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Quels sont pour vous les trois livres de philo à lire pour un honnête homme ?


 
15.4 %
 273 votes
1.  "La république" de Platon
 
 
6.7 %
 119 votes
2.  "La métaphysique" d'Aristote
 
 
15.7 %
 279 votes
3.  "l'Ethique" de Spinoza
 
 
1.5 %
    27 votes
4.  "Essai de théodicée" de Leibniz
 
 
15.0 %
 266 votes
5.  "Critique de la raison pure" de Kant
 
 
17.8 %
 315 votes
6.  "Par delà le bien et le mal" de Nietzsche
 
 
5.9 %
 105 votes
7.  "L'évolution créatrice" de Bergson
 
 
6.4 %
 113 votes
8.  "Etre et temps" d'Heidegger
 
 
7.5 %
 133 votes
9.  "Qu'est-ce que la philosophie" de Gilles Deleuze
 
 
8.1 %
 144 votes
10.  "Moi, ma vie, mon oeuvre" de obiwan-kenobi
 

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Auteur Sujet :

Philo @ HFR

n°16838666
foutre de
Posté le 26-11-2008 à 20:49:51  profilanswer
 

Reprise du message précédent :

rahsaan a écrit :

La notion d'Un-Tout est de trop ici. Je comprends qu'elle séduise, laruelliennement parlant, mais elle est de trop dans la lecture de Deleuze.


 
soyons clair puisque tu sembles confondre malgré des propos répétés de Alcyon36 : c'est Deleuze qui parle d'Un-tout, notamment à propos de Spinoza, et Laruelle qui lui répond qu'il n'a rien compris et que l'Un-tout n'a rien à voir avec ce dont parle la non-philosophie


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
mood
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Posté le 26-11-2008 à 20:49:51  profilanswer
 

n°16838693
rahsaan
Posté le 26-11-2008 à 20:52:48  profilanswer
 

Ah ok, ça, j'avais pas compris. :o
 
Alors si Deleuze dit bien ça à propos de Spinoza, en tout cas, ce n'est pas valable pour ce qu'il développe dans D&F, ni dans la suite de ses livres.  
C'est vrai que même s'il le dit peu parce qu'il l'admire et qu'il aurait honte d'entrer dans le jeu de la contestation / réfutation avec lui, Deleuze se sépare de Spinoza sur plusieurs points et cela se voit au milieu de D&F quand il parle d'une pensée sans image.


Message édité par rahsaan le 26-11-2008 à 20:59:47

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°16838849
Profil sup​primé
Posté le 26-11-2008 à 21:06:59  answer
 

foutre de a écrit :

et puis comme j'ai dit qu'il serait bon qu'on citât de ce côté-ci du monde, j'en ai aussi une jolie de Roland :
 
« Parler d’une œuvre expose en effet à verser dans une parole nulle, soit bavardage, soit silence, ou dans une parole réifiante qui immobilise sous une lettre ultime le signifié qu’elle croit avoir trouvé. En critique, la parole juste n’est possible que si la responsabilité de « l’interprète » envers l’œuvre s’identifie à la responsabilité du critique envers sa propre parole. »
 
Roland Barthes, Critique et vérité, 1966.


 
 
C'est bien ça dites dont ...  [:smogl]

n°16839064
foutre de
Posté le 26-11-2008 à 21:24:00  profilanswer
 

ce soir, Clément rosset sur France culture à propos de ses  Ecrits satiriques              à 23h30


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°16839112
rahsaan
Posté le 26-11-2008 à 21:28:16  profilanswer
 

foutre de a écrit :

comme je ne suis pas (qu')un mécréant, je vous envoie quand même lire Véronique bergem qui répond de Deleuze face à Badiou dans un article où elle a la courtoisie de ne pas ignorer laruelle :
 
http://books.google.fr/books?id=Vx [...] t#PPA21,M1


 
L'article de V. Bergen veut rendre compte de ce que dit Badiou sur Deleuze. Au risque de... mais je le dis quand même, son article montre pourquoi Badiou n'a pas compris Deleuze. Je ne dis rien quant à V. Bergen elle-même.  
Je suis désolé de le dire, et crois bien que ce n'est pas contre toi, F², ni contre personne, mais je ne retrouve pas Deleuze dans cet article. A la limite, je trouve Badiou et les tristes distorsions qu'il fait subir à Deleuze.  
 
J'ai jeté un œil sur l'article suivant, Au seuil du virtuel, qui me semble bien plus respectueux de la philosophie deleuzienne.  
D'apparence, il est plus rasoir, plus académique (Kant, Husserl...), c'est d'accord, mais voilà, dans cet article, on est avec Deleuze, on le retrouve, comme nous aimons tous le lire, pour cette ivresse qu'il nous procure. Là, ça parle le deleuzien. Conclusion de l'article : "On est dans le virtuel, et on pressent qu'y rester, c'est le vertige, un évènement qui, de loin, semble toujours "trop grand"."
Là oui.


Message édité par rahsaan le 26-11-2008 à 21:58:24

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°16839129
rahsaan
Posté le 26-11-2008 à 21:29:58  profilanswer
 

foutre de a écrit :

ce soir, Clément rosset sur France culture à propos de ses  Ecrits satiriques              à 23h30


 
Ah, merci pour l'info. ;) J'écouterai l'enregistrement sur le site.  
Hmm, j'ai acheté le premier volume des Ecrits satiriques (une parodie de manuel de philo).  
Bon, c'est marrant, hein, dans une veine assez voltairienne, mais sans plus. :o


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°16840267
pascal75
Posté le 26-11-2008 à 23:14:16  profilanswer
 

Foutre de : citation pour citation, chacun y reconnaitra les siens :
 

Citation :

Mais je me sens, je me sens vraiment spinoziste, en 1980 - alors je peux répondre à la question, uniquement pour mon compte : qu’est-ce que ça veut dire pour moi me sentir spinoziste ?  
Et bien ça veut dire être prêt à admirer, à signer si je le pouvais, la phrase : "la mort vient toujours du dehors". La mort vient toujours du dehors. La mort vient toujours de dehors, c’est-à-dire la mort n’est pas un processus. Et quelque que soit la beauté des pages, qui d’une manière ou d’une autre, peuvent se ramener à un champ de mort ou à une exaltation de la mort - je ne peux dire qu’une chose, c’est que pour ma part, j’en dénie la beauté.


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°16840568
foutre de
Posté le 27-11-2008 à 00:01:10  profilanswer
 

ah mais moi ça ne m'étonne pas que Gilles Deleuze ait pu dire ça. Pas étonnant qu'il se contredise même entre sa jeunesse et sa vieillesse ; moi je suis le premier à souhaiter qu'on considère son oeuvre de manière historique sans chercher à savoir si tel deleuze était plus vrai que tel autre, plus deleuzien qu'à tel autre âge.
Cela étant je crois que la transcription aurait pu dire "chant de mort", non ?


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°16843012
foutre de
Posté le 27-11-2008 à 11:45:43  profilanswer
 

d'ailleurs cette histoire de mort qui vient de l'extérieur, c'est un peu difficile à avaler de la part d'un mec qui s'est suicider quand même


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°16846017
alcyon36
Posté le 27-11-2008 à 17:00:37  profilanswer
 

foutre de a écrit :


Cela étant je crois que la transcription aurait pu dire "chant de mort", non ?


sisi....

