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Auteur | Sujet : La moyenne Encyclopédie du pro-fesseur Talbazar. |
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talbazar morte la bête, mort le venin | Reprise du message précédent : |
Publicité | Posté le 02-03-2014 à 16:18:45 |
talbazar morte la bête, mort le venin |
talbazar morte la bête, mort le venin | Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar. Voilà qu’ils arpentaient à présent comme des géomètres le versant sud du doigt des derniers hommes. Le paysage différait grandement de la forêt de la kounass par son humidité relative et le soleil n’ardait point trop. The climates comprises a variety of soundscapes fashioned with a great diversity of birds songs. Bref, entre le lever et le coucher du soleil, on entendait les piafs et tous les bruits de la jungle, et ça tapait forcément sur les nerfs de la communauté de la gnôle, puisqu‘ils n‘avaient guère envie de partager le quotidien des fouines. Sur leurs chevaux, ils se frayaient avec peine un chemin entre les grands arbres, autour desquels s’enroulait de temps à autre Belbit le Huelabit pour s‘y enraciner, en chantant «Jingle bells», singeant un troubadour de la Fine amor. Après avoir ripaillé tous les suifs, bacons, poissons et autres vivres provenant de chez Bing Bong, ils prélevèrent leur pitance dans la nature sauvage, à force coups d‘arbalesterie. Tout de suite après, en tant que guide spirituel et bien qu’il n’accorda que de rares interviews, Mirlen le magicien leur indiquait les petits coins propices au soulagement physique, par contrat naturel. Face au défi collectif qu’ils relevaient dans cette quête exaltante, Hivalanoué et Erald se la jouaient plutôt vagabonds paresseux, par utopie raisonnée. De temps en temps, Helga jetait des cailloux aux chouettes, aux rossignols, aux pintades, aux dindons, aux hyènes, aux gibbons, afin d’occuper au mieux ces mystérieuses journées de découverte. La multiplicité de leurs regards, de leurs points de vue, les ramenaient constamment à une ennuyeuse et unique réalité : ils étaient vraiment perdus loin du vrai monde et il se faisaient chier. Helga pratiquait donc avec son chevalier quelques salutaires aspirations au bonheur, lui tendu, elle concentrée, sous les sarcasmes aigris de Belbit et les grands sapins. Mais dès qu’elle voyait la force de l’amour pointer chez le nain, elle faisait bien sûr tout pour lui déplaire, parce que les mecs qui font étalage de leurs sentiments, la donzelle trouvait ça lourdingue. Puis elle recommençait à nettoyer les dents d’Erald avec sa langue, sans plus s‘occuper de l‘autre houlier. Bref, dans cette atmosphère de solitude tragique, dans ce désert végétal sans frontière, c'estoit beaucoup d’arbres, le boulot se montrait déprimant et puis voilà. Bravant leur patrouille, William suivait l’arroi comme une ombre dans la douceur tamisée des aubes furtives, brocardant à part lui la magnificence de ces piteux héros, aussi nigauds que niais, par mépris gratuit. Lui se guidait à la lumière de la promesse qu’il s’était fait à lui-même de devenir roi du Fion, et il comptait bien entendu sur ces fâcheux pour y parvenir, hélas désormais sans la momie de sa pauvre mère, feu Gudrun l’Enrobée. La grande débrouille, quoi. C’était parfaitement clair, frais et brillant, car sans l‘audace, point de liberté de créer. En attendant, il pataugeait dans l’eau croupie son ambition qu’il ne voulait pas chimérique, aveuglé par une pluie insistante qui aurait pu à elle seule briser sa volonté. Lui, c’était un homme confronté à la solitude de son destin, ni distrait, ni résigné, puisque, originaire des confins de la Tartarie, William était un esthète Tartare. Vengeur silencieux rongé par l‘obsession, il laissait soigneusement aux autres leur longueur d’avance, s’arrêtant à peine pour laper sa soupe destrampée de vinasse et prendre le thé à heure fixe, se réveillant de temps en temps pour bailler, veillant la nuit à ne jamais se faire voir