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Quels sont pour vous les trois livres de philo à lire pour un honnête homme ?


 
15.4 %
 273 votes
1.  "La république" de Platon
 
 
6.7 %
 119 votes
2.  "La métaphysique" d'Aristote
 
 
15.7 %
 279 votes
3.  "l'Ethique" de Spinoza
 
 
1.5 %
    27 votes
4.  "Essai de théodicée" de Leibniz
 
 
15.0 %
 266 votes
5.  "Critique de la raison pure" de Kant
 
 
17.8 %
 315 votes
6.  "Par delà le bien et le mal" de Nietzsche
 
 
5.9 %
 105 votes
7.  "L'évolution créatrice" de Bergson
 
 
6.4 %
 113 votes
8.  "Etre et temps" d'Heidegger
 
 
7.5 %
 133 votes
9.  "Qu'est-ce que la philosophie" de Gilles Deleuze
 
 
8.1 %
 144 votes
10.  "Moi, ma vie, mon oeuvre" de obiwan-kenobi
 

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Auteur Sujet :

Philo @ HFR

n°22731472
rahsaan
Posté le 26-05-2010 à 23:57:23  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
 
 
 
La version extrême du scepticisme antique, c'est le pyrronhisme. On ne juge de rien car tout jugement est incertain. Rien n'est sûr. L'anecdote légendaire rapporte qu'un disciple de Pyrrhon ne parlait pas, ne faisait presque rien, sinon hocher la tête pour dire oui ou non, de peur de se tromper. Il préférait ne rien dire que se tromper. Bon, c'est juste de l'image d'Epinal philosophique.  
 
Je crois que la meilleure critique du scepticisme vient de Hegel, qui dit que l'erreur n'est pas le contraire de la vérité mais seulement un moment. Il faut commencer par se tromper et en se trompant, on est déjà dans un processus qui aboutit à la vérité.  
Ce que critique Hegel, c'est la paralysie de l'esprit au prétexte du risque de se tromper. Il a cette phrase très forte : cette défiance contre l'erreur est en fait une défiance envers la vérité.
Il ne faut pas avoir peur de se tromper ; celui qui refuse de juger et d'agir par peur de se tromper commet l'erreur la plus grave, en théorie et en pratique.
 
 
 
Oui bien sûr. Le nihilisme, c'est aussi une misère sociale, affective, psychologique, en un mot humaine, qui peut affecter tout le monde.  
 
 
 
Oui, c'est bien cela. Juger est une faculté humaine qui relève de la sagesse, car elle exige de prononcer un avis après avoir pris connaissance d'un fait, d'une situation. Le jugement est l'exercice éclairé d'une liberté.


---------------
Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
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Posté le 26-05-2010 à 23:57:23  profilanswer
 

n°22731502
rahsaan
Posté le 27-05-2010 à 00:00:30  profilanswer
 

Citronnier a écrit :

@rahsaan: merci pour ta mise au point sur le nihilisme  :)


 
J'avais fait il y a peu une explication un peu plus complète. Je la remets :
 

rahsaan a écrit :


Nihil = rien, en latin.  
D'où annihiler = réduire à rien, à néant ; ex nihilo = à partir de rien.
 
Le nihilisme est l'affirmation de l'absence de toute valeur. C'est l'affirmation qu'aucune valeur n'a de valeur (progrès, justice, morale etc.), que toutes les valeurs ont perdu leur valeur.  
C'est une doctrine politique, qui apparaît au 19e siècle, au moment de la perte de sacralité des valeurs traditionnelles issues de l'Ancien Régime et de la religion, et qui se répand beaucoup en Russie. Cette doctrine a des ramifications en littérature, en art, en religion etc.  
Le nihiliste pense que le monde n'a aucun sens, aucun but, aucun ordre, aucune finalité etc.
 
Nietzsche est peut-être le meilleur penseur du nihilisme, quoi qu'il n'ait pas tout inventé : il a d'abord cherché à le penser en philosophe, comme une crise, comme un problème, mais pour cela, il a essayé de comprendre ce qui se passait en son temps, et comment des hommes pouvaient en arrive à dire que la vie n'a aucun sens.  
 
L'article Wikipedia est bien fait et synthétique sur la question : http://fr.wikipedia.org/wiki/Nihilisme
 
 
Pour résumer, le nihilisme est à la fois :
 
1) un penchant intemporel de l'esprit humain, qui peut en venir à nier tout ordre, toute harmonie dans le monde
2) une doctrine philosophie, politique, morale, qui a connu plusieurs versions au cours des siècles
3) une crise qui touche la culture européenne au 19e siècle
4) pour Nietzsche, une opportunité de réformer en profondeur notre culture en abandonnant toute pensée de l'au-delà et mettre à mort des valeurs mortes et les remplacer par des valeurs plus fortes, permettant aux hommes de vivre une vie supérieure, plus puissante et joyeuse (nihilisme assumé, "actif", qui débouche sur une vision dionysiaque du monde, c'est à dire débarrassée de tout ressentiment et consentant pleinement à la vie, sans lui chercher de modèle supérieur).



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n°22731531
Profil sup​primé
Posté le 27-05-2010 à 00:03:22  answer
 

Mais alors qui a abordé le premier la question du nihilisme ? En le nommant ou non d'ailleurs ?
Schopenhauer ou Nietzsche ou autre ?
 
La Critique de La Raison Pure de Kant ne va-t-elle pas dans un sens de la contestation des valeurs de la société ?

n°22731690
rahsaan
Posté le 27-05-2010 à 00:16:31  profilanswer
 


 
Sch. non, pas explicitement. Léopardi a une vision à bien des égards nihiliste, de par son pessimisme extrême.  
 
Mais les origines seraient russes :
 
"Le terme nihilisme fut popularisé par l'écrivain russe Ivan Tourgueniev dans sa nouvelle Pères et fils (1861) pour décrire, au travers de son héros Bazarov, les vues de l'intelligentsia radicale russe émergente.
 
Celle-ci était surtout composée des étudiants des classes supérieures, qui étaient de plus en plus désillusionnés par le changement lent des réformes politico-sociales. Le critique Nicolaï Dobrolioubov, le théoricien Dimitri Pissarev, l'économiste Nikolaï Tchernychevsky, les scientifiques Lavrov et Kropotkine prônent des actions directes et violentes pour renverser le régime afin de reconstruire, de façon scientifique, un monde qui assurera le bonheur des masses." (Wikipedia, article Nihilisme" )
 
 
 
Kant conteste avec les philosophes des Lumières la soumission irréfléchie à la tradition, afin de promouvoir l'idée d'autonomie de l'homme, en appelant chacun à faire exercice de jugement personnel. C'est le fameux "sapere aude", "ose savoir". Pour Kant, chaque homme a la capacité de déterminer quel est dans chaque cas son devoir. Pour lui, la bonne volonté est un fait de la raison, qui s'impose à chacun. Ce qu'il défend, c'est l'idée d'un progrès humain qui peut aller à l'infini et dont le modèle est une république des hommes libres. Les adversaires sur cette route sont les délires de la raison et surtout les mauvais princes qui ne pensent qu'à conserver leur pouvoir au détriment de leurs sujets.


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n°22731714
Profil sup​primé
Posté le 27-05-2010 à 00:19:20  answer
 

rahsaan a écrit :


 
Sch. non, pas explicitement. Léopardi a une vision à bien des égards nihiliste, de par son pessimisme extrême.  
 
