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Auteur Sujet :

La moyenne Encyclopédie du pro-fesseur Talbazar.

n°37319368
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 02-03-2014 à 16:18:45  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
Salon littéraire :  
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : La saga du trône de Fion / Tome 1-Sur la queue du dragon - extrait N°17

 
 
On retrouvera le début ici : http://forum.hardware.fr/hfr/Discu mais faut fouiller !
 
http://img11.hostingpics.net/pics/ [...] 4copie.jpg
 
Quand tous revinrent au château, ce fut pour découvrir avec consternation le grand cadavre du géant qui obstruait l’escalier. William en était à se pogner tranquille de la dextre, mais il se garda bien de faire le moindre bruit, tout en épiant sournoisement ses ennemis de l’autre main. Méditant sur les trois yeux ouverts du géant mort, la communauté de la gnôle avait des visages inquiets et l’humeur sombre.  
 
– Par la Sainte Kramouille, se contenta de dire Belbit, ce bon géant est mort, qui tant nous sut aimer, mais il se fait que j’ai grand-soif, à présent !
 
 S’ensuivi un intense Brainstorming, ponctué de vaillants coup de cornes et de babillages avisés, pour honorer le souvenir de leur ami. Sieste faite, on trouva la corde qui avait tué Bing Bong, mais nul ne sut quoi en penser, car il n‘était pas mort de fatigue ni de chagrin, mais sur un simple coup de fil qu’on lui avait donné. Le géant était devenu froid et dur, il serait impossible de le déplacer pour le virer par les créneaux. Bien qu’ils furent à l’abri de ses murailles, ils leur fallu convenir de quitter désormais cet endroit. Helga insista pour ramoner la cheminée de sa chambre avant de partir et Erald alla lui porter aide, une fois la porte bien verrouillée. L’oreille collée devant icelle, Belbit se frotta les paluches de plaisir, par grande chaufferie. Il pris sa bite pour arbitre, en droite justice, utilisant sa main en bonne charité. Aussi mince que souple, Hivalanoué l’attrapa par le col et l’envoya gicler de part les douves, car le grand chevalier aimait les farces et la gaieté. Une fois nagé en maugréant, le petit Huelabit revint taper au pont-levis. Mirlen le Tchatteur décida à son tour de l’emmerder :
 
–  Hôlà, par la vertukramouille, qui heurte à cette heure ?
 
–  C’est moi Belbit l’infortuné, petit et laid, mais très rusé.
 
 Mirlen eut tout d’un coup pitié de sa vilaine allure et le laissa rentrer. A l’étage s’entendait toujours le frou-frou de la robe d’Helga qui se fendait la pipe en nettoyant la tuyauterie, encouragée par les échos joyeux de son ramoneur, visiblement en bonne route sur le chemin de l‘honneur et de la victoire. Pendant ce temps, Mirlen mit en caisse les vivres qu’il pouvait trouver et ses bourses s’emplissaient d’écus, tout en vérifiant l’utilité de la moindre babiole, y compris ce qu’il put collecter dans les caves. Il passa même une fois devant William sans l’avoir remarqué, lequel poignard en main se jura d’esbarber le magicien, s’il venait à être découvert. Ils avaient ainsi de quoi ravitailler une ville, ce qui serait bienvenu pour parcourir le doigt des derniers hommes, avant d‘atteindre le marais-Jean. Obéissant, Belbit monta cette fois l’échelle de son lit-clos pour y prendre avant leur départ un peu de repos, ne se levant qu‘une fois pour y faire dans son pot.
 
 Dans le royaume de fion les cloches sonnaient toute la journée, car la reine Amanda se languissait toujours, vraiment très malheureuse de demeurer sans joie. Caressée par tant de mains errantes, elle perdait peu à peu tout espoir de délivrance. Beaucoup de ses sujets continuaient de la pratiquer et de la visiter, mais leurs pauvres élans se brisaient devant la froidure de son pieu. Elle restait comme toujours pétrifiée, trouée comme coup de corne, yeux ouverts et lèvres fermées, puis tous tombaient finalement à genoux, repoussés par son absence de pied. Confus, ils baissaient alors également la tête. Le grand vizir Baristan Lakeu notait scrupuleusement leur nom sur un grand registre, dès fois qu’un sale loqueteux aurait l’audace d’y revenir deux fois. Pour expier leur échec, tous les perdants étaient passés par les verges ou pendus. Chaque soir, le conseiller de la reine plaçait le livre sous les coussins de son lit, impressionné par le nombre des prétendants et la médiocrité de leurs résultats, bien que toute leur semence débordât des rainures du parquet. Tout seul entre les cierges en caressant sa barbe noire, il relut le dernier message de William De Bochibre que venait de lui faire parvenir une poule voyageuse.
 
  Le feuillet faisait état de sa défaite, mais il assurait le traître qu’il ne lâchait pas ses proies, bien obstiné à les poursuivre jusqu’au volcan du Guilidoris et les réduire en poussière. Baristan jeta le message au feu de la cheminée. Le vizir était lui-même grandement échauffé par cette nouvelle, car l‘anéantissement de ces concurrents ne semblait pas aussi facile que prévu. Il gardait d’eux le souvenir d’individus louches et gorgés de gnôle, mais une chose était certaine, il ne fallait surtout pas que la reine Amanda apprenne son coup-fourré. C’est lui qui avait lancé William aux chausses d’Erald et de ses amis, afin de contrarier leur extraordinaire expédition. Pourtant, lui ne croyait pas aux prétendues vertus de cette fleur de pinette et montait trois fois par heure Amanda, car il ne faisait confiance qu’en ses propres forces, quand bien même ses pauvres couilles étaient en train de fondre comme neige au soleil. Lui seul s’estimait digne de piquer la couronne pour faire œuvre de civilisation et il ne désirait point pour femme une simple compatriote, par imagination enfantine, mais carrément l’héritière légitime. Il voulait justement régner lui-même sur le trône de Fion selon son bon plaisir, en se garantissant de l‘âpreté d‘une vraie concurrence. Voilà pourquoi il mobilisait quand même par prudence les apothicaires de Fion pour son usage exclusif, afin qu’ils lui fournissent les meilleurs onguents par réquisition. Ceci dans le but d’égosiller comme canarde celle qu’il voulait comme promise, hélas sans avoir à ce jour triomphé, avec ou sans armure.
 
http://img11.hostingpics.net/pics/ [...] 506be1.jpg

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Posté le 02-03-2014 à 16:18:45  profilanswer
 

n°37331817
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 03-03-2014 à 19:04:10  profilanswer
 

Salon des inventions :  
 
Les machines essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : Le transmetteur de douleur.

 

http://img11.hostingpics.net/pics/419633mySuperLamePic5985a6cddc23ea81be242fc6323adc00.jpg

 

Oui, vous êtes certainement un champion lorsqu’il faut élaborer un plan climat au niveau international, mais vous n’avez jamais été trop technique. Ors, voilà que votre élégant hôtel particulier Napoléon III de 350 m² situé à Marne la Coquette se trouve subitement envahi par les rats. Armes par destination sans doute envoyés chez vous par un prolétariat belliqueux. Au lieu de faire appel à une société spécialisée, vous décidez un transfert d’autorité et de combattre par vous même ces répugnants intrus. Incapable de lire correctement sa notice d’utilisation, vous armez maladroitement la tapette à rat et vous recevez de l’engin une réponse douloureuse avec un délai d’un millième de seconde. Ce qui fait super mal, en plus de faire marrer les rats. Votre épouse remplira peut-être le jour même la déclaration consécutive à l’accident survenu sur un membre supérieur du corps. Peut-être. En attendant, vous souffrez durement, pendant qu’elle se gondole honteusement, alors que le matin même vous lui avez offert une bague à 5000 balles. Elle est d’autant plus pliée en quatre qu’elle vient de consulter son avocat pour demander le divorce, sans que vous soyez au courant. C’est le principe de la double douleur, physique et psychique, par réaction de cause à effet. Convenons que dans la douleur, on est toujours seul avec sa souffrance. Le pro-fesseur Talbazar, se prenant constamment les burnes dans le zip de son jean, à toujours considéré la douleur comme un facteur d’injustice aberrant. Telle a été sa motivation pour mettre au point un appareil ad hoc, appelé le transmetteur de douleur, et qui permet de s’affranchir d’une sensation désagréable en la refilant très facilement à quelqu’un d’autre. Madame rigole déjà moins, mais vous devenez tout à coup nettement plus serein pour le présent et le futur. En plus de récupérer la bague et l’hôtel Napoléon, si elle veut que ça s’arrête. Sans compter que désormais, tous les frais médicaux provoqués par cette maudite tapette seront bien entendu à sa charge.

 

Nous dérouillons, lorsque notre système nerveux détecte un stimulus nociceptif, comme par exemple une tarte dans la gueule. Elle est chronique, sous fond d’alcool ou de stupéfiants, ou aigüe, en cas de rappel d’impôts, en tous cas ce n’est pas un sentiment de plénitude. Soyons clair, il y très peu de gens à qui nous souhaitons du bien, sauf à se lever à 3 heures du matin pour bramer Haré Krishna après avoir siroté son bol d’eau chaude. Mais il existe énormément de gens à qui nous souhaitons le pire, le nier c’est tout simplement se mentir à soi-même, mensonge qui nous enferme alors dans un cercle infernal douloureux. Voilà pourquoi le transmetteur de douleur est un fabuleux outil de libération. L’insensibilité au mal n’est plus alors congénitale, mais simplement le fait d’une haute technologie. C’est en effet le corps de l’autre qui reconnaitra votre douleur et la prendra entièrement pour lui. Comment pourrait-on autrement leur apprendre ce qu’est notre douleur si ils ne la ressentent pas eux-mêmes ?

 

En cas de décapitation fortuite, de crémation partielle, de chagrin d’amour, en tout cas d’une douleur déterminée et datée, on tourne le faisceau du transmetteur sur la personne visée qui se met à ressentir vos symptômes douloureux, alors même que vous en êtes aussitôt soulagés, avec une efficacité somptueusement diabolique. En tous cas il ne s’agit pas d’une expérience subjective, et vous pouvez reprendre paisiblement la lecture de votre hebdomadaire, comme si de rien n’était, pendant que l’autre sujet se gavera de barbituriques, généralement sans résultats. Le transmetteur de douleur peut donc être considéré comme une avancée médicale majeure. Par gestion centralisée des impressions, l’outil analyse comme une vulgaire boite à idée la période de crise, d’une façon intransigeante et réaliste. La mise en veilleuse du cobaye choisi pour subir notre mal est instantanée, c’est le principe de la souffrance suspensative, un sale quart d’heure à passer pour lui, soit, mais qui l’obligera de toute façon à consulter à votre place, puisque vos copains de golf ne sauraient pour aucune raison vous attendre trop longtemps.

 

 



Message édité par talbazar le 03-03-2014 à 19:11:45
n°37393872
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 09-03-2014 à 14:47:15  profilanswer
 

http://img15.hostingpics.net/pics/829398talbazarine.jpg

  

Salon littéraire :  
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : Moins belle la vie - extrait N° 20

 

http://img15.hostingpics.net/pics/118063moinsbellelavie03copie.jpg

 


Déguisé pour l’occasion en architecte du patrimoine, Jhonny effaça de nuit les trois premières lettres de clinique sur tous les panneaux y conduisant, sans omettre la signalétique du fronton. Ce qui donna partout : « nique Saint-Bernard ». Comme prévu, la blague fit marrer sa Jeanne lorsqu’elle arriva au boulot. En quelque sorte vengée, elle ne pouvait s’empêcher d’apprécier le côté branleur de son homme. Le docteur Jason l’attrappa dès son arrivée :

 

– Jeanne, où étiez-vous passée ?

 

– J’avais des problèmes féminins.

 

– Vous auriez pu me répondre, tout de même.

 

– C’est ce que je suis en train de faire.

 

– Je retiendrai ça sur votre salaire, en attendant, allez vous occuper de la chambre 120, c’est un véritable foutoir.

 

En partant, elle balança du cul comme une véritable vamp, mais Jason était déjà monté dans l’ascenseur. A l’intérieur, comme dans une galerie de peinture itinérante, l’éclairage discret permettait d’admirer les graffitis maculant les murs au feutre permanent. Au troisième, Babette Gallimard s’incrusta d’office. Terriblement grave mais sereine pourtant, elle avait retroussé son pantalon blanc sur ses sabots turquoises, et portait sous sa blouse largement ouverte un décolleté propice aux plaisanteries entre copains. Pour jouer gagnante, elle mit tout son corps en jeu et desséra les jambes avec un déséquilibre apparent, comme une grenouille disséquée, gardant toutefois une sévère indépendance du buste. Une chaleur douce l’emplissait. Poussée par l’espoir, elle se plaqua discrètement contre son patron, ce bel athlète si formidablement musclé par le ski de neige et le ski nautique. Costaud comme un pont et tout à fait le genre à disparaître prématurément dans un accident de montagne. Détendue, souriante, son bonbon en voyait de toutes les couleurs et ses petites fesses formaient sur la blouse de belles traces parallèles. Le nez rivé sur ses seins, comme s’il acceptait de boire son lait, Jason se sentit croitre à l’intérieur de son pantalon de fonction. Forcé comme un cerf, il avait l’impression d’avoir avalé du carburant pour fusée. Qu’on remplaçait subitement son oxygène par de l’eau oxygénée.

 

– Docteur Jason, je me rend bien compte que vous travaillez plus dur que jamais.

 

– Il fit l’âne, pas si bête, étouffant promptement l‘étincelle que Babette venait d‘allumer en lui. Certes, mon métier est devenu plus dur que j’aimais. En ce moment, je suis confronté à une concurrence vraiment déloyale des « Hostos du coeur », notamment en cardiologie. Mais cette clinique regorge de cas passionnants, comme ce chauffeur de star victime de taxicardie, entré la semaine dernière au service de Taxidermatologie.

 

– Ah oui, le 78 à 110 pulsations/minute. Elle affecta brusquement un air dégagé. Elle aurait grandement préféré parler avec lui de corps éthériques, mais surtout de son corps et de sa trique.

 

– Celui-là, en effet. Dites-donc, Babette, connaissez-vous la différence entre un tisserand et un astronome ? Il était enchanté de sa diversion, car sa bite devenait foutrement douloureuse.

 

– Non docteur. Cet idiot ne semblait pas se rendre compte de sa cruauté, il était bien difficile d‘envoyer une réponse cohérente dans ces conditions.

 

– Tous les deux s’occupent des toiles.

 

– Un peu comme Jeanne, alors ! Saviez-vous que cette pauvre aide-soignante est orpheline de terre et de mère, entre autres malheurs ?

 

– Elle a fait bien des vagues, ces temps-ci, mais je n’étais pas au courant, au niveau de la mère, c‘est sûr, ça ne doit pas la faire marrer. Et puis en plus, avec cette triste histoire d’abus par un Doberman quand elle était petite… Enfin je sais qu’elle est très engagée au niveau de ce fléau que constitue la pollution des plages.

 

– Oui enfin bon, nous en Suisse, les plages, c’est juste des bords de lacs. Tout ça c’est la faute de l’ère des loisirs.

 

– Le Doberman ?

 

– Non, l’étalement des vacances et son cortège de détritus estivaux. En réalité, elle, elle avait juste envie de lui éplucher la peau.

 

Il n’était plus temps de s’interroger sur l’impact de l’industrie touristique chez les bénéficiaires de plages, car un voyant indiqua qu’il étaient arrivés. Les portes s’ouvrirent sur un glissement feutré. En quittant l’ascenseur, Jason était certain d’avoir laissé quelques uns de ses poils sur la moquette. Il saluèrent au passage le père Albin Michel, lequel se promenait dans le couloir principal du troisième étage avec son groupe de cathéchisme « Nevé Shalom ». Tout en reconduisant ces pélerins dans leurs cellules-dortoir, avec son bâton béni par François le Pape, l’aumonier analysait pour eux les passages les plus hilarants dans l’œuvre de Cervantès et leur parlait de la nécessité d‘alphabétiser les sédentaires, sur la base du volontariat. Plus loin, quelques malades assis en tailleur buvaient le thé en jouant aux échecs, à peine désorientés par le tournoiement affairé des brancards montés sur roulettes. Dans le parc de la clinique aux grilles bien gardées, le malade influent du 46, touché par balles, avait organisé une riche réception pour fêter son arrivée en compagnie de ses amis mafieux, dans une ambiance de fraternité. Le verre à la main, des convives en costards et ray-ban circulaient sous la rude caresse du soleil, au milieu de la forêt miniature et le jardin Alpin, insensibles au fracas des tondeuses, mais sur un prudent qui-vive affiché. Voilà une explication que Jason ne devrait pas manquer. Babette le quitta finalement après lui avoir fait une jolie révérence, façon reine de Bohème.

 

Allongée seule sur sa paillasse, la 93 ne dormait pas. Jason venait d’expérimenter sur elle une nouvelle méthode de greffe des sourcils, à base de poils pubiens. L’intrusion du docteur dans sa chambre obscure perturba sa somnolence. Elle était brûlante, mais chargée d’une folle espérance. Pour échapper à ses yeux qui brillaient comme des luminaires dans la nuit, Jason referma doucement la porte afin d’éviter de recevoir le verre d’eau qu’elle balança violemment dans sa direction, puis il détala d’un pas résolu en direction de son bureau. Il venait de recruter un nouvel infirmier au poste de gardien de la morgue. Jason jeta un œil sur son CV. La nouveau venu s’appelait Larousse et prenait régulièrement des cours de guitare flamenco dans une maison de jeunes, alors qu’il avait déjà 25 ans. Jason nota également qu’il avait effectué un séjour d’au moins une semaine dans une famille allemande. Trois jours plus tard, jurant ses quatre cent diables, Gwendoline le surpris en train de faire l’amour au cadavre de la 93, laquelle venait finalement de mourir dépitée, sans sourciller.

 

http://img15.hostingpics.net/pics/295541mySuperLamePicabc52f7995874f8461da937165cf257c.jpg

 

http://img15.hostingpics.net/pics/954448MS38.jpg

 

Salon littéraire :  
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : Marlou les doigts d'or - extrait N° 39

 

http://img15.hostingpics.net/pics/732917Detectivemarloucopie.jpg

 

Après avoir constaté que la foule se constituait de salissures organiques, adhérentes et non adhérentes, puisque certains étaient syndiqués, le chef de section des sentinelles de la nouvelle révolution pratiqua une sévère opération de nettoyage. En respectant bien entendu une observation stricte du cercle de Sinner : action mécanique, par l’emploi de chars d’assaut, action chimique avec l’utilisation de lacrymogènes, température plutôt chaude et temps de réaction très court. Les forces de police ayant généralement une conscience politique de l’épaisseur du nanomètre, il s’employa comme un détergent neutre. Venus de Garatonku, des renforts héliportés se mirent à pleuvoir comme la grêle sur la foire aux chameaux, bêtes desséchées aux grandes pattes grêles, pour les décrire comme Le Clézio. En un rien de temps, l’inspecteur et ses potes se retrouvèrent avec 325 Kalachnikovs sous le nez. Comme ils auscultaient le mort et semblaient s’intéresser un peu trop à lui, le militaire allait les embarquer, lorsque Marlou lui montra son ordre de mission et son permis de tuer, signés de la main même de N°3, Alias Géraldine Kidor, alias Mme la Présidente du Gurukislapet, alias ferme ta gueule c‘est ta patronne. Les papiers officiels calmèrent aussitôt l’ardeur du gradé et Marlou en profita pour lui confier les cadavres amoncelés dans le pick-up, celui de l’Obusier compris. Auparavant, Jack Russel tourna fébrilement autour du corps de ce dernier, le flaira, lécha avec plaisir le sang qui coulait sur son ventre, puis il leva la patte. Pourtant Kiki arrêta son geste au dernier moment :

 

– Fais pas ça, Jack.

 

Jack se retint de justesse, trois pattes en équilibre, tout en balançant à Kiki une œillade d’incompréhension méprisante ; au final, il se contenta donc de jouer pour le défunt un long requiem du trou de balle, en guise d’oraison funèbre. Il n’avait jamais pu blairer ce gros connard. De son côté, Gino empocha discrètement le Magnum, souvenir de son petit personnel disparu prématurément, mais d‘une façon encore inexpliquée. Avec précautions il vida un petit sac de cocaïne dans le canon du revolver,  puis se le fourra discrètement dans chaque narine. Il aspira violemment la drogue sans broncher. Ce qu’il voulait, là, maintenant, c’était que la tronche du meurtrier de l’Obusier imite une pizza Napolitaine dans les plus brefs délais. Et qu’importaient presque les 600.000 tickets promis par Marlou, il s’agissait cette fois de son honneur et de toute sa famille. Pour se donner l’occasion de réfléchir, Marlou se torcha une bouteille de Paddy qu’il partagea avec son associé. Dans la confusion qu’avait occasionné la fusillade, Alphonse, Ewij et la Hyène avaient trouvé le temps de se planquer à l’intérieur du camion de bouffe, dont le propriétaire s’appelait Matthieu Pernod. Couchés entre ses jambes, la Hyène lui pointait son Browning sur les parties, pendant qu’Alphonse le tenait en joue avec son pistolet semi-automatique Beretta 90-two. Allongée elle aussi au milieu des seaux d‘olives, Ewij se collait fermement à son amant, suçant ses doigts après avoir terminé sa part de pizza. Avec en permanence dans ses yeux des injections de sang, La Hyène pleurait plus que de raison, même si son chef tentait doucement de le consoler :

 

– Mais non, mon grand, c’est pas de ta faute si ton chat est mort l‘année dernière, il avait trente deux ans.

 

Puis il s’adressa à Matthieu Pernod, sans insister sur le fait que le pauvre gars venait de se pisser dessus.
 
– Bon, on va baisser le rideau, mais auparavant,  tu vas répéter tout ce que je vais te dire, en t’adressant à tout le monde et en  articulant comme il faut.

 

Alors, faisant écho à chacun des mots susurrés par le guru, Matthieu dit :

 

– Pensez-vous que les évangiles secrètes de Saint Jean l’Apostiche de la Jésuralem Céleste, voie des bonnets verts du Saint Temple de l’amicale non laïque de l’école de la petite Jéricho puissent vous abandonner aux heures les plus difficiles ? Aujourd’hui restera une date importante pour tous les hommes, en ces temps de pillages, de crimes et de beuverie. C’est l’heure pour vous de comprendre qu’une attention gentille fera toujours moins plaisir qu’un cadeau luxueux, et c’est pour ça qu’il faut vous dépouiller du superflu qui vous encombre et vous place à l’écart de toute vérité. Cessez d’être victimes des habitudes anciennes, je vous apporte la certitude de transformer vos vies, car le monde entier n‘est pas autre chose pour vous qu‘une prison à ciel ouvert. C’est trop facile de dire « ce n’est pas mon affaire, je n’y peux rien ». Dorénavant, vous ne quitterez plus ma parole d’un seul pas, car en vous guidant comme je veux au milieu de l‘aventure humaine, je laverai vos mains souillées par tout ce pognon inutile, ce fardeau désastreux. Et c’est valable pour tous, garçons et filles.

