoreve.blogspot.com/ Le devoir a une étrange ressemblance avec le bonheur d'autrui. Hugo Victor
n°47783914
psychoreve
L'ouverture résout tout.
Posté le 21-11-2016 à 07:55:53  profilanswer
 

“Le poète s’interroge ; le philosophe se regarde.” Joseph Joubert


---------------
http://interprétationdesrêves.fr  http://psychoreve-psychoreve.blogspot.com/ Le devoir a une étrange ressemblance avec le bonheur d'autrui. Hugo Victor
n°47793448
Profil sup​primé
Posté le 21-11-2016 à 21:46:16  answer
 

"Le poète se regarde, le philosophe s'interroge." V

n°47807921
Profil sup​primé
Posté le 22-11-2016 à 23:40:46  answer
 


 

spurina a écrit :


 
Il y a déjà bcp de subjectivité dans le choix de soutenir la thèse que l'objectivité s'approche par des avis jugés argumentés.
Tu supposes, par exemple, qu'il est aisé de communiquer un ressenti, une intuition, ce qui nous semble naturel; qu'existe une universalité des définitions, des sens des mots. Le langage naturel est truffé de circularité, d’imprécisions. En général, comme il pullule sur HFR, les discutailleurs s’aperçoivent, bien  tard, qu'ils ne partagent pas la définition de tel ou tel mot dans leur argumentation.
Parfois, un même fait, un même énoncé peut supporter deux thèses différentes, voir opposés.
La question reste la même depuis toujours : qu'est-ce que la causation ou ici la déduction et pourquoi ceci importe ?
 
Le langage formel déporte cette pluralité en amont, c'est dire dans le choix des règles de syntaxe et de déductions, mais il n'y a plus de substance dans les termes des énoncés. Évidement, les rationalistes chérissent les axiomatisations ; mais d'une,  tout n'est pas axiomatisé ; de deux, les axiomatisations ne garantissent pas la cohérence de la théorie (ce que les rationalistes désirent) ; de trois, les axiomatisations ne garantissent pas la complétude de la théorie ; de quatre, les axiomatisations sont personnelles ; de cinq, les axiomatisations sont répugnées par beaucoup (beaucoup trop aux yeux de ceux qui y sont favorables).
L’axiomatisation est un point crucial car elle distingue les rationalistes qui la souhaite et ceux qui ne la désire pas. Ensuite, il reste à moduler encore toutes ces catégories par l'idéalisme et le matérialisme.
 
Rigoureusement, un argument n'est qu'un énoncé qui soutiendrait une thèse, surtout une fois qu'il est couplé à d'autres arguments.
Un argument n'a aucun intérêt en soi. La pertinence d'une déduction, d'une chaîne d'arguments se mesure à sa validité. La validité se promeut au préalable de la discussion. Les critères de validité sont personnels, d'autant plus en langage naturel, dans la vie de tout jour; mais même pluralité de validité en langages formels.  Les réalistes les plus rationalistes détestent naturellement.  
 
plus ou moins consensuel dans le temps et dans l'espace, le consensus  reste que la connaissance est un triplet :
>une perception de quelqu'un [histoire de se faire passer pour rigoureux, en restant un minimum empiriste, évidement ça ne trompe personne  [:stinson barney]  ]
>une croyance de même quelqu'un, partagée avec d'autres personnes
>une justification, typiquement par une preuve empirique, voir, pour faire jubiler les rationalistes, une démonstration par une logique déductive, une fois une logique déductive choisie par le démonstrateur et plus ou moins reconnue comme pertinente par plus ou moins d'auditeurs [à supposer que toutes ces personnes pensent même à constater la pluralité de logiques]
 
naturellement, ce triplet persuadent ceux qu'ils veulent bien se laisser convaincre, et puis pour les autres, il reste encore la terreur via le fantasme de l'infertilité du solipsisme.
La question derrière tout ceci reste celle de la certitude et celle de l'intuition, des affinités, des traits de caractères, des goûts et des couleurs. Pourquoi chercher la certitude ? Peu de monde s'engageant à y répondre, si ce n'est, comme déjà dit, par la traditionnelle « nécessité », c'est à dire une incapacité inavouée à penser autre chose que ce que l'on soutient comme intuitif, d'éviter de tomber dans le préambule au solipsisme qu'est le relativisme...
Pourquoi ce que je clame comme intuitif n'est pas clamé comme intuition par le voisin ? La réponse traditionnelle est que le voisin ne fut pas bien éduqué, c'est à dire, qu'il ne fut pas éduquer comme moi.
 
Bien entendu, la béquille qu'est la science n'aide que ceux qui veulent y croire, une fois qu'ils sentent bien que leur position reste des plus fumeuse. La fameuse démarche scientifique se limite, pour le moment, à débuter par un léger degré d'empirisme, de basculer rapidement vers le rationalisme --- puisque, faut pas se leurrer,  la perspective rationaliste restant originelle à la démarche, perspective jusqu'ici laborieusement motivée, on juge que les sens nous trompent jusqu'à tordre des pailles dans des verres d'eau, ou en tout cas, que les sens nous trompent plus que notre raison --- en promouvant, avec tout un tas de difficultés plus ou moins reconnues par les partisans, toute déduction logique comme portant une pertinence, une ontologie plus ou moins affirmée suivant les rationalistes,  ontologie d'autant plus prononcée que les déductions sont crues par les gens, une fois clamées, par les scientifiques, en adéquation avec les perceptions des scientifiques dans leurs labos.
La dernière étape consiste en l'abondant de la rigueur logique, puisque même trop de rigueur escamote trop le fantasme d'une objectivité en allant trop vers le relativisme, voir, encore une fois, le solipsisme : typiquement, je ne suis pas capable de prouver par la logique que ce que je catégorise comme les gens partage bien mes habilités à réfléchir, ressentir ainsi qu'à agir. Les partisans d'une objectivité pondent donc un système bâtard qui ne persuade que les déjà persuadés.
 
