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| Sujet auquel vous répondez | |
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| Sujet : [Galerie] Cygne d'Etang - Le Cygne sans Elle | |
| bricocoman | j'aime tout particulièrement cette dernière :) c'est de bon goût, c'est tout simple |
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| Vue Rapide de la discussion |
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| bricocoman | j'aime tout particulièrement cette dernière :) c'est de bon goût, c'est tout simple |
| _Jam | Originalité, talent et rafinement. La classe. +1 fan |
| Cygne_d_Etang | http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/fleurs200.jpg Résignation Paul Verlaine Tout enfant, j'allais rêvant Ko-Hinnor, Somptuosité persane et papale, Héliogabale et Sardanapale ! Mon désir créait sous des toits en or, Parmi les parfums, au son des musiques, Des harems sans fin, paradis physiques ! Aujourd'hui, plus calme et non moins ardent, Mais sachant la vie et qu'il faut qu'on plie, J'ai dû refréner ma belle folie, Sans me résigner par trop cependant. Soit ! le grandiose échappe à ma dent, Mais, fi de l'aimable et fi de la lie! Et je hais toujours la femme jolie, La rime assonante et l'ami prudent |
| Cygne_d_Etang |
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| patcat | Magnifique
Bravo pour tes photos et le choix des textes. Je me suis replongé avec délectation dans des poèmes "presque" oubliés. Merci pour ces purs moments . |
| Cygne_d_Etang |
:jap: mais je ne suis pas un rapide moi ;) en tout cas, ce n'est peut etre pas grand chose, mais la galerie s'est trouvee un titre |
| mmh j'attendais ce topic avec impatience :wahoo: bravo pour toute cette orginalité ! |
| Cygne_d_Etang | http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/rugby100.jpg Mâché D. Herrero Le match est terminé et les scarifications attestent de la rudeur du combat. La carroserie du rugbyman est "mâchée", comme passée entre les pales rageuses d'une moulinette ou les mâchoires sans pitié d'un requin géant. Le dos zébré d'éraflures, les arcades boursouflées, la lippe gonflée et la palette d'ecchymoses racontent l'usure des chocs. Chaque morceau de chair est endolori. Le corps a bonne mémoire. Bien longtemps après la fin de ma carriere, je me rappelle encore de la douleur diffuse d'après-match, et le curieux bonheur qu'elle procure. Mâché, je glissais vers l'obscurité des vestiaires avec un plaisir indicible, ivre de l'adréaline du combat. Le rugbyman qui enlève sa parure de guerre doit encore surmonter une somme de petite souffrances, prolongement de la bataille. Il faut öter le short et le maillot de toile rêche sans toucher les écorchures des coudes et des genoux. En décollant la bande d'élastoplaste, on s'arrache quelque poils de mollet, tandis que l'ongle fendu de l'orteil sanguinolent colle aux chaussettes, la sueur ruisselle dans les plaies menues, et le doigt foulé ne parvient pas à défaire les lacets des crampons. C'est l'heure de la douche, ablution réparatrice. Lavé de la terre et du sang, je ne pense alors qu'à la pinte de bière fraiche qui m'attend dehors. J'ai parfois l'impression qu'on ne fait du sport que pour l'immense réconfort de l'après. |
| C'est vraiment très fin et quelle originalité l'accompagnement en poésie :jap: J'aime beaucoup la délicatesse qui en ressort, bravo ! A quand un poème du photographe?! ;) Bonne soirée :hello: |
| Novocaine_80 | La photo du bébé qui te sert désormais d'Avatar est tout simplement excellente !!
