Forum |  HardWare.fr | News | Articles | PC | S'identifier | S'inscrire | Shop Recherche
1389 connectés 

 


Quels sont pour vous les trois livres de philo à lire pour un honnête homme ?


 
15.4 %
 273 votes
1.  "La république" de Platon
 
 
6.7 %
 119 votes
2.  "La métaphysique" d'Aristote
 
 
15.7 %
 279 votes
3.  "l'Ethique" de Spinoza
 
 
1.5 %
    27 votes
4.  "Essai de théodicée" de Leibniz
 
 
15.0 %
 266 votes
5.  "Critique de la raison pure" de Kant
 
 
17.8 %
 315 votes
6.  "Par delà le bien et le mal" de Nietzsche
 
 
5.9 %
 105 votes
7.  "L'évolution créatrice" de Bergson
 
 
6.4 %
 113 votes
8.  "Etre et temps" d'Heidegger
 
 
7.5 %
 133 votes
9.  "Qu'est-ce que la philosophie" de Gilles Deleuze
 
 
8.1 %
 144 votes
10.  "Moi, ma vie, mon oeuvre" de obiwan-kenobi
 

Total : 2656 votes (882 votes blancs)
Sondage à 3 choix possibles.
Ce sondage est clos, vous ne pouvez plus voter
 Mot :   Pseudo :  
  Aller à la page :
 
 Page :   1  2  3  4  5  ..  260  261  262  ..  340  341  342  343  344  345
Auteur Sujet :

Philo @ HFR

n°18028247
benbibop
Posté le 03-04-2009 à 17:35:33  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
Bonjour,
Je suis tombé par hasard sur ce forum et j'y suis étonné d'y trouver des discussions philosophiques d'un aussi "haut niveau". Non pas que je dénigre l'intérêt pour l'informatique ou le site Hardware.fr, mais j'ai du mal à comprendre comment une telle communauté a pu se former sur un site aussi spécialisé.  
 
C'est une petite énigme sociologique pour moi, donc si vous avez une réponse...

Message cité 1 fois
Message édité par benbibop le 03-04-2009 à 17:36:01
mood
Publicité
Posté le 03-04-2009 à 17:35:33  profilanswer
 

n°18028431
Mine anti-​personnel
Posté le 03-04-2009 à 17:59:06  profilanswer
 

benbibop a écrit :

C'est une petite énigme sociologique pour moi, donc si vous avez une réponse...


 
Je tente une réponse:
 
La section Discussion du forum de Hardware.fr s'est autonomisée par rapport au reste du site pour constituer l'un des premiers forums francophones par le nombre de connexions simultanées, sans doute le premier. Ce n'est pas spécial à la philosophie, ça vaut pour n'importe quel sujet. Le plus gros topic de ce forum est celui des motards avec plus de 20000 pages, or le sujet n'a rien à voir avec l'informatique. C'est l'effet boule de neige: beaucoup de gens viennent ici via google, et non via l'informatique, parce que ce forum est très bien référencé, ce qui amène encore plus de monde et ainsi de suite.
La raison pour laquelle il y plus de monde ici qu'ailleurs pour n'importe quel sujet vient sans doute du fait que dans les premiers temps d'internet, seuls des programmeurs et des mordus d'informatiques accédaient à Internet pour discuter de leur passion, entre autres sur des forums. Donc les forums consacrés à l'informatique étaient là avant les autres. Tous les forums spécialisés ont une section pour accueillir les discussions sans rapport avec la spécialisation du forum (appelée "cafète", "récré", "blabla" ou autre). Un jour, par hasard, l'administrateur du site a eu l'idée avant les autres de diviser cette section en sous-sections (cinéma, musique, politique, etc) et de la gérer sérieusement. L'effet boule de neige a fait le reste.

n°18030636
bronislas
Posté le 03-04-2009 à 21:23:30  profilanswer
 

Personnellement j'étais un féru d'informatique bien avant d'étudier la philosophie. Mais je me suis inscrit à ce site après. En fait j'ai toujours cherché à utiliser au mieux les meilleurs outils à ma disposition, avant même la découverte de la philosophie, et une très grande partie des savoirs dont je dispose aujourd'hui je les dois à l'utilisation de l'outil informatique.
 
Et je crois que si je me suis inscrit sur ce forum, c'est que le site hardware.fr et son forum réunissent un très grand nombre d'informations qui permettent justement d'utiliser au mieux mon ordinateur et de choisir ce qu'il y a de mieux pour mon utilisation : sur le hardware, certes, mais aussi les logiciels, et notamment les logiciels libres. L'importance de la communauté et la qualité des discussions qui y ont lieu en ont fait un espace privilégié pour le développement de ce sujet pour des personnes dans le même cas que moi très certainement.
 
Après, je crois que ce forum, en plus d'être un des plus importants du net français, est aussi un des plus anciens : il est apparu avant les forums spécialisés comme le souligne Mine anti-personnel, mais s'est développé aussi et surtout avant beaucoup d'autres forums sur l'informatique au point d'avoir des prétentions plus "généralistes".
 
Enfin je n'ai pas vraiment trouvé de forums parlant de philosophie d'un intérêt autre que scolaire. Philagora ne dispose pas de section "université", et même sa section "classes préparatoires" se limite à des aides aux devoirs. Les autres sites comme fabula ou l'Encyclopédie de l'Agora ne disposent pas non plus de forums. S'il existe un équivalent de "Passion-histoire" pour la philosophie ; alors je serais le premier interessé.


---------------
Librarything|Last.fm|RYM
n°18033312
alcyon36
Posté le 04-04-2009 à 03:46:00  profilanswer
 

a tout hasard, quelqu'un pourrait mexpliquer clairement ou pas, la différence entre le négatif de limitation et le negatif d'opposition? et ca nous vient de qui cette distinction?
merci;)


---------------
"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°18033540
le vicaire
Posté le 04-04-2009 à 08:16:12  profilanswer
 

bronislas a écrit :

Enfin je n'ai pas vraiment trouvé de forums parlant de philosophie d'un intérêt autre que scolaire. Philagora ne dispose pas de section "université", et même sa section "classes préparatoires" se limite à des aides aux devoirs. Les autres sites comme fabula ou l'Encyclopédie de l'Agora ne disposent pas non plus de forums. S'il existe un équivalent de "Passion-histoire" pour la philosophie ; alors je serais le premier interessé.


 
Y'a ça : http://philoforum.fr/forum/
 
Mais ici c'est franchement mieux :D


---------------
"Plus l'intérieur se corrompt, plus l'extérieur se compose"
n°18033926
bronislas
Posté le 04-04-2009 à 10:40:38  profilanswer
 

Sauf que pour le coup, cela ressemble plus à un forum de philodoxie qu'à un forum de philosophie. Et c'est un peu aussi la fête de l'orthographe... Effectivement, ici c'est franchement mieux.  
 
@ Alcyon36 : Dans quel(s) ouvrage(s) trouves-tu cette distinction?