 

C’est le moment que choisi Alphij par la voix de Matthieu Pernod pour utiliser un langage merveilleux, universel, afin de satisfaire à ses exigences : parler au cœur de l’homme en leur suggérant d’agir ensemble. Il fit reprendre en chœur à l’assemblée subjuguée son refrain où dominait l’idée de lui sacrifier son fric. Plongés au sein d’une émulation béate, cessant d’être une meute hurlante, émus et troublés par les paroles remplies d‘espérance de ce sermon normatif, les militaires et toute la foule tombèrent à genoux, car tout le monde était conquis par cette puissante antiphonie orchestrée par ce gars aussi charmant que sympathique. Oubliant toute réserve, comme s’ils se réveillaient d’un rêve engourdi, tous vidèrent leurs poches et une longue file apporta son modeste écot à Matthieu Pernod, car toute décision mérite une action concrète. Si les vendeurs de chameaux hésitaient à dépasser 20 euros, les pilotes d’hélicoptères se montrèrent par contre les plus généreux. Transpirant beaucoup, le pauvre marchand de saucisses engrangeait chaque billet et chaque pièce de la nouvelle donne, dans un gros sac de sport que lui tendait Ewij. Les yeux plissés de la Hyène visaient toujours ses couilles. On refusa dignement quelques chameaux offerts comme autant de dons en nature. Lorsque le sac fut plein, la Hyène baissa le rideau et la situation cessant soudain de prendre une allure d’enlèvement, il buta sans mollir Matthieu Pernod, puis il démarra le camion pour se tirer au plus vite. Ewij admirait la transe collective provoquée par son jules, bien qu’elle n’approuva pas pleinement l’exécution de l’otage. Elle s’en offusqua d’ailleurs fermement auprès d’Alphonse de St Exupéry, avant qu’en réponse il ne se mette à tramer l’existence de sa nymphe d’une sévère paire de manchettes. Jouant comme des cons insouciants, Kiki et Jack s’amusaient follement à courser les chameaux.

 

– Y’a un truc qui cloche, fit Marlou en regardant Gino, tous deux torchés par les vapeurs du whisky. Hébétés, ils écoutaient la foire retentir d’une fervente prière collective, dont la clameur masqua la fuite du diesel utilitaire de la cible.

 

http://img15.hostingpics.net/pics/904671mySuperLamePic49d18ab44e741a73af9728095e1873da.jpg

 

Et encore un plagiat éhonté signalé aimablement par Madame Badlarey, de Troulbled :

 

cf : La moyenne encyclopédie du pro-fesseur Talbazar - Salon des inventions / La capsule pour scènes de ménage - VOL 2

 

http://img15.hostingpics.net/pics/423108boiteacrisjpg.jpg

   



Message édité par talbazar le 09-03-2014 à 14:51:12
n°37395601
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 09-03-2014 à 19:38:25  profilanswer
 

Salon des inventions :  
 
Les machines essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : L'applaudisseur.

 

http://img11.hostingpics.net/pics/928255APPLAUSE.jpg

 

D’après une étude minutieuse réalisée par l’institut de sondage du pro-fesseur Talbazar (RECTAL - ressources et contributions de tous les avis légitimés), 90 % des femmes se vernissent les ongles devant une pièce de théâtre et de leur côté, 80%  des hommes se grattent le cul au moment d’applaudir. Du coup, il était grandement temps de trouver un moyen pour se débarrasser de la fatigante corvée des applaudissements. On reste poli, mais on a autre chose à faire, sans compter qu’on évitera ainsi une malsaine et probable usure prématurée des paumes de nos mains. Ou bien encore garder nos gants. Ainsi peut-on pleinement profiter de notre charmante voisine, ou de notre sympathique voisin. L’application Applause figure désormais parmi le top 65286 des applications incontournables mobiles à installer sur votre smartphone ou tablette. Cette “Killer App” résous d’une façon simple et épatante le dilemme des fins de spectacles, lorsqu’on n’a pas envie d’utiliser nos paluches pour remercier l’artiste.

 

L’Applause mise au point par le pro-fesseur Talbazar n’est en aucun cas une application native de votre iPhone, iPad ou Smartphone Android. Elle vous propose d’applaudir à votre place en émettant différents applaudissements continus qui se configurent via une interface ultra ergonomique et par un simple glissement de doigts. Après quelques minutes, il ne vous restera plus qu’à secouer votre iPhone pour l’arrêter, si vous avez envie de roupiller ou mieux gérer votre comportement nocturne. Vous pouvez même quitter la salle pour aller pisser, en laissant Applause s’exécuter en tâche de fond, vraiment très sonore, d’ailleurs. Utile, ergonomique, efficace et pratique tout en restant accessible au petit public, l’objectif est surtout de simplifier la vie des dragueurs d’opéra. Indispensable dans toute logithèque des gens cultivés, Applause s'imposera naturellement comme le compagnon des grosses feignasses qui hésitent toujours à prendre parti pour le jeu des acteurs ou la prestation des chanteurs. Parfaitement réalisée et traduite en français, Applause offre une prise en main des plus rapide. Les menus permettent de choisir applaudissements fébriles ou sifflets haineux pour des réactions public désormais classiques, afin d'y faire un choix pertinent.

 

Il vous faudra juste démarrer l'application, rester sur l'interface d'accueil, taper sur le bouton menu puis sélectionner l'option voulu Après quelques secondes d'attentes, vous n'aurez plus qu'à profiter du temps gagné pour manger un bonbon, en attendant avec impatience que la lumière se rallume. Applause est à découvrir de toute urgence, vous ne le regretterez pas !


Message édité par talbazar le 09-03-2014 à 19:44:57
n°37399850
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 10-03-2014 à 09:11:18  profilanswer
 

Le congélateur muséographique
 
Aujourd'hui : The future of the rural village-1958

 
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n°37408354
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 10-03-2014 à 20:47:03  profilanswer
 

Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : La saga du trône de Fion / Tome 1-Sur la queue du dragon - extrait N°18

 
 
On retrouvera le début ici : http://forum.hardware.fr/hfr/Discu mais faut fouiller !

 

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Voilà qu’ils arpentaient à présent comme des géomètres le versant sud du doigt des derniers hommes. Le paysage différait grandement de la forêt de la kounass par son humidité relative et le soleil n’ardait point trop. The climates comprises a variety of soundscapes fashioned with a great diversity of birds songs. Bref, entre le lever et le coucher du soleil, on entendait les piafs et tous les bruits de la jungle, et ça tapait forcément sur les nerfs de la communauté de la gnôle, puisqu‘ils n‘avaient guère envie de partager le quotidien des fouines. Sur leurs chevaux, ils se frayaient avec peine un chemin entre les grands arbres, autour desquels s’enroulait de temps à autre Belbit le Huelabit pour s‘y enraciner, en chantant «Jingle bells», singeant un troubadour de la Fine amor. Après avoir ripaillé tous les suifs, bacons, poissons et autres vivres provenant de chez Bing Bong, ils prélevèrent leur pitance dans la nature sauvage, à force coups d‘arbalesterie. Tout de suite après, en tant que guide spirituel et bien qu’il n’accorda que de rares interviews, Mirlen le magicien leur indiquait les petits coins propices au soulagement physique, par contrat naturel. Face au défi collectif qu’ils relevaient dans cette quête exaltante, Hivalanoué et Erald se la jouaient plutôt vagabonds paresseux, par utopie raisonnée. De temps en temps, Helga jetait des cailloux aux chouettes, aux rossignols, aux pintades, aux dindons, aux hyènes, aux gibbons, afin d’occuper au mieux ces mystérieuses journées de découverte. La multiplicité de leurs regards, de leurs points de vue, les ramenaient constamment à une ennuyeuse et unique réalité : ils étaient vraiment perdus loin du vrai monde et il se faisaient chier. Helga pratiquait donc avec son chevalier quelques salutaires aspirations au bonheur, lui tendu, elle concentrée, sous les sarcasmes aigris de Belbit et les grands sapins. Mais dès qu’elle voyait la force de l’amour pointer chez le nain, elle faisait bien sûr tout pour lui déplaire, parce que les mecs qui font étalage de leurs sentiments, la donzelle trouvait ça lourdingue. Puis elle recommençait à nettoyer les dents d’Erald avec sa langue, sans plus s‘occuper de l‘autre houlier. Bref, dans cette atmosphère de solitude tragique, dans ce désert végétal sans frontière, c'estoit beaucoup d’arbres, le boulot se montrait déprimant et puis voilà.

 

Bravant leur patrouille, William suivait l’arroi comme une ombre dans la douceur tamisée des aubes furtives, brocardant à part lui la magnificence de ces piteux héros, aussi nigauds que niais, par mépris gratuit. Lui se guidait à la lumière de la promesse qu’il s’était fait à lui-même de devenir roi du Fion, et il comptait bien entendu sur ces fâcheux pour y parvenir, hélas désormais sans la momie de sa pauvre mère, feu Gudrun l’Enrobée. La grande débrouille, quoi. C’était parfaitement clair, frais et brillant, car sans l‘audace, point de liberté de créer. En attendant, il pataugeait dans l’eau croupie son ambition qu’il ne voulait pas chimérique, aveuglé par une pluie insistante qui aurait pu à elle seule briser sa volonté. Lui, c’était un homme confronté à la solitude de son destin, ni distrait, ni résigné, puisque, originaire des confins de la Tartarie, William était un esthète Tartare. Vengeur silencieux rongé par l‘obsession, il laissait soigneusement aux autres leur longueur d’avance, s’arrêtant à peine pour laper sa soupe destrampée de vinasse et prendre le thé à heure fixe, se réveillant de temps en temps pour bailler, veillant la nuit à ne jamais se faire voir par l’autre bande de glandeurs, par ailleurs fort dangereux, jusqu’à l’extinction complète de leur feu.

 

Un matin, ils arrivèrent sur une lande connue d’aucune carte, mais qui avait pour nom la terre du p’tit lieu. Qu’elle ne fut pas leur surprise de découvrir là une grande ville, que ses habitants nommaient Touatuakagué. Ils apprirent qu’elle était gouvernée par une reine extrêmement belle, Touatulanîkée,  la Dame blanche de la terre du p’tit lieu. Immédiatement présentés au palais, Mirlen fit les présentations au nom de tous et révéla le but de leur présence dans le secteur. Mais de suite se révéla un problème de taille, car Touatulanîkée, damoiselle qui connaissait bien les hommes et la vie, devina celle du machin d’Hivalanoué et voulu sur le champ l’épouser, car elle était veuve de chasse. Or, le chevalier fut lui-même grandement subjugué par la beauté irréelle de la reine et décida de rester pour toujours à Touatuakagué.

 

– Point ne désire vous faire poireauter, beaux doux amis, mais voilà que j’ai moult alanguissement pour la reine de ce royaume. Ce serait grande complainte de subir son courroux, car elle veut me fiancer, et vous interdit à jamais vous aussi de quitter ceste ville !

 

– Que nenni, lâcha Helga, je m’en vais de ce pas botter les fesses de cette salope çy dessus spécifiée.

 

– Voilà qui ferait preuve de vilaine courtoisie, car son lit est très bon.

 

– Tu plaides bien basse cause, Hivalanoué, et oncques ne saurait diviser la communauté de la gnôle, admonesta Mirlen, en prenant pour l’occase un air plus que sévère. T’aurais-t-elle oint de quelque onguent, par grande mesquinerie de demeurée ?

 

– Point la reine ne m’a larciné raison, maître mage, je suis tombé sur elle comme on tombe en amour, et puis c’est tout.

 

– N’aurait-elle point baillé secrètes paroles, en picolant devant votre flambée ?

 

– Non je te dis, elle est trop bonne, c’est juste ça que je sais.

 

– Bien, bougonna Mirlen en regardant Erald, par Sainte Kramouille, nous voilà prisonniers !

 

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Message édité par talbazar le 10-03-2014 à 20:56:54
n°37426208
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 12-03-2014 à 09:57:51  profilanswer
 

je l'aime bien, ce petit côté Shéhérazade :
 
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : L'épilée du Nil - extrait N°4.

 
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Assise crânement sur son trône, Néefièretarée toisa son nouveau général Merdenkorinnanâr, soldat émérite, conforme à l’époque, qui avait pris la place de Ramassidkouch à la tête de son armée. Le nom de ce bidasse ne laissait pas de la rendre rêveuse, puisque l’on y découvrait les deux racines nâr, signifiant « la chatte qui sent le poisson » et mer, « l’outil du sculpteur ». La reine fila un coup d’éventail à son époux, occupé à ronfler à ses côtés. Brillant des mille feux dans son armure d’argent, Merdenkorinnanâr maintenait fermement agenouillé au sol l’agresseur, accusé du crime impardonnable de lèse-majesté. On devinait encore à la tronche malmenée du prisonnier un espèce de titi thébain, un hittite à bagouzes et pagne Cardin, du genre gominé.  
 
– Ainsi, parla Néefièretarée pour répondre au questionnement du général, quand a furieusement plongé sur moi ce hittite, je crois que j’ai vu un gros minet.
 
 – O ! Pharaonne de l’Egypte tout entière, notre Grande Maison, la Maison close des Dieux qui contient la terre et l’humanité toutes entières, sauf le lundi.  O ! ma reine, que faut-il faire de lui ?
 
– Jetons le aux crocodiles.
 
– Y’en a plus !
 
– Ah oui, c’est vrai, j’oubliais.  
 
 Ce qu’elle n’oubliait pourtant pas, c’était leur bon souvenir, car ses bestiaux transformés à présent en morpions se baladaient justement sans vergogne à travers son pubis, en l‘obligeant à se gratter furieusement le minou. Un jour, se dit-elle, il faudra m’épiler. Alors on gravera sur les murs le cartouche de mon nom, Néefièretarée, l’épilée du Nil. Ce salopard de Tahosétlafer était là lui aussi, tapi dans l’ombre d’un pilier, sans rien perdre de la scène qui s’offrait à sa vue.  
 
– Bon, toi le Hittite qui se parade, là, comment tu t’appelles ?
 
–  Omarmatué.
 
–  Pourquoi avoir commis cet attentat ? En plus, t’es un voleur, quand on t’a fouillé, on a trouvé dans ton pagne, 10.000 sacs de grains, 500 lingots de cuivre, 25 jarres de miel, six épouses des gardes du harem et de nombreuses têtes de bétail.
 
–  Moins nombreuses que tes morpions, tiens !
 
–  Tu n’es qu’un scélérat qui mérite la mort. Sais-tu que seul le Pharaon a le droit de mutiler les gens dans ton genre, et que je me demande par où je vais commencer, même si j’ai mon idée ?
 
–  Ce n’est pas utile de me mutiler, déjà que sa majesté m’a collé sauvagement une bougie allumée  dans mon cul délicat, moi qui n’ai pas le colon Grec. Non, je préfère mourir dignement. Mais auparavant, je jure devant cette Grande Cour de Justice n’avoir pas agi pour mon propre intérêt, mais dans celui de mon pays, qui est aussi, je te le rappelle, celui de ton mari, le Pharaon Ramassidkouch.
 
 Néefièretarée jeta une œillade soupçonneuse à son mec, alors qu’il regardait ailleurs en chassant quelques mouches. Ensuite, les juges ayant été appelés à trancher, on coupa le nez, les oreilles et les couilles d’Omarmatué, puisque ses parties n’étaient pas représentées par un avocat, avant de l’attacher sur une grande roue en bois pour lui faire dévaler une pente à 90°, avec un peu d‘eau et de nourriture. En apparence, l’affaire en resta là, consignée par écrit sur un long rouleau de papyrus que l’on rangea dans un coffre d’ébène fermé à clef. Ensuite, les époux royaux montèrent dans leur chambre et s’y enfermèrent un bon moment, pour un échange de vases et de mobiliers à travers la figure, car Néefièretarée était ulcérée par le soupçon qu‘avait proféré publiquement Omarmatué, peut-être non sans raison. Aux noms de face de bique, de bite d’esclave, de chacal rampant, lui faisait le macho, les mains dans sa ceinture dorée :
 
–  T’as un règne mouvementé, ma belette.
 
– La faute à qui ? Je vais demander le divorce, mes conseillers parlent de toi dans un sens unanimement défavorable.
 
–  Ce gros naze de Tahosétlafer ? Et ben tu n’es pas aidée !
 
–  Est-ce que oui ou non tu complotes pour me piquer la couronne et te la coller sur ta tête à plein-temps ? T’es pharaon si on veut, histoire de chauffer mon lit et la droite de mon trône, mais j’ai jamais parlé de co-régner, nuance.
 
–  Mais non ma puce, c’est toi la seule reine. Part dans le sud tranquille et laisse dire les jaloux.
 
–  Mouais, dit-elle en s’allongeant sur son lit, j’aime pas ton côté Hittite, et si tu mets en danger ma légitimité royale, j’en tirerais les conséquences. Elle serra plus fort sur elle les insignes royaux.  
 
 Pour toute réponse, Ramassidkouch bomba le torse en souriant et s’approcha doucement pour lui remettre gentiment sur le front son diadème qui était de travers. Grace à ses dons naturels, il fit revenir la reine à une meilleure disposition à son égard, sans compter qu’il changea au moins trois fois de positions, sur des paroles de DJ Assad, Alain Ramanisum, et Willy William :  
 
Sirtout kan line fini bam bam
Sa so life content tamtam
Mette la faya sans tracas
Sans tralala, na pena bla bla

 
 Comme toujours, elle se montra victime de son irrésistible séduction, de forme allongée et fermée par un nœud, fort justement célébrée par l’Office National du Tourisme Egyptien auprès des japonaises.
 
– Ma petite poupée d’amour, qu’il disait.
 
– Arrête ton char, beau gosse, plonge moi plutôt dans un abandon désastreux, et fais gaffe aux morpions, car je suis comme prise en tiques. Surtout le Siphilis qui mort dur.
 
 Et c’était comme ça lors de toutes leurs scènes de ménage. Reste qu’un Hittite avait fait le con et qu’il s’était dit commandité. Sa mort ne dénouait aucun mystère et le général Merdenkorinnanâr ne quittait plus Néefièretarée, l’accompagnant étroitement dans chacun de ses déplacements, lorsqu’elle partait en ville sous son dais d’or et de pourpre. Tant qu’à faire, elle nomma Tahosétlafer stratège de nome, en plus de ses fonctions sacerdotales au service des dieux nilotiques, histoire d’avoir la paix de ce côté-là. Le devin passait son temps à fumer des joints dans le palais, annonçant à tous que dans trois mille ans, se dessinerait un orient romano-ptolémaïque et que stratège des nomes du sud, ça le faisait chier, parce qu’il devinait bien que c’était juste nominatif. Les gardes préposés à la fouille palpaient soigneusement tous ceux qui s’approchaient d’elle, et même elle était fouillée et palpée quand elle s’approchait d’eux. Elle faisait pleinement confiance au corps de ces fonctionnaires spécialisés. Et puis elle oublia peu à peu cette affaire, cachant ses morpions dans son slip comme d’autres pétasses cachent des aspics dans leur corbeille de fruit. Elle composa avec les assureurs au sujets des inondations consécutives à la dernière crue du Nil. Elle lança une nouvelle campagne de pub contre les Parthes, fit coucou au royaume d’Hérode et vérifia les réglages du phare d’Alexandrie. Elle épousseta les sphinx, aéra la nécropole de ces fumiers de taureaux Apis, sans oublier d’arroser les grands balsamiers du temple d’Isis. Elle se demandait encore si elle devait attiser la haine des romains, lorsque qu’elle loucha sur son calendrier en regardant une esclave lui préparer de la macédoine, pour s’apercevoir qu’on était la veille du 15, jour programmé de son départ vers le sud et sa grande visite de chantier, ce qui la bottait.
 
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n°37457434
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 14-03-2014 à 12:23:39  profilanswer
 

Salon littéraire :  
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : Marlou les doigts d'or - extrait N° 40

 

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Dans le véhicule réfrigéré, Alphonse comptait les biftons. Ils venaient de récolter 30 millions, à rajouter au blé du père Colateur. En tout, 170 patates en liquide, de quoi voir venir et fuir vers le Brésil.

 

– On va où là ? Parce que en plus, les panneaux routiers, dans ce bled, ils sont aussi rares qu’une pute à son compte. Enfin, je m’en fous, ce camion est rempli de bouffe, ça me rassure !

 

– On va au brésil, mais faut d’abord semer les services secrets, les sentinelles de la révolution, sans compter Marlou et son Yorkshire. Alphonse n’insista pas plus avant sur la logique particulière des questionnements de la Hyène.

 

– Je veux un flingue, j’ai eu trop peur. C’était la petite qui faisait des siennes en la ramenant.

 

– Pas question, tu ne saurais même pas t’en servir.

 

Elle lui remit soudainement son cerveau de guru à l’endroit en pointant sur son ventre son propre Beretta, qu‘elle venait de chaparder, avec un air de pince-sans-rire. La petite chienne avait dégagé la sécurité. Professionnel compétent, la Hyène avait pointé dans la même seconde son Browning sur la tempe d’Ewij, sans lâcher le volant de l’autre main. La situation ne faisait visiblement marrer personne.

 

– Je veux un pétard. Ignorant le danger qui planait sur sa tête, elle restait aussi pimpante que piquante.

 

Conscient d’une mission à haut risque, la rondelle sacrée se rappela avec une vive clarté à Alphonse.

 

– Cette gentille bambine a décidemment une adolescence perturbée, baisse ton feu, Bernadette.

 

La hyène pila sur les freins dans un crissement de pneus épouvantable. Cette fois, il pointait son patron, les joues cramoisies :

 

– Je t’interdit à jamais de m’appeler par mon prénom ! Vous commencez par me pomper les nerfs, vous deux. La branleuse, là c’est rien que du chiqué, de toute manière.

 

Alphonse gardait un calme apparent.

 

– C’est bon, la Hyène, m’oblige pas à être ordurier. Garde ton punch de bourrin pour les marioles qui nous filent le train. Ok princesse, tiens voilà ton jouet. Il lui colla dans les pattes un vieux Colt Government 1911 semi-automatique. C’est celui que tenait sur lui Clyde Barrow, quand il s’est fait descendre. C’est un adepte collectionneur qui me l’a fourgué, avec également le Colt Detective Special de Bonnie Parker. T’as intérêt d’en prendre soin, c’est une pièce de musée.

 

Ewij s’empara du pistolet et descendit du camion. Visant un panneau de stop, elle le perfora d’une seule balle, puis, emportée par un enthousiasme juvénile, elle cribla un pauvre chêne en vidant sur le tronc le reste du chargeur. Enfin satisfaite, elle se ficha l’arme dans la ceinture et revint jouer des fesses pour prendre sa place sans rien dire, entre les deux hommes. Ni patient ni rusé, la Hyène péta un bon coup de gueule en surjouant beaucoup, puis il redémarra, mais il était évident qu’il grillait d’envie d’endiguer ce jeune fléau. Alphonse eut tout à coup la sensation d’avoir pris trente kilos, face à cette débutante aux débuts prometteurs. Sa jupe était courte, son teeshirt moulant, ses longs cheveux pleins de gomme modelante noyaient son cou de cygne, mais il préféra prudemment se noyer dans le paysage où défilaient les Fromagers et les Banians. Comme il était toutefois difficile d’échapper à la torpeur de l’après-midi, il firent une halte crapuleuse au cours de laquelle Ewij se ramassa quelques tartes bienvenues à l‘arrière du camion, jeune pousse dotée d’un appétit dément qui préférait amplement l’amour vache de son ravisseur à son cursus scolaire.

