MAJ
- 30/08/05
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Il me semble pas avoir vu de sujet correspondant. Donc ze propose un tomic unique vis à vis de cette musique.
L'origine de la Oï
La Oi! (onomatopée issue de l'argot anglais, contraction de hey you! (hé toi !)) est un style musical fédérant punks et skinheads, un mélange ressemblant fortement au punk rock, avec des paroles souvent ponctuées de « oi! oi ! oi! » comme dans la chanson éponyme des Cockney Rejects.
Ce style musical, sorte de punk avec des guitares plus lentes et très répétitives, et beaucoup de churs, était principalement répandu en Angleterre pendant les années 80, avec des groupes comme Sham 69, The Business, Cockney Rejects , Cock Sparrer. Elle fut bien souvent associée au hooliganisme.
Source : wikipedia.
Skinheads & Oï
Des mods aux skinheads
Les skinheads sont issus de la vague modernist : après 1967 beaucoup de mods virent vers le flower power et le psychédélisme. Certains préservent le style originel et radicalisent leur look : les hard mods ou heavy mods. Ils portent le costume cintré et le chapeau pork-pie pour danser, mais des vêtements de sport ou de travail pour traîner dans la rue (polo Fred Perry, chaussures Doc Marten's..). Ils ont horreur des choses branchées (telles que la vague psychédélique et le mouvement hippie), rejettent le conformisme et affichent fièrement leurs origines ouvrières (working class).
Comme ils vivent dans les même banlieues, les hard mods fréquentent les rude boys, ou rudies, jeunes immigrés antillais, surtout jamaïcains, dont le look est similaires et avec qui ils partagent le goût pour la musique noire américaine (soul, rythm'n'blues) et jamaïcaine (ska et rocksteady). Vers 1968 les hard mods et les rudies se confondent pour devenir les skinheads. Certains prétendent qu'ils se sont tondus les cheveux pour se distinguer des hippies. Plus sûrement c'est une manière d'échapper à la police montée lors des émeutes. Le look skinhead se standardise : cheveux courts (tondus ou coupés courts, mais rarement rasés à blanc), favoris, polo style Fred Perry ou chemise style Ben Sherman, bretelles, blue jean, Doc Marten's, blouson style bomber, harrington ou encore donkey jacket (manteau de docker), écharpe de son club de football préfèré... C'est un mélange de sportswear, de vêtements de travail et de surplus militaires. Ces adolescents et ces jeunes adultes ont, comme ceux d'aujourd'hui, leurs marques emblèmatiques : Fred Perry, Ben Sherman, Lonsdale, Everlast, Doc Marten's ou Adidas... Le tatouage devient une véritable institution. En effet le Britannique moyen est déjà très porté sur le tatouage et les skinheads n'hésitent pas à se faire couvrir bras, épaules et torses.
1969, les Skinheads popularisent le reggae
En 1969, un véritable raz-de-marée skinhead envahit le Royaume Uni. Cette contre-culture devient très à la mode et unit les jeunes des quartiers ouvriers, tant blancs que noirs. Les skinheads écoutent de la soul, du rythm'n'blues mais surtout du ska, du rocksteady et du reggae avec des artistes noirs tels Simaryp, Laurel Aitken, Desmond Dekker et même les Skatalites, les Upsetters, Jimmy Cliff ou Bob Marley... Le reggae apparaît comme le son skinhead par excellence. Les chansons parlent de leur vie quotidienne : émeutes, condition ouvrière, dificultés du quotidien, contestation, mais aussi sexe, danse et football. Les principales maisons de disques éditrices de ska et de skinhead reggae sont Trojan records et Pama records. Le logo Trojan (un casque de guerrier troyen) a été repris par la suite pour désigner les skinheads originels (spirit of 69). Le damier noir et blanc est un héritage de la culture modernist (cf les courses de scooters), qui prend chez les skinheads la signification de l'union des jeunes blancs et noirs. Les filles sont appelées skinhead girls plutôt que birdies (petites gonzesses).