---------------
Librarything|Last.fm|RYM
n°18034717
alcyon36
Posté le 04-04-2009 à 12:30:10  profilanswer
 

Dans des textes de Deleuze, Différence et répétition par exemple, mais il me semble que c'est une distinction classique...;)


---------------
"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°18034897
pascal75
Posté le 04-04-2009 à 12:54:52  profilanswer
 

Mine anti-personnel a écrit :


 
Je tente une réponse:
 
La section Discussion du forum de Hardware.fr s'est autonomisée par rapport au reste du site pour constituer l'un des premiers forums francophones par le nombre de connexions simultanées, sans doute le premier. Ce n'est pas spécial à la philosophie, ça vaut pour n'importe quel sujet. Le plus gros topic de ce forum est celui des motards avec plus de 20000 pages, or le sujet n'a rien à voir avec l'informatique. C'est l'effet boule de neige: beaucoup de gens viennent ici via google, et non via l'informatique, parce que ce forum est très bien référencé, ce qui amène encore plus de monde et ainsi de suite.
La raison pour laquelle il y plus de monde ici qu'ailleurs pour n'importe quel sujet vient sans doute du fait que dans les premiers temps d'internet, seuls des programmeurs et des mordus d'informatiques accédaient à Internet pour discuter de leur passion, entre autres sur des forums. Donc les forums consacrés à l'informatique étaient là avant les autres. Tous les forums spécialisés ont une section pour accueillir les discussions sans rapport avec la spécialisation du forum (appelée "cafète", "récré", "blabla" ou autre). Un jour, par hasard, l'administrateur du site a eu l'idée avant les autres de diviser cette section en sous-sections (cinéma, musique, politique, etc) et de la gérer sérieusement. L'effet boule de neige a fait le reste.


Tu as sans doute raison. Je rajouterais que je préfère discuter de philosophie sur un site non spécialisé avec des gens de différents horizons, il y a plus de surprises qu'entre spécialistes. La philosophie s'adresse aussi aux amateurs et c'est parfois ceux-ci qui, de leur point de vue, peuvent ouvrir des perspectives interessantes sur un livre, un sujet de discussion. Les spécialistes ont souvent un côté intimidant et pédant qui vise à faire taire ceux qui n'ont pas lu les oeuvres complètes de Kant. Ici, de ceux-ci on a le droit de rigoler, même si chacun sait bien qu'avant de parler d'un sujet il vaut mieux s'y connaître un minimum. Donc, je répondrais à la question pourquoi ici ? parce qu'ici c'est plus ouvert.


---------------
GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°18035138
benbibop
Posté le 04-04-2009 à 13:33:14  profilanswer
 

Merci pour ces réponses. Mon étonnement provenait de ce que, après avoir fréquenté plus ou moins assidûment trois sites de "culture", sur aucun je n'avais trouvé de personnes intéressées en tant que tel à la philosophie. C'est donc une très bonne surprise !  
 
Enfin, pour me présenter : je suis en école préparatoire à Nantes, option philosophie. L'année prochaine,  j'entrerai en Sorbonne pour une L3 ou un mémoire sur la science ( :ange: )  
 
Quelqu'un ici connaît-il "Philosophie politique" de Nicolas Tanzer ?  
J'ai commencé à le consulter afin de me mettre au point pour un concours ; je me demande si c'est ou non une bonne introduction à la philosophie politique. L'écriture est claire et les idées développées sont intéressantes mais je ne saurai dire s'il reprend ou non les auteurs sans les déformer (- manque de culture).
 
Je pense complèter avec deux autres livres  
"Le Contrat Social" de Rousseau  
"Qu'est-ce que la politique ? " de Hannah Arendt
 
... et peut-être encore un autre ? Si vous avez des conseils à me donner, je suis preneur.

Message cité 3 fois
Message édité par benbibop le 04-04-2009 à 13:34:56
n°18035184
benbibop
Posté le 04-04-2009 à 13:40:35  profilanswer
 

A propos, il y aurait peut-être une autre raison à la petite énigme. Puisque les sujets de philosophie sont "noyés" parmi les autres sujets, ils sont préservés, quelque part, de la présence d'utilisateurs venus consulter le site uniquement pour de l'aide aux devoirs, ou autre  ... bref. ["Pour vivre heureux, vivons cachés" ! ]

mood
Publicité
Posté le 04-04-2009 à 13:40:35  profilanswer
 

n°18035196
crackingod​01
Posté le 04-04-2009 à 13:42:40  profilanswer
 

benbibop a écrit :

Merci pour ces réponses. Mon étonnement provenait de ce que, après avoir fréquenté plus ou moins assidûment trois sites de "culture", sur aucun je n'avais trouvé de personnes intéressées en tant que tel à la philosophie. C'est donc une très bonne surprise !  
 
Enfin, pour me présenter : je suis en école préparatoire à Nantes, option philosophie. L'année prochaine,  j'entrerai en Sorbonne pour une L3 ou un mémoire sur la science ( :ange: )  
 
Quelqu'un ici connaît-il "Philosophie politique" de Nicolas Tanzer ?  
J'ai commencé à le consulter afin de me mettre au point pour un concours ; je me demande si c'est ou non une bonne introduction à la philosophie politique. L'écriture est claire et les idées développées sont intéressantes mais je ne saurai dire s'il reprend ou non les auteurs sans les déformer (- manque de culture).
 
Je pense complèter avec deux autres livres  
"Le Contrat Social" de Rousseau  
"Qu'est-ce que la politique ? " de Hannah Arendt
 
... et peut-être encore un autre ? Si vous avez des conseils à me donner, je suis preneur.


 
Les cours familiers de philosophie politique de Pierre Manent sont excellent
Je citerais egalement l'histoire de la philosophie politique de Strauss

n°18035303
alcyon36
Posté le 04-04-2009 à 14:01:26  profilanswer
 

benbibop a écrit :

Merci pour ces réponses. Mon étonnement provenait de ce que, après avoir fréquenté plus ou moins assidûment trois sites de "culture", sur aucun je n'avais trouvé de personnes intéressées en tant que tel à la philosophie. C'est donc une très bonne surprise !  
 
Enfin, pour me présenter : je suis en école préparatoire à Nantes, option philosophie. L'année prochaine,  j'entrerai en Sorbonne pour une L3 ou un mémoire sur la science ( :ange: )  
 
Quelqu'un ici connaît-il "Philosophie politique" de Nicolas Tanzer ?  
J'ai commencé à le consulter afin de me mettre au point pour un concours ; je me demande si c'est ou non une bonne introduction à la philosophie politique. L'écriture est claire et les idées développées sont intéressantes mais je ne saurai dire s'il reprend ou non les auteurs sans les déformer (- manque de culture).
 
Je pense complèter avec deux autres livres  
"Le Contrat Social" de Rousseau  
"Qu'est-ce que la politique ? " de Hannah Arendt


 
Pour la philosophie politique:
Pour t'introduire tu peux aller lire du Manent, "Naissances de la politique moderne", "cours familier de philosophie politique"
du Strauss, "droit naturel et histoire", " la cité et l'homme", "qu'est ce que la philosophie politique?"...
 