 

Marlou avait enfin compris que la cible venait de s’échapper. Mais il lui fut impossible de mettre un seul pas en avant pour franchir le barrage de la foule,  encore hypnotisée par le sermon du guru. Un clairon sonna le début d’une séance de yoga, et les chameliers se couchèrent sur le sable, aussitôt imités par les militaires, dans une ambiance de réjouissance fraternelle. Ils étaient tous très fiers d’être démunis comme au premier jour de leur naissance, et tous se mettaient en condition pour la prochaine et dernière séance de fin d‘après-midi, en l’occurrence leur suicide collectif par empoisonnement au mercure. Si ils ne se cassaient pas rapidement de ce cauchemar de psychiatre, Gino murmura à l’oreille de l’inspecteur qu’il allait chialer. Le vrai courage oblige à faire quelque chose. Marlou appela N°03, qui lui répondit par quelques phrases cinglantes et une bordée d’injures. En raccrochant, Marlou avait le moral dans les chaussettes, les yeux perdus sur la piste lointaine. Il avisa un hélicoptère délaissé, certain de savoir piloter l’engin. Il siffla les chiens, puis lorsque tous eurent prit place, ils s’élevèrent au-dessus de la foule des mecs à poil qui se mirent à crier, éructant, menaçant, tout en balançant force canettes et bouteilles vides, parce qu’ils osaient troubler leur bienheureuse méditation. Trop tard pour pleurer. Des flash bleutés s’échappèrent des mitrailleuses de l’hélico, et Marlou fit taire un bon tiers de ces ploucs, pour qu’ils puissent entamer leur relation avec Dieu sans intermédiaire. Il bazooquait en visuel, en bon artisan, très loin du guidage laser d’un cyber-warrior. Kiki et Jack aboyaient en cadence au son des crépitements et pour fêter leur départ fulgurant, Jack leur joua copieusement du Wagner par les entrailles.

 

L’appareil prit de l’altitude, avant de se stabiliser pour un vol d’environ une heure. Gino semblait loin de cette terre et de ses contradictions, gorgé de cocaïne et d’amertume, obnubilé par le besoin de subvenir aux besoins de ses sœurs, parce qu‘il était pété de thunes et elles non. Il entama avec joie un chant né du folklore du sud de l’Italie, en tambourinant sur le tableau de bord. Marlou étouffa son malaise, car à dix heures il aperçut le camion de pizza arrêté sur un bord de route, ce qui lui fit  hisser le grand pavois de sa revanche en basculant brusquement à gauche. Il lesta sa proie de plomb 15 mm avec des précisions d‘horloger suisse, sans égard pour la princesse, cette ado perturbée folle de cul qui n’avait qu’à mieux surveiller ses fréquentations. Gino se bouchait tant bien que mal les oreilles. Après cette fusillade homérique, la beauté rugueuse du camion en feu sembla réjouir les chiens, mais la kidnappée consentante et ses ravisseurs s’étaient depuis longtemps volatilisés dans les bois environnants, au simple vrombissement qu‘avait fait l‘hélico en s‘approchant d‘eux. C’était dommage qu’elle soit encore vivante, en un sens, la princesse du Gurukislapet, parce que Marlou devrait peut-être lui annoncer le regrettable décès de son pater, Admirkanj Nikasek le Premier, ex-président à vie que Géraldine Kidor venait tout juste de retrouver avant de le fusiller.

 

– Descend, jappa Kiki à l’adresse de Marlou, j’ai une super envie de musarder.

 

Jack et les autres savaient bien qu’en matière de promenade, ils allaient tous être forcément obligés de se livrer à un vicieux jeu de piste.

 

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Message édité par talbazar le 14-03-2014 à 12:24:13
n°37478026
talbazar
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Posté le 16-03-2014 à 14:26:04  profilanswer
 

Salon littéraire :  
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : Moins belle la vie - extrait N° 21

 
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Ils écoutèrent en silence le père Albin Michel psalmodier en murmurant des paroles de vengeance divine, avec un nasillement de bedeau. Dans un angle de la salle, le commissaire Mensinq tirait sa courte moustache avec quelque nazillement de bourreau. Le policier écouta civilement l’aumonier leur sermonner quelques versets concernant Satan l’immortel, tout en ayant hâte de s’occuper personnellement du responsable de l’orgie sacrilège. Il voulait expérimenter au plus vite sur ce salopard de nécrophile sa nouvelle technique d’interrogatoire américaine, celle du good cop, bad cop, bon flic, mauvais flic. Décidemment, cette clinique Saint-Bernard devenait pour lui un excellent champ d’expérimentation. Sans compter la cavale de Jhonny Alité et son enquête en cours sur la dégradation moqueuse des panneaux signalant le site. Babette, Jeanne et Gwendoline étaient également présentes, on aurait même dit que cette dernière, encore choquée par ce qu’elle avait vu dans la morgue, venait d’inventer le moteur perpétuel en se balançant sans arrêt sur sa chaise. Las de l’exposé fastidieux concernant l’envie de certains psychotiques à pouponner des poupées mortes, Jason précipita le mouvement, pressé de retourner au plus vite à son cours de dessin. Le commissaire Mensinq ajusta sa casquette, style golf USA, puis il donna un ordre pour plaçer Larousse sous bonne garde dans son car de ramassage, afin de commencer son interrogatoire et certainement lui exploser sa petite gueule, ou lui faire goûter le plaisir d‘un bain de minuit dans la baignoire électrifiée du commissariat. Encore heureux que la 93 ne fut pas sa propre sœur. Tout ce que ce type gardait en lui, il faudrait qu’il l’exprime. Le hall de la clinique était plein de curieux et de journalistes locaux, mais l’activité des sévices médicaux continuait normalement. Le lendemain, le relâchement fut plus sensible, compte tenu de la fuite d’un bon nombre de clients. Jason exprima son inquiétude au docteur Marabout, son collègue anesthésiste originaire du Gabon.  
 
– C’est au mois de juin que l’établissement acceuille les candidats aux examens, mais ce trimestre va être bien court. On peut dire que ce Larousse nous prouve que la clinique ne se justife que par le profit qu’on y fait.
 
– On mènera ça au sprint, docteur Jason.  En tous cas, il fait plutôt beau temps, ça permet de prendre le temps de discuter au soleil avec les collègues.  
 
– C’est clair, c’est pas comme nos malades, on se tue ici de moins en moins au travail.
 
– Une bonne idée de vous d’ailleurs, de les baguer une fois pesés et leur sexe noté, ce qui permet d’avoir des renseignements sur leur itinéraire au sein de la clinique et leur vitesse de migration.  
Sans parler de votre trouvaille sympathique qui consiste à souffler sur leurs poils, pour connaître leur quantité de graisse.  
 
– Certains sont si tremblants dans le creux des mains de nos infirmières. A propos, docteur Marabout, connaissez vous la différence entre un chihuahua et une call-girl ?
 
– Non docteur.
 
– Le prix du collier.
 
 Ils furent interrompus par l’irruption soudaine de Gwendoline qui réclama de parler seule avec Jason. Tout son être semblait exprimer une réalité douloureuse. Elle semblait cuire, bouillir, prête à éclater. Il ne sembla pas opportun à Jason de lui faire à elle, à ce moment précis, le coup du collier.
 
– Qu’est ce qui vous arrive, Gwendo ?
 
– Vous avez promu Babette Gallimard surveillante générale !
 
 Comme dans un film de série B Italien, le vent sur la montagne se fit plus violent et la pluie tomba sur le sommet, brève et brutale. SPOUTNIK V en profita pour retomber enfin dans la mer. Gwendoline ne cessait pas de délirer, de s’agiter, à tel point que Jason se tint prêt à lui faire une piqûre. Peut-être même faudrait-il d’urgence appeler les pompiers pour la conduire à l’hôpital. Il se souvint à temps qu’il était justement chef de la clinique dans laquelle ils se trouvaient.
 
– Allons, Gwendoline, calmez-vous.  
 
– Et sa manie d’écouter aux portes, ça ne vous dit rien ? Ah elle peut se vanter d’avoir réussi, celle-là !
 
– L’heure est arrivée pour elle, rien d’autre. Elle participe activement à toutes nos micro-réalisations et je la crois très compétente.  
 
–Vous êtes un sans-cœur.
 
 Loin, là-bas, la foudre tomba plusieurs fois. En quelques minutes, dans la vallée, tout brûlait. Contemplant Gwendoline, si vulnérable dans sa mignonnne petite blouse blanche en coton, sa peau lissée sans aucun capitons de surface car elle bénéficiait d‘une excellente lipolyse, Jason raidissait quelque peu sa position.  
 
–Vous savez, Gwen, il y a des infirmières qui démissionnent. Ce n’était qu’un bref rappel, pour lui permettre d’avoir la conscience tranquille. Qui sait, dans quelques années, où nous en serons nous-aussi ?  
 
 Bolide frémissant, Gwendoline s’élança vers la porte qu’elle claqua. Tous ses muscles, du cou aux chevilles, travaillaient durement sous le coup de la plus extrême nervosité. Elle aurait pensé tout obtenir de Jason, elle lui avait donné sa confiance, mais là, tout était cassé. Parce qu’elle savait bien qu’avec Babette au poste de surveillante générale, elle, elle allait sacrément dérouiller. Pleurer serait un maigre succès, mais que faire avec tant de frustration ? Comment lutter efficacement avec la puissance créatrice de sa rivale ? Jason venait de gâter le plaisir de sa première vision et son lot de clins d’œil, elle reposa sa seringue usagée sur son chariot, le cœur déchiré, des larmes au coin des yeux. Elle prit le temps d’approcher l’idée de la mort. Très vite, macérant en milieu humide, elle barbota les pieds dans l’eau dans la lumière du monde, plongeant dans un tunnel de ténèbres au milieu de ses sanglots, touchée pour une fois par Jason au plus profond d’elle-même, psychiquement exterminée, exposée à la violence d‘une possible obésité, incapable de libérer suffisamment d‘ocytocine pour se calmer. Elle allait manger peu et faire beaucoup de caprices, voir arrêter de masser ses cuisses avec des actifs minceurs.
 
 Dans la lumière des projecteurs du commissariat, l’interrogatoire de Larousse se faisait de plus en plus serré. Souriant, Mensinq achevait de parachever ses menaces, montées en puissance par croyance en la raison et le respect des chiffres. Mille questions s’entrechoquaient dans sa tête, devant ce petit con visiblement incapable d’assumer ses failles.
 
– Je te demande juste d’accorder ton discours verbale à ton discours intérieur. Tu ne t’appelles pas Tom Larousse, mais Tom De Larousse, pourquoi t’as trafiqué ton CV ?
 
–J’en avais marre que les gens me disent qu’ils avaient déjà lu le tome 1. Il était rempli d’angoisse rampante.
 
– Alors comme ça t’es un noble, un aristocrate, un petit gars sans doute trop con pour finir sa médecine et devenir chirurgien comme son père. Tu es né où ?
 
– Dans les Alpes, je suis un Tom de Savoie.
 
– C’est toi qui a bricolé les panneaux de signalisation, autour de la clinique, pour niquer St Bernard ?
 
– Non.
 
– Y’a longtemps que tu baises les mortes ?
 
– …
 
 Mensinq prit le temps de lui présenter une grande girafe appellée Edith Plon, experte en hypnose éricksonnienne, en l’occurrence sa collègue good cop, prête à se préter au jeu de la communication non-violente.
 
– Je veux un avocat.
 
 Plon revint lui apporter aussitôt du Guacamol sur une tartine de pain beurrée. Entre temps, après avoir effectué un rapide palper-rouler mécanique, Mensinq lui avait broyé la deuxième phalange du petit doigt avec une pince d’électricien. Plon l’arrosa d’une certaine bienveillance, elle lui massa doucement la nuque pour mieux le déchirer entre deux besoins antagonistes. Penchée sur cette âme humaine malmenée, avec une tendresse bouleversante elle conseilla au gardé à vue une longue inspiration, alors que Mensinq lui ordonna plutôt d’expirer. Pinçant avec le pouce et l‘index, il fit tourner sept fois la langue de De Larousse dans sa bouche, d’où se mit à couler un inésthétique filet de sang. Quitte à ce que désormais, ce mec en dise peu. Sur le bureau où s’épanouissait un splendide baccharis d’Amazonie, le téléphone sonna pendant que Mensinq demandait à Tom si les ampoules de la morgue étaient à vis ou à douille. La police prit ainsi connaissance d’un fait surprenant, car la 93 n’était finalement pas morte, puisqu’elle venait de se réveiller au moment de sa mise en bière.
 
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n°37513433
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 19-03-2014 à 10:55:07  profilanswer
 

Cours universel de zoophilie appliquée.
 
Aujourd'hui : De la bonne manière de niquer un aigle royal.

 

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Chef sioux Lakota venant de pratiquer le sexe oral avec un aigle royal.

 

 Niquer des aigles royaux est chez certains une pratique ancestrale : « Les Tartares sont depuis des siècles passés maîtres de la chasse aux faucons. Ils courent après dans la grande plaine, les attrapent et les niquent. Avec eux, pas de y’a qu’à faut qu’on, c’est la grande aventure Mongolienne. » (les Bouriates et les Kalmouks steppe par steppe / including : the Tartarians step by step, a field guide to hawks - Abbé Julio. 1885). Les émirs d’Arabie font pareil, en variante des chameaux*. En Amérique du Nord, plusieurs tribus amérindiennes, plus précisément celles des Cris des plaines, car niquer un aigle vous oblige forcément à crier, les membres virils  des hommes de ces tribus se couvraient souvent de leurs plumes. Quand un chef ordonnait à un jeune guerrier de niquer un aigle, c’était un suprême honneur, et tout le campement se bidonnait par avance. Plus près de chez nous, même si ça fait loin, les seigneurs du Moyen-âge pratiquaient aussi cette récréative activité, parfois en complément des chevaux, qu‘ils bourrinaient copieusement près de leurs châteaux. On voit que les oiseleurs ne restent jamais oisifs. Les bergers pyrénéens préfèrent quand à eux les vautours fauves, mais plus encore leurs brebis, ou de jeunes chèvres de montagne, dont ils abandonnent ensuite les carcasses fumantes aux ours, qu’ils niquent rarement, contrairement aux femmes de routiers. Depuis l'Antiquité, l’aigle royal, de son nom latin Aquila Chruysaetos, est symbole de victoire, on s‘en doute. On peut dénoncer le Jules César (car les amateurs d’aigles romains étaient légions), et Napoléon, le grand et le petit, qui lui ont fait hommage, ainsi que tous les Allemands, qu‘ils soient Nazis avérés ou justes sympathisants. Notons que chez ces derniers, l’aigle a deux têtes et un seul cul.

 


 L’aigle est donc un bel oiseau de l’ordre des Falconiformes niqué par des cons particulièrement en forme de la famille des Accipitridés, dotés d’un phallus d’une taille de 75 à 90 cm et d’un poids variant de 3 à 6,5 kilos. A l’inverse de certaines espèces, dont on inclura le caniche royal, en général les aigles royaux ne sont jamais d’accord pour être niqués. Toutefois, notre bestiau est monogame et un couple peut rester ensemble pendant plusieurs années, voire pour la vie, c’est vous qui voyez. En tout cas un sujet bagué prouvera que vous l’avez épousé. Parmi plus de 300 espèces de rapaces diurnes, il est sans doute celui qui reste le mieux incarné par nous autres, en tant qu’oiseau de proie. Présent sur quatre continents, l'homme a longtemps pourchassé ce superbe oiseau au regard fier et à l'envergure impressionnante, ce qui a provoqué on le devine une baisse dramatique de sa fécondité. Localement étreinte, l'espèce est encore niquée en Eurasie, en Amérique du Nord et dans certaines régions d'Afrique.

 

Ainsi, suivant à la lettre l’expertise des niqueurs d’Aigles Tartares, nous nous équiperons des éléments suivants :

 

Un aigle royal

 

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Un chaperon

 

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Un gant de cuir

 

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Une pince à linge

 

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Nous-mêmes

 

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On ne peut compter sur la perfection de son propre camouflage pour l’approcher par derrière, l’aigle est en effet doté d’une vision exceptionnelle, huit fois plus perçante que les humains. C’est la raison pour laquelle on le dotera d’un chaperon pour couvrir ses yeux, ce qui le fera tenir tranquille jusqu'à ce que nous soyons introduits dans le lieu destiné. C’est connu, l’amour rend aveugle, mais il ne rend pas sourd ; les aigles ont en effet des oreilles qui sont dissimulées en dessous des plumes, voilà pourquoi vous devrez chaque fois lui susurrer des mots doux, pour l‘amadouer. Ceci par exemple :
http://www.youtube.com/watch?v=Epk [...] feature=kp
Pour éviter les battements d’ailes intempestifs, vous immobiliserez celles-ci en les rabattant l’une contre l’autre, et en les maintenant à l’aide d’une pince à linge que vous emprunterez à votre épouse, si elle veut bien. Elle tempêtera sans doute un peu que l’associer aux pinces à linge, c’est du pur machisme ; vous ferez donc la sourde oreille et vous irez discrètement voler la pince à linge dans la buanderie. En tout cas je peux promettre qu’ainsi équipé, l’aigle ne volera plus. Ne vous trompez pas de sens, c’est une erreur commune, vérifiez bien que le bec soit placé à l’avant, et le croupion à l’arrière, puisque c’est lui qui constitue le véritable centre de notre attention. Vous le maintiendrez ensuite fermement par les serres avec la main gauche protégées par le gant de cuir. Prenez bien garde à vous, car si l’aigle se retourne et vous choppe la bite, il en déchiquètera en menus morceaux les chairs délicates, les happant du bec et les ingurgitant en hésitant, tête dodelinant. À mesure que votre pénis grandi, (on ne se distingue les uns des autres que par la taille) l’aigle en déglutira des lambeaux de plus en plus volumineux et tâchera de les refiler à ses aiglons, pour qu'ils apprennent à lacérer eux-mêmes les niqueurs de leur race. Rappelez-vous : l’espèce est plus protégée que vous !

 

 Votre jeu nuptial commencera aux beaux jours de l'hiver, quand les ascendances thermiques sont favorables et que la chaleur vous envahie. Pendant cette période, les aigles ne supportent aucun dérangement et n'hésitent pas à abandonner leur nid et leur ponte s'ils se sentent niqués. Surtout s’ils se doutent que vous êtes un ponte de la finance, un rapace aux bourses bien garnies. Vous mettrez obligatoirement une capote anglaise, ainsi votre aigle royal bénéficiera d'une protection totale, conformément à l'arrêté ministériel du 17 avril 1981. Ayant choisi un secteur propice, vous amorcerez une descente en spirale, guettant le moindre mouvement que trahirait votre proie, grâce à votre acuité visuelle également remarquable. En montagne, vous profiterez au mieux des escarpements du relief pour surgir à l'improviste. Souvent, les apprentis niqueurs calculent mal leur vitesse et culbutent. Dans la taïga, vous apparaîtrez brutalement au détour d'une clairière, comptant sur l'effet de surprise, gage du succès. S'il peut être plaisant de se lancer sur un oiseau en plein vol, vous privilégierez la capture à terre, profitant de la panique, même s’il reste possible de fondre depuis un arbre, après être resté quelque temps à l'affût.  La femelle bascule alors sur le dos et essaye de parer de ses serres cet assaut. En l'absence d'ascendances thermiques, niquer un aigle royal se limitera à un viol battu plus près du sol. Un frémissement imperceptible trahira votre présence à l‘aigle, si on le nique comme un lapin sans faire sa marmotte : l'aigle accélère ses battements d'ailes, abaisse sa trajectoire, essaie de voler en rase-mottes, mais rappelez-vous qu’il est fermement maintenu par la pince à linge. Votre future victime tente bien sûr une fuite éperdue. Trop tard ! vos coups de reins puissants ont frappé en un éclair... Victorieux de votre aigle, vous trônez sur votre proie, bras écartés, bouche ouverte.

 

* (La moyenne Encyclopédie du pro-fesseur Talbazar / Cours universel de zoophilie appliquée - De la bonne manière de niquer un chameau.. VOL 2)


Message édité par talbazar le 21-03-2014 à 14:51:07
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Posté le 19-03-2014 à 10:55:07  profilanswer
 

n°37532953
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 20-03-2014 à 17:03:26  profilanswer
 

Salon des inventions :  
 
Les machines essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : Le compte-goutte électronique.

 

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 L’aventure de Mlle Babette S, commerciale au sein de la Louminex, leader mondial de la Push-Up Corporate, peut nous offrir une image stimulante et une vision détaillée des réussites et des épreuves de nos vies. Atteinte de rhinite, elle tente en vain de traiter cette redoutable infection à l’aide d’un médicament soluble, strictement dosé à 20 gouttes / 30 mml, selon les conseils éclairés de la notice : Maladies aiguës traitement symptomatique local de la gorge ? ezmernim ? Écouter l'exclusion des adultes et les jeunes, les adultes ? 15. Seulement, même si ce n’est pas la mer à boire, la posologie forcément analogique la fait régulièrement dépasser le précieux et impératif dosage. La voilà donc mal soignée, mais obligée de répondre à une demande commerciale concernant un possible contrat entre sa société et Ariane Space, avec pour enjeu la livraison de 272 vannes UDMH et 45 systèmes de régulation Pogo. Loin d’être sagement endormie, elle présente le contrat dûment  rédigé, éternue violemment dessus, et y projette un glaviot nasal d’environ 300 grammes.

 

L’incident n’a rien d’anecdotique, puisque Ariane Space décide illico d’aller signer avec l’Ethiopie pour la fourniture de son matériel. Babette S. se prépare forcément à souffrir, puisqu’à cause d’un conditionnement aléatoire, sa rhinite vient de l’obliger à occuper une vacance de femme de ménage au Carrefour de Troulbled. Facteur aggravant, son addiction nouvelle à l’alcool la fait la plupart du temps trembloter et doubler le dosage de son médicament, sans compter qu’elle éternue sans arrêt sur le miroir des sanitaires qu’elle vient de polir, avec un flot d’incantations rageuses parfaitement légitimes.