Ces gangs de jeunes ont parfois un comportement violent et les hooligans adoptent vite le style skinhead. La presse tabloid peut dès lors stigmatiser les skinheads, comme elle l'avait fait auparavant pour les mods ou les rockers. L'usage fréquent des couleurs nationales ou du drapeau (Union Jack) par les skinheads de cette époque est abusivement interprêté comme un glissement vers le nationalisme. En fait les jeunes Britanniques font souvent preuve d'un patriotisme cocardier tel qu'on peut le rencontrer dans les tribunes des stades de football. Il n'est généralement fondé sur aucun nationalisme au sens strict. Les mods auparavant arboraient les couleurs nationales et les punks par la suite feront de même. Cette fièreté d'appartenir à la nation britannique est un élément unificateur pour les jeunes Anglais blancs et les Antillais noirs venus de la Jamaïque ou de Sainte-Lucie (états du Commonwealth).
Mais il est vrai que certains skinheads de cette époque font preuve de xénophobie et de racisme à l'encontre, non pas des noirs, mais des Indo-Pakistanais et organisent de véritable ratonnades à leur encontre : le paki bashing. Ceux-ci réagissent et fondent des gangs de skinhead scalpers.
Vers 1971 la vague skinhead s'essoufle. De nouvelles modes apparaissent : le style glam rock pour les jeunes blancs et les rastafarisme pour les noirs. Les skinheads authentiques, qui rejettent le racisme et la violence gratuite, adoptent le style suedehead (crâne en daim): le look devient plus recherché, à la manière des mods, les cheveux repoussent.
1979, les Skinheads réapparaissent puis se politisent
Après 1971 l'esprit skinhead ne disparaît pas pour autant et survit à travers les suedeheads puis les smoothies (qui portent les cheveux assez longs). Les deux adoptent le style bootboy lorsqu'ils descendent dans la rue : blue jean, Doc Marten's coquées, bretelles... C'est le style vestimentaire arboré dans le film de Stanley Kubrick Orange mécanique. L'uvre est violente mais le message est plus subtil qu'il n'y paraît. Les mods sont has been mais restent nombreux, en particulier dans le nord de l'Angleterre où ils sont à l'origine d'un style musical particulier, le northern soul.
Mais les codes musicaux changent et le reggae et le ska sont vite supplantés par le rock glam, le pub rock (cf Elvis Costello) puis le punk rock (genre musical inventé aux Etats-Unis par les Stooges et les Ramones vers 1973-1975). Nombre des premiers punks anglais (fin 1976-début 1977) ont le style bootboy, à commencer par les Clash (par ailleurs fans de reggae et de pub rock).
Profitant de l'explosion médiatique punk en 1977, les skinheads et même les mods réapparaissent et se mêlent au punks. Ils sont alors peu nombreux. Après 1979, le punk-rock n'est plus à la mode et les punks se radicalisent : ils deviennent not dead (de l'expression « punk's not dead »), ou adoptent le style des skinheads. Dès lors le mouvement skinhead connaît une nouvelle heure de gloire.
Ces nouveaux skinheads écoutent ou jouent du street punk et de la oï !, c'est à dire une variante violente et radicale de punk-rock.Oï! En argot cockney, c'est la contraction de l'apostrophe : Hey you! Les groupes précurseurs sont Menace, Angelic Upstart ou Sham 69, puis viennent Cockney Rejects, Business, Cocksparrers, The 4 Skins, Last Resort, The Oppressed, Blitz... Cette époque connaît aussi un revival rocksteady et ska qui contribue à populariser le style skinhead avec des groupes comme Madness, The Specials, Bad Manners ou The Selecters de chez 2Tone records. Ces musiciens adoptent en général un style vestimentaire plutôt modernist, mais le public est largement skinhead. De nombreux artistes jamaïcains tombés dans l'oubli refont surface (par exemple le chanteur Laurel Aitken, godfather of ska music). Mais en 1979, contrairement à 1969, la très grande majorité des skinheads sont blancs. C'est de cette époque que date l'habitude de se raser les cheveux à blanc et la musique de cette époque est qualifiée de closed shave(rasée de près). Dès 1979 la mode skinhead dépasse les îles britanniques et touche l'Amérique du Nord et l'Europe de l'Ouest (en France la première compilation skin-punk Chaos sort en 1982). C'est une contre-culture particulièrement vivace dans les années 1980, même si elle ne draîne pas la masse des jeunes. En France François Béru, chanteur des Béruriers Noirs, s'affiche en skinhead. Les Garçons Bouchers sont des skinheads. Camera Silens ou La Souris Déglinguée draînent un public skinhead. A New York les inventeurs de la musique punk hard-core sont généralement des skinheads (Agnostic Front, Madball, MOD...), et revendiquent encore aujourd'hui leur appartenance au mouvement.