De mémoire, je te conseille de lire autre chose que du Tanzer, ca me semble une perte de temps...la vie est trop courte pour se farcir de la philosophie politique facon sciences po. Ca depend remarque, si c'est juste pour faire un topo general en vu d'un exam pourquoi pas, mais si c'est par interet personnel, passe vite à autre chose;)

Message cité 2 fois
Message édité par alcyon36 le 04-04-2009 à 14:05:17

---------------
"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°18035395
pascal75
Posté le 04-04-2009 à 14:21:44  profilanswer
 

benbibop a écrit :

A propos, il y aurait peut-être une autre raison à la petite énigme. Puisque les sujets de philosophie sont "noyés" parmi les autres sujets, ils sont préservés, quelque part, de la présence d'utilisateurs venus consulter le site uniquement pour de l'aide aux devoirs, ou autre  ... bref. ["Pour vivre heureux, vivons cachés" ! ]


Ah mais pour ça il y a : http://forum.hardware.fr/hfr/Emplo [...] ujet-1.htm


---------------
GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°18035460
crackingod​01
Posté le 04-04-2009 à 14:36:10  profilanswer
 

alcyon36 a écrit :


 
Pour la philosophie politique:
Pour t'introduire tu peux aller lire du Manent, "Naissances de la politique moderne", "cours familier de philosophie politique"
du Strauss, "droit naturel et histoire", " la cité et l'homme", "qu'est ce que la philosophie politique?"...
 
De mémoire, je te conseille de lire autre chose que du Tanzer, ca me semble une perte de temps...la vie est trop courte pour se farcir de la philosophie politique facon sciences po. Ca depend remarque, si c'est juste pour faire un topo general en vu d'un exam pourquoi pas, mais si c'est par interet personnel, passe vite à autre chose;)


 
Tiens Alcyon vu que tu est par ici, je bosse sur du Schmitt en ce moment vu ton admiration pour Strauss tu dois bien connaitre non?  :)  
 
Sinon il y a quelques semaines je suis aller a un seminaire de Quentin Skinner qui presentait un papier sur l'idee de liberte chez Bentham. Mais j'ai rater Pierre Manent qui est passer il y a pas si longtemps par ici apparement.

n°18035689
alcyon36
Posté le 04-04-2009 à 15:21:51  profilanswer
 

J'adore les nazillons et les neo-reac;)
Ce que j'admire chez Strauss c'est son art du commentaire, il me donne toujours le sourir et de la gouache...Après, je suis loin de le suivre.
Schmitt je connais un peu, je dois avouer n'avoir lu aucun de ses livres, seulement certains passages. Il me semble particulièrement interessant pour nous en ce qui concerne le traitement de la guerre, le problème de la moralisation des relations internationales... comme tu le vois je suis très influencé par Manent.;)  
Mais je serai ravi que tu viennes nous en parler plus...
http://forum.hardware.fr/hfr/Discu [...] #t10515521

Message cité 1 fois
Message édité par alcyon36 le 04-04-2009 à 15:35:34

---------------
"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°18037052
le vicaire
Posté le 04-04-2009 à 19:05:14  profilanswer
 

benbibop a écrit :

Quelqu'un ici connaît-il "Philosophie politique" de Nicolas Tanzer ?


Oui, poubelle.

benbibop a écrit :


"Le Contrat Social" de Rousseau  
"Qu'est-ce que la politique ? " de Hannah Arendt


Le premier ma foi tu peux toujours essayer moi ça doit faire dix ou quinze ans que je le lis. C'est un livre qui plus on le lit plus il s'épaissit. Le second très bien dommage qu'elle n'ait pas pu aller au bout de son projet. Elle fait une remarquable analyse entre la manière de concevoir la politique chez les Grecs et les Romains.

benbibop a écrit :

... et peut-être encore un autre ? Si vous avez des conseils à me donner, je suis preneur.


Vernant.

n°18037075
benbibop
Posté le 04-04-2009 à 19:08:33  profilanswer
 

alcyon36 a écrit :


 
Pour la philosophie politique:
Pour t'introduire tu peux aller lire du Manent, "Naissances de la politique moderne", "cours familier de philosophie politique"
du Strauss, "droit naturel et histoire", " la cité et l'homme", "qu'est ce que la philosophie politique?"...
 
De mémoire, je te conseille de lire autre chose que du Tanzer, ca me semble une perte de temps...la vie est trop courte pour se farcir de la philosophie politique facon sciences po. Ca depend remarque, si c'est juste pour faire un topo general en vu d'un exam pourquoi pas, mais si c'est par interet personnel, passe vite à autre chose;)


Ah, je connais ce "Cours familier..." de Manent. Lu il y a deux ans. Une merveille de clarté, non ? Mais à part quelques idées principales, je ne me crois pas que je saurais maîtriser sa pensée. Autant établir un armada de fiches de synthèse, je suppose. Merci pour les autres références, tout est noté.
 
PS: j'ai bien noté ce qui concerne Tanzer également, monsieur le vicaire. En conclusion, je travaillerai trois références :  
 
Hannah Arendt  
Rousseau  
Vernant... je n'y aurai pas pas pensé, à première vue. Est-ce vous voulez parler de son "Mythe et pensée chez les Grecs" ? Mais c'est un ouvrage conséquent ... n'auriez-vous pas une partie en particulier à me proposer ?

Message cité 1 fois
Message édité par benbibop le 04-04-2009 à 19:23:14
n°18037395
le vicaire
Posté le 04-04-2009 à 19:44:26  profilanswer
 

"Mythes et pensée chez les Grecs" oui c'est du costaud... "Les origines de la pensée grecque" c'est lumineux pour comprendre comment la polis s'est articulée avec la philosophie (d'ailleurs c'est plutôt l'inverse).


Message édité par le vicaire le 04-04-2009 à 19:45:11

---------------
"Plus l'intérieur se corrompt, plus l'extérieur se compose"
n°18037406
Baptman
Posté le 04-04-2009 à 19:45:06  profilanswer
 

Bonjour
 
Se trouverait-il parmi vous quelque amateur de Nietzsche et Bachelard qui pourrait m'exposer -comme il le souhaite et comme il le peut- les idées de ces philosophes sur le thème de la science? Disons que je passe Ulm dans trois semaines, que j'ai eu un prof assez désolant cette année, que la science est un des thèmes de philo, et que, même si j'ai parfaitement conscience de l'impossibilité de mon admissibilité, s'il vous plaît ayez l'amabilité de me faire goûter les subtilités de ces penseurs... D'ailleurs, s'il vous vient l'envie de me parler de théories, pensées, réflexions originales -ou non- d'autres penseurs au sujet de cet immense thème, n'hésitez surtout pas! Merci!
 
un khâgneux en détresse

n°18037669
benbibop
Posté le 04-04-2009 à 20:17:43  profilanswer
 

Baptman a écrit :

Bonjour
 
Se trouverait-il parmi vous quelque amateur de Nietzsche et Bachelard qui pourrait m'exposer -comme il le souhaite et comme il le peut- les idées de ces philosophes sur le thème de la science? Disons que je passe Ulm dans trois semaines, que j'ai eu un prof assez désolant cette année, que la science est un des thèmes de philo, et que, même si j'ai parfaitement conscience de l'impossibilité de mon admissibilité, s'il vous plaît ayez l'amabilité de me faire goûter les subtilités de ces penseurs... D'ailleurs, s'il vous vient l'envie de me parler de théories, pensées, réflexions originales -ou non- d'autres penseurs au sujet de cet immense thème, n'hésitez surtout pas! Merci!
 
un khâgneux en détresse


Si je m'attendais à ça ! Vous êtes de Nantes, donc... Le professeur que vous évoquez ne peut être que J.G.

