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Les Etats-Unis vont financer un système pour contourner la censure du Net mise en place par la Chine
Les internautes désireux de naviguer sur Internet en toute discrétion, par exemple pour tromper la surveillance de leur employeur ou de leur gouvernement, disposent de toute une gamme d'outils plus ou moins efficaces. Depuis quelques mois, la société californienne SafeWeb propose un service gratuit et simple d'utilisation. Pour brouiller sa piste sur le Net, il suffit de faire transiter sa connexion par le serveur de SafeWeb, qui se charge de masquer les adresses de l'usager et des sites visités, de crypter les flux de données et de désactiver les mini-logiciels de traçage et de surveillance (cookies, scripts, flashes, bug-windows...) utilisés secrètement par certains prestataires.
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• LE MONDE | 06.09.01 | 16h01
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L'utilisateur de SafeWeb peut même recevoir la liste des serveurs qui ont tenté de l'espionner.
Bien entendu, les pays autoritaires qui ont installé des systèmes de filtrage et de blocage connaissent l'existence de SafeWeb et ont commencé à en interdire l'accès à partir de leur territoire. SafeWeb a donc perfectionné son système, en créant un réseau de serveurs intermédiaires, équipés d'un logiciel en téléchargement gratuit baptisé Triangle Boy. Plusieurs milliers de bénévoles anonymes, répartis sur tous les continents, ont accepté de mettre leurs ordinateurs au service de cette opération de diversion. Une croisade de cette envergure est sans doute très coûteuse, mais SafeWeb n'est pas tout à fait une entreprise comme les autres : l'un de ses trois principaux investisseurs est le fonds de capital-risque In-Q-Tel, directement géré par la CIA. Dans un souci de transparence, SafeWeb a décidé de publier cette information sur son site - tout en se présentant comme une société privée indépendante, à but essentiellement lucratif.
Grâce à ses contacts privilégiés, SafeWeb a été choisie par le gouvernement des Etats-Unis pour mettre en place sur Internet un système ambitieux visant spécialement la Chine, accusée par Washington d'empêcher ses citoyens d'accéder aux sites Web de nombreux médias américains et de dissidents chinois réfugiés à l'étranger. L'agence fédérale chargée de superviser cette opération est l'International Broadcasting Bureau, qui gère les grandes stations de radio officielles du gouvernement des Etats-Unis héritées de la guerre froide, telles que Voice of America (VOA) ou Radio Free Asia...
La configuration du futur réseau de contournement de la censure chinoise n'a pas été divulguée, mais SafeWeb ne cache pas que la tâche sera rude, car les autorités de Pékin semblent déterminées à mettre en œuvre des moyens importants pour trouver une parade. |
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