Un beau grain la PDC est judicieuse La compo impec Le moment et l'expression sont pris comme il le fallait N&B no comment J'adore félicitations je suis jaloux !! :D |
| Shooter | Ca va, tu arrives à t'en tirer pas trop mal avec mon ex-Helios... :o
(très très bon travail, je suis fan) |
| Cygne_d_Etang | http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/caravane.jpg L'Etrangère L. Aragon - L. Ferré Il existe près des écluses un bas quartier de bohémiens Dont la belle jeunesse s'use a démêler le tien du mien En bandes on s'y rend en voiture ordinairement au mois d'août Ils disent la bonne aventure pour des piments et du vin doux On passe la nuit claire à boire on danse en frappant dans ses mains On n'a pas le temps de le croire il fait grand jour et c'est demain On revient d'une seule traite gai sans un sou vaguement gris Avec des fleurs plein les charrettes son destin dans la paume écrit J'ai pris la main d'une éphémère qui m'a suivi dans ma maison Elle avait les yeux d'outremer elle en montrait la déraison Elle avait la marche légère et de longues jambes de faon J'aimais déjà les étrangères quand j'étais un petit enfant Celle-ci parla vite vitre de l'odeur des magnolias Sa robe tomba tout de suite quand ma hâte la délia En ce temps-là j'étais crédule un mot m'était promission Et je prenais les campanules pour les fleurs de la passion A chaque fois tout recommence toute musique me séduit Et la plus banale romance m'est l'éternelle poésie Nous avions joué de notre âme un long jour une courte nuit Puis au matin bonsoir madame l'amour s'achève avec la pluie |
| arfalchon | EX-CEL-LENT !!!
Superbes photos, et j'adore le lien que tu as fait entre photo et poésie...Un grand bravo vraiment ! |
| Cygne_d_Etang | http://yann.marecal.free.fr/divers [...] urope2.jpg Chant d'Automne Charles Beaudelaire I Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres; Adieu vive clarté de nos étés trop courts! J'entends déjà tomber avec des chocs funèbres Le bois retentissant sur le pavé des cours. Tout l'hiver va rentrer dans mon être: colère, Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé, Et, comme le soleil dans son enfer polaire, Mon cur ne sera plus qu'un bloc rouge et glacé. J'écoute en frémissant chaque bûche qui tombe; L'échafaud qu'on bâtit n'a pas d'écho plus sourd. Mon esprit est pareil à la tour qui succombe Sous les coups du bélier infatigable et lourd. Il me semble, bercé par ce choc monotone, Qu'on cloue en grande hâte un cercueil quelque part. Pour qui? - C'était hier l'été; voici l'automne! Ce bruit mystérieux sonne comme un départ! II J'aime de vos longs yeux la lumière verdâtre, Douce beauté, mais tout aujourd'hui m'est amer, Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l'âtre, Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer. Et pourtant aimez-moi, tendre cur! soyez mère Même pour un ingrat, même pour un méchant; Amante ou sur, soyez la douceur éphémère D'un glorieux automne ou d'un soleil couchant. Courte tâche! La tombe attend; elle est avide! Ah! laissez-moi, mon front posé sur vos genoux, Goûter, en regrettant l'été blanc et torride, De l'arrière-saison le rayon jaune et doux! |
| Cygne_d_Etang | http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/herbes.jpg Promenade sentimentale Paul Verlaine Le couchant dardait ses rayons suprêmes Et le vent berçait les nénuphars blêmes ; Les grands nénuphars, entre les roseaux, Tristement luisaient sur les calmes eaux. Moi, jerrais tout seul, promenant ma plaie Au long de létang, parmi la saulaie Où la brume vague évoquait un grand Fantôme laiteux se désespérant Et pleurant avec la voix des sarcelles Qui se rappelaient en battant des ailes Parmi la saulaie où jerrais tout seul Promenant ma plaie ; et lépais linceul Des ténèbres vint noyer les suprêmes Rayons du couchant dans ces ondes blêmes Et les nénuphars, parmi les roseaux, Les grands nénuphars sur les calmes eaux. |
| Cygne_d_Etang | lanimal => argentique et bridge
angelus :jap: |
| Angelus | Magnifique gallerie!