Mais les origines seraient russes :
 
"Le terme nihilisme fut popularisé par l'écrivain russe Ivan Tourgueniev dans sa nouvelle Pères et fils (1861) pour décrire, au travers de son héros Bazarov, les vues de l'intelligentsia radicale russe émergente.
 
Celle-ci était surtout composée des étudiants des classes supérieures, qui étaient de plus en plus désillusionnés par le changement lent des réformes politico-sociales. Le critique Nicolaï Dobrolioubov, le théoricien Dimitri Pissarev, l'économiste Nikolaï Tchernychevsky, les scientifiques Lavrov et Kropotkine prônent des actions directes et violentes pour renverser le régime afin de reconstruire, de façon scientifique, un monde qui assurera le bonheur des masses." (Wikipedia, article Nihilisme";)
 
 
 
Kant conteste avec les philosophes des Lumières la soumission irréfléchie à la tradition, afin de promouvoir l'idée d'autonomie de l'homme, en appelant chacun à faire exercice de jugement personnel. C'est le fameux "sapere aude", "ose savoir". Pour Kant, chaque homme a la capacité de déterminer quel est dans chaque cas son devoir. Pour lui, la bonne volonté est un fait de la raison, qui s'impose à chacun. Ce qu'il défend, c'est l'idée d'un progrès humain qui peut aller à l'infini et dont le modèle est une république des hommes libres. Les adversaires sur cette route sont les délires de la raison et surtout les mauvais princes qui ne pensent qu'à conserver leur pouvoir au détriment de leurs sujets.


Je pensais à Kant car Schopenhauer s'en est très très fortement inspiré.
Dans son intro du Monde... il dit d'ailleurs qu'avoir lu Kant est un minimum pour pouvoir comprendre son ouvrage.
 
L'article de Wikipédia montre l'origine littéraire du mot nihilisme, mais je pensais qu'il était né avant.

n°22731781
rahsaan
Posté le 27-05-2010 à 00:27:59  profilanswer
 


 
Oui... hmmm... Sch. vénère Kant et Platon, qui sont les deux philosophes majeurs de l'histoire selon lui, mais étrangement, s'il y a bien un philosophe qui n'est ni platonicien et vraiment pas kantien, c'est bien Sch ! A la fois, Sch. ne cesse de clamer son admiration pour Kant et en même temps, il ne retient presque rien de lui.
 
De Kant, Sch. ne retient pas l'esthétique ; il ne croit pas non plus à la morale kantienne (Sch. réfute l'existence du libre-arbitre, comme on l'a vu), pas plus que ses théories du droit...
Alors, il reste quoi ? La distinction cruciale pour Kant comme pour Sch. entre le phénomène et la chose en soi. Mais cette dernière est inconnaissable pour Kant, tandis que Sch. prétend justement l'avoir découverte : c'est le Vouloir.  
 
Autant dire qu'il y a autant de Kant dans Sch. que de xénon* dans l'air que l'on respire :D
 
 
*gaz rare qui compose 0,00009 % de notre air -merci Wikipedia.

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 27-05-2010 à 00:28:27

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n°22731852
Profil sup​primé
Posté le 27-05-2010 à 00:38:13  answer
 

rahsaan a écrit :


 
Oui... hmmm... Sch. vénère Kant et Platon, qui sont les deux philosophes majeurs de l'histoire selon lui, mais étrangement, s'il y a bien un philosophe qui n'est ni platonicien et vraiment pas kantien, c'est bien Sch ! A la fois, Sch. ne cesse de clamer son admiration pour Kant et en même temps, il ne retient presque rien de lui.
 
De Kant, Sch. ne retient pas l'esthétique ; il ne croit pas non plus à la morale kantienne (Sch. réfute l'existence du libre-arbitre, comme on l'a vu), pas plus que ses théories du droit...
Alors, il reste quoi ? La distinction cruciale pour Kant comme pour Sch. entre le phénomène et la chose en soi. Mais cette dernière est inconnaissable pour Kant, tandis que Sch. prétend justement l'avoir découverte : c'est le Vouloir.  
 
Autant dire qu'il y a autant de Kant dans Sch. que de xénon* dans l'air que l'on respire :D
 
 
*gaz rare qui compose 0,00009 % de notre air -merci Wikipedia.


Ok tu me rassures, parce que quand il dit : "pour comprendre cet ouvrage, il faut 1) le lire deux fois au moins, 2) avoir déjà lu De la quadruple racine du principe..., 3) avoir déjà lu l'œuvre de Kant." ça fait un peu peur.
 
 :pt1cable:


Message édité par Profil supprimé le 27-05-2010 à 00:38:26
n°22731941
rahsaan
Posté le 27-05-2010 à 00:49:54  profilanswer
 

Je crois que l'avantage de Sch. , c'est qu'on peut très largement le comprendre sans avoir lu d'autres philosophes avant lui.


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n°22733978
Profil sup​primé
Posté le 27-05-2010 à 10:42:58  answer
 

Je viens planter mon drapeau ici
Je me suis mis assez récemment à la philosophie avec Nietzsche, j'ai lu un peu de Sartre (des romans comme La Nausée, ainsi que sa conférence L'existentialisme est un humanisme, mais je ne suis pas entré dans son vrai ouvrage philosophique L'être et le néant, trop technique pour moi encore). J'ai lu aussi quelques textes de Platon, je vais me mettre à Schopenhauer, et j'ai acheté des livres d'autres philosophes antiques, Epictète, Cicéron.
J'ai lu pas mal de vos dernières discussions, cela m'intéresse beaucoup, même si je n'y participerai probablement pas beaucoup, je n'ai jamais su trop parler de ce que je lisais, malgré tout ce que cela peut m'apporter.
Enfin bref: [:drap]

 

EDIT: ah et j'ai acheté Les Essais de Montaigne aussi, ce livre m'attire beaucoup, je sens déjà que ça va être un vrai plaisir à lire, à feuilleter au hasard :)

Message cité 1 fois
Message édité par Profil supprimé le 27-05-2010 à 22:22:46
n°22742611
rahsaan
Posté le 27-05-2010 à 21:44:52  profilanswer
 


 
 
J'ai une édition avec une citation d'Orson Welles au dos, qui dit qu'il feuilletait quelques pages au hasard comme ça, chaque jour, pour le plaisir de retrouver un ami.  
C'est tout à fait comme cela qu'il faut faire. :)


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Posté le 27-05-2010 à 21:44:52  profilanswer
 

n°22742632
rahsaan
Posté le 27-05-2010 à 21:46:57  profilanswer
 

Aucun rapport, mais je viens de terminer un entretien avec Michel Puech, pour son nouveau livre sur le développement durable :
 
http://www.actu-philosophia.com/spip.php?article230
 
Il aborde les questions que pose le DD de manière critique, notamment dans les utilisations institutionnelles, médiatiques, politiques et commerciales qui en sont faites, pour retrouver la voie vers une sagesse quant à notre manière d'habiter le monde. :)
 

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 27-05-2010 à 21:47:19

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n°22742687
Profil sup​primé
Posté le 27-05-2010 à 21:53:15  answer
 

rahsaan a écrit :

Aucun rapport, mais je viens de terminer un entretien avec Michel Puech, pour son nouveau livre sur le développement durable :
 
http://www.actu-philosophia.com/spip.php?article230
 
Il aborde les questions que pose le DD de manière critique, notamment dans les utilisations institutionnelles, médiatiques, politiques et commerciales qui en sont faites, pour retrouver la voie vers une sagesse quant à notre manière d'habiter le monde. :)
 


C'est toi qui a fait l'entretien ?

n°22744599
rahsaan
Posté le 28-05-2010 à 01:42:23  profilanswer
 


 
 
Oui. Je participe à ce site, Actu-philosophia depuis un an et demi. J'ai fait plusieurs articles et des entretiens.