Toujours en malaise devant la pluralité de perspectives aussi bien en mathématique (par leurs fondements typiquement), qu'en science, que dans la vie de tout les jour, les universalistes n'hésitent pas à sortir du chapeau un nouveau concept, celui d'inter-subjectivité.
Ils se dépatouillent comme ils peuvent en clamant que, certes nous constatons, chaque jour que dieu fait, une pluralité d’intérêts, une pluralité de perspectives sur tout sujet, en un mot, on constate la subjectivité, mais en fait non ; non ! Il reste de l’objectivité sous forme d'universalité que sont les « standards objectifs de jugements personnels ».  
En d'autres termes, ils espèrent que les gens qui ne pensent pas comme eux refusent la pluralité, ci-haute,  des choix de validité des déductions logiques .
Ils prient pour que, lors de toute discussion qui est devenu, entre temps, la résolution un problème, qu'ils qualifient de rationnelle,  les autres personnes avec lesquelles ils discutent reconnaissent, si ce n'est partagent, la thèse de l'existence de critères pour parvenir à « une » solution; des critères qualifiés d'impermanents, d'objectifs, d'universaux, partagés par quiconque qualifié d'humain --- est d'autant plus qualifié d'humain précisément ceux qui ont d'autant plus foi en l'inter-subjectivité --- aussi bien hier, qu’aujourd’hui, que demain, quelque soit sa « culture ». C'est de nouveau l’égoïsme universel des libéraux classiques et de leurs héritiers libéraux libertaires ajd.
Bien entendu, ils prient, cette fois-ci secrètement, que ce soient leurs critères, leurs standards qui restent les plus pertinents et donc adoptés par ces autres personnes. L'objet de la discussion, le problème lui-même est jugé universellement pertinent évidement par ceux promouvant le problème, problème si universel que généralement beaucoup de monde semble y rester indifférent.
 
L'erreur grossière de ces gens est de souhaiter dépasser les déductions automatiques, une fois que des règles d'inférence sont établies, qu'on trouve langage formel : une fois un langage formel choisi ainsi qu'une théorie, c'est à dire un domaine d'étude axiomatisé, on a plus qu'à dérouler les formules biens formées pour obtenir les théorèmes. Il n'y a plus de choix à avoir. Le seul degré de liberté reste dans le choix de la théorie et le choix des règles d'inférence. Évidement, toute découverte apportant engouement à quelque uns, il fut à la mode pour quelques dégénérés de désirer supprimer ces deux degrés de liberté en fixant, une fois pour toute, un jeu d'axiome, un jeu de règles de déduction et on appuie sur un bouton pour avoir nos théorèmes chéris. Cent années plus tard, on retrouve le même désire chez les rationalistes quant à la vie de tous les jours. Pour toute activité humaine, du choix de la doctrine politique, au classement de la meilleur théorie scientifique, au classement du meilleur film, ils voulaient des énoncés objectifs, découlant automatiquement d'une (et une seule) axiomatisation (indéniable) que sont les standard objectifs de jugements personnels avec un (et un seul) jeu (indéniable) de règle d'inférence (typiquement, la logique classique en langage naturel). manque de bol, on retrouve les cinq mêmes désagréments, désagréments au yeux de ces objectivistes, qu'énoncés ci-haut au sujet des systèmes formels.
Le mieux reste de ne  pas utiliser le terme d'objectivité et de constater la pluralité des règles de déduction en langage formel et bien entendu, une fois dans la vie de tous les jours, une sorte de déterminisme social, c'est à dire au doigt mouillé, au passage de la vie quotidienne : je pense, dit et fait de manière identique à ceux qui ont la même vie que moi, à savoir ceux qui pensent, disent et font comme moi depuis assez de temps. Si je cherche qui se comporte comme moi, qui me comprenne, je trouverais beaucoup de pairs (mais pas que). Je rappelle aussi que tu supposes qu'on communique aisément, écrit inclus, avec un langage naturel plus ou moins démunie d'imprécision.
 
Contrairement à la prudence, la foi est gratuite, autant en profiter.  [:littlebill]  
 
 
 
 
 
Le malaise de l'objectivité par le rationaliste ce résume avec un gros mot : l'induction. Une fois que l'on applique l'induction au manque de motivation, encore plus de démonstration, de la foi du rationaliste en l'induction des événements naturels, le rationaliste est piégé par ses propres règles.
Il prend alors appuie sur la segmentation des disciplines universitaires. D'ailleurs, la segmentations pour l'humaniste est admirable car ça montre bien que le savoir grâce à leur libération aujourd'hui est poussé, si poussé qu'une seule personne ne peut pas tout faire.
Pour le rationaliste, il fut naturel de couper ontologiquement entre le domaine naturel et le domaine des humains: les humains c'est pas des cailloux.
Pour l'humaniste moderne, il devient « nécessaire » de ne pas mélanger, il est intuitif [pour mieux le faire passer] de couper épistémologiquement entre, le domaine des humains avec le domaine naturel [pour le scientifique, les questions deviennent « philosophiques » et répondent « c'est pas mon boulot »], même si un désir inavoué de tout considérer sous la raison à travers la science est présent chez bon nombre d'entre eux, ce qui favorise les anti-réductionnistes mais un peu humaniste tout de même évidemment déplorant la segmentation, mais trop d’anti-réductionnisme et, pour le scientifique, on retombe dans empirisme qui fait peur : le doute religieux du mouton, ou bien le doute de l’empiriste du demeuré Pyrrhon.
 
Comme le rationaliste de base fantasme tout de même sur un monisme, une fois pointée la croyance en l'induction du manque de preuve de l'induction sur la nature, le rationaliste mise tout sur un autre fantasme, tout aussi peu cher, celui de la terreur du relativisme, du nihilisme, du scepticisme, du solipsisme ; alors qu'il n'est pas exclu qu'il pourrait les réfuter plus tard par ses propres règles. Il n'y a pas de miracle, ce n'est pas cher pour rien; la terreur ne terrorise que les gens aussi peureux que le rationaliste ; il tente ainsi, pour amuser quelques minutes de plus, de consolider sa position : une fois qu il est piégé , il en revient encore à l'inter-subjectivité évoquée ci-dessus, cette fois appliquée au domaine du discours naturel lui-même. Le voici : « en fait, les gars, je vous ai barbé pendant des siècles avec ma vérité par la réalité par l'objectivité par l'universalité par la raison (par la physique), mais en fait MDR, c'est pas ça ! En fait, les gars, la raison à travers la science touche à la vérité car ça marche. ».
Le slogan n'est plus « la science c'est la vérité par beaucoup de raison avec un peu de doute ! », mais « la science (c'est la vérité car) ça marche ! ». « La raison ça marche même demain ! ».
 
De même que l'inter-subjectivité dans la vie courante, le rationaliste clame que la vérité passe par ((les méthodes de) quantification de) l’efficacité [c'est à dire le rendement, c'est à dire le gain fantasmé, modulo les peines actuelles et potentielles] de diverse méthodes vues comme solutions de situations jugées telles des problèmes par quelques humains.
Bien entendu, le rationaliste pris très fort pour
- que ce qui est considéré tel un problème par une personne, typiquement par lui-même, le sera par tout le monde
- que ce qui est considéré comme solution par une personne, typiquement par lui-même, le sera pour tout le monde; surtout lorsque l'efficacité de la solution est quantifiée
- qu'il n'y ait qu'une méthode de quantification acceptée par tout le monde, typiquement la sienne
-qu'une fois quantifiée, que tout le monde cherche la même efficacité quantifiée, typiquement la sienne
-si, par malheur pour le rationaliste, à efficacité fixée, il constate une pluralité méthodes vues comme solutions, que ce soit sa solution favorite qui soit acceptée par les autres
 
naturellement, pour un rationaliste, traîner avec d'autres rationalistes reste le meilleur moyen que les autres acceptent son inter-subjectivité, ses problèmes, ses solutions et ses méthodes de quantification d'efficacité.
 