Citation :

d'ailleurs cette histoire de mort qui vient de l'extérieur, c'est un peu difficile à avaler de la part d'un mec qui s'est suicider quand même


Juste une mauvaise rencontre entre son crâne et le bitume...


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
mood
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Posté le 27-11-2008 à 17:00:37  profilanswer
 

n°16849612
rahsaan
Posté le 27-11-2008 à 23:21:38  profilanswer
 

foutre de a écrit :

ce soir, Clément rosset sur France culture à propos de ses  Ecrits satiriques              à 23h30


 
J'ai écouté l'émission ; il parle pas mal de ses écrits de jeunesse en fait. Il revient sur quelques thèmes fondamentaux, sur le réel, le double, la joie, et il donne quelques anecdotes autour de ses livres "comiques" (La lettre sur les chimpanzés, par exemple).
Il y a de quoi rester sur sa faim, c'est le menu allégé là :o


Message édité par rahsaan le 27-11-2008 à 23:24:47

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°16852321
l'Antichri​st
Posté le 28-11-2008 à 11:49:26  profilanswer
 

daniel_levrai a écrit :

Oui, ça fait un bail. Salut à tous. L'interrogation de Foutre de a suscité l'envie  chez moi de lire ce livre de Badiou. Je crois qu'il ne faut pas prendre la vision de Badiou sur Deleuze avec dédain. Il a fait un travail interessant d'histoire de la philosophie en explicitant la manière qu'a Deleuze de reprendre à son compte des philosophes (Spinoza, Hume, Nietzsche), des écrivains ( Proust, Sacher Masoch), des artistes (Bacon) ou d'un intellectuel contemporain (Foucault). C'est précieux. Ce livre de Badiou tente de recadrer dans un cours de métaphysique la place que pourrait y occuper Deleuze. Philosophie de l'Un ? Identité de l'Etre et de la Pensée ? Hasard et nécessité ?
 
(…)


 

rahsaan a écrit :

Les passages que tu cites de D&F correspondent en effet bien à ce que Badiou évoque dans l'extrait de la Clameur de l'Être que Daniel_Levrai citait plus haut.  
Seulement, je crois que cela met encore mieux en valeur la façon biaisée, à mon avis fausse, selon laquelle Badiou aborde Deleuze, qui paraît rendre partiellement compte de ses propos sur la mort, mais avec un vocabulaire (j'ai l'impression) heideggerien (être transi, l'être authentique, se choisir, le destin etc.) qui est de trop -d'une part, et -d'autre part, qui a des formulations ambiguës ("une philosophie de la vie [qui est aussi] une philosophie de la mort" ) ; de sorte qu'il faut y lire non Deleuze, mais bien la philosophie badiousienne, inspirée de Heidegger, avec cette opposition du cours ordinaire des choses, par opposition à l'évènement de Vérité (Zizek reprend cette idée de l'Evènement auquel il faut être fidèle).  
B. réintroduit de la métaphysique ("heideggerienne" ) là où Deleuze l'avait chassée. C'est juste, à mon sens, que Deleuze en dit moins que ce que ne lui en fait dire Badiou, comme le montre les extraits que Daniel nous propose.  
 
J'insisterais surtout sur cette proposition : "mais si en même temps cette actualité et cette limite sont dans leur être de même étoffe que ce qui les fracture ou les outrepasse (puisque, en définitive, il n'y a que l'Un-tout)".
La notion d'Un-Tout est de trop ici. Je comprends qu'elle séduise, laruelliennement parlant, mais elle est de trop dans la lecture de Deleuze. Puisque l'actualité et la limite ne sont pas, justement, de la "même étoffe" que ce qui les fracture ou les outrepasse, du fait même qu'il n'y a pas d'Un-Tout pour Deleuze.  
Aussi Deleuze n'a-t-il pas besoin de parler d'un être authentique que nous serions, tel le Dasein résolu de Heidegger, parce que nous ne répondons à aucun appel, nous ne sommes pas transis par un Être qui se révélerait soudain à nous. L'usage de la pulsion de mort a justement pour fonction de faire éclater un tel schéma "ontologique".  
 
D. suggère d'ailleurs poliment dans Qu'est-ce que la philosophie ? que Badiou en est revenu à une philosophie de la transcendance de l'Etre.  
L'extrait de la Clameur de l'Etre le confirme, de même que la suite de sa philosophie.


 
daniel_levrai voit juste : c’est lorsque la pensée de Deleuze tente de rejoindre son essence ontologique, c’est-à-dire son fondement, en exerçant sa juridiction à l’égard du patrimoine culturel, philosophique, scientifique, littéraire…, retrouvant un donné culturel extérieur, étranger à sa propre démarche, interrogeant une tradition, des oeuvres de civilisation, à partir desquelles elle s’élève en elle-même pour elle-même, c’est lorsque cette pensée de l’identité, de la subjectivité, se réfère à la tradition et qu’elle (re)découvre dans toute sa force le plan d’immanence, qui la lie irrémédiablement à Spinoza, non une immanence à quelque chose d’autre, mais à soi, à la Vie a-subjective ou pré-subjective, antérieure à la vie d’un sujet, qu’elle se révèle finalement dans toute sa dimension. "Une vie est partout, dans tous les moments que traverse tel ou tel sujet vivant et que mesurent tels objets vécus : vie immanente emportant les événements ou singularités qui ne font que s’actualiser dans les sujets et les objets…" (cf. Deleuze, L’immanence : une vie…) "Une vie" s’affirme elle-même comme praxis et, dans sa propre affirmation, s’élève à travers des oeuvres culturelles. Interroger ces oeuvres a toujours signifié pour Deleuze traquer l’expression de cette Vie, la façon qu’elle a de se déposer, de se sédimenter, bien au-delà d’un simple et vain éclairage historique, coïncider, certes d’abord et longtemps, avec les différences, mais parce que celles-ci sont les modalités du jouir de la Vie elle-même. C’est bien d’Absolu dont s’est toujours préoccupé Deleuze et jamais du relatif en tant que tel ! Car ressaisir de l’intérieur le mouvement qui porte les affirmations de la culture, c’est soi-même participer à cette Vie Absolue qui s’édifie ! Disons-le autrement : le mouvement absolu de l’Etre ne se manifeste jamais dans la volonté qui existe, mais toujours dans le Tout de l’univers : un sujet conscient individualisé est fondamentalement Relation parce que l’Un-Tout est une immensité virtuelle de compénétration, bref Relation pure ! Chaque mouvement différentiel, chaque modification quantitative des parties se solde par un changement qualitatif dans le tout (cf. Deleuze, Cinéma I, l’image-mouvement). Mais l’Un-Tout est un mouvement absolu parce qu’il est ouvert, jamais clos sur lui-même : il est le pur devenir sans arrêt qui jamais ne m’attend : "La vie est un Tout, donc assimilable au tout de l’univers, ce n’est pas en tant qu’il serait un microcosme aussi fermé que le tout est supposé l’être, c’est au contraire en tant qu’il est ouvert sur le monde, et que le monde, l’univers est lui-même l’Ouvert" (cf. Deleuze, Cinéma I). Si ma conscience comprend le Tout en ses transformations, c’est parce que le Tout est lui-même l’Ouvert, acte perpétuel de création (cf. relire mon article sur le "virtuel" chez Spinoza en première page…). Cette irruption de la conscience dans le devenir de la Vie n’est pas un miracle incompréhensible pour Deleuze, mais l’événement/avènement de l’univocité : l’Etre deleuzien n’est pas du tout de type heideggérien, réintroduction d’un nouveau monisme. L’univocité de l’être signifie l’unité des différences : non pas une identité de sens de ce dont l’être se dit, car ce dont l’être se dit diffère en tous les sens (l’unité ne supprime pas les différences, l’Un n’est pas un principe métaphysique), mais l’événement de l’engendrement (cf. Spinoza) des différences dans le respect de leur différence, c’est-à-dire dans la pensée, constitutive de l’être, des articulations de leur apparentement qui ne néglige aucun écart. En ce sens, la mort n’est plus une expérience dans le monde, mais une épreuve dans la Vie : si la mort fait partie de la vie, c’est en ce sens qu’il faut se libérer des passions, de notre intérêt pour les choses du monde, que la vie doit résolument (au seuil de la mort ?...) se tourner vers l’idée de la Vie. La mort peut signifier notre attachement au monde temporel, mais elle peut signifier aussi notre détachement par rapport à notre imagination et nos passions : la mort est alors une libération de la mort, la "leçon" spinoziste du suicide de Deleuze. Badiou comprend très bien tout cela, non en historien justement, mais en philosophe, plus deleuzien que Deleuze lui-même ! Mais n’est-ce pas toujours le cas en histoire de la philosophie ? Une fois de plus nos deux amis, rahsaan et Pascal75, se laissent aveugler par leur amour et leur admiration pour Deleuze.

