Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar
Aujourd'hui : La saga du trône de Fion - tome 1- Sur la queue du dragon. Extrait numéro 28.
Les tambours pétaradèrent à diantre dans la sombre mangrove pour attirer Mat Ma Kékèt, car c‘était temps pour les Natourists d‘offrir la malheureuse communauté en sacrifice. Par invitation personnelle, on bouta leurs membres en dehors de la cage pour les mener aux confins du Capdag, haut lieu réputé pour ses sortilèges. L’esprit cartésien de Mirlen plaidait pour une explication rationnelle de tout phénomène, à la limite pour une intervention miraculeuse de Sainte Kramouille, mais il ne risquait pas de gâcher ses chances de réussite professionnelle en tant que magicien du Fion. Point n’était pour lui de mise d’attribuer le moindre miracle à ce vilain Dieu du marais au gros nez pendouillant. Bien que pieds nus, ils quittèrent donc le village en grande pompe, en traversant un labyrinthe de caisses de poissons maculées de coliques torchées aux herbes curatives, ce qui ajouta beaucoup à la souffrance de leur condition.
– On est loin de la mer et pourtant ça sent la mer d’ici, fit Belbit.
– Certes, renchérit William, voilà bien une façon originale d’entrer dans un nouveau monde par une réflexion profonde provoquée en glissant dans le secret de ses méandres.
– Chacun sa bonbonne de gnôle, messires, ajouta Hivalanoué pour rassurer ses potes, puisque ces bélitres nous ont laissé par bonne fortune le droit d’en boiser à bon broc, lichons donc à loisir et bon courage à tous !
– Ouais, lui répondit Erald, et dans leurs balluchons ces loudiers ont clos nos belles épées, qu’ils veulent après nos morts balancer au fond du Marchais, soi-disant pour mieux glorifier nos cadavres. Tout n’est donc pas encore perdu pour nous autres.
Pour qu’ils soient dignes de recevoir leur Dieu, les Natourists avaient déshabillé intégralement leurs prisonniers, octroyant grande joie au Huelabit qui ne quittait plus Helga d’une semelle en voyant qu’elle n’était pas vraie blonde, talonnant la minette malgré ses injonctions courroucées. Erald jouait le muguet et s’efforçait d’apaiser les craintes de sa dulcinée, s’assurant par ce fait de mieux tomber amoureux d’elle. Mirlen n’avait pas eu d’autre choix que de se coller le petit gland magique dans son trou de balle, pour ne pas se le faire confisquer. Quand aux Natourists au grand complet, tout au plus quelques millions vivant de café et de bananes, ils les encadraient dans le plus simple appareil, s’époumonant pour chanter en chœur et à tue-tête des couplets religieux, tel le « Bro goz ma zadou » au son des petites trompettes de la garde ornées de leur jolies bonnes flammes. On distinguait de toute part des fesses pour tous les goûts, des grasses, des maigres, des excentriques, parfois entrelardées de morceaux choisis. Certaines portaient en pendentif des bijoux d’une extrême sensibilité. D’autres lâchaient des choses au vent mauvais et l’humidité du marécage pénétrait jusqu’aux os, alors que d’autres étaient pénétrées par d’autres de la longueur d’un os à cause de leur humidité. En revanche, tous pataugeaient dans une odeur pestilentielle, ce qui heureusement permettait de garder les pieds secs. Une délégation étrangère de la tribu voisine du pays de Braguette fermait la marche. Les Natourists s’arrêtèrent en chemin pour grailler géline et faire ripaille ; puis on repris la marche dans cet environnement qui dégageait force ions négatifs, au son de clarinettes rudimentaires. A aucun moment, ceux de la communauté n’avaient envie de rire, car ils se sentaient comme appât de fromage posé en souricière. La contrée du Marais-Jean était pourrie et sentait la diablerie, prête à libérer le monstre tapi en elle au milieu des lianes qui fouettaient. Parvenu au détour d’un coin visiblement paumé, situé au centre d’une clairière ombragée, chef Dudule Fessovan se mit à marmonner en mâchouillant ses mots.