 
 


 
Merci :jap:   la vie des idées "Qu'est-ce que l'objectivité"?
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n°48084188
anton4
Posté le 19-12-2016 à 10:55:43  profilanswer
 

Voici le texte d'une conférence sur le thème du Regard. N'hésitez pas à réagir, si vous y voyez des manques ou des erreurs...  :jap:  
 
Un travail sur l'étymologie va permettre de problématiser cette question du regard. Tout d'abord, il est intéressant de constater que le terme regard est issu d'un verbe, c'est ce que les grammairiens appellent déverbal, c'est-à-dire un mot dérivé d'un verbe. Pourquoi est-ce intéressant ? Parce qu'il renvoie d'emblée à une action, ce qui le distingue d'une simple vision, d'une sensation visuelle qui serait purement réceptive et passive. Lorsque l'on regarde, on fait quelque chose, on accomplit un acte. C'est d'ailleurs ce que l'on verra à travers la conception que Sartre Développe de cette notion de regard, à laquelle il confère un statut décisif dans la constitution du moi, du sujet...
 
Autre considération sur le mot même de regard, et du verbe regarder dont il provient donc, sur leur étymologie, leur origine et leur évolution : ils sont construits à partir du verbe "garder" qui se trouve redoublé par le préfixe "re". Regarder, c'est garder une nouvelle fois, faire retour sur ce que l'on entend garder, en somme, c'est surveiller, avec ce mouvement retour sur ce que l'on vient de quitter, et que l'on pense continuer de posséder et de contrôler dès lors qu'on a l'œil dessus. L'expression "droit de regard" renvoie d'ailleurs à un contrôle juridique ou administratif : le regard ici ne fait pas que voir, il est concerné, il inspecte, il vérifie. Il est redoublement du voir, de la simple vision. Or de nombreux récits et personnages mythiques associent le regard et le retour, certains sont construits autour de l'interdiction du regard, qui est toujours une interdiction de se retourner pour regarder. Examinons-les : tout d'abord le personnage de Méduse. Il s'agit d'une Gorgone, et comme ses sœurs, cette terrible créature mythologique est ailée et surtout sa chevelure est hérissée et entrelacée de serpents. Elle a comme ses sœurs (mais qui, quant à elles, sont immortelles) le pouvoir de pétrifier quiconque la regarde : le héros Persée trouvera le moyen d'échapper à la mort en ne regardant Méduse qu'à travers le miroir que constituait son bouclier, en regardant donc son reflet. Méduse symbolise ainsi l'interdit du regard, et nous indique du même coup sa puissance mortifère. Qu'y -t-il dans le regard qui a pu conduire à l'associer à une condamnation à mort ou qui implique un châtiment ?
 
Une telle condamnation du regard comme transgression d'un ordre apparaît dans la philosophie de Saint Augustin et dans une certaine interprétation du Décalogue : le regard est lié au désir, en ce qu'il devient l'expression de la convoitise. Chez Saint Augustin, le regard est l'une des portes d'entrée de la chair, et la curiosité, qui consiste à laisser libre cours à cette jouissance du regard, fait de ce point de vue l'objet d'une critique sévère. Celui qui regarde assouvit en effet une concupiscence, il désire jouir de ce qu'il voit et en le voyant. Plus près de nous, le terme de "voyeurisme" montre bien l'ambivalence de ce qui n'est donc jamais une simple sensation visuelle : le regard transporte en effet avec lui des intentions, il engage celui qui regarde. La curiosité incarnée dans le regard est condamnable en ce qu'elle projette celui qui regarde hors de lui-même, son attention se détourne d'une intériorité qui devrait seule l'intéresser. En effet, lorsque l'on regarde, que ce soit une personne, une scène de théâtre au cinéma ou dans la réalité la plus ordinaire, on est diverti, détourné de soi-même. Regarder, c'est désirer et c'est déjà en un sens s'approprier ce que l'on regarde. L'interdit du regard s'inscrit ainsi dans une résorption, un contrôle du désir. On s'aperçoit ainsi que l'on ne fait jamais que regarder quand on regarde, il s'agit d'un geste, d'un acte à part entière contrairement à son apparente innocuité. Le regard n'est jamais totalement inoffensif et neutre. Au contraire, certains regards pouvant même être interprétés comme des offenses. Loin de se réduire à un mouvement des globes oculaires, le regard connaît une infinie de variété de nuances. Il existe en effet une infinité de regards possibles que la langue décrit : un regard méchant, admiratif, un regard "de travers", un regard indifférent, un regard de défi, un regard blessant, etc... Cette variété des regards qui semblent pouvoir exprimer toute la gamme des affects, des sentiments et des états de l'âme affirme son impossible neutralité, il conduit celui qui le reçoit à s'interroger sur sa teneur et sa signification, que celui qui le regarde lui soit connu ou inconnu. Le regard est ce qui instaure une relation à l'autre, et sa qualité (mauvais, méchant, admiratif, amical) va engager aussi la qualité de la relation qui est ainsi établie. Plus encore, ces expressions du langage  courant qui viennent qualifier le regard décrivent aussi bien l'intention de celui qui adresse le regard que l'état d'esprit de celui qui en est l'objet. C'est pourquoi, l'on peut mal interpréter un regard, lui donner une portée qui n'a rien à voir avec l'intention de celui qui m'a, comme l'on dit, "jeté" ce regard. Ainsi, pour comprendre le sens d'un regard, il faut en envisager les deux faces : aussi bien celui qui le porte que celui qui le reçoit, ce qui vient compliquer considérablement le problème. On n'est jamais totalement l'auteur ni le maître de son regard, son sens est in fine donné par celui qui en est le destinataire qui le voit et le regarde à son tour. On sait toutes les ambiguïtés que peut avoir un regard et comment il peut être interprété en mauvaise part, comme une provocation, un appel, un défi.
 
