Revue de presse.
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Salon littéraire :
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar
Aujourd'hui : L'épilée du Nil. Extrait numéro 24.
Presque rendue à Tépafou, Néefièretarée tira grand les rideaux pour aérer l’espace confiné. Jésentilpèla demanda de descendre un instant, à cause d’une envie.
– Dis-donc ma vieille, t’aurais pas une vessie hyperactive, par hasard ?
– C’est la bière, on en boit trop, ça me provoque des désordres.
Profitant que l’esclave trempait le désert, Tahosétlafer s’approcha de la litière :
– Ho ma reine Néefièretarée, dont le nom veut dire « la belle est velue », glorieuse facette de l’œil d’Horus ou d’Atoum, à tes souhaits. Un grand malheur est en train de danser en surimpression sur mes visions. Ton mari m’oblige au grand déballage, bien que je sache que tu ne sois pas dupe.
– Qu’est-ce qu’il a fait encore ?
– Il vient d’inviter les Hittites à diner, pour leur témoigner son amitié.
– Il fonctionne à flux tendu, mon bonhomme. Il fait chier. Il ne me fait plus rire du tout et depuis Safaitoulbenef, je sais qu’il ne m’a jamais fait jouir. Jusque-là je subissais docilement ses frasques, mais va falloir penser à m’en débarrasser. Merdenkorinnanâr assure brillamment ma protection renforcée jusqu‘à Larnak, tu pourrais peut-être retourner à Thèbes et le zigouiller, pour la gloire du trône.
– En gros, tu comptes sur moi pour changer le destin de l’Egypte, quoi. L’idée est certes ambitieuse et la piste mérite d’être explorée jusqu’au bout. Mais j’y gagne quoi, moi ? roi de Foufoune je m’en tamponne, vois-tu. Par compte, roi de la reine, je dis pas.
– Tu veux que je t’épouse ? C’est un défi de taille, j’aime autant manger mes porteurs.
– Tu crois que j’ai pas pigé cette amitié toxique que tu as noué avec cette fille de Baraput ? Je pourrais la statufier d‘un geste, là, maintenant, je te signale.
– Je vois que je suis appelée à mener une lutte bien solitaire. Jésentilpèla est d’un age fragile, moi je pourrais claquer dans les doigts et quinze gardes te martèleraient le plexus, mon gars. Bon, j’ai pas le goût du mélodrame, tu files à Thèbes, c’est un ordre de la pharaonne. Pour le reste, on en reparlera. Elle usait d’un ton abrupt parce qu’elle sentait qu’il lâchait prise.
– Donc ça veut dire non ?
– Ca veut dire peut-être, on verra. La mort de mon julot devient désormais un enjeu existentiel pour le pays, la couronne compte sur toi. Il paraît que tout le trésor y passe, dans ses soirées joyeuses. Et ils invite les hittites à pioncer au palais, maintenant ! je pense qu’il auront dans mon dos des conférences passionnantes, déjà que nos frontières peinent à s‘étendre. Tout en grattant la couche de peinture sur son visage, elle croqua un scarabée grillé en recrachant les pattes. C’était une invitation caustique offerte au prêtre pour qu’il dégage. Devin blanc d’élite, stratège de nome, prêtre en chef des dieux nilotiques, espion de la reine, grand maître de ma ménagerie de morpions, et peut-être pharaon en tant qu’époux de la reine, si je le décide, tu peux dire que tu grimpes à toute bringue les échelons de notre société.
– Et je te ramène la tête de Ramassidkouch ?
– Non, non, tu la plonges dans l’huile, je la trouverais en rentrant. Et je t’autorise à gouverner à sa place et à la mienne, en attendant, mais seulement les affaires locales, et surtout pas la politique étrangère. Les Hittites, je m’en chargerai plus tard. Mais je suis certaine que les choses s’apaiseront à Thèbes, grâce à tes résolutions constructives.
– Et bien je suis pas le genre à fuir la difficulté des problèmes posés.
– Tant mieux. La pire des choses est de se fuir soi-même. Vas-y maintenant, je ne serais pas ingrate, tu verras. Finalement, je te vois bien en personnage richissime et fastueux.