Message cité 1 fois
Message édité par benbibop le 04-04-2009 à 20:22:48
n°18037741
crackingod​01
Posté le 04-04-2009 à 20:24:55  profilanswer
 

alcyon36 a écrit :

J'adore les nazillons et les neo-reac;)
Ce que j'admire chez Strauss c'est son art du commentaire, il me donne toujours le sourir et de la gouache...Après, je suis loin de le suivre.
Schmitt je connais un peu, je dois avouer n'avoir lu aucun de ses livres, seulement certains passages. Il me semble particulièrement interessant pour nous en ce qui concerne le traitement de la guerre, le problème de la moralisation des relations internationales... comme tu le vois je suis très influencé par Manent.;)  
Mais je serai ravi que tu viennes nous en parler plus...
http://forum.hardware.fr/hfr/Discu [...] #t10515521


 
Pas de soucis, laisse moi le temps de traduire mes quelques notes de lecture en un francais plus ou moins correct  :jap:  
(ah et avant ca de sortir quand meme...c'est samedi :o)

n°18039507
Baptman
Posté le 04-04-2009 à 23:29:43  profilanswer
 

benbibop a écrit :


Si je m'attendais à ça ! Vous êtes de Nantes, donc... Le professeur que vous évoquez ne peut être que J.G.


 
Waou impressionnant! Vous aussi portez les stigmates d'une année de terrorisme par théorisme philosophique?  :(

n°18040337
alcyon36
Posté le 05-04-2009 à 01:25:45  profilanswer
 

benbibop a écrit :


Ah, je connais ce "Cours familier..." de Manent. Lu il y a deux ans. Une merveille de clarté, non ? Mais à part quelques idées principales, je ne me crois pas que je saurais maîtriser sa pensée. Autant établir un armada de fiches de synthèse, je suppose. Merci pour les autres références, tout est noté.
 
PS: j'ai bien noté ce qui concerne Tanzer également, monsieur le vicaire. En conclusion, je travaillerai trois références :  
Rousseau  


oui, une merveille de clarté, tu prêches un converti;)
Enfin, son "cours familier" ne constitue pas vraiment "sa" pensée. Sur ce point il faut plutôt aller lire sa phénoménologie de la conscience moderne dans "La cité de l'homme". Mais bon ca ce sera pour tes vacances. ;)
En revanche, je te conseille vraiment son "naissances de la politique moderne" où il traite de Machiavel, Hobbes et Rousseau, selon un horizon plutôt straussien, bien entendu. Je pense que ce livre te ssera particulièrement utile.  
Bon courage et bonnes lectures.


Message édité par alcyon36 le 05-04-2009 à 01:27:16

---------------
"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°18041228
le vicaire
Posté le 05-04-2009 à 10:03:54  profilanswer
 

Cher Alcyon, j'ai sur tes conseils repris la troisième partie du Spinoza de Deleuze, ça porte sur le "Mal". Bon, c'est très clair, bon prof de philo Deleuze mais je vois pas en quoi ça sort du commentaire ou de l'explication de la pensée de Spinoza. Est-ce que ce qu'il tire de la pensée de Spinoza lui a servi pour élaborer sa propre pensée ? Merci.;)


---------------
"Plus l'intérieur se corrompt, plus l'extérieur se compose"
n°18041348
bronislas
Posté le 05-04-2009 à 10:37:26  profilanswer
 

Baptman a écrit :

Bonjour

 

Se trouverait-il parmi vous quelque amateur de Nietzsche et Bachelard qui pourrait m'exposer -comme il le souhaite et comme il le peut- les idées de ces philosophes sur le thème de la science? Disons que je passe Ulm dans trois semaines, que j'ai eu un prof assez désolant cette année, que la science est un des thèmes de philo, et que, même si j'ai parfaitement conscience de l'impossibilité de mon admissibilité, s'il vous plaît ayez l'amabilité de me faire goûter les subtilités de ces penseurs... D'ailleurs, s'il vous vient l'envie de me parler de théories, pensées, réflexions originales -ou non- d'autres penseurs au sujet de cet immense thème, n'hésitez surtout pas! Merci!

 

un khâgneux en détresse


Bonne idée que de retenir Nietzsche. Alors que j'avais eu un prof qui était aussi "désolant", j'avais travaillé seul Nietzsche pour avoir des munitions en deuxième partie. Un peu dommage de ne l'avoir utilisé que pour le mouvement critique ; j'avais intuitionné un dépassement de la négation de la liberté telle qu'elle était conçue par ses prédécesseurs, mais je n'avais pas lu les livres de Valadier et de Wotling pour savoir ce qu'il entendait exactement par "esprit libre". Mais toutefois, en les travaillant seul, en prenant les versions traduites par Wotling chez Garnier Flammarion (faut vérifier au cas par cas) j'y ai trouvé une chose particulièrement utile : un index des notions employées ! Typiquement le genre de détails dans lesquelles on reconnaît la minutie des normaliens... En lisant les chapitres concernés, et ceux qui les entourent, j'ai essayé de les classer par importance, selon qu'il traitaient directement du sujet ou non. J'ai essayé de croquer l'interprétation de Nietzsche le plus fidèlement possible, en tenant compte des évolutions d'un livre à l'autre, et en me focalisant sur ce qui était permanent, mais en essayant de synthétiser. J'avoue que pour faire un essai révolutionnaire, on repassera, mais si on en a assez pour faire une grande partie, avec un raisonnement filé et des inflexions bien mises en avant, cela peut donner de bons résultats. Je me rappelle très bien que cette seconde partie était celle qui m'avait pris le moins de temps (on ne cherche pas ses idées ni ses mots) et coûté le moins de réflexions. J'ai pu soigner ma première partie, par contre la troisième laissait à désirer. Et pourtant j'ai eu une note bien meilleure que celles auxquelles j'étais habituées habituellement.

 

Je ne saurais plus te dire exactement dans quel paragraphe, mais dans le Gai Savoir, à plusieurs reprises, Nietzsche oppose les scientifiques aux "esprits libres", on doit pouvoir étoffer cette idée-là plus facilement.