A la fin des années 1970 l'extrême droite britannique (British National Party et National Front) s'implante parmi ces jeunes issus généralement des classes sociales les plus défavorisées. Les provocations de certains punks, comme Sid Vicious qui arboraient souvent un T-shirt à croix gammée, ont fait penser à certains que les vrais rebelles étaient les nazis. Ian Stuart, chanteur du groupe punk Skrewdriver, est un exemple typique de cette dérive. Skewdriver était un groupe punk-oï apolitique mais particulièrement provocateur né en 1977. Il est l'auteur du tube Antisocial, par la suite traduit en français par Trust. Après un split de courte durée Ian Stuart reconstitue le groupe en 1979, mais sous une forme politisée ouvertement nationaliste, puis il crée Blood and Honour au début des années 80. C'est un mouvement nationaliste, raciste et en particulier antisémite. Ian Stuart ne cache pas sa fascination pour Hitler et ne tarde pas à apporter son soutien aux associations néonazies, auusi bien au Royaume Uni qu'en Allemagne. Il est suivi par une partie des skinheads qui adoptent un comportement de plus en plus violent et basculent vers l'extrème-droite. Beaucoup sont des hooligans fascinés par la violence sous toutes ses formes. Ils hurlent Sieg Heil! dans les concerts et déclenchent de fréquentes rixes avec les autres skinheads, sans parler des agressions envers les noirs ou d'autres immigrés.
Écurés par cette récupération de leur contre-culture et fidèles à leurs racines jamaïcaines, les skinheads antifascistes et antiracistes se regroupent au sein des SHARP (SkinHeads Against Racial Prejudice, mouvement fondé à New York en 1980) et des RASH (Red and Anarchist SkinHeads). La figure emblématique du mouvement SHARP est Roddy Moreno, leader du groupe The Oppressed et importateur du SHARP au Royaume Uni. The Oppressed chantent Work together (prolétaires de tous pays, unissez-vous!). Les Sham 69 adaptent El pueblo hermano en If the kids are united. Ces groupes réaffiremnt leur fièreté d'appartenir à la classe ouvrière et de partager ses valeurs : fraternité, solidarité, luttes sociales...
Dès le début des années 1980 la scène skinhead se divise donc entre rouges et fascistes. Le presse focalise sur les seconds, à tel point que l'opinion publique retient surtout cette simpliste équation : skinhead = brute fasciste. Il faut dire que dans de nombreuses régions du monde, comme l'Europe de l'Est, le style skinhead n'apparaît guère que sous sa forme d'extrème-droite. Mais le médias portent une lourde part de responsabilité dans la diabolisation du mouvement skinhead, préférant montrer des skinheads néonazis que des skinheads fans de reggae ou militants syndicaux. La peur fait vendre du papier à sensations.
Les Skinheads aujourd'hui
Aujourd'hui la scène skinhead est profondément divisée entre les deux grandes tendances. Les skins traditionnels (trojan) ou gauchistes (reds, rash...) refusent aux partisans des groupes d'extrême droite l'appellation de skinheads et les dénomment boneheads (crânes d'os).
La musique des skinheads authentiques est très contrastée : noire américaine (soul, 60' rythm'n'blues), jamaïcaine (ska, rocksteady, reggae, rub-a-dub) ou punk (street-punk, oï, hard-core old school ou NY hard core...) et bien sûr Ludwig Van Beethoven!