 

Nous avons suivi le fil des enjeux qui ont animés cette triste histoire, laquelle à amené la Louminex à se débarrasser d’un de ses corps industriel improductif. Devant l’impasse actuelle du goutte à goutte pour soigner sa goutte coûte que coûte, mais sur lequel on ne peut compter, surtout si l’on ni voit goutte, le laboratoire du pro-fesseur Talbazar vient de s’incruster dans la sémiose sociale du monde actuel, considérant qu’un comptage de goutte erroné n’est pas une fatalité. Nouveau pion visuel sur l’échiquier médicamenteux, ce compte-goutte électronique est un système signifiant, régi par une logique de marque et la nécessité d’épargner aux contrats les glaviots de collaborateurs atteints de rhinite. L’enjeu managérial motivera toutes les entreprises dont la climatisation pourrait tuer d’un coup toute la population du Bangladesh. Le temps alloué pour doser son médicament avec cet engin se trouve grandement raccourci. La prise salutaire trouve son unité dans un geste nouveau d’une grande sureté. La solution qui posait autrefois problème n’est plus ce bouillon de bizarrerie aux effets secondaires malvenus. Avec le compte-goutte électronique on s’évade du dogme de la lisibilité absolu pour la confier à ce conditionnement technologiquement révolutionnaire. Les aspects logistiques, financiers, médicaux et sociologiques ont fait partie intégrante de sa mise au point, sans aucun lobbying ni recours médiatiques, mais uniquement par interface avec les allergiques, lassés de fouiller continuellement leur nez brouillés à cause d’un comptage de goutte désastreux. Le patron de Louminex n’a jamais été facile, montrant même une certaine rigidité à la vue de cette pauvre Babette, comme on l’a vu peu douée pour la pipette. Tout le monde ne s’appelle pas Margo, celle qui dégrafe sans compter son corsage pour donner la gougoutte à son chat, lequel se tamponne du dosage.

 

Notre appareil fonctionne avec retenu et précision et nous fait entrer de plein pied dans le domaine du rêve médicamenteux. Chaque goutte déversée s’accompagne d’un bip sonore, ou bien, si on le préfère, une voix de synthèse paramétrable en 15 langues les comptera avec les voix de Vicky ou Pedro, suivant notre choix. Chaque goutte tirée actionne un clapet de sécurité, dont la réouverture conditionne sans erreur l’arrivée de la suivante. Un comptage s’affiche sur l’écran LED fixé au goulot du flacon. On renverse, car on est malade, puis on renverse la bouteille. Les gouttes se répartissent d’une façon régulière et au nombre exact fixé par une programmation préalable. D’un poids pratique de 15 kg 562, ce compte-goutte électronique s’adapte utilement à tous les flacons du commerce pharmaceutique.

 

 Pensons-donc à nous équiper d’un compte-goutte électronique de la Talbazar product, à la veille des municipales, pour que dans le bureau de vote, on évite de ruiner les efforts du Maire sortant en engluant les bulletins de vote de nos gros mollards, au gré des courants d’air, ceci sans humour ni féérie, définitivement à la limite du bon goût, indépendamment de nos choix d’électeurs.


Message édité par talbazar le 21-03-2014 à 14:50:24
n°37552834
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 22-03-2014 à 13:07:04  profilanswer
 

Salon des inventions :  
 
Les machines essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : Le vélo demi-tour.

 

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Dans cette époque de plus en plus individualiste, en éco-citoyen responsable, vous avez fait le choix d’encrasser vos bronches en allant travailler en vélo, comme tous ceux qui transportent des marchandises volumineuses et des gosses de trois mois. Fi des dos d’âne et des insupportables chicanes qui sont les nouvelles plaies des villes remaniées par des crétins décideurs, dont les gendres sont à coup certain réparateurs de carters ou de pneus. Vous, vous allez dans le sens de la vie, sinon de la vitesse, et c’est très bien. Mais pleure mon petit cœur sur le chemin de la vie, en suivant les blanches volutes des maisons aux volets clos, longeant à mes dépends voitures et camions sur le ruban du sentier capricieux… Le nez dans la musette, vous n’avez tout d’un coup plus aucun désir de voir la tronche de Dillinger, le chef du service contentieux. Ok. Au milieu des intempéries, trempé comme une soupe, vous décidez brusquement de pas aller bosser aujourd’hui, comme tous les lundis ; de toute façon ça tombe bien, vous venez de chopper la grippe du siècle, ce qui justifiera votre absence. Pas de souci de ce côté là, et donc retour vers un réconfortant chocolat chaud.

 

Engagé sur la piste cyclable, vous êtes pleinement confiant, car vous venez d’acquérir un splendide vélo demi-tour. L’épreuve précède l’espérance et l’insurmontable s’accomplit, car vous allez réaliser très facilement votre demi-tour sur place, sans autre effort qu’un simple pivotement des hanches sur la selle tournante. Ce vélo est en effet totalement réversible, attentif à ce que vous preniez toujours le bon chemin et la bonne décision. Imaginez comme il vous sera facile de laisser votre femme et vos gamins prendre un peu d’avance, puis en dix secondes exactement, leur fausser compagnie pour repartir d’où vous êtes venus et ne pas rater l’impeccable série que la télé s’apprête à diffuser, et que vous pestiez de louper, à cause d’une de ces crétines ballades à vélo du dimanche ! Voilà l’occasion inespérée de programmer un petit demi-tour à vélo chacun pour soi, avec vos amis du club VVTiste, qui sont vraiment de bonnes tranches de gros cons.

 

Une courte période de transition, même à grande vitesse, ensuite la redistribution s’engage pour que l’avant de votre vélo demi-tour devienne l’arrière : c’est joué. Vous empoignez le guidon arrière, un coup de pédale et vous repartez vers des horizons mieux appropriés. Voilà enfin réussi ce qu’on appelle le développement fructueux de la multimodalité des transports, pour faciliter tous vos déplacements. En avant marche arrière, sans effort, voilà qui est gratifiant et très encourageant pour votre avenir, dont le circuit sera toujours très court. On ne risque plus de se casser le coccyx par des manipulations désastreuses au milieu de la chaussée, ou de se faire écrabouiller par un 15 tonnes nerveux et aveugle à notre démarche impromptue, lequel nous enverra rejoindre les sites d‘immersion temporaire des caniveaux boueux. Et vlan dans les nouveaux lampadaires à basse consommation, très solides, plus économes et issus d’une réflexion globale. Le vélo demi-tour va toujours dans le sens de la course qu’on lui demande, car la démonstration en sera toujours époustouflante, sans exiger bien sûr un laborieux savoir-faire technique, tellement sa conception est astucieuse. Un  service urbain de location incitera à changer tous vos comportements, dans une saine hésitation, pour un déplacement non-polluant, bénéfique pour la santé, au milieu d’une circulation apaisée qui permet à tout moment les discussions frontales ; ceci afin d’échanger loyalement avec ceux qui vous suivent, pour une meilleur rencontre. Avec le vélo demi-tour, c’est chic, car pour tous les rois de la pédale férus de modernité, cette fois l’envers vaut l’endroit.


Message édité par talbazar le 22-03-2014 à 13:12:29
n°37562542
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 23-03-2014 à 17:57:20  profilanswer
 


Salon littéraire

 

Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : L'épilée du Nil - extrait N°5.

 


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Pour fêter le grand voyage et se faire pardonner aux yeux de son épouse, Ramassidkouch  avait décidé d’organiser dans Thèbes une grande course de chiares. De nombreux mômes avaient alors écrit au palais pour avoir la chance d’y participer. L’administrateur en chef, Omedi Kelbelanus, venait donc de choisir les plus vigoureux de ces gaillards, lesquels revêtaient chacun des dossards de couleurs différentes. L’information avait été transmise dans tous les villages, avec le programme de la journée, et Omedi Kelbelanus tenait son papyrus de presse à jour. Ces garçons de courses étaient assez chers et détenaient un pédigree prouvant leurs origines, déclarées sur leur bulletin de naissance. Engraissés dans des étables, nourris de souris cuites et de crottes de guêpes qui constituaient la base de leur nourriture quotidienne, ils s’en gavaient en attendant l‘épreuve, établissant une sorte de symbiose entre l’homme et l’animal. On évitait les légumes secs, les chocolats et les bonbons et s’ils se faisaient prendre, on leur enfonçait un bâton dans la gorge pour les faire vomir. On n’engageait pas les filles, qui préféraient la dînette et la coiffeuse.  De sa fenêtre, Néefièretarée les avait regardé s’entrainer en brossant sa chatte dans le sens du poil, avec des précautions en s’approchant des parties sensibles. Elle termina l’opération par un ultime coup de peigne pour éliminer les poils morts. Mais Siphilis et les autres morpions sacrés tenaient bon, en lui disant qu’elle échappait avec eux à la pinophasmose mortelle, maladie contractée par les tiques. Néefièretarée se contenta donc de les asperger d’une poudre antiparasite pour les débusquer, hélas sans effet sur la meute de ses morpions sacrés, plutôt gais et farceurs. Conférence de presse, cocktail, la reine sacrifia aux usages et fit sonner les trompettes, pour donner le départ de la course, impatiente quand à elle de s’ébranler vers le sud le soir même. S’il ne tenait qu’à elle, elle serait partie immédiatement.

 

Elle traversa la ville lumineuse sur un vieux modèle de litière tirée par quatre cent esclaves qui peinaient à la tâche dans les rues remplies de boue fangeuse. Une foule colorée se rendait en même temps aux jeux, lâchant sur le cortège de leur reine des trognons de choux, des fleurs et des feuilles de laitues. Dans les palmiers voisins, des mecs croquaient des larves avec gourmandise, d’autres se curaient les oreilles avec des bâtonnets. Les gagnants qui avaient pariés sur le chiare gagnant recevraient leur prix à l’adresse indiquée sur leur bulletin de participation. Un gardien défendait l’accès aux pelouses du stade surmonté des yeux oudjat, signe de protection puissant, et beaucoup de pères rêvaient de voir leur gamin devenir le champion qu’ils n’avaient pu être. L’entrée sur les parkings étaient gratuite. Les chiares forts en gym se mirent dans le vent sur le terrain de sport, mollets durcis et biceps gonflés. La foule en liesse des touristes en short hurla ses encouragements, et les chiares imitèrent avec leur bouche le bruit des moteurs, en prenant place sur la ligne symbolique ; des plumes d’autruche coincées dans leur cul complétaient leur éblouissante parure. Avec solennité, au firmament du panthéon pharaonique, Ramassidkouch posa sa main droite sur son pantalon en prononçant les paroles sacrées, puis il frotta sa tête contre l’épaule de Néefièretarée, ensuite il lui tripota ses viscères royaux avec ses pattes monumentales, car elle ne portait qu‘un petit pagne court et plissé, la chendjit. Elle-même avait parié sur le maillot vert, car c’était la couleur des chairs d’Osiris qui évoquait la végétation, et elle regardait les petits chiares comme des bêtes curieuses. Déjà, le bleu confondait ses pieds, alors que la course s‘annonçait dangereuse et fatigante. Ramassidkouch avait grassement payé Omedi Kelbelanus pour saboter son entrainement, car lui avait parié pour le petit rouge. Le premier pilier fut atteint par le petit jaune en 14 secondes 9/12, le vert à 5s.8, le bleu à 5minutes et demi, sous les huées de milliers de contestataires qui le menacèrent du fouet et de la prison. Son entraineur venant d’être accusé de blanchiment d’argent sale, chose courante dans ce sport conforme à l‘époque, le blanc fut abattu à coup de flèches pour avoir voulu fuir en sautant le mur d’enceinte.

 

Sous le gigantesque chapiteau de la kermesse monté par huit Moldaves et sept polonais, pavoisé aux couleurs des équipes, bleu, blanc, rouge, vert, jaune, noir… On jouait le tube de cet été là : « La vie est là, qui vous prend par les bras, c’est magnifique…» Néefièretarée ne savait plus où donner de sa tête coiffée de la double-couronne, grisée par les slogans des supporters. Un vent de folie soufflait sur la jeunesse et les chiares galopaient comme des dingues dans une lutte acharnée, à courte encolure. 12 partants, courses de test, plat et obstacles. Le nom du rouge était chuchoté, mais Merdenkorinnanâr avait misé gros sur le bleu. Aux dires de Omedi Kelbelanus, en pur chiare de 2000 m, malgré un handicap de trois kilos, il allait bien courir, mais sa tâche ne serait pas aisée. Au milieu du brouhaha formidable, une agitation frénétique salua la chute du jaune qui se cassa la gueule en se brisant les pattes, il rampa lentement au bord de la piste pour y attendre sa raclée. La foule se leva à l’unisson pour demander la bénédiction de Rê, le dieu solaire d’Héliopolis. Les caisses des chiares bleus et rouges ouvertes à l’arrière furent un instant montées par deux soldats et un écuyer qui fixèrent leur gros essieu à l‘arrière de leur châssis, selon le rang de leur propriétaire d’origine. Le jeune vert, libre comme l’air, profita de cet avantage. En dehors des courses, les chiares n’étaient par contre utilisés que par les grands dignitaires. Les deux chiares démontés peinaient maintenant à rattraper le vert, lequel faisait triompher Néefièretarée avec l’aide du dieu Amon. On voyait sur sa cuisse droite la trace de son fer de marquage, et il portait en collier l’une des pattes de sa mère. Tenant toute la foule en haleine, ses jeunes pieds nus fouillaient le sable avec acharnement, pour le plus grand plaisir de la reine la plus influente du monde, véritable usine à fantasme.

 

Ramassidkouch était fou-furieux, car le chiare rouge se faisait salement distancé. Il signifiait déjà à Omedi Kelbelanus qu’en cas de défaite, il ne serait pas payé, puis il reprit ses projets de fouilles sur son épouse, laquelle commençait à piquer du nez. Vint le soixante dizième tour, annoncé par de grands coups de trompettes, roulez jeunesse ! La foule réclamait le percement du blanc, au milieu du formidable capharnaüm. La bête noire fut évincée de la course, molaires brisées par le bleu. Un choc véritable. Blessé à une jambe, l’orange fut dépanné et remorqué au centre hospitalier par les pompiers. On fit une pause trois tours plus loin, pour passer sur les chiares un rapide coup de brosse à reluire. Lançant une offensive diplomatique de charme, Ramassidkouch organisa une nouvelle fouille de sauvetage et contenta enfin sa reine chatouilleuse. L’entraineur du bleu était confiant car celui-ci  pouvait largement créer la surprise. Les chiares encore en lice couraient comme des crickets sur un champ de mil ; complètement imprévisible, le rouge se classa quatrième tout près des excellents bleus, vert et gris. Il montra un instant le bout de son nez, comptant sur un parcours en or, mais les monteurs anticipaient déjà son démontage puisqu’il affichait des limites dans sa catégorie. Hélas, il s’accrocha avec le bleu lancé au galop dans la ligne opposée, concédant ainsi de précieuses longueurs, lorsque les applaudissements crépitèrent pour saluer la victoire du vert, satisfait et épuisé, malgré son tout petit poids. Ramassidkouch s’était planté. Rageur, il promit à Omedi Kelbelanus qu’il l’obligerait à s’incliner à domicile, à l‘issue d‘une rencontre qu‘il promettait très mouvementée. Un vin d’honneur clotûra les festivités, puis on rangea drapeaux et médailles. A la suite de ce spectacle gratuit et ouvert à tous, pressée de partir, Néefièretarée embrassa sur le front les perdants destinés à l’abattage, puis elle siffla ses porteurs de litière et se mit enfin en route vers le grand sud.

 

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Message édité par talbazar le 13-04-2014 à 16:41:12
n°37606088
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 26-03-2014 à 23:08:58  profilanswer
 

Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : La saga du trône de Fion / Tome 1-Sur la queue du dragon - extrait N°19

 
 
On retrouvera le début ici : http://forum.hardware.fr/hfr/Discu mais faut fouiller !

 

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 Lovée autour de son vieux château dans l’insécurité de ses murs, Touatuakagué se présentait comme une cité formidable aux ruines non restaurées, capitale d‘une contrée nébuleuse. De beaux tas de fumier parsemaient les ruelles tortueuses et des incendies nettoyaient les quartiers sombres toutes les demi-heures. Les hauts murs branlants des maisons véritablement particulières peinaient à s’écrouler mais le faisaient quand même, sans forcément prévenir. Les puces foisonnaient dans les lits des bébés mal soignés et les rongeurs qui filaient constamment entre vos jambes se comptaient par millions, en compagnie d‘une faune non moins douteuse. Les troupeaux de cochons triomphaient dehors dans les bas quartiers aux inquiétants secrets, parfois sous le soleil, entourés d’une foule immense et enthousiaste occupée à les poursuivre pour les bouffer, avec des rires obscènes. On circulait en appréciant le tournoiement des marchandises diverses qui se cognaient partout, avec une nette préférence pour les tibias. Quelques oeuvriers vêtus de haillons déchirés manquaient d’air, suffoquaient et priaient Sainte Kramouille avant de mourir asphyxiés, car ces gens faisaient presque toujours en plein air, en symbiose avec le monde extérieur et leur dedans, au gré d‘une existence voluptueuse et la rigueur du froid, sous un ciel inaltérablement tourmenté. Les maris étaient tous des polygames noceurs et semaient leurs enfants partout, y compris dans les champs incultes. Affolés par leur belle-mère aux jupes relevées par des rafales de vent, des gendres piétinaient d’impatience, par question de sécrétion. Quelques habitants désinvoltes suffoquaient le soir de jeunes damoiselles égarées dans les coins reculés, recouvertes aussitôt par les rondes de nuit. Certains mendiants avaient la chtouille, mais ça ne les empêchait pas de vivre, d’autres, des trentenaires en quarantaine qui campaient relégués sous les remparts à la périphérie étaient lépreux ou pestiférés, ce qui les empêchait d‘atteindre cinquante ans. Quelques uns d’entre eux s’achetaient pourtant une nouvelle peau chez le tanneur, mais c’était peine perdue.

 

 Dans cette ville étonnante aux toits recouverts par la merde des pigeons, les hommes et les femmes vieillissaient pratiquement sans rien faire, clôturés du monde. Compte tenu de son isolement et la proximité de l‘immense no man‘s land du Marais-Jean, Touatuakagué ne connaissait en effet aucune querelles frontalières, plongée qu’elle était au sein d‘un univers désespérément circulaire. Un scepticisme identique demeurait par ailleurs au niveau des campagnes, avec des paysans occupés la plupart du temps à se nourrir au milieu des résidus de fumées accumulées par les ans. Le seul panneau existant dans la ville n’indiquait qu’une seule direction, celle des orées du Marais-Jean, ce qui faisait pousser de profonds soupirs au vieux et fripé Mirlen, lequel se tamponnait le tarin chaque fois qu’il passait devant. Prenant acte des obscurités de la chose amoureuse, il faisait comme les autres mais il mourrait d’impatience, berné d’un mouvement impossible, avec un grand dégoût au fond de son cœur, incapable d‘accepter leur insupportable condition. A aucun moment il n’envisageait de renoncer à fuir au Marais-Jean avec toute la communauté, y compris ce peigne-cul d‘Hivalanoué et sa grande épée. Derrière le magicien, crochant Erald par le bras, Elga baguenaudait gentiment entre les statues équestres en babillant avec lui de choses et d’autres ; un moment elle leva son nez, amie du vertige, vers les hautes tours qui dominaient la ville.
– Incroyable le nombres de beffrois prodigieux que cette mirobolante cité possède !

 

– Ouais, enfin la plupart ne servent à rien et ne sont là que pour faire joli et impressionner le lecteur, par stéréotype visuel, c’est Hivalanoué qui me l’a dégoisé.

 

D’ailleurs, au sommet de ces gigantesques édifices, des guetteurs surveillaient effectivement sans raison l’espace aérien. Quand à lui, Belbit le Huelabit filait le guilledou avec des filles de taverne et autres bordières en leur susurrant des paroles miellées. S’expatrier, leur disait-il, sentant soudainement le besoin de causer, c’est mourir à soi-même, c’est s’arracher nos liens.

 

– Commence par ceux de mon surcot, vilain petit nain !

 

Ce qu’il faisait aussitôt en s’écartant des crachats posés sur la terre battue de la « Tige secouée », labourée sans interruption par les pieds nus des danseurs bourrés. Avec sa belle maitresse, Hivalanoué filait pour sa part le tea for two, offrant à la reine les distractions nécessaires à une femme de sa haute condition. Dans leur chambre à coucher de plaisantes scènes nocturnes se multipliaient et Hivalaoué suivait sa reine à ses traces, au gré d’une passion destructrice, puisqu’ils cassaient constamment leur luxueuse literie. Comblée et épanouie, Touatulanîkée aux paupières blondes aérait son chevalier, délaçant sa braguette en prenant les devants et ouvrait ensuite rien que pour lui le grand livre des merveilles du monde, car le trouble s’était emparé de son âme ; l‘idée de la quitter une seule seconde était donc devenue pour lui une chose odieuse.  Esclave, embrasé par les charmes de la Dame blanche de la terre du p’tit lieu, il prouvait qu’on ne s’élève pas que par la pensée et abandonnait pour sa mie tout ce qui faisait sa vie d’avant. Il pénétrait en elle spontanément pour mieux se soumettre, pardonnant à ce bourreau somptueux en priant Kramouille, avec doigté et grande douceur, et beaucoup de salive coulait sur son menton amoureux, comme une huile de vie. Touatulanîkée avait un beau rire franc et une main énergique, ce qu’elle prouvait à loisir derrière ses paravents. Vivant en grand areu, Touatulanîkée était aussi fort imbue de sa dignité, puisqu’un fort groupe de sergents armés attendaient constamment ses ordres dans chacun des couloirs de son logis du château royal, mais les salariés de la société de surveillance observaient toutefois une pause déjeuner entre 13h et 14h. La nuit, ils fermaient à double tour les lourdes portes de la cité et retournaient pioncer à l’hôtel de la garde, ou bien filaient massacrer dans les écuries des forces sociales menaçantes. Un jour, Mirlen, Erald, Helga et Belbit demandèrent audience à la reine pour faire valoir leur droit.

 

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Message édité par talbazar le 26-03-2014 à 23:12:19
n°37640173
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 30-03-2014 à 17:49:47  profilanswer
 

codes labiaux

 

Aujourd'hui : La féeriegraphie.

 

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Il arrive qu’un enfant sache lire à deux mois et demi, surtout s’il est fils de Dieu, ou que sa mère soit une menteuse pathologique. La Bible nous prouve d’ailleurs que les deux peuvent par miracle exister simultanément. Pour les autres, hélas, il faut attendre un peu. Tous les gens qui sont en contact avec de jeunes enfants savent qu’en matière infantile un dilemme devient rapidement un gros problème s’il n’est pas traité rapidement. Justement, vous venez de planifier à l’instant même de faire un petit frère à Léonidassandra, votre charmante bambinette de trois ans. Mais ça tombe mal, il est huit heures du soir et la gamine réclame que vous lui lisiez comme d’habitude une histoire avant de s’endormir. Une saloperie de conte de fée, alors que madame vous a montré tout à l’heure son nouvel achat de lingerie coquine. Vous voici donc écartelé par les désirs divergents des femmes de votre vie. Vous craignez un instant d’avoir engendré une crâneuse, du genre de celles qui veulent avoir le dernier mot. La coucher sans histoire serait avouons-le un triste pis-aller. Pourtant, dans votre chambre, vous entendez votre épouse devenir de plus en plus grondante et festive. Même si c’est une mère poule, elle fait souffler sur votre choix un vent de folie, une plongée troublante et intime, et vous vous surprenez à maudire votre bébé inculte et soudainement maudit. Elle ne lira jamais son histoire toute seule, et vous le savez bien. Bien sûr, c’est déjà la faute de son petit frère, mais qu’en sait-elle, cette petite voleuse d’amours parentaux qui vous prive sans vergogne des premiers tâtonnements amoureux ? Ou vous optez pour la vilaine sorcière, le grand méchant loup, le miroir magique, en atteignant le point retour du vrai refoulé, ou vous mourrez d’amour sur votre femme en hoquetant bravement.