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n°22745888
Profil sup​primé
Posté le 28-05-2010 à 10:23:49  answer
 

Citronnier a écrit :


Ce n'est pas qu'il n'y a acune verité dans notre monde. C'est juste que le concept de "Vérité" n'est pas pertinent, en gros qu'il conduit à un paradoxe.
 
L'individu qui exprime la Verité se place toujours en dehors du monde (ce qui est impossible): l'exemple type c'est Platon exprimant l'existence du monde des idées. C'est le même paradoxe du sceptique declarant que l'on ne peut conclure de rien: mais c'est cela même une conclusion.
 
Alors, comment résoudre ce paradoxe? Je ne peux pas affirmer une autre doctrine (ce serait une idée encore de la Vérité). Même affirmer qu'il n'y a pas de verité, c'est affirmer une vérité  :pt1cable:  
A mon sens, la seule solution pour sortir du paradoxe, c'est de ne jamais utiliser ce concept, car non pertinent. Une idée "vraie"/"fausse" (qui sont les 2 versants de la Vérité), serait remplacée ainsi par la notion d'une idée "paradoxale" / "non paradoxale".


Alors que pensais de "rien n'est vrai, tout est consenti" ?
 

rahsaan a écrit :


Oui. Je participe à ce site, Actu-philosophia depuis un an et demi. J'ai fait plusieurs articles et des entretiens.


Bravo, tu as donc été reconnu par tes paires.

n°22745962
Citronnier
Posté le 28-05-2010 à 10:32:50  profilanswer
 


Que c'est une idée paradoxale :
Si l'on dit "Rien n'est vrai" : cela s'applique aussi à cette idée elle-même --> donc l'idée "Rien n'est vrai" n'est pas vrai non plus --> Donc l'inverse de l'idée est vrai --> donc l'idée est vrai --> etc...
C'est là la même chose avec le fameux: Tous les Hommes sont des menteurs.

 

La solution, éviter de tomber dans le paradoxe en se détachant du platonicisme/christianisme.

 


C'est la plus belle des reconnaissances  

Spoiler :

[:john keats]


Message édité par Citronnier le 28-05-2010 à 10:34:11
n°22758056
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 29-05-2010 à 09:31:21  profilanswer
 

Tietie006 a écrit :


 
Toujours ce problème du mal, dans ce bas-monde très judéo-chrétien, qui avait obligé Saint-Ausgustin à inventé le "libre-arbitre" des humains, donné par Dieu, pour l'expliquer ...


 
Je suis en train de parcourir le livre de Jacques Henric, La Peinture et le Mal ...


---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
n°22762425
helpeuse
I send an SOS to the world...
Posté le 29-05-2010 à 20:35:51  profilanswer
 

vous avez lu le livre de onfray sur freud? ça m'a donné envi de relire nietzche ce qui est déjà pas mal en soi :D  sinon la thése du livre est assez bien etayée mais je croit qu'il ya une malhonnetetée intellectuelle dans la démarche : onfray nous dit qu'il aimait freud et qu'il a découvert l'imposture en préparant un cours pourquoi pas? sauf que enormement des "preuve" de malhonnetetées intellectuelles de freud sont issue de texte qu'il connaissait depuis longtemps sa reflextion serais surgit tout d'un coup juste parce qu'il a lu des bouquin de détracteur de freud? ça me semble un peu tiré par les cheveux.
 

n°22762753
Profil sup​primé
Posté le 29-05-2010 à 21:07:27  answer
 

helpeuse a écrit :

vous avez lu le livre de onfray sur freud? ça m'a donné envi de relire nietzche ce qui est déjà pas mal en soi :D  sinon la thése du livre est assez bien etayée mais je croit qu'il ya une malhonnetetée intellectuelle dans la démarche : onfray nous dit qu'il aimait freud et qu'il a découvert l'imposture en préparant un cours pourquoi pas? sauf que enormement des "preuve" de malhonnetetées intellectuelles de freud sont issue de texte qu'il connaissait depuis longtemps sa reflextion serais surgit tout d'un coup juste parce qu'il a lu des bouquin de détracteur de freud? ça me semble un peu tiré par les cheveux.
 


Nous (certains) en ont déjà parlés il y a 3-4 pages, fait une recherche.

n°22765568
rahsaan
Posté le 30-05-2010 à 00:02:15  profilanswer
 

helpeuse a écrit :

sauf que enormement des "preuve" de malhonnetetées intellectuelles de freud sont issue de texte qu'il connaissait depuis longtemps sa reflextion serais surgit tout d'un coup juste parce qu'il a lu des bouquin de détracteur de freud? ça me semble un peu tiré par les cheveux.
 


 
 :lol:  
Onfray sait aussi faire sa comm', c'est clair. Finalement, en s'attaquant a Freud, il tue le pere.  :D  


---------------
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n°22775347
centurium
aka Milllenium
Posté le 30-05-2010 à 23:14:46  profilanswer
 

Salut :o
 
Personne ne connaitrais un bon petit livre de distinctions conceptuelles par hasard ? :o
 
J'en ai besoin pour bosser le bac, je viens de me rendre compte que j'ai jamais vraiment bossé la conceptualisation, j'ai l'habitude de prendre le commentaire, mais j'aimerais assurer mes arrières au cas ou le commentaire du bac serait impossible :o

n°22777011
rahsaan
Posté le 31-05-2010 à 03:06:46  profilanswer
 

On en parlait sur la page d'avant, du paradoxe du nihilisme : comment aimer la vie si elle n'a aucun sens ?
C'est un paradoxe qui est celui du tragique même et qui est celui de la joie. Je suis heureux, malgré tout. La vie est indésirable, et pourtant, je parviens à désirer.  
 
Entretien avec Clément Rosset sur ce thème :
http://www.le-monde-des-religions. [...] osset.html

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 31-05-2010 à 03:33:36

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n°22778906
Profil sup​primé
Posté le 31-05-2010 à 11:39:55  answer
 

rahsaan a écrit :

On en parlait sur la page d'avant, du paradoxe du nihilisme : comment aimer la vie si elle n'a aucun sens ?
C'est un paradoxe qui est celui du tragique même et qui est celui de la joie. Je suis heureux, malgré tout. La vie est indésirable, et pourtant, je parviens à désirer.  
 
Entretien avec Clément Rosset sur ce thème :
http://www.le-monde-des-religions. [...] osset.html


Très intéressant, mais il dit que le narcissisme est la pire des choses pour pouvoir trouver le bonheur.
Or, que ce soit en philosophie (Schopenhauer : "l'égoïsme régit le monde" ) ou en économie (théorie neo-classique du "l'égoïsme de chacun qui fait avancer le monde" ), on peut s'apercevoir que c'est parce que les gens s'intéressent d'abord à eux que le monde peut avancer.
Alors avance-t-il dans le malheur ?

n°22786681
rahsaan
Posté le 31-05-2010 à 20:57:16  profilanswer
 

L'égoïsme des théories libérales et néo-libérales est un égoïsme quand même assez normé, je trouve... Etre égoïste, individualiste, oui... mais en faisant comme tout le monde ! En ayant les mêmes rêves, les mêmes aspirations, et en consommant ce que les grandes industries produisent (consommation de masse de voitures, d'électroménager, de "nouvelles technologies" etc.)  
Chacun pour soi, et au bout du compte, tout le monde fait pareil ! C'est le conformisme. Individualisme, oui, mais tous les individus semblables (mon loyer, l'essence de ma bagnole, mes vacances aux sports d'hiver, l'écran plasma).  
 