Message cité 3 fois
Message édité par l'Antichrist le 28-11-2008 à 12:45:01
n°16852351
Profil sup​primé
Posté le 28-11-2008 à 11:52:10  answer
 


C'est illisible pour moi zut l'Antichrist ... le carriage return c'est la grosse touche marqué Enter.  :heink:

n°16852576
Profil sup​primé
Posté le 28-11-2008 à 12:18:01  answer
 


 
J'ai lu, j'ai pas tout suivi parce que je n'ai pas de référence littéraire. Donc en fait, je voudrais savoir ce que tu nomme l'Un-Tout et quel est ton discours sur le rapport humain avec celui-ci.
 

n°16853352
pascal75
Posté le 28-11-2008 à 14:10:20  profilanswer
 

l'Antichrist a écrit :


 
... En ce sens, la mort n’est plus une expérience dans le monde, mais une épreuve dans la Vie : si la mort fait partie de la vie, c’est en ce sens qu’il faut se libérer des passions, de notre intérêt pour les choses du monde, que la vie doit résolument (au seuil de la mort ?...) se tourner vers l’idée de la Vie. La mort peut signifier notre attachement au monde temporel, mais elle peut signifier aussi notre détachement par rapport à notre imagination et nos passions : la mort est alors une libération de la mort, la "leçon" spinoziste du suicide de Deleuze. Badiou comprend très bien tout cela, non en historien justement, mais en philosophe, plus deleuzien que Deleuze lui-même ! Mais n’est-ce pas toujours le cas en histoire de la philosophie ? Une fois de plus nos deux amis, rahsaan et Pascal75, se laissent aveugler par leur amour et leur admiration pour Deleuze.


 
Je n'épiloguerai pas sur ce qu'à compris ou pas Badiou de Deleuze, ni sur votre Badiou "plus deleuzien que Deleuze" (là, je rigole un peu, quand même). Mais comme il y a eu ici qq propos qui n'encourageaient pas trop à ce qu'on leur réponde sur la mort de Deleuze, je profite de votre message pour une précision : oui, vous avez raison, la mort est dans un sens, contemporaine de la vie, les zombies existent, on en voit tous les jours. Ca ne veut surtout pas dire pour Deleuze -il a suffisamment insisté là-dessus pour que ce soit clair- que la mort fait partie du processus de vie : la mort est extérieure à la vie au sens ou elle en interrompt le processus. Si Deleuze s'est suicidé c'est parce que son processus vital était arrivé à sa fin (la maladie, terrible : je crois que c'était un dimanche et que le lundi il devait rentrer à l'hopital pour vivre dans un poumon artificiel, l'horreur, quoi). Se suicider, à ce point, c'est l'ultime acte possible pour un homme libre.
Que certains, haineux, dont j'espérais qu'ils ne fussent pas relayés ici, voient dans ce suicide une sorte de contradiction à sa pensée de la mort extérieure à la vie, c'est là qu'est l'aveuglement que vous devriez dénoncer.


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°16853358
l'Antichri​st
Posté le 28-11-2008 à 14:11:24  profilanswer
 


 
Pour en rester à la pensée de Deleuze, "l'Un-Tout" n'est pas un monisme, mais l'expression de l'univocité, le mouvement de différenciation de la différence, d'écartèlement des différences, la synthèse disjonctive du chaosmos ou, dans un langage nietzschéen, la volonté de puissance de l'unité. L'unité de l'Etre signifie un même sens pour toutes les différences écartelées, en même temps qu'une genèse plurivoque des différences. D'où l'attachement de Deleuze à l'éternel retour de Nietzsche, car dans le cercle du l'Un-Tout, les différences sont accentuées infiniment en elles par le cercle du retour. C'est donc en nous, en partant de la perception de nous-mêmes, que nous pourrons réunifier le cosmos, en échappant à l'unité fictive de l'entendement. C'est en nous que nous pourrons pénétrer dans l'intériorité de la matière physique, de la vie, de la réalité en général...

Message cité 1 fois
Message édité par l'Antichrist le 28-11-2008 à 19:14:38
n°16853517
Profil sup​primé
Posté le 28-11-2008 à 14:27:02  answer
 

l'Antichrist a écrit :


 
C'est donc en nous, en partant de la perception de nous-mêmes que nous pourrons réunifier le cosmos, en échappant à l'unité fictive de l'entendement.


Pour moi, le cosmos est uni à jamais . Et pour moi encore, la perception de nous même on la trouve dans le reflet de notre image par un quelconque reflecteur.
Merci, j'ai pas compris le reste. Zut, ça doit être l'âge  :sweat:  

n°16853534
l'Antichri​st
Posté le 28-11-2008 à 14:28:57  profilanswer
 

pascal75 a écrit :


 
Je n'épiloguerai pas sur ce qu'à compris ou pas Badiou de Deleuze, ni sur votre Badiou "plus deleuzien que Deleuze" (là, je rigole un peu, quand même). Mais comme il y a eu ici qq propos qui n'encourageaient pas trop à ce qu'on leur réponde sur la mort de Deleuze, je profite de votre message pour une précision : oui, vous avez raison, la mort est dans un sens, contemporaine de la vie, les zombies existent, on en voit tous les jours. Ca ne veut surtout pas dire pour Deleuze -il a suffisamment insisté là-dessus pour que ce soit clair- que la mort fait partie du processus de vie : la mort est extérieure à la vie au sens ou elle en interrompt le processus. Si Deleuze s'est suicidé c'est parce que son processus vital était arrivé à sa fin (la maladie, terrible : je crois que c'était un dimanche et que le lundi il devait rentrer à l'hopital pour vivre dans un poumon artificiel, l'horreur, quoi). Se suicider, à ce point, c'est l'ultime acte possible pour un homme libre.
Que certains, haineux, dont j'espérais qu'ils ne fussent pas relayés ici, voient dans ce suicide une sorte de contradiction à sa pensée de la mort extérieure à la vie, c'est là qu'est l'aveuglement que vous devriez dénoncer.