 

Encore plus flou (mes lectures remontent à longtemps) je sais que le Nietzsche jeune est très enthousiaste sur les sciences, et que même le Nietzsche le plus virulent considère toujours le langage scientifique comme un excellent moyen de raisonner avec rigueur. Je ne saurais trop t'aider sur ses derniers textes que je connais mal, mais je peux te donner une mince indication sur ses premiers textes. Dans ses cours sur les présocratiques, Nietzsche oppose le philosophe (et c'est je crois entendu dans la plus haute acception du terme, celui qui réfléchit sur des problèmes métaphysiques) au scientifique, en les représentant comme deux hommes voulant traverser un fleuve : le premier saute allégrement de pierre en pierre (on retrouve le thème de la légéreté chez Nietzsche d'ailleurs) tandis que l'autre sonde, mesure, puis fabrique une passerelle stable (gravité, lourdeur). Ce genre de citation peut être interprétée à de nombreux niveaux : intuition et démonstration, légéreté et gravité, réflexion du "haut" vers le "bas" et réflexion du "bas" vers le "haut", etc. Ca se trouve dans "La philosophie à l'époque tragique des Grecs" de ses écrits posthumes (1870 - 1873) ; avec un peu de chance tu pourras le retrouver dans une bibliothèque. Dans un autre, il présente la théorie de Kant-Laplace comme une version scientifique de la théorie de Démocrite, ce qui illustre à merveille l'idée exprimée plus haut, et Paolo d'Ioro va encore plus loin en disant que la théorie scientifique de Kant-Laplace est rendue possible par Démocrite. J'ai de la chance, je me rappelle de son origine, c'est dans Les philosophes préplatoniciens, aux éditions de l'éclat, p.12. Cela peut peut-être servir à amorcer une transition, et je pense que ce sont des citations originales, vu qu'on n'étudie presque jamais les textes du jeune Nietzsche.


Message édité par bronislas le 05-04-2009 à 10:41:21

---------------
Librarything|Last.fm|RYM
n°18041573
Baptman
Posté le 05-04-2009 à 11:10:05  profilanswer
 

Merci Bronislas pour tes précieuses indications de lectures, il est vrai que c'est le genre de références qui pêchent dans une copie car peu utilisées! Il ne me reste plus qu'à trouver le bouquin! :)


---------------
So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past.
n°18041814
bronislas
Posté le 05-04-2009 à 11:34:48  profilanswer
 

J'y pense aussi, tu demandes s'il n'y a pas d'autres auteurs qui ont parlé des sciences. Si tu veux un auteur moins critique, tu peux regarder du côté de Karl Popper. Il y a au moins La conaissance objective qui a été réédité récemment à l'occasion de la refonte des livres Champs Flammarion ; je l'ai trouvé à peu près partout. Il y a énormément d'exemples imagés, simples à retenir et son propos est plutôt clair. Là aussi il y a un index et les informations sur ce philosophe ne doivent pas manquer. Il a aussi l'avantage d'être le représentant d'une tradition philosophique assez peu représentée en France, même si la situation a dû s'améliorer depuis quelques années.


---------------
Librarything|Last.fm|RYM
n°18042055
crackingod​01
Posté le 05-04-2009 à 11:50:45  profilanswer
 

Baptman a écrit :

Merci Bronislas pour tes précieuses indications de lectures, il est vrai que c'est le genre de références qui pêchent dans une copie car peu utilisées! Il ne me reste plus qu'à trouver le bouquin! :)


 
I faut egalement comprendre que pour Nietzsche, la science et la rationalisme de son epoque sont  le produit de la volontee de verite presente dans la morale chretienne. Cette volontee de verite a un double effet. D'une part c'est la remise en cause de la morale a travers sa  
volontee de verite ce qui nous amene dans un nihilisme "passif" que l'on arrive a surpasser puisque nous restons enfermer dans notre rationalisme. La science, donc, nous amene a simplement une forme seculaire de la morale chretienne. Il dit d'ailleurs, dans le Geneaologie il me semble, que la science n'est pas l'antithese de l'ideal ascetique mais bien sa "manifestation la plus noble". Et pour Nietzsche, c'est l'art qui sera l'anti-these de l'ideal ascetique.
 
Pour Bronislas, je pense que dans le jeune Nietzsche est quand meme deja fortement opposes aux sciences, notamment dans la naissance de la tragedie, ou il critique la science conjointement a la critique de l'ideal Socratique.

n°18042088
crackingod​01
Posté le 05-04-2009 à 11:53:06  profilanswer
 

bronislas a écrit :

J'y pense aussi, tu demandes s'il n'y a pas d'autres auteurs qui ont parlé des sciences. Si tu veux un auteur moins critique, tu peux regarder du côté de Karl Popper. Il y a au moins La conaissance objective qui a été réédité récemment à l'occasion de la refonte des livres Champs Flammarion ; je l'ai trouvé à peu près partout. Il y a énormément d'exemples imagés, simples à retenir et son propos est plutôt clair. Là aussi il y a un index et les informations sur ce philosophe ne doivent pas manquer. Il a aussi l'avantage d'être le représentant d'une tradition philosophique assez peu représentée en France, même si la situation a dû s'améliorer depuis quelques années.


 
Pour Popper je ne peut que plussoyer, je rajouterais "La Logique de la Decouverte Scientifique"

n°18042514
bronislas
Posté le 05-04-2009 à 12:24:30  profilanswer
 

crackingod01 a écrit :

... La science, donc, nous amene a simplement une forme seculaire de la morale chretienne. Il dit d'ailleurs, dans le Geneaologie il me semble, que la science n'est pas l'antithese de l'ideal ascetique mais bien sa "manifestation la plus noble". Et pour Nietzsche, c'est l'art qui sera l'anti-these de l'ideal ascetique.

 

Pour Bronislas, je pense que dans le jeune Nietzsche est quand meme deja fortement opposes aux sciences, notamment dans la naissance de la tragedie, ou il critique la science conjointement a la critique de l'ideal Socratique.

 

Euh oui, cela me fait penser à un bon commentaire de l'idée de science en relation avec la religion, c'est "La science, nouvelle religion" de Paul Valadier. Si tu veux Baptman, je peux te le recopier pour t'éviter d'avoir à acheter la revue dans lequelle il est paru. Il n'est pas très long et assez synthétique. Pour le jeune Nietzsche, je parle des écrits datant d'avant La naissance de la tragédie, écrits d'une époque pendant laquelle il est déjà critique vis-à-vis de Socrate (cf. ses cours sur Platon que j'évoquais un peu plus haut) sans pour autant avoir développé tous ses arguments critiques comme plus tard. La seconde préface à La naissance de la tragédie montre qu'encore à cette période sa pensée est en formation, Nietzsche essaye même de lui donner un sens nouveau a posteriori. Globalement Nietzsche s'oppose à Socrate et à la religion chrétienne, mais les considère comme des adversaires très importants. Il ne cessera de se confronter à Socrate et à la religion chrétienne dans ses livres et écrits. Loin de les balayer d'une main, il construit un dialogue très stimulant pour tout apprenti philosophe. Donc dans tous les cas, il faudra faire attention quand il s'agira d'évoquer la critique nietzschéenne de la science (rien qu'un qualificatif tel que la plus noble s'il est effectivement employé par Nietzsche (je serais interessé de savoir à quel endroit exact au passage) doit résonner comme un avertissement, comme l'annonce du point culminant d'une critique opérée à l'encontre de l'idéal ascetique).