C'est quand même le point faible de ces théories du l'intérêt bien compris, c'est qu'on se demande finalement ce que les "individus" comprennent de leur "intérêt" et ce que recouvre exactement cette notion bien floue d'intérêt.


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n°22796189
rahsaan
Posté le 01-06-2010 à 16:15:32  profilanswer
 

Hmmm, suite à une discussion houleuse il y a quelques temps, il avait décidé de ne plus revenir.  
J'espère qu'il changera d'avis :/


Message édité par rahsaan le 01-06-2010 à 16:15:59

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n°22821604
plook
Good news everyone!
Posté le 03-06-2010 à 13:48:19  profilanswer
 

En parlant de Schopenhauer, je viens de finir son véritable pamphlet: "Essai sur les femmes"...  [:zorro561]  
 
C'est d'un drôle!  
 
Un petit extrait pour le plaisir (les premières phrases):
 
"Le seul aspect de la femme révèle qu'elle n'est destinée ni aux grands travaux de l'intelligence, ni aux grands travaux corporels. Elle paie sa dette à la vie non par l'action mais par la souffrance, les douleurs de l'enfantement, les soins inquiets de l'enfance; elle doit obéir à l'homme, être une compagne patiente qui le rassérène. Elle n'est ni faite pour les grands efforts, ni pour les peines ou les plaisirs excessifs; sa vie peut s écouler plus silencieuse, plus insignifiante et plus douce que celle de l'homme, sans qu'elle soit, par nature, ni meilleure ni pire.
  Ce qui rend les femmes particulièrement aptes à soigner, à élever notre première enfance, c'est qu'elles restent elles-mêmes puériles, futiles et bornée; elles demeurent toute leur vie de grands enfants, une sorte d'intermédiaire entre l'enfant et l'homme. Que l'on observe une jeune fille folâtrant tout le long du jour avec un enfant, dansant et chantant avec lui, et qu'on imagine ce qu'un homme, avec la meilleure volonté du monde, pourrait faire à la place."
 
J'ai trouvé son texte tellement excessif qu'il devient ridicule. Les hommes sont parfaits et les femmes ne sont rien.
 

n°22821779
Mine anti-​personnel
Posté le 03-06-2010 à 14:01:22  profilanswer
 

plook a écrit :

En parlant de Schopenhauer, je viens de finir son véritable pamphlet: "Essai sur les femmes"...  [:zorro561]  
 
C'est d'un drôle!  
 
Un petit extrait pour le plaisir (les premières phrases):
 
"Le seul aspect de la femme révèle qu'elle n'est destinée ni aux grands travaux de l'intelligence, ni aux grands travaux corporels. Elle paie sa dette à la vie non par l'action mais par la souffrance, les douleurs de l'enfantement, les soins inquiets de l'enfance; elle doit obéir à l'homme, être une compagne patiente qui le rassérène. Elle n'est ni faite pour les grands efforts, ni pour les peines ou les plaisirs excessifs; sa vie peut s écouler plus silencieuse, plus insignifiante et plus douce que celle de l'homme, sans qu'elle soit, par nature, ni meilleure ni pire.
  Ce qui rend les femmes particulièrement aptes à soigner, à élever notre première enfance, c'est qu'elles restent elles-mêmes puériles, futiles et bornée; elles demeurent toute leur vie de grands enfants, une sorte d'intermédiaire entre l'enfant et l'homme. Que l'on observe une jeune fille folâtrant tout le long du jour avec un enfant, dansant et chantant avec lui, et qu'on imagine ce qu'un homme, avec la meilleure volonté du monde, pourrait faire à la place."
 
J'ai trouvé son texte tellement excessif qu'il devient ridicule. Les hommes sont parfaits et les femmes ne sont rien.
 


Je préfère Cendrars, qui en remet une couche par rapport à Schopenhauer (on notera la référence):
 

Citation :

Qu'est-ce qui peut ainsi ronger le coeur d'une femme comblée par la vie sinon la vie elle-même qui ronge et qui use et qui fatigue ? Le cheminement secret de la vieillesse que toutes les femmes ressentent profondément depuis la première rencontre avec les émois de l'amour et conte quoi, contre toute raison, toutes les femmes se défendent en secret. Des jeunes, des belles, des vaines, des glorieuses, des aimées font subitement de la neurasthénie. Qu'est-ce qui gonfle le coeur des femmes et le rend si lourd à porter ? N'est-ce pas, inhérente à la nature féminine, la marque de la bête, la déperdition, le sang, le sang qui circule plus ou moins impur et les travaille selon les lunaisons ? Se sentir périodiquement freinée et par ce frein à la merci d'un corps étranger qui vous pénètre et vous cloue et dont on n'est libérée que par un accouchement, en expulsant l'étranger, beaucoup de femmes succombent à ce sentiment, à cette humiliation, surtout parmi les modernes, les toquées qui veulent « vivre leur vie », comme elles disent, et comme si les femmes avaient une vie propre ! les autres ne pouvant perdre l'esprit puisqu'elles n'en ont jamais eu, accomplissant leur fonction passivement, d'où le faciès stupide de la plupart des femmes quand on sait le dépouiller de ses attiferies, de ses minauderies, de ses grâces empruntées, de son maquillage à le mode et que l'on ferme l'oreille à leur babillage, les yeux à leur étourderie. Qu'est-ce que c'est ça, qui reste ? Un sac congestionné, une outre percée. Que font-elles sur terre ? Elles attendent. Elles attendent quoi ? Elles ne savent pas, qu'on les choisisse, qu'on les prenne. Elles chient des gosses. Et quoi encore ? Elles saignent.… Ce sont des chiennes. Pas une qui ne le soit pas. Même la plus discrète, Véronique, qui montrait l'empreinte de la face du Christ sur son linge ensanglanté comme après une noce juive on expose le drap souillé des traces de la virginité perdue.… Mais on peut aimer une chienne et elle vous le rend bien, et avec usure et soumission.… Même Schopenhauer avait un caniche.

n°22823410
rahsaan
Posté le 03-06-2010 à 15:56:57  profilanswer
 

Dans le cahier de l'Herne consacré à Schopenhauer, il y a un article très drôle, vers la fin : c'est une interview faite vers 1850, menée par un jeune journaliste très "romantique échevelé et révolutionnaire". Il vient voir le vieux Arthur à Francfort dans sa grande maison bourgeoise ; ensemble ils parlent du pessimisme, des espoirs socialistes de l'époque. Evidemment, Sch. n'y croit pas du tout, il n'en démord pas que la nature humaine est incurable.  
Mais à la fin, quand le journaliste s'en va, il raconte que Sch. le rattrape et lui que, quand même, si on pouvait par une révolution, un peu, changer les choses, alors oui, il y aurait de l'espoir etc.  :lol:  
 
On sent que le vieux philosophe a somme toute apprécié ce jeune homme audacieux ; et en bon philosophe, il est prêt, pourquoi pas, avec un interlocuteur sincère, à envisager de croire en des lendemains meilleurs.  :lol:  
 
Dans le même article, je crois, on apprend que Sch. s'est fait faire un buste, dont il est fort content, et le sculpteur... est une femme !
On découvre donc aussi que le misogyne de Francfort serait prêt à reconnaître à la femme des capacités créatrices égales à celle des hommes.
 