– Tout ça mériterait quand même d’être inscrit quelque part. Enfin bon, d’accord, j’y vais. Mais après la mort de Ramassidkouch, je veux que toi et moi, on tire des plans sur le vraiment long terme.
– Bien entendu, les projets ambitieux s’œuvrent toujours bien mieux en tandem. Embrasse bien fort mon petit mari de ma part, en guise d’adieu, quand tu le verras.
Tahosétlafer laissa passer Jésentilpèla qui finissait tout juste sa petite affaire. Une fois que le devin eut tourné les talons pour retourner dare dare à Thèbes sur sa mule, la jeune esclave referma les rideaux de la litière et d’une plume colorée autant qu’allègre, elle s’occupa à chatouiller la légende dorée de la pharaonne avec une obsession singulière :
– Elle te voulait quoi, la momie ?
– Tut…tut, secret d’ambassade ! espionnage, complot et romance, pensa-t-elle en silence, ça va bien occuper ce rasoir et nous, en attendant, on l’a plus dans les pattes. Il n’avait pas été si difficile, finalement, de faire briller ses envies.
Et puis ça secoua sec, parce que ses cons de porteurs avaient tout à coup décidé de sortir des sentiers battus. Leur chef avait insisté lourdement pour que Néefièretarée précise l’adresse d’arrivée de sa cargaison embarquée, pour la facturation suivant la livraison VIP. Comme, au lieu d’avancer, il insistait encore pour préciser que les frais de douane seraient uniquement remboursés sur facture, en cas de franchissement malencontreux de frontière, il filait à présent tout seul sur le Nil dans un emballage cadeau offert aux crocodiles. Celui qui fut désigné pour le remplacer était équipé d’une aide à la conduite, et Néefièretarée trouva très pratique ses vigoureuses alertes vocales à l’approche des nids de poule, mais aussi le fait qu’il criait le plus souvent possible la vitesse réelle estimée de la litière. Elle loua les dieux, parce qu’elle vit bien qu’il avait le foie en bonne santé et que son corps sain semblait en parfait état de fonctionnement.
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Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar
Aujourd'hui : Moins belle, la vie. Extrait numéro 40.
Le docteur Jason était l’homme de leurs vies, cependant, malgré les luminosités trompeuses de l’amour, Gwendoline et Babette aux prises avec l’injustice du destin voyaient leur cœur aussi déchiqueté que les côtes Bretonnes. Elles ne pouvaient aussi facilement se résoudre à éteindre autant de passion, fut-elle fractalisée. Au-delà des apparences, elles possédaient toutes les deux cet aura de mystère qu’ont parfois les infirmières, une ravissante fêlure discrète, pourtant bien tapie derrière le décor de leurs grains de beauté. Licenciées provisoirement de la clinique Saint Bernard, elles se voyaient toutes les deux chassées du paradis terrestre, mais ne pouvaient se résoudre à le quitter. Somme toute, Jeanne faisait payer très cher aux autres le prix de ses lubies. On pouvait admettre en elle l’ombre sournoise et permanente de Choupinou, ce doberman qui l’avait soit-disant violenté autrefois, mais certes pas cette incartade sensorielle envers le 93, laquelle débordait visiblement en dehors de toute saine éthique. La tragédie qu’elles vivaient à présent gommait leurs contradictions féminines en leur prouvant qu’il leur fallait finalement faire cause commune pour soutenir Jason. Un homme qui n’était pas directeur de clinique pouvait-il encore hériter du nom d’homme ? Gwendoline posa sur sa supérieure hiérarchique ses yeux de lagon Tahitien :
– J’imagine que je me sentirais pareil si ma fille de quinze ans venait me dire qu’elle est enceinte, fit-elle, tout en faisant cliqueter d’affolement ses boucles d’oreilles aux pampilles de strass perlées.
– Et moi si je fermais ma bagnole avec les clés dans le coffre. Elle ponctua sa phrase d’une moue dégoûtée digne d’une princesse chinoise.