L’eau surchauffée du marigot se diluait dans les narines. Tous firent silence et s’installèrent autour des prisonniers, au milieu des palétuviers qui dominaient de leur hauts troncs la flore intestinale. Rassemblées en cercle autour de chef Dudule, de l’achidruide sorcier Zobalère et de la grande barde du Capdag Awolpée, de jeunes vierges peintes en blanc distribuèrent du gui à l’assistance, pour se contenter elles-mêmes de jeunes et courtes branches de bouleau. Cela devait servir à les protéger des bêtes malfaisantes. Perché sur un dolmen, chef Dudule rappela qu’une vente de fars et de gâteaux aurait lieu tout près de là, après la cérémonie, au profit des orphelins de tous les DJ du Capdag, comme c‘était brave et loyale coutume. Il rappela aussi que les bons d’achat demi-tarifs étaient en revanche exclusivement réservés aux membres attitrés détenteurs de la carte des clubs du village. Dix plateaux de fruits de mer se trouvaient en revanche à gagner, par grande tombola. En raison des prix élevés, beaucoup annoncèrent leur intention de bouder les friandises, pour se contenter des porte-bonheurs que venaient de leur distribuer les vierges gratuitement. Puis, par sens concret de la nature et l‘élan d‘un peuple chasseur d‘élans, l’archidruide sorcier Zobalère grimpa sur la grande barde Awolpée, pour effectuer une demi-heure d’un rituel étonnant supposé faire venir Mat Ma Kékèt. On chuchota à l’occasion des vœux pieux à l’oreille des enfants, par initiation spirituelle.
– Point ne soyons nicets, pleura Belbit, nous sommes perdus !
– J’ai toujours adoré ma grand-mère, fit Helga.
– Et moi ma mère Gudrun, ajouta William de Bochibre par véracité de sentiments, mais en perdant quelque peu ses moyens.
Ayant fini de patouiller, l’union des deux prêtres devint moins sérieuse. Chacun fit pénitenche, puis on se prépara à couper les mains et les pieds des prisonniers. Passant du rituel à la poésie, Dudule descendit de son monument cyclopéen, laissant la trace de son passage sur les pierres dressées. Alors fut célébré le rite du zizi levé, brandi par le chef comme signe de l’unité fondamentale du peuple Natourist. Rien donc du mystère de leur religion ne fut caché aux sacrifiés, victimes malgré eux d’un fort intérêt des spectateurs, lesquels applaudissaient à présent au son des binious cette cruelle investiture. Mat Ma Kékèt arriva enfin pour se rappeler au bon souvenir des assistants, sans laisser le temps aux sacrificateurs de démembrer leurs victimes, ni donner place au vin d‘honneur. Le cor des carabiniers l’annonça vers l’ouest, mais le corps d’Helga l’annonça de son côté avec gros bouillonnements. La musique municipale du Capdag donna son concert pour saluer l‘évènement.
– Voyez, vous autres, nous avons organisé grande fiesta et notre Dieu n’est point là par hasard.
En effet, Mat Ma kékèt s’ébroua en surgissant des eaux. La bite de son nez coinçait dans la vase et on avait l’impression qu’il faisait du surplace. Il marchait, se remuait, mais il n’avançait pas. Puis la vision des nichons d’Helga revint dans sa mémoire de bête et il se libéra de la boue, repoussant les algues qui engluaient ses jambes poilues ; il semblait brusquement saisi d’une crise de violence inouïe. Alors que tous les Natourists tétanisés avaient plongé par terre la tête basse en signe d’humilité, le monstre se mit à courser les membres de la communauté en hurlant :
– Je vais vous donnez la chance exquise de vous renifler, par projet d‘habitat de mon nez dans vos culs.