C'est pour ça que les livres de philo peuvent être trompeurs ; car les auteurs sont toujours plus à l'aise avec leur système de pensée et avec leur vie, qu'on ne l'imagine en les lisant. Les livres ont l'air d'être des instantanés figés de leur pensée ; ils en donnent une image déjà dogmatiques. Et ils nous renvoient parfois une image fausse de leur vie.
 
On n'imagine ainsi pas forcément, à partir de leurs livres, que Hegel adorait l'opéra italien, que Schopenhauer était un mondain, que Nietzsche était très timide et l'ami de ces dames etc.

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 03-06-2010 à 16:00:48

---------------
Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°22831862
plook
Good news everyone!
Posté le 04-06-2010 à 11:56:52  profilanswer
 

Mine anti-personnel a écrit :


Je préfère Cendrars, qui en remet une couche par rapport à Schopenhauer (on notera la référence):
 

Citation :

Qu'est-ce qui peut ainsi ronger le coeur d'une femme comblée par la vie sinon la vie elle-même qui ronge et qui use et qui fatigue ? Le cheminement secret de la vieillesse que toutes les femmes ressentent profondément depuis la première rencontre avec les émois de l'amour et conte quoi, contre toute raison, toutes les femmes se défendent en secret. Des jeunes, des belles, des vaines, des glorieuses, des aimées font subitement de la neurasthénie. Qu'est-ce qui gonfle le coeur des femmes et le rend si lourd à porter ? N'est-ce pas, inhérente à la nature féminine, la marque de la bête, la déperdition, le sang, le sang qui circule plus ou moins impur et les travaille selon les lunaisons ? Se sentir périodiquement freinée et par ce frein à la merci d'un corps étranger qui vous pénètre et vous cloue et dont on n'est libérée que par un accouchement, en expulsant l'étranger, beaucoup de femmes succombent à ce sentiment, à cette humiliation, surtout parmi les modernes, les toquées qui veulent « vivre leur vie », comme elles disent, et comme si les femmes avaient une vie propre ! les autres ne pouvant perdre l'esprit puisqu'elles n'en ont jamais eu, accomplissant leur fonction passivement, d'où le faciès stupide de la plupart des femmes quand on sait le dépouiller de ses attiferies, de ses minauderies, de ses grâces empruntées, de son maquillage à le mode et que l'on ferme l'oreille à leur babillage, les yeux à leur étourderie. Qu'est-ce que c'est ça, qui reste ? Un sac congestionné, une outre percée. Que font-elles sur terre ? Elles attendent. Elles attendent quoi ? Elles ne savent pas, qu'on les choisisse, qu'on les prenne. Elles chient des gosses. Et quoi encore ? Elles saignent.… Ce sont des chiennes. Pas une qui ne le soit pas. Même la plus discrète, Véronique, qui montrait l'empreinte de la face du Christ sur son linge ensanglanté comme après une noce juive on expose le drap souillé des traces de la virginité perdue.… Mais on peut aimer une chienne et elle vous le rend bien, et avec usure et soumission.… Même Schopenhauer avait un caniche.



 
 [:babaji]  
 
On peut tout de même saluer la poétique de la prose de Cendrars même si le fond reste abominable!
 
J'adore son argumentation concernant les menstruations! :lol:
 
Beaucoup de similitudes avec le texte de Schopenhauer bien que Cendrars paraisse encore plus haineux que Schopenhauer. Du moins, pour Schopenhauer, j'ai senti dans son "essai" que son argumentation aux femmes sonnait comme un genre de vendetta (même s'il parle aussi de faiblesse d'esprit et non seulement de traitresse, manipulatrice, infidèle...); alors que Cendrars utilisent des termes tellement plus avilissants encore: la comparaison à l'animal, la bête.  
 
C'est tiré de quel texte??  J'ai hâte de lire la suite/début!!  
 
 

rahsaan a écrit :

Dans le cahier de l'Herne consacré à Schopenhauer, il y a un article très drôle, vers la fin : c'est une interview faite vers 1850, menée par un jeune journaliste très "romantique échevelé et révolutionnaire". Il vient voir le vieux Arthur à Francfort dans sa grande maison bourgeoise ; ensemble ils parlent du pessimisme, des espoirs socialistes de l'époque. Evidemment, Sch. n'y croit pas du tout, il n'en démord pas que la nature humaine est incurable.  
Mais à la fin, quand le journaliste s'en va, il raconte que Sch. le rattrape et lui que, quand même, si on pouvait par une révolution, un peu, changer les choses, alors oui, il y aurait de l'espoir etc.  :lol:  
 
On sent que le vieux philosophe a somme toute apprécié ce jeune homme audacieux ; et en bon philosophe, il est prêt, pourquoi pas, avec un interlocuteur sincère, à envisager de croire en des lendemains meilleurs.  :lol:  
 
Dans le même article, je crois, on apprend que Sch. s'est fait faire un buste, dont il est fort content, et le sculpteur... est une femme !
On découvre donc aussi que le misogyne de Francfort serait prêt à reconnaître à la femme des capacités créatrices égales à celle des hommes.
 
C'est pour ça que les livres de philo peuvent être trompeurs ; car les auteurs sont toujours plus à l'aise avec leur système de pensée et avec leur vie, qu'on ne l'imagine en les lisant. Les livres ont l'air d'être des instantanés figés de leur pensée ; ils en donnent une image déjà dogmatiques. Et ils nous renvoient parfois une image fausse de leur vie.
 
On n'imagine ainsi pas forcément, à partir de leurs livres, que Hegel adorait l'opéra italien, que Schopenhauer était un mondain, que Nietzsche était très timide et l'ami de ces dames etc.


 
Ce texte de Schopenhauer m'a plus donné l'impression d'un lettre de haine (écrite à un moment donné sous l'impulsion des émotions qui s'y associent) que véritablement d'un "essai". C'est pourquoi l'histoire du buste ne me surprend pas vraiment.

n°22834409
rahsaan
Posté le 04-06-2010 à 14:58:26  profilanswer
 

Le fait est que Sch. ne supportait pas sa mère et sa soeur. :D


---------------
Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°22837634
Mine anti-​personnel
Posté le 04-06-2010 à 18:18:36  profilanswer
 

plook a écrit :

C'est tiré de quel texte??  J'ai hâte de lire la suite/début!!


L'Homme foudroyé

n°22838202
plook
Good news everyone!
Posté le 04-06-2010 à 18:57:11  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Le fait est que Sch. ne supportait pas sa mère et sa soeur. :D


Ceci explique cela...


Merci

n°22856307
rahsaan
Posté le 07-06-2010 à 01:27:51  profilanswer
 

plook a écrit :


 
Ce texte de Schopenhauer m'a plus donné l'impression d'un lettre de haine (écrite à un moment donné sous l'impulsion des émotions qui s'y associent) que véritablement d'un "essai". C'est pourquoi l'histoire du buste ne me surprend pas vraiment.


 
 
Je voulais rebondir sur cette expression d'impulsion des émotions, parce qu'elle me fait penser à un point très important de la doctrine de Schopenhauer : les rapports entre volonté et intelligence.
 