Parmi les skinheads engagés d'aujourd'hui, on peut distinguer, dans le camp antifasciste :
Trojan skinheads : perpétuateurs de l'esprit de 1969, fans de reggae, de soul, de rocksteady et de ska, circulant à scooter commes les mods, ils ne mêlent guère musique et politique mais affichent un antiracisme et un antifascisme sincères.
Redskins (Peaux rouges) : skinheads communistes (sans pour autant adhérer au PCF!). A l'origine ce sont des mods fans du groupe de soul anglais The Redskins dans les années 1970. Ils se sont ensuite rapprochés de la culture skinhead. La plupart portent des lacets rouges sur leurs Doc Marten's. C'est un signe de ralliemment largement adopté par les autres skinheads antifascistes.
R.A.S.H. : Red and Anarchist SkinHeads. Aussi appelés symboliquement skins rouges et noirs. Ils sont issus du regroupement de skinheads anarchistes, communistes libertaires ou même trotskystes. La plupart sont actifs dans des partis ou syndicats d'extrème gauche (FA, UCL, CNT, LCR...). Ils considèrent leur appartenance au mouvement skinhead comme une démarche militante.
S.H.A.R.P : skinheads engagés contre l'extrême droite (SkinHeads Against Racial Prejudice). Le mouvement a été fondé aux Etats-Unis en 1980 dans le but de ramener la scène Oï autour des valeurs de la classe ouvrière (working class), de l'antifascisme, de l'antiracisme et de la fraternité. Les skins SHARP affichent ces idées simples sans s'affilier obligatoirement aux organisations de gauche (même si beaucoup sont militants politiques ou syndicaux).
A l'extrème droite on trouve :
Boneheads : skinheads nationalistes ouvertement nazis. Ils sont très actifs (mais assez discrets en France) et regroupés dans diverses organisations telles Blood and Honour, Hammerskins ou Combat 18 (groupe terroriste clandestin). Les boneheads sont très visibles en Scandinavie ou dans certaines régions des Etats-Unis où ils sont organisés en réseau avec d'autres organisations d'extrème-droite comme le Klu Klux Klan. Le look bonehead se distingue un peu du look skinhead original : il est franchement paramilitaire, les cheveux sont généralement rasés à blanc. Les insignes, souvent discrets, sont la croix gammée, les écussons de la LVF ou de la division Das Reich, la croix celtique, les galons de la Wehrmacht ou de la SS... La symbolique germanique, viking ou celte est souvent utilisée par les bonheads qui marquent ainsi leur rejet des valeurs judéo-chrétiennes et prônent un retour au paganisme européen. Les bonheads se reconnaissent grâce au sigle NS (national-socialisme), généralement accolé au nombre 88 (pour HH, huitième lettre de l'alphabet et initiale de Hitler). Les lacets blancs sont-ils une marque d'appartenance à l'extrême droite? A priori non, mais certains boneheads en ont fait un signe identitaire. De nombreux punks et skinheads ni fascistes ni racistes ont porté des lacets blancs pour l'esthétique. Mais aujourd'hui ces lacets représentent pour beaucoup l'idéologie raciste, le "white power" (comprenez, "le pouvoir à la race blanche" ). Dans certains groupes, le port de lacets blancs est un signe distinctif des boneheads qui ont déja tué. De nos jours, le port des lacets blancs chez des punks ou skinheads non racistes apparaît généralement comme une provocation d'un goût douteux.
La musique des boneheads répond au nom de RAC (rock against communism) ou white power(le pouvoir aux blancs). En France quelques groupes jouent du RIF (rock identitaire français). Le genre musical s'apparente à au punk-rock et à la Oï, mais les groupes les plus récents sont influencés par le punk hard-core ou le heavy metal. On parle alors de hate core (la haine à fond). Certains goths amateurs de satanisme se mêlent occasionnelemnt aux boneheads (sans faire de généralité, il s'agit là plutôt de brebis égarées).
