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Même «caviardé» dans sa version publique pour ne pas porter atteinte au secret de la défense nationale, le dernier rapport lève un coin du voilesur ces agents de l'ombre : profiter de la naïveté de trop d'élus, de cadres d'entreprise ou encore d'universitaires pour piller le savoir-faire et les bijoux de famille de la France. «Le premier, historique, est l'infiltration», notamment orchestrée par le(FSB(SVR) eGRU)Pas moins de 41 d'entre eux, déclarés persona non grata («PNG» dans le jargon des services), avaient été expulsés au lendemain de l'invasion de l'Ukraine - dont six surpris par la DGSI en flagrant délit alors qu'ils traitaient une source sur le territoire national et 500 autres font l'objet d'une fiche d'interdiction d'accès au territoire. «la Chine est la puissance étrangère de loin la plus active en matière d'espionnage dans les laboratoires de recherches scientifiques, notamment pour des financements proposés à des structures universitaires de taille moyenne qui peuvent souffrir d'un manque de moyens et de reconnaissance». Portés par des moyens colossaux «puisque l'équivalent de la DGSE chinoise peut se prévaloir de plus de 250.000 agents (contre 7.000 pour la DGSE française, NDLR)», les services de Pékin peuvent compter sur une loi chinoise du 28 juin 2017 qui stipule que «tout citoyen doit soutenir, assister et coopérer avec les activités liées au renseignement national» C'est ainsi, relate le rapport, que le parti des «cinquante centimes» (wumao dang) emploierait une constellation de commentateurs payés 50 centimes de yuan pour chaque article ou publication favorable au PCC sur les réseaux sociaux. Ce que les parlementaires nomment le «recours aux diasporas» concernerait ainsi 600.000 personnes en France. « le pouvoir chinois aurait investi 1,3 milliard d'euros par an depuis 2008 pour mieux contrôler son image dans le monde »n France, plusieurs médias privés seraient ainsi «sous contrôle du PCC», à l'image du quotidien «Nouvelles d'Europe» édité en idéogrammes. Le rapport rappelle qu'à l'université de Lyon 3 «l'institut Confucius a ainsi été fermé en 2013 après la nomination d'un directeur chinois qui exigeait de prendre part à la définition des contenus pédagogiques et des enseignements diplômants de l'université».
François Fillon a déclaré que le plus grand nombre d'ingérences auxquelles il avait été personnellement confronté émanaient des États-Unis. L'ex-chef du gouvernement a révélé que, durant son quinquennat à Matignon (2007-2012), il avait été «écouté avec le président Sarkozy pendant cinq ans par la NSA», les «grandes oreilles» de la National Security Agency. Forte de 19.572 postes tous services confondus en 2022, elle a bénéficié depuis d'une augmentation continuelle de ses crédits en fonds normaux pour dépasser l'année dernière les trois milliards d'euros (dont 935,9 millions pour la seule DGSE, qui a tout réorganisé en interne). La lecture du rapport de la DPR nous apprend qu'elle peut donc aussi bien prendre la forme d'un commerçant chinois, d'un logiciel espion placé dans les téléphones du président de la République et de quatorze de ses ministres, comme lors du scandale Pegasus. Ou d'un nouveau satellite russe, tel que le Kosmos-2558 placé par Moscou, le 1er août 2022, quelques mois après l'invasion de l'Ukraine, à 450 kilomètres d'altitude dans l'orbite d'un satellite militaire américain afin de le perturber et de siphonner des informations.
Plus que jamais, les services doivent avoir la capacité de lire le dessous des cartes d'un jeu rebattu par les guerres. Et offrir une boussole à l'exécutif qui en a tant besoin.
https://www.lefigaro.fr/internation [...] t-20231102
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