 
Nature obscure du vouloir
 
Notre être est l'ensemble des impulsions qui nous animent, selon Sch. Et l'impulsion première, ou pulsion première, dont toutes les autres découlent, c'est le Vouloir lui-même.
Il n'y a pas à chercher ce qu'est le Vouloir, quelle est sa nature profonde, ce qu'il veut, ce à quoi il tend, car cette nature, si elle existe, nous est entièrement obscure. Dans la mesure où nous ne sommes que ce Vouloir, notre entendement est incapable de savoir ce qu'est ce Vouloir dont il découle. Sa nature n'est en fait rien de dicible : le vouloir ne veut rien, ne tend à rien de représentable, ne découle d'aucune réalité compréhensible. Le Vouloir est donc tout le contraire de la volonté considérée comme faculté individuelle de poursuivre ou de refuser (Descartes), de s'auto-déterminer librement à agir (Kant).  
 
Si toute intelligibilité du Vouloir nous est interdite, en revanche, il y a un moyen d'accès privilégier, qui est la représentation artistique. C'est tout le paradoxe de la théorie de la représentation que le Vouloir parvienne à mettre à distance de lui-même et ainsi à devenir objet de contemplation. Ceci n'est vraiment possible pour Sch. que chez l'homme qui, en tant que phénomène est entièrement individualisé (il n'y a que dans l'espèce humaine que  chaque individu est unique) - en tant que chose en soi, en revanche, l'homme, comme toute chose, est vouloir et rien que vouloir.  
 
 
Intelligence et volonté

Etant individué, l'homme a la faculté de prendre conscience du vouloir qui l'anime. Son individualité le sépare du flux universel du Vouloir, qu'il peut parvenir à représenter. En l'homme émerge véritablement l'intelligence, qui est capable de surmonter les appétits du Vouloir. Il se produit ainsi en chaque homme un conflit perpétuel entre son intelligence et sa volonté, qui est stupide et aveugle. Sch. dit ainsi que chaque homme sait pourquoi il veut telle et telle chose, mais pourquoi ni ce qu'il veut en général. On peut paralyser facilement quelqu'un en lui demandant : mais au fond, que veux-tu ?...
Tout simplement parce que cette question nous fait prendre conscience de la nature absurde du vouloir, qui veut parce qu'il veut. Et la volonté est plus forte, plus fondamentale, que la meilleure intelligence. L'échec de l'intelligence, la bêtise, est ainsi inévitable. C'est comme si l'intelligence retombait dans le marécage dont elle s'était péniblement extraite. Mon vouloir profond finit par me trahir, quel que soit l'effort de l'intelligence. La grossièreté des aspirations du vouloir bloquent l'exercice de l'intelligence, provoque son délabrement. Cela signifie, pour Sch. et avant Freud, que l'on peut très bien obstinément refuser de changer d'avis et de "voir la réalité en face", parce que, quoi que notre intelligence nous fasse comprendre que nous nous trompons, notre vouloir refuse de céder -car admettre une réalité pénible serait trop perturbant pour lui. Ce serait un effort trop douloureux, trop mortifiant, de changer nos impulsions en admettant que nous avons tort.  
 
Nos facultés, et en particulier l'intelligence, peuvent donc en permanence être en conflit avec le Vouloir. C'est pourquoi, parlant de cet acharnement buté de l'homme que rien ne convaincra, Sch. dit : "on croyait s'adresser à son intelligence, on parlait en fait à son vouloir". Le travail souterrain, continu, du Vouloir l'emporte sur l'effort de l'intelligence.
Pour Sch., on peut même, à la limite, lire le caractère des gens sur les traits de leur visage. Il croit beaucoup à la physiognomonie, comme Balzac. Notre apparence physique, phénoménale, est la manifestation de notre nature en-soi. Chez la plupart, la sottise du vouloir domine, l'intelligence n'a qu'une faible place. Chez certains individus privilégiés, l'intelligence a davantage réussi à s'imposer. Ainsi Sch. est-il fier d'avoir un grand front, car c'est pour lui le signe clair que chez lui le génie est fortement développé ; le bas de son visage, plus ramassé, représente le vouloir. Plus un individu est bête, plus il est soumis au vouloir, moins il a une idée de ce qui l'anime, plus il est le jouet de ses appétits et donc victime des souffrances que ceux-ci engendrent.
 
Cette théorie explique, de manière plus générale, pourquoi l'intelligence a tant de mal à s'imposer, dans tous les domaines. La plupart des hommes ne s'intéressent pas à la science, ou seulement à ses aspects les plus spectaculaires et les plus superficiels ; le grand public n'aime que les oeuvres qui n'exigent pas d'effort du spectateur ; l'argumentation rationnelle, qui utilise liens logiques et idées abstraites, a toutes les peines à s'imposer face à la persuasion et aux coups de force rhétoriques qui parlent aux instincts bas et vulgaires. De mauvais exemples, pathétiques et mensongers, triomphent facilement d'un discours construit et développé etc.
 
 
Le cas de la femme
 
Cette théorie explique aussi la misogynie de Sch. Il faut faire évidemment la part de la rancune personnelle de Sch. envers sa mère et sa soeur. Toutefois, sa description de la condition de la femme va au-delà d'une application à toutes les femmes de ce qu'il reproche à elles deux.  
 
La femme est au service de la reproduction de l'espèce. Elle est donc fortement influencée par le vouloir, au point qu'elle peut à peine s'en arracher. Trop occupée à vouloir des enfants, elle n'a de cesse de séduire l'homme, de le tromper pour parvenir à ses fins (obtenir de lui des enfants). Elle n'a pas le temps ni l'envie de s'intéresser aux produits du génie. Sa nature la porte à s'occuper du foyer, de confort, d'aménagement intérieur. Elle doit assurer la sécurité et l'éducation de sa progéniture. Tout son temps et ses forces y passent. Elle n'a ainsi pas les moyens de s'occuper d'autre chose. On compte ainsi peu de femmes parmi les grands artistes ou scientifiques. De plus, elle comprend peu les relations politiques et économiques qui structurent la vie sociale. Réalité qui est celle de l'homme en tant que citoyen, soldat, travailleur. Elle ne comprend pas que l'homme aspire à autre chose qu'à la vie à la maison. Elle attend de lui qu'il rapporte de l'argent mais elle conçoit difficilement qu'il aime d'autres activités, comme la chasse, le jeu, l'opéra, qui lui permettent d'échapper à la vie domestique.
 
L'homme est la victime de cette séductrice. Il croit satisfaire ses désirs sexuels en conquérant la femme. C'est en fait lui qui sera pris au piège : il devra élever des enfants, travailler pour les nourrir, accepter d'être domestiqué pour vivre au foyer. Et quand la femme n'est plus si jeune, que son printemps est passé, ses charmes disparaissent, elle doit utiliser de plus en plus d'artifices (maquillage) pour masquer la perte de sa beauté naturelle. L'homme comprend alors de quelle ruse il a été le jouet. L'illusion disparait, reste la réalité de la vie de couple, dont le meilleur a disparu. L'homme, qui voulait juste une femme, se retrouve ainsi mis au service de la reproduction de l'espèce, donc du vouloir.  
 
Ainsi, ce que Sch. pointe chez la femme, c'est cette soumission presque parfaite, aveugle, aux intérêts de l'espèce. C'est cette étroitesse d'aspiration, cette petitesse de vue, cette incompréhension de ce qui est grand et fort, cette incapacité à surmonter ses instincts, qu'il met en évidence.  Le diagnostic de Sch. est dur. On peut d'ailleurs sourire de ce tableau comique, digne d'un moraliste, mais n'a-t-il pas très bien décrit la condition de la femme soumise, enfermée à la maison, vouée aux tâches domestiques ? Et si la femme est dans cette condition, c'est aussi que c'est l'homme qui l'y a confinée.
 