skinheads nationalistes : le terme désigne une foule d'individus qui ne s'affichent pas radicalement adeptes de l'hitlérisme mais appartiennent aux différents courants de l'extrême droite. On trouve ainsi des skins nationalistes antisémites et pro-Palestiniens (certains gravitent autour du MNR, d'Unité Radicale et de certains mouvements pro-palestiniens), ou d'autres anti-Arabes et pro-Israëliens! Le mouvement étudiant nationaliste GUD adopte aussi un look proche de celui des skinheads alors que la plupart de ses membres n'ont aucun lien avec le monde ouvrier, la rue ou les stades de football. Beaucoups de skins nationalistes se recrutent dans les rangs des supporters-hooligans. Mais il est abusif d'affirmer que tous les supporters de football sont forcément des hooligans, ni même des séides de l'extrême-droite! Le football fait partie de la culture skinhead d'origine, sans coloration politique. Il ya une dizaine d'années, les skinheads nationalistes étaient nombreux à fréquenter les meetings du Front National de Jean-Marie Le Pen, mais aujourd'hui le FN préfère se passer de cette publicité.
Il y a aussi des skinheads apolitiques qui considèrent le fait de n'être ni fascistes, ni racistes comme quelque chose de naturel. On les appelle sobrement les apos et ils sont au centre d'une grande controverse. Leur philosophie se résumerait aux trois B du hooligan : « bière, baston, baise ». Les skinheads communistes et rash les suspectent de sympathiser avec les boneheads au nom d'une communauté skinhead. Si certains ont effectivement des relations douteuses, la plupart n'ont tout simplement pas envie de faire de la politique.
De manière plus anecdotique, il existe des mouvements gays skinheads. Le skinhead est devenu un thème classique de la pornographie homosexuelle masculine. C'est un avatar du working class boy, vieux phantasme homosexuel. Et le look skinhead est arboré par certains gays, parfois de manière caricaturale (cheveux rasés, lacets blancs...). Il existe même un groupuscule gay néonazi fondé par un roadie de Skrewdriver : les Gay Aryan Skinheads. On trouve aussi des teufeurs fans de techno hard core ou makina qui adoptent le look skinhead, généralement sans connotation politique, les Gabbers.
Conclusion
La communauté skinhead a existé, mais avant la politisation du mouvement vers 1979-1980 et la dérive d'une partie de celui-ci vers l'extrème-droite. Les skinheads nationalistes ignorent en général la longue histoire des skinheads, l'origine métisse du mouvement et l'importance de la musique reggae dans celui-ci. Il est même impropre de parler aujourd'hui d'une scène skinhead qui serait divisée par la politique, tant les deux mouvances évoluent séparément, indépendamment l'une de l'autre, chacune développant sa propre culture. Retenons que les premiers skinheads sont apparus il y après de 40 ans et qu'ils n'étaient en aucun cas ni racistes, ni fascistes.
Source : wikipédia
Pour compléter la lecture vous pouvez aussi visionner le documentaire Skinhead Attitude programmé sur Arte il y'a quelques mois. Et d'autres documentaires ( merci à Rasthor pur le deuxième lien ) :
http://www.dschointventschr.ch/eng [...] inhead.htm
http://www.films-graindesable.com/nosfilms/skin.html
Dégénérécence du mouvement : le RAC
La musique (tout comme pour le mouvement skinhead) est un des éléments de base de la mouvance bonehead. C'est d'ailleurs autour des concerts Oi ! qu'à la fin des années 70 le National Front a recruté. Pour lutter contre cette tentative de récupération de la scène par l'extrême-droite et la propagation d'idées nauséabondes au sein du show-business anglais (cf. les propos racistes de Eric Clapton), de nombreux groupes engagés tels the Clash se retrouvent à l'initiative de Red Sanders pour des concerts antifascistes appelés Rock against racism. En réaction, les fascistes créent les RAC (Rock against communism). Aujourd'hui RAC désigne la musique de groupes skins néo-nazis prônant la supériorité de la race blanche. Le RAC reste le principal vecteur de leurs "idéologies".
Le groupe phare bonehead était SKREWDRIVER, dont le leader était Ian Stuart Donaldson (décédé en 1993 dans un accident de voiture). Ian Stuart et son groupe était l'animateur de Blood & Honour. Blood and Honour est aussi un label comptant entre autres parmi ses groupes Celtic Warriors, Razor Edge, No Remorse , English Rose, Squadron. Il existe de par le monde un multitude de groupes skins fachos. Leurs disques sont distribués plus ou moins clandestinement par correspondance et maintenant par l'internet.