Mais reprenons le fil de notre détour initial par la mythologie et de l'interdit du regard. Il nous faut citer ici Orphée, qui perdit prématurément son Eurydice, morte piquée par une vipère juste après qu'il l'ait épousée. Il fut si malheureux qu'il descendit chez Hadès au pays des morts pour la ramener dans le mondes vivants. Il parvint par ses chants qu'il accompagnait avec sa lyre à charmer tous les étranges habitants des enfers si bien que Pluton et Proserpine l'autorisèrent à ramener son épouse, à condition cependant de ne pas se retourner vers elle, de ne pas la regarder avant d'être remonté sur terre. Or, on le sait, Orphée désobéit et ne put s'empêcher, une fois qu'il eut regagner la lumière du jour, de la regarder pour s'assurer qu'elle l'avait bien suivi. Mais, contrairement à lui, elle n'était pas encore totalement revenue à la lumière, elle disparut donc instantanément et il ne la revit plus jamais. Ce regard interdit ici symbolise la séparation entre le monde des morts et le monde des vivants. Orphée transgressant cet interdit entend réconcilier ces deux mondes, et signifie la possibilité du passage entre ces deux mondes. Le regard jette des ponts, il établit une relation une relation, lorsque l'on est brouillé avec quelqu'un on ne le regarde pas, et c'est au premier regard que l'on indique à l'autre qu'on lui a pardonné et que l'on prêt à lui reparler. Aussi le regard est le médium, c'est-à-dire le moyen, l'intermédiaire qui relie les individus, le monde des morts et le monde des vivants, mais aussi comme on va le voir dans les deux derniers exemples mythologiques, entre le monde des dieux et le monde des humains ou des demi-dieux, le monde ancien et le monde nouveau.
 
Le premier, toujours emprunté à la mythologie grecque, nous conte qu'Actéon, un jeune chasseur intrépide, aurait surpris la déesse Artémis nue dans son bain, et qu'elle l'aurait transformé en cerf en l'aspergeant d'eau. Les chiens d'Actéon ne reconnaissant plus leur maître, ils le tuèrent en le déchiquetant. Là encore, fatalité du regard, de la curiosité sacrilège qui transgresse l'interdit, et s'égalant par la même à la hauteur du divin, faisant preuve d'orgueil et de démesure. Une autre version du mythe raconte que cette métamorphose d'Actéon par Artémis fut le châtiment de la prétention du jeune chasseur pour s'être vanté de surpasser la déesse dans son propre domaine, celui de la chasse. Ainsi ce regard qu'il lui lança aurait été un regard de défi et d'appropriation : de la même façon que le chasseur en regardant sa proie la convoite, en visualise la possession. On retrouve cette désobéissance du regard à un ordre divin dans l'épisode biblique bien connu de la fuite de Loth et de sa famille, lorsque Dieu décide de détruire Sodome et Gomorrhe : ils avaient interdiction de regarder la ville en proie au souffre et au feu, mais la femme de Loth ne résistant pas à l'attrait du spectacle, ne put s'empêcher de se retourner, et elle fut transformer en statue de sel. Cette métamorphose est une fois encore la punition d'une curiosité avide, la femme de Loth étant vue comme une personne particulièrement cruelle.
 
Comme on le voit dans ces différents récits, le regard incarne la rupture d'un serment, d'un pacte, d'une promesse, il vient transgresser un ordre divin, et symbolise la démesure, c'est-à-dire la sortie hors des limites imposées par la condition humaine (quand bien même les personnages qui sont décrits sont des héros ou des demi-dieu, ils ont une valeur d'exemplarité à l'égard des êtres humains, ils témoignent d'une manière excessive des conséquences de certaines conduites humaines). Le regard manifeste ainsi une intention, il est par nature l'expression d'une volonté ou d'un désir : on dirige son regard, le mouvement des yeux répond à une décision ou une pulsion, mais dans les deux cas, ce regard est un acte. La tradition interprétative de cet épisode concernant la femme de Loth oppose souvent ce regard de curiosité malsaine pourrait-on dire, au regard méditatif d'Abraham qui aurait assisté lui aussi à la destruction de Sodome et Gomorrhe. L'ambivalence du regard est là : transgressif  lorsqu'il est l'expression d'une cruauté, lorsqu'il est porté dans une position de surplomb, quand il tend à dominer et à inférioriser son objet, ou bien, respectueux lorsqu'il tente de comprendre, lorsqu'il se met au niveau de ce qu'il regarde, lorsqu'il respecte celui qu'il regarde.
 
Allons plus loin et regardons-y de près, justement... [:nekromanttik:5]

Message cité 1 fois
Message édité par anton4 le 19-12-2016 à 13:33:54
n°48085522
anton4
Posté le 19-12-2016 à 12:42:55  profilanswer
 

....Si la tradition mythologique et biblique nous ont appris qu’aucun regard n’était inoffensif, la tradition philosophique accorde elle aussi au regard une puissance qui peut aller, soit vers l’humanisation, lorsqu’il nous permet d’accéder à une reconnaissance - nous devenons humain par le regard porté sur nous par un autre être humain (le parent quand nous sommes enfants, l’ami, le professeur, le supérieur hiérarchique , par exemple qui nous renforcent ensuite dans notre humanité) – cette reconnaissance du regard pouvant également nous déshumaniser, nous chosifier ou nous réifier. Qu’est-ce à dire ? Lorsque nous sommes regardés, celui qui nous regarde, autrui, fait de nous un objet. C’est d’ailleurs l’un des sens du concept d’objet : ce qui est là, en tant que nous l’avons en vue, ce qui est donc sous nos yeux, et que nous pouvons donc regarder. Etre regardé, c’est donc passer de la qualité de sujet à celle d’objet, éprouver sa propre passivité, c’est en ce sens subir. Aussi, quelle que soit le caractère de ce regard (admiratif, méprisante...), il nous fait changer en un instant de statut et nous donne le sentiment de ne plus nous appartenir, d’être figé, de devenir une image, une simple apparence incapable de restituer la profonde richesse et les infimes nuances de notre intériorité. Que voit celui qui me regarde ? Ce que je donne à voir, ce qui n’est que mon apparence. Il peut ainsi se méprendre sur moi, ne saisir de moi qu’une attitude passagère, un mouvement d’humeur un geste, une expression du visage. Mais au fond, que sait-il de moi ? L’omniprésence du regard, dans des contextes très socialisés où l’on est en permanence sous le regard des autres, comme les sociétés dites de cour, va d’ailleurs amener les individus à adopter des comportements très codifiés. L’enjeu étant de ne rien laisser paraître qui puisse être interpréter en leur défaveur, et les faires choir dans l’indignité, la honte ou, pire, le ridicule. L’omniprésence du regard scrutateur, qui n’attend qu’un faux-pas pour se réjouir de la chute ou de la disgrâce de celui que l’on regarde, a donné lieu ainsi à des ouvrages, des traités qui énoncent les règles, les conseils qui forment ainsi un art de vivre à la cour, ou plutôt de survivre à la cour. Or, ces arts, ces savoir-vivre convergent vers un point : la nécessité de savoir dissimuler ses pensées, ses émotions, bref, pour survivre, il faut apprendre à échapper au regard, et offrir à ses contemporains une attitude impassible, une inexpressivité qui les fera s’interroger sur ce que l’on pense et ce que l’on ressent sans jamais trahir ce qui est au fond de nous. Ces conseils nous révèlent ainsi le caractère corrosif du regard d’autrui qui précisément abîme ce qu’il regarde en attendant comme le chasseur guettant sa proie, le moment opportun, où il pourra fondre sur elle. L’ouvrage de Baltasar Gracian, L’homme de cour écrit en 1684 explique en effet que « les choses ne passent point pour ce qu’elles sont, amis pour ce dont elles ont l’apparence. Il n’y a guère de gens, qui voient jusqu’au-dedans, presque tout le monde se contente des apparences. Il ne suffit pas d’avoir bonne intention, si l’action est mauvaise en apparence », Machiavel, au chapitre 18 du Prince montrait déjà que la plupart des hommes jugent plus par les yeux que par les mains, chacun ayant la liberté de voir, mais très peu celle de toucher. Ainsi dit-il au prince à qui il adresse son livre : chacun voit ce que tu parais être, mais presque personne ne connaît ce que tu es. Il est dans l’intérêt du politique également de se soustraire au regard et plus largement à la connaissance de ses intentions par le peuple, et par son entourage, puisqu’il conserve ainsi une marge de manœuvre non négligeable. Si la dissimulation et la simulation, étant assimilés à un mensonge, sont condamnés du point de vue religieux, elles vont être réhabilitées par tout un courant de pensée qui, comme on l’a vu, vient s’enraciner dans les préceptes de Machiavel, qui leur donnera un statut éthique : il peut être utile et même bon de neutraliser le regard, celui-ci étant considéré comme l’une des armes même du tyran. Savoir, et donc voir, c’est pouvoir pourrait-on dire. Aussi échapper au regard dissimuler ses intentions au regard du tyran, qu’il soit un dirigeant politique ou bien simplement une foule de courtisans avide d’observer ma chute, c’est résister, c’est en un sens reprendre le pouvoir.
 