 
Vous parlez de la mort biologique, du "point de vue" de la vie mondaine qui est un point de vue irréel pour Deleuze (même si ce que vous dites sur "sa" mort est vrai, ce qui, du "point de vue" philosophique n'a rigoureusement aucun intérêt), comme pour Spinoza. Deleuze est mort comme tout ce qui est pris dans l'enchaînement des causes et des effets, car il se trouve toujours une cause qui détruit les choses du monde... Mais la "liberté" de Deleuze face à sa mort biologique, c'est le choix de "sa" mort, l'acte de "se" donner la mort pour se libérer de la mort biologique, donc, par delà "sa" mort, de devenir celui qui, par son exemple pratique, reconduit les ignorants à la Vie et à lui-même comme éternellement vivant. Il devient lui-même une voie de salut !


Message édité par l'Antichrist le 28-11-2008 à 14:29:54
n°16853558
pascal75
Posté le 28-11-2008 à 14:31:04  profilanswer
 

Vous savez, j'aurais préféré qu'on n'en parle pas, de sa mort.


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°16853571
l'Antichri​st
Posté le 28-11-2008 à 14:32:47  profilanswer
 

pascal75 a écrit :

Vous savez, j'aurais préféré qu'on n'en parle pas, de sa mort.


 
Donc vous montrez que vous n'avez rien compris à mon premier message... Dommage !

n°16853592
pascal75
Posté le 28-11-2008 à 14:34:05  profilanswer
 

Non, j'ai plutôt montré que certains ici n'avaient rien compris à son geste.


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°16853646
l'Antichri​st
Posté le 28-11-2008 à 14:39:21  profilanswer
 

pascal75 a écrit :

Non, j'ai plutôt montré que certains ici n'avaient rien compris à son geste.


 
Dans votre message "son geste" se réduit à une lâcheté : c'est faire bien peu de cas de l'homme, peut-être, mais surtout de sa philosophie qui devrait, si vous aviez tant de respect, être votre seule inspiration ! Deux fois dommage !

n°16853648
Profil sup​primé
Posté le 28-11-2008 à 14:39:33  answer
 

pascal75 a écrit :

Non, j'ai plutôt montré que certains ici n'avaient rien compris à son geste.


 
Perso je pense qu'à ce moment là, on peut s'accrocher à n'importe quelle idée ponctuellement pour en affirmer quelqu'autre.

n°16857810
foutre de
Posté le 28-11-2008 à 23:05:41  profilanswer
 

pascal75 a écrit :

Foutre, je suppose que ton dernier post est uniquement là pour être désagréable (je le pense), sinon il est simplement ignoble et con.


pascal75 a écrit :

Je n'épiloguerai pas sur ce qu'à compris ou pas Badiou de Deleuze, ni sur votre Badiou "plus deleuzien que Deleuze" (là, je rigole un peu, quand même). Mais comme il y a eu ici qq propos qui n'encourageaient pas trop à ce qu'on leur réponde sur la mort de Deleuze,


Pour l'instant, ce sont surtout ces messages qui n'encouragent pas à la réponse, et je dois me faire sévèrement violence et rassembler tout le fonds de sympathie que je peux avoir envers quelqu'un qui a été mon hôte pour aligner les lignes qui suivent et ne pas tout simplement me casser plus loin.

pascal75 a écrit :

Vous savez, j'aurais préféré qu'on n'en parle pas, de sa mort.


Ben oui, on peut aussi ne pas parler de la folie de Nietzsche ou des enfants abandonnés de Rousseau ou du rectorat de Heidegger.
C'est sympa comme forum mais y a pas moyen d'avoir une discussion de fond qui ait une teneur de pensée, une prise sur l'existence, j'ai vraiment l'impression qu'on fait de la philosophie avec un cache sexe pour ne pas soulever le problème de l'horreur des choses. C'est quoi la finalité ? faire Bernard Pivot qui a lu un livre et qui vient en parler? Si toute la teneur des échanges sur le contenu des livres se résume à : "ne pas épiloguer (mais rigoler un peu quand même pour son quant à soi)", et bien les interventions ne vont pas être nourries des masses et on n'apprendra pas grand chose.

 

Pour reprendre Deleuze, il se pourrait que le vrai boulot politique ne soit pas à distribuer des tracts et des slogans dans la rue pour se donner bonne conscience politique mais de finir sa thèse pour que le savoir et sa diffusion y gagne en qualité. Faire sa sainte nitouche effarouchée parce qu'on vient de soulever le linceul, c'est peut-être un sentiment très noble, mais là tu vois Pascal, je sors d'un cours de dissection où j'ai vu des gens de 20 ans enfiler leurs doigts dans l'aorte d'un cadavre, soupeser son coeur tranché de l'oreillette au ventricule des 2 côtés, déplier le filet emmêlé des intestins pour déployer les ramifications veineuses du jéjunum et de l'iléon et plonger leurs mains dans les viscères pour réussir à palper l'utérus dessous la vessie en racontant des blagues de carabin et en se faisant respirer leurs doigts sorti du rectum visité de l'intérieur.
Alors je veux bien que tu argues que Deleuze n'a pas offert son corps à la science, mais il est indéniable qu'il lui a laissé un corpus à l'usage des générations dont il a formé les Désirs/Esprits (rayer la mention inutile) et des suivantes, et que c'est une invitation à fouille, non seulement de ses propos mais aussi de soi-même à leur occasion. Et fouiller, remuer, palper (ce que fait Badiou, et l'oeuvre s'en trouve honorée par l'exigence qu'il y place), ce n'est pas tout bien ranger et passer le plumeau pour que tout soit nickel et bien présentable (ce que fait Zourabichvili).

 

Alors quand tu dis :

pascal75 a écrit :

Non, j'ai plutôt montré que certains ici n'avaient rien compris à son geste.


C'est toi qui ne veux rien comprendre.
Son geste, comme tu le nommes, il faut vraiment que tu me prennes pour un con en croyant qu'on puisse ne pas le comprendre alors qu'il y a même un mot dans le dictionnaire pour le désigner, un mot qui ne manque pas d'être sur toutes les bouches selon l'actualité électorale du pays où tu vis : "Euthanasie"
Terme dont tu donnes une illustration avec ta vibrante hypotypose :

 
pascal75 a écrit :

Si Deleuze s'est suicidé c'est parce que son processus vital était arrivé à sa fin (la maladie, terrible : je crois que c'était un dimanche et que le lundi il devait rentrer à l'hopital pour vivre dans un poumon artificiel, l'horreur, quoi). Se suicider, à ce point, c'est l'ultime acte possible pour un homme libre.