par l’autre bande de glandeurs, par ailleurs fort dangereux, jusqu’à l’extinction complète de leur feu. Un matin, ils arrivèrent sur une lande connue d’aucune carte, mais qui avait pour nom la terre du p’tit lieu. Qu’elle ne fut pas leur surprise de découvrir là une grande ville, que ses habitants nommaient Touatuakagué. Ils apprirent qu’elle était gouvernée par une reine extrêmement belle, Touatulanîkée, la Dame blanche de la terre du p’tit lieu. Immédiatement présentés au palais, Mirlen fit les présentations au nom de tous et révéla le but de leur présence dans le secteur. Mais de suite se révéla un problème de taille, car Touatulanîkée, damoiselle qui connaissait bien les hommes et la vie, devina celle du machin d’Hivalanoué et voulu sur le champ l’épouser, car elle était veuve de chasse. Or, le chevalier fut lui-même grandement subjugué par la beauté irréelle de la reine et décida de rester pour toujours à Touatuakagué. – Point ne désire vous faire poireauter, beaux doux amis, mais voilà que j’ai moult alanguissement pour la reine de ce royaume. Ce serait grande complainte de subir son courroux, car elle veut me fiancer, et vous interdit à jamais vous aussi de quitter ceste ville ! – Que nenni, lâcha Helga, je m’en vais de ce pas botter les fesses de cette salope çy dessus spécifiée. – Voilà qui ferait preuve de vilaine courtoisie, car son lit est très bon. – Tu plaides bien basse cause, Hivalanoué, et oncques ne saurait diviser la communauté de la gnôle, admonesta Mirlen, en prenant pour l’occase un air plus que sévère. T’aurais-t-elle oint de quelque onguent, par grande mesquinerie de demeurée ? – Point la reine ne m’a larciné raison, maître mage, je suis tombé sur elle comme on tombe en amour, et puis c’est tout. – N’aurait-elle point baillé secrètes paroles, en picolant devant votre flambée ? – Non je te dis, elle est trop bonne, c’est juste ça que je sais. – Bien, bougonna Mirlen en regardant Erald, par Sainte Kramouille, nous voilà prisonniers ! Message édité par talbazar le 10-03-2014 à 20:56:54 |
talbazar morte la bête, mort le venin | Cours universel de zoophilie appliquée. Chef sioux Lakota venant de pratiquer le sexe oral avec un aigle royal. Niquer des aigles royaux est chez certains une pratique ancestrale : « Les Tartares sont depuis des siècles passés maîtres de la chasse aux faucons. Ils courent après dans la grande plaine, les attrapent et les niquent. Avec eux, pas de y’a qu’à faut qu’on, c’est la grande aventure Mongolienne. » (les Bouriates et les Kalmouks steppe par steppe / including : the Tartarians step by step, a field guide to hawks - Abbé Julio. 1885). Les émirs d’Arabie font pareil, en variante des chameaux*. En Amérique du Nord, plusieurs tribus amérindiennes, plus précisément celles des Cris des plaines, car niquer un aigle vous oblige forcément à crier, les membres virils des hommes de ces tribus se couvraient souvent de leurs plumes. Quand un chef ordonnait à un jeune guerrier de niquer un aigle, c’était un suprême honneur, et tout le campement se bidonnait par avance. Plus près de chez nous, même si ça fait loin, les seigneurs du Moyen-âge pratiquaient aussi cette récréative activité, parfois en complément des chevaux, qu‘ils bourrinaient copieusement près de leurs châteaux. On voit que les oiseleurs ne restent jamais oisifs. Les bergers pyrénéens préfèrent quand à eux les vautours fauves, mais plus encore leurs brebis, ou de jeunes chèvres de montagne, dont ils abandonnent ensuite les carcasses fumantes aux ours, qu’ils niquent rarement, contrairement aux femmes de routiers. Depuis l'Antiquité, l’aigle royal, de son nom latin Aquila Chruysaetos, est symbole de victoire, on s‘en doute. On peut dénoncer le Jules César (car les amateurs d’aigles romains étaient légions), et Napoléon, le grand et le petit, qui lui ont fait hommage, ainsi que tous les Allemands, qu‘ils soient Nazis avérés ou justes sympathisants. Notons que chez ces derniers, l’aigle a deux têtes et un seul cul.