– Oui, on est salement barrées, ma chère. Soudain remplie d’empathie, elle renonça à lui faire remarquer qu’elle la trouvait rapetissée de deux centimètres.
Babette évita maladroitement le regard insistant que sa collègue portait sur ses chaussures plates. Au moins ne pouvait-elle rien penser de la géométrie austère de sa tenue de soignante, puisqu’elle figurait leur uniforme obligatoire et commun. La surveillante générale préféra elle-même se taire sur le fait qu’elle ne pensait pas Gwendoline en mesure de réaliser pleinement sa vie. Il leur fallait d’évidence de nouvelles boussoles pour envisager l’avenir. Les règles qui avaient jusqu’à présent dominé leur monde se lézardaient, craquaient comme un pantalon de pervers, leurs certitudes réciproques concernant l’une et l’autre chancelaient, mais par-dessus tout, Jason Halrequin allait bientôt se voir traquer par les impôts. D’ailleurs, que pouvait-il faire encore, là-haut, tout seul dans son bureau ? Mues par un consensus muet, elles résolurent d’y aller voir, en parcourant les couloirs cette fois immensément vides, puisqu’à cette heure tardive, il n’y avait plus qu’eux trois dans toute la clinique. C’est toujours plus facile de se concentrer sur son boulot que sur sa famille, quand on en n’a pas. Voilà pourquoi à ce tournant brutal de sa vie, après avoir vidé son coffre-fort de ses liasses de billets, Jason collait dans un lourd carton les documents d’une telle importance qu’il devait en urgence les brûler dans l‘incinérateur. Il salua ses infirmières, bien décidées toutes les deux à lui donner le courage d’avancer. Il fallait qu’il puisse reprendre de l’assurance et se ressentir beau :
– Salut mes petits coeurs. Ah, quand je pense que j’avais autorisé les poussettes dans mes couloirs et qu’on vient maintenant m’emmerder !
– Allons, Jason, remarqua Gwendo, sans nul doute sous le coup d’une douce fébrilité, car il avait bien dit mes petits cœurs, vous avez supporté avec tellement de professionnalisme les crises de colères et les rages de dents de vos patients !
– Il y a un mystère de la maladie, sans doute, mais plus encore de la guérison. Peu importe, à vrai dire, si le client règle sa facture. L’espoir tarifé ou non restera toujours la meilleure thérapeuthique, de toute manière.
En quête soudaine de l’ultra-confort, Gwendoline s’approcha du médecin pour lui poser la main sur le bras. Babette n’en fut pas courroucée, mais elle s’approcha pour faire de même de l’autre côté :
– Vous savez bien que vous nous avez, nous.
Aucune des deux ne savait comment aborder en douceur leur chef pour lui proposer un massage-resto en leur compagnie. Les hommes n’avaient pas cette faculté des femmes à deviner les choses, il se dégagea d’elles pour continuer à bourrer son carton. Dans cette boîte périssable, se rangeaient plusieurs secrets inavouables, quelques combines médicinales comme une copie annotée par Jason du précieux « saignare, purgare, clysterium donare » et pas mal de preuves plus financières qui pouvaient lui valoir un bon nombre d’années de prison. Au moins, il ne tituberait pas lorsque les policiers viendraient fouiller son bureau. Ce qui n’allait pas tarder.
– Votre capital articulaire est tellement précieux, Jason, laissez-nous vous aider, cela vous soulagera.
Babette fit un clin d’œil à Gwendoline, chose impossible à imaginer le matin même. Elle ôta même mentalement un peu de la graisse qu’elle lui avait perfidement attribué. Il les laissa manipuler sans rien dire les contrats de labos, les certificats de legs, de donations, de dons et autres assurances-vie, pour fourrer le tout en piles qui remplirent deux nouveaux cartons. Le trio savait qu’il était hors de question de déposer le tout en déchetterie, Mensinq aurait fouillé jusqu’au compost. Non, un vieux carton porté à 1000° ferait à ces papelards un conteneur bien plus adapté. Quand ils eurent finis, Jason plongea dans son fauteuil avec un brin de fatigue :
– C’est toute la clinique que je devrais brûler, tiens !