Je gloserais bien avec toi sur le fait que le suicide est un thème philosophique à part entière, chez Cioran, chez Camus, et s'il faut ou non s'autoriser du comportement des grands auteurs pour mettre leur propos à l'épreuve des faits, ou oser en parler (moi de toute façon j'en ai déjà parlé ici, du suicide, à propos du livre de Maurice Pinguet) ; et on pourrait même pousser la discussion pour peser l'enjeu des tabous dans la pensée philosophique.

 

Mais ce qui m'importe dans ce message, c'est te faire entendre que ce n'est pas son "geste" que je ne comprends pas, mais cette thèse que tu as brandie pour humilier toute prétention de prêter attention aux approches de Badiou :
"La mort vient toujours du dehors"

 

Je ne me suis donc pas amusé à être désagréable ni laissé aller à être con et ignoble à l'occasion du désir sans surprise qu'un mec a eu tel jour de vouloir s'épargner l'agonie médicalisée ; non, j'ai eu la naïveté de croire que ce topic pouvait être l'endroit où il serait possible de vous soumettre une aporie (tu sais, Pascal, le point d'où peut commencer une méditation philosophique...)

 

Alors contrairement à toi, je vais essayer de bosser un peu plutôt que distribuer des slogans de bien pensance respectueuse.

 

Cette thèse me pose problème à recevoir pour plusieurs raisons que mon amour de Deleuze et la révérence que j'ai pour son oeuvre ne suffit pas à étouffer :

 

tout d'abord, cette mort, elle vient du dehors de quoi ? elle est à l'extérieur de quoi ?
à l'extérieur d'un corps subjectif ? d'un corps désirant ? ou bien à l'extérieur d'une singularité, de quelque que chose de plus moléculaire qu'un corps, de plus nomade qu'une personne ? c'est quoi cet extérieur non localisé ?

 

parce que si je prends la vie biologique, dont on définit la plus petite unité comme étant la cellule, la mort de l'intérieur, celle qui fait partie du processus, elle existe : on la nomme l'apoptose. Elle fait qu'une cellule non seulement s'auto-détruit par programmation interne (pour mettre définitivement un terme à des cycles de mitose par exemple), mais va jusqu'à modifier sa membrane pour informer les phagocytes qu'elle doit être nettoyée au plus vite. Et cette apoptose se distingue de la nécrose, qui elle désigne bien une mort externe par destruction de la membrane cellulaire par un élément étranger.
Admettons que Deleuze n'a pas été informé de cette découverte datée de 1972 (l'avait certainement d'autre chats psychanalytiques à fouetter à ce moment là); mais ce fait suffirait au moins à soupçonner que ça thèse puisse être dépassée, comme une ou deux autres choses qu'il a pu dire (l'impossibilité d'un devenir-homme, par exemple).

 

Mais admettons que je ne considère pas son propos d'un point de vue bio-physiologique mais que je tente de me l'expliquer d'un corps désirant tendanciellement spinoziste :

 

comment la mort pourrait-elle advenir du dehors du désir pour quelqu'un qui commet un suicide ? à cette question tu réponds partiellement sous le portrait de l'homme acculé.
Mais il faut toutefois considérer que ce que peut ce corps, c'est bien sa capacité à être affecté et qu'en l'occurrence non seulement il s'affecte lui-même d'un évènement qu'il détermine, duquel il a pris la résolution, en vue d'en obtenir sa libération, mais en plus la liberté que tu évoques dont il tient d'après toi sa capacité d'exercer cet ultime "geste", pas mal de penseurs l'ont située justement, l'ont fondée, dans la seule capacité de se donner la mort : à commencer par Cioran, pour qui nous ne sommes libres que parce que nous pouvons, puissance interne à notre être homme, mettre fin à toute comédie ; tout autre liberté étant une fumisterie.
Et là il faut bien dire qu'on tourne en rond : pouvant se suicider parce qu'ultimement libre ? ou libre parce qu'ultimement capable de suicide ? Toi je ne sais pas, mais moi l'aporie continue de me tarauder jusque dans tes "explications".

 


Enfin qu'en est-il de l'immanence d'une existence, si j'ai recours à la transcendance, à l'extériorité, pour expliquer sa finitude ? "bon, "une vie", c'est immanent de part en part, à la limite près"... C'est ce genre de schéma que Laruelle décrit comme une version idéaliste-absolue de la Différence dans son livre sur "les philosophies de la différence" ; et c'est sur ces bases qu'il regarde la différence impure de Derrida et la finitude heideggerienne comme plus strictement théorisée (en terme de réalisme du moins).
Et en tant que lecteur de Blanchot, j'aurais tendance à penser que exclure la mort et la vie l'une de l'autre, c'est justement faire en sorte de ne pas penser la vie comme un processus, mais comme une chose conceptualisée, et par là refuser que le "vivre" et  le "mourir" soit une seule et même chose : exister.

 

Quand Deleuze balance que Flaubert est un hystérique de sortir : "Madame Bovary, c'est moi." je n'entends pas grand monde lui rappeler le procès que la justice lui fait à cette époque pour la publication de son oeuvre ; mais qu'on laisse entendre qu'une sentence de Deleuze sur la mort puisse être suspecte au même titre d'être un abus symptomal, et c'est immédiatement la levée de boucliers ?

 

Voilà les choses qui m'arrêtent devant l'énoncé que tu me lances pour faire taire tout ce qui se dirait d'un peu intéressé à propos de Badiou. Alors qu'il a suffit de quelques citations de différep pour montrer la profonde méconnaissance dans laquelle nous nous trouvions du travail qu'avait mené Deleuze.

 

mais aller chercher des citations, expliquer une aporie telle qu'on a voulu l'offrir à la réflexions de passagers du topic, ça demande du temps, et franchement là, je suis blasé devant vos réactions de vous le consacrer. Toi Pascal, tu es bien content de lire tout ça, mais ce travail avoue que tu le fournis rarement et que tu n'interviens dans le flux que pour ponctuer de tes jugements, pour lâcher une plaisanterie (va donc rafraichir ta mémoire pour voir la façon dont tu m'as accueilli sur ce topic à ma première intervention, tu verras la hauteur des débats) : ça fait combien de temps que tu es pas venu pour dire "tiens j'ai lu un livre pas mal ; voilà ce que vous pouvez y trouver d'intéressant" ?
j'ai l'impression que tu viens ici en consommateur, mais qu'en plus tu te permets le mauvais goût de castrer les générosités qui essayent de rendre les débats un peu vivants et de nourrir le flots pour pas qu'il crève.