 

Trop précoce pour bâtir son propre scénario, alors que sa mère est en quelque sorte une experte dans le genre, ses menottes en fourrure le prouvent, vous trouverez enfin dans la féeriegraphie la solution pour endormir votre fille et un remède à votre débâcle intime. Léonidassandra ne sait pas lire, mais elle n’est pas en effet insensible aux images. Conçue comme une méthodique échappée onirique, la féeriegraphie est une œuvre belle et utile qui offre une carte lisible de n’importe lequel des contes pour enfants. A l’heure des tablettes numériques dans le berceau, voici un système pratique qui permet aux enfants complètement illettrés de visualiser facilement les notions développées dans les contes de fée. La féeriegraphique conçoit un langage de signes et leurs articulations muettes qui retransmet à merveille tout le charme et la poésie des histoires d’antan, sans oublier l’indispensable leçon de morale. La composition s’effectue sur le mode pictogrammatique et le conte devient un véritable univers aux signes propres, développé par une mécanique basique de formes et de concept définie par une astucieuse grammaire visuelle. Bien entendu, rien n’empêche les enfants de customiser leurs histoires propres, si ça les amuse, histoire de jouer les guerriers zoulous, les petites tsarines ou les princesses slaves, pour une pornographie plus corsée.

 

Ainsi sont précisés les rôles selon la logique appliquée par les principes qui régissent le sens de l’ensemble des symboles, au sein d’une famille de notions identifiées sur le champ par les mioches, parce qu’ils peuvent en visualiser très facilement le tracé, à condition d‘avoir des yeux. Coqueluche des petits, cette écriture pleine de saveur joue des pictogrammes, lesquels composent autant d’équations schématiques nécessaires à la lecture des équivalences illustrant avec pertinence une fresque du conte. La mise en scène se métamorphose en mise en signes, pour argumenter d’une façon simple et ludique la relation texte-visuel. Elle renouvelle ainsi d’une façon ludique le champ social du langage. A l’usage des éditeurs de livres pour enfants, le marché chinois saura par ailleurs être un excellent levier de diversification au niveau du rayonnement culturel Européen. Vous, vous aurez tout le loisir de faire grandir votre famille en profitant à loisir du plaisir évoqué par l’épatante lingerie de madame, et serez certain qu’en essayant de déchiffrer tous ses beaux contes imprimés en féerigraphie, vos gamins aux bouches pleines vous ficheront la paix pour de nombreuses années, loin des jupes si convoitées de leur jolie maman. Ces petits visages d’anges sauront certainement résoudre à la longue les énigmes qui se présentent à eux, le tout agrémenté du sentiment incomparable pour eux de se connecter entre happy few.

NB : Le pro-fesseur Talbazar recevra les journalistes dans le bureau de la Moyenne Encyclopédie par petits groupes de dix, avec le flegme du génie blasé, pour leur développer concrètement ce qui a présidé à l’élaboration de la féerigraphie, système qui l’a fait se réveiller à 4 h du matin, après avoir réveillé son chien atteint de chiots pour lui expliquer le concept.

 

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Message édité par talbazar le 30-03-2014 à 18:04:08
n°37641393
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 30-03-2014 à 19:55:02  profilanswer
 

Salon littéraire :  
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : Moins belle la vie - extrait N° 22

 

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La 93 ne voulait pour rien au monde retourner dans la clinique Saint Bernard, pourtant il le fallut bien, tant sa résurrection d’entre les morts intriguait le docteur Halrequin. Atteinte de spleen Ukrainien, la pauvre enfant devait masquer en permanence ses énormes sourcils broussailleux par une belle chapka en raton-laveur, aussi douce qu’un doudou, chapeau qui constituait son premier achat de femme libérée. Le commissaire Mensinq la rattrappa alors qu’elle tentait de fuir au Burundi, et la remis en mains propres au Docteur Jason, plus que ravi de la replacer dans la chambre 93. Pour lui, si la médecine était du dépannage, ce n’était pas du bricolage. Il avait classé l’extraordinaire dossier de la malheureuse dans un coffre-fort, au milieu des documents ultra-secrets, comme par exemple la recette annuelle exacte de sa location de draps, qu‘il divisait par deux dans ses déclarations officielles. Il envoya une communication à l’OMS par ballon monté, comme quoi il reprenait son essai de greffe des sourcils sur une patiente consentante. Il déclarait aussi faire toute la lumière sur ce cas de résurrection spontanée. D’ailleurs, le père Albin Michel voulait lui aussi se rendre compte des qualités des prières de la jeune fille qui avaient rendues sa guérison possible, sans autre murmures, sans un cri. Elle avait retiré sa plainte contre Tom De Larousse, considérant que son acte infâme l’avait somme toute sorti de son horrible coma. Malgré tout, le nécrophile fut condamné à la chiourme pour son acte délictueux avec vingt ans de galères, plus une interdiction de fréquenter des mortes. Mensinq aurait préféré le coller au bagne, mais il n’était pas juge.

 

Lorsque Jason Halrequin rendit sa première visite à la 93, elle faisait ses griffes sur les rideaux de sa chambre, que Jason avait garni d’accessoires amusants, une balançoire, un tourniquet et des échelles pour ses exercices quotidiens, sans compter un bloc minéral pour veiller à ses besoins en sodium. Pas d’anorak ni chaussures à lacets. Elle était à l’abri des courants d‘air, avait assez de lumière et Jeanne Hachette veillait à ce que la pièce restât propre. Par la fenêtre clôturée par cadenas, les feuilles dorées se mariaient aux glands de l’automne, et la suisse voyait passer lentement sur ses trottoirs un bon nombre de glands solitaires et hargneux, mais toujours très propres. Avec gravité, le docteur déclara à sa patiente qu’il ne laissait pas tomber. Il mesura ses aisselles en vue dune nouvelle greffe, vu que le pubis n’apparaissait pas comme une bonne idée. Sa technique consista à tracer une longue succession de lignes sous les bras au crayon feutre, prenant note au passage des limites d‘adhérence, des charnières, des ouvertures futures et des froissements sur les tissus. La 93 donna furieusement plusieurs coups de boutoirs dans le vide, comme si sa vie était à nouveau menacée. Jason regarda l’étrange museau qui le regardait, c’est vrai qu’il avait un peu loupé cette précédente greffe de sourcils. Il avait pourtant fait là-dessus un stage de quelque temps, deux ans auparavant. Un projecteur s’alluma et la caméra glissa sur ses rails pour un futur montage image-son original. Jason s’éloigna prudemment puis il quitta la chambre à reculons, suivi rapidement par Gwendoline, à qui il demanda de transmettre à la patiente ses remerciements pour la confiance qu’elle lui témoignait. Il prévoyait, dit-il en s'éloignant à la belle infirmière, une ossature de base en béton de résine époxyde.

 

Gwendoline était toujours furieuse, même si à messe basse, le docteur Jason racontait partout que Babette avait la fesse basse, aussi n’était-elle pas la dernière à en rire. De son côté, la nouvelle surveillante générale se comportait comme prévu à l’égard de Gwen sur le modèle d’une teigne de cour de collège. Mais la blanche soignante zigzaguait avec brio entre les pièges verbaux, et ses pulsions inavouées continuaient de se tapir derrière son string, en la rendant victime de ses désirs sexuels refoulés. Elle avait toujours le fantasme de se lover sur le ventre de son patron, à qui elle pardonnait son indélicatesse, incapable de faire autrement. Lui ignorait délibérément ce qui se tramait à quelques mètres de son bureau, absorbé par le cas de la 93, pour qui il entrevoyait déjà en France le 20 h de TF1. La mise à distance de Gwendo porta peu à peu ses fruits et Babette arrêta finalement de cracher dans les paquets de céréales de sa rivale.

 


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Message édité par talbazar le 31-03-2014 à 16:12:32
n°37705646
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 04-04-2014 à 15:51:29  profilanswer
 

Salon littéraire :  
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : Marlou les doigts d'or - extrait N° 41

 

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A peine débarqué de l’hélicoptère, Jack leur joua en sourdine « Kisses sweetter than wine »,  un vieil air de Jimmie Rodgers qu’il déclina par son intestin grêle d’une façon intime, soulful, mais parfaitement clair. Au lieu de claquer des doigts pour l‘accompagner, Gino lui balança un méchant coup de bottes de manière à lui couper le sifflet. L’inspecteur Marlou avait sorti son revolver, mais, hanté par la vision de l’Obusier baignant dans son sang, Gino quand à lui ne comptait pas faire dans la dentelle. Il tenait à deux main une puissante Thompson submachine gun, calibre 45, histoire de faire des confettis de guru. Sans compter le Magnum de son pote et son Luger Parabellum. Kiki ne perdit pas de temps et s’élança dans les broussailles, truffe au sol, pour fouiner la piste des fuyards. Bingo ! Après un temps d’interprétation libre, il fut bientôt satisfait et tout le monde lui emboita le pas, scrutant prudemment les alentours puisque ainsi exposés, ils faisaient de bonnes cibles pour un tireur embusqué. Il s’éloignèrent du camion en flammes, persuadés que leurs ennemis ne pouvaient avoir pris trop d‘avance. Kiki se rapprocha de Jack :

 

– Si jamais ça devait tourner mal pour moi, jure-moi que tu diras à Babe que je l’aimais.

 

– T’es invendable comme chien de berger, mais tu es un bon Yorkshire. Je lui dirai.

 

Le canon de son ustensile coincé sur sa manche, Gino La Soudure se rapprocha de l’inspecteur Marlou :

 

– Si je devais calencher ici, Marlou, tu préviendras mes sœurs ?

 

–  Tu m’as jamais dis comment qu’elles s’appelaient ?

 

– Valéria c’est l’aînée, et Carla la plus jeune. Elles hériterons de mes biens. Un élevage clandestin de Pittbuls, Le Lagon Bleu, entre autres.

 

– Te fais pas de soucis, je m’en occuperai comme si c’était les miennes.

 

– Sans oublier de leur donner les 600.000 patates de notre contrat, je te connais.

 

Loin derrière eux, le camion qui n’avait rien demandé à personne explosa comme une bombe. Alertés, ils entendirent aussi peu après un éternuement qui les plaqua tous au sol. Etendu par terre, Marlou pointa son arme, les deux poings fortement serrés sur la crosse. Un reflet, un mouvement discret, les autres avaient vus. Une raillerie insultante de La Hyène, un claquement sec, la balle fusa loin au-dessus de Gino, lequel répliqua d’un mitraillage sauvage, apocalyptique, avec des salves qui déchiquetaient le feuillage et les jets de fumée de la Thompson qu’il respirait ressortaient par son nez de dragon énervé. La Hyène tirait lui-aussi à un rythme effréné. A gauche, au centre, Ewij donnait du feu elle-aussi, d’une façon plus modérée, mais elle prouvait savoir viser. Alphonse jouait du Beretta 90-two, le son en était caractéristique. Marlou s’arrêta de tirer pour crier :

 

– Princesse Ewij, rejoignez-nous sans faire d’histoire ; vous étiez une brave jeune fille, mais maintenant vous êtes à la solde d’un guguss bien médiocre ! Votre père est mort avant-hier.

 

Scélérate ou naïve, Ewij déchargea aussitôt sur lui un chargeur complet. Kiki Yorkshire se sentit soudain une tendresse pour tout, le ciel si bleu, les arbres si verts, sa Babe si sexy, évidemment, mais poussé par le devoir, il se coula dans l’herbe pour se rapprocher de l’ennemi. Faisant marrer les rossignols, Jack qui courait comme un furet joua triomphalement du clairon par le fion, sonnant la cavalerie. La Hyène cadra posément les genoux de Gino parce qu’il se relevait brusquement pour changer de position. Blam, blam, deux coups. Un seul des deux toucha, mais il fit basculer le compère de Marlou sur lui-même, ménisque pulvérisé. Sans écouter la douleur, Gino riposta d’une longue plainte de sa mitraillette, se guidant à la position de l’éclair qui venait de le terrasser. Touché en pleine poitrine par un formidable impact, La Hyène fut projeté en arrière accompagné par les trilles horrifiées d’Ewij. Elle canarda en réponse comme une hystérique et fit éclater le crane de Jack Russel, lequel boula raide mort en essayant de rejoindre Kiki. Le coin sentait la poudre et le sang chaud, énervant Kiki qui délaissa son pote pour bondir sur l’ennemi. Inutilisable, La Hyène pissait le sang, à moitié crevé. Mais pas encore, aussi le chien lui laboura la gueule avec ses dents, jusqu’à percer les yeux. Alphonse avait bougé, pour mieux flinguer cet monstre noir, affreux, la langue sortie, les yeux saillants, le nœud défait, aussi Marlou, alliant corporel au mental, en profita sans attendre. Paw ! En plein dans le guru, ce qui fit hurler Ewij à nouveau, avant qu’elle n’arrose rageusement à son tour, comme prise de folie. La tronche de Bernadette, dit La Hyène, n’était plus qu’un abreuvoir à mouche rempli d’une espèce de mousse à la fois blanche et sanguinolente. De la plaie de son thorax, on avait une assez bonne vue des côtes. Un mince rayon de soleil glissa des branches pour illuminer la chair pâle de sa grosse gueule de perdant mort. Kiki se trouvait dans l’axe du flingue de l’autre folle, il jugea plus prudent de se garer un moment. Elle tira quand même deux ou trois balles de son colt, le loupa, puis elle repris un tir méthodique en faisant voltiger les balles sur Gino et Marlou, rechargeant comme une pro. La Thomson avait pris une balle et se trouvait enrayée. Gino souffrait. Il ne pouvait plus se lever, mais il tira encore avec le Magnum, au milieu d’un ultime ballet de feu, puis il s‘arrêta net, comme heurté par une barre de fer invisible. Il se coucha les bras ouverts, jambes écartées, du sang coula de sa bouche en se collant aux cheveux lorsqu‘il tenta de prononcer le prénom de Carlita. Il mourut avec un unique désir d’Italie, sans plus de minutes volées à cette garce de vie.

 

Alphonse n’allait pas trop bien, la balle de Marlou avait traversé l’omoplate droite, ce qui  rendait pour lui chacun de ses tirs douloureux, à cause du recul. Ewij voyait son visage se crisper, elle était horrifiée mais sans savoir comment, elle redoubla d’attention pour viser. Et elle toucha Marlou au bras, en le désarmant de ce fait instantanément. Kiki sauta sur elle, mais elle lui balança un si violent coup de crosse sur le crane qu’il en fut assommé. Un grand silence régna un moment après l’intense fusillade qui avait déchiré le sous-bois. Mettant ces minutes à profit, Alphonse ordonna à Ewij de le suivre pour fuir avec lui. Il tressaillait déjà de fièvre et des mouches avides se posaient sans se gêner sur son front brûlant. Courant comme des dératés, ils firent la découverte d’un buffle d’eau qui broutait là tranquillement, aussi grimpant tous les deux sur son dos, ils s’enfuirent en profitant du couvert des hautes tiges d’une rizière transgénique.

 

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Message édité par talbazar le 04-04-2014 à 16:33:31
n°37720803
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 06-04-2014 à 12:57:01  profilanswer
 

tout ça, et dire que c'est dimanche !
bonne lecture à tous. :hello:  

 Salon littéraire :  
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
 
Aujourd'hui : La saga du trône de Fion / Tome 1-Sur la queue du dragon - extrait N° 20

 
 
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Coincé comme les autres dans la grande cité de Touatuakagué aux adorables maisons hantées par les moustiques, William de Bochibre y avait trouvé un petit boulot d’autochtone et mendiait devant le parvis du grand temple de Kramouille. Surtout, il ne perdait aucun des allers-venues, ni aucun faits et gestes de la communauté de la gnôle. Il les vit donc traverser la grande place couverte de harengs pour rendre visite à l’enjôleuse Dame blanche de la terre du p’tit lieu, au cœur même de son châtel géré en indivision. Un fort convoi de paysans y menait justement le fruit de leur travail en échange de beignes dans la gueule, sous la pression notable des marchands et des bourgeois. Profitant donc de l’aubaine, William se glissa aussitôt dans une charretée de foin en compagnie de plusieurs clandestins sans-papiers, puis s‘y traist au castel, il garda par mi un trau, si vit les estoiles el ciel, s‘en i vit une plus clere des autres, ce qui était certainement un signe favorable. On passa le voûtement de la grande porte du donjon de la forteresse et Mirlen, Helga, Belbit et Erald furent mis en présence de Touatulanîkée dans la salle du trône, dont elle constituait l‘ornement principal, habillée en costume traditionnel au milieu des hauts chandeliers. On devinait la vertu magico-érotique de ses tétines à la blancheur de neige, lorsqu’elle glissait de sa paillasse pour marcher pieds-nus sur la jonchée de chanvre parsemant sa chambre depuis son adolescence mouvementée, tant par estoit blance la mescinette. Tous tendirent l’oreille aux échos de la noble pastourelle vraiment très pâle, sans doute en raison de carences alimentaires :
 
– Mes beaux sires, chers invités et compagnons du chevalier Hivalanoué, devenu le sel de ma vie, mon fin’amant, je ne puis soustraire à mon aimé les plus chers de ses amis, ce serait violent et cruel. Voilà pourquoi vous ne pouvez pas quitter cette bonne ville qui constitue la majeure partie de mon royaume. Je joue un rôle si viril que je vous couperai les couilles s’il vous en venait l’idée, car je suis très amoureuse. Elle se pencha sur Hivalanoué qui était posé à ses côtés et lui donna un baiser sur le visage, puis sur la nuque, puis sur les bras, les cuisses, les fesses, entre les jambes, avant de revenir vers les autres :
 
– Je vous avertis que si vous me faussez compagnie, je vous ferai mortir dessous mes potences. Et n’oubliez pas qu’il y a dans ces murailles plus de dix mille hommes d’armes à pied et à cheval, qui me sont très dévoués !
 
 On posa des écuelles de bois pour servir une bouillie d’orge que l’on mangea par terre. Mirlen réclama de corner un coup de rouquin, Belbit ronflait, tourné vers la muraille, Elga était étendue sur le côté et paraissait inspecter les coudes de Erald, entre deux menus travaux, car elle s’était déjà baissé deux fois, d‘une voix étouffée. Une poule s’agitait sous le trône et grattait le sol dans la pénombre à la recherche de quelques cafards des fossés. Mirlen loucha sur sa timbale remplie de thon mariné :
 
– Grande Reine de Touatuakagué, O ma blanche Dame de la terre du p’tit lieu ! La vraie cruauté consiste à nous maintenir ici contre notre gré, car nous somme forcés de repartir, afin de quérir la fleur de pinette au lointain Bonanzaza, pour la ramener à la reine de Fion, votre collègue, afin de lui allumer bon feu de mains fiévreuses, gourmande et voluptueuse. Car il lui plait tant de pleurer quand c’est de joyeuses vibrances. Nous sommes la communauté de la gnôle, en principe une et indivisible, et il se fait que j’ai grande soif, à présent ! Nous ferons selon la convenance de nos jambes, mais nous ne quitterons pas Hivalanoué.
 
 Satisfait de l’ambigüité de sa remarque qui clouait le bec de l’autre grue, Mirlen attaqua sa corne pour y boire sa gnôle sans plus dire un mot. Erald vérifia que sa tige était normalement réglée, ni trop rentrée ni trop sortie, craignant la déformation de sa colonne vertébrale à trop bourriner Helga, pourtant généralement sans à-coups, sans heurts, en souplesse. Or, il y avait là un petit Huelabit expatrié dans cette grande cité, il avait pour nom Ofredon Saquequet, présent au château pour servir à mi-temps de marque-page à la reine, pendant que sa petite femme Fredonnne Saquequet travaillait aux cuisines, peu onéreuse et facile à utiliser, praticable à tous les niveaux. Son vrai métier à lui était d’organiser de temps en temps des concours de pêche sous la glace pour satisfaire la reine, il avait donc beaucoup de temps libre. Il discuta ami-ami avec Belbit, ravi lui-même de rencontrer ici un compatriote du bon pays de la Godée. Un mec de sa race. Un nain poilu avec des arpions de cinglé, mais gentil malgré son appétit de queutard, comme tous les Huelabits. Allez savoir des fois ce que la nature a en tête et ailleurs. Belbit ne mit pas dix minutes pour assimiler le profil de son nouvel ami, sans trop s’attacher à ses irritations passagères, ses colères ou ses moqueries. De son côté, la rencontre avec Belbit semblait mettre la curiosité d’Ofredon en appétit. Puisqu’ils auraient sans doute beaucoup de choses à se raconter, il proposa d’héberger chez lui toute la communauté, vantant au passage l’espace de son logis au sol couvert de sable fin. Déguisé en barrique, William espionnait bien sûr sans relâche, tapi dans un tapis. Ils prirent poliment congé de la reine pour retourner en ville, où les artisans se travaillaient avec amour et compétence, sans oublier les bergers des alpages escaladés après une marche épuisante. Tant et tant de visages qui essayaient de les esquiver au cours de leur promenade sous l’horizon des grands murs de pierre. Dans les sentiers bourrés d’ornières, ils découvrirent au plus près la vie déchainée et captivante de Touatuacagué, où régnait le chauvinisme et l’intolérance, comme portrait à charge. Il fallait se déchausser à l’entrée des temples de Kramouille, avec quelques hésitations, vu l’odeur. Les prêtres y parlaient cette fameuse langue qu’ils ne connaissaient que par leur Livre, organisme sérieux, car c’est en Kramouille qu’ils espéraient.  
 
 La bande était anxieuse de regarder vivre les Touatucagues, voyant bien qu’ils les évitaient le plus possible. Tous ces anonymes au bronzage progressif qu’on pouvait affirmer imbéciles, ces hommes surprenants qui quelquefois se retenaient de toutes leurs forces, puis lâchaient tout, à la grande joie des papetiers si nombreux dans la ville. Des centaines de personnes se précipitaient pour voir de loin ceux qui venaient d’ailleurs et leurs commentaires faisaient froid dans le dos. Chaque jour, le chevalier Erald, les pieds coincés sous une corde, travaillait ses abdominaux pour garder le forme, l’une des composantes de sa force. Ofredon et Fredonne étaient au boulot toute la semaine, Belbit gardait un sourire tranquille, épiant en douce Helga qui s’était mise au lit, en proie à la fièvre des moquettes, avec grande incertitude concernant l’avenir. Surtout que récemment mordue par un chien, elle ne pouvait manger toute seule. Encore effrayée par l’accident, sous le choc, elle montrait à qui voulait les voir, sauf Belbit et avec beaucoup d’argent, ses deux beaux trous biens ronds. Mirlen bûchait ferme sur un projet d’évasion. Le magicien aux paroles de sagesse avait transformé une grande partie du logement en laboratoire, séparé au sol par une ligne blanche, avec interdiction formelle de la franchir sans son autorisation. Alchimiant avec ferveur, il était tout au service de sa quête spirituelle, ayant recours au merveilleux pour mettre au point son ingénieux stratagème :
 
– La différence entre l’amour et la sexualité est une question de limites au-delà desquelles on ne saurait s’engager. Je vais ramener Hivalanoué à la raison et préparer rien que pour lui cette potion que je tambouille avec hardiesse, un philtre magique propre à le désamourer.
 
