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Auteur | Sujet : Philo @ HFR |
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daniel_levrai Semper eadem sed aliter | Reprise du message précédent : --------------- A pédant, pédant et demi. Qu'il s'avise de parler latin, j'y suis grec ; je l'extermine. |
Publicité | Posté le 01-10-2008 à 15:07:31 |
rahsaan | J'avais écouté l'autre jour une émission sur France Culture, Les nouveaux chemins de la connaissance, lors d'une semaine consacrée à Pascal. Message édité par rahsaan le 04-10-2008 à 20:43:03 --------------- Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com |
foutre de |
--------------- « Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement » |
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--------------- « Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement » |
rahsaan | Il y a quelques temps déjà, je vous avais promis un compte-rendu d'une formation que j'avais suivie sur le thème de la Nation.
Message édité par rahsaan le 05-10-2008 à 12:47:21 --------------- Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com |
Boldini | Que pensez vous de Jean d'Ormesson ? |
foutre de | c'est un bon académicien
--------------- « Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement » |
Boldini |
Publicité | Posté le 05-10-2008 à 11:09:09 |
rahsaan | LA NATION (II)
Message cité 1 fois Message édité par rahsaan le 05-10-2008 à 13:34:41 --------------- Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com |
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mais au fait, toi, t'en penses quoi d'abord ? parce que tu demandes ça, mais tu vérifies quoi avec cette question ? Message édité par foutre de le 05-10-2008 à 18:24:04 --------------- « Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement » |
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c'est pour évoquer deux choses :
Mais, laruelle produit cependant un discours, il passe par le logos et donc par la philosophie pour énoncer ce qu'il avance. il ne faut jamais perdre de vue concernant la non-philosophie que pour elle l'homme est forclos à toute influence de la philosophie comme discours-Monde, cette forclusion lui donnant une puissance intime, la puissance de l'indifférence. C'est cette indifférence qui permet que l'homme puisse inventer, observer, ce qui se donne à lui, et aussi bien lui résister (la force de résistance est une des lignes de lectures les plus évidentes de philosophie I, lorsque Laruelle tente de circonscrire ce dont relève le minoritaire, en particulier le minoritaire en philosophie, c'est-à-dire à cette époque-là ce qui permet la déconstruction et l'usage déconstructif du logos, tentant de donner à l'époque différentialiste son élément transcendantal. et peut-être me demandera-t-on bientôt en quoi le minoritaire permet-t-il la déconstruction ? question tout à fait judicieuse). la philosophie-Monde se révèle pour François laruelle être l'ultime figure de l'Autorité, la plus retorse dans sa façon de nous mettre sous sa dépendance, dépendance à laquelle la philosophie donne toujours une forme ontologique, c'est-à-dire existentielle de part en part. On comprendra alors mieux, notamment en ne perdant pas de vue l'extension que Gilles Grelet a donnée à la non-philosophie sous la forme de la non-religion, pourquoi dans les étapes actuelles de sa pensée (philosophie IV) Laruelle conçoit cette injonction autoritaire comme l'image même de l'enfer, qu'il assimile au monde lui-même, par sa volonté de repenser la tradition hérétique de la gnose. considérant la philosophie comme parasite de l'homme dès l'instant que l'homme se soumet à son autorité, la vision-en-Un de la non-philosophie dissout les liens infernaux qu'abreuve l'homme au nom du principe de philosophie suffisante, lui rend par la prononciation d'un discours scientifique à l'occasion des énoncés philosophiques une indifférence telle qu'elle lui offre d'inventer désormais ce à quoi il était précédemment soumis. J'Espère que cette explication éclaircira un peu plus mes propos aux yeux des personnes qui connaissent peu le travail de la non-philosophie. On voudra bien me pardonner les scories qui risquent de parsemer ce texte, pour la raison que je le dicte au microphone directement à mon ordinateur qui a l'oreille plus ou moins fine à ce que je devrais dactylographier. nota bene : François découpe l'ensemble de son parcours de pensée en quatre périodes : Philosophie I : qui relève principalement d'une mise en pratique de la déconstruction (travail aux proximités de derrida, Nancy, etc...), et comme je l'ai dit d'une tentative de produire l'élément transcendantale minoritaire qui permet d'activer les processus de la déconstruction à l'intérieur de la philosophie elle-même. Philosophie II : qui marque la rupture de la non philosophie et la mise en évidence de l'expérience de l'homme en tant qu'un, de sa solitude pré-ontologique, de son pouvoir unilatéral de se distinguer. Philosophie III : où la rigueur scientifique du discours que forme le corpus non-philosophique est affinée, où la non-philosophie se constitue comme discours axiomatique sur la pratique de la philosophie et ses fonctionnements. on s'est parfois amusé à considérer la non-philosophie comme la psychanalyse de l'activité philosophique (il y a notamment un respect longuement réaffirmé pour nombre d'intuitions lacaniennes) Philosophie IV : qui déploie l'ensemble du mythème hérétique tel qu'il est susceptible de faire symptôme pour la philosophie-Monde, et tente d'illustrer et par là-même de confirmer la possibilité d'une pensée qui relève de la philo-fiction, sans renoncer ni à la rigueur ni à la radicalité de la pensée. Ceci pour aider à s'y repérer. Message cité 1 fois Message édité par foutre de le 05-10-2008 à 20:43:05 --------------- « Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement » |
pascal75 | Merci Message cité 1 fois Message édité par pascal75 le 05-10-2008 à 23:41:27 --------------- |
rahsaan |
Message cité 1 fois Message édité par rahsaan le 06-10-2008 à 01:47:19 --------------- Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com |
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--------------- « Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement » |
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bravo pour cette très belle restitution. Il y a justement dans la non-philosophie une thématisation très forte de ce dénuement, de cette pauvreté de l'homme-en-tant-qu'homme, de ce qu'ils appellent le réduit sans réduction, le donné sans donation, le joui sans jouissance. Mais cette pauvreté n'est pas le résultat d'une domination, et il n'est pas promis de restituer de l'etre à qui n'en a pas mais bien de se soustraire à tout désir d'être, parce que ce désir est du monde et non de l'homme. Et c'est amusant cette façon pour lacan de revenir sur Heidegger à qui il ne doit pas rien. De même chez laruelle on trouve à la fois une immense révérence et un regard très nouveau sur son ontologie. Dans son livre sur les philosophies de la différence, il insiste beaucoup, concernant Heidegger, sur le fait que ce n'est pas l'être qui est à penser, qui attend qu'on le pense enfin, qui a été oublié, mais que c'est bien l'étant, ce qui relève d'une dissémination absolue, sans rassemblement tutélaire sous un concept : il pense l'étant comme le dispersif, l'irréductible minorité. On pourrait dire que la position non-philosophique se distingue de celle du révolutionnaire en cela qu'elle brise toute circularité tout renversement, pour placer ce qui est révolutionnaire dans l'essence de l'homme et comme toujours déjà accompli à chaque instant. cette position n'est pas sans rappeler celle de l'hérésie des huguenots, qui rappelle que la venue du Christ en finit avec les péchés à racheter, que le Christ une fois venu la rédemption a eu lieu, la rédemption est derrière nous, et non plus à accomplir dans un l'avenir indéterminé.. Je ne voudrais pas cependant qu'on fasse trop d'amalgame entre la non-philosophie et une nouvelle forme de pensée religieuse, qui serait à la philosophie deleuzienne ce que le tournant théologique a été à la phénoménologie. Je pense surtout que Laruelle tente, au travers d'une pratique de la philo-fiction, de juguler la percée chrétienne qui a été ouverte par l'oeuvre de Michel Henry et par cette phénoménologie sans l'être dont Jean-Luc Marion porte haut les couleurs à l'institut catholique de Paris. Je vous fais cette citation de Laruelle à propos de " réduction et donation" de Marion :
là encore, Laruelle reproche qu'on passe par un processus, celui d'un arrachement, pour quitter l'autorité ontologique, c'est-à-dire qu'on passe par une donation pour accéder à ce qui est d'emblée donné pour que toute donation soit possible. Ce processus, dont toute la non-philosophie consiste à faire l'économie, est ce sur quoi la philosophie fait son bizness, sa façon de monnayer à l'homme son être ou son Un (son identité), , c'est-à-dire de marchander avec l'homme sur l'essence qui lui est propre, qui lui est d'emblée donnée, qu'il connaît déjà, mais d'une connaissance qui n'est pas une connaissance philosophique, mais gnostique ou mystique c'est-à-dire sans séparation. ce que laruelle implique dans la pensée, c'est l'immédiat. et cet immédiat ne promet rien, il n'est que le réel (de) l'homme dans sa seule pauvreté, dans son inséparation solitaire d'avec soi-même, dans son identité, ou son inhérence (à) soi ; et comme vous le voyez dans ce trait d'écriture ("(...)" ) qui lui est propre, toute préposition tend à être mise entre parenthèse, signifiant dans la grammaire qu'il n'y a aucun préposé qui puisse s'interposé entre l'homme et l'homme. cette pauvreté, laruelle a une jolie formule pour la décrire dans le "principe de Minorité" : il explique qu'une réduction absolue ne peut laisser derrière elle qu'un seul résidu phénoménologique : la réduction elle-même, la puissance dispersive de la détermination en dernière instance, l'unilatéralité comme causalité de l'Un. Je vous avouerai que pour ma part ce qui m'intéresse chez laruelle, c'est cette expérience pré-ontologique qu'il examine particulièrement dans philosophie 2, qui est l'expérience de l'Un, et qui est similaire sur bien des points à l'expérience de la vie henryenne ou du Neutre blanchotien ; bien moins ses descriptions scientifiques des procédures de la philosophie (même si je ne nierai pas que ça déniaise... radicalement ) Message édité par foutre de le 06-10-2008 à 23:03:50 --------------- « Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement » |
pascal75 | Foutre(inet) : vraiment merci pour tes deux posts sur la non-philosophie et Laruelle, que je vais évidemment mettre en bonne place dans le Hall of Fame.