 

C'est la même impression quand je lis rashaan qui snobe lecomte de Lisle en sortant son Rimbaud alors qu'il serait le premier à reprendre un type qui dirait que "Kant, quand même, à côté de Nietzsche, c'est un peu juste" ; et qui juste après repousse l'évocation de quelqu'un d'aussi riche que Bourget au nom de son dégoût de la critique littéraire alors que deux semaines plus tard il va nous refaire les louanges de Barthes... j'ai vraiment l'impression qu'écrire ici c'est surtout dépenser son temps et son intelligence pour échanger avec des gens qui aiment en premier lieu cracher dans la soupe

 

j'en suis à tel point que j'en viens à m'autocensurer pour ne pas froisser les pudeurs des fans de tel ou tel auteur par l'audace de mes propos, et m'empêcher d'offrir ici des textes qui ont arrêté mon attention. Par exemple celui-là que j'ai hésité il y a quelques semaines à poster au moment où on soulevait avec le vicaire le souvenir du ultima barbarorum de spinoza :

 
Spoiler :

(de bouger)
Les corps jamais ne s’arrêtent, jamais ne commencent.                  Lorsque nous baisons, Spinoza et moi, lorsque ses lèvres se posent dans ma nuque Lorsqu’il baise ma nuque, emplit sa tête du parfum de ma chevelure, lorsqu’il allonge les doigts dans les boucles de mon cul Lorsque sa salive glisse et sèche à la surface de nos peaux pourpres Lorsque ses dents enserrent ma langue, et dansent et dansent, en sarabandes lourdes Lorsque mes ongles tranchent et griffent ses traits, lorsque la grimace parcourt nos yeux rompus et les tend à hurler Lorsque ses râles s’étouffent dans l’oreiller huileux où je force son visage Lorsque sa bite ouvre ma bouche et y rampe salée, et m’y brise, et je m’éclos à la tirer plus profond dans ma gorge – il jouit, le salaud – jusqu’à vomir, nu secoué torve sur le lit défait Lorsque Spinoza lace mes bras brisés haut dans mon dos insoumis luisant comme ver aimanté loin blanc, lorsque son ventre bat contre mon cul, bavant les mille obscénités que nous inspirent nos sueurs [malignes-départagées] Lorsque mon sperme durcit lentement dans ses cheveux, plaquant ses moustaches si près de mes baisers boueusement sur nos visages meurtris Lorsque le bruit mat des corps tombe comme au bûcher Lorsque ficelé au sol, ma main fouille ses entrailles brûlantes, lorsque j’arrache à ses cris les vérités que l’on tait dans la chair Lorsque sa bestialité se répand de sa bouche fendue écrasée au mur Lorsque nos souffles s’affrontent au rasoir Lorsque le sang zèbre le carrelage terreux Lorsque il s’endort enfin écorché paisible parcouru de croûtes noires, grêlé d’écumes dans mes bras, et que nos yeux se renversent une dernière fois jusqu’à la prochaine salve d’angoisse                     Les corps jamais ne s’arrêtent, jamais ne commencent.

 

Mais à quoi bon, j'entends déjà le cri des pucelles offusquées qui après m'avoir assimilé à quelques "haineux" ignobles et cons d'afficher qu'ils se posent des questions, vont s'empresser de crier au sadique ou au pédéraste, autant d'aveuglements scandaleux à dénoncer devant l'intouchable figure du grand auteur admirable inaltéré. Continuez de serrer les cuisses et de tirer sur vos jupes dès qu'un peu de vent souffle... c'est juste un train qui passe.

 

vous ne m'enlèverez pas du corps que la philosophie est une activité qui ne manque pas de cruauté, qu'elle ne se résume pas comme à pu le soutenir Wittgenstein à un travail d'entassement de souvenirs dans un but particulier (investigations philosophiques - 127), et que sortir un cadavre pour le faire danser dans les rues comme il est de coutume à Madagascar n'a pas à choquer les bonnes consciences dévotes.

 

Je n'ai rien à ajouter sur la mort de Deleuze, si ce n'est ce que j'ai déjà dit ici :

 

Un jour d'ennui Gilles a lancé ses bouteilles d'oxygène par la fenêtre et il est resté accroché après ; et il chute encore aujourd'hui, et la dégringolade continue dans son oeil effaré par un acte...

 

un "acte" : quelque chose de moins beau, mais d'un peu plus lourd qu'un "geste"

 

prions pour lui et chantons cet instant où il a trouvé matière à ne plus penser à respirer - ce qui ne lui était pas arrivé depuis longtemps

 


Pour le reste, accordez-moi que si je suis tenté d'aller dépenser mon temps ailleurs, ce n'est pas faute de l'avoir une dernière fois dépensé à fonds perdus, tout cela pour clarifier une "situation" qu'on s'est très bien entendu à laisser pourrir à coup de simagrées

 

Ainsi peut-être est-il temps pour moi d'aller me faire,

  

Foutre de


Message édité par foutre de le 28-11-2008 à 23:21:28

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°16859365
l'Antichri​st
Posté le 29-11-2008 à 06:31:10  profilanswer
 

Non, votre (vos) message(s) a (ont) plus de sens que tout ce que j'ai pu lire ici lors de mes courtes visites ! Vous êtes le "poumon" de ce topic...

n°16861442
alcyon36
Posté le 29-11-2008 à 17:54:26  profilanswer
 

"Quand le poumon fut mort, on consulta les autres parties du corps pour savoir laquelle se chargerait de l'enterrement..." :lol:


Message édité par alcyon36 le 29-11-2008 à 17:54:43

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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°16863752
Weedweed
Jack H. est redoutable.
Posté le 30-11-2008 à 00:31:49  profilanswer
 

Bonsoir messieurs, je viens de créer un sujet concernant la littérature et vous y êtes cordialement invités  :)  
 
A plus tard.

n°16863976
rahsaan
Posté le 30-11-2008 à 01:26:13  profilanswer
 

Weedweed a écrit :

Bonsoir messieurs, je viens de créer un sujet concernant la littérature et vous y êtes cordialement invités  :)  
 
A plus tard.


 
 
Quel est le lien ?


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°16864389
Weedweed
Jack H. est redoutable.
Posté le 30-11-2008 à 03:47:19  profilanswer
 

rahsaan a écrit :


 
 
Quel est le lien ?


 
ici

Message cité 1 fois
Message édité par Weedweed le 30-11-2008 à 03:50:15
n°16868078
rienderien
Posté le 30-11-2008 à 21:30:50  profilanswer
 

Bonjour.
Je voudrais acheter le discours de la méthode de Descartes.
Quel édition conseilleriez vous ?
Merci.


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http://www.wat.tv/audio/laicite-1wu6_86ls_.html
n°16868202
rahsaan
Posté le 30-11-2008 à 21:45:04  profilanswer
 

Franchement, ça n'a pas grande importance. N'importe quelle édition de poche fera l'affaire.  
 
Ensuite, si tu veux quelques explications, tu peux revenir ici en demander et t'aider aussi d'un profil scolaire type "profil bac". ;)
 
Tu le lis pour des cours ? pour toi ?...

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 30-11-2008 à 21:45:31

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°16868516
rienderien
Posté le 30-11-2008 à 22:17:54  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Franchement, ça n'a pas grande importance. N'importe quelle édition de poche fera l'affaire.  