On comprend que, en voyant une femme capable de réaliser un beau buste de lui, Sch. remette en question ses vues sur la gent féminine. N'aurait-il pas été content que les femmes essaient d'échapper à cette condition de reproductrices ? Schopenhauer féministe ? Ce serait aller trop loin, mais le fait est qu'en tant que philosophe, il paraissait misogyne parce qu'il ne sacrifiait pas au culte de la Femme. La description crue et sans fard poétique de la réalité est un préalable indispensable à toute transformation sérieuse.
 
 
Pulsions et émotions
 
Au contraire du commun des mortels, le génie (en science, en art, en philosophie)  Il est capable de voir clair dans les choses, car il peut contempler plus longtemps et plus intensément le vouloir. Il discerne bien mieux la nature des phénomènes, il pénètre plus à fond dans les dessous cachés des choses. Mozart exprime des émotions comme la joie à l'état pure. Dans sa musique, la joie se donne à contempler avec une pureté inégalable, comme au travers d'un verre poli sans défaut. D'autres artistes exprimeront plus ou moins bien d'autres réalités fondamentales de notre nature, notamment la tristesse, la colère, le sentiment de création ou de destruction du monde, le deuil etc.
 
Si l'art est une voie d'accès privilégiée à la nature du vouloir, c'est que celui-ci est fondamentalement une pulsion. Une pulsion est ce qui pousse. Mais le vouloir serait une pulsion à l'état pur, en ce qu'il ne pousse pas dans telle ou telle direction, pour telle ou telle recherche de satisfaction, mais il pousse et c'est tout. Le vouloir est la poussée fondamentale. Il pousse les hommes à se reproduire, l'enfant à sortir du ventre de sa mère, puis à grandir etc. Il fait déplacer les montagnes pour conquérir une femme, pour la gloire, l'argent etc.  
Or, cette pulsion est toujours ressentie avec une émotion. La pulsion pousse, l'émotion met en mouvement. Du fait que je ressente cette pulsion qui me saisit, face à laquelle je suis passif mais entraîné par elle à être actif, je ressens une émotion -émotion vécue souvent confusément, mais que l'art rejoue librement et me fait éprouver et contempler nettement.
On ne pleure pas au cinéma comme dans la vie, la vengeance n'est jamais aussi satisfaisante qu'au théâtre, la joie jamais plus belle que chez Mozart etc. L'artiste est celui qui est capable de ressentir à un degré exceptionnel ces manifestations du Vouloir et d'en être tellement ému qu'il doit créer pour se décharger de la tension nerveuse accumulée (toute analogie avec l'appétit sexuel est ici la bienvenue).  
 
 
La tragédie, auto-négation du vouloir
 
C'est là que l'on rencontre un second paradoxe de ces rapports de l'intelligence et du vouloir. Le premier était : comment se fait-il que l'intelligence puisse s'extraire de la volonté ? Réponse : du fait de l'individuation, qui me sépare du flux du vouloir.  
Second paradoxe : comment se fait-il que la représentation artistique des aspects les plus douloureux de la vie soit source de plaisir ? Pourquoi est-ce que je souffre de la haine, de la jalousie tout en aimant lire ou voir des histoires qui en sont remplies ? Une réalité vécue me fait souffrir, mais la même réalité, représentée, devient occasion de plaisir. Sch. dit ainsi que l'art est une perspective sur la vie. Dans l'exercice victorieux de la représentation (dans l'acte de parvenir à prendre de la distance par rapport au Vouloir), je prends du plaisir. Mais pourquoi du plaisir à la même chose ? Pourquoi pas à une autre réalité, toute différente de celle que je vis ? Pourquoi la même histoire de vengeance peut-elle faire souffrir ou faire plaisir, selon qu'elle est vécue ou seulement jouée ?
Les grands chefs d'oeuvre ne parlent pas d'univers imaginaires, d'autres pays ou d'hommes différents de nous. Ils parlent en fait de nos passions, de nos folies, de nos délires, bref ils parlent de la vie et de rien d'autre (alors que des oeuvres plus médiocres ne parviennent pas à saisir aussi complètement et aussi profondément la réalité). Zola nous parle des femmes et des grands magasins (Au bonheur des dames), Proust peint la décadence de l'aristocratie face à la bourgeoisie, l'aspiration à devenir artiste, la jalousie maladive etc.
Ils n'inventent rien !
 
Pourquoi est-ce un plaisir pour le Vouloir de se nier lui-même ? Plus l'intelligence parvient à représenter le vouloir, plus nous en jouissons. Sch. établit ici une hiérarchie des arts, selon leur degré de représentation de la nature intime de l'en-soi. D'abord l'architecture qui représente la lutte victorieuse contre la pesanteur et les tendances les plus lourdes, les plus primaires du Vouloir, qui est de simplement rester ce qu'il, de peser. Sans entrer dans le détail des différents arts (décoration des jardins, sculpture, peinture, poésie etc.), allons tout de suite à la tragédie, qui est pour Sch. le moment où le vouloir devient entièrement conscient de lui-même, c'est à dire de son caractère effroyable. Dans la tragédie, si l'on peut dire, le vouloir jette le masque. Il n'est plus possible de se cacher la mort, les envies de meurtre, l'inceste, les haines mortelles entre parents, toutes les pires violences dont sont capables les hommes.  
Dans la tragédie, on joue franc-jeu : on se hait, on se tue, il n'y a pas d'espoir d'en sortir. Et à l'aube, comme le dit à peu près Giraudoux, on compte les cadavres. Si l'homme est capable d'atteindre à la conscience tragique de son existence, c'est qu'il est de tous les êtres celui qui souffre le plus intensément, car il est le plus individué. Il semble donc à Sch. qu'en l'homme le Vouloir arrive à ses limites et puisse en venir à vouloir se nier lui-même ! La tragédie représente cette tentative ultime du Vouloir de perséverer dans la négation de lui-même.
L'émotion la plus vive est atteinte dans la tragédie, où se donne à voir la nature cruelle de nos pulsions, destructrices et sources de souffrance perpétuelles. Le travail de contemplation effectué par le génie atteint ici son apogée. Cette prise de conscience peut nous aider à prendre de la distance par rapport à la stupidité brutale dont nous sommes capables quand nous laissons nos mauvais instincts nous dominer. L'émotion esthétique transfigure nos pulsions.
 
Il découle de ce rapport complexe entre l'intelligence et la volonté qu'il est pratiquement impossible de s'arracher à cette dernière. S'arracher au vouloir, n'est-ce pas encore un effet du vouloir ? L'effort de l'intelligence serait-il quelque chose sans la force sur laquelle elle repose, qui est la puissance même du Vouloir ? C'est à ces questions que je vais essayer d'apporter une réponse.
 