Message cité 2 fois Message édité par pascal75 le 07-10-2008 à 15:22:01 --------------- |
loulou le marlou | Qui a lu les œuvres de jeunesse de Kant ? Avant que d'être un très grand philosophe, c'est un très grand écrivain ==================== L'histoire du pli, du surf, de Deleuze, c'est juste une association qui avait écrit à Deleuze Message cité 1 fois Message édité par loulou le marlou le 07-10-2008 à 16:28:25 |
rahsaan |
Message édité par rahsaan le 07-10-2008 à 16:52:52 --------------- Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com |
pascal75 | Gibus de Soultrait, qu'il se nomme --------------- |
loulou le marlou | Ah c'est lui ? Il est très connu dans le petit milieu du surf. Grand ami de Rosnay. Photographe et fondateur de Surf Session. Edit : http://www.lesperipheriques.org/ar [...] rticle=248 Message édité par loulou le marlou le 07-10-2008 à 17:46:01 |
rahsaan | Très beau texte, qui avec des mots très justes, aborde cette notion difficile entre toutes, l'immanence.
Message édité par rahsaan le 07-10-2008 à 18:02:37 --------------- Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com |
alcyon36 |
Message édité par alcyon36 le 07-10-2008 à 18:41:22 --------------- "la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger |
foutre de | Oui Alcyon36, très bon essai, je vais essayer de me mettre moi-même au clair sur ces questions pour voir.
C'est par ailleurs très intéressant cette comparaison que tu fais avec Spinoza parce qu'elle est justement faite dans les années 70 par les acteurs de la Déconstruction, qui sont assez stupéfaits de l'étrange machine de guerre que François élabore à l'époque. Les familiers de l'oeuvre savent également à quel point l'écriture de la non philosophie s'est souvent formulée sous forme de théorèmes suivis de développement qui ne sont pas sans rappeler et Spinoza et Wittgenstein.
Il n'y a donc une continuité et une discontinuité. Continuité d'en finir avec la métaphysique : en ce sens François s'inscrit en droite ligne derrière Marx, Nietzsche, Heidegger. Mais discontinuité quant à la méthodologie et quant au point de départ : l'épreuve de l'Un n'est pas de ressort philosophique, parce qu'elle échappe aux cercles relationnels de l'un aux multiples ou du même à l'autre, cercles relationnels que François appelle des Mixtes. Après il faut bien avouer que la première période de rupture, celle où François décide de s'éloigner de la Déconstruction, est plus marquée par une distinction conflictuelle philosophie versus non-philosophie. Mais on sent que François en a marre, et qu'il met le doigt sur une dénégation propre à l'univers de la philosophie, dénégation qui se fait au détriment de l'homme et au profit de l'onto-théo-logos, ou du nouvel avatar qu'il revêt.
Message cité 1 fois Message édité par foutre de le 07-10-2008 à 21:59:19 --------------- « Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement » |
rahsaan |
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rahsaan |
Message édité par rahsaan le 08-10-2008 à 00:03:24 --------------- Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com |
rahsaan | Oui, en fait, il est plus exactement traîné dans la merde...
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foutre de | ratage ? tu peux développer ? --------------- « Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement » |
rahsaan | Vivre dans l'immanence, ce n'est pas sans danger. Une ligne de fuite peut très bien se retourner en ligne de mort : Héliogabale fait jaillir du désir, du chaos, dans le champ social de son temps. Mais cette anarchie finit par se retourner contre lui car le peuple se venge de ce débauché qui a voulu vivre pleinement son désir. Le désir d'Héliogabale devient insupportable, invivable et se retourne en désir mortifère : le peuple met à mort cette débauche de vices.
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rahsaan | Héliogabale serait le cas de ce que Spinoza appelle l'adulte - enfant (cf. le texte de Zourabichvili à ce sujet, plus haut). --------------- Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com |
rahsaan | A la suite d'une discussion avec un copain sur la fidélité amoureuse, un petit texte, appuyé sur Slavoj Zizek : La marionnette et le nain et Le Sujet qui fâche.
Message édité par rahsaan le 11-10-2008 à 13:21:07 --------------- Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com |
rahsaan | La liberté ne peut pas être autre chose qu'un fardeau. --------------- Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com |
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