Ainsi, suivant à la lettre l’expertise des niqueurs d’Aigles Tartares, nous nous équiperons des éléments suivants : Un aigle royal Un chaperon Un gant de cuir Une pince à linge Nous-mêmes On ne peut compter sur la perfection de son propre camouflage pour l’approcher par derrière, l’aigle est en effet doté d’une vision exceptionnelle, huit fois plus perçante que les humains. C’est la raison pour laquelle on le dotera d’un chaperon pour couvrir ses yeux, ce qui le fera tenir tranquille jusqu'à ce que nous soyons introduits dans le lieu destiné. C’est connu, l’amour rend aveugle, mais il ne rend pas sourd ; les aigles ont en effet des oreilles qui sont dissimulées en dessous des plumes, voilà pourquoi vous devrez chaque fois lui susurrer des mots doux, pour l‘amadouer. Ceci par exemple : Votre jeu nuptial commencera aux beaux jours de l'hiver, quand les ascendances thermiques sont favorables et que la chaleur vous envahie. Pendant cette période, les aigles ne supportent aucun dérangement et n'hésitent pas à abandonner leur nid et leur ponte s'ils se sentent niqués. Surtout s’ils se doutent que vous êtes un ponte de la finance, un rapace aux bourses bien garnies. Vous mettrez obligatoirement une capote anglaise, ainsi votre aigle royal bénéficiera d'une protection totale, conformément à l'arrêté ministériel du 17 avril 1981. Ayant choisi un secteur propice, vous amorcerez une descente en spirale, guettant le moindre mouvement que trahirait votre proie, grâce à votre acuité visuelle également remarquable. En montagne, vous profiterez au mieux des escarpements du relief pour surgir à l'improviste. Souvent, les apprentis niqueurs calculent mal leur vitesse et culbutent. Dans la taïga, vous apparaîtrez brutalement au détour d'une clairière, comptant sur l'effet de surprise, gage du succès. S'il peut être plaisant de se lancer sur un oiseau en plein vol, vous privilégierez la capture à terre, profitant de la panique, même s’il reste possible de fondre depuis un arbre, après être resté quelque temps à l'affût. La femelle bascule alors sur le dos et essaye de parer de ses serres cet assaut. En l'absence d'ascendances thermiques, niquer un aigle royal se limitera à un viol battu plus près du sol. Un frémissement imperceptible trahira votre présence à l‘aigle, si on le nique comme un lapin sans faire sa marmotte : l'aigle accélère ses battements d'ailes, abaisse sa trajectoire, essaie de voler en rase-mottes, mais rappelez-vous qu’il est fermement maintenu par la pince à linge. Votre future victime tente bien sûr une fuite éperdue. Trop tard ! vos coups de reins puissants ont frappé en un éclair... Victorieux de votre aigle, vous trônez sur votre proie, bras écartés, bouche ouverte. * (La moyenne Encyclopédie du pro-fesseur Talbazar / Cours universel de zoophilie appliquée - De la bonne manière de niquer un chameau.. VOL 2) Message édité par talbazar le 21-03-2014 à 14:51:07 |
Publicité | Posté le 19-03-2014 à 10:55:07 |
talbazar morte la bête, mort le venin | Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
Dans cette ville étonnante aux toits recouverts par la merde des pigeons, les hommes et les femmes vieillissaient pratiquement sans rien faire, clôturés du monde. Compte tenu de son isolement et la proximité de l‘immense no man‘s land du Marais-Jean, Touatuakagué ne connaissait en effet aucune querelles frontalières, plongée qu’elle était au sein d‘un univers désespérément circulaire. Un scepticisme identique demeurait par ailleurs au niveau des campagnes, avec des paysans occupés la plupart du temps à se nourrir au milieu des résidus de fumées accumulées par