Toutes mes felicitations! Quand je serais grand je ferais la meme chose (trad: mes photos ne valent pas encore qu'on cherche un poeme a leur associé, mais des que j'aurais compris comment marche mon appareil, je ferais pareil :D ) |
| Cygne_d_Etang | http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/vans11.jpg La montagne Jean Ferrat Ils quittent un à un le pays Pour s'en aller gagner leur vie Loin de la terre où ils sont nés Depuis longtemps ils en rêvaient De la ville et de ses secrets Du formica et du ciné Les vieux ça n'était pas original Quand ils s'essuyaient machinal D'un revers de manche les lèvres Mais ils savaient tous à propos Tuer la caille ou le perdreau Et manger la tomme de chèvre Pourtant que la montagne est belle Comment peut-on s'imaginer En voyant un vol d'hirondelles Que l'automne vient d'arriver ? Avec leurs mains dessus leurs têtes Ils avaient monté des murettes Jusqu'au sommet de la colline Qu'importent les jours les années Ils avaient tous l'âme bien née Noueuse comme un pied de vigne Les vignes elles courent dans la forêt Le vin ne sera plus tiré C'était une horrible piquette Mais il faisait des centenaires A ne plus que savoir en faire S'il ne vous tournait pas la tête Pourtant que la montagne est belle Comment peut-on s'imaginer En voyant un vol d'hirondelles Que l'automne vient d'arriver ? Deux chèvres et puis quelques moutons Une année bonne et l'autre non Et sans vacances et sans sorties Les filles veulent aller au bal Il n'y a rien de plus normal Que de vouloir vivre sa vie Leur vie ils seront flics ou fonctionnaires De quoi attendre sans s'en faire Que l'heure de la retraite sonne Il faut savoir ce que l'on aime Et rentrer dans son H.L.M. Manger du poulet aux hormones Pourtant que la montagne est belle Comment peut-on s'imaginer En voyant un vol d'hirondelles Que l'automne vient d'arriver ? ------------------------------------------------------------------------------------ http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/flavien5.jpg Heureux qui comme Ulysse Georges Brassens Heureux qui comme Ulysse A fait un beau voyage Heureux qui comme Ulysse A vu cent paysages Et puis a retrouvé après Maintes traversées Le pays des vertes allées Par un petit matin d'été Quand le soleil vous chante au cur Qu'elle est belle la liberté La liberté Quand on est mieux ici qu'ailleurs Quand un ami fait le bonheur Qu'elle est belle la liberté La liberté Avec le soleil et le vent Avec la pluie et le beau temps On vivait bien contents Mon cheval, ma Provence et moi Mon cheval, ma Provence et moi Heureux qui comme Ulysse A fait un beau voyage Heureux qui comme Ulysse A vu cent paysages Et puis a retrouvé après Maintes traversées Le pays des vertes allées Par un joli matin d'été Quand le soleil vous chante au cur Qu'elle est belle la liberté La liberté Quand c'en est fini des malheurs Quand un ami sèche vos pleurs Qu'elle est belle la liberté La liberté Battus de soleil et de vent Perdus au milieu des étangs On vivra bien contents Mon cheval, ma Camargue et moi Mon cheval, ma Camargue et moi |
| lanimal2 | Trés jolie si il y a moyen d'avoir une ou deux photo grand format en mp sa serait cool ; ton appareille est argentique? |
| Cygne_d_Etang | merci Seb :jap:
juste un petit lien à ouvrir avec IE (va voir Nosdy, ca t'interessera) Barbara récité par Reggiani |
| sebcaillou |
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| nosdy |
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| Arkanner | ca reste toi qui décide. ;) En ce qui me concerne j'ai d'abord regardé les clichés avant de lire les poémes, et j'ai tout de suite songé au Dormeur, sans avoir vu que tu l'avais prit pour ton premier cliché. Je sens que ce topic va devenir un topic d'exégèse poétique. [:toto le hros] |
| Cygne_d_Etang | vais y reflechir, mais c'est vrai que qd j'ai fait la photo correspondant au texte de Barbara, samedi, l'association me trouvait tout indique:
il pleuvait, les infos ne parlaient que de conflits me suis pointe sur le balcon et j'ai vu ces fleurs que je n'avais meme pas remarque la veille ni meme le matin leur apparation me semblaient si lumineuse dans toute cette atmosphere sordide que j'ai pense au texte de Prevert mais je prend en compte toutes les suggestions ;) |
| Arkanner | Le dormeur du val à la place de Barbara, peut etre ? ;) |
| Cygne_d_Etang | mais heuuuuuuuuuu :p |
| Toxin |
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| liverpowen |
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| Cygne_d_Etang | merci encore :jap:
=> toxin, au moins ca compense la faiblesse des photos ;) => arkanner, tu peux me dire les associations les moins pertinentes stp :jap: |
| Toxin | C'est très chouette comme association :jap: |
| Arkanner | De belle photos, épurées de toutes choses inutiles.