 Le dimanche, on sortait une lanterne pour se retrouver autour de la tablée quasi-familiale et savourer un confort relatif, par ailleurs toujours réclamé par les consommateurs du royaume, lesquels avaient le niveau de vie le plus élevé, puisqu’ils n’avaient aucun voisins. La transformation de leur territoire était pour eux une erreur, puisqu’elle demandait des efforts. Les Touatucagues avaient des bois, des lacs et des rivières sauvages que le monde entier leur enviait, sans compter leurs gouffres insondables provoqués par un abrutissement général, masquant mal une évidente médiocrité. Des tas d’idées imprégnées de mensonges et d’artifices enrobaient d’un parfum délicieux les rapports humains, comme les fruits de nuits particulièrement brumeuses. Ils n’étaient ni conquérants, ni critiques inconditionnels d’eux-mêmes. Toutes les maisons à gros colombins arboraient de vives couleurs rosés, identiques à la trogne de celles de leurs bâtisseurs, vilains drilles témoignant à eux-seuls de la pauvreté de l’ensemble. Au milieu d’un grand parc arboré, trônait le formidable mausolée de Touajtépaniké, le père de Touatulanîkée, la plus belle femme du monde. Sur les pierres chaudes, des égarés au ventre fluide cherchaient furtivement leur route, mais surtout un coin discret ; y compris les belles dames en robe qui dansaient dans la soie avec des bruits mouillés, soulignant la noblesse des matières. Les souliers écrasaient continuellement des trucs qui se perdaient dans les ruelles en longs fils de bave blanche et molle. Quelques habitants baillaient au soleil couchant, en s’étirant comme des nouilles. L’allumeur gras et velu passait ensuite sa petite torche brillante en dansante pointe d’or, une ou deux cuisses de nymphe émue serrées par ses grosses mains besogneuses.  
 
 Hivalanoué s’éloignait indiciblement de ses copains et passait le plus clair de son temps avec Touatulanîkée, tâchant de mettre en voix ses plus beaux poèmes, travaillant chaque mot avec grande poésie, pour mieux les calligraphier d’une belle plume d’oiseau-roc. La reine blanche lui disait que c’était la plus belle chose à entendre pour qui ne l’avait point vu. Outre qu’elle envisageait de le marier, elle fit son chevalier servant noble citoyen de sa cité. Il la grimpait sur ses épaules pour la porter ; parfois, ils jouaient ensemble de la musique sur les marchés. Certaines nuits, elle sentait une secousse, puis elle se réveillait prise au piège, mais elle voulait lui plaire, car elle pensait que son amour la rendait plus riche encore, presque prête à chercher le bonheur dans la pauvreté, si elle ne quittait pas son prince charmant. Elle se disait ça, avant d’être projetée sans prévenir dans une direction opposée, laquelle l’intéressait moyen. Occupée finalement à se recoudre, les mots lui manquaient pour décrire toute cette beauté, sous les nuits étoilées de la grande cité et ses nombreux corridors secrets, où l’on progressait émerveillés, comme arrosé par la lune.
 
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n°37747096
quiet now
Posté le 08-04-2014 à 14:52:39  profilanswer
 

Citation :

Ofredon Saquequet


oh mon dieu [:viking de la buvette:1]

n°37748059
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 08-04-2014 à 15:44:10  profilanswer
 

Hé ouais, tout le charme du roman Héroico fantastisco scato, étant grand fan de l'asticot.
 
Activités ludiques
 
Aujourd'hui : 6 méthodes du pro-fesseur Talbazar et du journal Marie-Claire pour vaincre
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n°37793916
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 12-04-2014 à 12:07:46  profilanswer
 

Salon littéraire :  
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : Moins belle la vie - extrait N° 23.

 

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Pour procéder enfin au nouvel essai de greffe de la 93 il fallut tout d’abord scier ses anciens sourcils, aussi durs que des troncs. La pauvre enfant sous anesthésie locale fut bien vite en proie au délire de la fièvre qui coulait dans ses veines comme un venin irrémédiable, mais elle était encore bien en vie. Le docteur Jason Halrequin se démenait avec une architecture pileuse anarchique, avouant même à Gwendoline perdre ses points de repères, parce qu’il fouillait au milieu d’innombrables points de suture. Bien sûr, il admira un temps ce jardin luxuriant né de ses propres mains, bien sûr qu’il se félicita avec raison de sa dextérité, mais il fallait tout reprendre à zéro, puisque sa cliente restait reine. Pendant qu’il œuvrait, Gwendoline susurrait goulument avec des mines de chatte, en regardant bosser le Caïd sous les lumières blanches du bloc. Pendant qu’il affutait son greffoir et qu’il le désinfectait avec de l’alcool, elle s’imaginait pour lui déguisée en  pom pom girl, mini jupe et culotte dans la moule, prête à tout pour gagner le championnat sous les vivats du stade, trémoussant sa blouse sans trop de pudeur autour du vaillant et jeune médecin, en essayant de calmer tant bien que mal l’autre greffée, parce que celle-ci était en train de claquer pitoyablement des dents sur son pieu. Tout ce que désirait la jeune infirmière à cet instant était de se jeter sur Jason pour l’embrasser et tomber nue à la renverse au milieu des pétales de roses, mais elle jugula cette idée merveilleuse pour loucher sans faillir sur la bête de scène broussailleuse qu‘elle retenait fermement, prête à la shooter en intraveineuse d’un calmant puissant. Au fur et à mesure de la dissection, Gwendoline indiquait au crayon bic sur sa main le type et le nombre exact de greffons que Jason avait découpé sur les aisselles, en se félicitant de la qualité du déodorant employé.

 

– Gwendoline, mon petit cœur, voulez-vous maintenir les bras et les jambes, pour éviter une éventuelle  dégringolade ?

 

Il avait bien dit mon petit cœur. Ce n’était pas une hallucination auditive, ni pour une fois une tentative d’humour désopilant. Gwen, la bouche déformée, se sentit l’âme aérée par ces mots, comme on ouvre un cercueil, mais elle affecta néanmoins pour son boss un masque de fer. Elle se demanda en passant si l’autre pomme avait vraiment les moyens de financer la transplantation. Jason retenait à deux mains une longue mèche de poils d’aisselle qu’il présenta sur la zone à traiter. Ce coup-ci, au pilon la majorette ! Pour exécuter le grand jeu, Gwendoline assura la réception avec un grand professionnalisme et des étincelles de grâce. Les poils de l’autre greluche grattaient et picotaient méchamment ses paumes au travers des gants. Pas une seconde de temps mort, Jason emballa le produit avec quelques envolées acrobatiques, en homme de tous les talents dont le trac ne lui faisait perdre seulement que 2% de ses moyens. Quel bonheur, se disait Gwendoline à part elle, si l‘idée lui venait un jour de la trousser, de l’agresser sexuellement, de la droguer avant de l’abandonner au bord d‘un chemin creux. Elle vivrait de toute façon pour lui n’importe qu’elle aventure. En attendant, le marché des actes de médecine esthétiques étant évalué à 120 millions d’euros, Jason n‘entendait pas passer à côté de ses gains. La dimension des enjeux était donc autant artistique que financière. Les micros-greffons de poils d’aisselle se placèrent un à un sur les arcades ouvertes, selon une schématique conforme aux prévisions. Gwendo était admirative. Il plaça délicatement les greffons un par un dans chaque incision à l’aide de son plantoir, sans oublier d’arroser abondamment pour faciliter la reprise. Ensuite, tout risque de nécrose était l’affaire de Dieu, mais Jason restait confiant, puisque greffons et porte-greffe était de la même espèce. Certains facteurs externes pouvaient encore nuire à la réussite de l’opération, comme la mauvaise humeur de la patiente, mais Gwendoline la rassura en lui disant qu’elle pouvait d’ors et déjà se coiffer les sourcils normalement. Il fallut l’attacher plus fortement avant qu‘elle ne tombe dans les vaps. Jason termina en  protégeant les sourcils de l’air et de l’eau grâce à de bonnes couches de mastic et de la paraffine. Le cas était désormais réglé, le docteur et l’infirmière prièrent surtout le ciel que les photos prises pendant l’intervention ne soient pas sous-exposées, ce qui nuirait à toute publication publicitaire ultérieure. La 93 ne bougeait plus, Jason vérifia qu’elle dormait sans mourir, puis il lava patiemment son tablier avec un puissant détergent :

 

– On va boire un jus ?

 

– Mais bien entendu, docteur.

 

Jeanne était déjà là, soucieuse, car la police venait de se rendre chez ses parents. Elle n’en savait pas plus pour l’immédiat, mais elle se doutait que cette intrusion du commissaire Mensinq avait quelque rapport avec Jhonny, puisqu’un appel au public concernant l’ex-amnésique venait d’être lancé sur les ondes et dans la presse. Elle se força à sourire en direction de ses collègues et Jason remarqua que selon son habitude, elle n’avait pas de culotte. Un big bang de guimauve colla aux dents de Gwendoline, lorsqu’elle raconta en détail les étapes de l’opération de la 93 à la jeune aide-soignante. Mais visiblement, la chose ne captivait pas Jeanne, impossible avec elle de jeter les bases concrète de la moindre alliance. Gwen lui fit donc la moue et décida de l’ignorer. Elle savait que Babette et Jeanne s’entendaient à merveille, au sein d’un méprisant jeu de rôle rempli de poses théâtrales. En somme, Jeanne avait choisi son camp. Pour couronner le tout, Gwendoline n’aimait pas la couleur de ses ongles, une fois rouges, une fois bleus. Afin de bien marquer sa différence, elle regarda longuement le docteur Jason, avec langueur et  sensualité. Une absence de culotte conviendrait pour sa part bien mal à sa dignité, puisqu’en mettre une était sa manière bien à elle de tirer le rideau sur sa pudeur. Ses poumons élargis respiraient pour l’heure le même air que son chef, elle aspirait en lui tous les parfums de la vie, elle écoutait son sang charrier chacune de ses blagues, lui, le maître de ses forces, si calme, si fier, les nerfs si solides, et pourtant juste un homme, fait de chair et de sang ! Rien ne pouvait ressembler à l’enthousiasme qui excita sa vue, lorsque Jason se rajouta un sucre. Il leur demanda leur avis sur l’opportunité de créer dans la clinique un espace football, sans doute ravi de voir Gwendo dodeliner vaguement la tête pour dire oui. La fonction et le tempérament du médecin l’obligeaient par ailleurs à être toujours élégant. Aussi, soucieuse de mieux lui plaire, elle s’achèterait bientôt des chaussures Italiennes de luxe. Le cœur sur les lèvres, elle se contenta d’ouvrir la bouche pour s’empêcher de pleurer, puis elle termina son café. Reste que tout à l’heure, il avait bien dit mon petit cœur. Assise dans la pénombre en silence, cafetière hors de portée, Jeanne Hachette la fixa durement, puis elle se contenta de n’être plus pour le reste du monde qu’une simple ombre charnelle.

 

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Message édité par talbazar le 12-04-2014 à 12:19:28
n°37803164
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 13-04-2014 à 16:43:45  profilanswer
 

Salon littéraire
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : L'épilée du Nil - extrait N°6.

 
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Ceux qui avaient misé sur le chiare vert devaient tous se le partager, c’était le grand prix. Lorsqu’on lui annonça la nouvelle, Néefièretarée eut les boules, parce qu’elle aurait grandement préféré un coffret de maquillage ou même une nouvelle perruque. Magnanime, elle fit don de son prix à quelques œuvres charitables.
 
– Quand même, intervint Merdenkorinnanâr qui commentait la course avec Tahosétlafer en chevauchant à ses côtés, si le bleu n’avait pas été aussi sévèrement attaqué dès le matin par le petit blanc, il aurait fait une meilleure course !
 
 La pharaone avait décidé de voyager en tête du cortège, suivie par toute son escorte, car elle était malade à l’arrière. La litière développait 400 esclaves-fiscaux, peut-être bien, mais Néefièretarée trouvait qu’on lambinait, même en respectant strictement le gonflage des porteurs. A ce train-là, ils ne seraient jamais rendus dans le sud avant la prochaine crue du Nil. Le pays qu’ils traversaient était sans doute le plus riche de l’univers, avec des rayons de soleil en grande quantité et tout le monde avait soif de bière, à cause de l’éprouvante sécheresse. Néefièretarée ne pouvait sortir de sa litière sans être couverte de poussière. Elle délaissa le papyrus qu’elle lisait pour se distraire, un long machin concernant la reproduction des oursins, même si il y avait là-dedans beaucoup à apprendre et à réfléchir. En tout cas plus que sur celle des tortues ou des escargots. Cent musiciens l’accompagnaient, plus cinq tonnes de matériel, sans compter les peignes à crêper, les brosses de toutes formes et les pots de laque fixante, car il lui fallait toujours être impeccablement coiffée. La reine passait son temps à accorder des autographes aux artisans qui sortaient par leurs portes grandes ouvertes, dans leurs quartiers remuants. Merdenkorinnanâr les chassait sans ménagement, craignant la récivive d’un attentat Hittite, mais la reine s’amusait plutôt de son excès de vigilance, elle repoussait ses sages conseils pleins selon elle de vaines terreurs. De temps en temps, les morpions sacrés qui batifolaient près de la fente de sa petite tirelire s’avertissaient mutuellement entre eux qu’il allait pleuvoir, pour se prévenir de l’arrivée d’un client de passage. Comme il fallait bien qu’elle s’occupe, la pharaone autorisait en effet de temps en temps un soldat bien gaulé à grimper dans sa litière, en lui recommandant de faire gaffe de ne pas saloper les coussins tissés de lin fin. Quasiment à chaque fois, le pauvre Siphilis s’en choppait plein la tronche. Elle prenait parfois de petites décisions pour aider à la bonne marche du cortège, comme celle de fouetter à mort le leader de tête dans le but d’avancer plus vite, une fois celui-ci remplacé. Son poste nécessitait une connaissance parfaite de la bonne marche de son entreprise, avec un certain sens des relations humaines.
 
  Elle se méfiait surtout de Tahosétlafer, car le devin passait son temps à s’aiguiser les ongles sur le bois de sa litière, en faisant piailler de frayeur les ibis sacrés qui sortaient brusquement des feuillages. Le maudit prêtre laissait à chaque fois quelques marques commémoratives, et Néefièretarée trouvait qu’il avait de plus en plus la gueule du dieu Thot, dans sa version babouin. De temps en temps, il leur fallait prendre des itinéraires de déviation, pour y trouver une circulation plus fluide, surtout à l‘approche des palmeraies. Ainsi, identique au dieu Rê à bord de sa barque sacrée, cheminait-elle vers sa lointaine direction, satisfaite de la prospérité de son pays, rendant actions de grâce et offrandes dans les temples qu’ils croisaient, sur les murs aux pierres d’éternité desquels les porteurs soulageaient leur vessie, en longue file pressée. Elle en voyait toujours un ou deux qui reprenaient le service après avoir déposé là une grosse stèle brune parfumée en son honneur, ou en l‘honneur de Seth, rectifiaient-ils par prudence religieuse. Elle mangeait des biscuits fourrés à la framboise, à la vanille ou au chocolat, et ses serviteurs plongeaient avec avidité sur chaque miette pour s‘en nourrir, aussi les encourageait-elle à toujours faire mieux et à sauter plus haut, par séances de deux heures. Une nuit, Tahosétlafer essuya ses pieds pour grimper dans la litière royale. Néefièretarée se demanda un instant qui pouvait être ce visiteur nocturne.  
 
– Voyons qui est ce visiteur nocturne ? Ah c’est toi ! Je te préviens, j’alerterais Merdenkorinnanâr avant que tu n’ais repris connaissance.  
 
– Calme-toi. Si tu déclenches l’alerte générale je te colle la goutte. Je suis un homme d’honneur, tu n’as presque rien à craindre. Il prit place, régla son coussin et déboucla sa ceinture.
 
– Que veux-tu ?
 
– Les porteurs font la gueule, ils en ont marre d’être contrôlés sans arrêt, à cause de la pause obligatoire et de la pose de la litière toutes les quatre heures. Ils veulent pouvoir se reposer, manger, dormir comme ils veulent, du moment qu’ils respectent les délais de livraison. Merdenkorinnanâr n’arrête pas d’envoyer ses gars contrôler les carnets de route pour vérifier les horaires et les chargements. Ils se plaignent de faire des heures, en plus des huit réglementaires, même si les litières sont devenues plus confortables et les horaires moins durs sous ton règne, que par exemple sous celui de Ramsex II. Certains se plaignent aussi de la concurrence déloyale des porteurs de l’est et de ne jamais voir leur femme. Ils veulent aussi pouvoir signer eux-mêmes les factures de livraison.
 
– Mais c’est quoi ce bordel dans mon royaume ? Ces porteurs n’ont qu’un permis C, donc sans qualification, faut qu’ils fassent des heures supplémentaires pour compléter leur salaire. Point barre.
 
– En tout cas ça râle, c’est tout ce que je voulais dire.
 
– Il voudraient pas non plus choisir les trajets qui les intéressent le mieux ?
 
– Si.
 
– Qu’est ce qu’ils font, là ?
 
– Il jouent aux échecs et ils discutent, pour pas marcher de nuit.  
 
– Bon, dis-leur qu’à leur retour au point d’attache, à Thèbes, j’offre à tous un stage de perfectionnement pour les plus anciens et d’initiation pour les plus jeunes, afin de les aider à se réparer en cas de panne simple. Qu’on éventre quand même les meneurs pour l‘exemple. Et lâche ta main de mes cuisses, tu lamines mes morpions.
 
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n°37829236
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 15-04-2014 à 17:14:56  profilanswer
 

mes petits chéris, je viens d'être victime d'une attaque virale intéressante. Tout le dossier contenant mes 4 pseudos romans a été avalé de mon ordi sans retour, par une entité dont je broie les couilles cordialement.  
Bon, je garde trace ici, avec toute les fautes originales !http://img15.hostingpics.net/pics/996539208528480.jpg
 
Monde cruel !

n°37881075
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 20-04-2014 à 18:21:41  profilanswer
 

http://img15.hostingpics.net/pics/354885MORPIONNIBUS.jpg

 

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Salon littéraire :  
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
 
Aujourd'hui : La saga du trône de Fion / Tome 1-Sur la queue du dragon - extrait N° 21

 
 
On retrouvera le début ici : http://forum.hardware.fr/hfr/Discu mais faut fouiller !  

 

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William de Bochibre, seigneur de Balaizebaloches, avait changé de métier. Il courait désormais à mi-temps dans la rue après les porcelets et les orphelins, pour le compte de la riche guilde des bouchers de Touatuacagué et la bourse rebondie des jeunes traiteurs du quartier de Woualstrit. Scie en main, il se rendait au travail tôt le matin et rentrait tard le soir dans la chambre qu’il venait de louer par discrétion dans la taverne du « Bout qui remue », afin de ne plus dormir dans la rue. Ainsi travaillait-il plus pour gagner plus, sans perdre une seconde de vue sa mission de surveillance de la communauté de la gnôle. Il les mirait sans relâche, en particulier le Huelabit, puisque Belbit passait son temps à récurer sa crasse dans les étuves des établissements de bains publics, en compagnie par ailleurs fort galante de la gentille Fredonne Saquequet à la peau fine et presque sans pelage. Caressée par une lumière très douce, la jolie paire de seins dévoilée de la mignonette prouvait qu’elle n’était point ovipare :

 

– Vous avez bien raison, vous autres, de vouloir fuir ce bled. Notre ville, on l’aime ou on la quitte.

 

– On peut toujours tuer les hommes mais pas leurs idées, ajouta Belbit en ajustant le petit bonnet qu’il portait sur la bête, mais nous avons fait vœu auprès de la reine Amandine de Fion. Là-dessus notre volonté sera toujours inflexible, à l’image de mon bas-morceau que tu tiens à présent dans ta main savonneuse aux ongles si bellement rognés, à défaut de les renier.

 

Dans la salle surchauffée et bondée, ils avaient bien du mal à s’entendre, ce qui les obligeait à se contorsionner au-dessus de la planche du baquet où barbotaient toujours des choses, ceci dit sans mentir. C’est pourquoi ils préfèrèrent s’étendre nu à nue sur une paillasse posée à même le sol carrelé, au milieu de l’agitation des baigneurs qui allaient et venaient eux aussi en tous sens, au sein de grandes rondes joyeuses. Dans les tourbillons des vapeurs du bain chaud, certains bourraient leur foyer désenfumé par un simple trou, buvant du vin de myrtilles et d’autres étaient mouillées, encore tourneboulées par des exploits récents. On frappa du poing sur la lourde porte en fer de l‘entrée, un homme éméché toisa la compagnie, puis il entra et se mit à crier jovialement :

 

– Dame blanche se marie en son palais avec le noble étranger, ce coup-ci ça y est !

 

Belbit se raidit, se déraidit et s’habilla en vitesse. Fredonne fit un pas en arrière et s’essuya la bouche pour se diriger à son tour vers la sortie. Après avoir jeté une poignée de pièces à la patronne assise derrière son comptoir, ils s’éloignèrent rapidement et se séparèrent finalement un peu plus loin dans la rue. Enthousiaste, Fredonne montra à son ami, après l‘avoir sorti de sa tunique en dalmatique, le petit flacon d’or qu’elle avait réussi à piquer. Sur le visage barbu de Belbit se lisait les traces d’une grande colère froide, car la nouvelle du mariage l’avait comme échauffé :

 

– Point n’est permis à Hivalanoué d’être aussi bête. Les chevaliers amoureux sont des gens si stupides !

 

Une étrange terreur se mit à luire tout à coup dans les yeux de Fredonne, comme si tu la lisais :

 

– En attendant, que mon mari cocu n’apprenne jamais que nous allons ensemble nous délasser aux bains. Nous serions bastonnés. Même si je me rue à tes joyeux assauts avec grande confiance.

 

– Ceci ne sera point, chère friponne, car jamais Ofredon n’apprendra par mes mots que je taquine sa dulcinée. Que je meure sur place s’il y a fausseté dans ce que je viens de dire.

 

– Fasse Kramouille que tu dises le vrai, mon tout petit nain, car il me croit toujours sa fidèle monture.

 

A cause de la barbe qui mangeait le visage de son amant, Fredonne ne s’aperçut pas qu’il était en train de sourire. Il rassura la petite bonne femme aux longs cheveux noirs en la fixant dans ses yeux d’un bleu discutable :

 

– T’inquiètes, Fredonne, notre lit ne sera jamais nuptial, mais quand je promet, je promet. Pour l’heure, je m’en vais retrouver mes amis, afin que l’on avise de la conduite à tenir, rapport à ce foutu mariage tant escompté par Touatulanîkée.