les ans. Le seul panneau existant dans la ville n’indiquait qu’une seule direction, celle des orées du Marais-Jean, ce qui faisait pousser de profonds soupirs au vieux et fripé Mirlen, lequel se tamponnait le tarin chaque fois qu’il passait devant. Prenant acte des obscurités de la chose amoureuse, il faisait comme les autres mais il mourrait d’impatience, berné d’un mouvement impossible, avec un grand dégoût au fond de son cœur, incapable d‘accepter leur insupportable condition. A aucun moment il n’envisageait de renoncer à fuir au Marais-Jean avec toute la communauté, y compris ce peigne-cul d‘Hivalanoué et sa grande épée. Derrière le magicien, crochant Erald par le bras, Elga baguenaudait gentiment entre les statues équestres en babillant avec lui de choses et d’autres ; un moment elle leva son nez, amie du vertige, vers les hautes tours qui dominaient la ville. – Ouais, enfin la plupart ne servent à rien et ne sont là que pour faire joli et impressionner le lecteur, par stéréotype visuel, c’est Hivalanoué qui me l’a dégoisé. D’ailleurs, au sommet de ces gigantesques édifices, des guetteurs surveillaient effectivement sans raison l’espace aérien. Quand à lui, Belbit le Huelabit filait le guilledou avec des filles de taverne et autres bordières en leur susurrant des paroles miellées. S’expatrier, leur disait-il, sentant soudainement le besoin de causer, c’est mourir à soi-même, c’est s’arracher nos liens. – Commence par ceux de mon surcot, vilain petit nain ! Ce qu’il faisait aussitôt en s’écartant des crachats posés sur la terre battue de la « Tige secouée », labourée sans interruption par les pieds nus des danseurs bourrés. Avec sa belle maitresse, Hivalanoué filait pour sa part le tea for two, offrant à la reine les distractions nécessaires à une femme de sa haute condition. Dans leur chambre à coucher de plaisantes scènes nocturnes se multipliaient et Hivalaoué suivait sa reine à ses traces, au gré d’une passion destructrice, puisqu’ils cassaient constamment leur luxueuse literie. Comblée et épanouie, Touatulanîkée aux paupières blondes aérait son chevalier, délaçant sa braguette en prenant les devants et ouvrait ensuite rien que pour lui le grand livre des merveilles du monde, car le trouble s’était emparé de son âme ; l‘idée de la quitter une seule seconde était donc devenue pour lui une chose odieuse. Esclave, embrasé par les charmes de la Dame blanche de la terre du p’tit lieu, il prouvait qu’on ne s’élève pas que par la pensée et abandonnait pour sa mie tout ce qui faisait sa vie d’avant. Il pénétrait en elle spontanément pour mieux se soumettre, pardonnant à ce bourreau somptueux en priant Kramouille, avec doigté et grande douceur, et beaucoup de salive coulait sur son menton amoureux, comme une huile de vie. Touatulanîkée avait un beau rire franc et une main énergique, ce qu’elle prouvait à loisir derrière ses paravents. Vivant en grand areu, Touatulanîkée était aussi fort imbue de sa dignité, puisqu’un fort groupe de sergents armés attendaient constamment ses ordres dans chacun des couloirs de son logis du château royal, mais les salariés de la société de surveillance observaient toutefois une pause déjeuner entre 13h et 14h. La nuit, ils fermaient à double tour les lourdes portes de la cité et retournaient pioncer à l’hôtel de la garde, ou bien filaient massacrer dans les écuries des forces sociales menaçantes. Un jour, Mirlen, Erald, Helga et Belbit demandèrent audience à la reine pour faire valoir leur droit. Message édité par talbazar le 26-03-2014 à 23:12:19 |
talbazar morte la bête, mort le venin | tout ça, et dire que c'est dimanche !