En France
En France, il existe aussi des groupes boneheads de RAC. Certains se retrouvent maintenant sous l'appelation RIF, Rock identitaire français (même si sous ce nom générique, l'on trouve d'autres styles que la Oi ! comme la rock-variété de Brixia).
La scène bonehead française présente actuellement un état de décomposition avancée au regard de la situation dans les autres pays européens. Non pas que la mouvance en elle-même ait disparu. On compte sans doute toujours environ 600 boneheads se revendiquant légitimement comme tels. Mais le niveau d'activité de la génération actuelle est pitoyable à côté de celui de la génération précédente. Il demeure d'ailleurs peu de représentants de celle-ci encore en service. D'une façon générale, la durée de vie des fanzines ou des groupes n'a jamais été aussi brève. Ultime Combat à Marseille aura duré six mois (2 numéros), Final Solution à Toulouse un an (3 numéros), etc. Cette situation est en partie liée à la faiblesse du milieu musical. La scène française compte peu de groupes stables, susceptibles d'offrir un quelconque intérêt pour des interviewes, quel que soit le style de musique, Oi! ou RAC : 9ème Panzer Symphonie (Essonne), Celtic Cross (Bretagne), Elsass Korps (Alsace), Bagadou Stourm (Bretagne), Panzerjäger (Nord), Durandal (Val d'Oise), ainsi que quelques groupes toulousains comme Sang pour Sang, Chenin Blanc, ou Skuld. Une majeure partie de ces groupes est d'ailleurs liée à "l'ancienne" génération. Par ailleurs, il est indéniable que le mouvement a une foi moindre en lui-même, ce qui a conduit certains à se reconvertir sur la scène Black Metal ou Hard Core. Pour autant des concert ont lieu avec quelques endroits incontournables comme la région de Bourges, Chartres, Limoges, Auxerre (avec l'association Bourgogne Rock), Lyon et les Vosges / Alsace. Cette dernière région s'affirme de plus en plus comme l'espace privilégié de développement de la culture bonehead. L'équipe de Poster Service à Gerbeviller, le vivier bonehead de Gerardmer et les Alasaciens fournissent la base suffisante à l'organisation de concerts réguliers et à un activisme tranquille. La proximité de l'Allemagne est pour beaucoup dans cette situation. Non seulement les caractéristiques du milieu sont les mêmes, en particulier du point de vue de la ruralité, mais el voisin germanique fournit parfois une partie du public des concerts alsaciens. Pour autant, le milieu vosgien reproduit la même situation de division et de rivalités que l'on peut retrouver n'importe où, malgré les appels incessants à l'unité et l'apparent soutien aux prisonniers. Ce dernier point est d'ailleurs une source de querelle sans fin, l'équipe de Blood and Honour accusant régulièrement les autres structures s'occupant du soutien aux prisonniers (SP88 en Normandie ou Sang et Honneur à Gerbeviller) de ne pas reverser l'argent collecté par le biais de la distribution de CD et badges.
C'est donc une scène encore très largement marquée par l'amateurisme. La musique White Power, le RAC (Rock against communism) est pourtant née en Angleterre à la fin des années 1970, contribuant à politiser la mouvance skinhead grâce aux éléments les plus radicaux du National Front. Mais la France n'a été que tardivement touchée par le phénomène. Les structures de diffusion n'ont pas de statut commercial et se rabattent sur le statut association loi 1901 ou sur pas de statut du tout. La loi 1901 leur interdit en principe de faire des bénéfices mais cette entrave est facilement contournable en salariant les membres de l'association. Par ailleurs, le statut est très confortable du point de vue juridique. De fait, la diffusion est composée comme suit : - Une majorité de petits catalogues de VPC liés le plus souvent à des fanzines ainsi que des labels amateurs. Ces listes sont souvent crypto-NS mais il n'est pas rare de les voir afficher un certain apolitisme, aussi bien dans les styles musicaux que dans les opinions exprimées, même si la xénophobie est un référent commun.
