SEDAN / STEPHANE NORO : « Frau n’a pas fait exprès »
mardi 17 octobre 2006 - 19 h 26 - Aurélien CANOT
 
 
 
 
Même si sa saison est presque terminée, Stéphane Noro n’en veut pas à Frau. Le Sedanais sait qu’il n’avait pas l’intention de l’agresser. Et il a été touché que le Parisien prenne de ses nouvelles.
 
Stéphane Noro, comment vous sentez-vous trois jours après cette faute de Frau qui met un terme quasi définitif à votre saison ?
Je suis un triste et un peu déçu. Maintenant, c’est comme ça. C’est fait, je ne peux pas revenir dessus. Je vais devoir faire avec, l’important est de me soigner et de tout faire pour revenir plus fort.
 
C’est un énorme coup d’arrêt pour vous sur le plan individuel. D’autant que vous vous étiez déjà blessé en début de saison…
C’est clair. Maintenant, cette blessure de début de saison n’était pas grave. Là, il s’agit d’une grosse blessure, c’est dommage. J’étais bien, j’avais marqué trois buts. C’est comme ça.
 
Revenons sur cette action. Vous souvenez-vous de ce qui s’est passé ?
Oui, je m’en souviens très bien. Frau fait un contrôle un peu long, moi j’arrive et j’intercepte le ballon. Il laisse son pied en l’air et vient frapper mon genou. Le choc était vachement violent et je l’ai senti. Je me doutais que c’était une grosse blessure, mais je ne pensais pas que c’était les croisés. En tout cas, j’ai su que c’était grave car ça a tapé fort et ça a craqué.
 
On vous a vu au bord de la touche, prêt à revenir sur le terrain. Mais vous avez rapidement senti que ce n’était pas possible…
Le problème c’est que quand le coup est arrivé, comme j’ai senti que c’était grave, je me suis crispé. Le kiné n’a donc pas pu déplier ma jambe et faire les tests par rapport aux croisés comme ça se fait d’habitude. Ensuite, dès que j’ai voulu me relever pour essayer de courir, je me suis relâché et j’ai tout de suite senti qu’il n’y avait pas possibilité. De là, j’ai fait les tests médicaux et j’ai su qu’il y avait une rupture des ligaments croisés.
 
« Même s’il est suspendu six mois, je ne jouerai pas demain »
 
En voulez-vous à Pierre-Alain Frau ?
Non, pas spécialement, il m’a appelé, il a pris de mes nouvelles. Il est conscient qu’il n’a pas eu un mauvais geste, mais qu’il a été maladroit. Ce n’est pas un joueur réputé méchant, tout le monde le sait. C’est un geste malencontreux de footballeur, d’attaquant. Nous sommes soumis à ce genre de gestes et à ce genre de blessures. Cela m’arrive aujourd’hui, mais cela aurait très bien pu arriver à quelqu’un d’autre. Il faut faire avec.
 
Avez-vous senti Pierre-Alain Frau très touché par ce qu’il vous arrive ?
Oui, il est très, très peiné. Mais que peut-il dire de plus ? Il sait que je suis blessé pour un long moment, voilà. Je l’ai vu après le match au Parc, il est venu me voir : j’avais mal, je ne savais pas exactement ce que j’avais, je ne pouvais rien lui dire de plus. Je l’ai eu lundi au téléphone lorsqu’il a appris la gravité de ma blessure. Avec le recul, je suis pratiquement sûr qu’il n’a pas fait exprès et que c’est un geste involontaire. Quoi qu’il en soit, la blessure est là.
 
Etes-vous touché par la démarche de Frau, qui aurait très bien pu ne pas prendre de vos nouvelles ?
C’est clair que c’est bien. Cela prouve au moins qu’il a conscience de son geste et qu’il sait ce qu’il a fait. Frau est le genre de personne qui fait attention à ce genre de geste. Cela m’a fait plaisir qu’il appelle pour prendre de mes nouvelles.
 
Que pensez-vous de la réaction de votre président, qui exige une suspension exemplaire pour Frau ?
Je ne suis pas la commission de discipline. Quoi qu’il en soit, la blessure est là, je serai indisponible pendant six mois. Si infliger une forte suspension à Pierre-Alain Frau est la meilleure des solutions, je ne sais pas. Même s’il est suspendu six mois, je ne jouerai pas demain. Cela ne changera rien. C’est arrivé, cela arrivera encore. Ce que je peux dire c’est que le joueur était très déçu, très peiné et que moi je suis très déçu de ce qui m’arrive car ma saison est presque terminée.