Mais, au-delà de la stratégie de dissimulation, ne rien révéler, ne rien dévoiler et conserver secrètes ses intentions et son intériorité, c’est se ménager une part de liberté, échapper au contrôle que représente le regard, les regards scrutateurs des autres. Cela nous indique une autre caractéristique du regard, qui bien qu’il soit incapable de me saisir autrement que comme un objet, me réduisant ainsi à ce qui est là, à une apparence, un « dehors », une extériorité pure, me blesse pour cela même qu’il est toujours en décalage par rapport à ce que je suis réellement. Personne ne se réduit totalement à ce qu’il semble être. Et cela se comprend du point de vue du temps : celui qui me regarde ne saisit en effet qu’une sorte de photographie de moi, il ne me voit que tel que je suis à un instant précis. Or, la seconde d’après je ne suis déjà plus ce qu’il a vu de moi. Autrement dit, j’excède, je déborde toujours ce que je donne à voir au regard. On l’a vu avec les exemples mythologiques, le regard fige, il immobilise, il transforme un sujet toujours en mouvement, toujours en évolution et en devenir puisqu’il est doté d’une liberté de faire ou de ne pas faire, il transforme donc ce sujet en un objet inerte et immobile.
 
Le regard d’autrui est donc ce qui fait de moi un objet, et qui me révèle une autre dimension de même qui est celle d’être « pour autrui » : « Chaque regard, dit Sartre dans l’Etre et le Néant, nous fait éprouver concrètement, que nous existons pour tous les hommes vivants, c’est-à-dire qu’il y a des consciences pour qui j’existe ». Ainsi, l’expérience qui consiste à être regardé vient compléter celle du cogito, le « je suis, j’existe » de Descartes que reprends à sa manière Sartre, après Husserl, qui prenait le risque de nous faire demeurer dans un solipsisme, c’est-à-dire dans la certitude que j’existe. Le regard qu’autrui pose sur moi permet d’échapper à cet écueil d’une subjectivité isolée, le « je » est tout ce qui existe et le monde n’est qu’une fiction. Aussi le regard permet-il de dépasser cet enfermement du « je » en lui-même en faisant intervenir l’autre dans mon champs perceptif, constituant ainsi ce qu’on appelle l’intersubjectivité, à savoir, la relation entre les sujets, une relation qui est réciproque (je suis sujet pour autrui et autrui est sujet pour moi), et constitutive (nous ne sommes sujets qu’en tant qu’autrui existe et est sujet lui-même). Car le regard d’autrui sur moi ne se limite pas à une chosification, une objectivation déshumanisante, il me constitue en tant que sujet, en tant que conscience. Plus encore, il me permet d’accéder à la reconnaissance. Car il faut comprendre le regard, non pas seulement comme mouvement qui s’effectue dans une seule direction : pour savoir que l’on est regardé, il faut regarder soi-même le regard d’autrui. Il faut croiser son regard. Le regard est donc double : je regarde celui qui me regarde, nous nous regardons. Autrement dit le regard est toujours réciproque.
 
Cette ambivalence du regard est celle du jugement qu’il symbolise. Regarder, c’est non seulement scruter, observer, mais c’est aussi juger ce que l’on voit. Ce jugement pouvant être négatif et nous condamner, en nous pétrifiant (comme le regard de Méduse) ou bien au contraire positif et nous approuver (comme le regard d’Abraham qui approuve la destruction de Sodome et Gomorrhe et reconnaît le bien fondé du châtiment divin). Pensons ainsi au regard omniprésent de Big Brother dans le roman cauchemardesque de George Orwell. « Big Brother is watching you », Big Brother vous regarde » est-il constamment répété aux citoyens qui vivent dans un Etat totalitaire dont le moyen de contrôle est, entre autres, la surveillance généralisée et constante. Rien ne doit échapper au regard de contrôle, le maintien de l’ordre s’appuyant sur le maintien de tous les citoyens sous le regard de l’Etat. L’ombre de Big Brother plane on le sait sur les débats actuels à propos de la « vidéo-protection ». La démultiplication des caméras donc des instances de regard, puisqu’il y a bien quelqu’un qui regarde ce que les caméras filment et enregistrent de nos fiats et gestes, est en effet assimilée parfois à une diminution des libertés publiques. Alors, bien sûr, lorsque l’on n’a rien à se reprocher, pourquoi craindre la surveillance du regard ? On a vu qu’un regard n’était jamais totalement neutre. En effet, dans tout regard il y a un point de vue. Je regarde depuis l’endroit, le statut, la place, la classe à laquelle j’appartiens et dans laquelle je m’inscris toujours au moins en partie. Le regard est toujours le regard de quelqu’un sur quelqu’un d’autre. Il a un ancrage, une subjectivité et une intentionnalité au sens où il est dirigé, orienté vers quelqu’un ou quelque chose. Ce n’est pas un hasard alors si ce terme de regard est devenu synonyme de point de vue. Lorsque l’on demande à un intellectuel, un artiste, un éditorialiste de donner son regard sur l’évènement, ce n’est pas une description neutre qu’on lui demande, c’est un point de vue, c’est au contraire une analyse personnelle et par là même subjective. De la même façon qu’aujourd’hui, ici parmi vous, je livre un regard sur la notion de regard et sur ses enjeux. Si je m’appuie sur des faits linguistiques, des récits mythologiques, il n’empêche que mon analyse est une interprétation, elle est un regard, elle est mon regard.