Ok. Je vais donc prendre la moins chère. :D
 

rahsaan a écrit :


Ensuite, si tu veux quelques explications, tu peux revenir ici en demander et t'aider aussi d'un profil scolaire type "profil bac". ;)


Je ne manquerais pas de  revenir ici après lecture.  
Par contre qu'entends tu par "m'aider d'un profil scolaire" ?
 

rahsaan a écrit :


Tu le lis pour des cours ? pour toi ?...


Pour moi.  
J'ai déjà toucher à quelques genre en littérature mais pas encore à la philosophie occidentale. Pourtant j'aime bien cette discipline mais j'ai toujours eu un peu peur de ne pas comprendre les livres, donc je m'y mets maintenant.
 
 


---------------
http://www.wat.tv/audio/laicite-1wu6_86ls_.html
n°16874057
rahsaan
Posté le 01-12-2008 à 18:07:28  profilanswer
 

rienderien a écrit :


Je ne manquerais pas de  revenir ici après lecture.  
Par contre qu'entends tu par "m'aider d'un profil scolaire" ?


 
Oui, prends la moins chère, ça ira.  
 
T'aider d'un profil scolaire, cela peut t'aider à voir les enjeux du texte et expliquer les passages les plus difficiles. ;)
 
Je te donne quelques indications :  
 
Le discours de la méthode est une rupture avec la philosophie médiévale qu'on appelait la scolastique et qui était la philosophie officielle de l'Eglise.  
Contre les discours dogmatiques des Docteurs, Descartes veut trouver une nouvelle méthode de recherche en science et en philosophie, que chacun puisse adopter et retrouver par soi-même.  
 
Cela implique pour Descartes un changement dans la façon d'écrire la philosophie : c'est pourquoi le Discours est écrit à la première personne et se présente comme un récit autobiographique de l'élaboration de cette méthode. Descartes ne traite donc pas d'un sujet de façon magistrale, en imposant des questions et des réponses à son lecteur. Il propose à chacun de suivre son parcours de formation intellectuelle, comme s'il conversait avec nous, et à refaire pour soi-même cet itinéraire.  
C'est pourquoi il commence son livre avec ce passage resté célèbre entre tous : "Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée, car chacun pense en être si bien pourvu que ceux-là même qui sont les plus difficiles à contenter en toutes autres choses, n'ont point l'habitude d'en demander plus qu'ils n'en ont."
L'ironie même introduit un nouveau ton en philosophie, un ton plus familier, emprunté à celui de la conversation entre amis éclairés.  
 
C'est une première chose. La seconde chose qu'il faut lire dans cette ironie, c'est une démonstration paradoxale de l'universalité du bon sens : ce bon sens se définit comme la capacité à voir l'évidence et à distinguer le vrai du faux.  
Or, cette faculté est présente en tout homme, pour Descartes et cela se prouve, paradoxalement, par le fait que les gens les plus insatisfaits par ailleurs ne cultivent pas ce bon sens, car ils estiment en avoir suffisamment.  
 
Aussi, est-ce un compliment et une critique à la fois : compliment car le bon sens est universel, critique car rares sont les hommes prêts à cultiver ce bon sens. Le bon sens cultivé est la raison. Et c'est à cultiver cette faculté que Descartes nous invite, sans partir d'un discours savant, mais en partant des choses les plus simples, les plus évidentes pour tout un chacun.


Message édité par rahsaan le 01-12-2008 à 18:11:04

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°16879166
rahsaan
Posté le 02-12-2008 à 12:26:19  profilanswer
 


 
Merci de l'invitation ; je passerai faire un tour. ;)


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°16903288
Magicpanda
Pushing the envelope
Posté le 05-12-2008 à 12:52:52  profilanswer
 

est-ce que ya des gens qui ont un peu bossé sur Searle ici ? :o


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" Quel est le but du capital ? Le but du capital c'est produire pour le capital. L'objectif, lui, est illimité. L'objectif du capital c'est produire pour produire." - Deleuze || André Gorz - Vers la société libérée
n°16910032
rahsaan
Posté le 06-12-2008 à 09:21:53  profilanswer
 

Magicpanda a écrit :

est-ce que ya des gens qui ont un peu bossé sur Searle ici ? :o


 
Peut-être Neojousous ?


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°16911473
neojousous
Posté le 06-12-2008 à 15:32:25  profilanswer
 

Coucou.
Euh non je connais pas trop Searle. Je connais simplement son argument de la chambre chinoise en philo de l'esprit pour rejeter la possibilité de l'intelligence artificielle. Et aussi le fait qu'il considère que la conscience est une propriété physique. Ce qui implique que la science peut légitimement décrire la conscience, car c'est une propriété objective. Oué je sais, je vais pas aller loin avec ça ^^

n°16918119
rahsaan
Posté le 07-12-2008 à 13:55:53  profilanswer
 


Alors que la médecine soigne le corps, la philosophie est la médecine de l'âme.  
D'où l'idée d'un hôpital des philosophes, où chacun a sa spécialité.

 
 
LA CLINIQUE DE LA RAISON PURE
 
Descartes l'urgentiste: Ce sont les premiers secours, les urgences. Il arrive avec la morale par provision, dont on peut faire usage même sans user de raison. Avec la morale provisoire, il conseille 1) de suivre les coutumes du pays, 2) de ne pas se détourner du chemin choisi et 3) de se changer soi plutôt que l'ordre du monde. Il arrive donc en premier, pour offrir les soins de base. Ensuite, il donne une méthode pour guérir à plus long terme : il faut être patient, mais ça élimine tout risque d’erreur.
 
Herr Professor Kant, doyen de la faculté : Lui, c'est le chirurgien. Il résout toutes les antinomies de la raison mais c'est de la médecine dure, d'autant plus qu'elle soigne tout a priori. Il vous greffe l'impératif catégorique, c'est une opération difficile, qui peut occasionner des rejets pathologiques de la part du corps. Mais si ça réussit, on en sort avec une volonté bonne, absolument bonne.  
 
Herr Professor Hegel, futur doyen : Il attend de prendre la place du professeur Kant, dont il estime les traitements formalistes et ignorants de la genèse de nos facultés. Pour lui, il ne suffit pas de vouloir pour guérir : il faut guérir le monde entier en le réconciliant avec lui-même. Il ne faut pas guérir seulement les individus mais la société dans son entier.
 
Herr Doktor Marx : C’est de la médecine de guerre allemande. Il a des méthodes révolutionnaires pour sortir les gens de leur aliénation mais on a toutes les chances d’y rester. C’est un personnage truculent et intenable : on dit qu’il prépare un putsch contre le doyen pour prendre sa place et imposer ses solutions matérialistes dures.
 
Epictète et Marc-Aurèle, les anesthésistes : Ils pensent que toute douleur est supportable, donc ils n'endorment presque pas les patients. Ils leur conseillent plutôt de considérer la douleur comme une chose étrangère, qui ne nous atteint en rien.
 
Leibniz, l’administrateur de l’hôpital : En tant que haut fonctionnaire, il pense que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il est très optimiste, parce qu’il sait que les maladies particulières s’insèrent dans l’harmonie d’ensemble de l’hôpital, qui ne pourrait pas fonctionner sans malade. Il a dit que « un bon chirurgien tue plus de gens qu’un général ».
 