– Vous faites preuve d’une belle assurance, docteur Halrequin, mais ça ne couvrirait peut-être pas tous vos frais. Calmez-vous donc, Mensinq ne trouvera rien, ni ici ni chez vous, et vous pourrez rouvrir bientôt. Nous, on va retrouver Jeanne pour lui faire cracher où se trouve son mariole. En tout cas, l’aide bénévole de Gwen et moi est gratuite et ne nécessite ni référence client, ni avocat. Je vous ai laissé voir mes seins, rappelez-vous, n’est-ce pas là une grande preuve de confiance ?
Ce fut au tour de Gwendoline de tourner la tête pour passer à Babette un peu de pommade visuelle :
– Babette a raison, Jason, n‘avez-vous pas le souvenir de mon french kiss ? Aucun médecin ne se trouve à l’abri de la maladie de Raynaud, qui trouble la circulation sanguine dans les extrémités. Nous pourrions d’ailleurs le vérifier aisément, toutes les deux, si vous étiez plus disponible.
Enervée, Babette se mit à boire beaucoup d’eau, pour neutraliser l’effet toxique de ce que venait d’avouer Gwendoline :
– Ah bon, vous vous êtes roulés un palot, ça tu t’étais bien gardée de me le dire !
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Aujourd'hui : La saga du trône de Fion - tome 1- Sur la queue du dragon. Extrait numéro 41.
A l’anjorner, William de Bochibre, seigneur de Balaizebaloches, fut le premier levé. Il s’étira dans la froidure du matin en ajustant son bonnet de fourrure, sous de biens vilaines ombres qui dansaient au plafond, puis il alla refaire le feu pour un peu mangeailler. Il fatrouillait dans sa tête des pensées sombres, car il n’oubliait point son but de s’octroyer pour lui-même la plante de magie. Fort heureusement, ces gens de la communauté avec qui il s’occupait à bourlinguer le prenaient pour heureux compère, et non point comme le vil fredain qu‘il était en réalité pour eux. Hélas, il était loin de Fion et le sieur Baristan Lakeu ne pouvait avoir connaissance de sa joïance à tromper si facilement l’ennemi. Que Kramouille confonde ces patrouilleurs qui avaient décimés son armée, soit-dit en passant. Il restait cependant une route longue et hasardeuse avant de revenir en son logis, et la fameuse pinette de curation n’était point encore cramponnée dans ses paumes. Comme il cogna sur le pavage son casseron, il réveilla Mirlen qui dégagea de son mantel en se grattant les burnes. William toisa en douce le vieux mage, se demandant pendant combien de temps encore il pourrait bien lober ce clairvoyant aux joues creuses et à la barbe grise.
– Bonjour William, on n’a vraiment point chaud à roupiller, dans cette castellerie !
– Venez donc partager ma flambée pour y faire bonne chière, je suis tout juste en commençaille de mon dîner.
Ils mangèrent en silence en se mirant leurs figures enflammées. Mastiquant leurs grenouilles, ils entendirent soudain un loup gueuler, ce qui donna aux alentours un sentiment d’alarme. Puis ils firent une cordiale réception aux autres, lesquels un par un sortaient des couvertures. Rassasié, le chevalier Lancebroque du Lac alla dehors en débarrant la porte, pour aller dire bonjour à son cheval. Il se fraya passage dans un mètre de neige, puis il revint tout à coup affolé, comme s’il venait de parcourir une trouée des enfers :
– Assassiné, Sainte Kramouille de nos ancêtres, mon bon Chopper au poil si doux n’est plus en vie !
Tous se précipitèrent à sa suite dans l’écurie, pour constater que la pauvre bête avait les os à nu. Ses cuissots avaient été savamment découpés comme par lame de faux. Helga émit en voyant ça un cri plaintif. Mirlen s’avança vers le crime avec gravité, en alchimiant longtemps sous tous les angles le gros corps mutilé :
– Ma science puise à une eau très pure, et je peux déjà dire que ce n’est point ici le travail des loups.