Message cité 1 fois
Message édité par bronislas le 05-04-2009 à 12:31:28

---------------
Librarything|Last.fm|RYM
n°18042651
crackingod​01
Posté le 05-04-2009 à 12:33:43  profilanswer
 

bronislas a écrit :


 
Euh oui, cela me fait penser à un bon commentaire de l'idée de science en relation avec la religion, c'est "La science, nouvelle religion" de Paul Valadier. Si tu veux Baptman, je peux te le recopier pour t'éviter d'avoir à acheter la revue dans lequelle il est paru. Il n'est pas très long et assez synthétique. Pour le jeune Nietzsche, je parle des écrits datant d'avant La naissance de la tragédie, écrits d'une époque pendant laquelle il est déjà critique vis-à-vis de Socrate (cf. ses cours sur Platon que j'évoquais un peu plus haut) sans pour autant avoir développé tous ses arguments critiques comme plus tard. La seconde préface à La naissance de la tragédie montre qu'encore à cette période sa pensée est en formation, Nietzsche essaye même de lui donner un sens nouveau a posteriori. Globalement Nietzsche s'oppose à Socrate et à la religion chrétienne, mais les considère comme des adversaires très importants. Il ne cessera de se confronter à Socrate et à la religion chrétienne dans ses livres et écrits. Loin de les balayer d'une main, il construit un dialogue très stimulant pour tout apprenti philosophe. Donc dans tous les cas, il faudra faire attention quand il s'agira d'évoquer la critique nietzschéenne de la science (rien qu'un qualificatif tel que la plus noble s'il est effectivement employé par Nietzsche (je serais interessé de savoir à quel endroit exact au passage) doit résonner comme un avertissement, comme l'annonce du point culminant d'une critique opérée à l'encontre de l'idéal ascetique).


 
Je viens de retrouver le passage:
GM, III.23

n°18042662
Baptman
Posté le 05-04-2009 à 12:34:32  profilanswer
 

Et bien oui, avec plaisir Bronislas! Peut-être pourrais-tu le scanner et me l'envoyer par mail, cela t'éviterait le recopissage! :) (enfin comme tu veux mais dans tous les cas merci pour ton aide!)


Message édité par Baptman le 05-04-2009 à 12:40:20

---------------
So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past.
n°18042730
Baptman
Posté le 05-04-2009 à 12:38:50  profilanswer
 

Merci pour la référence crackingod01, j'ai le bouquin mais n'étais jamais allé jusqu'au troisième traité... (de l'art de la prépa, ou comment commencer un livre sans jamais le finir)


Message édité par Baptman le 05-04-2009 à 12:40:02

---------------
So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past.
n°18043273
alcyon36
Posté le 05-04-2009 à 13:35:13  profilanswer
 

le vicaire a écrit :

Cher Alcyon, j'ai sur tes conseils repris la troisième partie du Spinoza de Deleuze, ça porte sur le "Mal". Bon, c'est très clair, bon prof de philo Deleuze mais je vois pas en quoi ça sort du commentaire ou de l'explication de la pensée de Spinoza. Est-ce que ce qu'il tire de la pensée de Spinoza lui a servi pour élaborer sa propre pensée ? Merci.;)


C'est l'ouvrage dans lequel, me semble t il, Deleuze "s'écarte"  peu du commentaire d'histoire de la philosophie, c'est dailleurs pour cette raison que je te l'ai indiqué. Tout l'interet de ce dernier chapitre est justement qu'il reprendra de nombreux points de son analyse des modes finis dans son travail politique, et particulierement dans Mille Plateaux où il étudie les rapports entre processus machinique et agencement.  
De mémoire cette troisieme partie aborde de nombreuses choses. Déjà, il s'agit de bien saisir ce qu'est un mode fini, la différence entre l'essence du mode, qui en tant que degré de la puissance divine existe, et le mode fini correspondant, dont l'existence n'est pas necessaire. Ensuite, il me semble que Deleuze développe le problème de l'immanence, avec la question "qu'est ce que peut un corps?" et "la vision éthique du monde"... Si tu as lu Nietzsche et la philosophie, tu vois immédiatement qu'il reprend le questionnement qu'il avait initié sur Nietzsche( Nph, p. 44); c'est la fameuse identité deleuzienne entre Nietzsche-Spinoza. Ces deux chapitres donne une bonne perspective sur les enjeux pratiques d'une philosophie de l'immanence. Or justement, toujours dans Milles Plateaux,  le projet de Deleuze est de monter les outils conceptuels capables d'etudier le champ social d'un "point de vue éthique", bref de faire "une analyse immanente des modes d'existences". Un dernier point assez important dans ce chapitre est la question des notions communes, question qui était préparée dans les parties precedentes, il va de soi que les concepts critiques que Deleuze developpera par la suite sont de telles notions communes, concepts capables de nous donner des joies actives, d'augmenter notre puissance d'agir.

Message cité 1 fois
Message édité par alcyon36 le 05-04-2009 à 14:16:49

---------------
"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°18043442
alcyon36
Posté le 05-04-2009 à 13:56:36  profilanswer
 

Baptman a écrit :

Bonjour
 
Se trouverait-il parmi vous quelque amateur de Nietzsche et Bachelard qui pourrait m'exposer -comme il le souhaite et comme il le peut- les idées de ces philosophes sur le thème de la science? Disons que je passe Ulm dans trois semaines, que j'ai eu un prof assez désolant cette année, que la science est un des thèmes de philo, et que, même si j'ai parfaitement conscience de l'impossibilité de mon admissibilité, s'il vous plaît ayez l'amabilité de me faire goûter les subtilités de ces penseurs... D'ailleurs, s'il vous vient l'envie de me parler de théories, pensées, réflexions originales -ou non- d'autres penseurs au sujet de cet immense thème, n'hésitez surtout pas! Merci!
 
un khâgneux en détresse


Outre ce qu'on t'a déjà dit, je te coneille d'aller lire du Nietzsche dans le texte, et particulierement le § 344 du GS, qui me semble t il te sera particulierement utile. Ensuite, juste en passant, Nietzsche n'a pas de mots assez durs pour critiquer la science moderne (mais peut être une science subordonée aux forces actives est elle possible? cf. Deleuze) qu'il associe en effet à la volonté de croyance, de vérité à tout prix venant du christianisme senescent. D'un autre côté, Nietzsche reconnait l'importance de la science pour son propre projet. Ce que Nietzsche a bien compris c'est que l'esprit scientifique repose tout entier dans la méthode, or cette question de la méthode est de la plus grande importance pour Nietzsche, il suffit de lire le §36 de PBM qui presente hypothèse de la volonté de puissance selon un certain horizon methodologique.