Machiavel, le comptable : Il est chargé de faire des coupes drastiques dans le budget de la santé. Il conseille donc le doyen pour lui montrer comment garder son pouvoir, tout en tuant en douce des malades pour diminuer les soins et empêcher les épidémies dans les locaux.  
 
Nietzsche, le réanimateur : C'est celui qui soigne les soins désespérés, les malades du nihilisme. C'est celui qu'on va voir en dernier recours, et qui propose un remède de cheval : il vous enferme dans l'éternel retour ; donc soit on en ressort dionysiaque, transfiguré, soit on en périt dans d'atroces souffrances de ressentiment.  
Il est comme Docteur House : anticonformiste et supérieurement intelligent, il ne s'occupe que des cas graves et intéressants ; selon ses propres termes, c'est un "médicynique".
 
Aristote, le rééducateur : Il sait prodiguer des soins de bon sens à tout le monde. Il s'occupe de la rééducation quand on veut en finir avec une vie incertaine. Il permet de reprendre pied, avec la prudence (phronésis), sur le sol de l'expérience singulière.  
 
Le Docteur Saint-Thomas, médecin de famille : Lui c'est la médecine traditionnelle. Tu te mets au lit avec toute la somme théologique au-dessus de toi, tu patientes longuement en méditant. Tu sues longuement en lisant la Bible et Saint-Augustin et tu finis par guérir.
 
Stuart Mill, le diététicien conseil : Il a des objectifs modestes, mais plaisants. Il conseille d'augmenter ses plaisirs et de faire plaisir autour de soi. Donc ça ne résout pas tous les problèmes mais au quotidien, fuir la douleur et rechercher le plaisir, c'est quand même une bonne thérapie.  
 
Le vieux Platon : C'est le rebouteux,le vieux du village : c'est la médecine traditionnelle, genre le truc efficace, mais lourd, à bases de cataplasmes etc. Il vous raconte des mythes, vous fait contempler des idées en fixant le soleil ou en regardant des beaux corps, pendant un Banquet, pour remonter vers l'idée du Beau.
 
Jean-Jacques Rousseau, l'apothicaire savoyard : Sa profession de foi est que les médecins nous rendent dépendants : donc le meilleur moyen de ne pas tomber malade est de ne pas avoir besoin de se faire soigner. Pour lui, la vraie solution est sa décoction, le contrat social (1/3 d'éducation et d'2/3 d'institution). Il conseille au quotidien un régime spartiate mais aussi l'herboristerie et les rêveries solitaires.
 
Michel de Montaigne, le psychologue : Grâce à sa grande expérience, il sait être à l'écoute de tous les patients. Quel que soit le sujet, vous pouvez vous confier à lui et il saura s'entretenir avec vous et ses essais vous réconforteront à coup sûr.
 
Spinoza, le guérisseur mystique : Lui, pour le trouver, il faut aller dans des contrées perdues, à Katmandou par exemple. Il fait des séances de yoga, au cours desquelles on contemple un 3e genre de connaissance, en écoutant du Ravi Shankar, dans une atmosphère complètement mystique qui réforme votre entendement. On transcende ses passions tristes pour atteindre au bien suprême, sorte de Nirvana de la raison.
 
Bergson, la médecine d’avant-garde : On dit qu’il est proche des méthodes mystiques de Spinoza, mais il connaît bien mieux la médecine contemporaine. Il pense qu’il faut guérir non dans l’éternité, mais dans la durée. Il sait allier les remèdes les plus traditionnels à des méthodes audacieuses  pour régénérer l’élan vital du patient.
 
Plotin, le shaman ermite : Il prétend qu'il a trouvé Un remède miracle qui guérit tout si on arrive à remonter jusqu'à lui, car tous les autres remèdes procèdent de ce remède Unique. Il prétend guérir tout, l'âme, les corps, les animaux et les plantes avec. Mais si on dit ce qu'est ce remède, il ne marche plus.
 
Ruwen Ogien, l'homéopathe : C'est la médecine minimaliste : il prescrit juste dans ses ordonnances morales de ne pas empêcher la liberté d'autrui. Il fonctionne à l'homéopathie. Pour tout le reste, on fait ce qu'on veut. On peut regarder des films pornos en fumant du hasch, tant que ça ne dérange pas le voisin, la morale n'a rien à y faire.
 
Schopenhauer et Cioran, les légistes : Ils s'occupent de la morgue. Ils dissèquent la souffrance de la condition humaine. Ils disent à qui veut l'entendre que la vie est une maladie incurable, que le pire des malheurs est de naître et qu'on ne vit que pour souffrir. Ils pensent donc qu'il est inutile de vouloir guérir les gens.
 
Michel Henry, le masseur-kinésithérapeute : Il pense qu'il faut traiter le corps par le corps, en fuyant la barbarie technique ; ceci en vous aidant à mieux ressentir votre chair par la chair elle-même. Il prescrit donc des massages pour sentir l'intimité et l'altérité de son moi.
 
Heidegger le medium : Il aurait un passé politique chargé. Il est un peu rebouteux, car il vous reçoit dans sa cabane de la Forêt Noire. Il vous fait des séances de spiritisme où vous interprétez le Rien, l'Etre, l'Angoisse, la Présence. Au bout du compte, ce qui était clair s'obscurcit (et réciproquement) : on n'a pas avancé du tout, et pourtant, on se sent pris d'un étrange vertige qui vous dévoile l'essence de votre être-au-monde.
 
Davidson, Dennett, Kripke, Searle etc. les thérapeutes à la pointe de la technologie : Ils détestent Heidegger, car ils estiment que c'est un charlatan. Ils sont pour des thérapies de groupes et pour la réutilisation contemporaine des grandes questions philosophiques. Ils ont une approche technique et rationnelle de leur discipline. Ils vous guérissent en vous obligeant à vous exprimer clairement et à bien préciser ce que vous entendez quand vous parlez d'intention ou de volonté.
 
Anaximandre, Héraclite, Empédocle, Démocrite..., les doyens de la faculté de médecine : C'est eux qui détiennent le savoir ancestral sur la guérison des âmes. A leur époque, on soignait tout grâce à des remèdes universels : le feu, l'air, l'eau, la terre, les atomes, le logos etc. Depuis, les traitements ont évolué mais c'est d'eux que tout vient. "Moi, je vous le dis : à l'époque, un comprimé d'Etre ou de Nature, ça vous remettait un homme sur pied, quoi qu'il ait ! Pas besoin de mille médicaments ! Le trou de la Sécu, nous on connaissait pas..."
 
 
EDIT
10000e réponse.  [:rahsaan]


Message édité par rahsaan le 24-02-2011 à 21:24:35

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°16928196
rahsaan
Posté le 08-12-2008 à 20:19:52  profilanswer
 

Entretien avec R. Barbaras, sur son dernier livre, Introduction à une Phénoménologie de la Vie.
 
http://www.actu-philosophia.com/spip.php?article69
 
Heidegger, Rilke, Henry y sont entre autres évoqués.


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°16934496
neojousous
Posté le 09-12-2008 à 13:56:17  profilanswer
 

Très drôle ton hôpital !

mood
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Posté le   profilanswer
 

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