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talbazar morte la bête, mort le venin | Salon littéraire : William de Bochibre, seigneur de Balaizebaloches, avait changé de métier. Il courait désormais à mi-temps dans la rue après les porcelets et les orphelins, pour le compte de la riche guilde des bouchers de Touatuacagué et la bourse rebondie des jeunes traiteurs du quartier de Woualstrit. Scie en main, il se rendait au travail tôt le matin et rentrait tard le soir dans la chambre qu’il venait de louer par discrétion dans la taverne du « Bout qui remue », afin de ne plus dormir dans la rue. Ainsi travaillait-il plus pour gagner plus, sans perdre une seconde de vue sa mission de surveillance de la communauté de la gnôle. Il les mirait sans relâche, en particulier le Huelabit, puisque Belbit passait son temps à récurer sa crasse dans les étuves des établissements de bains publics, en compagnie par ailleurs fort galante de la gentille Fredonne Saquequet à la peau fine et presque sans pelage. Caressée par une lumière très douce, la jolie paire de seins dévoilée de la mignonette prouvait qu’elle n’était point ovipare : – Vous avez bien raison, vous autres, de vouloir fuir ce bled. Notre ville, on l’aime ou on la quitte. – On peut toujours tuer les hommes mais pas leurs idées, ajouta Belbit en ajustant le petit bonnet qu’il portait sur la bête, mais nous avons fait vœu auprès de la reine Amandine de Fion. Là-dessus notre volonté sera toujours inflexible, à l’image de mon bas-morceau que tu tiens à présent dans ta main savonneuse aux ongles si bellement rognés, à défaut de les renier. Dans la salle surchauffée et bondée, ils avaient bien du mal à s’entendre, ce qui les obligeait à se contorsionner au-dessus de la planche du baquet où barbotaient toujours des choses, ceci dit sans mentir. C’est pourquoi ils préfèrèrent s’étendre nu à nue sur une paillasse posée à même le sol carrelé, au milieu de l’agitation des baigneurs qui allaient et venaient eux aussi en tous sens, au sein de grandes rondes joyeuses. Dans les tourbillons des vapeurs du bain chaud, certains bourraient leur foyer désenfumé par un simple trou, buvant du vin de myrtilles et d’autres étaient mouillées, encore tourneboulées par des exploits récents. On frappa du poing sur la lourde porte en fer de l‘entrée, un homme éméché toisa la compagnie, puis il entra et se mit à crier jovialement : – Dame blanche se marie en son palais avec le noble étranger, ce coup-ci ça y est ! Belbit se raidit, se déraidit et s’habilla en vitesse. Fredonne fit un pas en arrière et s’essuya la bouche pour se diriger à son tour vers la sortie. Après avoir jeté une poignée de pièces à la patronne assise derrière son comptoir, ils s’éloignèrent rapidement et se séparèrent finalement un peu plus loin dans la rue. Enthousiaste, Fredonne montra à son ami, après l‘avoir sorti de sa tunique en dalmatique, le petit flacon d’or qu’elle avait réussi à piquer. Sur le visage barbu de Belbit se lisait les traces d’une grande colère froide, car la nouvelle du mariage l’avait comme échauffé : – Point n’est permis à Hivalanoué d’être aussi bête. Les chevaliers amoureux sont des gens si stupides ! Une étrange terreur se mit à luire tout à coup dans les yeux de Fredonne, comme si tu la lisais : – En attendant, que mon mari cocu n’apprenne jamais que nous allons ensemble nous délasser aux bains. Nous serions bastonnés. Même si je me rue à tes joyeux assauts avec grande confiance. – Ceci ne sera point, chère friponne, car jamais Ofredon n’apprendra par mes mots que je taquine sa dulcinée. Que je meure sur place s’il y a fausseté dans ce que je viens de dire. – Fasse Kramouille que tu dises le vrai, mon tout petit