 

– Cette garce de reine a bien de la chance de faire ce qu‘elle veut, moi il n’y a que dans le ménage que je commande, et encore ! Bon, faut que je me grouille d’aller surveiller les cuisines du château ou m‘attend certainement bien des gibiers à poil.
 
 Afin d’honorer la nouvelle colportée à la vitesse de la vérole dans les chausses délurées des prêtres de Divine Kramouille, une grande foule faisait déjà la fête dans les rues de Touatuacagué, bruissant du bêlement des moutons. Au cours de sanglantes parties, ils déchainaient par exemple des chevaux sauvages en leur coupant les attributs, ce qui faisait beaucoup rire les petits garçons enduits de suif, qui crachaient alors par le nez leur biberon de bouillie. Consommant des grenouilles et des rongeurs en broche sur des feux de caca, d’autres pique-niquaient sur les pelouses qu’ils égaillaient à pleine voix, pour accompagner les hautes cloches qui ne cessaient de sonner à toute volée au sommet des beffrois. On organisa sur trois jours un massacre général des chats de la région, avant d’encourager les vieux du bon peuple à casser les pattes des canards. Sous les larges banderoles déployées, l’âme des Touatucagues était en grande liesse et s’imposait un effort de joie renouvelée, avec promenade à dos de poneys et jeux de toutes sortes. Ces jours-là virent se partager encore plus la peste, la rage, la lèpre, la typhoïde, à cause des belles caves verdoyantes parcourues d’animaux paisibles. Belbit flâna un instant dans la cité aux rues étroites, dépavées et perdues mais remplies de bouses séchées, s’écartant pour laisser place aux cortèges des grands seigneurs invités au château afin d‘y festoyer, louant la coupe impeccable de leurs costumes à glands et leur bel esprit d‘hérédité, lequel symbolisait si bien l‘unité de ce beau monde.

 

 Par-ci, par-là, quelques soldats avinés trainaient par les cheveux quelques vierges timides en circulant dans leur fourrure enduite de saindoux, où bien encore violaient pour se détendre en riant des promeneurs amusés, y compris les excommuniés à qui ils mettaient spécialement dans leur cul la belle corne torsadée d’une blanche licorne. Au son des crieurs, certains badauds mangeaient quelques pâtés aux châtaignes qu’ils faisaient déguster aux amateurs, ou alors s’entretuaient à l’arme blanche malgré la trêve de Kramouille, sous les yeux complices des grands mères, vautrées à leur fenêtre après avoir jeté leurs eaux. Pas dingues, les marchands alignaient à la hausse les prix des denrées vitales, tels ceux des pots de yaourt, des cartes postales et des boîtes d’allumettes. Des voleurs se cachaient derrière chaque volet des échoppes. Les nombreux chariots ferrés venus de la campagne avaient de plus en plus de mal à se garer, car les places commençaient à coûter de plus en plus cher. Bien que marchant au radar par grande picole, les gens d’armes avaient donc fort à faire dans l‘exécution matérielle de leur mission, à dix sous d‘amende. Comme les autres, Belbit s’amusa un temps à rouler sur des œufs de pigeon au cours de belles glissades, assista émerveillé à un plaisant sheep-dog trial suivi d‘un amusant lancé de crapauds, s’esclaffa des clowneries, des pantomimes et des acrobaties des condamnés à mort par séance de justice, buvant quelques bières pour se réjouir de leurs atroces souffrances. Il participa en connaisseur au concours du plus beau navet de la croisette, pour l’occasion remplie de prostituées affairées sous les tantes colorées, se perdit dans le labyrinthe des jardins d’abricots engraissés par le fumier des crottes, circula au milieu des Touatucagues accroupis à l’ombre des longues toiles de partage. Il fini par s’étendre sous les murs crénelés, complètement cuit, dans les douves du château où Mirlen et Erald le retrouvèrent le lendemain matin, en train de dégueuler sur l’herbe d’un talus situé près du children‘zoo, comme un jeune dans le vent. Sans se soucier d’eux, Helga faisait sécher sa laine et flânait plus loin, avec une envie folle de cueillir des pivoines qu‘elle tresserait dans ses cheveux bien coiffés, ravie de se trouver loin du bruit et des fureurs de la ville. Par magie, la voix pure et pleine de charme de Mirlen souffla dans les bronches de Belbit pour le réveiller tout à fait, ensuite le chevalier Erald lui botta méchamment son train griffé par les broussailles. Il le somma vertement de les suivre, car ils étaient eux aussi invités au banquet du mariage d‘Hivalanoué, festivités pour lesquelles la reine leur avait déjà fourni les billets VIP.

 

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Message édité par talbazar le 20-04-2014 à 18:39:17
n°37885687
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 21-04-2014 à 14:38:47  profilanswer
 

Médecine et barres parallèles

 

Aujourd'hui : Les vers de nez.

 

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Les vers de nez (Arcopalus Nazebroques et Nique Fictum) sont de petits vers blancs d’un demi centimètre de long qui disent toujours la vérité. Ce sont des parasites des rapports humains. Ils demeurent l’une des rares parasitoses couramment présente dans les confessionnaux catholiques. Cette contamination parasitaire concerne le plus souvent les autres. Connu depuis l’antiquité, puisque les philosophes grecs tiraient constamment les vers du nez de leur auditoire, l’acte médical, d’après l’Abbé Julio, s’appelait alors emungere aliquem vero. Aliquem, accusatif, qui peut se traduire par moucher quelqu'un afin de lui clouer enfin son bec une bonne fois pour toute. Voir de lui crucifier sa langue de vipère, en cas de remarque faite à une citoyenne Romaine sur sa soudaine prise de kilos. L’arcopalose humaine est une maladie rare mais grave se manifestant par des troubles de l’adultère et de la logique (mots de fête et crises de nerfs) liés à la localisation du parasite au niveau du cerveau. Mis au carré sans arrondir les angles, les anneaux rectangulaires de ce parasite migrent jusqu'à l'anus des trous du cul de menteurs. Les Arcopalus Nazebroques libèrent alors de nombreux oeufs résistants au mensonge dans le milieu extérieur. Les oeufs sont ingérés par un bœuf ou un beauf (on dit que le beauf est un hôte intermédiaire) qui héberge le parasite au niveau de ses muscles. Chez le Nique Fictum, le principe est le même, à la différence que l'hôte intermédiaire est le média. L’homme se contamine en ingérant un média indépendant. Rarement, par la consommation d'articles de presse à la neutralité politique, l'homme peut devenir hôte intermédiaire et héberger le parasite dans différents milieux : c'est la bouche à oreille humaine et le début des manifs. Les vers de nez des adultes diffèrent de ceux qui contaminent les enfants, par la bouche desquels sort toujours naturellement la vérité, en ce sens que leurs parents ont souvent quelqu‘un dans le nez. C’est ce qui s’appelle médicalement avoir un coup dans le nez, puisque un petit verre dans le nez oblige souvent à se dire des vérités bonnes ou mauvaises. La phase larvaire des vers de nez se passe en général dans les intestins, puisque bien souvent dire le vrai exige d’avoir des tripes. La contamination s’observe dans les dictatures où les mesures militaires de prévention sont insuffisantes ; en cas d‘éradication réussie par le pouvoir qui vous tire les vers du nez, ceux-ci prennent alors une coloration vert de gris, avec une réelle toxicité. Les signes de la maladie peuvent se retrouver autour du bassin méditerranéen, à l‘occasion d‘une descente musclée de la  police Marseillaise. Mais il est à noter que l’infection est très cosmopolite, les dictionnaires médicaux anglais parlent de "to worm a secret out of somebody" et les ouvrages de l’inquisition allemande "Die Würmer aus der Nase ziehen". Chez nous la première description de la parasitose, due à l’Abbé Julio, date du XVe siècle : (A guide to spilling the beans and pump the secretary / Emungere aliquem vero - Codex Abbé Julio, année 1435) ; traduit d’ailleurs au pif en vers par lui-même.

 

L'examen parasitologique des vers de nez permet de retrouver la bonne information. On pourra bien entendu tirer les vers du nez d’un mort, mis ce ne sont pas les mêmes, ce qui en général réjouit les héritiers. La contamination se fait par l’ingestion d’œufs présents essentiellement sur les langues de naïfs et les ongles des vertueux, mais aussi par l’intermédiaire des redresseurs de tort. Une fois ingéré, l’œuf éclot et le vers descend dans le tube digestif, provoquant alors une guerre intestine. Les vers femelles passent dans le colon pour pondre au niveau des plis de l’anus des salopes de gros enculés de menteurs. Comme dit Wikipédia : « Le vers est souvent associé à la poésie, mais toute poésie n'est pas forcément versifiée, de même que toute forme versifiée n'est pas nécessairement poétique ». Cette présence sporadique de vers de nez provoque des démangeaisons qui met tout le monde mal à l‘aise dans un repas de Noël, irritations communément appelés maladie de Pinocchio, ce qui incite les autres à pouvoir toujours se gratter pour connaître la vérité, c’est à ce moment que les œufs se fixent aux mains, par action de tarte dans la gueule, et peuvent soit contaminer à nouveau le porteur, qui devient alors porteur sain, soit se propager, pour mettre enfin les gens au courant et de mauvaise humeur. Dans les cas possibles de guérison et de réconciliation familiale, on dit que les vers sont alors solidaires. Les vers de nez français se décomposent donc en plusieurs unités appelées « syllabes » , ce sont des vers à pieds que l’on tire du malade pour former des mots et réussir adroitement à faire parler juste ce patient contaminé, sur un sujet qu'il ne voulait pas aborder ou divulguer. La dépression guette l’entourage du malade, car le vers mine, et provoque souvent un aveuglement durable devant les faits, par nez-cécité, puisqu‘en examinant un parasité par les vers du nez, on ne voit pas souvent plus loin que le bout de son nez. En tout cas, afin d'éviter des infestations à répétition, des mesures d'hygiène et une pose systématique de micros-espions doivent être associées au traitement médicamenteux.

 

Cliniquement, il existe deux espèces de vers de nez (Arcopalus Nazebroques et Nique Fictum) qui sont présents dans les follicules pileux, formant des vœux pieux, (chacun d'entre eux pouvant en contenir 200) au niveau de la base des cils, en cas de clin d’œil complice, du nez (particulièrement dans le sillon nasogénien). Ils peuvent être aussi retrouvés en fouillant dans les profondeurs des glandes sébacées, notamment au niveau des ailes du nez, associés à un point noir, généralement qui reste à éclaircir. Dans un nez d’avion, et non pas ses ailes, mais dont la radio inaudible est parasitée, on retrouvera la vérité sur le crash, non pas dans un point noir, même si l’accident en constituera un pour la compagnie aérienne, mais dans les boîtes noires, en sondant les profondeurs de la mer à cétacés. La mise en évidence des anneaux ou d'œufs lors de l'examen parasitologique des selles ne permet pas d'envisager d'autres diagnostics qu‘une bonne chiasse dans son froc, par peur d‘en avoir trop dit. L'augmentation du nombre de globules blancs éosinophiles lors d'une prise de tête avec un menteur parasité renseignera sur l’origine d’un éventuel coup de sang. Chez l’adulte en couple légitime, le dépistage s’aidera d’une inspection systématique des sous-vêtements et de la literie. Mais le scanner cérébral et la sérologie (mise en évidence dans le sang d'anticorps spécifiques du parasite), sans compter la preuve et le témoignage, sont bien évidemment utiles au diagnostic. Lorsqu’on cherche à tirer les vers du nez à quelqu’un, il arrive qu’en réponse on s’obtienne par réflexe un méchant doigt d’honneur. La principale manifestation de la réponse tirée par les cheveux de la parasitose est alors la démangeaison atour de notre anus. Le prurit est généralement plus intense sur le lieu de travail. Il peut réveiller les enfants dans les cours d‘école. Il n’est donc pas rare, en cas de tirage de vers de nez chez les autres, d’observer chez nous des lésions de grattage autour de l’anus pouvant se surinfecter.

 

La guérison est bonne dans la majorité des cas sous traitement, s’il est correctement suivi, c’est le stade de l’entende cordiale à ne pas confondre avec le désir de vengeance, constat d’échec qui porte en lui les germes de la récidive. La prévention est indispensable. Elle repose sur une vigilance attentive et le dépistage de l'infection latente (infection sans signe clinique) dans l'entourage de celui qui ne veut pas avouer. Le médicament le plus efficace contre ces parasites est un bon coup de pompe dans les parties, dans les nichons et surtout un pèlerinage annuel à Vers-sur-Selles (également nommée Vers-sur-Selle non officiellement), une commune française située dans le département de la Somme en région Picardie. C’est la qu’en lui tirant les vers dans la région de son nez, on sommera notre malade muet de dire la vérité, il n’aura plus qu’à la dire. Fréquente et ennuyante, la contamination aux vers de nez n'est pas grave à condition d'étendre le traitement sur une chaise longue, loin des yeux ; loin du cœur, en partant vivre en solitaire sur une île déserte, généralement non contaminée.

    


Message édité par talbazar le 21-04-2014 à 14:48:26
n°37900728
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 22-04-2014 à 20:55:42  profilanswer
 

Les sondages du pro-fesseur Talbazar
 
étude réalisée par l’institut de sondage du pro-fesseur Talbazar (RECTAL - ressources et contributions de tous les avis légitimés).
 
Aujourd'hui : Le premier coup d'oeil.

 
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Le congélateur muséographique
 
Aujourd'hui : carte postale - dispositif correct pour garantir les plages de ses pets foireux.

 
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Le congélateur muséographique
 
Aujourd'hui : carte postale

 
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Le congélateur muséographique
 
Aujourd'hui : Mystère des ïles, par robert de la Croix / Illustration par Nardini - 1961

 
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n°37900919
quiet now
Posté le 22-04-2014 à 21:09:27  profilanswer
 

talbazar a écrit :

mes petits chéris, je viens d'être victime d'une attaque virale intéressante. Tout le dossier contenant mes 4 pseudos romans a été avalé de mon ordi sans retour, par une entité dont je broie les couilles cordialement.  
Bon, je garde trace ici, avec toute les fautes originales !http://img15.hostingpics.net/pics/996539208528480.jpg
 
Monde cruel !


saloperies d'internet et d'informatique , tout ça c'est diablerie et compagnie  [:andhar:1]


Message édité par quiet now le 22-04-2014 à 21:09:59
n°37901114
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 22-04-2014 à 21:28:05  profilanswer
 

Tout ça, c'est la faute des sites de boules Tchèques, et pi c tout ! http://img4.hostingpics.net/pics/606977callback.gif

n°37933397
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 25-04-2014 à 15:55:25  profilanswer
 

Salon littéraire
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : L'épilée du Nil - extrait N°7.

 

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Le nouveau chef des porteurs était un brave mec qui se nommait Safaitoulbenef. Il offrit tout de suite une excellente démonstration de ses talents de pilote d’une chaise à porteurs. Ancien chargeur de portables privé, il avait déjà négocié quelques contrats avec des constructeurs de litière et de marques de sandales, affichant leurs couleurs sur sa casquette pour bénéficier ainsi de nombreuses primes. Devenu porteur en chef de la litière royale, il n’était donc pas cette fois-ci propriétaire de sa filanzane et laisserait dans le futur l’importateur Syrien de la marque s’occuper de son entretien. Il rêvait en fait de devenir porteur d’usine, salarié à plein-temps d’une firme de litières Egyptiennes, palanquins  modernes et soignés par la grâce d‘Horus. Un jour, il découvrit et délogea de ses propres mains un jeune clandestin caché dans l’un des patins d’atterrissage, avant d‘offir l‘intrus aux sabres de l‘armée. Un autre jour, il imagina équiper la litière royale de quatre roues, ce qui provoqua le licenciement immédiat des trois cent quatre vingt quinze esclaves porteurs usuels. On n’en garda que quatre pour servir par servitude de moteur utile, Safaitoulbenef compris, plus un porteur de secours breton harnaché en file. Allégé par cette décharge sociale, le cortège s’ébranla à nouveau et Néefièretarée ne fut pas sans remarquer la carrure d’athlète de son nouveau leader. Probablement caressait-elle un jour l’idée d‘éclaircir le reste, tout en s‘ébranlant. Comme il s’avouait crevé, elle le fit donc un soir remplacer par le porteur de secours, puis elle l’invita à la rejoindre dans l’intimité de sa litière, une fois qu’il eut terminé de poser sa galette.

 

– Par Osiris, O ma Reine de Haute et de Basse-Egypte, la juste de voix, heureusement que nous avons songé à nous équiper d’un kilt anti-crevaison !

 

– Nous t’en devons l’idée éclairée, mon brave chef des porteurs, qui font tant preuves de solidarité obligatoire au profit de mon seul confort personnel. Tant de bandits rôdent dans la campagne pour sauter sur  ma litière et s’introduire par toutes les portes ! Enfin c’est ce que raconte Merdenkorinnanâr pour justifier sa paye. Sans parler de Tahosétlafer. Celui-là, il me colle vraiment les jetons, depuis que tu es à mes côtés, ce prêtre ne cesse de nous reluquer en jaloux. Je me demande jusqu’où ira l’audace de ce fourbe… Mais par Amon, cessons de bavarder et montre-toi donc digne de la confiance que je te porte lorsque tu me transportes.

 

Justement, la litière manœuvrait plus large pour éviter quelques taupinières. Ils furent brusquement projetés l’un sur l’autre et ce fut pour eux l’occasion d’aborder les préliminaires. Ainsi unirent-ils ensuite leurs talents pour saccager d’amour les luxueux coussins de la litière. Néefièretarée ne s’était pas gourré et son porteur lui porta des coups de hanches vraiment très satisfaisants. En expert de l’amour, Safaitoulbenef dénicha aussi savament que patiemment toutes les pépites cachées dans la tunique de la reine, au caractère vraiment bien trempé. Sans prêter attention à Siphilis et ses potes morpions, à première vue hostiles, mais qui migrèrent prudemment le temps de cette lutte amoureuse à l’abri du nombril caverneux de la pharaonne. Le temps se mit à ralentir, les minutes à compter double, et les porteurs à gueuler comme les oies du Capitole, tellement la litière leur secouait tout à coup les épaules. Faisant face au bruit de leurs bobines, Merdenkorinnanâr arrêta leur cinéma par quelques coups de fouet rédempteurs. Ainsi l’humble esclave Safaitoulbenef sacrifia-t-il toute cette nuit-là son corps en offrande à l’autre, par trajectoire personnelle sur la raie de ses faux cheveux. Au cours d’une passe croisée, il géra l’action pour entretenir le mouvement sans le hâcher, avec le souci permanent de ne pas tomber, et chacun de ses gestes devint essentiel au plaisir de la reine, pour mieux irriguer sa vallée fertile. La férocité des plaquages la fit rebondir une ultime fois dans les draps soyeux, alors qu’elle savait déjà ne plus pouvoir se passer du bonhomme. Il lui colla le plus long baiser de sa vie amoureuse, inoubliable et beau.
 
 Sur sa mule chargée de remèdes préventifs, Tahosétlafer traitait Néefièretarée dans le silence de sa tête de petit boudin flippé, mais il envisageait également dans sa colère de transformer l’autre plouc en relent de tannerie, avec une élégance invisible. Parce que les porteurs se plaignaient de conjonctivites et de lumbagos, mais en fait surtout pour plaire à ses officiers, Merdenkorinnanâr ordonna une halte bienvenue avec pause déjeuner. Néefièretarée s’en foutait, la loi n’imposait pas de rémunérer les pauses. Au milieu des oliviers plantés sur une minicolline rocheuse, il fut déballé pour la reine les 2000 objets de luxe de sa vaisselle usuelle décorée. Pendant que la reine ricanait en compagnie de ses maquilleuses, on examina pour les autres le contenu contractuel des jarres de bouffe, au milieu d’un tohu-bohu hystérique, puis on entama un pique-nique frugal à base de scorpions séchés et de jus de dattes, sous l‘ombre des palmiers. Sacrifiant à l’incontournable rituel de fin de repas, tous les soldats se tapèrent sur le bide et rotèrent en chœur en l’honneur d’Apopis, entre bonnes copines, alors qu’on se trouvait à deux pas de la vieille ville d’Ataton, bourrée de journalistes taillés dans l’ébène qui attendaient la pharaonne avec impatience, en sirotant leur bière sur de magnifiques terrasses de jardins, flamboyantes même par temps clair. A l’arrivée du cortège encadré par ses nombreux soudards, le troisième âge émigra franchement plus au nord, pour y cacher son bois précieux, sa canne à sucre et son tabac. Les bras morts des moins rapides firent de curieux méandres dans le sable, à l’image des crevasses du système hydrologique desséché caractérisant le grand désert encerclant Ataton.

 

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Le congélateur muséographique

 

Aujourd'hui : carte postale

 

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Message édité par talbazar le 25-04-2014 à 22:31:12
n°37950699
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 27-04-2014 à 17:56:22  profilanswer
 

Du côté des copains.
 
Aujourd'hui : Comblez les enfants des autres avec les beaux jouets sponsorisés par la Moyenne Encyclopédie !

 
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Publicités auto-promotionnelles
 
 
 
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Le congélateur muséographique
 
Aujourd'hui : pin-up. 1957

 
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Le congélateur muséographique
 
Aujourd'hui : Alberto Vargas - exotic beauty

 
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Fiche métier.
 
Aujourd'hui : Porte-manteau.

 
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n°37983399
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 30-04-2014 à 13:52:34  profilanswer
 

A cause d'une petite feignasse, leur message est illisible, sauras-tu résoudre cette énigme ?

 

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Cette fois, tout parait correct !

 

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Le congélateur muséographique
 
Aujourd'hui : UFO journal - june 1950

 

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Le congélateur muséographique
 
Aujourd'hui : deux cartes postales

 

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Le congélateur muséographique
 
Aujourd'hui : piquée sur le net

 

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Le congélateur muséographique
 
Aujourd'hui : Self portrait of Titian (Tiziano Vecellio 1488-1576)

 

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Le congélateur muséographique
 
Aujourd'hui : historia de Espagna

 

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Message édité par talbazar le 30-04-2014 à 13:53:24
n°37983672
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 30-04-2014 à 14:12:14  profilanswer
 

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n°37991327
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 01-05-2014 à 08:59:13  profilanswer
 

Revue de presse

 

Aujourd'hui : La Gazette des éboueurs de la ville de Troulbled - Il retrouve son amour perdu.

 

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Revue de presse

 

Aujourd'hui : La Gazette des éboueurs de la ville de Troulbled - Un chat sauvé d'un grille-pain.

 

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Le congélateur muséographique
 
Aujourd'hui : Pin Up, Bill Randall.

 

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Le congélateur muséographique
 
Aujourd'hui : image piquée sur le Net.

 

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Le congélateur muséographique
 
Aujourd'hui : dominica del corriere- 17 giugno 1962

 

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Le congélateur muséographique
 
Aujourd'hui : Image publicitaire Jodella-Sindbads dritte reise

 

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Message édité par talbazar le 01-05-2014 à 19:04:23
n°37991352
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 01-05-2014 à 09:12:20  profilanswer
 

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n°37992688
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 01-05-2014 à 13:03:34  profilanswer
 

Salon des inventions :  
 
Les machines essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : Augmentation du volume cervical et crânien.