Message édité par anton4 le 19-12-2016 à 23:33:06
n°48087540
rahsaan
Posté le 19-12-2016 à 15:32:21  profilanswer
 

Merci pour cette conférence :) Elle brasse bien toutes les dimensions du regard. C'est un tour déjà très complet de la question.

 

On pourrait voir les liens avec des termes proches : observer, contempler, mais aussi se voiler la face ou regarder la vérité en face (Oedipe se crevant les yeux).

 

Il manquerait peut-être une question d'ensemble pour organiser le tout et éviter le "catalogue" de références.

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 19-12-2016 à 15:32:58

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°48094350
anton4
Posté le 20-12-2016 à 07:37:30  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Merci pour cette conférence :) Elle brasse bien toutes les dimensions du regard. C'est un tour déjà très complet de la question.
 
On pourrait voir les liens avec des termes proches : observer, contempler, mais aussi se voiler la face ou regarder la vérité en face (Oedipe se crevant les yeux).
 
Il manquerait peut-être une question d'ensemble pour organiser le tout et éviter le "catalogue" de références.


 
Ok, merci, j'avais pensé à Œdipe, mais cette référence sortait un peu du cadre de la relation à autrui, mais oui, sans doute, en creusant un peu... Concernant le côté "catalogue", comme il s'agissait d'une conférence devant des lycéens - j'en ai perdu un peu l'habitude - j'ai voulu surtout les intéresser, les accrocher, par l'usage d'exemples à portées philosophique, leur permettant de mieux comprendre la nature du problème... avant d'entrer de plein pied dans  le sujet, c'est-à-dire la question de l'ambivalence du regard, qui s'avère être un moteur de l'histoire (je n'ai pas mis la partie consacrée au problème du regard dans l'évolution des sociétés politiques), pouvant aussi bien émanciper celui qu'à travers son regard l'on reconnaît comme un être humain à part entière et que l'on fait accéder au statut de sujet, mais ouvrant aussi la voie à la rivalité entre les sujets, qui voyant qu'ils ne sont plus seuls dans le monde, entrent en compétition les uns avec les autres. Le conflit étant ainsi le revers de ce surgissement d'autrui dans mon existence, par et dans le regard...

n°48095661
rahsaan
Posté le 20-12-2016 à 10:31:16  profilanswer
 

Ah oui d'accord, c'est intéressant en effet. La confrontation avec autrui par le regard, c'est le genre de sujets qui parlent aux lycéens ("la vie d'ma mère, comment elle m'a trop mal regardée cette meuf !" :D ).


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°48098236
Profil sup​primé
Posté le 20-12-2016 à 13:27:19  answer
 

La post-vérité=nouveau concept, solide??
C'est le mot de l'année, selon le dico Oxford

 

http://next.liberation.fr/culture- [...] rd_1528775

 

http://www.liberation.fr/debats/20 [...] ir_1534554

 

http://www.scienceshumaines.com/je [...] 21377.html Lyotard et post-moderismme
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Condition_postmoderne

Message cité 6 fois
Message édité par Profil supprimé le 20-12-2016 à 13:28:38
n°48099704
rahsaan
Posté le 20-12-2016 à 15:00:25  profilanswer
 

Frédéric Lordon a écrit un article assez rageur et très juste contre ce concept :D
http://blog.mondediplo.net/2016-11 [...] lisme-post ; "Politique post-vérité ou journalisme post-politique ?"


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°48099855
pascal75
Posté le 20-12-2016 à 15:10:15  profilanswer
 

Ah oui, c'est un rageux :o Je viens de regarder l'émission de Taddei avec Piketty et Lordon, et alors que Piketty essaie vainement de copiner ("Il me semble que vous vous trompez d'ennemi" ), Lordon le cherche du début à la fin de l'émission. Mais dans son genre il est très bien, très tonique.
C'est ici : https://youtu.be/tZnm5J3o3hk

Message cité 1 fois
Message édité par pascal75 le 20-12-2016 à 15:12:27

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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°48104972
Profil sup​primé
Posté le 20-12-2016 à 23:55:56  answer
 

rahsaan a écrit :

Frédéric Lordon a écrit un article assez rageur et très juste contre ce concept :D
http://blog.mondediplo.net/2016-11 [...] lisme-post ; "Politique post-vérité ou journalisme post-politique ?"


 
Merci pour ce contre-argument!
 
Plus bas:oui, dans l'émission CSOJ:il ya eu Piketty Vs Lordon.
 
Mais entre-temps:Brexit+Trump+espionnage de Bernie Sanders par Hillary Clinton(on parle d'ingérence russe..Les documents déclassifiés par Assange, via, en fait, par les espions russes, n'ont jamais été démentis..ex:connaître les questions devant être posées à Trump, certes, mais, bien avant, à Bernie, hein..

n°48111678
Profil sup​primé
Posté le 21-12-2016 à 16:17:17  answer
 

k-rott0 a écrit :


Terminé, enfin.  
La clarté n'est pas sa première qualité certes, mais il présente des idées stimulantes. Quelques remarques, sans doute un peu confuses également.  
 
1/ Jorion fait référence à Daniel Dennett. Ce dernier a écrit un livre sur le sujet qui semble - je n'ai pas pris la peine de le lire - d'intérêt: De Beaux Rêves. Obstacles philosophiques à une science de la conscience.
 
2/

Citation :

D'autres chercheurs ... ont suggéré que la conscience est un phénomène dont la nature est peut-être radicalement différente de celle des autres manifestations du monde physique


Cela me fait penser à un entretien avec Stanley Kubrick à propos de 2001. Il explique de façon très limpide que le rectangle noir peut être un objet qui n'est pas compréhensible par l'homme. De la même façon il peut exister quantité de phénomènes non compréhensibles/perceptibles par l'homme, ce qui n'implique pas leur non-existence. C'est vertigineux, et beaucoup plus simplement exprimé que chez Jorion.  
Je peux éventuellement recopier le passage en question.
 
3/

Citation :

Dénier tout pouvoir causal à la conscience revient automatiquement à attribuer la totalité de la détermination du comportement humain à l'inconscient.


Citation :

tout processus décisionnel est d'origine inconsciente.