nain, car il me croit toujours sa fidèle monture. A cause de la barbe qui mangeait le visage de son amant, Fredonne ne s’aperçut pas qu’il était en train de sourire. Il rassura la petite bonne femme aux longs cheveux noirs en la fixant dans ses yeux d’un bleu discutable : – T’inquiètes, Fredonne, notre lit ne sera jamais nuptial, mais quand je promet, je promet. Pour l’heure, je m’en vais retrouver mes amis, afin que l’on avise de la conduite à tenir, rapport à ce foutu mariage tant escompté par Touatulanîkée. – Cette garce de reine a bien de la chance de faire ce qu‘elle veut, moi il n’y a que dans le ménage que je commande, et encore ! Bon, faut que je me grouille d’aller surveiller les cuisines du château ou m‘attend certainement bien des gibiers à poil. Par-ci, par-là, quelques soldats avinés trainaient par les cheveux quelques vierges timides en circulant dans leur fourrure enduite de saindoux, où bien encore violaient pour se détendre en riant des promeneurs amusés, y compris les excommuniés à qui ils mettaient spécialement dans leur cul la belle corne torsadée d’une blanche licorne. Au son des crieurs, certains badauds mangeaient quelques pâtés aux châtaignes qu’ils faisaient déguster aux amateurs, ou alors s’entretuaient à l’arme blanche malgré la trêve de Kramouille, sous les yeux complices des grands mères, vautrées à leur fenêtre après avoir jeté leurs eaux. Pas dingues, les marchands alignaient à la hausse les prix des denrées vitales, tels ceux des pots de yaourt, des cartes postales et des boîtes d’allumettes. Des voleurs se cachaient derrière chaque volet des échoppes. Les nombreux chariots ferrés venus de la campagne avaient de plus en plus de mal à se garer, car les places commençaient à coûter de plus en plus cher. Bien que marchant au radar par grande picole, les gens d’armes avaient donc fort à faire dans l‘exécution matérielle de leur mission, à dix sous d‘amende. Comme les autres, Belbit s’amusa un temps à rouler sur des œufs de pigeon au cours de belles glissades, assista émerveillé à un plaisant sheep-dog trial suivi d‘un amusant lancé de crapauds, s’esclaffa des clowneries, des pantomimes et des acrobaties des condamnés à mort par séance de justice, buvant quelques bières pour se réjouir de leurs atroces souffrances. Il participa en connaisseur au concours du plus beau navet de la croisette, pour l’occasion remplie de prostituées affairées sous les tantes colorées, se perdit dans le labyrinthe des jardins d’abricots engraissés par le fumier des crottes, circula au milieu des Touatucagues accroupis à l’ombre des longues toiles de partage. Il fini par s’étendre sous les murs crénelés, complètement cuit, dans les douves du château où Mirlen et Erald le retrouvèrent le lendemain matin, en train de dégueuler sur l’herbe d’un talus situé près du children‘zoo, comme un jeune dans le vent. Sans se soucier d’eux, Helga faisait sécher sa laine et flânait plus loin, avec une envie folle de cueillir des pivoines qu‘elle tresserait dans ses cheveux bien coiffés, ravie de se trouver loin du bruit et des fureurs de la ville. Par magie, la voix pure et pleine de charme de Mirlen souffla dans les bronches de Belbit pour le réveiller tout à fait, ensuite le chevalier Erald lui botta méchamment son train griffé par les broussailles. Il le somma vertement de les suivre, car ils étaient eux aussi invités au banquet du mariage d‘Hivalanoué, festivités pour lesquelles la reine leur avait déjà fourni les billets VIP. Message édité par talbazar le 20-04-2014 à 18:39:17 |
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Message édité par quiet now le 22-04-2014 à 21:09:59 |
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