Soutenu par les autres, la larme à l’œil, Lancebroque s’empara de la queue du cheval qu’il dégagea de l’horrible spectacle pour la montrer à tous, en l‘agitant de sa main valide :
– Ce que vous voyez là n’est pas autre chose que la rapine odieuse des Onkulés. Les rôdeurs de la nuit sont venus là pour nous dévorer. Sachez qu’il est bien impossible de calmer les tortures de leur faim. Boudiou de Kramouille, adieu mon bon Chopper, qui n’avait point encore produit gentil poulain pour lui succéder, sans compter que tu m‘avais coûté bien cher au marché de Kiess !
– C’est force de bon sens et nous nous bornerons à votre témoignage, seigneur Lancebroque, mais à présent, amis, rentrons pour aviser, car maintenant ces vilains pourraient bien nous épier.
Blanches armes à la main, on revint dans l’abri en barrant le loquet de la lourde porte qui défendait l‘entrée. Belbit était déjà depuis longtemps revenu près du feu et, sa langue un peu épaisse, tirait de sa corne quelques gouttes discrètes :
– Nous ferons bien de fermer au plus vite nos ballots pour retourner chez nous.
Notre voyage, lui répondit Mirlen, n’est point vain exercice, ni construit pour nous divertir. Nous devons tenir tête aux cannibales. Il n’y aura point de brouille entre nous, car nous devons lutter. Si nous manquons à nos devoirs, nous nous verrions autant coupables de perfidie que de parjure.
– Bien dit, fit Hivalanoué, qui avait le cou gros et les épaules larges, n’oublions d’ailleurs pas que nous avons toujours sur nous nos bonnes épées et des épieux pointus.
– Kramouille punit les paresseux et récompense les courageux, lâcha Erald, pour ne pas être en reste.
Helga sécha sa jupe aux flammes et tous jurèrent de rester unis, en lichant force gnôle sous les voûtes en berceau, ce qui changea leurs craintes en de grands éclats de rire. Pleine de breuvage, Helga fit sa coquine à l’adresse de Lancebroque, en l’invitant à venir s’asseoir près d’elle, car elle avait envie de le consoler.
– Beau doux ami, dit-elle en chuchotant à ses oreilles, priez Kramouille en mon nom de ce qu’il vous plaira. J’ai eu tant de bonheur à m’arçonner dans l’herbe en votre compagnie.
– J’en aurai bonne grâce, mais retournez chérir Erald, car j’esgarde bien qu’il n’est pas comme vous disposé à me faire tant d’honneur. J’ai bien vu qu’il n’a rien mangé depuis la veille. Sans compter que hier soir, je vous ai entendu.
– Sire Lancebroque du Lac l‘estropié, dit-elle déconfite, vous voyez mon ami follement prisonnier. Je suis sans doute bien lasse de cette convoitise qui fait craquer ses chausses. Peut-être serait-il bon de lui donner enfin lumière sur nos envies.
– Point n’est bon, dame Helga, car Mirlen a bien dit de ne pas chamailler.
– Ne suis-je point selon vous une damoiselle d’une grande beauté ?
– Si fait, si fait. Mais nous devons pour l’heure pacifier vaillamment le feu de nos entrailles.
– C’est vous qui dites, ami, mais moi je jase que c’est quand vous voudrez, car j‘ai bien d‘autre idée pour le calmer. Elle se sentit d’un coup mouiller en soupirant et ses yeux pétillèrent de gaité. C’est beau geste de secourir les veuves en tant que chevalier, moi je dis qu’il y a autant de gloire à venir en aide aux femmes mariées. Et puis d’ailleurs, rappelez vous qu’Erald et moi ne sommes rien d’autre que deux copains qui s’unissent quelquefois en joyeuses foutreries.
Puis ils cessèrent de donoyer, pour ne point transformer le chevalier Erald en dévé. Mais il avait en cette heure d’autres chats à fouetter, puisqu’il avait en tête de parcourir plus en détail le sanctuaire de Proutachatte, avec Hivalanoué et William portés à ses côtés. L’idée était pour eux de trouver une sortie dérobée.
Revue de presse.
Aujourd'hui : il lisait par dessus les épaules.
Message édité par talbazar le 29-01-2018 à 13:15:54