---------------
"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°18043602
crackingod​01
Posté le 05-04-2009 à 14:17:17  profilanswer
 

alcyon36 a écrit :


Outre ce qu'on t'a déjà dit, je te coneille d'aller lire du Nietzsche dans le texte, et particulierement le § 344 du GS, qui me semble t il te sera particulierement utile. Ensuite, juste en passant, Nietzsche n'a pas de mots assez durs pour critiquer la science moderne (mais peut être une science subordonée aux forces actives est elle possible? cf. Deleuze) qu'il associe en effet à la volonté de croyance, de vérité à tout prix venant du christianisme senescent. D'un autre côté, Nietzsche reconnait l'importance de la science pour son propre projet. Ce que Nietzsche a bien compris c'est que l'esprit scientifique repose tout entier dans la méthode, or cette question de la méthode est de la plus grande importance pour Nietzsche, il suffit de lire le §36 de PBM qui presente hypothèse de la volonté de puissance selon un certain horizon methodologique.

 

En un sens son projet est lui meme completement ancre dans la volonte de verite qui resulte de la morale et qui se retrouve dans la science.
Quand il commence la genealogie il dit bien "nous ne nous connaissons pas" l'ont peut penser que Nietzsche s'inclut dans le "nous". Ainsi, son projet de genealogie est partie integrante de la volonte de verite, mais en cherchant a comprendre l'origine de notre morale il s'inscrit dans un nihilisme non plus "passif" (comme la science et le rationalisme) mais un nihilisme "actif" (qui par la remise en question, a travers la genealogie) ouvre les portes au depassement de la morale


Message édité par crackingod01 le 05-04-2009 à 14:18:49
n°18044214
crackingod​01
Posté le 05-04-2009 à 15:48:15  profilanswer
 

A la demande d'Alcyon, un petit post sur notre nazillon preferer, Carl Schmitt  :o J'ai traduis mes notes de lecture de Politische Theologie (1922) vu que c'est le texte que je suis entrain de faire en ce moment. Je posterais sur Der Begrif des Politischen un peu plus tard si je trouve le temps. Il faudrait d'ailleurs que je complete ce commentaire avec plus de details, mais je n'ai pas eu le temps d'ecrire plus.
Excuser deja mon francais et mon orthographe ainsi que mon clavier sans accents.

 

Si il y a des questions ou des commentaires  :)

 

Sa Vie

 

Schmitt était, sous la republique de Weimar, l'un des plus grands (si ce n'est le plus grand) juriste ainsi qu'un intellectuel réputé. La deuxieme phase de sa vie, a partir de 1933 est plus problematic notamment a cause de son identification avec le Nazime. En effet, Schmitt decide de rejoindre le parti Nazi en 1933 (le meme mois qu'Heidegger pour la petite histoire). Il est difficile de considerer que Schmitt c'est joint au parti uniquement par opportunisme vu qu'il est particulierement actif et devient le president de l'association des Juristes Nazi. Il ecrit notamment des tractes anti-semites durant cette periode. Il est professeur de droit a l'universite de Berlin jusqu'en 1945, notamment sous la protection Herman Goring. Dans la periode qui suit 1945, bien que toujours prolifique, Schmitt est completement exile des courants academiques. Pendant cette periode il va clamer que sa
"periode Nazi" n'etait enfait, qu'une tentative pour lui de comprendre le regime. On peut en douter, notamment a cause de son engagement actif, mais aussi parce que en 1962 il donne une serie de conference en l'honneur du General Franco.

 

Theologie Politique

 


La critique du positivisme juridique

 

Bref, vu que c'etait un juriste principalement sa philosophie du droit est don interessante. Dans la Theologie Politique, Schmitt presente une theorie du droit developee en opposition au neo-Kantien Hans Kelsen. Kelsen, qui etait le principal defendeur (sous l'allemagne de Weimar) d'une conception universel et objective du droit: le positivisme juridique.

 

Pour Schmitt, la vie est chaotique et dangereuse, et il est donc impossible de la comprendre uniquement a travers le droit. Si l'ont decide de construire un systeme politique base uniquement sur un systeme juridique "universel" et "objectif", ce systeme sera incapable de gerer les complexites de l'experience politique.
Mais au dela de la complexite de l'experience politique, un systeme juridique universel est impossible vu que la loi doit toujours etre rendue par un juge. Un juge par principe enonce donc sa volonte en meme temps que le jugement. Cette volontee lui appartenant et n'etant pas independante de sa personne (comme le voudrait une "norme juridique" ) n'est pas objective mais bien "personelle". A chaque fois qu'une loi "objective" est appliquee a une situation reele et que donc une personne rend un jugement, cette loi perd son objectivitee et devient subjective. Il faudrait, pour qu'une loi objective reste objective qu'elle soit capable d'anticiper la totalite des applications de la loi dans des situations concretes. Vu que ces situations sont infinies, il y a une infinite d'applications et donc la loi soi-disant "objective" restera toujours incomplete. Il applique le meme resonement a toutes les lois qui emanent d'institutions.

 

Le Décisionisme

 

Au dela des lois "objectives" ou "institutionels", Schmitt propose donc un 3eme type de pensee juridique, le décisionisme. Ce que Schmitt nous dit donc dans la TP, c'est que le decisioniste implemente la bonne loi aux regards de la situation politique presente a travers une decision personelle. Ainsi, le decisionisme implique le fait de reconnaitre correctement une situation particuliere a travers une decision personelle. Ceci amene Schmitt a nous dire que "toute loi est une loi situationelle" (TP, I). Ainsi, toute loi implique une application a la situation politique presente.

 

Ainsi, si la loi n'est pas basee sur une norme impersonelle mais sur une decision prise par rapport a une situation, il faut que la loi emane de la decision d'une autoritee juridique particuliere qui reconnait une situation afin de donner un jugement personel. Ainsi, la loi est une extension de la politique: les lois sont commandees par le pouvoir souverain. Schmitt, en ce sens et particulierement Hobbesien (et il le reconnait).

 

La theorie de Souveraineté

 

Le decisionisme Schmittien nous amene donc a sa theorie de la souveraineté. Ainsi, la 1ere phrase de la TP nous dit: "Est souverain celui qui décide de l'exception" (TP, I). Le charactere de la souveraineté est donc de decider quelquechose. Ce quelquechose etant l'exception.

 

Plusieurs ambiguitees (voulues) ressortent de cette definition. Tout d'abord, le mot allemand pour "exception" utilise par Schmitt est Ausnahmezustand qui, literalement, veut dire 'etat d'urgence'. Ainsi, le souverain decide de l'etat d'urgence, c'est a dire de la situation ou la loi "normale" ne peut etre appliquée: l'exception. Ainsi, pour Schmitt, l'exception sera un moment de forte crise politique, de guerre ou toute autre situation critique ou la necessite prend le pas sur la loi. La definition nous dit donc, que dans une telle situation c'est le souverain qui decide comment agir. Le souverain n'est donc pas defini par son action lors de la situation "normale" (lorsque les lois agissent) mais par l'exception lorsque les lois ne peuvent pas etre appliquees.