c'est bien vu, de plus le choix des poemes est pour la plupart du temps tres pertinent. cela ferait un beau recueil de poemes accompagné par tes clichés. bravo [:acherpy] |
| Cygne_d_Etang | http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/miss80.jpg Veni, Vidi, Vixi Victor Hugo J'ai bien assez vécu, puisque dans mes douleurs Je marche sans trouver de bras qui me secourent, Puisque je ris à peine aux enfants qui m'entourent, Puisque je ne suis plus réjoui par les fleurs ; Puisqu'au printemps, quand Dieu met la nature en fête, J'assiste, esprit sans joie, à ce splendide amour ; Puisque je suis à l'heure où l'homme fuit le jour, Hélas ! et sent de tout la tristesse secrète ; Puisque l'espoir serein dans mon âme est vaincu ; Puisqu'en cette saison des parfums et des roses, O ma fille ! j'aspire à l'ombre où tu reposes, Puisque mon cur est mort, j'ai bien assez vécu. Je n'ai pas refusé ma tâche sur la terre. Mon sillon ? Le voilà. Ma gerbe ? La voici. J'ai vécu souriant, toujours plus adouci, Debout, mais incliné du côté du mystère. J'ai fait ce que j'ai pu ; j'ai servi, j'ai veillé, Et j'ai vu bien souvent qu'on riait de ma peine. Je me suis étonné d'être un objet de haine, Ayant beaucoup souffert et beaucoup travaillé. Dans ce bagne terrestre où ne s'ouvre aucune aile, Sans me plaindre, saignant, et tombant sur les mains, Morne, épuisé, raillé par les forçats humains, J'ai porté mon chaînon de la chaîne éternelle. Maintenant, mon regard ne s'ouvre qu'à demi ; Je ne me tourne plus même quand on me nomme ; Je suis plein de stupeur et d'ennui, comme un homme Qui se lève avant l'aube et qui n'a pas dormi. Je ne daigne plus même, en ma sombre paresse, Répondre à l'envieux dont la bouche me nuit. O Seigneur ! ouvrez-moi les portes de la nuit, Afin que je m'en aille et que je disparaisse ! -------------------------------------------------------------------- http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/herbes5.jpg Demain, dès l'aube... Victor Hugo Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. J'irai par la forêt, j'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. |
| Cygne_d_Etang | merci beaucoup :jap:
ca me touche ... C'est toujours délicat d'oser mettre une photo face à de telles oeuvres. J'ai essaye, j'espere que ca ne froissera personne :sweat: |
| liverpowen | c'est sublime :love: mention à celle çi >> http://cygnedetang.free.fr/phpwebg [...] drian1.jpg que j'afficherai bien chez moi [:sunny delight] |
| nosdy | Bravo tout simplement. :jap: De très belles photos et ces mots... :love: |
| Cygne_d_Etang | http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/fleur72.jpg Barbara Jacques Prévert Rappelle-toi Barbara Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là Et tu marchais souriante Épanouie ravie ruisselante Sous la pluie Rappelle-toi Barbara Il pleuvait sans cesse sur Brest Et je t'ai croisée rue de Siam Tu souriais Et moi je souriais de même Rappelle-toi Barbara Toi que je ne connaissais pas Toi qui ne me connaissais pas Rappelle-toi Rappelle-toi quand même ce jour-là N'oublie pas Un homme sous un porche s'abritait Et il a crié ton nom Barbara Et tu as couru vers lui sous la pluie Ruisselante ravie épanouie Et tu t'es jetée dans ses bras Rappelle-toi cela Barbara Et ne m'en veux pas si je te tutoie Je dis tu a tous ceux que j'aime Même si je ne les ai vus qu'une seule fois Je dis tu a tous ceux qui s'aiment Même si je ne les connais pas Rappelle-toi Barbara N'oublie pas Cette pluie sage et heureuse Sur ton visage heureux Sur cette ville heureuse Cette pluie sur la mer Sur l'arsenal Sur le bateau d'Ouessant Oh Barbara Quelle connerie la guerre Qu'es-tu devenue maintenant Sous cette pluie de fer De feu d'acier de sang Et celui qui te serrait dans ses bras Amoureusement Est-il mort disparu ou bien encore vivant Oh Barbara Il pleut sans cesse sur Brest Comme il pleuvait avant Mais ce n'est plus pareil et tout est abîmé C'est une pluie de deuil terrible et désolée Ce n'est même plus l'orage De fer d'acier de sang Tout simplement des nuages Qui crèvent comme des chiens Des chiens qui disparaissent Au fil de l'eau sur Brest Et vont pourrir au loin Au loin très loin de Brest Dont il ne reste rien. |