On reste sur ce que montre l'expérience de Libet, à savoir que le cerveau a pris sa décision avant que la conscience en soit informée. Cela revient à distinguer intention et conscience mais n'est pas antinomique avec le libre-arbitre. Le cerveau, c'est le cerveau du sujet donc c'est le sujet qui prend la décision. Le libre-arbitre est déplacé la conscience vers le cerveau. Il reste donc au même endroit car il n'y a pas lieu de distinguer cerveau et conscience.  
 
4/

Citation :

retard de la formulation de l'intention par rapport à l’acte posé interdit désormais de postuler l'existence d'une instance telle la volonté,


Non, cela revient à distinguer conscience et volonté.  
 
5/

Citation :

toute prise de décision de poser un acte – que celui-ci soit traditionnellement qualifié de volontaire ou d'involontaire – est en réalité inconsciente


Même chose que pour les commentaires précédents, ce n'est pas contraire à l'existence d'un libre-arbitre.  
 
6/

Citation :

La fonction réelle de la conscience se situe alors à ce seul niveau, de l'enregistrement de percepts simultanés sous forme de souvenirs et de leur évocation ultérieure


J'aime beaucoup cette idée.  
Le sujet enregistre par sa conscience des souvenirs. Ces souvenirs sont constitutifs du sujet, ils le définissent et en font un être unique. Alors le libre-arbitre peut se définir comme la réaction d'un ensemble de souvenir unique (le sujet) à un stimuli.
Note: argument peu convaincant.
 
7/

Citation :

les émotions comme les interprétations par la conscience des manifestations hormonales du corps


Citation :

si ce que l'on dit, on n'a jamais eu « l'intention de le dire », alors ce que l'on dit, on l'apprend seulement – comme quiconque – au moment où on se l'entend dire


Citation :

Exprimer, pour le sujet parlant, c'est prendre conscience


Citation :

Et si l'on s'entend dire ce que l'on dit soi-même, alors ce qui est entendu nous met en émoi au même titre que ce que l'on entend dire par autrui.


Fascinant.  
Le corps agi, la conscience réceptionne, est affectée, elle enregistre les sensations comme souvenirs et modifie par là même le corps qui agi différemment.  
 
8/

Citation :

Si je saute sans devoir me concentrer, mon corps saute et informe mon imagination du saut qui vient d’avoir lieu. Par assignation rétrospective le saut et la prise de conscience que j'en ai apparaissent simultanés à mon imagination et je n'ai aucun mal à reconstruire ce qui s'est passé comme une « décision de sauter » suivie d'un « saut ».


Citation :

L'imagination est informée de l'acte posé par le corps :


Encore la distinction corps/imagination qui n'a a priori pas lieu d'être. La séparation peut se faire éventuellement au niveau des zones cérébrales.  
 
9/

Citation :

Et cela, parce que la prise de décision a eu lieu ici très en amont, prévenant une coïncidence dans le temps – « reconstruite » par l'assignation rétrospective – de l'acte et de sa prise de conscience, et privant ainsi la conscience de l'illusion d’une intentionnalité.


Citation :

Seule demeure pertinente la distinction entre les deux types d'actes, ci-devant « volontaires » et ci-devant « involontaires »,


Ce que je ne comprends pas ici, c'est la différence qu'il y a alors entre un réflexe et une décision volontaire (même si elle vient du corps comme Jorion en fait l'hypothèse).  
Il dit en somme: le réflexe est une réaction du corps sans que la conscience en soit informée. L'action volontaire est la réaction du corps dont la conscience est informée. Pourquoi est-ce le cas d'un un cas et pas dans l'autre ?
 
10/

Citation :

Ce que la conscience perçoit du monde ... c'est avant tout « ce que les mots en disent »,


Dans la suite, lorsqu’il évoque le langage, on a le sentiment qu'il distingue plus fortement encore corps et âme/conscience. Comme si cette dernière n'était que le locataire d'un corps. Que le corps permettait à la conscience de se concrétiser, de se réaliser. Le corps serait un support, un médium de la conscience.  
 
11/

Citation :

Le même clivage entre le comportement spatio-temporel et le comportement de type linguistique existe de fait à l'heure actuelle entre les domaines distincts de la robotique et de l'intelligence artificielle. Un pont entre les deux, qui autoriserait une authentique simulation du comportement humain dans sa totalité,


Donc s'il on suit son hypothèse, un robot parfait, serait équivalent à un homme.  
 
12/ Pour conclure, oui il y a un tabou à réduire l'homme à ce qu'il est: un mammifère, un amalgame d'atomes, une entité purement physique.  
>

Citation :

Darwin admettrait évidemment qu'il est lui-même le descendant d'un grand singe. Mais cela ne diminue en rien son mérite d'avoir inventé la théorie de l'évolution. Simplement, cela signifie qu'il n'est pas honteux de descendre des singes, et que l'animalité n'est pas forcément quelque chose de "bas" et de rabaissant.  


 

Citation :

Ce qui est tout de même ridicule, parce qu'on se demande bien dans ce cas pourquoi tout le monde n'est pas capable de la composer !  


Tout le monde n'a pas les même souvenirs, la même conscience, donc tout le monde ne peut pas composer la Neuvième Symphonie. Voir point 6 ci-dessus.


 
Merci!
Retour sur l'expérience de Libet:avons-nous vraiment le libre-arbitre? 11 min
https://www.youtube.com/watch?v=6WQ9sqIHBCA

n°48134862
Profil sup​primé
Posté le 24-12-2016 à 01:59:05  answer
 


 

rahsaan a écrit :

Frédéric Lordon a écrit un article assez rageur et très juste contre ce concept :D
http://blog.mondediplo.net/2016-11 [...] lisme-post ; "Politique post-vérité ou journalisme post-politique ?"


 
Pragmatisme et post-vérité
https://www.raison-publique.fr/article838.html

n°48140822
psychoreve
L'ouverture résout tout.
Posté le 25-12-2016 à 11:45:58  profilanswer
 

anton4 a écrit :

Un travail sur l'étymologie va permettre de problématiser cette question du regard. Tout d'abord, il est intéressant de constater que le terme regard est issu d'un verbe, c'est ce que les grammairiens appellent déverbal, c'est-à-dire un mot dérivé d'un verbe. Pourquoi est-ce intéressant ? . . .

C'est franco-français, sans plus.


---------------
http://interprétationdesrêves.fr  http://psychoreve-psychoreve.blogspot.com/ Le devoir a une étrange ressemblance avec le bonheur d'autrui. Hugo Victor
n°48164900
Profil sup​primé
Posté le 28-12-2016 à 21:46:26  answer
 


 

rahsaan a écrit :

Frédéric Lordon a écrit un article assez rageur et très juste contre ce concept :D
http://blog.mondediplo.net/2016-11 [...] lisme-post ; "Politique post-vérité ou journalisme post-politique ?"