 
Le travail des pulsions
 
L'intelligence est la plupart du temps soumise au travail incessant et aveugle du vouloir. Elle n'est qu'une petite lueur de conscience dans la nuit... Les facultés intellectuelles sont ainsi subordonnées aux pulsions organiques. L'apparition de la conscience se produit avec l'individuation : d'autant plus d'individualité, d'autant plus d'intelligence possible. Mais même chez l'homme, il n'y a pas de prééminence durable de l'intelligence. L'effort de compréhension et de contemplation ne dure pas. Il n'est pas vitalement indispensable. Du strict point de vue de la survie, mieux vaut être un imbécile le ventre plein qu'un génie affamé. L'usage désintéressé des facultés n'a que très peu l'autorisation de se produire. Ce n'est qu'une délivrance, une récréation avant de revenir aux choses sérieuses (une fête, une soirée, avant de reprendre sa semaine...)
La soumission intellectuelle n'est pas seulement passive ; elle demande une adhésion, comme du papier qui adhère à une surface. On ne parvient plus à s'en décoller, comme un insecte d'un papier tue-mouche. L'intérêt bien compris n'explique pas tout, car l'obéissance par intérêt est malgré tout conscience et calculée. Je fais l'éloge du programme de tel homme politique car j'attends de lui un poste, un privilège, une aide etc.
 
En réalité, l'adhésion de masse, l'adhésion stupide et inexplicable "rationnellement" a une idéologie, à de grands mots d'ordres mobilisateurs, les gros discours, tout ce que combat Schopenhauer, ne s'expliquent pas seulement par l'intérêt, et c'est cela qui consterne notre auteur (Hegel n'est pas idéaliste seulement parce qu'il doit faire l'éloge de l'Etat qui le paye...). Le mystère auquel se confronte Sch. est bien l'aveuglement ; son travail est de désenchanter radicalement le monde pour essayer de nous purger de ces folies en annihilant les discours délirants. Mais le mécanisme, le processus même de libération de l'intelligence reste lui-même assez peu expliqué.
C'est en effet le côté tragique de l'aveuglement, qu'on ne le voit pas quand on en est victime, et qu'on ignore à peu près comment on s'en est "sorti" une fois qu'on n'y croit plus. Comme si le travail de l'intelligence ne suffisait pas lui-même pour combattre la bêtise. Il y a d'abord à surmonter la vexation ou la honte rétrospective que l'on épreuve devant une erreur. Mais il y a plus. Il y a à endurer le choc que provoque une remise en question violente, choc humiliant pour l'amour-propre. C'est sur ce point sans doute que Freud est plus éclairant que Sch. , sur ce qu'il appelle le travail des pulsions.  
 
Quand l'intelligence est capable de voir clair dans les choses, ce n'est pas de son seul fait. C'est qu'autre chose s'est produit, un effort bien plus profond, venu du vouloir lui-même. Ainsi, il n'y aurait pas d'un côté le vouloir aveugle et stupide et de l'autre l'intelligence. Il y aurait du côté du vouloir un effort pour se surmonter lui-même, pour dépasser sa grossièreté, sa bêtise, sa laideur etc. On arrive alors à la volonté de puissance nietzschéenne.
Vous pouvez essayer de convaincre quelqu'un que toutes les grandes phrases sur l'Europe, les Nations, l'Humanité etc. sont des slogans creux, il ne voudra rien entendre tant qu'il n'a pas réussi à admettre que ces grands mots sont des baudruches. Au contraire, quand l'intelligence est capable d'argumenter, de critiquer, d'analyser un thème, c'est que l'essentiel est déjà fait. C'est déjà qu'elle a réussi à se libérer. L'argumentation et la démonstration, tout effort de clarification, suppose une libération préalable.
L'effort de raison est ainsi bien plus profond qu'une réflexion, car la réflexion travaille sur une matière donnée telle quelle. La raison est un effort de l'individu tout entier, pas seulement de la conscience.


Message édité par rahsaan le 16-06-2010 à 22:08:33

---------------
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n°22900103
speedboyz3​0
Guide Michelin :o
Posté le 10-06-2010 à 14:33:11  profilanswer
 

Bonjour à tous,
 
Pour commencer, j'avoue que les interventions de l'Artefact sont assez intéressantes sur ce topic :jap:
Maintenant j'ai une question, si vous n'aviez qu'un seul livre à lire de Schopenhauer et de Nietzsche, ce serait lequel?
 
Merci d'avance ;)

n°22906275
topro
Posté le 10-06-2010 à 22:35:14  profilanswer
 

Schopenhaeur n'a qu'une seule oeuvre majeure : monde comme volonté et comme représentation.
 
Pour Nietzsche, c'est plus difficile : personnellement, je te conseille le Gai savoir, c'est son oeuvre la plus abordable .

n°22907046
speedboyz3​0
Guide Michelin :o
Posté le 10-06-2010 à 23:27:35  profilanswer
 

Merciiiiiiiiii :jap:

 

EDIT: L'artefact avait commencé par un autre Schopenhauer je crois?

Message cité 1 fois
Message édité par speedboyz30 le 10-06-2010 à 23:27:57
n°22907071
Profil sup​primé
Posté le 10-06-2010 à 23:29:42  answer
 

speedboyz30 a écrit :

Merciiiiiiiiii :jap:
 
EDIT: L'artefact avait commencé par un autre Schopenhauer je crois?


hummmm tu fais une fixette ou quoi ?
 
Je ne suis pas du tout une référence en quoi que ce soit.
 
C'est de ce topic que j'ai tout appris d'ailleurs.

n°22907291
speedboyz3​0
Guide Michelin :o
Posté le 10-06-2010 à 23:47:43  profilanswer
 

Justement, si t'as tout appris de ce topic, et que tu me dis ce que t'en as retenu, je gagne un peu de temps. Et vu qu'on a peu près le même âge, tes conseils me seront surement plus adapté que ceux de qu'un de 20 ans mon aîné par exemple?
 
Mais ouais je vais commencer par les 2 ouvrages cités ci-dessus :jap:

n°22907316
Profil sup​primé
Posté le 10-06-2010 à 23:50:06  answer
 

speedboyz30 a écrit :

Justement, si t'as tout appris de ce topic, et que tu me dis ce que t'en as retenu, je gagne un peu de temps. Et vu qu'on a peu près le même âge, tes conseils me seront surement plus adapté que ceux de qu'un de 20 ans mon aîné par exemple?
 
Mais ouais je vais commencer par les 2 ouvrages cités ci-dessus :jap:


Oui, commences par l'ouvrage de Sch. qui fait 1200 pages.  :sweat:  
J'en suis actuellement à la page 120, c'est facile à lire, mais voilà il ne faut pas que tu te désespères avant la fin.
Sch. a écrit plein de petits livres sympathiques à lire avant, va faire un tour à ta bibliothèque.
 
Et personnellement, Nietzsche j'avais essayé "la Généalogie de la Morale", j'ai arrêté au bout de 50 pages...

n°22917524
bronislas
Posté le 11-06-2010 à 18:32:08  profilanswer
 

Il y a des livres introductifs comme L'Introduction à la philosophie de Karl Jaspers, Idées d'Alain, et des ouvrages antiques comme le Manuel d'Epictète, La Vie Heureuse / La Brièveté de la Vie de Sénèque ou des des dialogues plus faciles de Platon qui sont autrement plus faciles à lire que Schopenhauer ou Nietzsche.
Les deux connaissent très bien Kant, qui n'est pas l'auteur le plus facile à bien maîtriser, et un peu moins en profondeur Hegel, je dirais, bien que leurs critiques restent intéressantes. Quitte à lire Nietzsche, autant commencer par ce qu'il a fait en premier, son Introduction à l'étude des dialogues de Platon, La Naissance de la tragédie... avant d'attaquer par le Gai Savoir.


Message édité par bronislas le 11-06-2010 à 21:29:58

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