| Cygne_d_Etang | http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/tarantaise.jpg Daniel Lavoie Ils s'aiment Ils s'aiment comme avant Avant les menaces et les grands tourments Ils s'aiment tout hésitants Découvrant l'amour et découvrant le temps Y'a quelqu'un qui se moque J'entends quelqu'un qui se moque Se moque de moi, se moque de qui? Ils s'aiment comme des enfants Amour plein d'espoir impatient Et malgré les regards Remplis de désespoir Malgré les statistiques Ils s'aiment comme des enfants Enfants de la bombe Des catastrophes De la menace qui gronde Enfants du cynisme Armés jusqu'aux dents Ils s'aiment comme des enfants Comme avant le menaces et les grands tourments Et si tout doit sauter, S'écrouler sous nos pieds Laissons-les, laissons-les, laissons-les Laissons-les s'aimer Et si tout doit sauter S'écrouler sous nos pieds Laissons-les, laissons-les Laissons-les s'aimer Enfants de la bombe Des catastrophes De la menace qui gronde Enfants du cynisme Armés jusqu'aux dents Ils s'aiment comme avant Avant les menaces et les grands tourments Ils s'aiment comme avant ------------------------------------------------------------------------------------ http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/eclair1.jpg L'ennemi Charles Baudelaire Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage, Traversé çà et là par de brillants soleils! Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage, Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils. Voilà que j'ai touché l'automne des idées, Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux Pour rassembler à neuf les terres inondées, Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux. Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve Trouveront dans ce sol lavé comme une grève Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ? - Ô douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie, Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le cur Du sang que nous perdons croît et se fortifie! |
| Cygne_d_Etang | http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/bateau.jpg Walt Whitman O Captain ! My Captain ! O Captain ! My Captain ! our fearful trip is done, The ship has weather'd every rack, the prize we sought is won, The port is near, the bells I hear, the people all exulting, While follow eyes the steady keel, the vessel grim and daring; But O heart ! heart ! heart ! O the bleeding drops of red, Where on the deck my Captain lies, Fallen cold and dead. O Captain ! my Captain ! rise up and hear the bells; Rise up-for you the flag is flung-for you the bugle trills, For you bouquets and ribbon'd wreaths- for you the shores a-crowding, For you they call, the swaying mass, the eager faces turning; Here Captain ! dear father ! The arm beneath your head ! It is some dream that on the deck, You've fallen cold and dead. My Captain does not answer, his lips are pale and still, My father does not feel my arm, he has no pulse nor will, The ship is anchor'd safe and sound, its voyage closed and done, From fearful trip the victor ship comes in with object won; Exult O shores, and ring O bells ! But I with mournful tread, Walk the deck my Captain lies, Fallen cold and dead. ---------------------------------------------------------------------------------- http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/banc11.jpg Pier de Lune L'attente... Blanc.. désert de blancheur morne silence noire solitude au loin un vieil arbre s'effondre vaincu par le poids de la neige craquement sinistre odeur de mort qui rôde un froid me pénètre consume mon intérieur en mon coeur écartelé s'installe le mal d'aimer faut-il être aveugle pour voir faut-il devenir sourd pour entendre dites-moi... que faut-il pour accepter non... ne dites mot laissez-moi me pleurer me déverser en larmes amères me dessécher, une dernière fois me déchirer lambeaux d'espoirs rêves disparus laissez-moi vouloir me réveiller un jour viendra je sais à mon tour je joindrai le long cortège des éplorées les mal aimées, les esseulées je ne suis qu'une étoile dans un ciel ombragé pâle reflet, amour oublié je ne suis que l'ombre d'une ombre dérisoire vite dissipée j'ai marché sur un fil de verre déjà fêlé la nuit se prolonge à l'infini dans l'attente j'écoute les étoiles chanter en dessinant son corps dans l'attente d'un mot, un signe un je ne sais quoi |