 
The conversation=dossier récent et approfondi sur l concept de post-vérité...".La Raison du plus fou"!
 
https://theconversation.com/post-ve [...] plus%20fou  

n°48279843
Profil sup​primé
Posté le 09-01-2017 à 23:34:58  answer
 


 

rahsaan a écrit :

Frédéric Lordon a écrit un article assez rageur et très juste contre ce concept :D
http://blog.mondediplo.net/2016-11 [...] lisme-post ; "Politique post-vérité ou journalisme post-politique ?"


 
Débat 40 min france culture "La post-vérité menace-t-elle l'élection présidentielle française"?
https://www.franceculture.fr/emissi [...] identielle

n°48280620
rahsaan
Posté le 10-01-2017 à 06:58:42  profilanswer
 

La mise en avant de ce concept de post-vérité est typique d'un fonctionnement circulaire du journalisme d'opinion : on n'y parle plus de ce qui se passe dans le monde, mais de ce qui se passe dans les médias. L'événement, ce n'est plus ce qui se arrive mais le fait que ce soit traité dans les médias, et notamment dans les chroniques et les éditoriaux. Sur Acrimed, ils parlent justement de "circulation circulaire de l'information" dans les rédactions. Il faut en parler parce que les autres en parlent.
L'opinion sur les faits prend le dessus sur les faits. Et ensuite, à la limite, il n'y a plus besoin de s'intéresser à la réalité, il suffit de commenter ce que les autres ont dit. A la place de la vérité, on n'a donc plus que de l'opinion sur de l'opinion.

 

Les médias traditionnels aiment bien accuser le Web et les réseaux sociaux de toutes sortes de dérives dans l'émotionnel, la propagation d'intox, de rumeurs, de on-dits invérifiables, mais tout cela est déjà présent dans les articles des "faiseurs d'opinions" traditionnels. Ils sont dans leur bulle et ne savent que donner des leçons aux autres, en disant par exemple tous les quatre matins aux hommes politiques ce qu'ils devraient faire, ou comment il faudrait faire pour relancer la croissance etc.

 

Pour eux, le fait du jour, ce n'est pas telle déclaration du candidat à la présidentielle, c'est le fait que cette déclaration ait été reprise en boucle sur les réseaux sociaux. L'important n'est pas de savoir ce qui se passe en Russie ou en Syrie, c'est qu'on l'apprenne sur France Info. Ou que le magazine M y consacre un "grand dossier" cette semaine.
Le monde n'existe à la limite que pour aboutir au billet d'humeur de Christophe Barbier...

 

Quand la recherche du débat phagocyte la recherche des faits, on en arrive à l'idée typiquement sophistique que s'il n'y a que de l'opinion, alors on peut manipuler à plaisir ce que pensent les gens, de façon tout à fait opportuniste, au nom de divers "agendas" idéologiques. Le concept de post-vérité est au fond vieux comme la politique. Mais il profite toujours à ceux qui sont les plus tyranniques et qui veulent en fait profiter de la liberté d'expression pour détruire celle-ci et la démocratie. (Voir comment la "droite alternative" américaine se diffuse énormément sur les réseaux sociaux et joue sur l'émotionnel pour faire passer ses idées réactionnaires)

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 10-01-2017 à 07:18:59

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°48281097
Yionel
Profil : lactique
Posté le 10-01-2017 à 09:04:47  profilanswer
 

J'aime bien cette phrase : "circulation circulaire de l'information" :)
Ou comment certain prennent leurs désirs pour la réalité et pioche dans le brouhaha ambiant ce qui les arrange pour mieux "prouver" leurs fantasmes :)
Les idées sont plus vraies que la réalité, et si cela ne colle pas, c'est que la réalité se trompe ^^

n°48291850
Profil sup​primé
Posté le 11-01-2017 à 07:10:32  answer
 

rahsaan a écrit :

La mise en avant de ce concept de post-vérité est typique d'un fonctionnement circulaire du journalisme d'opinion : on n'y parle plus de ce qui se passe dans le monde, mais de ce qui se passe dans les médias. L'événement, ce n'est plus ce qui se arrive mais le fait que ce soit traité dans les médias, et notamment dans les chroniques et les éditoriaux. Sur Acrimed, ils parlent justement de "circulation circulaire de l'information" dans les rédactions. Il faut en parler parce que les autres en parlent.
L'opinion sur les faits prend le dessus sur les faits. Et ensuite, à la limite, il n'y a plus besoin de s'intéresser à la réalité, il suffit de commenter ce que les autres ont dit. A la place de la vérité, on n'a donc plus que de l'opinion sur de l'opinion.  
 
Les médias traditionnels aiment bien accuser le Web et les réseaux sociaux de toutes sortes de dérives dans l'émotionnel, la propagation d'intox, de rumeurs, de on-dits invérifiables, mais tout cela est déjà présent dans les articles des "faiseurs d'opinions" traditionnels. Ils sont dans leur bulle et ne savent que donner des leçons aux autres, en disant par exemple tous les quatre matins aux hommes politiques ce qu'ils devraient faire, ou comment il faudrait faire pour relancer la croissance etc.
 
Pour eux, le fait du jour, ce n'est pas telle déclaration du candidat à la présidentielle, c'est le fait que cette déclaration ait été reprise en boucle sur les réseaux sociaux. L'important n'est pas de savoir ce qui se passe en Russie ou en Syrie, c'est qu'on l'apprenne sur France Info. Ou que le magazine M y consacre un "grand dossier" cette semaine.
Le monde n'existe à la limite que pour aboutir au billet d'humeur de Christophe Barbier...
 
Quand la recherche du débat phagocyte la recherche des faits, on en arrive à l'idée typiquement sophistique que s'il n'y a que de l'opinion, alors on peut manipuler à plaisir ce que pensent les gens, de façon tout à fait opportuniste, au nom de divers "agendas" idéologiques. Le concept de post-vérité est au fond vieux comme la politique. Mais il profite toujours à ceux qui sont les plus tyranniques et qui veulent en fait profiter de la liberté d'expression pour détruire celle-ci et la démocratie. (Voir comment la "droite alternative" américaine se diffuse énormément sur les réseaux sociaux et joue sur l'émotionnel pour faire passer ses idées réactionnaires)


 
Très bon! le copier-coller de chaque rédaction sur une autre...
http://ressourcerie.lilas.org/soci [...] formation/

n°48303967
Profil sup​primé
Posté le 12-01-2017 à 03:23:26  answer
 


 
L'époque des foutaises:post-vérité et france culture suite (45 min)
https://www.franceculture.fr/emissi [...] -foutaises
 
+ Todd les structures familiales, les valeurs et l'Histoire(septembre 2016)
https://www.youtube.com/watch?v=3WcNaYWP_Bk 1H15
 

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