La communauté saisie d’effroi vivait donc une expérience émouvante, étonnante et difficile, qui les amena à réfléchir et à courir encore plus vite. Dialoguant avec son intuition, Hivalanoué avait réussi à s’emparer du balluchon contenant son épée. Derrière lui, il entendait le Dieu des marais répéter qu’il allait le lui mettre le premier. En une fraction de seconde, le chevalier pensa : « si je me retourne, je suis peut-être sauvé, car un esprit ouvert ne suppose pas avoir le cul béant ! » Voyant que sa proie lui proposait impasse, Mat Ma Kékèt voulu s’en prendre à William, lequel ferma les yeux en attente du coup de grâce.
– Cramponnez-vous, William ! le rassura Helga qui semblait connaisseuse d‘une expérience approchante, après, ce sera formidable.
Le monstre était au-dessus de sa tête et William sentit que sa fuite allait tomber à l’eau, aussi appela t-il sa mère, avec qui il avait toujours eu l’impression d’entretenir un lien magique et qu’elle le protégeait en toute circonstance :
– Maman Gudrun, ma petite momie, ayez pitié !
Comme façon de conjurer la poisse, Mirlen alchimiait à toute berzingue :
– Oyez, mon ami, dit-il en s’adressant au sieur de Balaizebaloches toujours en grand péril : l’eau dévie et ralentit les flux lumineux, par réfraction, en grossissant les dimensions de 33% de tout corps immergé, on croit que le monstre est à un mètre de nous, mais en fait, il se trouve à 1,33m.
Par processus de chance insolente, Mat Ma kéket était donc plus loin que prévu, ce qui laissa le temps au chevalier de lui châtrer son pif, puis de lui enfoncer sa lame au fond de la gorge, avec un bon coup de veine. Il le tua sur le coup et pour mieux s’assurer de sa mort, chef Dudule interloqué lui caressa les genoux. Une grande confusion fit frémir les Natourists, mais finalement ils acceptèrent que leurs prisonniers aient su attirer sur eux la faveur du surnaturel. Au cours d’un gigantesque bain de boue, ils écoutèrent les messages de la nature pour réviser leur destin et l’archidruide sorcier Zobalère frotta à nouveau la grande barde Awolpée, sans doute pour mieux appeler la protection des esprits du Marais. Alors ils proclamèrent solennellement les Natourists nouveaux frères en Kramouille, sur la base d’une mystérieuse révélation. On se fit des pipes et on fuma le calumet de paix, on sacrifia quelques virginités pour les purifier, et puis on se partagea au cours d’un bon festin la partie fine qui contenait avant l’énergie vitale du Dieu mort. Helga refusa bizarrement d’en manger. Dudule lui asséna que si elle échouait à croquer dans le pif du Dieu décédé, c’est qu’elle n’avait pas le cœur pur et que c’était grande honte pour toute sa famille. Elle s’isola plutôt en haussant les épaules, pour aller s’offrir une bouffée de son mec, dont elle maniait à merveille le tuyau creux. Certains esprits invoqués s’incarnèrent en cachette dans quelques participants, puis une fête champêtre fut lancée. On y dansa la gigue et bu du cidre au son des boomerangs et du didgeridoo, avant de regagner le village des Natourists. Ces derniers se montraient tout à fait apaisés par le pouvoir des forces occultes que venait de libérer la mort de leur Dieu, effiloché et crasseux. Chassant les moustiques de la main gauche, Mirlen les aspergea soigneusement d’eau bénite de la main droite en leur prêtant une oreille bienveillante, car Kramouille dominait selon ses dires tous les moindres génies.
Salon littéraire :
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
Aujourd'hui : Moins belle, la vie. Extrait numéro 30.