| Cygne_d_Etang | http://http://yann.marecal.free.fr [...] erbes6.jpg Le Dormeur du val Arthur Rimbaud C'est un trou de verdure où chante une rivière Accrochant follement aux herbes des haillons D'argent ; où le soleil, de la montagne fière, Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons. Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où la lumière pleut. Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme : Nature, berce-le chaudement : il a froid. Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. ---------------------------------------------------------------------------------- http://http://yann.marecal.free.fr [...] drian1.jpg Robert Desnos Demain Âgé de cent-mille ans, j'aurais encore la force De t'attendre, o demain pressenti par l'espoir. Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses, Peut gémir: neuf est le matin, neuf est le soir. Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille, Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu, Nous parlons à voix basse et nous tendons l'oreille A maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu. Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore De la splendeur du jour et de tous ses présents. Si nous ne dormons pas c'est pour guetter l'aurore Qui prouvera qu'enfin nous vivons au présent. http://http://yann.marecal.free.fr [...] leils3.jpg Charles Baudelaire Spleen Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis, Et que de l'horizon embrassant tout le cercle Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits; Quand la terre est changée en un cachot humide, Où l'espérance, comme une chauve-souris, S'en va battant le mur de son aile timide Et se cognant la tête à des plafonds pourris; Quand la pluie étalant ses immenses traînées D'une vaste prison imite les barreaux, Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux, Des cloches tout à coup sautent avec furie Et lancent vers le ciel un affreux hurlement, Ainsi que des esprits errants et sans patrie Qui se mettent à geindre opiniâtrement - Et de longs corbillards, sans tambours ni musique, Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir, Vaincu, pleure, et l'angoisse atroce, despotique, Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir. ------------------------------------------------------------------------------ http://http://yann.marecal.free.fr [...] /seule.jpg Louis Aragon Il n'y a pas d'amour heureux Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix Et quand il croit serrer son bonheur il le broie Sa vie est un étrange et douloureux divorce Il n'y a pas d'amour heureux Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes Qu'on avait habillés pour un autre destin A quoi peut leur servir de se lever matin Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes Il n'y a pas d'amour heureux Mon bel amour mon cher amour ma déchirure Je te porte dans moi comme un oiseau blessé Et ceux-là sans savoir nous regardent passer Répétant après moi les mots que j'ai tressés Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent Il n'y a pas d'amour heureux Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare Il n'y a pas d'amour heureux Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri Et pas plus que de toi l'amour de la patrie Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs Il n'y a pas d'amour heureux Mais c'est notre amour à tous les deux |
| Cygne_d_Etang | http://cygnedetang.free.fr/phpwebg [...] erbes6.jpg Le Dormeur du val Arthur Rimbaud C'est un trou de verdure où chante une rivière Accrochant follement aux herbes des haillons D'argent ; où le soleil, de la montagne fière, Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons. Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où la lumière pleut. Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme : Nature, berce-le chaudement : il a froid. Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. ---------------------------------------------------------------------------------- http://cygnedetang.free.fr/phpwebg [...] drian1.jpg Robert Desnos Demain Âgé de cent-mille ans, j'aurais encore la force De t'attendre, o demain pressenti par l'espoir. Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses, Peut gémir: neuf est le matin, neuf est le soir. Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille, Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu, Nous parlons à voix basse et nous tendons l'oreille A maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu. Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore De la splendeur du jour et de tous ses présents. Si nous ne dormons pas c'est pour guetter l'aurore Qui prouvera qu'enfin nous vivons au présent. |