 

Mais il y a egalement une seconde ambiguitee dans cette definition. En effet, le souverain n'est pas seulement celui qui decide de l'action a entreprendre en cas d'exception, mais egalement "de l'exception", c'est a dire de ce qui constitute une situation d'exception ou non. Le souverain, par cette capacitee creer donc un "ordre juridique" particulier qui ne vient en existence que au moment ou le souverain prend une decision (a nouveau une notion bien Hobesienne).

 

Le souverain est donc celui qui n'a pas le "monopole de la violence", mais le "monopole de la decision". Le souverain bien que en dehors de la norme (vu qu'il decide de l'exception qui elle ne peut pas, par definition, faire partie de la norme), reste malgres tout dans "l'ordre juridique" vu qu'il est celui qui decide quand la norme est suspendue ou non.

Message cité 1 fois
Message édité par crackingod01 le 05-04-2009 à 19:27:31
n°18044404
Baptman
Posté le 05-04-2009 à 16:24:07  profilanswer
 

J'ai une question à propos de Hobbes: selon lui la volonté souveraine dit la loi civile qui se confond avec les lois naturelles, la volonté du souverain est la volonté du peuple, mais en pratique, cela donnait quoi? Le leviathan est une fiction, ok, mais quel système politique doit incarner cette fiction?


---------------
So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past.
n°18044491
benbibop
Posté le 05-04-2009 à 16:40:39  profilanswer
 

Baptman a écrit :


 
Waou impressionnant! Vous aussi portez les stigmates d'une année de terrorisme par théorisme philosophique?  :(


Non, non... J'ai vu ce professeur en conférence, et à d'autres occasions. Et il a une certaine réputation.
 
Note: merci pour les autres références et les discussions amorcées. Ca éclaire quelques lanternes sur le programme de cet année. Et puis, j'aime :)


Message édité par benbibop le 05-04-2009 à 16:58:02
n°18044568
crackingod​01
Posté le 05-04-2009 à 16:55:54  profilanswer
 

Baptman a écrit :

J'ai une question à propos de Hobbes: selon lui la volonté souveraine dit la loi civile qui se confond avec les lois naturelles, la volonté du souverain est la volonté du peuple, mais en pratique, cela donnait quoi? Le leviathan est une fiction, ok, mais quel système politique doit incarner cette fiction?

 

En gros, Hobbes accepte qu'il existe differentes sortes de gouvernement et que donc le souverain pourrait etre un roi, une aristocratie ou un parlement. Mais, il considere que l'unite apportee par une seule personne ainsi que la succession dynastique amene une certaine stabilitee.

 

Mais le plus important pour lui, c'est le fait que le souverain doit etre absolu. Ainsi bien qu'il prefere la monarchie, son raisonnement quand a l'absolutisme reste valable pour n'importe quelle forme de gouvernement.

 

En effet, le besoin d'absolutisme vient premierement du fait que tous les pouvoirs (legislatif, judiciaire, taxation, guerre...) sont tellement lies les uns aux autres que seulement un pouvoir absolu peut trancher d'une facon efficace. En effet, toute separation de pouvoirs voudrait dire que les decisions pourrait etre contradictoires entre les differents pouvoirs, ce qui rend les rends inefficaces.

 

Deuxiemement, le probleme de la limitation des pouvoirs dans un regime non-absolu est que cette limitation contribue a un debat impossible a resoudre sur le depassement des limites du pouvoir. Comment decider quand tel ou tel pouvoir a depasser tel ou tel limite? Pour lui c'est la porte ouverte a la guerre civile.

 

Le plus important je pense, c'est que Hobbes ecrit le Leviathan en pleine periode de guerre civile. Ainsi, son projet principal est clairement de proposer que l'etat et le souverain absolu sont essentiel au risque de revenir a l'etat de nature avec tous les dangers qu'il comporte. La dissolution de l'etat est pour lui le risque ultime.


Message édité par crackingod01 le 05-04-2009 à 17:47:34
n°18044788
alcyon36
Posté le 05-04-2009 à 17:33:13  profilanswer
 

Baptman a écrit :

J'ai une question à propos de Hobbes: selon lui la volonté souveraine dit la loi civile qui se confond avec les lois naturelles, la volonté du souverain est la volonté du peuple, mais en pratique, cela donnait quoi? Le leviathan est une fiction, ok, mais quel système politique doit incarner cette fiction?


c'est une fiction peut être, mais alors au sens où l'ordre juridique est par definition une fiction. Le systèeme de Hobbes met en place le dispositif de l'Etat souverain, de l'heterogeneité de l'Etat et de la société civile...On vit encore d'une telle fiction; suffit de prendre les conflits entre syndicats et le patronat et le rôle proprement décisif de l'Etat souverain.
  Ce qui est interessant me semble t il, c'est que le dispositif hobbesien qui erige un souverain absolu répond à la séparation de l'homme entre deux autorités, opposition et parfois contradiction entre l'autorité temporelle et spirituelle... d'où il semble particulièrement difficile de comprendre la laicité du libéralisme comme une separation de l'Eglise et de l'Etat, alors que le dispositif libéral via Hobbes à pour sol la subordination de l'Eglise à l'Etat. Mais une telle solution a pour consequence de diviser l'homme lui-même, à la fois bourgeois et citoyen. Faudrait relire Hegel(principes de la philo du droit) et le jeune Marx (particulierement la question juive) afin d'eclairer le sens de cette séparation...le communisme  c'est l'organisation sociale dans laquelle l'homme est censé retrouver son unité.
Ou encore, aller chercher dans Manent. Il me semble qu'il fait un tres bon résumé du rapport entre le libéralisme et le problème theologico-politique dans ses leçons sur le lbéralsme.


Message édité par alcyon36 le 05-04-2009 à 23:32:32

---------------
"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
mood
Publicité
Posté le   profilanswer
 

 Page :   1  2  3  4  5  ..  260  261  262  ..  340  341  342  343  344  345

Aller à :
Ajouter une réponse
 

Sujets relatifs
La Philo du Jour : le Désespoir ?????Où es-tu ? Dans ton e-cul ! Premier FAI Grolandais !
Recherche un titre, une chanson, une musique - Lire le premier post!Paiment via Visa Premier en £ -> Charges ?
Les bons s'en vont en premier et en plus ils ne se reproduisent pasLivres sur alapage
la chine lance son premier homme dans l'espacePhilo : Que vaut une preuve contre un préjugé ?? quelques idées ???
[Philo] Corrigés du bac 
Plus de sujets relatifs à : Philo @ HFR


Copyright © 1997-2022 Hardware.fr SARL (Signaler un contenu illicite / Données personnelles) / Groupe LDLC / Shop HFR