- L'émérgence de deux ou trois structures à vocation professionnelle. Ces structures ne sont guère différentes des "amateurs" puisque c'est là aussi de la VPC. Mais le matériel proposé montre une démarche de contact avec la scène européenne. Outre Musique & tradition à Lyon qui distribue tous les styles ou BoHa Rds en région parisienne, le principal label et catalogue est Pit Rds dans l'Esonne. Fondé en 1994, le label n'a pas réellement de style privilégié, ayant même été le premier à produire un groupe de RIF, l'inoxydable Vae Victis, sur l'une de leur première compilation France Explosion. L'équipe est malgré tout plutôt orientée Oi! et RAC et c'est sans doute la structure de diffusion la plus liée aux productions étrangères White Power. Celles-ci constituent plus de 90% du catalogue avec quelques "grosses" pointures comme les américains de Bound for Glory, les australiens de Fortress ou les italiens de Gesta Bellica. Il était inévitable que ce développement suscite des rivalités et des jalousies, que ce soit avec d'autres structures aux mêmes objectifs comme Memorial Rds ou des groupes boneheads refusant cette dérive commerciale. C'est le cas d'une partie des boneheads du Nord posant la question la plus simple qui soit : "Qui tire tous les liens de ces groupes ? Les sous des concerts, maillots, qui en bénéficie ? Depuis 20 ans tous ces gens se disant pour la race blanche, qu'ont-ils fait de tout l'argent ramassé ? Ils se foutent du mouvement. Leur porte-monnaie est plus important." Ce type de discours n'est pas sans rappeler celui qui amena les CHS (Charlemagne Hammer Skins) à se rapprocher de la scène Black Metal : "Tous ces habiles marchands sans scrupules au service de leur seul et unique intérêt sont conscients des faiblesses morales du mouvement, ils sont conscients que la scène skinhead est Le Havre de paix des pires matérialistes [...]. L'artificielle extase de ces individus primaires est donc assurée au mieux par des catalogues de plus en plus soignés autant en présentation qu'en choix et leur offrant, moyennant des sommes majorées d'une énorme marge bénéficiaire, les derniers gadgets dans le vent pour parfaire leurs panoplies de nazis du dimanche."
Ce constat est bien sûr extensible à tout le commerce White Power européen et nord-américain. Il suffit de consulter quelques catalogues pour remarquer à quel point l'offre des babioles nazies s'est étendue. La production et diffusion française fait heureusement pâle figure et se limite à quelques structures. Le catalogue de Pit Rds est emblématique de cette situation. Mis à part quelques pins ou T-shirts... Il faut sans doute y voir la conséquence d'une législation répressive assez ferme de la part de l'Etat français, contrairement à celle d'autres Etats comme la Belgique par exemple. De la même façon, les boutiques directement gérées par des skinheads sont rares depuis la disparition des magasins parisiens, du Chelsea au Darklords. Elles se limitent à Cherbourg, Béthune et Saint-Omer, ou encore à Limoges.
Cette situation générale du milieu nazi-skin est donc plutôt encourageante et explique que la dizaine de RG travaillant à plein temps sur la mouvance ne soit pas surchargée de travail. Même politiquement, le constat est vite fait. Si le FN reste LA référence politique, c'est surtout parce que le DPS continue de représenter un Eldorado potentiel, une structure amenant reconnaissance et émoluments divers. L'enquête parlementaire sur le service de sécurité du FN, pour aussi incomplète qu'elle soit, a montré succintement que la mouvance bonehead était l'une des filières de recrutement en personnel motivé. Les liens avec le MNR sont globalement inexistants et seul le GUD, ponctuellement, en fonction des situations régionales, parvient à nouer quelques contacts. C'est en particulier le cas à Lille ou Toulouse, mais la méfiance reste latente. L'une des causes en est certainement l'importance des différences sociales entre des gudards issus de la petite et moyenne bourgeoisie et des skinheads à l'origine sociale modeste ou prolétaire. On est donc loin de la grande période du PNFE, comprenant quelques dizaines de skinheads politisés. De la même façon, les liens avec l'étranger sont minimes. Mis à part les contacts musicaux, la scène française n'a que peu de relais avec les pays européens, à l'exception des boneheads des régions frontalières, Nord et Alsace. Mais cela reste lié à l'esprit d'ouverture des boneheads allemands ou belges. De ce point de vue, la palme revient à ces derniers qui ont monté en moins de deux ans un pôle musical efficace à Brugges avec le café De Kastelein. Organisant au moins un concert de Oi! par mois, l'équipe du Kastelein se situe à la conluence géographique et musicale de la scène bonehead nord-européenne. Cela rend encore plus manifeste le contraste entre celle-ci et la scène française.