 
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Pendant des millénaires, l’homme a estimé que l’activité mentale se situait dans la pierre mal taillée qu’il balançait aux rennes pour se réchauffer, puis encore quelques siècles plus tard, pour se nourrir de leurs peaux. Aristote penchait pour caser ses pensées au niveau des organes génitaux, par auto-analyse, ceci en contradiction avec Claude Gallien, célèbre médecin des antiquaires grecs, lequel élabora de grandes théories sur sa manière à lui de fonctionner. Leur querelle intestine, puisque c’est exclusivement par son ventre qu’Hippocrate aimait penser, dura jusqu’au Moyen-âge, où l’emploi généralisé d’une pensée religieuse unique régla le dilemme. Le cerveau s’ouvre enfin à la renaissance, quelquefois sur des tables de cuisines ou sur les champs de bataille, pour montrer l’intérieur de ses circonvolutions vues de l’extérieur. Par observation de la matière grise du cerveau on découvre alors le siège de la pensée, avant de prendre un siège pour éviter de s’évanouir, mais aussi les bienfaits de la fourchette, puis ceux de l‘électromagnétisme sur les chats prématurés. Le cerveau humain contrôle parfois nos corps, puisqu’il existe des exceptions notables comme la bite et le clitoris. Il occupe 1350 cm³ et pèse 1,5 kg, soit 2% du reste, orteils compris, mais parfois le cerveau c‘est pareil. Alors qu’il laisse trainer des câbles partout dans nos chambres ultra connectées, on sait qu’il consomme 20% de l’énergie non renouvelable produite à se trainer devant la télé, par sommeil paradoxal, et que les neurones qui se baladent dans les deux hémisphères cérébraux font circuler à la fois l’influx nerveux et les méchantes rumeurs au boulot. L’axone du patron fait par exemple soi-disant plus d’un mètre, alors que ceux de ses employés feraient seulement quelques millimètres. Voilà pourquoi, grâce à l’action inouïe du splendide volumateur cervical et crânien mis au point par le pro-fesseur Talbazar, on va augmenter, non pas le flux d’informations venues de l’extérieur, mais le nombre global des cellules gliales et des astrocytes. On se retrouve alors avec une tête de ouf et des oligodendrocytes à revendre.
 
 En gros, la tête s’allonge considérablement et on devient subitement plus moche mais moins con, ce qui pour le deuxième constat était loin d’être une évidence. La première étape est plaisante, il s’agira de se toucher par prétexte les ganglions pour vérifier le bon fonctionnement de notre barrière hémato-encéphalique. Suivant le degré d’études, les neurones de certains types n’ont pas toujours les mêmes fonctions. Ceux d’un fonctionnaire syndicaliste sont par exemple capables de phagocytoses par groupement macrophage. Donc, si le signal véhiculé des dentrites vers l’axone est électrique, en passant par le lieu qui traite l’information, l’idée du pro-fesseur Talbazar est de renvoyer un courant électrique de grande intensité pour, par électrolyse inversée, accélérer la calcification par concrétion exponentielle  par strates alignées des os du crâne ; sachant qu’un neurone au repos accuse une différence de potentiel de - 70 Mv et que la position phallique est alors proche de 0, même si l‘on constate que les neurones se touchent entre eux. Suite au passage dans le volumateur, les synapses deviennent encore plus folles, la pègre découvre un moyen imparable de pirater les cartes bancaires et des milliards de cellules sont subitement crées en un rien de temps, sur décision du Procureur de la république. Le cerveau se modifie à grande vitesse, en surdéveloppant l’architecture neuronale de base, de baise aussi, puisque des connaissances de plus en nombreuses sont probables. Grâce à la plasticité aussi étonnante qu’extraordinaire offerte par le volumateur cervical, il est par exemple possible de sortir, de discuter, d’aller au cinéma et de lire des livres, grâce à ses nouvelles connexions neuronales. Une fois les patients opérés bien débattus, leurs tests de QI vont de 659456528 à 154878551548545562, après de nombreux débats.
 
 Une boîte crânienne augmentée est garante du logement d’une plus grande surface corticale, permettant les comportements les plus complexes, comme réussir à se toucher le sexe avec son nez, caractéristique pourtant non fondamentale de l‘Homo Sapiens. Un IRM fonctionnel réalisé sur un patient traité montre clairement sa capacité à démonter et remonter presque correctement un jouet d‘enfant du XXI ème siècle, même s’il n’a à la base qu’un master 7 d’Histoire de l‘art. C’est formidable ! Même les paras en deviennent sympathiques, une fois qu’on leur a ainsi pris la tête. Sans compter que plus jamais, ayant décupler la trace mnésique, on risque d’oublier comme toujours sa prise quotidienne d’aliments, comptant cinq fruits et légumes par jour et éventuellement une pilule contraceptive par nuit, pour les plus avisées.  
 
 Techniquement, l’appareil rapproche le Noyau caudé du Putamen, par multiplication contrôlée des métamères, avec pour effet fantastique de booster la moelle épinière et de vous faire comprendre enfin clairement vos feuilles d’impôt. Ce n’est pas à votre humble serviteur au cerveau simplement normal, voir modérément névrosé, de vous indiquer ce que vous compterez faire de votre énorme Thalamus, sauf à courir sans doute dare-dare chez un chapelier. Finalement, les cinq sens seront décuplés à l‘extrême, colère et irritabilité seront surfacturées par les assureurs, on augmentera considérablement la sensibilité à la douleur* et notre formidable réceptivité aux mauvaises odeurs, mais également hélas à l’art contemporain. Une bonne mémoire exige un bon oubli. Mais attention, l’amplification du lobe temporal par hyperultramétareprésentation sera définitive, comme celle des hormones vasopressines qui provoque l’attachement des amateurs sado-masochistes et des amoureux, avec un pénis toujours innervé. Vous signerez seulement une longue décharge, car le seul risque bien minime est de chopper la grosse tête d’une façon terriblement visible après l’opération, en collant la migraine aux proches cerveaux non traités. Quoiqu’il en soit, un passage dans le volumateur cervical du pro-fesseur Talbazar, et vous verrez émerger un nouveau concept du vous, ce qui n’est déjà pas mal en soi.
 
* (La moyenne Encyclopédie : Salon des inventions -Les machines essentielles du pro-fesseur Talbazar : Le transmetteur de douleur. VOL 2)

n°37999675
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 02-05-2014 à 11:19:37  profilanswer
 

Revue de presse
 

 

Aujourd'hui : La Gazette des éboueurs de la ville de Troulbled - On retrouve des os dans un lit d'hôpital.

 

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Revue de presse
 

 

Aujourd'hui : La Gazette des éboueurs de la ville de Troulbled - Enlevée par des extraterrestres.

 

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Message édité par talbazar le 02-05-2014 à 12:04:39
n°38004910
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 02-05-2014 à 21:36:55  profilanswer
 

Salon littéraire :  
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : Marlou les doigts d'or - extrait N° 42

 

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Le bilan était lourd, Gino, la Hyène et Jack étaient morts, Marlou avait une balle logée dans le bras droit et Kiki souffrait d’une atroce migraine. Par dessus-tout, Alphonse et Ewij leur avaient à nouveau faussé compagnie. Alors, lamentables, ils décidèrent de se trainer pour retrouver l’hélicoptère, bien que  Marlou sache qu’il ne pourrait le piloter. Pas besoin d’être grand clerc pour savoir que son os était brisé et que la balle s’y trouvait encore. La Thomson hors service fut laissée par terre, mais Marlou récolta tous les guns qui pouvaient encore servir. Comme atteint de rage, Kiki passa ses nerfs sur la manche de chemise de la Hyène, déchirant en grognant de grands lambeaux du vêtement ensanglanté de ce salaud. Marlou le laissa faire, tant il est vrai que sa douleur pouvait sans doute l’aider à mieux se connaître et à mieux se comprendre. Peut-être ouvrirait-il réellement une blanchisserie au Québec avec Babe, après tout ? Pour l’instant, la neutralisation d’Alphonse-Jean-Justin de Saint Exupéry passait avant toute idée de bonheur. L’oeil de Kiki Yorkshire était sans pitié, il bavait du sang et même la forêt toute entière semblait geindre de leur déconvenue.

 

– Bon dieu Kiki, t’arrêtes de tripper ! Faut que j’appelle la trois.

 

Kiki se figea au-dessus du cadavre défiguré, comme un lion sur son zèbre :

 

– Elle devrait pas se gondoler, ta bombasse, lorsqu’elle saura qu’on a foiré le coup. Et raconte lui comment sa princesse chérie nous a souhaité la bienvenue, parce que cette pisseuse sait cogner, vrai, ça lui ouvrira les mirettes !

 

Ils abandonnèrent les sacrifiés du tableau de chasse pour se mettre en route. Kiki se plaignait de sa bosse et clopinait sans hâte :

 

– Pauvre Jack, c’est moche, j’aurais jamais pensé que ses perlouzes allaient me manquer autant !

 

– Ouais c’était un brave gars, un artiste et un courageux, aussi.

 

Marlou appela Number Three :

 

– Géraldine ? On a un problème.

 

Ah !  C’est vous inspecteur. Vous commencez à me pomper les nerfs. Vous êtes au courant, je pense, que toute mon armée vient de se suicider au mercure ? Qu’est-ce que vous branlez ?

 

–  Tu me vouvoies, maintenant ?

 

– Ecoutez, des choses ont changées, je vais me marier. J’ai n’ai eu qu’un accord verbal, mais la cérémonie ne fait aucun doute. En ce qui nous concerne, oublions notre petite aventure. J’imagine que le Guru est toujours dans la nature ? Je vous avait demandé de me ramener la rondelle sacrée, vous-vous souvenez ?

 

– Un mariage, mais avec qui ?

 

– Il s’appelle Ban Leden, un véritable héros de la révolution, pas un loser dans votre genre. Bon, ok, j’envoie mes services vous chercher pour vous ramener à Garatonku, mais vous me gonflez. C’est la dernière fois, après, je romps notre contrat.

 

Elle pris les coordonnées géographiques de Marlou et coupa sèchement la conversation.

 

– T’as loupé l’occase, malgré ton air latino-craquant ! Elle a pas trainé, madame la Présidente. Kiki affichait tout à coup une bonne bouille, il en retrouvait presque le sourire.

 

– Ta gueule Kiki, j’ai toujours su que c’était qu’un plan cul, de toute manière. Mon job m’a appris à être humble.

 

– Tu vas faire quoi, maintenant ?

 

– Retrouver Babe au Lagon Bleu et joindre Carla et Valéria, les frangines de Gino. Je lui avais promis.

 

Une fois tranchée la question du devenir, ils s’assirent au pied de l’hélicoptère qu‘ils avaient finalement rejoint, mais c‘était pas vraiment pour bronzer. Même pas un chouille bouleversé par l’infidélité de N° 3, Marlou essayait plutôt tant bien que mal d’éponger le sang qui coulait de sa blessure. Il dérouillait grave, à deux doigts de tomber dans les vaps. Un rayon de soleil alluma la sinistrose ambiante, puis, après ce qui sembla des plombes, un autre hélicoptère vint les prendre en charge pour les sortir de leur trou cafardeux et les ramener au palais. Le lendemain, ils furent appelés devant Géraldine. Ban Leden était dans le bureau et Marlou le toisa en ricanant, il avait tout l’air d’un guignol à Rayban, avec une incroyable coupe au bol, mais pas vraiment le genre à tomber la pouffe. Il aurait bien aimé lui casser les jambes, histoire de partager sa propre douleur. Même pas gênée et même un peu virginale, la présidente du Gurukislapet resta assise sans broncher derrière son bureau, affichant une distance d‘étrangère. Une princesse doit forcément ressembler à un certain modèle. Exhibant pour sa part un décolleté plongeant, elle loucha vaguement sur les pansements de Marlou, car il venait de se faire extraire la balle de son humérus.

 

– Je vous présente donc Ban Leden, mon futur époux. Alors le postulat de départ exigeait les couilles et la queue du guru. Je les vois pas sur ma moquette, c’est assez regrettable. Enfin bref, ça a été semble-t-il un boulot de folie et croyez que je suis désolée pour la mort de vos associés.

 

– Regrettable ? Oui, un peu comme une union qui s’achève, non ? Marlou verrouillait son approche, cette garce était vraiment jolie, mais il voyait bien qu’il l’avait perdu pour toujours. Il savait bien aussi qu’elle était tout en fêlure, malgré les apparences.

 

Elle lui décocha tout à coup un sourire très doux, avec une étonnante franchise :

 

– Tu vas le bouffer, l’Alphonse, hein ? Et sa petite trainée, je la veux morte, la rondelle, j’en ai plus rien à foutre. Cette saleté ira rejoindre le caveau de son padre. Tu peux même la violer, pour ce que j’en ai à faire !

 

– C’est pas mon genre, mais par contre je préfère ça, j’aime pas le vouvoiement. Pour le reste, ouais, c’est assez mon approche. Son regard fit sans le vouloir une escapade sur les lèvres de Gégé, ce que remarqua aussitôt Ban Leden. Celui là crût bon d’en rajouter :

 

– Faut vous remettre au travail le plus vite possible, inspecteur, nous supposons que le guru cherche à rejoindre le Brésil. Tuez-le vite pour nous faire oublier vos flops cinglants.

 

– Toi, le fiancé, tu fermes ta gueule, avant que je donne ton zob à mon chien. C’est pas parce que tu touche la foufoune de la Présidente que je te donne le droit d’être mon pote. Et te mêles pas de mes affaires, soit-dit en passant.

 

Géraldine se vit dans l’obligation de les séparer, avant que Marlou ne se mette à trépaner Ban, lequel venait d’avoir la mauvaise idée de riposter physiquement. L’inspecteur lâcha l’affaire et l’autre blaireau s’épousseta dignement, éteignant malgré lui toute surenchère agressive, pour revenir au stade du simple mépris.

 

– C’est bon, casse-toi Marlou maintenant, et je double ta prime si tu arrêtes de brasser du vent. Mais plus d’embrouilles, sinon je te pend, comme le père de l‘autre grognasse. Pour le moment, t’es juste riche de promesses, va au turbin, si tu veux que ça change. Butte ce connard, t’auras pas ton chèque avant, je ferme la porte à tout autre point de vue. Et dis à ton chien d’enlever ses poils sales de mes tapis.

 

– Ok Gégé, va pour la débauche budgétaire, quand mon bras le voudra !

 

Il luttait pour ne pas la revoir sortir nue de son lit et il aurait grandement préféré qu’au lieu de menacer de le pendre, Géraldine lui ait simplement promis la fessée.

 


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Message édité par talbazar le 03-05-2014 à 06:14:27
n°38007761
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 03-05-2014 à 10:39:54  profilanswer
 

Salon littéraire
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : L'épilée du Nil - extrait N°8.

 

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Les scribes et les juges de la commission d’enquête avaient interrogé le passager clandestin, en lui cabossant les glaouis avec une barre à mine. Un espion Hittite, évidemment. Mais il n’avait pas avoué être à la solde de Ramassidkouch, du moins, il était mort avant. La réponse était à présent dans les seules mains d’Osiris. Ataton était une ville plaisante, si pleine d’habitants que Néefièretarée en était positivement écœurée. Jugeant que la Pharaonne ne risquait rien dans la splendide résidence mise à sa disposition, Merdenkorinnanâr était parti chasser le lapin en compagnie de Tahosétlafer, laissant la reine sous la protection de ses soldats et la vigilance intime de Safaitoulbenef. Le devin l’aurait bien envoyé chercher du travail ailleurs celui-là et, cohabitant avec ce con sans le regarder, passait son temps à le tuer verbalement. Mais Néefièretarée s’en était quand à elle complètement entichée. A tel point que son porteur et elle, ils barbotaient pendant des heures ensemble dans la grande piscine du palais en s‘initiant au crawl, car elle avait donné à son esclave des horaires aménagés, ce qui lui laissait encore du temps pour veiller au moindre pépin sur la litière et en surveiller la marche. Elle le payait 14 piastres de l’heure, avec une majoration royale de 25% pour tarif de nuit, ce qui n‘était pas donné au reste de l‘équipe. Des fois, il la coinçait dans une pièce pour jouer, et elle devait trouver le moyen d’en sortir en échappant à l’inévitable levrette qui sanctionnait l’échec. Puis, nonchalamment, il remettait en riant sa chemise dans sa jupe, elle gardait juste sur les fesses la trace du plat de sa main gauche. Le reste du temps elle en profitait pour faire du lèche vitrine dans la ville en faisant coucou aux enfants qui fuyaient vers leur école apprendre les hiéroglyphes. Tous avaient entre 9 et 14 ans. En banlieue où régnait une sorte de sédentarité nihiliste, quelques hébreux terrorisaient le désert pour arroser les palmiers, curaient le limon des berges, en attendant de fuir vers la terre promise. Néefièretarée leur acheta quelques arachides et quelques kilomètres de tissu de pagne. Quand il s’inquiéta des prix, Safaitoulbenef menaça de les empaler. Néefièretarée s’amusait comme une folle de ses idées de bricolage.

 

– Je me demande si je vais pas relaquer la litière avec des couleurs gaies : orange et bleu, ou rouge et jaune ?

 

– Ben j’ai déjà bien du mal à revisser les planches des montants qui se déglinguent !

 

Elle se laissait prendre à son charme, qui s’associait à l’atmosphère et à l’ambiance agréable des rues d’Ataton, qu’il fallait apprécier dans sa totalité pour mieux l’apprécier. Les soldats avaient pillés les trois quart des richesses disponibles et offert le reste au temple de Maât, la déesse de la justice coiffée de belles plumes d’autruche, à la fois sur la tête et dans son cul. Par référendum, tous les Atatoniens louèrent sa grâce et sa beauté, et les potiers façonnèrent des mugs à son image, pour fêter l’événement exceptionnel de sa venue dans leur ville. Vautrée sur son couffin, Néefièretarée était bien consciente du problème qu’à présent, ils manquaient d’à peu-près tout, mais Safaitoulbenef pansait ses blessures narcissiques et faisait tout pour la rassurer, insistant sur le fait que le courrier arrivait toujours à l’heure. Bien que la foule soit proche de la mêlée ouverte, les nombreux soldats armés jusqu’aux dents continuaient de la chasser des ruelles pour forcer le passage à la litière royale, au son des musiciens et de la chansonnette. Une fois, quelqu’un avait même tendu une corde devant la litière, pour faire chuter les porteurs lancés au galop. Il fut toutefois écrasé à mort lorsque la litière lui roula sur le corps. Mais dans l’ensemble, le peuple comprenait la leçon sans rancune apparente et fuyait promptement ; l’exercice demandait cependant aux officiers coup d’œil, adresse et sang-froid pour obliger les habitants à méditer sur les beautés du désengagement. Les soldats avaient le don de transformer les citoyens arrogants en simples fantômes invisibles, et la violence de ces derniers se contenait derrière leurs portes closes. Manquerait plus que l’armée devienne tout à coup morale et humaniste ! Oui, Ataton était une petite ville bien tranquille et Néefièretarée était au paradis, empoignée par Safaitoulbenef derrière les rideaux cramoisis. L’esclave était le professeur d’amour de sa reine tous les soirs de la semaine, bien que la contagion par les morpions de sa copine apparaisse au porteur pleine de péril, mais il se contentait d‘en parler avec juste un brin d‘ironie, pour ne pas l‘agacer. Alors il s’appuyait ensuite sur son flanc en lui carressant sa tête couronnée, fermant les yeux avec délice pour mieux lècher les poils encore humides de sa petite chatte sacrée. Alors, elle, Dieu vivant de l’Egypte, elle s’abandonnait, touchée par des mains humaines, abandonnée aux petites glandes qu’il portait entre les pattes, et elle laissait tomber ses voiles en frissonnant, comme en enlève celui d’une œuvre d’art pour découvrir une merveilleuse statue fort stylée.

 

Des fois, ils couraient à l’abri d’un buisson pour d‘affectueuses introductions, et les gardes du corps déambulaient à la queu leu leu pour les mater en douce, en se cajolant les sens pour embaumer une discipline trop dure à vivre. Il fallait qu’ils composent avec la fatalité de la diction de Safaitoulbenef, parce qu’il les envoyait chier sévèrement pour leur promettre de gonfler leur bide de flotte jusqu’à ce qu’il explosent. Fleurie et dénudée, Néefièretarée leur distribuait quand même des dessins et des peintures d’elle à poil, pour une somme modique équivalent à la moitié de leur Smic, puis elle les renvoyait à leur sempiternels contrôles d‘identité des Atatoniens. Safaitoulbenef était beau et puissant, la nature et les grands espaces étaient somptueux, il y avait partout des animaux en liberté, des serpents venimeux, des crocodiles dans le Nil et beaucoup de poussière. Il faisait soleil dès cinq heures moins le quart du matin, et la Pharaonne comprenait parfaitement l’attirance des Romains pour son merveilleux pays. C’était somme toute marrant de jouer les démiurges pour divertir les masses et de se taper son esclave à pleine bourre, mais elle se lassa finalement de tout ce bonheur, car il fallait repartir pour le Sud, où l’attendait sa dure mission, afin de remettre de l’ordre sur le chantier de son futur tombeau. Lorsque Merdenkorinnanâr et Tahosétlafer revinrent d’avoir taquiné la gerboise, elle ordonna à toute son équipe de se préparer au prochain décollage.

 

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Message édité par talbazar le 03-05-2014 à 12:43:50
n°38018068
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 04-05-2014 à 19:16:59  profilanswer
 


Revue de presse
 
Aujourd'hui : Une araignée dans sa cuisine.

 
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Revue de presse
 
Aujourd'hui : Enterrée dans son jardin.

 
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Revue de presse
 
Aujourd'hui : Le dévisseur d'ampoules arrêté.

 
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n°38034269
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 06-05-2014 à 09:39:36  profilanswer
 

 
Revue de presse
 
Aujourd'hui : L'empoisonneuse condamnée.

 

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Revue de presse
 
Aujourd'hui : Bienvenue à la Swordpolish Corporate.

 

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Revue de presse
 
Aujourd'hui : Une momie de huit mille ans.

 

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Revue de presse
 
Aujourd'hui : Un casse-bélier.

 

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Revue de presse
 
Aujourd'hui : Arrestation du tireur de chasse d'eau.

 

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Message édité par talbazar le 06-05-2014 à 15:24:16
n°38046247
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 07-05-2014 à 09:01:33  profilanswer
 

 
Revue de presse
 
Aujourd'hui : Violé par un cerf.

 

http://img4.hostingpics.net/pics/85279213violparuncerf.jpg

 

Revue de presse
 
Aujourd'hui : Les filles cachées de Mickey ?

 

http://img4.hostingpics.net/pics/62153514LesfillescahesdeMickey.jpg

 

 
Revue de presse
 
Aujourd'hui : Une sirène dans l'étang de Troulbled.

 

http://img15.hostingpics.net/pics/33556815unesirnedansltangdetroulbled.jpg


Message édité par talbazar le 07-05-2014 à 17:16:54
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