gURuBoOleZZ a écrit :
Non. C'est la seconde fois que cela est dit sur le forum, et une personne a déjà rectifié. Le SACD n'est pas codé sur 24 bit mais sur 1 bit. Sa fréquence d'échantillonnage est par contre 64 fois supérieure à celle du CD. D'un côté le PCM : 44.1/16 jusqu'à 192/24 (DVD-A stéréo)
Le DSD de l'autre : 2822/1
Je crois que je peux affirmer sans risque de me tromper que tout le spectre neuronal de l'humanité est capable de comprendre que les deux techniques (PCM et DSD) ne sont pas directement comparable à coup de chiffres. Il est donc inutile d'opposer profondeur ou échantillonnage de ces supports. Lequel du CD ou du SACD est le meilleur : celui qui dispose d'une profondeur annoncé 16 fois supérieure (CD) ou celui qui échantillonne 64 fois plus précisement ? Celui qui répond par l'un ou par l'autre n'a rien compris. Si les deux formats ou techniques doivent être comparés, c'est autrement que par la rhétorique du celui-ci à la plus longue vs celui-là qui a la plus grosse.
Cela dit, il faudrait encore revenir sur l'affirmation du "son analogique" du SACD. Le SACD n'est pas plus analogique que le CD. C'est une affirmation commerciale qui repose sur une simple analogie entre la courbe dessinée par un support dit analogique et celle, toujours inexistante, que vise à reproduire le numérique. Le SACD "pose" plus de points que le CD, mais il n'est pas plus anaologique pour autant. Adhérer à ce raisonnement reviendrait à accepter l'idée que qu'un échantillonnage à 48000 Hz (DVD Vidéo) est plus déjà un peu plus analogique que l'échantillonnage CD à 44100 Hz. Ou qu'un échantillonnage à 10000 Hz sonne plus numérique que le CD. Or si l'on écoute un échantilonnage aussi pauvre (fréquences tronquées à 5 Khz), c'est immanquablement à l'analogique (téléphones, radios grandes ondes, 78 tours) que l'on risque de se référer.
Enfin, la supériorité du SACD vaut essentiellement par l'ajout de canaux absents du CD. La triphonie, la quadraphonie, le 5.1, le 2+2+2 : c'est largement suffisant pour expliquer en quoi le SACD peut être supérieur au CD, sans avoir besoin d'aller chercher dans des explications aussi techniquement ridicules que celles de Descartes expliquant les passions de l'âme par le biais des esprits animaux sprintant du cortex à la rate en se bousculant dans les vaisseaux sanguins. Lui en tout cas est passé à la postérité. Il n'y a pas non plus de voile ou de couverture sur le CD que le SACD retirerait. Lorsque le CD est sorti, personne n'a crié au scandale, pas même la presse audiophile, plutôt en extase devant la transparence offerte par le CD et inaccessible avec le vinyl. Ce n'est que deux ou trois ans plus tard que le CD a été contesté. Les raisons ont été identifiées, et n'ont rien à voir avec une prétendue froideur du numérique. Il suffit de consulter les publicités de l'époque. Le CD, c'est le son "lazer", l'absence de souffle, la pureté même. Le problème, c'est que les microphones ne sont pas numériques, et qu'ils captent et génèrent leur propre souffle. Plutôt que d'expliquer le phénomène au mélomane furieux d'entendre du souffle (c'était vraiment l'ennemi des années 80) sur son achat pourtant estampillé DDD devant garantir une pureté de cristal, les algorithmes anti-bruits (rendus possibles avec le traitement numérique) se sont chargé de faire sonner le CD conformément à la pub. Ces algo étaient primitifs, et les personnes chargées de les utiliser n'avaient guère d'expérience. Ainsi, lorsque des rééditions d'enregistrement vynils sont sortis en CD, les comparaisons faisaient clairement apparaitre une disparition de nuances très fines, dissoutes avec le bruit. Idem pour les nouvelles captations 100% numérique, elles aussi traitées sans scrupules. Le MP3, qui procède parfois de même (en jouant sur l'ATH, notre seuil théorique de perception), se voit critiqués sur les mêmes point. Le problème est qu'aujourd'hui, certains audiophiles répètent les arguments entendus en 1985 alors qu'ils n'ont plus de raison d'être. S'ils répétaient ceux de 1958, ils iraient vanter la supériorité de la monophonie. En effet, lorsque la stéréo s'est répendue, la publicité se chargaient de vanter la mise en espace extraordinaire de la nouvelle technologie. Résultats : la stéréo ping-pong est apparue, rendant finalement plus naturelle l'ancienne monophonie. Ce n'est qu'un peu plus tard que tout est rentré dans l'ordre. Si une idée reçue a été chassée (stéréophonie < mono) mais pas l'autre (numérique = froid), c'est sans doute parce que ce dernier offre aux personnes des concepts techniques assez complexes qu'ils peuvent manipuler à loisir sans même les comprendre. D'où toutes les aberrations que l'on peut glâner un peu partout sur le numérique et ses comparaisons insensées avec l'analogique.
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