(Les sources des infos sur la situation en France sont issues du #1 (nouvelle série)de la revue antifasciste REFLEXes).
Découvrir la Oï
www.juke-punk.net
www.banlieuerouge.com
> Vous pouvez télécharger des titres en tout légalité.
Connexes & Annexes
http://www.aidh.org/Racisme/Actu_2000/Actu_skin.htm > un maginifque lien faisant l'amalgame entre skinhead & nazi.
http://internet.bap.admin.ch/f/arc [...] extrem.htm > des rapports pdf ne faisant encore pas distinctions entre skin & nazillon - a noter qu'il en emerge un projet de loi - a lire pour comprendre ou se situe le piège de la généralisation.
Merci à Rasthor
Musique !
Oï & Oï politisée
- Reich Orgasm
- Trostskids
- Camera Sliens
- Al Kappot
- Groupuskull
- Haine Brigade
- Kamizol
- Kommintern Sect
- Kromozom 4
- La souris déglinguée
- Les portes manteaux.
- OTH
- The Herberts
- Vortex
- Verlorene Jungs
- The Opressed
- Sourire Kabyle
- BSV
- Collabos
- Kidnap
- Wunderbach
- West Side Boys
- Action Dissidente
- Brigada Flores Magon
- Banlieue Rouge
- Lanterne Rouge
- 4 Skins
- Action Direct
- Agressive Agricultor (Punk/Oi/Hardcore)
- Ausweis
- Berurier Noir ( oui oui )
- Bierpatrioten
- Bleach Boys
- Broilers
- Bulldozer (punk/oi)
- Chicharrica
- Cockney Rejects
- Decibelos
- Déments tragiques
- Distemper (Russe!Excellent)
- DropKick
- Kaos Urbano
- Kromen
- Kromozom 4
- Lucrate Milk
- Non servium
- Oi Polloi
- Oi Va Voi
- Ostiada oi!
- Parrabellum
- Peru Chilie
- Pilseners
- Punkability (punk forcément)
- Refused (plus moderne/punk hardcore)
- Shark Soup
- Suburban R>ebels
- The Oi Scouts
- Vanilla Muffins
Bon après vous avez plein de compils comme french connection, chaos en france, chaos en europe, sharp, sweet & sexy...
Ska
- The Business
- The Specials
RAC
Je liste les groupes de RAC, après je ne réponds de rien, si vous écoutez vous comprendrez que c'est bien sur la dérive dont on parle avec Skrewdriver. C'est de la zik de bonehead. Je ne peux pas être tenu responsable des propos des groupes et HFR non plus. Si vous écoutez c'ets pour votre culture musicale et savoir ce qu'est le RAC.
- 9ème Panzer Symphonie
- Arianrhod
- Bagadou Stourm
- Brutal Combat
- Bunker 84
- Chevrotine
- Decadence Culture
- Dernier Rempart
- Division Skinhead
- Evil Skins
- Fraction Hexagone
- Fraternité Blanche
- Jeunesses Patriotes
- Legion 88
- Nettoyage Ethnik
- Nordfront
- Panzerjäger
- Skrewdriver > Sauf les premiers albums qui sont de la très bonne Oï mais bon la dérive ...
- Snix
- Stahlgewitter
WEBRADIO
Une webradio pour écouter de la oi en permanence :]
Flux OGG (foobar requiered ) ou sinon vous faux un dsp pour winamp afin de décoder l'ogg.
http://oi.ham-radio-op.net:8000/stream.ogg.m3u
Voila :]
Message édité par erz- le 31-08-2005 à 19:56:38