Jason était fasciné. Jhonny se montrait un véitable guide conseil en matière de vins, et lui fournissait qui plus est ses conseils éclairés sans aucune prétention tarifaire. Localisation, histoire, surperficie du vignoble, production annuelle, tout, il savait tout. Vinification, encépagement, l’amnésique semblait impossible à coller. Après avoir récolté de belles idées pour remplir sa cave personnelle, car il était lui-même amateur de tropézien rouge, le chef de la clinique Saint Bernard se devait de faire son boulot, sans intermédiaire divin. Il aurait sans doute à livrer quelques bouteilles de crémant d’Alsace au père Albin Michel pour en être certain. Il implanta donc dans le cerveau du jeune homme un feuilleton bourré de flics issu d’une série américaine, en plein milieu de son noyau sous-thalamique. Une méthode utilisée jusqu’à présent uniquement sur des petits singes. Il arrêta cependant rapidement ce traitement, car Jhonny fut victime de violents tremblements, avec un grave disfonctionnement de sa motricité et un gavage excédentaire de chips aux lardons. Peut-être valait-il mieux envisager agir davantage sur l’hypothalamus que sur les ganglions de base, qui commandent chez les hommes toute action. Comme Jhonny venait de balancer violemment son plateau-repas à travers la chambre, Jason sonna Gwendoline dans l’urgence. Si Jhonny satisfaisait aux critères de l’œnologie moderne, l’infirmière honorait ceux de la beauté. Dans son T-shirt labellisé clinique Sant Bernard, elle était sidérante de charme lorsqu’elle pénétra dans la pièce avec une seringue déjà chargée.
– Nabilone et dronabinol, Gwen, vite, et on n’en parlera plus.
– Ok doc, ça va être caliente ! elle poussa la dose, son geste assuré laissa fugacement apparaître les taquines bretelles roses de sa lingerie. Faudrait quand même surveiller plus sérieusement la régulation des endocannabinoïdes de ce monsieur, docteur Jason. Jeanne n’est pas autorisée à nettoyer sa chambre, je vous le rappelle.
Alors que Jhonny leur disait finalement au-revoir sans broncher, Jason trouva à sa blonde infirmière un air de petit dinosaure prédateur au yeux bleus. Son détachement pour ce malade frisait le cynisme. Visiblement, elle ne développait pas pour l’amnésique la patience logiquement nécessaire. Il quittèrent doucement la 93, avec un signe de tête au planton qui poireautait dans le couloir.
– Vous savez, Gwendoline, c’est formidable, la poule sauvage vient de voir son génome entièrement séquencé. Un milliard de paires de bases d’ADN contenant 20.000 gènes, dont 60% ont un équivalent chez l’homme.
– Ah oui, Jason, mais pas chez la femme.
L’économie moderne des connaissances supposant que l’on puisse se taire, Jason la délaissa pour retrouver le confort de son bureau. Il s’occupa ainsi à hiérarchiser les contributions, et notamment à s’occuper en priorité de sa demande de subventions liées à sa recherche sur le selfie radiographique. Il donnait l’impulsion, aux autres de financer ce projet. Il s’autorisa à sucer une pastille mentholée. Le compte-rendu de scéance de l’OMS lui donnait plein pouvoir, ce qui court-circuitait les septiques et redonnait une chance à la médecine de mieux soigner des badauds plus fracturés qu‘un coffre Monégasque. En secret, sa satisfaction s’amoindrissait du fait que la réflexion qui orientait ses travaux se basait en fait sur un vieil article publié dans les années 30. Il avait de nombreux amis directeurs de labo, mais heureusement, il ne s’était pas lancé lui-même en politique, puisqu’en Suisse les élus devaient rendre publique tout conflit d’intérêt. Sa malchance de n’être pas Français. Le temps qu’il passa à sucer son bonbon prouvait clairement sa crainte d’être un peu emmerdé par un consortium chinois. Pulvérisant brusquement ses réflexions, Babette l’appela pour qu’il aille voir Liliane au 35 selon son agenda, une adolescente américaine parfaitement honorable dont il savait qu’elle avait veillé toute sa vie à ce que sont portable soit chargé. Elle était atteinte de vocal fry, ce qui lui faisait craquer chaque fin de phrase comme un parquet pourri. Avec sa voix cassée, sans lâcher la lecture d’un Cecily von Ziegesar, elle lui souhaita le bonjour de façon anecdotique et Jason usa de toute son influence pour essayer de rester dans la chambre. La gosse fit bien comprendre qu’elle ne se laisserait pas apprivoiser sans préliminaires. Ainsi refusa t-elle le tutoiement, arguant du fait que la 35 n’était pas une salle de shoot. Liliane était une enfant de bonne famille et la fille d’un haut fonctionnaire, ce qui autorisait Jason à considérer financièrement le longue occupation de cette chambre sous un jour très favortable. Cerise sur le gâteau, bien qu’en grattant ses cordes vocales, elle parlait français couramment :
– Et donc mon fatherrr à renouvelé le bail ? I want my dog.
Babette aurait bien giflé cette petite trainée bourrée de tocs, surtout sans raison. Depuis longtemps, elle savait que Jason cultivait un goût douteux pour ce genre de gamine, en tout bien tout honneur, c’est sûr, mais avec une vigueur toute paranoïaque cette constatation lui donnait des hanches. Comme si cela devait suffire à emousser les dents longues de cet ange New-Yorkais, l’infirmière la fixa très durement, avec le sentiment de se trouver en légitime défense. A cet âge là, on est toujours jolie, même en tenant compte du décalage horaire. Peut-être était-ce la raison pour laquelle en la foudroyant toujours du regard elle fixait là une limite à sa propre générosité. Prenant malgré elle une voix de baryton-basse, la petite laissa tomber son i-phone, avec qui elle entretenait de toute évidence un rapport sensuel et tactile, pour relever la tête. Elle se faisait un point d’honneur à ressembler à une image de synthèse, pour bien montrer à tous qu’elle était immortelle :
– C’est quand que je pourrrais retourner faire du skate à Washington Squarrre Parrrk ? I hate all this white materrrial.
Et puis, en neurasthénique radieuse, elle éclata en vagues larmoyantes. Babette hésitait entre l’effarement et la colère, cette petite pute était tellement bourgeoise. Mais alors que Jason tendait un mouchoir à cette éplorée, elle-même n’était-elle pas prête à recevoir une fessée de la part de son chef ? L’infirmière n’avait que des doutes, jamais de certitude. Comment savoir s’il était bien à l’écoute de ses fantasmes ? Le rapprochement effectué par son bras pour le frôler n’offrait qu’une démonstration consternante et fugace, que le toubib ne sembla d’ailleurs pas jauger. Il traçait un très beau portrait d’homme, suffisament élégant pour que le cœur de l’infirmière batte à sa vue des incantations exaltées. Il était l’encre bleue et elle le papier vierge sur lequel se traçait, d’une indépassable philosophie, la logique de son amour d’où transpirait le sang d‘une blessure muette, mais profonde. Oui, c’était bien à cette altitude qu’il chantait rien qu’en parlant dans le vase brisé de son âme d‘infirmière. L’introspection spleenienne la fit mélancoliquement frissonner. Comme si cela devait offrir un antidote aux doutes de cette sublime parenthèse, elle balaya la salle du regard que la petite patiente avait déjà recouvert de graffitis hilarants. Elle réclamait à présent à tue-tête sa ration d’orange-juice. Le désarroi de l’adolescente n’eut pas de limite, lorsque Jason lui affirma que les chiens n’étaient pas autorisés dans l’enceinte de sa clinique. Et puis ils durent quitter précipitamment la chambre, après que fut déclaré à Liliane qu’elle aurait sans doute à passer au chaud au moins 125 jours de rétention immobile, dans sa belle robe de chambre. Cette affirmation soigneusement mijotée par Jason venait de la priver subitement de la parole, ce qui constituait selon lui un début de guérison. Babette releva avec grâce le défi ambitieux de le suivre côte à côte dans le couloir.
Message édité par talbazar le 25-08-2014 à 18:18:22